Blog éclectique & sans sujet précis - Mot-clé - mème<p>Si ça me passe par la tête, si ça n’intéresse que moi, alors c’est peut-être ici. Ou pas.</p>2024-02-13T09:44:49+01:00L'éditeur est le propriétaire du domaineurn:md5:bf83720a7189bba489682d945b972671Dotclear« La sorcellerie en Alsace aux 16è et 17è siècles » de Rodolphe Reussurn:md5:d3f64b897ed1308aa11679268733709f2020-08-23T21:20:00+02:002021-01-11T12:48:41+01:00ChristopheHistoireabominationAlsaceautodestructionchristianismecynismeDieudéshumanisationguerre saintehainehistoireincohérencejusticelivres luslégendes urbainesmèmeoh le beau cas !ouverture d’espritpanurgismeparadoxeparanoïapeine de mortperspectivepessimismepsychologiereligionRenaissancethéologietotalitarisme<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/La%20Sorcellerie%20en%20Alsace%20aux%2016%C3%A8%20et%2017%C3%A8%20si%C3%A8cles%20-%20Rodolphe%20Reuss.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.La Sorcellerie en Alsace aux 16è et 17è siècles - Rodolphe Reuss_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a> Petite analyse des procès en sorcellerie, en une époque que l'on croyait déjà civilisée. La grande époque des bûchers de sorcières, ce n'est pas l'obscur Moyen Âge, mais les siècles suivants. Et le nombre de femmes (surtout) torturées, étranglées, brûlées, pour une aussi petite région que l'Alsace, fait froid dans le dos.</p> <p>(<em>Comme d'habitude, le texte vise à résumer, et l'italique indique une remarque de ma part.</em>)</p>
<p>Il y a parfois de bonnes surprises dans les dépôts de livres en accès libre que l'on trouve à présent un peu partout. Il s'agit ici de la réédition de 1987 (il y en a <a href="https://editionsdegorce.ecwid.com/La-Sorcellerie-au-XVIe-et-au-XVIIe-si%C3%A8cle-particuli%C3%A8rement-en-Alsace-p88163721" hreflang="fr">une de 2017</a>) de l'ouvrage de 1871 d'un des anciens responsables de la Bibliothèque de Strasbourg. Rodolphe Reuss a passé en revue et résumé des dizaines de procès en sorcellerie sur deux siècles.</p>
<h3>Les sorcières</h3>
<p>Les « sorciers » et « sorcières » sont de toutes les couches sociales, mêmes les plus élevées, et de la campagne comme de la ville. Les femmes sont surreprésentées : elles sont censées être moins intelligentes, moins capables de se défendre, et donc plus faciles à séduire par Satan, qui d'ailleurs est un être au-delà du lubrique. Les enfants ne sont pas épargnés.</p>
<p>Satan est censé frapper à un moment de faiblesse, pour une raison ou une autre : il donne, protège, offre des pouvoirs. Il s'agit de devenir plus riche, se venger, tuer des animaux, ou beaucoup d'enfants — il fallait bien une explication aux nombreux décès en bas âge. Bizarrement, aucun de ces pouvoirs n'est dangereux à grande échelle, et il se retourne parfois contre la personne ou les biens de la sorcière. Les réunions avec Satan, les sabbats, les différentes formes de Satan, les noces diaboliques, du dernier degré de dépravation... tout cela figure dans les minutes des procès avec moults & glauques détails, menus des noces et composition des breuvages inclus.</p>
<h3>Les procès</h3>
<p>L'Église catholique n'est pas seule coupable de chasse aux sorcières ; l'Alsace était d'ailleurs en bonne partie protestante à cette période. D'ailleurs les inquisiteurs n'étaient plus aux commandes, et chaque ville avait son tribunal dédié aux maléfices, rempli de gens sans formation, que Reuss décrit comme incultes et bornés. Il n'y avait presque jamais d'avocat, cela ralentissait trop le procès, et il ne faisait de toute façon pas bon protéger un accusé de sorcellerie : c'était un bon moyen de se voir suspecté soi-même. Se défendre trop bien est également l'indice d'une possession satanique. Par contre, il est évident que Dieu protège les juges !</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Femme_accus%C3%A9e_de_sorcellerie-%C3%89mile_Deschamps-domaine_public-via_Wikimedia.jpg" title="Femme accusée de sorcellerie (Émile Deschamps, domaine public, via Wikimedia)"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Femme_accusée_de_sorcellerie-Émile_Deschamps-domaine_public-via_Wikimedia_m.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>Au début d'un procès, il y a bien sûr dénonciation, pour une broutille souvent (tout le monde se surveille, dans des petites villes), souvent par calomnie, ou dénonciation anonyme, mais parfois à cause de l'aveu d'un(e) accusé(e) de sorcellerie. Le juge agit à charge, appelle des témoins qui n'ont pas à prouver ce qu'ils avancent, cherche des traces du Malin, et, bien sûr, fait grand usage de la torture. Il y avait une grande variété de supplices, et plusieurs degrés, dont même le premier fait dresser les cheveux sur la tête. La recherche de signes « objectifs » de possession (marques diverses, dont celle d'une partie insensible du corps) relevait aussi de la torture. Évidemment, l'accusé(e) avouait au final tout et n'importe quoi, quand il ne décédait pas sur le chevalet. Les incohérences et contradictions dans les confessions n'étaient pas un problème.</p>
<p>Le ou la coupable quittant généralement ce monde, ses biens étaient confisqués, servant entre autres à payer le procès, les juges, rémunérer les accusateurs ! — la question des dénonciations calomnieuses est donc ouverte, et enfin remplir les caisses de la commune. Quand les juges étaient miséricordieux, que la sorcière se repentait, il y avait décapitation ou étranglement avant le bûcher. Si, quasiment par miracle, l'accusé était déclaré innocent (cela arrivait !), on l'exilait quand même.</p>
<p>(<em>Cette hystérie collective se retrouve dans les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem" hreflang="fr">sorcières de Salem</a>. Au moins les Américains ont-ils alors tiré une morale de l'histoire. Un exemple effroyable, alsacien, vers 1617-1630 est la <a href="https://journals.openedition.org/alsace/1036" hreflang="fr">série de procès à Molsheim</a>, où 76 « sorciers » ont été brûlés… dont 30 enfants !</em></p>
<p><em>Il ne faut pas se moquer de ces gens si superstitieux. À l'époque moderne, sans Satan, le phénomène du coupable par association sans défense possible frappe aussi : Terreur en France, terreur stalinienne... Certaines hystéries médiatiques ou sur les réseaux sociaux sont moins graves, mais de la même logique.)</em></p>
<p>Le nombre de victimes est effarant : on parle de bûchers chaque année, ou presque, pendant des décennies, avec parfois de véritables flambées . Sélestat : 91 sorcières brûlées de 1629 à 1642 ; Rouffach : 37 personnes en 8 ans à Rouffach avant 1596 ; et 5000 dans l'évêché de Strasbourg entre 1615 et 1635 ! Le XVIIè siècle fut pire que le XVIè à cause de la Guerre de Trente Ans. Il y eut encore quelques cas de procès dans les premières décennies du XIXè siècle ! Pour Reuss, les bûchers n'ont reculé que grâce aux philosophes des Lumières. Et le combat contre ignorance et superstition n'est pas fini, déplore Reuss en 1871.</p>
<h3>Pourquoi</h3>
<p>Rodolphe Reuss cherche des explications à un tel délire et à tant de victimes. L'acharnement des juges à poursuivre la torture jusqu'à des aveux complets, et la suggestion des réponses à l'accusé, la duplicité des interrogatoires, la perspective d'être damné si l'on n'avouait pas… n'expliquent pas tout.</p>
<p>Un point important : dans un monde ignorant et superstitieux, <em>tout le monde</em> croyait au Diable autant qu'à Dieu, et était réellement terrorisé par le concept, les juges — sincères — comme les accusés. Avec suffisamment de pression, ces derniers pouvaient mettre eux-mêmes sur le compte d'influences sataniques certaines de leurs mauvais pensées ou rêves. Certains étaient évidemment des malades mentaux à un degré ou un autre.</p>
<p>Une autre explication levée par l'auteur est la disponibilité de substances plus ou moins hallucinogènes. Vue la rudesse du temps, la consommation ne devait pas être anecdotique chez certains (Reuss la compare à l'ivrognerie de son temps et le besoin d'oubli de la réalité). Les consommateurs auraient projeté dans leurs délires confus leurs croyances et les on-dits, et sincèrement cru rencontrer le démon, avant ou après la suggestion des juges. Les aveux étaient donc parfois <em>sincères</em> ! Cela expliquerait aussi leur monotonie.</p>
<p>Enfin, certains procès auraient plutôt dû relever du droit commun : empoisonnement (mais toute science était à l'époque ramenée à la magie), simple charlatanisme, ou affaires de mœurs divers, dont l'accusé comme la société préfère se dédouaner sur Satan. Enfin, les accusations de sorcellerie permettent de s'attaquer aux hérétiques ou aux membres d'une religion concurrente (clergé compris).</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Rodolphe_Reuss-1880-435px-Wikimedia-domainepublic.jpg" title="Rodolphe Reuss 1880 (image Wikimédia, domaine public)"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Rodolphe_Reuss-1880-435px-Wikimedia-domainepublic_s.jpg" alt="Rodolphe Reuss 1880 (image Wikimédia, domaine public)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a> Rodolphe Reuss est manifestement consterné par la crédulité et les préjugés des gens de cette époque. Il parle du <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Malleus_Maleficarum" hreflang="fr">Marteau des Sorcières</a></em> comme d'un « monument prodigieux de la bêtise humaine ». Il sait bien que son lecteur du XIXè siècle ne croit plus à la sorcellerie, mais il sait que certains sont sceptiques sur l'ampleur ahurissante du phénomène. On sourit et on le sent gêné, quand certains passages des sévices subis sont trop obscènes pour être racontés « même en latin ».</p>
<p>On retrouve dans les pages quelques blessures personnelles de l'auteur. Plus d'une fois, il se plaint que certains documents ont été détruits par les « obus prussiens » en plein pendant la rédaction du livre : sa chère bibliothèque strasbourgeoise a été incendiée lors du très dur <a href="https://www.lalsace.fr/magazine-tourisme-et-patrimoine/2020/07/12/le-siege-de-strasbourg-en-1870-une-catastrophe-aussi-pour-le-genealogiste" hreflang="fr">siège de Strasbourg</a>. Il a ensuite dû quitter l'Alsace annexée. Il la verra à nouveau française — mais ses trois fils auront laissé la vie dans la Grande Guerre.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%C2%AB-La-sorcellerie-en-Alsace-aux-16%C3%A8-et-17%C3%A8-si%C3%A8cles-%C2%BB-de-Rodolphe-Reuss#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/857Légendes & lasagnes culturelles : « Le Cycle du Graal » de Jean Markaleurn:md5:d3d95b043f44be08b20f24788aeda4d32016-01-06T00:00:00+01:002016-06-12T13:26:00+02:00ChristopheTemps et transformationsAntiquitéchristianismechâteauxcivilisationCroisadesculturefantasyGrandes Invasionsguerre saintehistoirelivres luslyrismemagieMoyen ÂgemulticulturalismemythemèmemémoireMérovingiensperspectivequêterecyclagereligionsignifiésociétés primitivestempsthéologieémerveillementévolution <p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_1.jpg" title="Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_1.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_1_s.jpg" alt="Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Markale">Jean Markale</a>, dans les années 90, a entrepris une réécriture dans un style moderne de <em>tout</em> le Cycle du Graal : au total deux pavés de mille pages dans mon édition incluant la Table Ronde, les vies d’Arthur & Merlin, Lancelot & Guenièvre, Yvain, Gauvain, Galaad, Bohort, Viviane, Morgane, Tristan & Yseult et j’en passe beaucoup.</p>
<p>Un travail titanesque donc, surtout qu’il ne s’agit pas d’une simple réactualisation du style d’une mythologie « achevée », mais aussi de l’arbitrage, la fusion, la synthèse, l’harmonisation de plusieurs versions dans différentes langues d’Europe de l’Ouest écrites et traduites sur plusieurs siècles dans différents contextes religieux et politiques, leur compilation, leur mise en cohérence.</p>
<p>L’ensemble se présente sous la forme d’une suite de nouvelles pleines de digressions, aux ambiances parfois très différentes, reliées de manière un peu lâches, malheureusement souvent répétitives (il y a <em>beaucoup</em> de jeunes filles à sauver d’un infâme méchant auquel le preux chevalier fera mordre rapidement la poussière). C’est parfois très primaire et binaire, sauf peut-être vers la fin.</p>
<p><a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8527589h/f13.item" title="La Table Ronde, de « Messire Lancelot du Lac » de Gautier Moap, 1470, Gallica via Wikimedia"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Table_ronde_Messire_Lancelot_du_Lac_de_Gautier_Moap_1470_Gallica_Wikimedia_Commons_Domaine_public_m.jpg" alt="Table_ronde_Messire_Lancelot_du_Lac_de_Gautier_Moap_1470_Gallica_Wikimedia_Commons_Domaine_public.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a></p>
<h3>Un gros patchwork culturel</h3>
<p>Il ne semble pas que les universitaires aient beaucoup porté Markale dans leur cœur donc on prendra ses interprétations avec des pincettes, mais il reste malgré tout clair que le Cycle du Graal agrège :</p>
<ul>
<li>des histoires issues de la mythologie celte, parfois si anciennes que l’on peut parler de chamanisme (notamment lors des transformation d’humains en animaux) ;</li>
</ul>
<ul>
<li>des légendes celtes, bretonnes, armoricaines, galloises, irlandaises, souvent pré-chrétiennes, agrégées au mythe parfois brutalement ;</li>
</ul>
<ul>
<li>une version historiquement peu correcte de l’invasion romaine et des Empereurs à l’époque de l’arrivée du Graal en Bretagne ;</li>
</ul>
<ul>
<li>des personnages historiques réels des alentours des années 475-500 : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Roi_Arthur">Arthur</a> aurait été un chef de guerre celto-romain, ou une synthèse de plusieurs chefs ayant effectivement combattu les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'Angleterre_anglo-saxonne">Saxons lors des Grandes Invasions</a>, et des allusions montrent qu’il n’était pas très respectueux des biens de l’Église de l’époque ; <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Merlin">Merlin</a> aurait pu être un chef de tribu un peu plus tardif ; le poète <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Taliesin">Taliesin</a> ; le roi <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Urien">Urien</a> et son fils devenu le chevalier <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Owain_mab_Urien">Yvain</a> ; voire <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraimbault_de_Lassay">Lancelot / Saint Fraimbault</a> ;</li>
</ul>
<ul>
<li>des histoires n’ayant pas forcément de liens avec le Graal à l’original ;</li>
</ul>
<ul>
<li>un vernis chrétien parfois très fin recouvrant à peine le fantastique celtique, parfois transposant des divinités celtiques en preux chevaliers (Lug / Lancelot) ou en magiciennes (Morgane), déplaçant l’Autre Monde celtique dans des royaumes imaginaires, ou transformant la quête du Graal originelle (sordide vengeance ? guérison d’une blessure du Roi Pêcheur dans ses parties sexuelles ?) en apologie de l’Eucharistie ;</li>
</ul>
<ul>
<li>des réinterprétations médiévales du passé : Virgile passait pour un prophète ou un magicien ;</li>
</ul>
<ul>
<li>des ajouts par des moines choqués par l’immoralité de ces chevaliers querelleurs, parfois pillards ou lubriques : Perceval/Peredur puant trop la mythologie païenne, il est remplacé par Lancelot comme nouveau roi du Graal ; mais Lancelot, ayant cocufié Arthur avec Guenièvre, ne pouvait décemment pas être le Bon Chevalier gardien du Graal, il a donc fallu inventer son fils Galaad, personnage transparent et fade, arrivé comme un cheveu sur la soupe et très vite débarqué ; les autres amants de Guenièvre ont été (mal) gommés, et les femmes globalement rabaissées ; tout est fait pour rendre les amours interdites inévitables <em>malgré</em> les personnages (filtre d’amour pour Tristan & Yseult, substitution de femme pour Lancelot et Brisane/Elaine) et l’on montre qu’elles mènent à la catastrophe : la guerre finale vient de l’adultère de Lancelot & Guenièvre enfin révélé ;</li>
</ul>
<p><a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b2200046b/f3/" title="Chrétien de Troyes, Gravure de 1530, BNF"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Chrétien_de_Troyes_Gravure_1530_BNF_Domaine_public_s.jpg" alt="Chrétien_de_Troyes_Gravure_1530_BNF_Domaine_public.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a></p>
<ul>
<li>des réécritures à la mode de l’amour courtois par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Chr%C3%A9tien_de_Troyes">Chrétien de Troyes</a> ou <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_de_Boron">Robert de Boron</a>, au top des <em>playlists</em> des trouvères et troubadours du XIIè siècle (en plein renouveau médiéval, à l’apogée de la féodalité et au plus fort des Croisades), et par bien d’autres dans tout l’Occident chrétien (Italie, Allemagne, Angleterre des Plantagenêts, cour d’Aquitaine...), qui ont lié, remixé à divers degrés et inséré au chausse-pied beaucoup d’histoires existantes, à commencer par Lancelot, et connecté le Graal et Jésus ;</li>
</ul>
<ul>
<li>des éléments typiques de la société médiévale telle que clercs et nobles l’idéalisaient : code de l’honneur chevaleresque, amour courtois, vassalité bien ordonnée, ignorance et mépris des vilains, assimilation des beautés physiques et morales, quelques mentions antisémites, un prosélytisme chrétien <em>très</em> agressif ;</li>
</ul>
<ul>
<li>des échos des remous de la société de l’époque, comme des piques envers les chevaliers pilleurs, ou une allusion de Chrétien de Troyes à l’exploitation des ouvrières dans le textile en Champagne (plus d’un demi-millénaire avant Marx) ; des relents de l’affrontement de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Bouvines">Bouvines</a> entre Philippe Auguste et l’Empereur allemand ; des traces de besoins d’affirmation du pouvoir des Plantagenêt (les versions de leur époque affirment qu’Arthur est bien mort, inutile d’attendre son retour d’Avalon).</li>
</ul>
<h3>De quoi/qui parle-t-on en fait ?</h3>
<p>Ajoutons des confusions entre personnages : Arthur fait un enfant à sa sœur, mais est-ce Morgane ou Anne ? Perceval s'est vu dépouillé par Lancelot de bien des histoires. Combien de personnages, fées, sorcières, déesses différentes Morgane agrège-t-elle elle-même ? Et Viviane/Mélusine ? Et ne parlons pas de Merlin ! Markale a pas mal arbitré pour nommer les personnages.</p>
<p>Il y a même un mystère sur le concept même du Graal : chaudron ou corne d’abondance celtique pré-chrétienne, récipient du sang du Christ, vengeance, guérison symbolique, quête mystique de soi-même, tout cela à la fois ? Jean Markale a tranché pour la version chrétienne mais mentionne les autres interprétations.</p>
<h3>Le Moyen Âge n’était pas une période rose</h3>
<p>Certains traits médiévaux agacent. On fait peu de cas de la vie humaine. Les chevaliers s’entretuent à la moindre provocation, et le vainqueur épouse la femme du perdant trucidé (Uther Pendragon & Ygerne). Un sens de l’honneur disproportionné mène à des guerres fratricides et bien des morts inutiles. Les jeunes filles sont toutes les plus belles que l’on peut imaginer, à part une poignée de sorcières hideuses, dont la moitié se retransforment en magnifiques jeunes filles quand le jeune homme est chevaleresque.</p>
<p>En matière de religion, le niveau d’ouverture d’esprit approche celui de Daesh : qui ne se convertit pas est passé au fil de l'épée. Ces preux ne doutent pas un instant de l’aide de Dieu.</p>
<p>La misogynie règne : ces dames s’enflamment toutes pour un rien, parfois sans avoir vu le valeureux chevalier, n’ont d’yeux que pour les guerriers vainqueurs, sont hautement capricieuses (revers de la médaille de l’amour courtois) et ont souvent la cuisse légère. On sent que l’idéal de virginité avant le mariage et de monogamie n’est pas encore bien établi, et en tout cas allègrement ignoré par beaucoup. D’un autre côté, des personnages aussi exceptionnels ne peuvent avoir été conçus que de manière exceptionnelle, voire interdite : Merlin est fils d’un diable et d’une pieuse mortelle ; Arthur nait d’un adultère ; son fils maudit Mordret naîtra d’un inceste (dans les anciennes versions il n’ont pourtant aucune parenté.)</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_2.jpg" title="Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_2.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_2_s.jpg" alt="Jean_Markale_Le_Cycle_du_Graal_2.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a></p>
<h3>En creusant un peu</h3>
<p>Les anciennes coutumes celtes surnagent et surprennent : le Graal n’est chrétien et médiéval que superficiellement.</p>
<p>Le couple Arthur/Merlin reprend la dualité roi/druide. Le roi n’est pas le moteur, juste le premier de pairs, et n’est pas le moteur de grand-chose dans toute la quête. Par tradition, il doit accorder presque à n’importe qui des « dons » sans savoir auparavant de quoi il retourne, d’où bien des dilemmes.</p>
<p>On répand des joncs pour accueillir les invités (normal pour des Celtes, mais le Moyen-Âge utilisait déjà les chaises). Les moines cisterciens ont laissé passer quelques allusions à des liens ouvertement homosexuels entre preux chevaliers (à la manière de la Grèce antique). Les références aux nuits de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_de_Walpurgis">Walpurgis</a> ou <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Samain_%28mythologie%29">Samain</a> abondent.</p>
<p>Les filiations celtiques sont plutôt matrilinéaires, il est donc normal que le neveu d’Arthur, Gauvain, soit son héritier. Les enfants sont confiés à d’autres familles pour être élevés. À la mode celtique, Lancelot ou Galaad ont été élevés par des femmes : chez la Dame du Lac pour le premier, chez des religieuses pour le second, plus tardif. On découvre que les femmes de l’époque se décoloraient déjà les cheveux en blond.</p>
<p>Quant aux mentions topographiques ou architecturales comme la forme des forteresses, elles remontent plus à l’Antiquité qu’à l’apogée du Moyen Âge.</p>
<p>Bref, un gros pavé pas très digeste, bien représentative de l’évolution culturelle occidentale, qui plaira aux fanas d’histoire.</p>
<p>Pour finir, <a href="http://boutdubois.blogspot.fr/2014/07/jean-markale.html">une interview de l’auteur</a></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-Cycle-du-Graal-de-Jean-Markale#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/801« Nous allons mourir, et cela fait de nous les veinards... »urn:md5:0316bb19766e8575157cdbb6114c61422015-12-03T00:00:00+01:002015-12-03T00:00:00+01:00ChristopheTout petit mondebon senscitationcomplexitécouragedémographiemortmèmemétaloptimisationoptimismeperspectiveréalitétempsuchronieéonsévolution <blockquote><p><em>“We are going to die, and that makes us the lucky ones. Most people are never going to die because they are never going to be born. The potential people who could have been here in my place but who will in fact never see the light of day outnumber the sand grains of Sahara. Certainly those unborn ghosts include greater poets than Keats, scientists greater than Newton. We know this because the set of possible people allowed by our DNA so massively outnumbers the set of actual people. In the teeth of these stupefying odds it is you and I, in our ordinariness, that are here. We privileged few, who won the lottery of birth against all odds, how dare we whine at our inevitable return to that prior state from which the vast majority have never stirred?” </em><br /> <br />Nous allons mourir, et cela fait de nous les veinards. La plupart des gens ne mourront jamais parce qu’il ne naîtront jamais. Les personnes potentielles qui auraient pu être là à ma place mais en fait ne verront jamais la lumière du jour sont plus nombreuses que les grains de sable du Sahara. Ces fantômes non nés comprennent certainement des poètes plus grands que Keats, des scientifiques plus grands que Newton. Nous savons cela parce que l’ensemble des personnes possibles permises par notre ADN dépassent si massivement l’ensemble des personnes réelles. En dépit de ces probabilités stupéfiantes c’est vous et moi, dans notre banalité, qui sommes là. Nous les quelques privilégiés qui avons gagné la loterie de la vie contre toutes les probabilités, comment osons-nous nous plaindre de notre inévitable retour à cet état précédent dont la majorité d’entre nous ne s’éveillera jamais ?<br /> <br />— <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Dawkins">Richard Dawkins</a>, </em>Unweaving the Rainbow <em>(<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Myst%C3%A8res_de_l'arc-en-ciel">Les Mystères de l’arc-en-ciel</a>), 1</em></p></blockquote>
<p>Selon Wikiquote, Dawkins, athéiste militant, a demandé à ce que ce texte soit lu à ses funérailles.</p>
<p>J’ai trouvé cette citation reprise dans <em>The Greatest Show On Earth</em>, long et épique morceau de clôture d’ <em><a href="http://alias.codiferes.net/wordpress/index.php/nightwish-endless-forms-beautiful">Endless Forms Most Beautiful</a> </em>, dernier opus du bruyant et finlandais groupe de métal symphonique Nightwish <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Nous-allons-mourir-et-cela-fait-de-nous-les-veinards#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>.</p>
<iframe width="854" height="480" src="https://www.youtube.com/embed/uzPT9dGgeTs" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Nous-allons-mourir-et-cela-fait-de-nous-les-veinards#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Album que j’ai une méchante tendance à écouter en boucle depuis quelques semaines, alternant à peine avec <a href="https://www.youtube.com/watch?v=6gxFlTXPZVY">un</a> ou <a href="https://www.youtube.com/watch?v=1HYgidYaBl8">deux</a> albums précédents et le dernier <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Dy6MpsDPKts">Within Temptation</a>.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Nous-allons-mourir-et-cela-fait-de-nous-les-veinards#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/804« Frontières d’acier — Histoire de la fortification permanente en Lorraine et en Alsace 1871-1945 » de Michaël Séramoururn:md5:8cb2d8cdff4423a66516e76daccabb332015-10-04T22:07:00+02:002018-08-22T15:14:21+02:00ChristopheHistoireAllemagneAlsacebombe atomiquecatastrophechâteauxcomplexitécoup bascouragedommagedéshumanisationgigantismeGuerre FroidehainehistoireHistoire de FrancelibertéLibérationlivres luslégendes urbainesmortmèmemémoireparadoxeperfectionnismePremière Guerre MondialeracléerecyclageréseauSeconde Guerre Mondialesécuritétempstourismetravail <p>Je ne pensais pas un jour acheter un livre de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_%28militaire%29">poliorcétique</a>, mais je résiste parfois difficilement aux impulsions chez mon <a href="http://www.illauxtresors.com/">libraire favori</a>.
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Frontieres_d_acier.jpg" title="Frontieres_d_acier.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Frontieres_d_acier_s.jpg" alt="Frontieres_d_acier.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a></p>
<p>Le sujet est simple et compliqué à la fois : les fortifications à la frontière franco-allemandes de 1870 jusqu’à après la Seconde Guerre Mondiale. La ligne Maginot vient à l’esprit, mais aussi les forts de Verdun ou en face ceux de Metz... construits alors qu’elle était allemande. Certaines installations ont donc servi deux camps : les Allemands se sont aussi cassé les dents sur certaines parties de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_Maginot">ligne Maginot</a> en juin 1940, qu’ils ont utilisée pour ralentir notablement les Américains à l’automne 1944 !</p>
<p>Les premiers chapitres traitent de l’évolution de ces forts. Les villes fortifiées à la Vauban étant dépassées, les fortifications éclatées assez éloignées des centres urbains deviennent à la mode, comme autour de Metz ou tout autour de Strasbourg. En France, cet ensemble est désigné sous le nom de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_S%C3%A9r%C3%A9_de_Rivi%C3%A8res">Séré de Rivières</a>. L’artillerie progressant à pas de géants après 1870 et la Première Guerre Mondiale, l’obsolescence est rapide : si les premiers ensembles ont de beaux frontons en pierre, par la suite les forts s’éloignent, se couvrent de béton, les communications s’enterrent, les tourelles se fondent dans le paysage, se terrent derrière de profondes meurtrières, voire s’éclipsent :
<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fort-15-28-19.jpg" title="Tourelle de 75R - Fort d'Uxegney près d’Épinal - Photo Thomas Bresson, via Wikimedia Commons"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.320px-Fort-15-28-19_s.jpg" alt="Tourelle de 75R - Fort d'Uxegney près d’Épinal - Photo Thomas Bresson, via Wikimedia Commons" style="display:table; margin:0 auto;" /></a> <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fort-15-28-19.jpg">Tourelle de 75R - Fort d'Uxegney près d’Épinal - Photo Thomas Bresson sur Wikipédia Commons</a>
<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Manoeuvre_tourelle.gif" title="Plan de manoeuvre de la tourelle de 75 mm du bloc 3 à Schoenenbourg - Association des Amis de la Ligne Maginot (AALMA) * CC BY-SA 2.0 fr, via Wikimedia Commons"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Manoeuvre_tourelle_s.jpg" alt="Plan de manoeuvre de la tourelle de 75 mm du bloc 3 à Schoenenbourg - Association des Amis de la Ligne Maginot (AALMA) * CC BY-SA 2.0 fr, via Wikimedia Commons" style="display:table; margin:0 auto;" /></a> <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Manoeuvre_tourelle.gif">Plan de manoeuvre de la tourelle de 75 mm du bloc 3 à Schoenenbourg - Association des Amis de la Ligne Maginot (AALMA) * CC BY-SA 2.0 fr, via Wikimedia Commons</a></p>
<p>Les désastres du début de la Première Guerre Mondiale semblent montrer l’inutilité de ces fortifications. L’auteur s’insurge : les Allemands sont passés par la Belgique justement à cause des forts entre Verdun et Belfort, et Verdun notamment a fixé de gros effectifs allemands pendant la bataille de la Marne. Le haut commandement français dégarnit pourtant ces bastions « inutiles » en hommes et en canons dont le manque se fait cruellement sentir ailleurs... ce qui facilite l’offensive allemande de 1916 sur Verdun. Les fortifications tiennent pourtant durablement quand elles sont bien équipées, et le coût pour l’assaillant en obus est délirant par rapport aux pertes (humaines) infligées au défenseur. La guerre de mouvements reprend en 1918, mais les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Forts_de_Metz">forts allemands de Metz</a> n’ont guère l’occasion de montrer leur efficacité avant l’armistice.</p>
<p>La France de l’entre-deux guerres, démographiquement exsangue, voit dans la ligne Maginot une protection efficace. Plus encore que pour les fortifications de 1914, tout est enterré ; les forts sont reliés par des tunnels et se soutiennent entre eux. Cette ligne, surtout, rompt avec le principe des grandes places, et court sur tout la frontière... sauf devant la Belgique <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fronti%C3%A8res-d-acier#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. La France vise le long terme : abritée derrière la ligne, il faut continuer le réarmement et laisser agir le blocus envers l’Allemagne, et n’attaquer que plus tard. Les généraux allemands aussi s’attendent à une guerre longue : le <em>blitzkrieg</em>, « <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-Histoire-sp%C3%A9cial-d-avril-2010-France-1940-autopsie-d-une-d%C3%A9faite">acte de désespoir du niveau opérationnel pour sortir d’une situation désespérée au niveau stratégique</a> », fruit du bluff de l’audace de bons généraux, monté en épingle par la propagande, se casse les dents sur la ligne Maginot quand la Wehrmacht l’attaque de front. Globalement, les forts ont tenu malgré un déluge de feu — certains sacrifiés pour préserver le symbole d’un mur infranchissable alors que les Allemands l’avaient déjà contourné. À l’armistice, trahison : les équipages invaincus partent en captivité, exigence allemande contre la menace d’occuper Lyon.</p>
<p>Là encore, la ligne Maginot a rempli sa mission, puisque l’agresseur a dû la contourner — conformément aux plans français. Au sud, la partie alpine de la ligne (non traitée ici) a bloqué toute progression italienne.</p>
<p>Quand Patton arrive sur la Moselle en 1944, il n’imagine pas que les fortifications de Metz (certains morceaux datent d’avant 1870 !) et d’autres parties de la ligne Maginot tenues par les Allemands vont lui poser un gros problème. Il faut plusieurs semaines, de nombreux morts et le recul du front en d’autres endroits <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Metz">pour que Metz tombe</a>. Pendant ce temps, la Wehrmacht se replie en bon ordre. Là encore, les fortifications jouent leur rôle.</p>
<p>L’armée française conserve ce qui reste de ligne Maginot encore quelques années après la Seconde Guerre Mondiale, jusqu’à ce que la bombe atomique la rende inutile. Puis s’ensuit le démantèlement d’une grande partie des installations (vente aux enchères, ensevelissement, retour à la nature des abords...). Aujourd’hui, grâce aux associations locales, de bonnes parties peuvent encore se visiter. On en croise encore bien des fragments dans la campagne alsacienne quand on sait où chercher, et j’ai bien l’intention de visiter assez vite la <a href="http://www.fort-mutzig.eu/pages/_menu/menu_f.html">forteresse allemande de Mutzig</a>, celle de Metz, ou le <a href="http://www.lignemaginot.com/ligne/schoen.htm">fort de Schoenenbourg</a>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fronti%C3%A8res-d-acier#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Les Belges ayant déclaré leur neutralité en 1936, un peu tard pour prolonger la ligne.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fronti%C3%A8res-d-acier#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/797« Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu’une pierre est le fondateur de la civilisation. »urn:md5:00b880a09f7f338d4b265bfb1fee3ea82015-01-08T22:41:00+01:002015-01-22T14:31:28+01:00ChristopheCitationsanalogiebon senscitationcivilisationcommunicationcourageculturecynismeguerreguerre saintehainehistoireintelligencejusticemèmeouverture d’espritpeine de mortperspectivepolitiqueprovocationpsychologieracléesignifiésociétés primitivesterrorismeéducation <blockquote><p>Derjenige, der zum erstenmal an Stelle eines Speeres ein Schimpfwort benutzte, war der Begründer der Zivilisation.<br /> <br />Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu’une pierre est le fondateur de la civilisation. <br /> <br />Attribué à Sigmund Freud</p></blockquote>
<p><a href="https://de.wikiquote.org/wiki/Diskussion:Sigmund_Freud#Noch_.27n_Zitat" hreflang="de">La source de cette citation reste douteuse</a> : raison de plus de garder la version française plus proche de la version anglaise qui coure sur le net (“<em>The first human who hurled an insult instead of a stone was the founder of civilization.</em>”) que de cette hypothétique version allemande originale qui parle plutôt de javelot.</p>
<p>Elle n’en reste pas moins douloureusement actuelle.</p>
<p>Elle commence très mal, mais bonne année à tous quand même.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-premier-homme-%C3%A0-jeter-une-insulte#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/784Des petits panneaux solairesurn:md5:9e5a54dbfa5ffc293b948d510837beb02013-09-08T14:45:00+02:002016-07-07T12:47:57+02:00ChristopheFragile planèteAllemagneAlsaceanticonsumérismeargentbesoinbon sensconquête de l’inutilemicroéconomiemèmeoptimisationperspectivepouvoir d’acheterprise de têteécologieéconomieéconomie de l’attentionéconomies d’énergieéducationémerveillementénergie <p><a href="http://www.heise.de/ct/inhalt/2013/19/86/" hreflang="de">Mon magazine favori a encore commis un article hors informatique, sur les petites installations solaires</a>.</p>
<p>Il ne s’agit pas des grosses installations photovoltaïques destinées à couvrir le toit pour revendre du courant à EDF. Pour moi, cela s’apparente à un investissement financier plus qu’autre chose, et je doute de la pertinence <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conologie">éconologique</a> du concept <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>.</p>
<p><em>C’t</em> ne parle pas non plus des installations « thermodynamiques » (non photovoltaïques) qui consistent à pré-chauffer l’eau sanitaire ou carrément l’eau de chauffage sur le toit. Même dans mon Alsace, ça peut être rentable car on a besoin de chauffage plus longtemps que dans les régions ensoleillées.</p>
<p>Rien à voir non plus avec les petits panneaux solaires à trimbaler en randonnées ou sur un bateau : leur intérêt principal est l'autonomie dans une zone paumée.</p>
<p>Non, le sujet ce sont bien ces petites installations solaires peu chères, branchées sur le secteur de la maison, de l’ordre de seulement 200W mais destinées à alimenter toutes les petites consommations éparses d’une maison : frigo, électronique en veille, etc. Un de leurs intérêts est de ne pas nécessiter la même paperasse qu’une installation photovoltaïque complète puisque le but n'est pas de revendre.</p>
<p>Je n’ai jamais vu ça en France <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>, et il y a peut-être une raison toute bête : l’article calcule que l’investissement ne sera amorti qu’en dix ans dans le meilleur des cas... en Allemagne, où l’électricité est deux fois plus chère qu’en France <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>.</p>
<p>Quand le but est d’économiser quelques dizaines d’euros dans l’année, le moindre surcoût remet l’investissement en question :</p>
<ul>
<li>l’installation doit tenir une décennie : cela implique des garanties au moins aussi longues et une mise en place très soigneuse pour encaisser les intempéries aussi longtemps, éviter qu’un panneau envolé tue quelqu’un, ou simplement pour tirer un câble jusqu’à l’extérieur ;</li>
<li>l’heure de main d’œuvre d’un installateur ou réparateur coûte les économies d’une année ;</li>
<li>ajouter une source dans un circuit électrique doit être pensé : ce serait dommage de surchauffer un fil et de déclencher un incendie ; les disjoncteurs adéquats coûtent encore un ou deux ans d’économie ;</li>
<li>si tout est éteint dans la maison, le compteur électrique va tourner à l’envers, ce que les opérateurs d’électricité allemands n’admettent pas sans paperasse et garanties : il faut éventuellement que le compteur soit remplacé pour bloquer ;</li>
<li>on peut rajouter une batterie qui stocke l’énergie inutilisée, mais l’investissement se compte en milliers d’euros.</li>
</ul>
<h3>Conclusion de l’article</h3>
<p>Une mini-installation n’est économiquement rentable que dans des conditions idéales, et encore. L’auteur conseille de conserver son argent pour une future installation plus importante et plus professionnelle <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup>, ou tout simplement d’investir dans des appareils plus économes <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>.</p>
<h3>Commentaire personnel</h3>
<p>Selon les personnes que l’on lit, le prix assez bas de l’électricité en France est une conséquence du choix nucléaire ; ou une conséquence de la non-prise en compte des effarants coûts de démantèlement. Je ne sais. En tout cas, le nucléaire n’est qu’une des options.</p>
<p>Le solaire, comme toute installation de production d’énergie, ne se rentabilise réellement que dans de grosses installations bien pensées, optimisées : les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_solaire">centrales solaires</a> prennent de la place, utilisent des miroirs, et par exemple des sels fondus pour continuer à produire de nuit. Que ce soit l’État, par ses coups de pouces fiscaux, ou directement EDF, par ses tarifs de rachat, c’est le même contribuable-consommateur qui paie la production ; et au final, c’est une étude bénéfice-coût qui doit décider à partir de quel niveau la production peut être rentable (donc subventionnée) : uniquement les grosses centrales solaires un peu encombrantes ? aussi les panneaux couvrant des hangars entiers ? Pour les installations de particuliers, j’ai des doutes. Et pour les petites installations décrites dans l’article, la sentence est brutale. L’argent ne peut-il justement pas être employé autrement pour un même effet ? Après tout, EDF paye pour des éoliennes de plus en plus géantes, jamais pour une petite éolienne de toit.</p>
<p>Il y a quand même un petit créneau. Lors d’une rénovation ou dans le neuf, l’ajout de panneaux destinés à limiter à couvrir une partie de la consommation pourrait être rentabilisée (prix de gros, main d’œuvre forfaitaire, installation de toute façon à mettre en place...).</p>
<p>On peut aussi rêver à des panneaux bien moins chers et couvrant de grandes surfaces, sinon carrément à de la peinture solaire couvrant toute la maison et assurant plusieurs kW, que la batterie à hydrogène dans la cave stockerait : c’est encore de la science-fiction, mais les évolutions des prix peuvent réserver de belles surprises dans les décennies à venir. Là encore la question se pose : une telle installation, avec ses coûts de maintenance et d’installation, ne serait-elle pas plus efficace mutualisée au niveau d’un quartier par exemple ?</p>
<p>Il reste cependant un intérêt au concept des petits panneaux : la pédagogie. D’abord comme démonstration que l’autonomie est en partie possible ; ensuite comme leçon sur la notion de rentabilité et d’arbitrage dans l’affectation des ressources.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] Au passage : <em>Que Choisir</em> vient de rappeler qu’en tout cas, ces installations ne devraient pas coûter plus de 12 000 € pour une maison, si on veut avoir une chance de rentabiliser la chose en mois de dix-quinze ans... dans le sud de la France ! ''</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Non, je n’ai pas fouillé bien loin non plus.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Un panneau de 195 W coûtant 500 € délivre moins de 200 kWh dans l’année à Hanovre, un peu plus à Fribourg, en face de l’Alsace. Le kWH est autour de 13 centimes TTC en France, 26 en Allemagne.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Vu ce que je vois en franchissant le Rhin, les installations sont beaucoup plus nombreuses que chez nous, et couvrent souvent </em>tout<em> le toit, bien loin des trois panneaux ici et là par chez nous.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Et, ajouterais-je, uniquement à l’occasion de leur renouvellement : que ce soit un PC ou un frigo, la réduction de consommation électrique ne justifient à elle seule ni économiquement ni écologiquement un remplacement précoce.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-petits-panneaux-solaires#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/750« Pour la Science » de mai 2013 : complexité, créativité, médecine chinoiseurn:md5:f4b91406c03d0193a3b6bb4bc31775f32013-05-22T00:00:00+02:002016-07-06T12:00:26+02:00ChristopheScience et conscienceAntiquitéauto-organisationchaosChinecommunicationcomplexitéconquête de l’inutilecosmologiedémographiedéshumanisationenfantsentropieintelligencemathématiquesmèmemémoireoptimisationorganisationparadoxeperspectivesantésociétés primitivesécologieévolution <p>Notes rapides sur le dernier numéro avant qu’il ne soit chassé des kiosques, <em>et avis personnels en italique</em> :
<img src="http://www.pourlascience.fr/e_img/boutique/pls_427_1ere_de_couv_w1.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<h3>Créativité</h3>
<p>La créativité humaine, la capacité à innover de façon continue, ne remonte pas à si loin, mais la date fait débat. Les fossiles africains montrent des évolutions culturelles, puis des régressions apparentes pendant des dizaines de milliers d’années.</p>
<p>La taille du cerveau n’est pas un critère suffisant pour être créatif, il faut savoir utiliser ces neurones et les interconnecter. Les individus actuels les plus créatifs sont de grands rêveurs, dont l’esprit vagabonde pour faire des analogies inédites avant de revenir au mode analytique habituel. Les neurones plus nombreux rendraient les souvenirs plus précis et pérennes, permettant leur connexion. Un exemple : l’hominidé qui se blesse à un buisson épineux ferait le rapport entre sa chasse et cet épisode <em>via</em> la chair blessée, et aurait ainsi l’idée de l’arme pointue.</p>
<p>Mais l’origine de la créativité humaine pourrait aussi être l’explosion des interactions avec la progression démographique d’il y a 100 000 ans. Une expérience montre que des enfants de maternelle écrasent les singes à des exercices de casse-tête simplement parce qu’ils communiquent, partagent et s’encouragent.</p>
<p>Ah oui : c’est le repos du cerveau, libre de divaguer, qui engendre la créativité. (<em>Pas le stress hystérique de la vie moderne...</em>)</p>
<h3>La médecine traditionnelle chinoise</h3>
<p>Les traités médicaux chinois remontent bien avant Jésus-Christ, mais les médecins ont traîné leurs racines magiques et religieuses jusqu’au XXè siècle, et les théories étaient aussi fumeuses que celles des humeurs en Europe. La pharmacopée en constitue la colonne vertébrale.</p>
<p>Les gouvernements du début du XXè siècle, puis les communistes, affligés par l’état de leur médecine, admirant les succès techniques occidentaux, traumatisés par les succès japonais, imitateurs de l’Occident, décident de revoir toute cette médecine selon les normes scientifiques. La « médecine traditionnelle chinoise », pratique rationalisée d’inspiration traditionnelle, n’a donc que cinquante ans !</p>
<p>Au moment où la Chine s’ouvre à nouveau, certains Occidentaux découvrent cette médecine, et y voient le contrepoint du poids de la physique et de la chimie trop présents à l’Ouest. Ajoutons les problèmes de traduction, culturels, quelques experts ignares, la fascination pour du savoir millénaire, et un aveuglement parfois délibéré par rejet de la science : la mode prend.</p>
<p>Le gouvernement chinois est déchiré : d’un côté, cette passion occidentale pour sa médecine offre des perspectives d’exportation alléchante ; d’un autre côté il garde pour but d’extirper les superstitions et de rationaliser cette médecine, à l’occidentale. Si les anciens concepts fumeux reviennent en Chine même <em>via</em> l’Occident, on retourne à l’obscurantisme scientifique qui a mené la Chine à sa perte les siècles précédents. Les deux raisons poussent les Chinois à vouloir garder le contrôle sur l’enseignement de leur médecine, et n’en facilitent pas l’évaluation raisonnable.</p>
<h3>Complexités</h3>
<p><em>Bon cru pour l’article de Delahaye. Pour certains, ce seront des évidences réchauffées, mais j’ai une question existentielle de moins dans ma tête.</em></p>
<p>D’un côté il y avait la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_de_Kolmogorov">complexité de Kolmogorv</a>, où un objet pouvait être résumé au plus petit programme capable de le générer. En première approche, un <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/ZIP_%28format_de_fichier%29">zip</a> d’un fichier estime cette complexité, elle est minimale dans les objets répétitifs, faible dans une fractale (le programme est simple), et maximale dans un nombre aléatoire, un circuit imprimé...</p>
<p>La <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Profondeur_logique_de_Bennett">profondeur logique de Bennett</a> complète cette approche en tenant compte du temps de calcul nécessaire à ce programme : les motifs répétitifs restent simples ; les suites aléatoires, programmées avec une simple recopie de chiffres, redeviennent simples ; par contre la fractale ou le circuit imprimé exigent de longs calculs pour être reconstitués.</p>
<p>Suit un parallèle avec les arbres biologiques de créatures vivantes (indéniablement complexes), qui suivent un très long temps d’évolution/calcul. En conclusion : « On peut même rêver d'aboutir à une compréhension théorique profonde du développement de la complexité de l’univers et du vivant, qui rendrait définitivement caduques les élucubrations des créationnistes de l’<em>Intelligent Design</em>. » (<em>Personnellement, je doute que des équations mathématiques les convainquent...</em>)</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li><img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fa/Latimeria_Chalumnae_-_Coelacanth_-_NHMW.jpg/320px-Latimeria_Chalumnae_-_Coelacanth_-_NHMW.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />Le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C5%93lacanthe">cœlocanthe</a>, ce poisson si proche des ancêtres des tétrapodes, redécouvert au XXè siècle alors qu’on le pensait disparu avec les dinosaures, ne survit pas en captivité. Des plongeurs sont allés le voir dans son milieu (<em>chapeau pour les heures de paliers de décompression à subir</em>) : c’est une bestiole placide, au métabolisme très lent, et curieuse.</li>
</ul>
<ul>
<li>Pas compris grand-chose aux résultats de la <a href="http://public.planck.fr/">mission Planck</a>, sinon que le satellite a réussi l’exploit de mesurer une température proche du zéro absolu dans les profondeurs les plus lointaines de l’univers, avec un cent-millième de degré de précision. Les résultats vont servir à invalider certaines théories de physique très fondamentale.</li>
</ul>
<ul>
<li>On aurait trouvé un fossile de Néandertalien métis : ADN mitochondrial néandertalien, menton d’homme moderne !</li>
</ul>
<ul>
<li>La physique quantique en une minute, <a href="https://www.youtube.com/user/minutephysics" hreflang="en">c’est possible</a> ! <br /><em>Sympa, mais franchement, pas beaucoup d’infos de plus que dans une page écrite. Et à un débit qui ne rend pas forcément facile la mémorisation pour qui tout cela n’est pas déjà une évidence. Enfin, si ça peut aider certains...</em></li>
</ul>
<ul>
<li>On sait mettre au point du béton flexible : capital pour les zones sismiques !</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-mai-2013#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/746« Pour la Science » d’avril 2013: étoiles noires, Gulf Stream, Internet pour les crédulesurn:md5:6318598607a9cd0773430c8faaafe5e32013-04-02T14:42:00+02:002016-06-02T12:05:31+02:00ChristopheScience et conscienceauto-organisationbon sensclimatcommunicationcosmologiecynismedinosauresenfantsexpertisefoutage de gueulelégendes urbainesmèmenatureoh le beau cas !ouverture d’espritparanoïapollutionpsychologiesimulationspéculationterrorismetotalitarismeécologie <p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/pls_426_R.jpg" alt="Pour la Science, avr. 2013" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Pour la Science, avr. 2013" />C’est dingue, je suis arrivé à finir ce numéro avant même la fin du premier jour du mois. Non, ce n’est pas un poisson. D’ailleurs le poisson du numéro, il faudra le chercher dans les contrepèteries.</p>
<p>Petit numéro quant à mes critères. Retenons ce qui suit :</p>
<h3>Didier Nordon</h3>
<blockquote><p>Rien, sinon le désespoir à l’idée qu’il ne comprendra jamais le monde, ne peut expliquer le geste d’un homme qui décide de se spécialiser.</p></blockquote>
<p><em>Avis perso : tout à fait mon cas. Je désespère de ne pas connaître toutes les branches de l’informatique, je me spécialise de fait dans la partie qui me fait manger avec les outils qu’on m’impose, et j’ai abandonné tout résistance</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-avril-2013#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>.</p>
<h3>Abeilles</h3>
<ul>
<li>Les <strong>abeilles</strong> sont en voie de disparition pour de multiples causes (toutes de notre faute probablement) mais ne sont <em>pas</em> les seules bestioles qui pollinisent les plantes, et les abeilles sont loin d’être les plus efficaces. Ça c’était la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que les autres espèces pollinisatrices en question sont aussi en voie de disparition, et surtout depuis 1970 (aux États-Unis au moins).</li>
</ul>
<ul>
<li>Pendant ce temps, une équipe américaine cherche à créer des essaims d’abeilles artificielles. Le robot lui-même est faisable, mais les batteries restent à mettre au point, et surtout : comment programmer un <em>essaim</em> ? De manière probabiliste ? Les théoriciens de l’informatique ont encore du boulot.</li>
</ul>
<h3>Internet fait le lit des croyances</h3>
<p>Gérald Bronner, sociologue, remarque que grâce à Internet, <strong>n’importe quelle idée peut acquérir une masse critique suffisante</strong> pour que les personnes intéressées y trouvent de quoi conforter leurs croyances. Sans même se confronter aux idées opposées (on ne lit pas tous les liens que Google renvoie), surtout si on ne les cherche pas.</p>
<p>Répondre point par point aux arguments plus ou moins sérieux ou cohérents peut être un travail à plein temps car ils sont parfois très nombreux (11 septembre, mort de Michael Jackson, homéopathie...), et les spécialistes et personnes informées (avec les données) ont souvent autre chose à faire. On ajoute la concurrence entre médias qui les pousse au sensationnalisme (le contraire de l'esprit scientifique), et l’esprit peu préparé se noie vite.</p>
<p><em>(Ajout perso : ajoutons la méfiance envers les experts, et les rôles intéressés dont on accuse parfois ceux-ci. Pas étonnant que quiconque a un brin de paranoïa trouve de quoi justifier n’importe quoi. On est tout de même très loin en général de <a href="http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/TimeCube">TimeCube</a>. </em></p>
<p><em>Mes sites préférés dans la guerre contre la crédulité humaine : dans le genre dézingage sans pitié, <a href="http://www.nioutaik.fr/">Nioutaik</a> (voir notamment le massacre de la </em><a href="http://www.nioutaik.fr/index.php/2013/02/26/640-la-revelation-des-pyramides-le-documentaire-en-mousse">Révélation des pyramides</a><em> ou des <a href="http://www.nioutaik.fr/index.php/2013/01/08/634-les-theories-du-complot-du-11-septembre-cest-vraiment-nimporte-quoi">complots du 11 septembre</a>), et, dans un registre plus sérieux et structuré, l’<a href="http://www.zetetique.fr/">Observatoire zététique</a> et <a href="http://www.skeptic.com/" hreflang="en">Skeptic</a>. </em></p>
<p><em>Je reste aussi d’avis que l’incompétence et le j’m’en-foutisme intrinsèques à toute grande organisation, la sous-estimation des capacités de nos ancêtres et de leur nombre, la recherche immédiate du profit, l’ignorance par le grand public des règles les plus basiques des maths, de l’histoire, ou de la science (niveau Renaissance)... expliquent tout bien mieux que d’hypothétiques complots internationaux à grande échelle. </em>)</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Vus les plumes sur les fossiles, les premiers oiseaux avaient sans doute quatre ailes. Gênant pour marcher.</li>
</ul>
<ul>
<li>Un des objectifs du <a href="http://www.sante.gouv.fr/deuxieme-plan-national-sante-environnement-pnse2-2009-2013.html">Deuxième Plan national santé environnement</a> : réduire de 30% d’ici 2015 les particules fines (cancérogènes) émises par le chauffage au bois (foyers ouverts), ou les transports. (<em>Encore une pierre dans le jardin du diesel...</em>).</li>
</ul>
<ul>
<li>Tous les animaux, apparemment, dorment, même la drosophile. En fait, on ne sait pas vraiment à quoi sert originellement le sommeil.</li>
</ul>
<ul>
<li>De la cosmologie théorique un peu planante : les « <strong>étoiles noires</strong> », créées au tout début de l’univers par la matière ordinaire et des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Neutralino">neutralinos</a>. Ces derniers, dont l’existence sortie de modèles mathématiques reste à prouver, constitueraient peut-être la fameuse <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mati%C3%A8re_noire">matière noire</a> mal définie qui constitue 90% de la masse de l’univers. Les premières générations d’étoiles auraient utilisé l’énergie due aux désintégrations entre neutralinos pour se constituer (le neutralino est sa propre antiparticule : quand deux se rencontrent, ils deviennent photons), ce qui leur aurait permis d’atteindre des masses de millions de masses solaires, et d’expliquer ainsi l'existence de trous noirs supermassifs. Et ceci avec le minimum d’hypothèses sur la nature de matière noire.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>« Le Gulf Stream : tempère-t-il vraiment l’hiver européen ? »</strong> : Le titre donne dans le sensationnalisme (le Gulf Stream n’expliquait-il pas que les Bordelais aient un climat bien plus clément que les New-Yorkais ? on nous aurait menti ?) mais l'article est plus prudent. Si les calculs et modèles récents donnent une certaine importance aux vents, l'eau reste un bien meilleur vecteur de la chaleur que l’atmosphère, et le Gulf Stream continuera probablement longtemps à faire partie de la cellule de convection géante qui amène la chaleur des tropiques aux zones tempérées. Des balises ont été jetées à la mer et des modèles calculent pour compléter cela les prochaines années.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les fanatiques de mécanique des fluides s’amuseront avec l'article sur la natation humaine. (<em>Moi j’y ai toujours été allergique. À la natation comme à la méca-flux.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Une équipe japonaise cultive des rétines artificielles à partir de cellules souches. Au mieux, cela rendra une vision de quelques dizaines de pixels à des aveugles, rien de transcendant. Mais dans le futur ?</li>
</ul>
<ul>
<li>L’article sur l’instinct maternel sous la IIIè République fascine par son machisme et les raccourcis avec les observations dans la nature : soit les femmes sont admirables par leur instinct maternel (vision dominante), et donc destinées à rester au foyer, sans qu’on les fatigue trop par des efforts cérébraux ; soit elles sont mues par cet instinct par pur égoïsme. L’impact sur les luttes politiques de l’époque fascine.</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-avril-2013#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je bosse à présent sur du Microsoft, c’est dire. (<strong>2016</strong> : il semble qu’<a href="https://www.postgresql.org/" hreflang="en">un autre monde</a> soit possible.)</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-avril-2013#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/737« L’Étoile noire » de Michael Reeves & Steve Perryurn:md5:42627b1a509975b28607148529212cb92012-11-15T00:00:00+01:002016-03-18T12:16:42+01:00ChristopheSur mes étagères alourdiesapocalypsegigantismeguerreimpérialismelivres lusmèmeracléeRésistancescience-fictionspace operatotalitarisme <p><img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/4/40/Deathstarnovel.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /> C’est un énième opus de la série <em>Star Wars</em> du Fleuve Noir. Le Fleuve n’est pas connu pour sa qualité littéraire goncouresque, et effectivement le contraste fut violent avec le <em>Bonheur des dames</em> de Zola achevé juste auparavant. Les tics et astuces d’écrivain à la chaîne sont nombreux, les personnages un peu trop archétypaux et prévisibles, mais, baste, ça fonctionne.</p>
<p>L’originalité de ce bouquin est de reprendre l’histoire de l’Épisode 4 (<em>Un nouvel espoir</em>, bref le premier tourné), contée du côté des Impériaux. Et oui, ce sont des êtres humains comme les autres, et Luke en a tué ainsi un bon million en explosant l’Étoile Noire. Certains scènes sont amusantes, comme la fameuse scène où Dark Vador étrangle un amiral doutant de la Force, mais cette fois du point de vue dudit amiral.</p>
<p>Un pilote de chasseur TIE, un ancien prisonnier, un garde, un médecin engagé de force, une tenancière de bar... sont les protagonistes, en plus de <a href="http://starwars.wikia.com/wiki/Wilhuff_Tarkin" hreflang="en">Tarkin</a> et Vador bien sûr. La force de la franchise est la multiplication des personnages et leurs histoires entrecroisées qui s’étendent des décennies après la trilogie originale, et justement on croise <a href="http://starwars.wikia.com/wiki/Natasi_Daala" hreflang="en">Daala</a>, totalement absente des films, mais au destin assez chargé dans le monde post-<em>Retour du Jedi</em>.</p>
<p>Si quelques pages éclairent ce qui s’est passé pendant le film (pourquoi Luke et ses compagnons se sont-ils enfuis si facilement de l’Étoile noire ? qui leur a fourni l’indication de la faille fatale ?), certaines pistes sont jetées et pas explorées : l’architecte qui intrigue Dark Vador ne le croise plus ensuite (l’auteur se réserve-t-il de réutiliser le personnage ?) ; la grande explosion finale est trop vite expédiée...</p>
<p>Bref, ça fait partie de ces livres sympas sans plus, pour les <em>aficionados</em> mais pas fanatiques<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-Etoile-noire-de-Michael-Reeves-Steve-Perry#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> de <em>Star wars</em> (au même niveau que la <a href="http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28456">trilogie de la jeunesse de Han Solo</a>).</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-Etoile-noire-de-Michael-Reeves-Steve-Perry#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Parce que l’intégrale des événements et guerres fratricides impliquant résidus de l’Empire, clones de Palpatine, enfants de Han & Leia ou de Luke, dont certains versants du Côté Obscur, sur des décennies, ça ne me dit rien. <a href="http://starwars.wikia.com/wiki/Main_Page">Wookiepedia</a> est suffisant pour assouvir toute curiosité sur les destins des personnages.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-Etoile-noire-de-Michael-Reeves-Steve-Perry#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/703« Fables scientifiques » de Darryl Cunninghamurn:md5:9d657e3f5c65e4a534ac4794525f474b2012-10-05T00:00:00+02:002016-03-14T13:59:00+01:00ChristopheScience et conscienceabominationanticonsumérismeapparenceastronomiecivilisationcomplexitéconquête spatialehard sciencehistoireincohérenceintelligencelivres lusLunelégendes urbainesmèmemémoireoh le beau cas !ouverture d’espritpanurgismeparanoïaperspectivepollutionprécisionquêtesantéscienceéconomie de l’attentionéducation <p><img src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/41gdLv9q4CL._SL500_AA300_.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /> Je dois avouer une certaine déception à la lecture de cette BD. Ce n’est pas une histoire, mais une mise en images de quelques mini-essais sur divers délires anti-scientifiques. Le total du texte tiendrait dans un gros article de blog, et honnêtement j’ai peu vu l’intérêt des images (ah si : le pingouin est sympa). Aucun humour.</p>
<p>Chiropractie, tenants du faux débarquement sur la Lune, sceptiques du réchauffement climatique, créationnistes : ce sont les cibles. Cunningham n’a pas de formation scientifique mais a compris : comment elle marche ; ce qui la distingue de la foutaise ; et comment elle se fait ridiculiser par des médias stupides, au mieux partisans de donner tous les points de vue, au pire influencés par des groupes de pression sinon achetés, ou encore accros au sensationnel sans aucune notion du fonctionnement de la science.</p>
<p>De là à convaincre les sceptiques ou ceux qui s’opposent à la vaccination, je doute. Il donne des arguments mais les opposants ont aussi les leurs, les pétroliers et lobbys du tabac valant bien les groupes pharmaceutiques, le tout menant à un « tous pourris » où l’on jette le bébé Connaissance avec l’eau du bain commerciale.</p>
<p>Les passages les plus intéressants sont ceux sur la chiropractie (fondements théoriques : zéro), ou le passage de l’homme sur la Lune (les vraies conspirations sont bordéliques, et il était moins compliqué d’aller <em>vraiment</em> sur la Lune<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>), ou la fin sur l’exposé de la méthode scientifique avec quelques exemples de cas délicats (Wegener, la fraude).</p>
<p>Par contre et par exemple, aucun sceptique ne sera convaincu par les stats sur la proportion de climatologues <del>pro- </del> qui <del>croient</del> pensent que le réchauffement climatique existe<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>. (Au passage : la meilleure discussion sur le réchauffement que j’ai lue vient du <a href="http://www.skeptic.com/the_magazine/archives/vol17n02.html" hreflang="en">QG du mouvement sceptique</a>).</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Ni là ni ailleurs je n’ai entendu l’argument que les Soviétiques auraient immédiatement décelé et dénoncé la fraude. Mais la Guerre Froide est déjà hors de tous les esprits, comme si elle n’avait jamais eu lieu.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Lutter contre le réchauffement climatique passera aussi par donner un nom « positif » à ceux-qui-pensent-que-c’est-d’origine-humaine-et-que-c’est-une-mauvaise-chose : « pro-réchauffement » fait croire qu’on le veut. Et « ceux qui <strong>croient</strong> que...» est une aberration puisqu’on parle de presque-certitude-après-examen-par-un-paquet-de-gens-qui-y-ont-consacré-leur-vie, et non de croyance religieuse ou philosophique, qui justifie que l’on ait une autre opinion par simple choix de vie.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/717« Des milliards de tapis de cheveux » d’Andreas Eschbachurn:md5:15e93cf986295ac2178d40760055ec152012-09-16T00:00:00+02:002016-02-25T13:55:01+01:00ChristopheSur mes étagères alourdiesabominationAllemagnecivilisationconquête de l’inutiledéshumanisationesclavagelivres luslyrismemèmeoh le beau cas !science-fictionspace operasurréalismetempsuniversvaleur <p><img src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/51C74DET5HL._SL500_AA300_.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p><strong>Titre original</strong> : <em>Die Haarteppichknüpfer</em></p>
<p>La SF allemande avait connu un vent de renouveau avec ce livre à la toute fin du XXè siècle. Sa version française a été pour moi le premier roman dévoré après l’an 2000, un symbole. Et j’ai pris autant de plaisir à le relire que la première fois, bien que l’effet de surprise soit évidemment passé, les souvenirs étant nets.</p>
<p>Le thème ? La civilisation d’une planète pauvre et primitive se consacre entièrement à la création de tapis de cheveux humains pour décorer le palais d’un Empereur lointain, invisible, éternel, omnipotent. Depuis des millénaires, religion, mariage, fiscalité, tout tourne autour de ces fameux tapis, qu’un tisseur met une vie à créer.</p>
<p>Jusqu’au jour où un étranger (un hérétique !) proclame que l’Empereur est mort.</p>
<p>Il n’y a pas de personnage central. Tout se dévoile par petites touches étalées sur des années, et la perspective s’éloigne lentement.</p>
<p>On trouvera sans peine sur le réseau, et d’abord Wikipédia, critiques, enthousiastes ou déçues, pleines d’émécheurs <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-milliards-de-tapis-de-cheveux-d-Andreas-Eschbach#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Je me place du côté des enthousiastes-mais-juste-dommage-on-est-passé-à-côté-de-la-perfection.</p>
<p>Du même auteur, j’avais lu et apprécié aussi <em>Das Jesus Video</em> (en VO cette fois).</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-milliards-de-tapis-de-cheveux-d-Andreas-Eschbach#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em><a href="https://termexplore.wordpress.com/2009/03/03/traduire-spoiler-critique-des-arts-narratifs-et-cookie-informatique-internesque/">Il paraît que c’est le terme français pour</a> </em><a href="https://termexplore.wordpress.com/2009/03/03/traduire-spoiler-critique-des-arts-narratifs-et-cookie-informatique-internesque/">spoiler</a><em>. Je doute fortement de la capacité de pénétration, il y a un côté « allumage alcoolisé » dans le mot.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Des-milliards-de-tapis-de-cheveux-d-Andreas-Eschbach#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/709Rhapsody : Ascending to Infinityurn:md5:b29c9cc3ee4da63a65a4db9963a870e52012-07-08T19:14:00+02:002015-11-30T09:19:08+01:00ChristopheSur mes étagères alourdiesapocalypseBusiness Objectsgigantismelyrismemusiquemèmemétalouverture d’espritéconomie de l’attentionémerveillement <p><img src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/517tzVhFETL._SL500_AA300_.jpg" alt="Rhapsody" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rhapsody" /> Ce CD, je l’ai acheté sur le conseil d’<a href="http://alias.codiferes.net/wordpress/index.php/rhapsody-ascending-to-infinity/">Alias</a> (à lire). Du « métal symphonique », j’étais curieux <del>de voir</del> d’entendre ce que c’était.</p>
<p>Je cite Alias qui résume parfaitement mon impression même si je n’ai aucune culture en ce qui concerne la sphère <em>metal</em> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Rhapsody-Ascending-to-Infinity#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, symphonique ou pas :</p>
<blockquote><p><em>« un million de notes au mètre cube et vocaux en italien, anglais et latin », <br /> <br />« un chanteur-guitariste compositeur qui se la pète, mais avec de bonnes raisons de se la péter », <br /> <br />« ce n’est pas exactement le truc le plus original qu’il m’ait été donné d’écouter »</em>.</p></blockquote>
<p>Du gros, du lourd, parfaitement adapté à me réveiller le matin dans la voiture, ce qui est à peu près le seul endroit où je peux écouter ça <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Rhapsody-Ascending-to-Infinity#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Rhapsody-Ascending-to-Infinity#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>. Certains effets un peu faciles, une certaine grandiloquence assumée, des références pas toujours fines (<em>Excalibur</em>, <em>Dante’s Inferno</em>, <em>Clash Of The Titans</em>, <em>Dark Fate Of Atlantis</em>), un peu bourrin quoi : ça me plaît.</p>
<p>J’ai pas vu le clip avec le DVD bonus (oui, j'ai carrément investi, d’ailleurs boîtier et livret sont jolis), il doit valoir le coup s’il est en phase avec la bande son. Faudra que j’attende un moment seul à la maison, autant dire après les grandes vacances. <strong>Mise à jour</strong> : Grosse déception, ce clip, un paysage apocalyptique, pas d’histoire, bôf bôf bôf.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Rhapsody-Ascending-to-Infinity#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Et pas grand-chose dans les autres sphères musicales d’ailleurs.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Rhapsody-Ascending-to-Infinity#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Quand à la maison il n’y a ni gamin ni Madame, il règne un silence si rare que je tiens à le goûter.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Rhapsody-Ascending-to-Infinity#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Quoique je sens que je vais de plus en plus écouter ça ou autre chose dans l’</em>open space<em> au boulot. Chœurs et guitare saturée, ça masque bien les coups de téléphone des collègues et ça remet un peu la pêche quand des envies de tout laisser tomber me prennent, en général après le troisième plantage de Business Objects. Quoique ça pourrait aussi encourager les envies de meurtre après le quatrième, mais heureusement pour eux je n’ai personne de SAP sous la main. </em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Rhapsody-Ascending-to-Infinity#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/700Verbiage de développeururn:md5:32b9eb8654fcb7eacb5a51ed80b249752012-01-29T19:39:00+01:002017-10-12T12:24:12+02:00ChristopheInformatique : l’art du développementabominationanalogieapocalypseautoréférencebon sensbugcataclysmecatastrophechaoscommunicationcomplexitécoup basculturecynismedommagedysfonctionnementdéterminismedéveloppementenseignementexaptationgaspillagehumourMurphymèmeoh le beau cas !optimisationparanoïaperfectionnismeprise de têtesabotagesurréalismeténacitééconomie de l’attentionévolution <p>Je suis tombé <a href="http://www.dodgycoder.net/2011/11/yoda-conditions-pokemon-exception.html" hreflang="en">là-dessus</a> il y a peu, je m’en vais traduire, trahir, compléter, mettre à ma sauce le meilleur de ce verbiage humoristique de développeur humoristique plein de sagesse, que pour être franc je n’ai pas vu beaucoup en francophonie :</p>
<ul>
<li><strong>Condition Yoda</strong> : condition de la forme <code>if (4 == mavariable)</code> au lieu de l’instinctif <code>if (mavariable == 4)</code>. Utile par exemple en C pour parer à certaines failles de sécurité, ou pour ma part (les quelques heures par décennie où je fais du C) à parer au fait que ce ☁#!☠☢☭⚡<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Verbiage-de-d%C3%A9veloppeur#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> de langage utilise le tout simple symbole <code>=</code> pour l’affectation et surtout l’autorise en plein milieu d’une condition.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Gestion d’exception à la Pokémon</strong> : elle est du genre :</li>
</ul>
<blockquote><p><code>try<br />{<br /> // fait quelque chose<br />}<br />catch<br />{<br /> // attrape les tous <br />}</code></p></blockquote>
<p>alors qu’un principe de la gestion des erreurs est de ne pas chercher à gérer une exception dont on ne sait pas quoi faire. Si c’est pour loguer et sortir proprement du programme je comprends encore. Le pire consiste à tout mettre sous le tapis, comme l’ont fait certains Indiens vendus par un très grand éditeur là où j’ai presté il y a plus d’un lustre (c’est du PL/SQL) :</p>
<blockquote><p><code>BEGIN<br /> -- fait quelque chose impliquant des INSERT et UPDATE dans les tables<br />EXCEPTION<br /> WHEN OTHERS THEN <br />NULL ; -- ignore tout problème et méprise le concept de transaction<br />END ; </code></p></blockquote>
<ul>
<li><strong>Ne faites jamais confiance à un développeur en costard-cravate</strong> : disons qu’il a le droit de porter cravate le premier jour, le temps de savoir où il tombe, surtout s’il est dans le service, ou sur ordre. Certains diront qu’un vrai développeur n’ira jamais travailler dans une banque, mais il n’y a pas de place chez Google pour tout le monde, et certains préfèrent avoir un salaire pour payer leur famille que de ne vivre qu’en <em>start-ups</em>.</li>
</ul>
<p><img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/97/Assassin_bug_aug08_02.jpg/320px-Assassin_bug_aug08_02.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<ul>
<li><strong>Les rapports de bugs issus d’utilisateurs non informaticiens</strong> constituent une des plaies du métier. Tout le monde n’a pas compris (même quand on lui explique) que dire « ça ne marche pas » ne constitue en aucune manière une information susceptible de mener à la résolution d’un problème. C’est aussi valable pour une voiture : ce qui ne se constate pas de manière flagrante en quinze secondes d’essai n’est pas un problème facile à trouver. Et encore, tout le monde sait utiliser une voiture de la même manière. Un informaticien non spécialiste d’un domaine ne verra pas que ce taux d’exécution budgétaire de 32% en décembre est farfelu ; dites-lui que ce doit être plus de 90% et il sera déjà mieux armé pour trouver le problème.</li>
</ul>
<ul>
<li><em><strong>Smug report</strong></em> (« bug vantard » ?) : bug soumis par un utilisateur qui croit mieux connaître le système que son concepteur, avec des pistes sur la cause du problème, pistes d’autant plus fausses qu’elles sont affirmatives. J’ajouterai que certains utilisateurs sont champions pour faire un lien entre deux événements sans rapport, du genre d’un plantage d’imprimante qui aurait provoqué une erreur dans le logiciel de planification.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong><em>Drug report</em></strong> (« rapport de drogue ») : rapport de bug incompréhensible, apparemment rédigé sous acide.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Bug de Fermat</strong> : le rapport de bug contient un commentaire indiquant que la solution a été trouvée, en n’indiquant en rien quelle est sa nature. Très fréquent dans les forums internet.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Contre-bug</strong> : bug présent comme défense contre un bug que l’on vous présente. Utile dans les guéguerres entre équipes ou (pire) entre fournisseurs. <br />« Votre logiciel de compta rame, on pourra pas faire la paye !<br />- Ah désolé ma p’tite dame, c’est un bug connu de votre version de votre base Oracle, rappelez-nous quand vous aurez patché. »</li>
</ul>
<p><img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a4/Red_bug.svg/200px-Red_bug.svg.png" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<ul>
<li><strong>Bug flottant</strong> : bug surnageant dans l’outil de suivi, jamais assigné, ou refilé de personne à personne. Il y a un contournement efficace, le correctif est flou, délicat, trop long, fastidieux, sans intérêt, ou touche à trop de domaines différents avec trop de risques d’explosion par la suite… Bref, ce bug a de bonnes chances d’être ignoré, puis explicitement filtré pour ne pas polluer les tableaux des responsables de projets, donc de rester des années dans le logiciel jusqu’à ce que tout le monde considère qu’il s’agit du fonctionnement normal.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Heisenbug</strong> (mon préféré) : bug qui change quand l’observe.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Schrödinbug</strong> : comme le <a href="http://www.astronoo.com/articles/chatDeSchrodinger.html">chat de Schrödinger</a>, le bug oscille entre l’existence et la non-existence (le résultat du programme est souvent correct) jusqu’à ce qu’un développeur inconscient soulève le capot et regarde. Le bug devient alors permanent.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Bug de Higgs</strong> : bug dont l’existence n’est suggérée que par quelques entrées dans les logs et de vagues mentions anecdotiques. Impossible à reproduire sur une machine de dév’ car en fait on ne sait pas trop ce qui se passe. Pour le débuguer il faudra investir dans des systèmes de surveillance très lourds.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Bug du Loch Ness</strong> : bug qui n'a été rapporté que par une seule personne.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Hindenbug</strong> : bug d’ampleur catastrophique, du genre qui fait crasher en flamme tout le projet.</li>
</ul>
<p><img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/84/Hindenburg_burning.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li><strong>Bug OVNI</strong> : bug reporté encore et encore par des clients à qui l’ont a pourtant montré qu’il n’existe pas.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Mandelbug</strong> : bug tellement complexe que son occurrence ne semble pas déterministe, c’est-à-dire chaotique.</li>
</ul>
<p><img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b3/Mandel_zoom_07_satellite.jpg/320px-Mandel_zoom_07_satellite.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li><strong>Bug d’apprenti sorcier</strong> : bug (en général dans un protocole de communication, une boucle…) menant à la génération de nouveaux messages, objets buggés, qui eux-mêmes en génèrent d’autres… menant ainsi soit à l’invasion de l’univers par les bugs, ou plus probablement, les ressources informatiques ou autres étant finies, à l’effondrement du système du bug.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Bug Excalibur</strong> : le bug que tout le monde a essayé de corriger, en vain jusqu’ici.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Bug vital</strong> : les utilisateurs considèrent que le bug fait partie du fonctionnement normal du logiciel, voire basent une partie de leur fonctionnement dessus. Ils refuseront que cela change même si on leur montre qu’ils font n’importe quoi ou que le bug est une faille de sécurité béante.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Fonctionnalité</strong> : <em>It’s not a bug, it’s feature</em>, selon Microsoft, ou plutôt (<a href="http://fr.wiktionary.org/wiki/it’s_not_a_bug,_it’s_a_feature">selon Apple dès 1979</a>) un « bug décrit par le marketing ».</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Refucktoring</strong> : retravailler un code peu maintenable mais fonctionnel pour le massacrer complètement et y introduire plein de bugs. En général le code n’en sortira pas plus maintenable, mais bien plus boursouflé et moins fonctionnel.</li>
</ul>
<p>À propos des différents types de code que l’on peut rencontrer (parce que le code informatique est à peine moins marqué que la littérature par les questions de style) :</p>
<ul>
<li><strong>Code spaghetti</strong> : tellement plein de <code>GOTO</code>s, d’exceptions, de <em>threads</em>… et autres branchements non structurés, que suivre le déroulement de ce code est aussi fastidieux que de démêler un spaghetti dans une assiette pleine.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Code spaghetti avec des boulettes de viande</strong> : comme précédemment, avec des morceaux de tentative de structuration.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Code baklava</strong> ou <strong>code lasagne</strong> : du code avec beaucoup (trop) de couches d’abstraction empilées. Je dirais que N développeurs produiront souvent N couches de code.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Code ravioli</strong> : code objet consistant en un petit nombre d’objets faiblement liés (en soi, une bonne chose).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Code andouillette</strong> : code qui pue et dont on ne veut pas connaître la composition.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Château de carte</strong> : touchez une chose, tout s’effondre.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Hydre</strong> : chaque correction de bug en engendre deux autres.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Code balafré</strong> : plein de cicatrices à cause de toutes les rustines qu’on y a appliqué.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Code mort</strong> : toujours là mais commenté, ou (pire) jamais appelé.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Assurance contre le licenciement</strong> : code tellement obscur et bardé d’historique que la personne chargée de la maintenance a l’assurance de ne jamais être virée. Les effets pervers sont : l’impossibilité de changer de boulot et donc de monter dans la hiérarchie pour la même raison ; et le risque que la mise à la retraite du logiciel implique le licenciement immédiat du mainteneur qui ne servait plus qu’à ça et n’a pas suivi la montée en compétence de ses collègues.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Ghetto</strong> : partie du logiciel où personne ne va, avec ses lois obscures, et qui doit faire des choses pas catholiques, mais qui ne gêne pas le reste.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Code copier-coller</strong> : code de débutant qui n’a pas compris le concept de fonction ou de procédure, bref de réutilisation.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Palimpseste</strong> : comme les parchemins du Moyen Âge, un code avec beaucoup d’historique révèle en creux bien des pans de son histoire, par exemple des tailles maximales de certaines informations ou certaines structures de données liées à des contraintes sur des applications depuis longtemps oubliées.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Développement défensif</strong> : manière de programmer consistant à considérer que <a href="https://www.coindeweb.net/murphy/">Murphy</a> s’attaquera activement au logiciel, ce qui mène à ne considérer aucune entrée comme sûre, à tout retester, etc. Pas forcément un mal dans certains milieux où la paranoïa est reine : médical, aéronautique...</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Protoduction</strong> : prototype que l’on teste directement en production. Pas forcément un mal, parfois le seul moyen de tester même, quand on en est conscient. Catastrophe annoncée si les <em>managers</em> ont imposé qu’une maquette soit promue en prod’ sans même que le développeur en soit informé (évidemment, la responsabilité de tout problème lui retombera dessus).</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Verbiage-de-d%C3%A9veloppeur#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Vous saviez qu’il y avait tous ces symboles dans Unicode ? Je viens de découvrir (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Table_des_caractères_Unicode/U2600">merci Wikipédia</a>).</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Verbiage-de-d%C3%A9veloppeur#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/674« Pour la Science » de septembre 2011 : (2) Principe de Peter & promotion au hasardurn:md5:2a0d7ef60519855099bab0eaab7cb2cc2011-10-02T00:00:00+02:002015-09-25T14:14:28+02:00ChristopheScience et conscienceadministrationauto-organisationbon senscivilisationcommunicationcomplexitédysfonctionnementexaptationexpertisehiérarchiehumourincohérencemobilitémèmeoptimisationorganisationouverture d’espritpanurgismeparadoxeperspectivepolitiqueprise de têtepsychologietravailéconomieévolution<p>Second article intéressant dans ce numéro de <em>Pour la Science</em>, et il est délectable.</p> <p>(<em>Commentaires perso en italique</em>)</p>
<h3>Promotion</h3>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/murphy/murphy_politique.html#peter">Le principe est bien connu</a> :</p>
<blockquote><p><strong>Principe de Peter</strong><br /> <br />Dans toute hiérarchie, qu’elle soit gouvernementale ou d’entreprise, chaque employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence ; chaque poste tend à être occupé par un employé incompétent dans son travail.</p></blockquote>
<p>Boutade ou réalité profonde ? Les deux dira-t-on. Il est « de bon sens » que forcer les gens à prendre de nouvelles fonctions tant qu’il s’en sortent, mais à les y laisser quand ils pataugent, peut mener à la situation où presque chaque employé se retrouve à un poste où il est au mieux inefficace (il fait ou laisse faire le travail par les compétents, surchargés). Les contre-mesures existent, comme l’éviction des incompétents (<em>je note qu’on perd alors leur compétence dans un poste « inférieur »</em>), leur neutralisation en les promouvant au <em>management</em> (<a href="http://www.vinch.be/blog/2010/08/02/le-principe-de-peter-et-le-principe-de-dilbert/">principe de Dilbert</a> ; <em>en fait à mon avis une grosse erreur, sauf dans les technocraties où ceux qui font décident et le reste n’est que support et secrétariat</em>), la possibilité de refuser des promotions, ou plutôt de les opérer sur d’autres plans comme la progression salariale, sans que cela implique un changement hiérarchique ou de fonctions (<em>pas trop la mentalité de beaucoup d’endroits</em>).</p>
<p>(<em>Je vois une autre faille dans le principe : les gens sont capables d’apprendre, surtout si on les soutient. Untel incompétent arrivé sur son poste peut avec le temps devenir efficace. Reste la question : est-il vraiment fait pour un poste parfois totalement différent de son choix originel dans la vie ? Parfois oui, parfois non.</em>)</p>
<p>L’article de Didier Nordon s’étend sur différentes recherches et simulations visant à justifier le principe, notamment :</p>
<ul>
<li><strong>la régression vers la moyenne</strong> : quelqu’un de très compétent, puisque promu, visera fatalement à se rapprocher de la moyenne quand on l’amène à un poste différent où (c’est un présupposé implicite) <strong>la compétence au nouveau poste n’a pas forcément grand chose à voir avec celle à l’ancien</strong> (hypothèse de Peter) ;</li>
<li><strong>l’effet cliquet</strong> : celui qui est monté et montre ses limites ne redescend jamais, surtout si le licenciement est impossible comme dans beaucoup de grandes administrations et entreprises (<em>et pour moi une des solutions au problème est de permettre de tester des gens et de ne pas poursuivre l’expérience si elle n’est pas concluante, et surtout sans qu’il y ait l’idée que ce soit un échec, une punition sociale.</em>)</li>
</ul>
<p>Un prix Ignobel<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> a été décerné pour la démonstration et la simulation que dans un environnement qui suit strictement le principe de Peter, <strong>le plus efficace est de promouvoir les incompétents</strong> ! Ainsi on échappe à l’effet cliquet et on profite de de la régression vers la moyenne : chaque poste ne sera pas « bloqué » par un incompétent à vie, et un incompétent a une chance d’arriver à un poste où il est bon (et il y restera).</p>
<p>À l’inverse, dans le cas où l’hypothèse de Peter est fausse, que la compétence à un nouveau poste est à peu près liée à celle à l’ancien, il est logique de promouvoir les meilleurs, la régression vers la moyenne étant moins dramatique et les meilleurs arrivant en haut de la pyramide : l’efficacité globale y gagne.</p>
<p>On arrive donc à la question fondamentale laissée en exercice au lecteur : la compétence au poste N+1 est-elle liée au poste N ? (<em>Mon avis : ça dépend :-) </em>).</p>
<p>Est évoquée aussi la promotion au hasard : hypothèse de Peter vraie ou fausse, elle donne un résultat moyen, meilleur que la promotion du meilleur si l’hypothèse est vraie. Dans une hiérarchie bloquée, autant redistribuer les cartes ! (<em>J’ai toujours considéré qu’il fallait choisir une partie des assemblées politiques au hasard pour apporter du sang neuf, les Grecs antiques le faisaient bien.</em>)</p>
<p>Mais arrive le plus rigolo : <strong>si l’hypothèse de Peter est vraie, promouvoir les plus mauvais donne un résultat un peu meilleur que la promotion des meilleurs si elle est fausse</strong> ! <em>C’est-à-dire : il faut prendre des gens manifestement inadaptés à leur ancien poste pour les mettre là où les qualités demandées n’ont rien à voir, plutôt que de prendre des compétents pour les mettre à un poste où ils pourraient être moins bon. C’est finalement de très bon sens !!</em></p>
<p><em>Bon, comme tout simulation sociale ou économique, les effets sont intéressants à observer mais ne tiennent pas compte de toutes les rétroactions dans le réel : possibilité d’apprentissage comme j’ai dit plus haut ; surveillance de la performance pour éviter que les incompétents s’entassent ; éviction systématique des plus mauvais ; sélection naturelle quand l’entreprise subit les conséquences de sa nullité et doit dégraisser (mais à ce stade terminal, les licenciements ne sont pas décidés par les plus compétents pour garder justement les plus compétents) ; échelle considérée (parle-t-on d’une administration en circuit fermé, d’une entreprise sur un marché à fort </em>turn-over<em>, d’une société dans son ensemble qui effectivement ne cherche pas à récompenser la compétence ; et la définition même de compétence, celle-ci étant plus que multiforme et variant avec l’époque… Et puis, tout bêtement, les changements de poste évoqués ci-dessus concernent des promotions, alors que l’on peut vouloir faire changer de poste les incompétents le plus vite possible sans que cela devienne une promotion, une progression dans la pyramide.)</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/04/26/503-the-ig-nobel-prizes-de-marc-abrahams">J’en avais parlé .</a></em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/661Ce billet ne devrait pas exister...urn:md5:4e4fe21344fc67427cf661c9757866732011-07-30T16:19:00+02:002015-09-04T08:13:25+02:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoaddictionblogbon senscommunicationconquête de l’inutilecouragedysfonctionnementenfantslibertémèmeoptimisationorganisationprise de têtepsychologierésolutionssaturationtempsthéorieténacitééconomie de l’attention <p>…car dans tout ce que je peux survoler (pas le temps de lire) sur l’organisation, réduire sa tendance à la procrastination (<a href="http://lesswrong.com/lw/3w3/how_to_beat_procrastination" hreflang="en">là par exemple</a>), comment faire plein de choses dans le minimum de temps, etc., un des mantras les plus simples est :</p>
<blockquote><p><em>Fais-le tout de suite, bordel de merde !</em></p></blockquote>
<p>ou bien :</p>
<blockquote><p><em><a href="http://www.codinghorror.com/blog/2011/07/nobodys-going-to-help-you-and-thats-awesome.html" hreflang="en">You should be working!</a></em></p></blockquote>
<p>Les listes de choses à faire, c’est bien ; la subdivision de tâches aussi, mais rien ne vaut la volonté de faire ce qui attend au lieu de procrastiner sur les dernières nouvelles sur les sites favoris ou de bloguer/tweeter sur tout et rien comme en ce moment même. Pas facile, une telle partie de l’activité actuelle se passe dans un navigateur qu’on ne peut même plus le fermer pour se supprimer les tentations.</p>
<p>Après reste le problème épineux de la masse de choses en attente qui toutes attendent et qu’il faut ordonner. J’aime bien l’algorithme « je prends le premier truc qui me passe par la tête ou que je vois dans la liste de tâches, de toute façon y aura pas le temps de tout faire ».</p>
<p>Ah oui : faire un billet de blog rapide de temps à autre était bien dans ma liste. Par contre il faut que je résiste à la tentation de le relire dix fois avant de le poster.</p>
<p>Je retourne faire comptes, nettoyage, généalogie, rangement, courrier, et même patate de canapé devant des documentaires ou films qui attendent depuis trop longtemps — pour une fois que mes petits chronovampires ne sont pas à la maison...</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Ce-billet-ne-devrait-pas-exister#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/650« Pour la Science » de juillet 2011 : l’hydrogène comme énergie propre ; le démon de Maxwell existe ; nucléaire : le débat date du XIXè siècleurn:md5:dd021c3ac1cfef245124559ffb244bfc2011-07-21T14:06:00+02:002015-09-03T12:13:36+02:00ChristopheScience et consciencecatastrophechiffrescomplexitéconquête de l’inutiledilemmediscriminationhistoirelobbysmèmemémoireoptimisationoptimismeParisperspectivequêtesantéthéorieécologieéconomieéconomies d’énergieémerveillementénergie <p>Encore un bon cru que ce numéro. Comme d’habitude en vrac <em>avec mes commentaires personnels en italique</em>.</p>
<p><img src="http://www.pourlascience.fr/e_img/boutique/full/_done_20110622_152533_PLS-2011-juillet_405-fu-pls_405_couv_175.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<h3>Pub pour l’hydrogène</h3>
<p>Plusieurs articles font la promotion de l’hydrogène comme vecteur de l’énergie de demain. Ce n’est pas nouveau, mais on s’en rapproche.</p>
<p>Le problème principal est le stockage : on commence à le maîtriser correctement, ainsi que la restitution sous forme d’électricité avec de bons rendements. À l’heure de l’expansion nécessaire de sources d’énergie renouvelables mais à la production erratique (éolien, solaire), l’hydrogène serait <em>le</em> tampon idéal. Des exemples à petite échelle dans des îles existent. Et sans pollution puisque les « déchets » de la production par électrolyse et de la consommation dans une pile à combustible sont respectivement l’oxygène et l’eau.</p>
<p>Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Sur le long terme on peut tout espérer (<em>soyons optimistes</em>) mais pour le moment aucune technologie ne concilie coût faible, compacité et durabilité (<em>on est encore loin de l’autosuffisance d’une maison couverte de panneaux solaires et avec des piles à combustible dans la cave</em>) et bien sûr le chauffage est exclu de l’équation, il devra être fourni par une autre source.</p>
<p>Parmi les catalyseurs de l’électrolyse on évitera le platine (ruineux, et il n’y en aurait pas pour tout le monde). Il existe des membranes échangeuses de protons nées des nanotechnologies. Le plus intéressant reste la bonne vieille photosynthèse, au stade industriel grâce à des procédés s’inspirant du vivant (feuilles artificielles) et utilisant des métaux courants (nickel…).</p>
<p>Le stockage, impossible simplement sous pression pour une molécule aussi petite, pourrait se faire dans des récipients plastiques, ou dans des matériaux composites. Coût et poids seront encore longtemps rédhibitoires pour une voiture.</p>
<p>Bref, l’hydrogène est mûr pour 2050… si la recherche suit. (<em>Et elle ne suivra que si on y met les moyens.</em>)</p>
<h3>Le démon de Maxwell existe</h3>
<p>Pas de démonologie ici, juste une expérience de pensée de 140 ans d’âge enfin implémentée. Maxwell avait imaginé séparer les molécules chaudes et froides d’un gaz grâce à un « démon » qui ouvrirait ou fermerait une porte en fonction de la vitesse de la molécule. Une équipe américaine, dans sa quête sans fin du zéro absolu, a utilisé des lasers pour parvenir à ses fins et séparer atomes froids et chauds.</p>
<p>Et l’entropie dans tout ça ? Les lasers emportent pile poil avec eux l’information perdue par les gaz. Le second principe de la thermodynamique est sauf.</p>
<p>Au final, plein de découvertes en perspective, qui laisseront froid le commun des mortels (qui s’intéresse à la masse du neutrino ?). (<em>Mais qui évidemment seront indirectement à la base de notre confort en 2100…</em>)</p>
<h3>La controverse du gaz d’éclairage</h3>
<p>Le débat actuel sur le nucléaire, utile, effroyablement dangereux selon les uns, raisonnablement sûr selon les autres, a déjà été livré il y a presque deux siècles, à propos des usines à gaz et gazomètres. L’article de Jean-Baptiste Fressoz est passionnant.</p>
<p>En 1823, l’extension de l’éclairage au gaz (une véritable révolution !) nécessite la construction de grands réservoirs, dont un rue du Faubourg Poissonnière à Paris. Les riverains inquiets en appellent à l’équivalent du principe de précaution, l’Académie des Sciences est impliquée et conclut à un non-risque pratique d’explosion. Ajoutons que le débat est pollué par les querelles politiques de l’époque (la Restauration fut agitée).</p>
<p>Évidemment, pour contredire l’Académie, certains gazomètres explosèrent dans les décennies suivantes. Les académiciens avaient négligé de nombreux problèmes pratiques que le personnel de terrain connaissait pourtant ; certains scientifiques étaient intéressés financièrement par l'expansion des gazomètres ; certaines interactions physico-chimiques provoquèrent plus tard des catastrophes expliquées seulement cinquante ans plus tard ; enfin l’interaction avec d’autres technologies, fondamentalement imprévisible, mena aussi à des explosions (réseau d’eau (autre révolution !) qui fuit => éboulement => fuite du réseau de gaz proche => le gaz ne peut s’échapper car les routes sont en macadam (autre nouveauté !) => accumulation dans les égoûts et cave => explosion => 86 morts en 1883).</p>
<p>Les scientifiques ne furent pas les seuls à être aveugles. Le débat en France mena tout de même à un début de régulation de la sécurité du gaz. En Angleterre, pourtant plus consciente des problèmes, l’argument du coût balaya toute velléité de norme.</p>
<p>Ajoutons que, un siècle après leur démantèlement, les usines à gaz polluent toujours nos sols par les goudrons issus de la distillation...</p>
<p>Le parallèle avec le débat actuel nucléaire est frappant. « Le seul vainqueur de la controverse a été l’imprévisible. »</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Un peu au-dessus de l’équateur existe une <strong>bande de précipitations</strong> vitale pour l’agriculture de nombreux pays. Des chercheurs se sont donnés la lourde et pénible mission de parcourir de nombreuses îles paradisiaques du Pacifique, et d’y trouver les traces de l’évolution de cette bande au sein de sédiments au fond des lacs intérieurs. Verdict : la bande est très sensible à toute variation de la température, et va donc se décaler très vite de plusieurs degrés de latitude vers le nord, avec une redistribution des pluies et des impacts en cascade sur toute la planète.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>L’innovation technologique peut aider les pays pauvres</strong>, sans qu’il y ait besoin de prix Nobel, de percées technologiques délirantes, ou de méga-investissements : une simple mini-centrale hydroélectrique sur une chute d’eau de 400 W (<em>la puissance d’un gros PC de joueur</em>) peut suffire à changer le quotidien de plusieurs foyers (éclairage, télécommunications, une télé) ; des séchoirs à légume stimulent des pans entiers de l’économie burkinabée ; une bête capsule en polyéthylène réduit les risques de propagation du sida, etc. Les solutions les plus simples et les moins chères ont souvent l’impact le plus énorme. Il manque un répertoire mondial de toutes ces petites avancées pour en généraliser l’utilisation.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les gélules-robots</strong> avec caméra, que l’on peut avaler et qui ressortent naturellement, rendent déjà des services. Un article traite de l’étape suivante : gélules à bras pour explorer, voire gélules avalées indépendamment, et s’auto-organisant pour opérer de l’intérieur !</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les premiers accouplements</strong>, chez certains poissons d’il y a 375 millions d’années (déjà vivipares), seraient nés de la nécessité de protéger les petits des prédateurs : plus gros à la naissance, leurs chances de survie étaient meilleures. Certains attributs virils seraient des nageoires détournées et… la mâchoire à l’origine plutôt destinée à maintenir les femelles pendant l’acte pour pouvoir féconder les œufs le plus vite possible avant d’autres prétendants ! (<em>J’adore tous ces bricolages évolutifs : cette mâchoire de prise devenue arme ; les nageoires-pagaies évoluant en pattes ; les poumons-stabilisateurs devenus poumons...</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>L’<strong>article mathématique de Jean-Paul Delahaye relève du quasi-surréalisme</strong> : <a href="http://www.mathrix.org/zenil/" hreflang="en">Hector Zenil</a>, un de ses doctorants, a ordonné par ordre de complexité les nombres de 0 à 31 — en binaire. En parlant de complexité, on évoque le fait que 11010 est plus complexe que 11111, lui-même plus complexe que 1. La complexité selon Kolmogorov d’un nombre (qui est, en gros, proportionnelle à sa taille après passage à la moulinette d’un algorithme de compression comme <code>zip</code>) se calcule mal pour les tous petits chiffres. Il a donc fallu revenir à la définition et tester les 11 milliards de programmes possibles d’une machine de Turing à quatre états pour voir quelles chaînes de un à cinq bits sortaient le plus fréquemment. Bref, au final 0 et 1 sont les moins complexes des chaînes, 11100 est dernier (<em>ex-æquo</em> avec 00111 et d’autres). Si si, il y a des applications.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-juillet-2011#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/649« Les histoires sont là pour nous rappeler... »urn:md5:ccb6b4d55f48072d85aaac48d57e1b292011-06-10T00:00:00+02:002011-06-19T14:48:18+02:00ChristopheCitationsbon sensconquête de l’inutilelibertémèmeouverture d’espritperspectivequêtesciencespéculationténacitéutopievirtueléconomie de l’attentionéducationémerveillement <blockquote><p>« Les histoires sont là pour nous rappeler qu’il y a plus et autrement que la réalité, ou sinon comment ferions-nous pour changer la réalité ? »<br /> <br />Élisabeth Vonarburg, <em>Les Rêves de la Mer</em> (<em><a href="http://www.alire.com/Romans/Tyranael.html">Tyranaël</a></em>, tome 1), 17</p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Les-histoires-sont-la-pour-nous-rappeler.#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/588“The Unix-Haters Handbook” (« Le manuel de haine anti-Unix »)urn:md5:1ebc825b85120dcdae5cbd2b0ba4a9862011-03-27T12:45:00+02:002018-02-10T11:04:52+01:00ChristopheInformatique militante et technologieApplebugcitationcoup bascynismeDebiandinosauresdommagedysfonctionnementdécadencedéveloppementemmerdeursergonomieexpertisefoutage de gueulegaspillageguerre saintehainehumourinformatiqueLinuxlivres luslogiciel librelyrismeMacMacOSMicrosoftmèmemémoireouverture d’espritpanurgismeperfectionnismeperspectivepessimismeprise de têteprovocationprécisionpériméspéculationsécuritéUbuntuuchronieUnixutopievaleurWindowsévolution<p>Résumé et critique-après-coup d’un <a href="http://web.mit.edu/~simsong/www/ugh.pdf" hreflang="en">livre de haine</a> envers ce qui est tout de même devenu quasiment le standard sur quoi se base l’essentiel de l’informatique moderne (hors Windows) : Unix. Rigolo et instructif.</p> <p>(Comme d’hab’, <em>les italiques sont des avis et commentaires personnels, ou des citations en langue non française</em>. Le non-italique tente la fidélité au livre. Les traductions sont personnelles et pas forcément bonnes, je suis preneur de meilleures adaptations, par exemple pour <em>hater</em>. D’ailleurs j’ai plusieurs fois jeté l’éponge. )</p>
<p><em>Certains qui me connaissent auront du mal à croire que j’ai lu ça. Et pourtant.</em></p>
<p><img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/7/77/UNIX-HATERS_Handbook_cover_ISBN_1-56884-203-1.png" alt="Unix Hater Handbook : couverture du livre chez IDG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Le <em>Unix-Haters Handbook</em> relève en fait plus du document historique (1994), sinon archéologique, que de quoi que ce soit d’actuel. Il serait une mine de thèmes d’uchronies, : si Unix n’avait pas existé, quel système l’aurait remplacé ? Je parle d’une époque où MS-DOS, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Windows_3.1x" hreflang="en">Windows 3.1</a> et Macintosh (<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/System_7" hreflang="en">Système 7</a>) régnaient sur la bureautique — ou n’étaient pas. Évidemment, le mélange des domaines (l’Unix serveur de fichiers ou serveur de courrier de l’époque n’est pas le poste bureautique ou le serveur web de maintenant) fait partie du jeu.</p>
<p>Les auteurs, Simson Garfinkel, Daniel Weise, Steven Strassmann, ont vécu l’époque où Unix remplaçait petit à petit <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/OpenVMS" hreflang="en">VMS</a>, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Incompatible_Timesharing_System" hreflang="en">ITS</a> et d’autres. Et ils n’ont pas aimé. Le livre est à charge, donc paradoxalement j’en ai très peu appris sur ces concurrents qui étaient forcément plus mieux, sinon en creux. Dennis Ritchie se paye leur tête dans l’anti-préface (je pense que c’est intraduisible) :</p>
<blockquote><p>“The systems you remember so fondly (TOPS-20, ITS, Multics, Lisp Machine, Cedar/Mesa, the Dorado) are not just out to pasture, they are fertilizing it from below.”<br /> <br /><em>— Dennis Ritchie</em></p></blockquote>
<p>et aussi (à apprendre par cœur et à resservir dans votre prochaine <em>flamewar</em>) :</p>
<blockquote><p>“Like excrement, it [this book] contains enough undigested nuggets of nutrition to sustain life for some. But it is not a tasty pie: it reeks too much of contempt and of envy.”<br /> <br /><em>« Comme des excréments, [ce livre] contient assez de pépites nourissantes non digérées pour permettre à certains de vivre. Mais ce n’est pas un plat appétissant : il exhale trop le mépris et l’envie. »</em><br /> <br /><em>— Dennis Ritchie</em></p></blockquote>
<p><em>Ceux de ma génération et d’après considèrent souvent qu’en pratique Unix = Linux, même si intellectuellement nous savons (?) que ce n’est pas le cas. Oh, il y a bien encore <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Solaris_(système_d'exploitation)">Solaris</a>, du moins jusqu’à ce qu’Oracle se lasse, un <a href="http://www.gnu.org/software/hurd/hurd.html" hreflang="en">Hurd</a> dont la ponctualité effraierait même un mainteneur Debian, et puis cette incarnation un peu exotique, qui est à Unix ce que le toucan est au </em>Tyrannosaurus rex<em>, MacOS X, autrefois connu sous le nom de NeXSTEP</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. <em>Et puis HP-UX, AIX dans pas mal d’entreprises, QNX dans l’embarqué… Linux lui-même se décline en tellement de versions qu’on pourrait parler de systèmes différents. Et Android et iOS entrent-ils dans la catégorie ?</em></p>
<p><em>Bref. Ce livre n’évoque même pas le Linux 0.99 sous Slackware ou Debian (déjà !) de l’époque, dure leçon d’humilité pour tous les fanatiques, </em>fanboys<em> et adeptes du libre. GNU n’existe alors que par <a href="http://www.gnu.org/software/emacs/" hreflang="en">Emacs</a> et les compilateurs. Sun par contre est évoqué — de la même manière dont je vomissais ma bile autrefois sur Windows 98 (mais avec plus de style).</em></p>
<p>Unix (la version originale) date de l'époque où l’on marchait encore sur la Lune. Il a beaucoup évolué depuis, et avec succès. En fait, il serait devenu un virus (minimaliste et en conséquence portable, il vampirise son hôte, et mute souvent) avec une interface utilisateur.</p>
<p>Sun est une cible particulièrement appréciée. <em>Dans mon esprit Sun et Solaris étaient associés aux gros Unix stables et indestructibles sur lesquels moulinent les bases Oracle critiques (ai-je simplement été victime du </em>marketing<em> ?), mais ici on croit entendre des linuxiens parler de Windows.</em> Les stations Sun ne sont là que parce qu’elles sont moins chères, la stabilité n’est pas leur fort, et nombre des produits issus de la firme semblent mériter une haine inextinguible.</p>
<p>La mauvaise foi et les généralisations abusives suintent partout où les reproches ne sont pas solidement étayés par des anecdotes, exemples, et <em>emails</em> de victimes désespérées — donc seulement une ligne sur deux. Les flèches touchent d’autant plus juste que certaines lacunes unixiennes… ont persisté jusque 2011 ! Le tout sur un style pince-sans-rire typique du milieu.</p>
<p>Exemples :</p>
<h3>Sendmail</h3>
<p>Ce logiciel de transfert de mail a sévi jusqu’à mon époque (j’ai très vite eu envie de découvrir <code>postfix</code> ou <code>exim</code>), et était déjà connu pour sa stabilité relative, ses fichiers de paramétrage cryptiques (encore plus proches du bruit blanc que <code>perl</code>, c’est dire), sa compatibilité pathologique avec la pléthore de systèmes de l’époque (<code> @#$@$^%<<<@# ) at @$%#^! </code> est paraît-il une adresse email valide), sa capacité à interpréter le corps du message comme une suite d’adresses, ou les messages d’erreur <code>Deferred: Not a typewriter</code>. Avec un sens aigu de la justice équilibrée, un cri du cœur a été lancé en 1993 :</p>
<blockquote><p>“The thing that gets me is that one of the arguments that landed Robert Morris, author of ‘the Internet Worm’ in jail was all the sysadmins’ time his prank cost. Yet the author of sendmail is still walking around free without even a U (for Unixery) branded on his forehead.”<br /> <br /><em>« Ce qui me rend dingue, c’est que l’un des arguments utilisés pour envoyer en prison Robert Morris, l’auteur du “ver Internet” était ce que sa plaisanterie a coûté en temps d’administrateurs système. Et pourtant l’auteur de sendmail se balade encore librement sans même un U (pour Unixellerie) tatoué sur son front. »</em></p></blockquote>
<p><a href="http://shop.oreilly.com/product/9781565928398.do">Le livre dédié chez O’Reilly</a> contenait plus de pages que <em>Guerre et paix</em> et aurait arrêté une balle tirée à bout portant. La chauve-souris de la couverture a inspiré une comparaison entre l’animal et l’outil, par exemple :</p>
<blockquote><p>“Bat guano is a good source of potassium nitrate, a principal ingredient in things that blow up in your face. Like Sendmail.”<br /> <br /><em>« Le guano de chauve-souris est une bonne source de nitrate de potassium, ingrédient principal des choses qui vous explosent à la figure. Comme Sendmail. »</em></p></blockquote>
<h3>Tout est un flux d’octets</h3>
<p>La philosophie Unix, c’est « tout est un flux d’octets » (<em>a stream of bytes</em>), manipulés à l’aide d’une cascade d’outils divers, censés faire une seule chose et bien. En conséquence, les outils n’ont aucune cohérence quant aux arguments de ligne de commande.</p>
<p>Les rédacteurs regrettent amèrement l’absence de notion d’enregistrement. Chaque application doit en conséquence redécouvrir la roue de ce côté (“<em>You see Unix knows parsing like <a href="http://www.quotationspage.com/quotes/Dan_Quayle/" hreflang="en">Dan Quayle</a> knows quantum mechanics.</em>” (oui, forcément, les références politiques datent aussi)), par exemple sur un fichier aussi critique que <code>/etc/passwd</code>, où la synergie bugatoire avec <code>sendmail</code> s’exprime pleinement.</p>
<p>Un chapitre croustillant détaille l’absence de systèmes de locks et donc… leur émulation via deux systèmes qui s’ignorent (j’ai l’impression que perdure la situation...).</p>
<h3>Le système de fichiers</h3>
<p>Les systèmes de fichier actuels (<code>ext4</code>, <code>ZFS</code>…) ont bien évolué depuis l’antique <code>UFS</code> — qui est toujours là, avec ses répertoires contenant les noms des fichiers. Le temps a eu raison de certains des reproches, par exemple l’absence de journalisation (quoique pas depuis si longtemps sous Linux…). D’autres sont des lacunes toujours là dans une Ubuntu toute fraîche, même si des outils au-dessus du système de fichiers peuvent les combler :</p>
<ul>
<li>pas de cryptage intégré ;</li>
<li>aucune notion de versions de fichiers (comme dans VMS) (<em>et le prochain MacOS va redécouvrir la chose trois décennies plus tard !</em>) ;</li>
<li>pas de notion de type de fichier comme les connaissent les Macintosh depuis 1984, juste des extensions aux noms de fichiers associés à des « nombres magiques » dans les fichiers eux-mêmes, nouvelles source de mille bugs (<em>Les tendances sur le sujet sont contradictoires, avec le Mac OS X qui renonce aux ressources et ne prend en compte que l’extension et, dans la plupart des OS récents, les types reconnus par des couches supérieures via l’extension… Est-ce parce que la notion de métadonnée est hermétique à l’utilisateur et l’association d’icelle au fichier trop difficile à maintenir au fil des migrations et déplacements au travers du net et de divers systèmes ?</em>) ;</li>
<li>la possibilité d’avoir dans le nom du fichier à peu près n’importe quoi d’autre qu’un /, d’où moults bugs ésotériques, fichiers ineffaçables, voire trous de sécurité (c’est encore plus drôle après qu’on a réussi à créer ce fichier avec un /...).</li>
</ul>
<h3>L’administration</h3>
<p>Un Unix bien administré est censé avoir plusieurs partitions, histoire par exemple que <code>/tmp</code> ne remplisse pas de l’espace au détriment de <code>/usr</code>, ou pour sauvegarder une partition (<em>forcément</em> entièrement, jamais en <em>live</em>). Les utilisateurs d’autres systèmes ont beau jeu de dire qu’à l’inverse un système de fichier pouvait s’étaler sur plusieurs disques, et gérer l’espace grâce à des quotas, plus d’une décennie avant la rédaction du livre. Les partitions <em>swap</em> existent encore, d’ailleurs (<em>en voie de disparition sur les Linux récents ?</em>), quand le système de fichier pourrait tout simplement convenir.</p>
<p>Bref, toute la logique de gestion des disques vise en fait à contourner des limites ou les conséquences de bugs.</p>
<p>Un autre sujet, toujours d’actualité : la pléthore de fichiers de configuration.</p>
<blockquote><p>“Those allergic to Microsoft Windows with its four system configuration files shouldn’t get near Unix, lest they risk anaphylactic shock.”<br /> <br /><em>« Ceux allergiques à Microsoft Windows</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup><em> et ses quatre fichiers de configuration ne devraient pas s’approcher d’Unix, au risque d’un choc anaphylactique. »</em></p></blockquote>
<p>Bien sûr, tous ces fichiers ont une syntaxe différente, supportent ou pas des commentaires, et confondent ou pas tabulations et espaces. (<em>Honnêtement, je préfère un bordel de fichiers texte qui sont à peu près localisables, au moins dans une Debian ou mon vieux Windows 3.1, à quelque chose de plus complexe à base de XML, ou, horreur, de binaire.</em>)</p>
<p>Pour compliquer la chose, les outils standards font de même chacun leur sauce sans soucis de cohérence. Le phénomène s’étend jusqu’aux <em>shells</em>, dont il y a pléthore, aux sémantiques qui diffèrent parfois. Et écrire un script un peu costaud devant tenir compte de tous les cas devient un cauchemar.</p>
<blockquote><p>“And, indeed, that is my memory of Unix tools—you spend all your time learning to do complex and peculiar things that are, in the end, not really all that impressive. I decided I’d rather learn to get some real work done.”<br /> <br /><em>« En fait, c’est mon souvenir des outils Unix — on passe son temps à apprendre à faire des choses complexes et bizarres qui au final ne sont pas si impressionnantes. J’ai décidé que j’allais plutôt apprendre à bosser. »</em><br /> <br /><em>— Jim Giles</em></p></blockquote>
<p>(<em>On voit que certains n’ont pas sué sur des bêtes fichiers <code>.bat</code>.</em>) Les <em>pipes</em> permettent de faire communiquer des programmes, de manière fragile. Rien de sérieux n’a jamais été développé ainsi. Le Macintosh se passait très bien de cela (<em>dans une utilisation totalement différente et sans soucis de réutilisation d’un script, œuf corse</em>)(<em>s’il lit jusque là, je sais qu’un certain lecteur aura déjà bondi et m’aura parlé d’un outil de scriptage remontant même à l’époque où Steve Jobs n’avait pas encore été viré d’Apple.</em>).</p>
<p>Allez, j’adore ces deux paragraphes, surtout avec le recul et le passage à MacOS X :</p>
<blockquote><p>“When was the last time your Unix workstation was as useful as a Macintosh? When was the last time it ran programs from different companies (or even different divisions of the same company) that could really communicate? If it’s done so at all, it's because some Mac software vendor sweated blood porting its programs to Unix, and tried to make Unix look more like the Mac.<br />The fundamental difference between Unix and the Macintosh operating system is that Unix was designed to please programmers, whereas the Mac was designed to please users. (Windows, on the other hand, was designed to please accountants, but that’s another story.)”<br /> <br /><em>« À quand remonte la dernière fois où votre station Unix a été aussi utile qu’un Macintosh ? Quand pour la dernière fois avez-vous utilisé des programmes de différentes sociétés (ou même de différentes divisions d’une même société) qui pouvaient vraiment communiquer ? Si c’est même faisable, c’est qu’un vendeur de logiciels Mac a sué sang et eau pour porter ses programmes sur Unix, et tenté de transformer un Unix en Mac. <br />La différence fondamentale entre Unix et le système du Macintosh est qu’Unix a été conçu pour plaire aux programmeurs, alors que le Mac a été conçu pour plaire aux utilisateurs. (Windows, d’un autre côté, a été conçu pour plaire aux comptables, mais c’est une autre histoire.) »</em></p></blockquote>
<h3>NFS</h3>
<blockquote><p>“The ‘N’ in NFS stands for Not, or Need, or perhaps Nightmare.”<br /> <br /><em>— Henry Spencer</em></p></blockquote>
<p>Ce protocole inventé par Sun (<em>déjà une tare en soi, apparemment</em>) est coupable d’être sans état, sans sécurité (puisque basé sur des <em>magic cookies</em>), dans le but de contourner l’instabilité des serveurs et stations Sun, puis d’avoir eu besoin de rajouter état (verrous…) et sécurité par-dessus à coup de rustines. Les anecdotes sont cruelles. La page 291, au milieu d’une <a href="https://www.coindeweb.net/humour/info_eco.html">comparaison digne d’Umberto Eco</a>, contient le délicieux :</p>
<blockquote><p>“The Sun kernel has a user-patchable cosmology.”<br /> <br /><em>« Le noyau Sun a une cosmologie rapiéçable par l’utilisateur. »</em></p></blockquote>
<p>Pour finir, l’indépendance de NFS par rapport à l’OS client est une blague.</p>
<p>(<em>Le récent <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Network_File_System#NFSv4">NFS v4</a> valide </em>a posteriori<em> tout cela puisqu’il apparemment il garde le nom mais n’a plus rien à voir avec les versions précédentes.</em>)</p>
<h3>Le C, le C++ et le développement</h3>
<blockquote><p>“Do not meddle in the affairs of Unix, for it is subtle and quick to core dump.”<br /> <br /><em>— Anonyme</em></p></blockquote>
<p>L’annexe B l’affirme : le C et Unix sont un poisson d’avril qui a mal tourné. Thompson, Kernighan & Ritchie ont cherché en 1969 à créer le système le plus cryptique qui soit, parodie de Multics et du Pascal.</p>
<blockquote><p>”We stopped when we got a clean compile on the following syntax:<br /> <br /><em><code>for(;P("\n"),R=;P("|"))for(e=C;e=P("_"+(*u++/ 8)%2))P("|"+(*u/4)%2); </code>”</em></p></blockquote>
<p><em>Mouais.</em></p>
<p>Toujours est-il que les dinosaures rédacteurs regrettent l’époque où un programme qui plantait pouvait être débogué immédiatement, sans autopsier un <em>core</em> volumineux dont les symboles ont disparu (éventuellement écrasé par le propre <em>core</em> du débuggeur).</p>
<p>Sur le plan fondamental, le C est délicat à <em>parser</em> (analyser ?), d’où d’ailleurs les cascades d’erreurs de compilation générées par une seule faute de syntaxe. Quant au C++, c’est une cause perdue de ce point de vue. Et d’ailleurs : qu’est-ce que c’est que ce langage moderne qui n’a même pas de <em>garbage collector</em> ni même de grammaire claire ?</p>
<blockquote><p>“The only marvelous thing about C++ is that anyone manages to get any work done in it at all.”<br /> <br /><em>« La seule chose merveilleuse avec la C++, c’est que des gens arrivent à bosser avec. »</em></p></blockquote>
<p>(<em>J’ai l’impression que les reproches faits au C++ sont les mêmes de nos jours qu’il y a presque 20 ans. Non je ne connais pas vraiment le C++ et le peu que j’en connais m’a convaincu de le mettre tout en bas de la liste des langages à apprendre et que je n’aurai pas le temps d’apprendre.</em>)</p>
<p>Sur le plan anecdotique, <code>make</code> exige des tabulations et non des espaces au début de ses fichiers de configuration (<em><a href="http://www.gnu.org/software/automake/manual/make/Error-Messages.html" hreflang="en">et encore de nos jours</a></em>) : l’auteur aurait refusé de modifier sa syntaxe car il avait déjà dix (10) utilisateurs. (<em>J’ai retrouvé le même problème dans le beaucoup plus récent <code>rsnapshot</code>.</em>)</p>
<h3>La sécurité</h3>
<p>Au regard de ce qui va suivre, il semble accessoire qu’Unix ne supporte pas la moindre défaillance du matériel sous-jacent :</p>
<blockquote><p>“That’s because Unix programs usually don’t check for hardware errors—they just blindly stumble along when things begin to fail, until they trip and panic.”<br /> <br /><em>« C’est parce que les programmes Unix ne vérifient pas les erreurs matérielles — ils trébuchent dans le noir quand ça commence à dérailler, jusqu’à ce qu’ils se rétament en paniquant. » </em></p></blockquote>
<p>Sur le plan logiciel, on insiste bien sur le fait que le <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Morris_worm" hreflang="en">ver Morris</a>, un des premiers virus passés par le réseau en 1988, et qui l’a paralysé à l’époque, est bien un ver <em>Unix</em> : la faute à <code>sendmail</code>, <code>finger</code>, aux mots de passe faiblards…</p>
<h3>Pire est mieux</h3>
<p>Les auteurs vont jusqu’à dire que conceptuellement Unix est le représentant de l’école de pensée « Pire est mieux » : un truc qui marchotte maintenant est mieux qu’un truc parfait dans longtemps. La simplicité avant tout, et surtout avant la correction, la consistance ou l’exhaustivité.</p>
<p>Cela se retrouve dans les outils de développement par exemple (p 176) :</p>
<blockquote><p>“The designers of the Interlisp environment had a completely different approach. They decided to develop large sophisticated tools that took a long time to learn how to use. The payoff for investing the time to use the tools would be that the programmer who learned the tools would be more productive for it. That seems reasonable.<br /> <br />Sadly, few programmers of today’s machines know what it is like to use such an environment, in all its glory.”<br /> <br /><em>« Les concepteurs de l’environnement Interlisp avaient une approche complètement différente. Ils avaient décidé de développer de gros outils sophistiqués dont la maîtrise nécessitait beaucoup de temps. L’avantage pour le temps investi à apprendre ces outils serait que le programmeur qui les utiliserait serait plus productif. Cela semble raisonnable.<br /> <br />Hélas, peu de programmeurs sur les machines de maintenant savent ce que veut dire utiliser un environnement dans toute sa splendeur. »</em></p></blockquote>
<p>(<em>Je me fais violence pour ne pas commenter et fournir de nombreux exemples où on code d’abord et on apprend après. Certes pas dans un contexte universitaire comme celui des auteurs du livre.</em>)</p>
<p>Et puis :</p>
<blockquote><p>“Consistent mediocrity, delivered on a large scale, is much more profitable than anything on a small scale, no matter how efficient it might be.”<br /> <br /><em>« La médiocrité constante, délivrée à grande échelle, est bien plus profitable que n’importe quoi à petite échelle, aussi efficace que cela soit. »</em></p></blockquote>
<p><em>Il est hilarant de constater que tout ce que l’on reproche ou a reproché à Windows jusque récemment l’a été à Unix : un outil léger bancal immédiatement accessible qui marche la plupart du temps </em>vs<em> le gros Unix propriétaire rigide et complexe. Soit Windows marque une nouvelle descente dans le néant, soit Unix s’était entretemps stabilisé — comme Windows l’a fait ensuite. </em><br /><em>Les pessimistes noteront que le « bancal tout de suite » au lieu de « réfléchi demain » est également la philosophie dominante pour tout ce qui concerne ce qui se fait sur le web, voire l’économie entière, pression du court terme oblige. Au moins là y a-t-il une certaine sélection naturelle qui s’opère (pour le mieux ? c’est discutable). </em></p>
<h3>Lisez-le !</h3>
<p><em>Le <a href="http://web.mit.edu/~simsong/www/ugh.pdf" hreflang="en">PDF est gratuitement en ligne</a> mais hélas je ne connais aucune traduction française. En même temps, celui qui s’intéresse au <del>Néolithique</del> Paléozoïque de l’informatique a intérêt à maîtriser l’anglais.</em></p>
<p><em>Voir aussi la <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/The_UNIX-HATERS_Handbook" hreflang="en">page Wikipédia dédiée</a>, la <a href="http://www.art.net/~hopkins/Don/unix-haters/handbook.html" hreflang="en">page de pub de l’époque</a>, ou encore l’<a href="http://www.mindspring.com/~blackhart/index.html" hreflang="en">archive de la liste de diffusion qui a donné naissance au livre</a>. On y trouvera d’autres merveilles assassines non incluses dans le livre comme <a href="http://www.mindspring.com/~blackhart/requium.html" hreflang="en">A Requiem for a Dying Operating System</a>, <a href="http://www.hillside.co.uk/articles/cult.html" hreflang="en">The UNIX cult</a>, <a href="http://www.andromeda.com/people/ddyer/topten.html" hreflang="en">The Top 10 Ways to get screwed by the "C" programming language</a></em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup><em>.</em></p>
<h3>Critiques</h3>
<p><em>Il existe des critiques du livres sur le net, par exemple celle d’<a href="http://esr.ibiblio.org/?p=538" hreflang="en">Eric Raymond</a> en 2008 : en gros, il reproche au livre d’être daté (forcément), de noyer « une once de pertinence dans une livre de polémique », de ne pas prendre en compte les interfaces graphiques apparues un lustre plus tard voire plus, de ne pas reconnaître qu’ailleurs ce n’était pas mieux, et de ne pas avoir prévu Linux (qui découvrait à l’époque ce qu’était un réseau), ou Python (vagissant également), plus perfidement d’avoir été en 1994 bloqué aux années 80, ou d’avoir été du mauvais côté de l’histoire (un des auteurs a participé à NeWS, concurrent de X) et de tomber dans le romantique regret de ce qui aurait pu être ; même de ne pas avoir cherché eux-même à améliorer la chose. En fait, ESR justifie de grosses parties du bouquin (ici à propos du C) : </em></p>
<blockquote><p>“Gradually, in a messy and evolutionary way, the Unix community is teaching itself the lesson that the authors of this chapter wanted to give it. I agree with them that it could have happened faster and should have happened sooner.”<br /> <br /><em>« Graduellement, de manière brouillonne et par évolutions successives, la communauté Unix s’est enseigné la leçon que les auteurs de ce chapitre voulait lui donner. Je leur accorde que cela aurait pu arriver plus vite et aurait dû arriver plus tôt. »</em></p></blockquote>
<p>Beaucoup moins récemment, en 1997, la <a href="http://linuxgazette.net/issue22/haters.html" hreflang="en">Linux Gazette</a> parlait du livre (en pleine explosion du nouvel OS libre) : Andrew Kuchling reconnaît quelque pertinence (“<em>The chapter on the X Window System is devastating and accurate</em>.”) et se demande si la raison de ces plaintes ne serait pas qu’en 1994 les Unix libres au source ouvert étaient beaucoup moins répandus et connus : certaines lacunes ont été corrigées à ce moment. Dans ce sens, le livre est une mine d’idées d’améliorations — pour beaucoup implémentées dans Linux ou MacOS X quatorze ans après.</p>
<p>En notre millénaire (2003), <a href="http://slashdot.org/story/03/04/26/2354245/Unix-Haters-Handbook-Available-Online" hreflang="en">Slashdot a lancé un fil</a> lors de la publication intégrale en ligne : au milieu des habituels verbiages et crachats sur Windows, on trouve quelques gemmes, comme ce <a href="http://slashdot.org/comments.pl?sid=62116&cid=5817398" hreflang="en">rappel du contexte par un des auteurs, qui ne regrette rien</a>.</p>
<h3>Validité</h3>
<p><em><a href="http://slashdot.org/comments.pl?sid=62116&cid=5817447" hreflang="en">Il a été dit</a> que le </em>Handbook<em> n’est plus drôle depuis la sortie de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Windows_NT_4.0" hreflang="en">Windows NT 4</a> (maudit soit son nom). L’année 1995, celle d’après la parution du livre, marque le début de l’apogée de Microsoft, sur les bureaux d’abord, dans les serveurs ensuite, et l’union sacrée contre Redmond fut alors de mise. </em></p>
<p><em>Les tables tournèrent et Windows se prit dans la tronche tous les reproches des barbus à Unix : instabilité pathologique (par exemple Windows 95 plantait systématiquement après une quarantaine de jours, et on mit des années à s’en apercevoir)</em> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup><em>, mépris des standards (et carrément </em>by design<em>), impossibilité de scripter… Windows s’est bien amélioré depuis</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup> <em>même si son hégémonie est menacée à terme (des mondes entiers se développent sans lui, sous Linux, MacOS, Android…). Y aura-t-il un nouveau système « bâclé mais suffisant » pour nous faire regretter Windows ? </em></p>
<p><em>Ou est-ce le libre (qui fait tourner l’essentiel des <a href="http://www.top500.org/charts/list/36/os" hreflang="en">supercalculateurs</a>, des box comme des téléphones évolués de nos jours, de Linux à Java en passant par BSD, Apache...) qui a réellement changé la donne ? Et si le libre était apparu dès l’époque de Multics, VMS et autres regrettés <del>dinosaures</del> <del>ammonites</del> <del><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ichthyostega">ichthyostegas</a></del> créatures précambriennes de l’informatique ? ESR, dans la critique ci-dessus, le reconnaît pour X : il a gagné parce qu’</em>open source<em>.</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>L’orthographe n’est pas claire et déjà à l’époque ils s’interrogeaient sur la nature de la créature de Steve Jobs :</em> “NeXT, meanwhile, calls their version of Unix (which is really Mach with brain-dead Unix wrapped around it) NEXTSTEP. But it’s impossible to get a definition of NEXTSTEP: is it the window system? Objective-C? The environment? Mach?”</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Époque bénie où on se cassait les dents sur <code>AUTOEXEC.BAT</code> au lieu de se noyer dans la base de registre.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Et moi non plus je ne peux pas supporter ce langage. En fait c’est comme la nitroglycérine, il faut le laisser aux gens qui en ont </em>vraiment<em> besoin pour faire des choses que le commun des mortels ne fait jamais.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Et la situation était tellement sérieuse qu’un des lecteurs de ce blog écrivit un <a href="http://gentiane.org/~miod/software/murphy/index.html">outil pour personnaliser l’écran bleu</a>. Souvenirs souvenirs…</em> </p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Si si !</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/641Les légendes informatiques revues par C’turn:md5:a476b6ddfa760e4034af2df0f951bda92011-02-27T16:35:00+01:002015-08-21T09:58:08+02:00ChristopheInformatique militante et technologieAllemagnebon senseauinformatiqueLinuxlogiciel librelégendes urbainesMacOSmèmeoptimisationperfectionnismesauvegardessécuritéUnixWindowsécologieéconomies d’énergie<p><a href="http://www.heise.de/ct">C’t</a> a entrepris de recenser quelques légendes et coutumes de l’informatique moderne, et de tester leur pertinence en 2011. Le numéro (5/2011) n’est plus en kiosque (et ne l’a pas été de ce côté du Rhin).</p> <p>Pas appris grand-chose personnellement, l’orientation est assez grand public, mais bon, ça peut toujours servir. Petite sélection personnelle expurgée de ce qui ne concerne que les Allemands :</p>
<ul>
<li><strong>Il faut réinstaller un Windows toutes les quelques années, sinon il ralentit</strong> : FAUX, il ne devient pas spontanément plus lent si on fait gaffe à nettoyer le système de tout ce qui n’a pas à tourner en arrière-plan (merci <code>msconfig</code>).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Il faut nettoyer Windows de temps à autre pour qu’il tourne bien : clés de registre, fichiers temporaires, défragmentation…</strong> : c’est inutile, sauf évidemment pour récupérer de la place. En plus, un nettoyage de la base de registres peut être dangereux.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Windows 7 est plus rapide que Vista</strong> : FAUX, il est juste apparemment plus réactif. Et, ajouterai-je, entre-temps le parc de machines s’est en grande partie renouvelé.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Linux est trop compliqué</strong> : meuh non… ! Un Ubuntu est aussi simple qu’un Windows sinon plus pour une utilisation basique. Et pour du non-basique, Windows est également prise de tête.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Linux et MacOS sont plus sûrs que Windows</strong> : c’était vrai par le passé, plus maintenant. Linux et Mac sont moins répandus et donc ignorés par les marketeux et les pirates. Sur les serveurs, Linux est plus répandu et même la cible principale…</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Un Windows avec beaucoup de RAM est plus rapide sans fichier d’échange</strong> : FAUX, ils ont fait le test. Par contre, sans fichier d’échange, on court bien le risque d’un plantage d’un logiciel par manque de mémoire.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les photos en mode RAW sont plus belles que les JPEG</strong> : VRAI, à condition de savoir exploiter leur potentiel et donc de maîtriser Aperture ou Lightroom. Moi je reste au JPEG. (<strong>Mise à jour de janvier 2015</strong> : J’ai appris à développer mes photos et je ne jure plus que par le RAW. )</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les écrans brillants donnent de plus belles couleurs que les écrans mats</strong> : OUI, MAIS. À cause des reflets, on n’en profite pas. Nom de Zeus, pourquoi est-il si difficile de trouver des écrans mats !!???</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les écrans cathodiques peuvent être lus à distance, pas les plats</strong> : FAUX, en fonction du câble, de l’isolation, de la mise à la terre… un écran LCD d’ordinateur émet tellement d’informations que l’on peut parfois reconstituer parfaitement son contenu à 25 m.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les systèmes 64 bits sont plus rapides que les 32 bits</strong> : VRAI… marginalement. Le vrai intérêt du 64 bits réside dans l’accès à plus de mémoire.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les accumulateurs</strong> : les technologies de batteries et l’électronique de gestion ayant pas mal changé depuis des années, des comportements autrefois pertinents comme des décharges complètes ou un stockage au frigo ne sont plus d’actualité, ou n’apportent pas grand-chose par rapport aux contraintes.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les vieux PC peuvent servir de serveurs de fichiers ou d’imprimantes</strong> : PARFOIS. Attention, il faut tenir compte de leur consommation électrique (certes plus chère pour les Allemands qui ont fait le calcul), et voir si un matériel spécialisé récent ne serait pas vite amorti. <br />Ce n’est que pour le côté financier. Éconologiquement, on avisera en fonction de la provenance du courant local (charbon, nucléaire, éolien…) comparée au charbon consommé (<em>via</em> les centrales électriques chinoises) par la construction du nouveau matériel.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Un CD copié peut sonner mieux que l’original</strong> : VRAI. Effectivement, une copie propre <em>via</em> un lecteur de bonne qualité n’aura pas les rayures de l’original, qui seront audibles sur du matériel hi-fi plus bas de gamme.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les clés USB n’ont pas besoin d’être démontées avant qu’on les retire</strong> : SI. Sous Windows, le risque est faible (le cache en écriture est désactivé) ; il faut plus se méfier sous Linux et Mac. Le démontage propre reste de rigueur par prudence.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Le RAID 5 rend les sauvegardes inutiles</strong> : FAUX !!! Le RAID 5 ne protège que contre la défaillance d’<em>un</em> disque, pas des virus, incendies, vols, bogues, mauvaises manipulations, etc.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les antivirus payants sont sans intérêt</strong> : SI, ils sont un peu meilleurs que les gratuits, notamment grâce à la réactivité supérieure dans la diffusion des signatures. <br />Par contre les autres outils des « suites » sont peu utiles : le pare-feu de Windows suffit ; un pare-feu sortant est ingérable avec toutes les applications connectées de nos jours ; la protection parentale est meilleure sur les logiciels spécialisés.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Google Chrome</strong> n’est plus forcément le plus rapide des navigateurs.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Une adresse IPv6 nous identifie à vie</strong> : NON, même si les adresses IPv6 contiennent une partie de l’identifiant de l’interface réseau et permettent d’identifier une machine quasiment de manière unique. Les <em>Privacy Extensions</em> forcent à changer regulièrement cette adresse ; mais l’option n’est activée par défaut que sous Windows, pas sous MacOS, Linux ou sur un <em>smartphone</em>. En tout cas ce ne sera pas à vie.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Un portable trempé peut être séché au four</strong> : NON ! La température d’un four est trop irrégulière.<br />Le sèche-cheveux est à proscrire, il repousserait l’eau à l’intérieur.<br />Il faut démonter l’appareil (surtout la batterie), rincer à l’eau distillée si le portable a été noyé dans l’eau de mer, et laisser sécher plusieurs jours près d’un chauffage.<br />Si l’appareil ne fonctionne plus après cela, la garantie ne couvrira rien, et le coût de la réparation sera prohibitif.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Un téléphone DECT ou un portable ne peut être espionné</strong> : SI... et ça ne coûte pas cher.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Il ne faut jamais écrire un mot de passe</strong> : SI ! Il est mieux à l'abri dans un portefeuille que dans la mémoire de la machine, à portée d’un <em>malware</em>.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L%C3%A9gendes-informatiques#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/643Après Facebookurn:md5:3090511ead9c0d134e4f4b01f98d32c52010-05-29T00:00:00+02:002015-06-25T13:00:05+02:00ChristopheBlogger, une aventureaddictionblogcommunicationdécadenceinformatiquemèmemémoireorganisationouverture d’espritpanurgismeréseausaturationéconomie de l’attention<p>Rebond rapide (faute de temps) suite à <a href="http://standblog.org/blog/post/2010/05/12/apres-Facebook-Diaspora">un billet du Standblog</a> sur les gens qui quittent un Facebook devenu de plus en plus catastrophique en terme de vie privée.</p> <p>(<strong>Mise à jour 5 ans après</strong> : Bon, le billet original semble bien présomptueux après coup, puisque Facebook est aussi florissant qu’alors, même si la concurrence s’est un peu développée dans d’autres niches.)</p>
<p>D’une part, ne pas rêver : pour un militant qui ferme son compte, cent jeunes totalement ignorants (on l’est forcément quand on est jeune) y déversent des tombereaux d’informations sur eux-mêmes et leur entourage, et ne comprennent rien au débat ni au danger.</p>
<p>D’autre part, je me dis que Facebook sera simplement dépassé par la prochaine mode. Il y a eu le courrier papier, le téléphone, les BBS, le mail, les <em>newgroups</em>, ICQ, le téléphone portable, le web « originel » (pages statiques, peu commerciales, codées à la mimine), les SMS, MSN, Myspace, les podcasts, Facebook, Twitter… et je dois en oublier.</p>
<p>On continue de distinguer médias synchrones (téléphone, MSN) et asynchrones (je lis quand ça me chante) mais tous ces médias se recoupent et se copient en compensant chaque amélioration par un nouveau défaut.</p>
<p>L’effet de génération est frappant, même pour ceux qui se tiennent au courant. Je suis de la génération e-mail : c’est pour moi le média le plus courant, le plus simple, asynchrone, rapide, bref ou long. Des membres de ma famille un peu plus jeunes communiquent principalement par SMS. Même si nous savons manier occasionnellement le média de l’autre, toute discussion est entravée par cette différence ; mais nous sommes assez vieux pour redescendre au standard ultime qu’est le téléphone.</p>
<p>J’ai ouvert mon blog pour diverses raisons, notamment son côté <em>push</em> grâce aux flux RSS. À côté de la facilité de rédaction (merci <a href="http://www.dotclear.net/">Dotclear</a>) et des retours possibles par les commentaires, c’est surtout cette capacité à tenir un lectorat, même rachitique, informé des nouveautés, qui fait la différence par rapport à l’<a href="https://www.coindeweb.net/">ancien site statique</a> (toujours maintenu d’ailleurs).</p>
<p>Les forums web n’ont en fait aucun intérêt par rapport aux bons vieux <em>newgroups</em>. Il se trouve que le grand public confond toujours « Internet » et « ce qu’il y a dans le navigateur » (déjà beau si c’est autre chose qu’Internet Exploser), et préfère les pages pleines de jolies couleurs à des systèmes décentralisés qui avaient fait leurs preuves.</p>
<p>Je ne vois pas l’intérêt réel de Twitter, qu’un blog ne permette pas. La limite de quelques caractères de contenu me semble une réduction extrêmement dangereuse de toute pensée non triviale. C’est peut-être l’équivalent en multicast d’un SMS, mais la limite en taille du SMS était une contrainte, pas une fonctionnalité. Quant à Facebook, il a fallu que j’y ouvre un compte pour consulter exceptionnellement ceux des autres mais sous un pseudonyme pipeau (si vous cherchez mon nom, vous ne trouverez que flopée d’homonymes).</p>
<p>Je confesse n’y avoir consacré qu’un temps à peu près epsilonesque (Clio-boulot-marmots-dodo oblige).</p>
<p>La vraie raison de l’intérêt de Twitter/Facebook/Myspace (autrefois) : « les gens » y sont. La technologie est un détail. Les forums web parlaient à ceux qui ont découvert le web et pas Usenet, et ils sont restés. Myspace était <em>in</em>, maintenant <em>out</em>, alors qu’une page web suffit pour se présenter. En gros, chacun suit la mode de sa tribu, ou plutôt des tribus auxquelles il est lié. Si toutes les personnalités qui m’intéressent se mettaient uniquement à twitter, je m’ouvrirais un compte. Pour le moment, j’ai déjà largement trop de flux RSS à lire (même après la dernière purge) pour me lier à un autre média.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Apres-Facebook#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/613Telepolis special Kosmologieurn:md5:09cbf1a1440420c9321ce2319bdbd4442010-05-26T00:00:00+02:002015-06-25T12:51:10+02:00ChristopheParadoxe de Fermi et Exobiologieanthropieapocalypseastronomieautodestructionautoréplicationchristianismecivilisationcolonisationcommunicationcomplexitéconquête de l’inutileconquête spatialecosmologiedinosauresdétectionentropieextraterrestresgalaxiesgigantismehard scienceintelligenceintelligence artificiellemèmeoptimismeouverture d’espritpanspermieparadoxeperspectivepessimismeprise de têtequêtereligionrobotssciencescience-fictionSetispace operaspéculationtempsthéologiethéorietranscendanceténacitéuniverszooécologieémerveillementénergieéonsévolution<p><a href="http://www.heise.de/tp/" hreflang="de">Telepolis</a> serait un magazine que j’achèterais et lirais si j’avais le temps. Mais j’ai tout de même craqué pour le « <a href="https://www.heise.de/kiosk/special/tp/10/01/" hreflang="de">special Kosmologie</a> ».</p>
<p>Sur la couverture, la question fondamentale : <strong>« Où sont-ils ? »</strong></p> <p>Suivent une série d’articles sur le destin à long terme de l’humanité dans l’univers, la possibilité d’une vie extraterrestre, le programme <a href="http://www.seti.org/Page.aspx?pid=1366" hreflang="en">SETI</a> (radio ou optique), etc :</p>
<ul>
<li>Les mystères encore mystérieux de l’univers et les frontières actuelles de la science : <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sursaut_gamma">sursauts gamma</a>, détecteur géant de neutrinos au pôle sud, détecteurs d’ondes gravitationnelles à la précision diabolique, fin possible de l’univers…</li>
</ul>
<ul>
<li>Le <strong>multivers</strong> peut exister de plusieurs manières : tout simplement d’abord sous forme de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Hubble_volume" hreflang="en">volumes de Hubble</a> dans un univers infini, avec à 10^10^118 mètres d’ici un monde quasi identique au nôtre, qui restera à jamais inconnu à cause des distances et de l’expansion universelle ; ensuite sous forme d’une interminable série d’univers répartis le long d’autres dimensions ; enfin sous forme de duplication d’univers nés à chaque fois qu’une fonction d’onde est observée. Que nous soyons dans un univers miraculeusement adapté à la vie (toutes proportions gardées) s’explique par le principe anthropique au sein de cette infinité d’univers possibles.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’énergie négative (pas l’antimatière, qui est positive, mais la vraie négative) n’est déjà pas un objet que l’on manie tous les jours hors de l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Casimir">effet Casimir</a>. En théorie, cela pourrait servir à voyager plus vite que la lumière, ou traverser des trous noirs. En théorie aussi ça n’avancera en pratique à rien (fichu <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_d'incertitude">principe d’incertitude</a> !).</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://www.hawking.org.uk/" hreflang="en">Stephen Hawking</a> <em>himself</em> évoque la possibilité d’une vie intelligente dans l’univers, et ajoute des réflexions pas très nouvelles sur la fragilité de la vie sur Terre avec ces humains et leur bombe atomique, le passage à un type d’évolution qui ne soit plus darwiniste, ou des solutions possibles connues au paradoxe de Fermi. La remarque que je retiens : la vie datant quasiment du refroidissement de la Terre, on peut considérer que son apparition est facile et commune ; par contre il a fallu attendre trois milliards d’années pour voir apparaître la vie multicellulaire, c’est peut-être donc cette étape qui est hautement improbable.<br />(<strong>Ajout quelques semaines plus tard</strong> : Et paf, la <a href="http://www.bdpgabon.org/articles/2010/07/07/les-plus-anciens-organismes-multicellulaires-connus-decouverts-au-gabon/">découverte de fossiles multicellulaires plus jeunes d’un milliard et demi d’années</a> abat cette idée en vol.)</li>
</ul>
<ul>
<li>Et ce paradoxe de Fermi (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/06/08/54-le-paradoxe-de-fermi">je rappelle que j’ai déjà radoté là-dessus ici</a>) revient comme une rengaine. Deux articles surtout énumèrent des hypothèses souvent déjà connues par qui s’intéresse au sujet : impossibilité du vol interstellaire, causes sociales, autodestruction systématique… Pour <a href="http://www.ucl.ac.uk/~ucfbiac/" hreflang="en">Ian Crawford</a> encore, les dinosaures montrent que la vie pourrait prospérer sans mener inéluctablement à l’intelligence. <br />D’autres hypothèses : les artefacts nous crèvent les yeux mais nous les interprétons comme des phénomènes naturels (pulsars ?) ; nous ne savons pas reconnaître les extra-terrestres car ils diffèrent trop de nous (exemple de la fourmi sur une autoroute incapable de découvrir la civilisation humaine) ; ils nous observent depuis toujours (scénario « du <a href="http://skildy.blog.lemonde.fr/2007/09/19/kubrick-signification-du-monolithe-de-2001/">monolithe</a> ») et nous découvrirons un jour leurs traces dans notre système solaire (un article discute de ce que ce pourrait être) ; nous vivons dans une zone de la Galaxie ou de l’univers exceptionnellement riche en éléments lourds ; toute civilisation est vite victime d’un univers finalement très dangereux (au moins jusque récemment) : supernovas, rayons gamma…</li>
</ul>
<ul>
<li>L’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Équation_de_Drake">équation de Drake</a>, formulée en 1961 dans un minuscule congrès, n’a pas réclamé grand effort à son auteur, qui s'étonne de son succès. Les premiers facteurs (nombre d’étoiles et planètes) sont mieux estimés à présent ; les autres restent des devinettes. Il y manquerait cependant un facteur <em>Pb</em> (<em>Politicians & bigotry</em>) : un seul membre du Congrès américain peut couper les ailes au SETI.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’équation de Drake comme le paradoxe de Fermi se ramènent donc vite à l’interrogation sur la durée de vie des civilisations. Un article de 1981 du regretté bon docteur Asimov rappelle que nous sommes intelligents et capables de prévoir, avec des inconvénients majeurs : la possibilité d’une vengeance, le besoin d’accumuler les richesses et donc l’épée de Damoclès de l’autodestruction.</li>
</ul>
<ul>
<li>Faut-il tenter de communiquer ? Le contact lui-même recèle un danger : les extra-terrestres, s’ils nous captent, voire viennent ici, auront une énorme avance sur nous, et nous savons par l’histoire de l’humanité qu’en cas de différentiel, c’est le moins technologiquement développé qui soufre le plus, même sans agressivité volontaire. Certains ont peur d’extraterrestres ouvertement impérialistes ou esclavagistes. D’un autre côté, si toutes les civilisations écoutent et aucune n’émet, l’espace semblera effectivement mort. Nous émettons de toute façon depuis 60 ans intensivement pour nos propres besoins en télécommunications, la question est vaine.</li>
</ul>
<ul>
<li>Exothéologie : quel serait l’impact de l’arrivée d’extraterrestres sur les religions terrestres ? L’Église catholique s’est déjà posé la question. (À mon avis, ce sera sur les autres religions, ou plutôt leurs versions radicales, que l’effet risque d’être le plus violent. À voir aussi la réaction des ETs à une tentative de conversion, et s’ils n’ont pas <em>déjà</em> une religion à nous offrir. Drake rêve de communiquer grâce aux mathématiques, s’embrochera-t-on dans une guerre de religion galactique ?)</li>
</ul>
<ul>
<li>En cas de détection, quelle est la procédure, quel serait le langage utilisé ? Petit rappel.</li>
</ul>
<ul>
<li>Pour optimiser les chances de détection, une proposition consiste à chercher les « phares » de l’univers : par exemple une supernova va être observée par beaucoup de monde, donc on peut <em>émettre</em> dans la direction opposée pour optimiser ses chances. (Je suis à moitié convaincu : cela suppose qu’on ne sait pas du tout où émettre, alors autant le faire dans cette direction-là.)</li>
</ul>
<ul>
<li>Pas mal de pages, dont un entretien avec Frank Drake, décrivent le projet de détection <a href="http://www.nirgal.net/ori_seti.html">SETI</a>, ses réalisations, ses échecs, ses difficultés pour obtenir des fonds, l’obstruction d’une poignée de personnes au Congrès américain. Le SETI va enfin avoir son propre réseau de radiotélescopes dédiés (payé par <a href="http://www.paulallen.com/TemplateHome.aspx?contentId=1" hreflang="en">Paul Allen</a>), mais le manque de moyens reste criant. <br />À côté du SETI classique sur les ondes radio, il existe d’autres projets plus ou moins actifs, notamment le SETI optique qui analyse le spectre des exoplanètes, ou <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sphère_de_Dyson#Observations_astrophysiques">celui qui cherche des sphères de Dyson qui n’émettent que dans l’infrarouge</a> (un article entier). <br />Les possibilités ne dépendent que de budgets toujours trop réduits. Les détecteurs existants d’ondes gravitationnelles ou de neutrinos (<a href="http://www.icecube.wisc.edu/info/explained.php" hreflang="en">IceCube</a> me fascine) pourraient être mis à contribution. On pourrait imaginer encore plus spéculatif (que sont vraiment les sursauts gamma ?).<br />SETI n’a rien détecté de manière fiable, il y a cependant eu dans l’histoire deux signaux : le fameux « <a href="http://www.nirgal.net/ori_seti.html">signal WOW</a> » radio en 1977 et un autre en 1998 en optique, tous deux jamais reproduits ni retrouvés ni expliqués.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le dernier article s’étend sur l’écart entre nous et Eux… dont la civilisation remonterait à des millions d’années. Malgré cela, l’auteur estime que les communications sont hors de prix : émettre à 1000 années-lumières (à la fois beaucoup et pas grand-chose à l’échelle de la Galaxie) nous coûterait l’équivalent de notre production actuelle mondiale d’énergie (environ 10 TW), pour un dialogue qui s’étalerait sur des milliers d’années. Impossible dans ces conditions de fixer des rendez-vous quand on n’est même pas sûr que la civilisation à laquelle on s’adresse soit encore là des millénaires plus tard.<br />Ajoutons quelques hypothèses classiques du paradoxe de Fermi, et on peut conclure que s’il y a un « club galactique » de civilisations évoluées, elles s’ignorent sans doute la plupart du temps et nous laissent tranquilles dans notre zoo.<br />(Personnellement, je trouve que cet article se base trop sur la technologie et la psychologie humaines, et élude les hypothèses des machines de von Neumann autoreproductrices, des monolithes... comme celles où, la technologie permettant une quasi-immortalité, l’expansion à l’échelle des siècles devient réaliste.)</li>
</ul>
<p>Deux ou trois interviews ou débats d’Allemands connus chez eux suscitent nettement moins l’intérêt, trop éloignés du sujet ou trop proches du café du commerce. L’iconographie a le défaut de décorer plus que d’illustrer pertinemment le sujet de l’article. Quatre nouvelles de SF un peu trop didactiques tentent d’éclairer les fins possibles de l’univers ou de la civilisation.</p>
<p>Je n’ai pas encore eu le temps de regarder le DVD fourni (il y a des sous-titres français).</p>
<p>Bref, à acheter si vous lisez l’allemand.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Telepolis-special-Kosmologie#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/611Triple nostalgieurn:md5:6829be0431451de3c2e32184df8c074c2010-05-13T09:45:00+02:002015-06-25T12:16:53+02:00ChristopheHumourenfantsmèmescience-fiction <p>J’aurais voulu en parler dès avant-hier mais je me suis fait griller par un certain <a href="http://christophecourtois.blogspot.com/2010/05/triple-nostalgie.html">Christophe Courtois, qui a plein de choses intéressantes à en dire</a>…</p>
<center>
<object width="640" height="385"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/z0z_TU4Gw5o&rel=0&color1=0xb1b1b1&color2=0xd0d0d0&hl=fr_FR&feature=player_embedded&fs=1"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/z0z_TU4Gw5o&rel=0&color1=0xb1b1b1&color2=0xd0d0d0&hl=fr_FR&feature=player_embedded&fs=1" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" allowScriptAccess="always" width="640" height="385"></embed></object>
</center>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Triple-nostalgie#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/610Livres en stock et en coursurn:md5:05fc233a4f4e8642e7097ee76bfd6d812010-04-17T19:48:00+02:002015-06-08T14:26:01+02:00ChristopheSur mes étagères alourdiesanticonsumérismeapocalypseastronomiecataclysmecatastrophechiffrescommunicationcomplexitéconquête de l’inutilecosmologieentropiegalaxiesgravitationhard sciencelivres luslyrismemèmemémoiremétainformationouverture d’espritpanspermieperspectivepessimismeprise de têtepsychologieréalitéréseausciencescience-fictionsimulationspace operaspéculationtranscendanceuniversvirtueléonsévolution<p>Faute de temps pour lire et chroniquer ici et quand même pondre un billet, histoire que mon lectorat ne m’oublie pas, je vais causer de mes trois derniers achats.</p> <ul>
<li><em>Visual and Statistical Thinking: Displays of Evidence for Making Decisions</em> de Edward R. Tufte (<a href="http://www.soc.washington.edu/users/bpettit/soc506/tufte.pdf" hreflang="en">PDF</a>) : pas cher, et il me manque toujours un arrière-plan théorique sur la représentation de données que je fais souvent au boulot (non que Business Objects aille bien loin dans le domaine mais bon...). Il y a un bout sur les célèbres statistiques du choléra de Londres au XIXè qui ont permis de repérer le rôle des fontaines publiques, et sur les différentes manières de présenter les mêmes bilans.</li>
</ul>
<ul>
<li><em><a href="http://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/voyages-dans-le-futur-9782746504257">Voyages dans le futur</a></em> de Nicolas Prantzos : aussi épais que le précédent était fin. Ça cause du paradoxe de Fermi et d’astroingénierie, le genre de chose archi-éthérée qu’il me faut pour sortir de mon quotidien terre-à-terre surmené. (<strong>Ajout postérieur</strong> : C’est lu, à chroniquer prochainement. (<strong>Ajout de 2015</strong> : À relire avant de faire la chronique :-) )</li>
</ul>
<ul>
<li><em><a href="http://www.debatpublic.net/2008/01/04/petit-cours-dautodefense-intellectuelle/">Petit cours d’autodéfense intellectuelle</a></em> de Normand Baillargeon : maintes fois conseilllé, ça peut pas faire de mal, et ça permettra peut-être d’éviter de tomber dans un ou deux pièges intellectuels ou publicitaires.</li>
</ul>
<p>Sur la table de nuit actuellement (ou plutôt à son pied vu le format) : <em><a href="http://www.decitre.fr/livres/Atlas-du-monde-prehistorique.aspx/9782035051677">Atlas de la préhistoire</a></em> de Douglas Palmer. Bien détaillé, y compris sur l’ère pré-dinosaures. Je conseille à ceux que les mots compliqués ne gênent pas.</p>
<p>Interrompu : <em><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Accelerando_(novel)" hreflang="en">Accelerando</a></em> de <a href="http://www.accelerando.org/" hreflang="en">Charles Stross</a>. SF de haute voltige, j’adore, une idée par chapitre. Il m’est tombé des mains parce que dans mon état actuel de déficit de sommeil aussi affolant que celui budgétaire des Grecs, et de saturation cérébrale suite à la saturation permanente de ce qui me reste de capacités mentales pour de frustrantes banalités, je suis incapable de lire un texte exigeant en langue étrangère le soir. Or <em>Accelerando</em> est typiquement le livre à ne pas lâcher faute d’oublier des pans entiers de l’histoire d’une fois sur l’autre (surtout avec ma mémoire de poisson rouge actuelle). On verra pendant les vacances. <br />(<strong>Ajout d’octobre</strong> : <a href="http://wiesmann.codiferes.net/wordpress/?p=8335&lang=en" hreflang="en">Thias en parle sur son blog</a>.)</p>
<p>Avec du bol, j'aurais lu ça avant Noël 2011… (<strong>Ajout post-Noël</strong> : Deux sur cinq seulement…)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Livres-en-stock-et-en-cours#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/605Amazon.com dé.comneurn:md5:f9b38d412b496ab1d728ae739d0e1e632010-04-11T18:45:00+02:002015-06-08T14:07:42+02:00ChristopheHumourabominationanticonsumérismeargentbon sensconquête de l’inutilecynismefoutage de gueulehumourintelligencelyrismelégendes urbainesmanipulationmusiquemythemèmepanurgismepouvoir d’acheterprovocationpérimésurréalismevaleuréconomieéconomie de l’attention <p>Sur <a href="http://www.amzon.com/" hreflang="en">Amazon USA</a>, on trouve de tout :</p>
<ul>
<li><a href="http://www.amazon.com/Bosch-15361-Oxygen-Sensor/dp/B000CF1WNM/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=automotive&qid=1270968114&sr=1-1">Un capteur d’oxygène à 3</a> <del>billions</del> (merci Vincent) <a href="http://www.amazon.com/Bosch-15361-Oxygen-Sensor/dp/B000CF1WNM/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=automotive&qid=1270968114&sr=1-1" hreflang="en">milliards de dollars</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://www.amazon.com/Denon-AKDL1-Dedicated-Link-Cable/dp/B000I1X6PM/ref=cm_cr_pr_product_top" hreflang="en">Un câble Ethernet Denon de 1,5 m à 999 dollars</a>.</li>
</ul>
<p>Le plus drôle dans les deux cas réside dans les commentaires déposés par les clients. C’est tout à l’honneur d’Amazon de les laisser. Mon préféré, au milieu de cent pétages de plomb parodiant les pires magazines pour <em>nerds</em> <del>audiophiles</del> audiopathes prêt à claquer un mois de salaire pour l’effet placebo d’un câble au dixième du prix : “<em>Solved Global Warming Locally</em>”.</p>
<p>Les images produit ajoutées par les clients valent aussi le détour.</p>
<p>(<strong>Mise à jour de 2015</strong> : Hélas, tout cela a disparu du site d’Amazon. Reste des câbles à 8000$ pièce seulement.)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Amazon.com-d%C3%A9.comne#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/604And ze ouineur is...urn:md5:0874ece97b4ed32e2c7da0d38571e3572010-03-29T20:39:00+02:002011-06-06T21:09:42+02:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoalsacienconquête de l’inutiledommagemème <p>La gagnante du grand concours du billet d’hier est :</p>
<p><strong><a href="http://www.pasithee.fr/blog">Balise</a></strong></p>
<p>pour avoir, dès le premier commentaire, trouvé la bonne réponse : bien qu’Alsacien depuis une douzaine d’années, je n’en parle pas la langue, et j’ai du mal à la comprendre. Manque d’entraînement : le citadin urbain des villes que je suis n’a que des collègues francophones, traîne trop peu en campagne, et n’écoute pas <em><a href="http://alsace.france3.fr/emissions/56178272-fr.php" hreflang="als">Rund Um</a></em> assidument.</p>
<p>Sinon, j’ai effectivement eu droit au 20h (un quart de seconde dans un plan d’ensemble dans un hall d’aéroport paralysé par une grève ou des intempéries, je ne sais plus), à <em>Libé</em> et au <em>Monde</em> (au XXè siècle, époque où <a href="https://www.coindeweb.net/murphy/">un site humoristique </a> méritait un article), raconté <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/L-Omniprésident-dans-ma-bourgade">la visite de notre Omniprésident</a>, toujours préféré le clavier ou le bouquin à la plupart des autres activités, laissé effectivement un lavabo déborder (la canalisation a dégelé beaucoup plus vite que prévu...), et cédé aux pressions de ma moitié qui exigeait une maison avant que j’investisse dans une télé moderne, d’où le prix final faramineux dudit téléviseur que je n’ai plus trop les thunes d’acquérir en fin de compte.</p>
<p>Balise gagne une caisse entière de mon estime.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/And-ze-ouineur-is#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/6017 choses sur moi et une fausseurn:md5:ff4d80a3d9c3ecbd3237f414a3900c822010-03-27T19:06:00+01:002015-02-03T15:54:12+01:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoalsacienautoréférenceconquête de l’inutiledommagehumourmèmepanurgismepérimééconomie de l’attention<p>Cécile a lâchement profité de l’annonce de la semi-fermeture du présent blog pour <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/Blog-provisoirement-fermé#c19439">m’envoyer un tag</a>, dont <a href="http://ceciledequoide9.blogspot.com/2009/12/jeu-idiot-de-decembre-vrai-ou-faux.html">le thème est là</a> (déjà dans les tréfonds de son blog trop prolixe pour un chronodéprimé comme moi).</p>
<p>Normalement j’aurais dû suivre mes résolutions et le mettre à la suite des dizaines de billets qui attendent rédaction ou (rarement) relecture, mais mon état actuel de limace intellectuelle abrutie par le manque de sommeil ne me permettra pas de leur accorder autant de temps de neurone disponible que possible, sans compter le temps tout court.</p>
<p>Un sujet qui tombe du ciel et dont le thème est celui que je connais le mieux (moi) (quoique... ce serait à discuter) est donc pain béni, surtout qu’il me permet de déblatérer au clavier et de dire n’importe quoi.</p>
<p>(NB : Ce qui précède a été rédigé il y a plus de trois mois, la situation a peu changé...)</p> <p>Donc c’est parti, quelle est la chose <em>fausse</em> dans ce qui suit ? Réponses à laisser dans les commentaires. Solution ici, dans les commentaires ou au prochain billet suivant le désintérêt que ceci provoquera.</p>
<ol>
<li>Je suis déjà passé au journal de 20h.<br /> <br /></li>
<li><em>Le Monde</em>, <em>Libération</em> et d’autres ont déjà parlé de moi.<br /> <br /></li>
<li>Je me suis déjà trouvé à moins de dix mètres de Sarkozy et résisté à la tentation de l’insulter.<br /> <br /></li>
<li>Mon état de repos est devant un clavier, en train de taper.<br /> <br /></li>
<li>Je parle alsacien.<br /> <br /></li>
<li>Je suis capable de laisser ouverts des robinets jusqu’à ce que le lavabo déborde.<br /> <br /></li>
<li>Ma prochaine télévision (dont je ne cesse de repousser l’achat) m’aura coûté des centaines de milliers d’euros<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/7-choses-sur-moi-et-une-fausse#pnote-597-1" id="rev-pnote-597-1">1</a>]</sup>.</li>
</ol>
<p>Comme la tradition veut que la chaîne ne s’interrompe pas, j’invite <a href="hhttp://wiesmann.codiferes.net/wordpress/?p=6339&lang=fr">Thias</a> à faire de même. Son passé de <em>globe-trotter</em> multilingue doublé d’un goût pour les jeux de rôle devrait rendre le jeu intéressant, et apparemment il a le temps de publier beaucoup en ce moment (ou du moins au moment où ceci a été commencé de rédiger).</p>
<p><em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/And-ze-ouineur-is">La solution au prochain billet...</a></em></p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/7-choses-sur-moi-et-une-fausse#rev-pnote-597-1" id="pnote-597-1">1</a>] Et mes revenus sont probablement dans la même catégorie que la plupart des commentateurs d’ici.</p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/7-choses-sur-moi-et-une-fausse#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/597Lego vs Playmobilurn:md5:f215929be5f2cc3ab799c9b2840cc7a42010-01-16T15:57:00+01:002023-12-27T11:59:41+01:00ChristopheInclassable & inclasséconquête de l’inutileenfantsmèmeprovocationémerveillement <p>C’est purement génial (le son est pourri, et il faut lire le prologue avant l’épisode 1 puis l’épisode 2, le meilleur) :</p>
<p><a href="http://www.dailymotion.com/playlist/x142s7_-leOoO-_lego-vs-playmo/1">http://www.dailymotion.com/playlist/x142s7_-leOoO-_lego-vs-playmo/1</a></p>
<p>Mais personnellement, je ne vois pas pourquoi Playmobil et Legos, piliers du développement psychomoteur des jeunes Européens de ma génération, et de toutes les suivantes j’espère (<strong>Mise à jour</strong> : pour mon fils, c’est fait), ne pourraient pas cohabiter pacifiquement comme dans nombre de chambres d’enfants depuis trois décennies.</p>
<p>Pour les fans de consoles antiques, <a href="http://www.dailymotion.com/video/x1h08t_mario-bros-lego_creation">un clone en Lego de Mario</a>.</p>
<p>Et ce n’est qu’une fraction de ce que Dailymotion ou Youtube recèlent sur le domaine (dont une partie déconseillée aux enfants, certains osent tout).</p>
<p>À voir aussi : <a href="http://www.thebricktestament.com/acts_of_the_apostles/index.html" hreflang="en">The Brick Testament</a>.</p>
<p>J’aurais plein de trucs à dire sur le sujet mais cette marge de temps libre exceptionnelle dans le rythme auto-boulot-bib’-dodo est trop petite pour les contenir.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Lego-vs-Playmobil#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/599Les plans des vieux legosurn:md5:21caec321086922d4c9a3a8c3b4f3d542009-12-27T15:19:00+00:002012-11-23T10:57:13+00:00ChristopheTout petit mondeaddictionanticonsumérismecultureenfantsintelligencemythemèmerecyclageéducationémerveillement <p>Joie ineffable que je veux partager depuis quelques mois : un batave bienfaiteur de l’humanité a mis en ligne des scans de vieux plans des anciens modèles de Lego, certains ont plus de quarante ans :</p>
<p><a href="http://www.brickfactory.info/" hreflang="en">http://www.brickfactory.info/</a></p>
<p>Une fois surmonté un violent effet de madeleine proustienne, le site a un intérêt qui le range parmi les plus utiles du web, toutes planètes confondues : j’ai pu retrouver quelques plans qui me manquaient des anciens legos de ma lointaine jeunesse, et que Petit Rémi a retrouvé dans le grenier de ses grand-parents. C’est indestructible, ces petites choses (surtout les modèles simples de ma jeunesse, j’ai plus d’angoisses quant aux modèles récents pleins de petites pièces fragiles et spécialisées.)</p>
<p>Mille fois soit loué le mainteneur de ce génial site. <del>Dommage qu’il soit un peu lent (le site, pas le mainteneur.)</del> (<strong>Mise à jour de 2012</strong> : Adresse modifiée, et à présent ça va vite.)</p>
<p>(PS : Oui, je considère que les legos sont un des éléments nécessaires au développement intellectuel d’un enfant. Y compris pour les filles, il y en a même en rose. Ce doit être la plus grande contribution du Danemark au développement intellectuel occidental depuis Niels Bohr.)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Les-plans-des-vieux-legos#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/439Plus d’histoire en terminaleurn:md5:fece58e2cad69f31836d0e4282b622aa2009-12-11T21:46:00+01:002009-12-11T21:47:02+01:00ChristopheRes publicaabominationAllemagneapocalypseautodestructionbon senscatastrophecitationcivilisationcommunicationconquête de l’inutilecoup basculturecynismedécadencedémocratiedéshumanisationenfantsenseignementexpertisefoutage de gueulegéographiegéopolitiquehistoireincohérenceintelligencelibertémèmemémoirenationalismeouverture d’espritpanurgismeperspectivepessimismepolitiqueprovocationSeconde Guerre Mondialetempstotalitarismeéconomie de l’attention <p>Dans le cadre de l’hallucinant débat sur la consternante proposition de supprimer l’histoire-géo en terminale :</p>
<blockquote><p><em>Those who cannot remember the past are condemned to repeat it.</em><br /> <br />Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. <br /> <br /><a href="http://en.wikiquote.org/wiki/George_Santayana" hreflang="en">George Santayana</a>, <em><a href="http://www.gutenberg.org/files/15000/15000-h/vol1.html" hreflang="en">The Life of Reason</a></em>.</p></blockquote>
<p>J’avais trouvé cette citation très connue en en-tête de <em><a href="http://www.amazon.fr/Rise-Fall-Third-Reich-History/dp/0671728687/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=english-books&qid=1260563359&sr=1-2en">Rise and fall of the Third Reich</a></em> (<em>Le Troisième Reich : Des origines à la chute </em>) de William L. Shirer.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Plus-d-histoire-en-terminale#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/595“The electric telegraph made possible - indeed, inevitable - the United States of America.”urn:md5:75d7f49f877b5f6c5d6f82bedd5b1a8b2009-09-08T00:00:00+02:002011-06-03T21:44:40+02:00ChristopheCitationsAmériqueauto-organisationcitationcivilisationcommunicationconquête spatialedéveloppementguerregéographiegéopolitiquehistoiremèmenationalismeoptimismeorganisationperspectivepessimismepolitiquesciencescience-fictionsolidaritéÉtats-Unisévolution <blockquote><p>“<em>A hundred years ago, the electric telegraph made possible — indeed, inevitable — the United States of America. The communications satellite will make equally inevitable a United Nations of Earth; let us hope that the transition period will not be equally bloody.</em>”<br /><br />« Il y a cent ans, le télégraphe électrique a rendu possibles — en fait, inévitables — les États Unis d'Amérique. Les satellites de télécommunication rendront aussi inévitables les Nations Unies de la Terre ; espérons que la période de transition ne sera pas aussi sanglante. »<br /> <br />Arthur C. Clarke, <em>First On The Moon</em>, épilogue (1970)</p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-electric-telegraph-made-possible-indeed%2C-inevitable-the-United-States-of-America#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/575« A priori »urn:md5:6a573c57f37f0a153e94c78ca1920bf22009-08-08T00:00:00+02:002010-10-17T20:29:55+02:00ChristopheDes formes des motscitationcommunicationculturedilemmedéfense du françaislangueslatinmèmeperfectionnismeponctuationprise de têteprécision<p>Dans la catégorie des finesses non fixées du français, j’ai quelques favoris. D’abord les capitales et majuscules accentuées (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees">ma religion est faite et j’en ai déjà parlé</a>), et le dilemme<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/A-priori#pnote-542-1" id="rev-pnote-542-1">1</a>]</sup> entre « à priori » , « a priori » et <em>a priori</em>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/A-priori#rev-pnote-542-1" id="pnote-542-1">1</a>] <em>Non, pas « dilemne » (cf <a href="http://www.languefrancaise.net/forum/viewtopic.php?pid=45064">http://www.languefrancaise.net/forum/viewtopic.php?pid=45064</a>), quoique on pourrait se demander si une erreur aussi répétée, courante et ancienne ne mériterait pas d’être acceptée comme variante. </em></p></div>
<p>En fait, le premier et le dernier usage sont acceptables. L’auteur doit en fait décider si l’expression est française ou latine :</p>
<ul>
<li>dans le premier cas, « à priori » est correct ;</li>
<li>dans le second cas (mon préféré), il faut l’écrire en latin sans accent sur le <em>a</em> et <em>en italique comme toute expression étrangère</em>.</li>
</ul>
<p>Les détails sordides sont sur : <a href="http://www.langue-fr.net/spip.php?article128">http://www.langue-fr.net/spip.php?article128</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/A-priori#pnote-542-1" id="rev-pnote-542-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>Au passage, pour « <em>a posteriori</em> » c’est la même chose.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/A-priori#rev-pnote-542-1" id="pnote-542-1">1</a>] <em>Avec aussi la réponse à une question qui en empêche plus d’un de dormir : « c’est quoi cet ablatif en -i alors que l’aurait plutôt attendu “</em>a priore<em>” ? » </em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/A-priori#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/542« Armstrong ou Zidane... »urn:md5:d486d06c247eb2ed39fa1e10a9f238122009-07-18T14:01:00+02:002009-07-18T13:05:39+02:00ChristopheCitationscitationconquête de l’inutileconquête spatialedécadencehistoiremèmeperspectiveéconomie de l’attentionémerveillement <blockquote><p>« Armstrong ou Zidane, il faut des héros pour tous. »<br /> <br /> Wil Waechter, <br />Slash (fanzine de science-fiction) n°15, 1998</p></blockquote>
<p>NB : Si l’Armstrong suscité vous évoque un cycliste actuellement en tournée plutôt qu’un astronaute dont notre société est incapable de rééditer l’exploit quarante ans après, ou à la rigueur qu’un musicien noir, vous faites partie du problème de notre société actuelle.<br /> <br /> <br /> <br /></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Armstrong-ou-Zidane#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/585« Petit traité de l’imposture scientifique » d’Aleksandra Krohurn:md5:b6cf628183ce8ae4b254d876d1ee166f2009-06-26T00:00:00+02:002012-01-04T21:13:27+01:00ChristopheScience et conscienceanthropieanthropomorphismeauto-organisationBiblebon senschristianismecivilisationcommunismecomplexitécynismeDieudiscriminationdommagedysfonctionnementdéterminismeenseignementexpertiseextraterrestresfoutage de gueuleGuerre Froideguerre saintehistoireincohérenceintelligencelivres luslobbysmanipulationmèmeouverture d’espritparanoïaperspectivepessimismeprovocationreligionRussieréalitésabotagesciencescience-fictionthéologiethéorietotalitarismetranscendanceuniverséducationÉtats-Unisévolution<p>Les titres des dernies livres de <em>Pour la Science</em> sont accrocheurs mais parfois un peu trompeur. Il y avait déjà le cas de (l’excellent) <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-Sébastien-Steyer-et-Alain-Béneteau">la Terre avant les dinosaures</a></em>, qui traitait exclusivement des tétrapodes, et ici ce <em>Petit traité de l’imposture scientifique</em> décevra tous ceux qui cherchent à casser du sucre sur le dos de la science officielle. C’est peut-être le but d’ailleurs :-)</p> <p>Le livre vise plutôt à dénoncer tous ceux qui, sous couvert de science justement, sortent des inepties plus ou moins criminelles, plus ou moins sincères. Sur les pages flotte l’esprit du regretté <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jay_Gould">Stephen Jay Gould</a>, grand pédagogue de l’évolution et grand pourfendeur de racistes et créationistes en tout genre. Mais le titre est encore une fois trompeur car il n’y a rien d’un « traité », on se limitera à un aperçu historique de quelques cas plus ou moins connus.</p>
<p><img src="http://www.editions-belin.com/e_img/boutique/full/004624.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />Sont abordés plus ou moins succintement :</p>
<h3>Les canulars</h3>
<p>« Forme bénigne », les canulars touchent tous les domaines. Les plus connus sont l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_de_Piltdown">homme de Piltdown</a> ou certains témoignages d’OVNI (dont un, français, exemplaire). J’ai adoré le canular d’Alain Sokal (développé dans <a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a>, j’en parlerai ici).</p>
<h3>La mémoire de l’eau</h3>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Benveniste">Jacques Benveniste</a>, loin d’être un original, a déclenché une tempête avec sa « mémoire de l’eau », que quasiment personne n’a pu reproduire et qui flanque en l’air les bases de la chimie, mais fut soutenu par toute l’industrie homéopathique (l’article Wikipédia sur le sujet est un modèle de schizophrénie.) L’homéopathie aurait d’ailleurs mérité un chapitre dans le livre...</p>
<p>Benveniste n’a jamais été accusé de fraude, au pire de faire n’importe quoi. Son cas est exemplaire par l’impact médiatique (<em>le Monde</em>, rien que ça, et je me souviens des tempêtes dans <em>Science & Vie</em>...).</p>
<h3>OVNI</h3>
<p>La mode des « soucoupes volantes » a duré de l’immédiat après-guerre à la fin du XXè siècle, parasitée par canulars et fraudes, interprétation sélective, phénomènes étonnants mais naturels mal interprétés, un ras-le-bol des scientifiques d’être assaillis de témoignages bidons, une méfiance envers les autorités de la part des «croyants », le tout sur fond de paranoïa en temps de guerre froide. Aleksandra Kroh dépeint, entre autres, l’histoire des commissions militaires ou civiles chargées de faire la lumière sur ces affaires, fatalement sans convaincre personne.</p>
<h3>Lyssenko</h3>
<p>C’est là le plus énorme et catastrophique exemple de charlatanisme scientifique.</p>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lyssenko">Trofim Lyssenko</a>, petit technicien agricole ukrainien, réussit à se hisser au sommet de la hiérarchie scientifique de l’URSS stalinienne par son astuce, ses « découvertes » toujours affirmées avec enthousiasme, mais jamais vérifiées, son talent oratoire, et sa capacité à deviner les attentes d’un Staline qui sera son soutien principal. Perte collatérale : l’agriculture soviétique, gérée en dépit du bon sens pendant des décennies, et la génétique de tout le bloc de l’Est — pendant qu’elle se développait massivement à l’ouest.</p>
<p>Comment un arriviste a-t-il pu si longtemps abuser un pays entier ? Pour Kroh, la réponse n’est pas qu’idéologique : la vue à très court terme des fonctionnaires de l’époque, assez désespérés par la situation catastrophique de l’agriculture soviétique pour croire le premier charlatan venu, et ce « règne des médiocres » typique des régimes totalitaires, sont la cause principale, et non un réel souci d’établir une « science prolétarienne ». La « logique » interne du stalinisme a fait le reste.</p>
<h3>La supériorité blanche</h3>
<p>L’apothéose des théories racistes s’incarne évidemment dans les délires du Ⅲè Reich. Cependant, bien longtemps avant, il était « évident » qu’il y avait plusieurs races humaines, et que la race blanche était « évidemment » supérieure. Selon l’époque et le milieu, on justifiait ainsi l’esclavagisme ou un simple paternalisme colonial.</p>
<p>Plus d’un scientifique a tenté de trouver une base réelle à la supériorité blanche, sans succès à chaque fois que le travail était fait sérieusement, sans sélection préalable ou postérieure des données. La génétique actuelle a sonné le glas définitif (en sciences...) du racisme en permettant, certes, de discerner des provenances géographiques mais en dévoilant l’énorme diversité génétique à l’intérieur de chaque groupe, et des indices sur nos ancêtres communs —bien trop proches et peu nombreux pour que toute différentiation sérieuse ait pu avoir lieu, sans compter les métissages réguliers.</p>
<p>La fin du chapitre relève quelques survivances racistes dans notre civilisation : le <a href="http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juillet/allocution_a_l_universite_de_dakar.79184.html">discours de Dakar</a> de Sarkozy (vers le milieu : « <em>Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire</em> » et la suite immédiate), ou les élucubrations de Watson (nouveau rappel que les Nobel ne sont pas toujours les derniers à dire des sottises).</p>
<h3>Le créationisme</h3>
<p>Les pages sur Darwin montrent bien la vitalité et disparité du monde créationiste, qui rejette le darwinisme, l’évolution, la sélection naturelle. Il y a un monde entre le rejet viscéral de fondamentalistes américains financièrement puissants, celui du clergé polonais qui même rejette les avis de Jean-Paul Ⅱ sur l’évolution (« <em>plus qu’une hypothèse</em> »), ou celui de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/William_Jennings_Bryan" hreflang="en">William J. Bryan</a> (un politicien américain du début du siècle, plutôt de gauche mais fondamentaliste, incapable de concilier d’une part la morale et le progrès, et d’autre part l’impitoyable lutte pour la survie et ses implications sociales effroyables — ses craintes sur ce point étaient fondées !), ou le « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessein_intelligent">dessein intelligent</a> ».</p>
<p>Ce dernier, qui se veut une version « scientifiquement correcte » ne va pas jusqu’à nier l’âge canonique de la Terre ni même la modification graduelle des espèces, mais (et ça me rappelle le « Dieu des manques », explication bouche-trous aux manques de la science, et fatalement destiné à se réduire au fur et à mesure que celle-ci progresse) voit dans certaines choses « irréductiblement complexes » la main d’une intervention extérieure<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#pnote-577-1" id="rev-pnote-577-1">1</a>]</sup>. Le piège <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Finalisme">finaliste</a> est sournois et courant (et, justement, <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/">la Terre avant les dinosaures</a></em> montre bien qu’il n’y a aucune finalité dans la transition poisson/reptiles).</p>
<p>Le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Procès_du_singe">procès du singe</a> est évidemment traité, ainsi que l’état désastreux de la culture américaine, polonaise ou turque dans le domaine de l’évolution. La montée d’un créationisme islamique est inquiétant même s’il touche peu les scientifiques locaux.</p>
<h3>Bilan</h3>
<p>Ce livre prêche plutôt à un public convaincu d’avance. Je lui reprocherais de ne pas s’étendre sur les critères qui font de la <em>bonne</em> science : reproductibilité, publication et avis des pairs, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Réfutabilité">réfutabilité</a> à la Popper, non-pertinence des anecdotes personnelles, règles statistiques contre-intuitives... ou les écueils à éviter : tour d’ivoire, consensus d’un petit cercle, parasites socio-économiques, modes... que les fanatiques de telle ou telle théorie rejetée brandissent un peu trop vite.</p>
<p>La possibilité d’une cohabitation paisible de la science et de la religion est par contre bien évoquée (référence à la doctrine <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Non-Overlapping_Magisteria" hreflang="en">NOMA</a> de non-empiètement de Gould).</p>
<p>Auraient mérité d’être abordés : les charlatanismes du genre de l’astrologie, les médecines douces plus ou moins délirantes, homéopathie en tête, tout ce qui tourne autour des manipulations motivées par des soucis financiers ou <em>marketing</em> (lobby pharmacie, lobby pétrolier anti-réchauffement climatique), ou la fraude délibérée venant des scientifiques eux-mêmes.</p>
<p>Bref : malgré tout, si vous ne connaissez pas déjà à fond les sujets ci-dessus, ce <em>Petit traité</em> sera une saine lecture, plus historique que fondamentale, juste un peu frustrante par le manque de profondeur.</p>
<p><a href="http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-petit-traite-de-l-imposture-scientifique-12486.php">Présentation sur le site web de l’éditeur</a><br />
<a href="http://charlatans.info/news/spip.php?article156">Avis sur charlatans.info</a><br />
<a href="http://scepticismescientifique.blogspot.com/2009/04/notes-de-lectures-9-petit-traite-de.html">Avis critique sur le blog scepticismescientifique</a>, avec des réserves sur le manque d’explication sur <em>pourquoi</em> certaines affirmations ne sont pas scientifiques.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#rev-pnote-577-1" id="pnote-577-1">1</a>] <em>Qu’on ose avancer cette explication, qui implique l’existence d’une entité </em>encore plus complexe<em>, me fascine.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/577“The soundest argument...”urn:md5:b8c27464a45db5d4f5ad6fb3965d56242009-06-21T00:00:00+02:002011-06-03T18:50:51+02:00ChristopheCitationsbon senscitationcommunicationdommageintelligencemanipulationmèmeouverture d’espritperspectivepessimismeprise de têteprovocationpsychologiesaturationéconomie de l’attention <blockquote><p>“<em>The soundest argument will produce no more conviction in an empty head than the most superficial declamation; as a feather and a guinea fall with equal velocity in a vacuum.</em>” <br /> <br />« L’argument le plus sensé ne convaincra pas plus une tête vide que la plus superficielle des déclamations ; car une plume et une noix tombent à la même vitesse dans le vide. »<br /> <br />Charles Caleb Colton (1780-1832) , <a href="http://books.google.fr/books?id=CjACAAAAQAAJ&dq=colton+many+things+few+words&printsec=frontcover&source=bl&ots=2fDfsep3VZ&sig=YPMOiLGMnt6kGLk0sjadvnGPg7g&hl=fr&ei=RcEySorQJ4PGsgaTkNCwCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1" hreflang="en">Lacon, or Many Things in Few Words</a>, 1826</p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-soundest-argument#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/571 « La Terre avant les dinosaures » de Sébastien Steyer et Alain Bénéteau (ou : de l’ascension des tétrapodes du Dévonien au Secondaire, des sarcoptérygiens aux sauropsides et mammaliens)urn:md5:f347c74a610f959b2eb28349e1ab34a32009-04-12T20:12:00+02:002011-06-03T11:12:39+02:00ChristopheTemps et transformationsapocalypsecataclysmecatastrophecomplexitédinosauresdéveloppementeauexaptationexpertisegigantismegénéalogiegéologiemythemèmeorganisationtempsténacitévolcansécologieéonsévolution<p>Commençons par le principal reproche à faire à ce livre par ailleurs très intéressant : le titre est une escroquerie. Celui qui, alléché par le <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/09/19/405-l-extinction-du-permien">docu-fiction de la BBC qui m’avait enthousiasmé</a> cherche à retrouver les araignées géantes et les évolutions climatiques en sera en parti pour ses frais. Il est clair d’entrée que l’auteur ne s'intéresse guère qu’à nos ancêtres, les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tetrapoda">tétrapodes</a>.</p> <p>Nous sommes des tétrapodes, au même titre que les crapauds, les tortues, les poulets, les diplodocus, et les héritiers de quelques animaux à l’air ichtyen<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-S%C3%A9bastien-Steyer-et-Alain-B%C3%A9neteau#pnote-549-1" id="rev-pnote-549-1">1</a>]</sup> et d’une invention géniale : les papattes !</p>
<h3>Exaptation</h3>
<p>Contrairement aux idées reçues, et à ce que je lisais dans les livres de ma jeunesse, les pattes ne sont pas apparues comme conséquence d’une sortie des eaux d’un poisson aux nageoires charnues (type <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cœlacanthe">cœlacanthe</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-S%C3%A9bastien-Steyer-et-Alain-B%C3%A9neteau#pnote-549-2" id="rev-pnote-549-2">2</a>]</sup>) mais bien dans l’eau avec une fonction marine dans des milieux côtiers (stabilisation, pagaie...), <em>puis</em> ont été détournées comme pattes par les tétrapodes.</p>
<p>De même, le poumon a peut-être d’abord servi de stabilisateur (sinon pourquoi des poissons en auraient-ils eu besoin ?) avant d’acquérir une fonction respiratoire. Les poissons à poumons existent encore (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dipnoi">dipneustes</a>), ou bien se débrouillent très bien pour bouger avec de simples nageoires (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Periophthalmus">poissons grenouilles</a>).</p>
<p>Ce bricolage évolutif, où un organe est détourné pour une autre fonction se nomme <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?tag/exaptation">exaptation</a>, et j’adore ce mot. Autres exemples : les plumes apparues chez certains dinosaures comme isolant thermique, puis utilisées pour faciliter le vol (lequel vol est possible sans plumes : <em>cf</em> les animaux planeurs, les chauves-souris ou les <a href="http://www.dinosoria.com/volant_general.htm">ptérosaures</a>) ; ou le sixième doigt du panda qui est un os du poignet déformé.</p>
<h3>La sortie des eaux</h3>
<p>Dans les livres de ma jeunesse (et même de celle de mes grands-parents...) le cheminement de « la sortie des eaux » était clair, je me souviens des images : dans un monde désertique livré à la sécheresse, un poisson « costaud des nageoires » et, coup de chance, doté d’un poumon, errait de flaque en flaque. Sélection naturelle aidant, les nageoires sont devenues des pattes et le règne des tétrapodes commençait. Certains ne restèrent que batraciens ; d’autres inventèrent l’œuf pour pondre loin de l’eau et devinrent reptiles, dont certains devinrent mammaliens puis mammifères, etc.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/animaux/Devonien/Ichthyostega_BW_d_apresAhlberg2005_ArthurWeasley_licenceGNU_320.jpg" alt="Ichthyostega_BW_d_apresAhlberg2005_ArthurWeasley_licenceGNU_320.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Ichtyostega, un des premiers tétrapodes au Dévonien. Dessin d’Arthur Weasley d’après une reconstitution d’Alhberg. Licence documentation libre GNU ; trouvé sur Wikipédia." />Ce livre dynamite le vieux mythe (déjà moisi depuis longtemps chez les paléontologues je suppose). D’une part, « la » sortie des eaux est illusoire, puisque le phénomène a eu lieu de nombreuses fois : quand, au Dévonien, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ichthyostega">Ichtyosthega</a>, pourtant loin d’être le premier tétrapode, se déplaçait comme un phoque sur les berges des fleuves où il passait son temps, la végétation avait déjà atteint une forme aussi complète qu’à présent, et les arthropodes (scorpions, mille-pattes métriques, et des crustacés occupés à devenir des insectes, tous au format géant) se répandaient déjà.</p>
<p>À l’Ère suivante, au Carbonifère, toute cette diversité explose, et pas seulement celle des tétrapodes cantonnés aux environnements marins. Certains d’ailleurs retourneront complètement dans l’eau, éventuellement en y perdant leur pattes (et ce ne sont pas les ancêtres des serpents). De manière générale, ce livre rend plus clair que les taxons actuels que nous connaissons (reptiles, batraciens, mammifères, dinosaures dont les oiseaux) ne sont qu’une infime partie de ce que les tétrapodes ont pu créer. Des embranchements entiers ont disparu au fur et à mesure des crises écologiques ou plus simplement de la bataille pour la vie.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/animaux/Permien/Diplocaulus_BW_Arthur_Weasley_licenceGNU_320.jpg" alt="Diplocaulus_BW_Arthur_Weasley_licenceGNU_320.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Diplocaulus, un léponspondyle du Permien. Dessin d’Arthur Weasley. Licence documentation libre GNU, trouvé sur Wikipédia." />Le passage sur la lutte entre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Temnospondyli">temnospondyles</a> et <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lepospondyli">lépospondyles</a> paraîtra un peu oiseuse au non-spécialiste, ainsi que la question de savoir comment se rattachent à l’arbre de la vie les « lissamphibiens » (grenouilles, salamandres, anoures, etc.). Ces derniers ont en fait tellement évolué depuis le Carbonifère que les spécialistes s’étripent encore sur leur arbre généalogique.</p>
<h3>Régulation</h3>
<p>Un long passage détaille les mécanismes de formation des doigts. Selon le bon (et faux) vieux proverbe « <a href="http://lecerveau.mcgill.ca/flash/capsules/outil_bleu12.htm">l’ontogénie résume la philogénie</a> », on peut l’observer sur les fœtus de poulet ou de souris. Il s’agit bien d’une innovation complète propre aux tétrapodes et pas d’une exaptation. On sera surpris d’apprendre que le nombre de cinq doigts n’a pas vraiment de « justification » ; <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Acanthostega">Acanthosthega</a></em> en avait huit !</p>
<p>C’est l’occasion d’un petit cours sur les gènes de régulation de la croissance : autant que les gènes eux-mêmes, la manière dont ils s’expriment mène à des animaux très différents. Nos gènes de régulation sont fort voisins de ceux de la mouche !</p>
<h3>La crise</h3>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/09/19/405-l-extinction-du-permien">La crise du Permien</a> fait l’objet d’un chapitre. L’auteur ne tranche pas entre les hypothèses, qui ne s’excluent d’ailleurs pas mutuellement : régression océanique, volcanisme massif, météorite tueuse... Le résultat, je le rappelle, fut une extinction massive d’espèces bien pire que la crise suivante (celle qui a été fatale aux médiatiques dinosaures).</p>
<p>Qui dit extinction massive dit niches écologiques à remplir, et radiation évolutive. L’auteur insiste bien sur le fait que les espèces qui profitent de la crise existaient en général <em>avant</em>, mais étaient concurrencées par les genres dominants : la plus grande partie de l’existence des mammifères (héritiers du dimétrodon) s’est déroulée à l’ombre des dinosaures.</p>
<h3>Bref</h3>
<p>À part la faute du titre trompeur, on obtient là un bel exemple de ce qu’est la paléontologie, et une belle leçon d’évolution. Il faut aimer (ou au moins accepter de) engranger quelques termes « techniques » : <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sarcopterygii">sarcoptérygiens</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-S%C3%A9bastien-Steyer-et-Alain-B%C3%A9neteau#pnote-549-3" id="rev-pnote-549-3">3</a>]</sup>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Amniote">amniotes</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Synapside">synapsides</a>... (Ces trois termes, difficiles à recaser lors d’un dîner, nous désignent tous, ainsi que le chat du voisin ou un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dimetrodon">dimetrodon</a>.) Celui prêt à fournir l’effort se fera plaisir, et enrichira sa culture après avoir oublié beaucoup de termes ; celui doté de la ténacité intellectuelle d’un George Bush regardera les images et les légendes. Le livre ne conviendra <em>pas</em> à un enfant (à moins que vous ne pensiez qu’il ne soit la réincarnation du regretté <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jay_Gould">Stephen Jay Gould</a>.)</p>
<p>L’auteur se met lui-même en situation et décrit son travail de paléontologue : fouilles sous le soleil de plomb du désert nigérien, analyse de fossiles aux rayons X, simulation numérique de contraintes sur les os, etc.</p>
<p>Sur la forme, la réalisation est parfaite, notamment avec les rabats de couverture reprenant l’un l’arbre phylogénétique des bestioles décrites dans le livre (et l’on voit que les mammifères sont notés tout en bas au bout d’une sous-sous-sous-branche), et l’autre la liste des périodes géologiques impliquées (car si le commun des mortels sait que le Jurassique et le Crétacé sont l’âge des dinosaures, il a plus de mal à situer le Carbonifère et le Dévonien, et j’avais de gros doutes sur la situation du Frasnien et du Famennien).</p>
<p>Les illustrations de <a href="http://www.paleospot.com/">Alain Bénéteau</a> sont superbes et réalistes. J’aurais tendance à regretter qu’elles « lissent » un peu les différences de représentations qu’auraient pû donner plusieurs artistes, mais je pinaille. (<a href="http://www.paleospot.com/pdf/promo_dinos.pdf">Voir le PDF de présentation pour un échantillon.</a>)</p>
<p><strong><a href="http://www.paleospot.com/actualite.php?actu=19">NB pour les Parisiens : les auteurs dédicacent chez Gibert samedi prochain !</a></strong></p>
<p><img src="http://www.paleospot.com/image_une/Projet_paleospot_promo.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-S%C3%A9bastien-Steyer-et-Alain-B%C3%A9neteau#rev-pnote-549-1" id="pnote-549-1">1</a>] <em>Ça sonne mieux que « poissonneux ».</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-S%C3%A9bastien-Steyer-et-Alain-B%C3%A9neteau#rev-pnote-549-2" id="pnote-549-2">2</a>] <em>Vous saviez qu’un cœlocanthe avait plus en commun avec vous qu’avec un requin ou une truite ?</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-S%C3%A9bastien-Steyer-et-Alain-B%C3%A9neteau#rev-pnote-549-3" id="pnote-549-3">3</a>] <em>Aucun rapport avec Celui-qui-ne-peut-être-nommé-sans-finir-dans-les-fichiers-des-Renseignements-Généraux.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-S%C3%A9bastien-Steyer-et-Alain-B%C3%A9neteau#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/549La Dernière Technologieurn:md5:ece66613b9fedd5b3b474dc3f4b1c79e2009-03-20T00:00:00+01:002015-12-16T19:37:12+01:00ChristopheInformatique : l’art du développementabominationbon sensculturedommagedéveloppementenseignementexpertiseinformatiqueintelligenceMicrosoftmèmeouverture d’espritperfectionnismeperspectiveprovocationréalitéSSIItravailvirtueléconomie de l’attentionéducationévolution<p>“<em>I’ve just worked hard to learn the previous technology. Can you promise me that, if I learn this one, it will be the last one I ever have to learn?</em>”</p> <p>Perle trouvée sur <a href="http://hardware.slashdot.org/comments.pl?sid=602189&cid=24037133" hreflang="en">Slashdot</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, en commentaire aux annonces d’Intel sur les habitudes à changer avec les futures processeurs massivement multicœurs :</p>
<blockquote><p>“I’m reminded of an anecdote told to me during a presentation. The presenter had been introducing a new technology, and one man had a concern: ‘I’ve just worked hard to learn the previous technology. Can you promise me that, if I learn this one, it will be the last one I ever have to learn?’ The presenter replied, ‘I can’t promise you that, but I can promise you that you’re in the wrong profession.’'<br /> <br /> (Traduction imparfaite : « Ça me rappelle une anecdote qu’on m’a racontée pendant une présentation. Le conférencier présentait une nouvelle technologie, et un homme avait un souci : “J’ai travaillé dur pour apprendre la technologie précédente. Pouvez-vous me promettre que si j’apprends celle-là, ce sera la dernière que j’aurai jamais à apprendre ?” Le présentateur répondit : “Je ne peux pas vous promettre ça, mais je peux vous assurer que vous êtes dans la mauvaise profession.”)<br /> <br />GatesDA, <a href="http://hardware.slashdot.org/comments.pl?sid=602189&cid=24037133" hreflang="en">Slashdot.org, 02/07/2008</a></p></blockquote>
<p>Bien dit ! Je suis parfois fasciné par le non-intérêt de certains collègues à ne pas chercher à apprendre de nouvelles technos. Mon problème serait plutôt l’inverse (trop vouloir apprendre alors que je n’en ai jamais le temps), mais <em>refuser</em> d’apprendre un nouvel outil quand l’occasion professionnellement justifiable se présente, ça me dépasse. Même si un ras-le-bol peut se faire jour face à certains éditeurs qui changent leurs bibliothèques tous les trois ans<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>, le problème se pose en terme de temps perdu, de maintenance de logiciels d’époque différentes, pas d’intérêt en terme d’apprentissage. Même quand on considère que l’informatique a atteint sa perfection dès l’enfance avec Unix, il y a toujours quelques trucs à glaner à connaître les concurrents (il n’y a et n’y avait pas que Windows). Même l’<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/19/186-prise-de-tete-en-abap">ABAP</a> a quelques idées sympas.</p>
<p>Je suis peut-être déformé par ma sous-branche professionnelle : dans le service, on est presque censé connaître tout sans jamais passer une seconde en veille technologique ; plus y en a sur le CV, mieux on peut se recaser chez un autre client ou employeur ; se faire piéger dans une technologie en voie d’extinction ou toujours dans le même contexte relève du suicide professionnel. Cependant, aucun informaticien ne peut dire ce avec quoi il travaillera réellement dans dix ans, même si son cœur de métier reste le même.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Site, rappelons-le, qui n’a d’intérêt que par l’élite de sa population de </em>geeks<em> commentateurs, et pas par son intérêt journalistique, qui serait même négatif.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Voir les technos MS d’accès aux données...</em></p></div>
Dernière fois que j’achète un jeuurn:md5:1c6549f66add9e3eacc4a4411b06ec0d2009-02-24T00:00:00+00:002011-06-03T06:52:58+00:00ChristopheSavoir mortelabominationanticonsumérismedommageDRMdysfonctionnementfoutage de gueulehaineinformatiquelibertéMicrosoftmèmeparanoïapessimismepouvoir d’achetersabotagesauvegardesvaleurvirtuelWindowséconomie de l’attention<p>Ce fut un achat d’impulsion : j’ai craqué il y a quelques mois pour un jeu de stratégie archi-connu d’un éditeur archi-connu, un vieux clou de la fin du siècle dernier, bradé avec sa version II pour une somme relativement dérisoire, 10 ou 15 €, je ne sais plus.</p>
<p>Pourquoi s’embêter à trouver ce genre de truc sur des torrents un peu louches alors qu’un original complet me tendait les bras pour une somme dérisoire par rapport à mon revenu de petit bourgeois ?</p>
<p>Quel con je fus !</p> <p>C’est la dernière fois que j’achète un jeu original sans garantie d’absence de verrou. Ce vieux truc bradé cent fois amorti possède quand même une protection Securom que VMWare ne digère pas. Même avec <a href="http://www.daemon-tools.cc/" hreflang="en">Daemon Tools</a>, ça marche quand ça veut, une fois sur vingt. Les <em>patchs</em> « no-CD » existent certes, mais à récupérer sur des sites plutôt douteux.</p>
<p>Sur un PC de 2006, directement sous XP, le DVD est également mal détecté, peut-être une histoire de subtile incompatibilité avec le contrôleur JMicron plus récent que la réédition du jeu. Il est possible de passer par une partie précédemment sauvegardée mais comment commencer une nouvelle mission ?</p>
<p>Bref, il est peut-être possible de contourner tout cela et de forcer ce fichu jeu à marcher. Mais que de temps perdu ! Quitte à faire du louche voire du (techniquement) illégal, autant taper dans Bittorrent.</p>
<p>Je ne suis certes pas un client idéal pour les éditeurs de jeux vidéo, je me contente de ceux que j’ai acquis au XXè siècle (et pas encore fini) et qui ne nécessitent pas de carte 3D. (Ah, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dungeon_Keeper">Dungeon Keeper</a> ! Et j’ai été ému de rejouer à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Populous">Populous</a> dans un émulateur Atari ST, ainsi qu’au Macmanager que j’ai découvert sur le Mac de mon oncle il y a plus de 20 ans, et qui fonctionne très bien sur un des émulateurs Mac 68k, <a href="http://minivmac.sourceforge.net/" hreflang="en">Minivmac</a> par exemple).</p>
<p>Ce jeu, est-ce qu’il a une chance de fonctionner dans les machines virtuelles de 2020 ? Il n’a besoin que d’un Windows 2000 (que l’on peut espérer voir alors offert par Microsoft, tout comme le DOS est un téléchargement gratuit de nos jours), mais un <em>soft</em> actuel a souvent besoin de XP ou Vista, et s’il n’est pas compatible avec Windows 2020<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/07/373-derniere-fois-que-jachete-un-jeu#pnote-327-1" id="rev-pnote-327-1">1</a>]</sup> sera-t-il condamné, juste par l’impossibilité d’<em>activer</em> Windows ? <em>Quid</em> des jeux comme <em>Spore</em>, qui ont eux-même besoin d’une activation ? Il y a déjà pléthore de logiciels ainsi tués après quelques années par leurs éditeurs, sciemment ou par un lâche désintérêt.</p>
<p>Se posent également les éternels problèmes des supports trafiqués comme l’impossibilité de faire une sauvegarde du DVD (ou, de manière plus moderne, une ISO qui sera montée comme lecteur virtuel).</p>
<p>J’étais pourtant sensibilisé depuis très longtemps au problème : en un temps où les plus jeunes de mes lecteurs potentiels n’étaient pas de ce monde, l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Atari_ST">Atari STE</a>, simple évolution du mythique et regretté Atari STF, s’était révélé carrément incompatible avec les protections de nombre de jeux originaux parus avant lui. Les versions craquées et piratées qui circulaient dans la cour du lycée tournaient sans problème. Déjà à l’époque le piraté se montrait sur tous les plans supérieur à l’original coûteux (à part la zolie boîboîte). Déjà à l’époque les protections ne contenaient en rien le piratage. Déjà les éditeurs se plaignaient (à juste titre, mais quelques éons informatiques plus tard ils sont toujours là). Une génération entière déjà échaudée.</p>
<p>Les jeux récents comme WoW se basent énormément sur l’interactivité en ligne. Le phénomène d’obsolescence les frappera encore plus vite que les vieux standards d’avant l’Internet à haut débit. En 2050, à quel jeu ancien jouerai-je avec mes petits-enfants ? Au Monopoly (version martienne), à <em>Tetris</em>, à un fossile issu de <a href="http://gmame.sourceforge.net/" hreflang="en">Gmame</a> ? Sans doute pas à un des jeux récents. La mentalité « gestionnaire » qui impose les protections les plus efficaces se contrefiche de la pérennité sur le long terme d’une œuvre (quoique, comme dans tous les domaines, 99% des jeux vidéos méritent l’oubli). Après tout, c’est peut-être meilleur pour l’éducation des générations futures...</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/07/373-derniere-fois-que-jachete-un-jeu#rev-pnote-327-1" id="pnote-327-1">1</a>] <em>Ou Dieu sait comment il s’appellera en ce temps là, si ce n’est pas juste devenu une surcouche Wine d’Ubuntu 2020.01 ou Max OS XX.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/07/373-derniere-fois-que-jachete-un-jeu#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/327Obama condamnéurn:md5:887e1e745d070e622119e86624a1f1412009-02-03T00:00:00+01:002009-04-13T19:17:51+02:00ChristopheRes publicaAmériquebon senscynismedémocratiegéopolitiquehistoireintelligencemèmeoptimismepanurgismeparadoxeperspectivepessimismespéculationutopieéconomieÉtats-Unis<p>Un petit billet pas ori­gi­nal du tout mais dans l’air du temps, et que je reli­rai avec nos­tal­gie dans quel­ques mois ou plus.</p> <p>Tout le monde le dit, <strong>Obama est con­dam­né à déce­voir</strong> :
</p>
<ul>
<li>Les médias le con­si­dè­rent comme le mes­sie, et il n’est très pro­ba­ble­ment qu’un homme.</li>
<li>Qui­con­que est <del>sacré</del> intro­nisé en direct devant des dizai­nes de mil­lions de per­son­nes, va for­cé­ment en déce­voir un bon paquet.</li>
<li>Une crise éco­no­mi­que majeure est en cours, c’est en géné­ral assez déli­cat à régler. Sur­tout que cela impli­que de s’atta­quer à cer­tai­nes caté­go­ries de para­si­tes assez puis­san­tes.</li>
<li>À l’étran­ger, tout le monde n’a pas encore inté­gré qu’il bos­sera d’abord pour ses élec­teurs, les Amé­ri­cains.</li>
<li>Il n’a pas les pleins pou­voirs, c’est le « cime­tière légis­la­tif » (le Sénat), pourri de lob­byis­tes, qui aura réel­le­ment le der­nier mot.</li>
<li>Les médias brû­lant volon­tiers ce qu’ils ont adoré, sui­vant en cela la pente natu­relle de tout peu­ple, ils lui cher­che­ront des noi­ses après quel­ques mois. Nom­bre de chro­ni­queurs actuels aver­tis­sent déjà qu’il va se plan­ter, sui­vant en cela et le bon sens et un cer­tain sno­bisme et le besoin de trou­ver un sujet pour faire leur copie et paraî­tre per­ti­nent<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/22/Obama-condamn%C3%A9#pnote-522-1" id="rev-pnote-522-1">1</a>]</sup>.</li>
<li>Dans le camp d’en face on doit lui pré­pa­rer un <em>remake</em> de l’affaire Clin­ton-Levinski pour détour­ner l’atten­tion. Obama n’est pas un saint, il a bien dû voler un bon­bon à un cama­rade de mater­nelle, boire plus d’un verre de bière un soir et lâcher une gros­siè­reté, appren­dre quel­ques mots de fran­çais, ou oublier de tenir la porte à une vieille dame. Ça finira par se savoir.</li>
</ul>
<p>
Cepen­dant il est aussi <strong>con­damné à réus­sir</strong> :
</p>
<ul>
<li>Comme l’a fine­ment remar­qué un com­men­ta­teur de la radio, <strong>Bush a mis la barre très bas</strong>, sur tous les plans. N’importe qui de pas com­plè­te­ment stu­pide et de bonne volonté peut faire mieux.</li>
<li>Rien que le chan­ge­ment de tête à Washing­ton peut déclen­cher beau­coup de bon­nes cho­ses sur le plan inter­na­tio­nal. Il n’est pas inno­cent qu’Israël ait arrêté les opé­ra­tions à Gaza juste <em>avant</em> l’inves­ti­ture.</li>
<li>Per­sonne n’a inté­rêt à ce qu’il se plante à court terme, à part les extré­mis­tes du camp adverse ; et il a appa­rem­ment mis dans sa poche les modé­rés pour quel­ques temps.</li>
</ul>
<p> </p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/22/Obama-condamn%C3%A9#rev-pnote-522-1" id="pnote-522-1">1</a>] <em>Et j’en rajoute ici même.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/22/Obama-condamn%C3%A9#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/522Les requêtes Google les plus étonnantes qui mènent à ce blogurn:md5:71992464b4d7cf917e65a452710f0cf42007-06-12T21:39:00+00:002011-04-12T19:55:35+00:00ChristopheBlogger, une aventureblogcommunicationdommagedysfonctionnementfichageincohérenceinformatiqueintelligence artificielleMurphymèmepériméréseausurréalisme<p>Les gens qui passent ici sont parfois mal aiguillés par Google.</p> <p>En plus d’une poignée de lecteurs réguliers<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/12/197-les-requetes-google-les-plus-etonnantes-qui-menent-a-ce-blog#pnote-176-1" id="rev-pnote-176-1">1</a>]</sup>, vous êtes plusieurs dizaines chaque jour à arriver sur ce blog par hasard, aiguillés par Google (dans 95% des cas).</p>
<p>Le choix du moteur de recherche est en général pertinent : mots-clés sur <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/10/25/11-byzance-i-formation-invasions">Byzance</a>, le <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/11/03/23-le-krakatoa-et-l-histoire-du-monde">Krakatoa</a>, les <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/11/21/33-les-rois-maudits-contexte">Rois Maudits</a>, et l’<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Histoire">Histoire</a> de manière générale, sur <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Etageres">des livres chroniqués ici</a>, sur <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses">Oracle ou SAP</a>, parfois sur le <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/09/16/2-hd-dvd-contre-blu-ray">HD DVD ou le Blu-Ray</a>, ou des auteurs de <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Citations">citations</a>.</p>
<p>Mais Google, encore incapable de saisir le contexte complet d’un mot-clé perdu, opère parfois des rapprochements étonnants. La <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/">page-titre du présent blog</a> rassemble des billets entiers sur des sujets très différents, et le rapprochement de vocables peut tomber dans le surréalisme. Certains billets « attrape-tout » (comme celui évoquant l’<em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire">Encyclopédie du Dérisoire</a></em> de Léandri, ou... celui que vous lisez) profitent honteusement du bon <em>page rank</em> du présent site, cultivé par des <a href="https://www.coindeweb.net/murphy/">années de spécialisation dans la science murphyque</a>, pour se hisser relativement haut (la première page de résultats) sur certains mots-clés assez rares.</p>
<p>Google m’a donc envoyé des gens ayant tapé les combinaisons suivantes. Certaines ne sont plus retournées par le moteur car la page titre a changé son contenu depuis que j’ai relevé la requête.</p>
<ul>
<li>« la formation en romanie » (et pas « Roumanie », ce qui renvoie sur mes pages sur les « Roums », les Byzantins !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« arabes nues » (à cause d’un « mains nues » dans un billet côtoyant un billet historique)</li>
</ul>
<ul>
<li>« hais arabes musulmans » (mélange de « Je hais ce langage » (l’ABAP) et « les Arabes sont majoritaires, mais il ne sont pas tous musulmans »)</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.com/search?rls=fr&q=dvd+ou+cassette+de+leçon+de+maquillage&ie=UTF-8&oe=UTF-8">dvd ou cassette de leçon de maquillage</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« blog eric cantona »</li>
</ul>
<ul>
<li>« comment je peut devenir un télémarketeur » (j’espère qu’il n’y arrivera pas)</li>
</ul>
<ul>
<li>« meubles de cuisine anciens »</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/20/172-kaputt-de-malaparte">le chant des tankistes allemands</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« comment programmer une transmission de tracteur a gazon »</li>
</ul>
<ul>
<li>« tele par adsl piratage » (c’est pas bien !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« un artiste doit-il déclarer tous ses revenus » (requête qui envoie sur ma page sur la <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale">licence globale</a>)</li>
</ul>
<ul>
<li>« la biodiversite eureka »</li>
</ul>
<ul>
<li>« proverbe chinois avec ascenseur »</li>
</ul>
<ul>
<li>« sanctions pour erreur de caisse »</li>
</ul>
<ul>
<li>« robot récré a louer »</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&q=bien+manger+au+travail&btnG=Rechercher&meta=cr%3DcountryFR">bien manger au travail</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&q=pour+ou+contre+johnny&btnG=Recherche+Google&meta=cr%3DcountryFR">pour ou contre Johnny</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« calendrier 2006 moches »</li>
</ul>
<ul>
<li>« nombrilologie » depuis Google Images</li>
</ul>
<ul>
<li>« faire des meubles de cuisine »</li>
</ul>
<ul>
<li>« Sommes-nous encore trop cartésiens? »</li>
</ul>
<ul>
<li>« la différence entre un portable ordinaire et un portable de marque » (premier lien !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« evolution de la poussette »</li>
</ul>
<ul>
<li>« CAILLOUX BRIEN » (qui mène à ma page sur <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche">Mars la Blanche</a></em> !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« la télé zappe toute seule »</li>
</ul>
<ul>
<li>« résumé de lecture sur le livre:la patouille des enfants juif » (premier lien !??)</li>
</ul>
<ul>
<li>« tou les jeu du poisson rouje » (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/11/04/264-poisson-rouge">ce n’est pas n’importe quel poisson !</a>)</li>
</ul>
<ul>
<li>« gerer les déchets par microsoft Access » (pourquoi pas ?)</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&sa=X&oi=spell&resnum=0&ct=result&cd=1&q=restaurant+italien+à+côté+de+la+tour+eiffel+à+paris&spell=1">restaurant italien à côté de la tour eiffel à paris</a> » (premier lien !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« dress sous les bombes » (mouais, plutôt <a href="http://www.herodote.net/dossiers/evenement.php5?jour=19450214">Dresdes</a>... perdu, <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/20/172-kaputt-de-malaparte">Google oriente l’internaute vers un livre rédigé peu avant</a>).</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/12/197-les-requetes-google-les-plus-etonnantes-qui-menent-a-ce-blog#rev-pnote-176-1" id="pnote-176-1">1</a>] <em>Allez, au moins l’index, le pouce, et le petit doigt.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/12/197-les-requetes-google-les-plus-etonnantes-qui-menent-a-ce-blog#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/176Majuscules et capitalesurn:md5:ecb2d77dbaedfd4e8651a4006ec15c0c2007-01-18T22:11:00+00:002009-07-03T18:32:25+00:00ChristopheDes formes des motsconquête de l’inutiledéfense du françaishowtomèmemétainformationperfectionnismeprécisionsignifié <p>C’est du pinaillage, mais j’aime ce genre de détail typographique : les capitales et les majuscules ne sont pas la même chose. Pour résumer l’excellent <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitale_et_majuscule">article de Wikipédia</a>, disons juste que :</p>
<ul>
<li>les <strong>majuscules</strong> appartiennent à l’orthographe (début de phrase ou de nom propre en français) ;</li>
<li>les <strong>capitales</strong> sont une convention typographique, un choix d’affichage.</li>
</ul>
<p>Les capitales servent à représenter les majuscules, mais ce qui est en capitales n’est pas forcément en majuscule. Il existe aussi de petites capitales. « Écrire en majuscules » est donc un abus de langage qui n’empêche personne de dormir.</p>
<p>Au passage, je signale cette page du site de l’Académie Française sur des fautes de français courantes, des usages flottants... bref, une mine pour un pinailleur comme moi<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/18/111-majuscules-et-capitales#pnote-105-1" id="rev-pnote-105-1">1</a>]</sup> : <a href="http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html">http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html</a>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/18/111-majuscules-et-capitales#rev-pnote-105-1" id="pnote-105-1">1</a>] <em>Déformation professionnelle, mes ordinateurs </em>sont<em> pinailleurs au dernier degré.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/18/111-majuscules-et-capitales#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/105Le mauvais prénomurn:md5:a541eeaeeb21976c08a2c5b810442d3d2007-01-08T22:28:00+00:002009-07-03T19:06:43+00:00ChristopheDes formes des motsautoréférencecommunicationdommagedysfonctionnementincohérencemèmeprise de têtepsychologiesignifié<p>Échange de prénom inconscient...</p> <p>J’avais<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#pnote-248-1" id="rev-pnote-248-1">1</a>]</sup> un collègue prénommé Nicolas. Quand je m’adressais à lui, il fallait que je me surveille pour ne pas l’appeler « Olivier ».</p>
<p>Un autre de mes ex-collègues<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#pnote-248-2" id="rev-pnote-248-2">2</a>]</sup> se prénommait Florian, et je n’étais pas le seul à dire quelquefois « Sylvain ».</p>
<p>Certaines personnes ont-elle une tête à porter un prénom particulier ? Les liens auditifs (« Olivier » et « Nicolas » ont bien des consonnes en voyelles en commun) ou thématiques (« Sylvain » et « Florian » font tous les deux assez botaniques) ont-ils une influence ?</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#rev-pnote-248-1" id="pnote-248-1">1</a>] <em>Encore un qui a fait un petit tour en <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/31/187-les-joies-de-la-ssii-1-angoisse-existentielle">SSII</a> et n’a pas aimé.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#rev-pnote-248-2" id="pnote-248-2">2</a>] <em>Lui est resté plus longtemps.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/248Baratin commercial à signal nulurn:md5:38eae7caca3b92a035c4858e8f0966342006-12-17T20:13:00+00:002014-02-26T11:00:48+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismecommunicationdommagedéfense du françaisdéshumanisationemmerdeursexpertisefoutage de gueuleincohérenceintelligencemèmemétainformationpanurgismeparadoxeperspectivepollutionprise de têteprovocationprécisionpsychologiesabotageSAPsaturationsignifiésurréalismevaleurvirtueléconomieéconomie de l’attention<p>Des gens payés cher en tartinent des sites web et pourtant ça ne veut <em>rien</em> dire.</p> <p>Un de mes défauts récurrents consiste à chercher systématiquement un sens aux textes que je lis, et à accorder bien plus d’importance à ce sens qu’à la manière dont il est formulé. Les belles formules <em>marketing</em> me hérissent, mon mauvais esprit y recherche automatiquement le mot creux, l’allusion mensongère, la récupération, le mensonge par omission, le vocabulaire-qui-en-jette-mais-ne-veut-rien-dire.</p>
<p>(Au passage, cela explique en quoi j’ai adoré <em><a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a></em> de Sokal et Bricmont. Aride mais jouissif.)</p>
<h3>Signal obscur mais pur</h3>
<p>En informatique, mon domaine, règnent les termes abscons et les acronymes incompréhensibles. Cependant ces derniers sont des abréviations de termes techniques précis : la compréhension de TCP/IP, FTP, ou SQL ne nécessite que l’effort d’une recherche sur Google, et pas un doctorat en scolastique médiévale, en psychanalyse du lapsus ou en sémantique des sociétés secrètes. <br />L’informaticien passe au contraire l’essentiel de son temps à expliciter sa pensée pour amener ce fichu ordinateur à enfin faire exactement ce que veut l’utilisateur final, et à supplier ledit utilisateur d’expliciter clairement et totalement son besoin. Le flou est source de bug, la qualité se juge au rapport signal/bruit.</p>
<h3>Quand les marketeux s’en mêlent</h3>
<p>Cependant, même en informatique, sévit le n’importe-quoi <em>marketing</em>, masquant par de jolis mots, de clinquantes marques, ou de profonds sigles, une absence de concret.</p>
<p>Dans le grand public, ont sévi par exemple le <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39338700,00.htm?xtor=200">Viiv</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-1" id="rev-pnote-205-1">1</a>]</sup>, dont je n’ai jamais compris ce qu’il était concrètement, apparemment à juste titre, le <a href="http://www.fredcavazza.net/index.php?2005/08/24/808-web-20-une-premiere-definition">Web 2.0</a>, concept assez fumeux acquérant déjà un sens péjoratif voire <em>has been</em>, le matraquage de Microsoft sur chaque peaufinage subtil d’Office depuis dix ans<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-2" id="rev-pnote-205-2">2</a>]</sup>, les slogans de compagnies, notamment le récent et prétentieux “<em><a href="http://www.hp.com/personalagain/us/en/index.html" hreflang="en">The computer is personal again</a></em>” pour de bêtes PC, etc.</p>
<h3>Zéro</h3>
<p>Mais on peut descendre encore plus bas : le <strong>degré zéro</strong> du signifiant, le <strong>bruit</strong>, dégagé même de la connotation symbolique ou « qui en jette » d’une formule bien enlevée ou d’une marque bien choisie. La tautologie pure. C’est courant en informatique d’entreprise où la concurrence est rude et le critère « pognon » primordial (impossible de jouer sur l’humour, le <em>design</em> ou de décorer la publicité avec des nymphettes de synthèse en bikini<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-3" id="rev-pnote-205-3">3</a>]</sup>).</p>
<p>Le site d’un certain petit fournisseur de logiciels d’entreprise (logiciel fort utile par ailleurs bien qu’inutilement complexe) contient le texte suivant :</p>
<blockquote><p>« <em>(Nom du logiciel)</em> dynamise les pratiques de facturation en proposant une solution qui améliore la rentabilité et la qualité du service à la clientèle. »</p></blockquote>
<p>Connaissez-vous un logiciel destiné à détruire la rentabilité ou à dégrader un service à la clientèle ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-4" id="rev-pnote-205-4">4</a>]</sup> Que veut dire réellement « dynamiser » ?</p>
<p>Une pub d’un gros constructeur de baies de stockage énonce fièrement : “<em>When information comes together, everybody feels much better.</em>” <br />Un gros consommateur de silicium fait dans le lèche-botte : “<em>What drives smarter technology is actually smarter customers.</em>” <br />(Exemples tirés d’un magazine américain, je ne connais pas la version francophone.)</p>
<p>Autre exemple, un <em>très</em> gros éditeur de logiciels d’entreprise européen<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-5" id="rev-pnote-205-5">5</a>]</sup>, dont les supports informatifs me donnent l’impression de lire sans comprendre un traître mot, un peu comme prononcer une langue étrangère sans en avoir le vocabulaire :</p>
<blockquote><p>“<em>With ...’s composition platform, you can deploy enterprise service-oriented architecture to increase your flexibility with innovative business solutions, leverage existing investments to deliver competitive advantage quickly, and consolidate technologies to lower TCO.</em>”</p></blockquote>
<blockquote><p>“<em>... is enhancing its market-leading governance, risk, and compliance (GRC) portfolio, which is based on a holistic approach to managing GRC. Three new applications will help ... solutions deliver more simplicity and increase GRC process and cost efficiency, accountability, and control.</em>”</p></blockquote>
<p>On saluera la haute concentration de <em>buzzword</em> par ligne de texte. Ce genre de rengaine émaille site, plaquette, CDs promotionnels. La cible est le <em>manager</em>, pas le développeur ; je ne suis pas dans la cible. La traque d’informations techniques précises peut être longue sur le site (ergonomiquement mal foutu).</p>
<h3>Message subliminal</h3>
<p>En fait je suis mauvaise langue. Le véritable message est à deux niveaux.</p>
<p>Le premier est une formulation pour <em>managers</em> de « <em>ce truc qu’on veut vous vendre est bien, il va vous faciliter la vie et vous rapporter un max de thune</em> ». <br />Le deuxième est sous-entendu : « <em>Vous voyez, on parle le même langage creux qui en jette que vos chefs, même si c’est de l’informatique</em> », et : « <em>Nous n’avons aucune originalité, ce ne sont pas des zazous barbus qui dirigent ici </em>».</p>
<h3>Pour du service</h3>
<p>Les sites des SSII et autres sociétés de service diverses sont dans le même cas :</p>
<blockquote><p>«<em> (Nom de la société) vous invite à partager le dynamisme d’une entreprise dont les projets n’ont d’égal que les conquêtes. Parce que demain se décide aujourd’hui, décidez-vous pour ....</em> »</p></blockquote>
<blockquote><p>« <em>S’appuyant sur une forte expérience des fonctions de l’entreprise et des processus métiers, (nos consultants) proposent aux maîtrises d’ouvrage et aux maîtrises d’œuvre une démarche de conseil structurée afin de prendre rapidement les bonnes décisions pour atteindre leurs objectifs. </em>»</p></blockquote>
<p>Là aussi un monceau d’évidences qui n’apportent aucun message. Il faut concéder aux entreprises du milieu qu’il est difficile de se démarquer les unes des autres au sein d’un même créneau, et que l’originalité est toujours un risque.</p>
<p>Ce qui ne veut rien dire des gens sur le terrain, un site « institutionnel » n’est jamais fait par ceux qui font le boulot. Il faut juste ne pas se faire d’illusion sur le contenu informatif. Je ne connais pas de société de service qui ose écrire : « <em>Nous sommes une société de service comme il en existe tant d’autres, spécialisée dans tel domaine. Nous serions très heureux de vous facturer nos prestataires pour n’importe quel projet ; nous trouverons leurs CVs sur Monster dès que notre commercial vous aura contacté et les embaucheront dès signature du contrat.</em> »</p>
<h3>Information nulle</h3>
<p>Il y a cependant encore pire : la face « ressources humaines » du site institutionnel de sociétés de service, destiné à attirer les <del>meilleurs</del> plus naïfs pour qu’ils viennent travailler dans ladite société. Un exemple parmi d’autres :</p>
<blockquote><p>« <em>Notre société a toujours placé « l’humain » au centre de ses préoccupations. Nous pensons qu’une entreprise se définit avant tout par les membres qui la composent, la représentent et lui donnent toute sa dimension. (...) Gestion individualisée des carrières, entretien annuel permettant d’effectuer un bilan sur l’année écoulée, plans de formation adaptés aux besoins de chacun... tout est mis en œuvre afin que de nos consultants se sentent reconnus au sein de notre organisation. (...)<br />Afin de maintenir un lien social essentiel au bon fonctionnement de ..., nous avons élaboré une politique de communication que nous souhaitons la plus efficace possible : des newsletters sont régulièrement adressées aux collaborateurs (...), des réunions mensuelles permettent de réfléchir ensemble à des problématiques projets, des séminaires d’entreprise sont organisés annuellement ainsi que des dîners ou des sorties.<br />Rejoindre ... c’est intégrer une équipe où chaque individu a sa place. </em> »</p></blockquote>
<p>Cette rengaine figure dans le baratin de <strong>toutes</strong> les SSII que je connais, sur le site, la plaquette ou dans la présentation orale lors de l’entretien de recrutement. Les connaisseurs du milieu des services savent donc qu’il s’agit d’un mélange de minimalisme (des <em>newsletters</em> : idéal pour « créer du lien » ! entretiens annuels : qui n’est pas censé les faire ? n’est-ce pas un peu léger ?) et de pipeau d’autre part (la mentalité « facturation et marge avant tout » annihile vite toute bonne volonté d’un chef de former au-delà du strict nécessaire).</p>
<p>(<strong>Mise à jour du 18 décembre</strong>) Pour bien signifier que cela ne veut rien dire, j’ai entendu des gens qui y travaillent dire beaucoup de bien de la société de service en question (paie, formation, ambiance...). Comme quoi même en négatif on ne peut se fier au verbiage !</p>
<h3>Non-baratin anti-commercial à bruit nul</h3>
<p>L’excès inverse existe, c’est celui du site d’un logiciel de et pour <em>geek</em> sans aucun texte de présentation sommaire, dont la première page est une liste de nouvelles dont la plus récente a six mois, et annonçant le support de la libgkxthml 3.42. À la rigueur une F.A.Q. disserte de subtils problèmes de compilation selon la version de <a href="http://gcc.gnu.org/" hreflang="en">gcc</a> ou de l’inscription à une liste de diffusion des développeurs.</p>
<p>Dans ce cas le rapport signal/bruit est infini, mais le signal lui-même est ténu...</p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-1" id="pnote-205-1">1</a>] <em><strong>Mise à jour de juin 2009</strong> : vous vous en souvenez ? Pas moi !</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-2" id="pnote-205-2">2</a>] <em>Si je ne voulais pas être accusé d’être un anti-Microsoft primaire, j’ajouterais <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/08/13/159-les-retards-de-vista">Vista</a>, dont le contenu a semblé très flou jusque récemment, et se révèle finalement réellement creux.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-3" id="pnote-205-3">3</a>] <em>Courant dans les pubs pour cartes graphiques...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-4" id="pnote-205-4">4</a>] <em>En dégât collatéral, peut-être, mais en tout cas pas vendu </em>pour ça.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-5" id="pnote-205-5">5</a>] <em>Les habitués de ce blog savent de qui je veux parler.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/205Ubu et réservation aérienneurn:md5:a1abf6cac1c2fd8ecee7a161e1198ed42006-11-14T11:37:00+00:002023-12-27T11:04:23+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismeargentbon sensbugchaoscommunicationcomplexitécynismedommagedysfonctionnementdécadencedéshumanisationemmerdeursfoutage de gueulegaspillageincohérenceinformatiquelibertémicroéconomiemèmeoptimisationorganisationperspectivepessimismepouvoir d’acheterprise de têteprovocationsabotagetravailvaleuréconomie<p>Le calvaire aérien d’une collègue, typique des travers de notre époque.</p> <p>Je dis toujours que les compagnies aériennes constituent l’illustration parfaite de la différence entre <strong>sécurité</strong> et <strong>fiabilité</strong> : s’il est effectivement très peu risqué de prendre un avion (bien moins que sa voiture ou son vélo), les chances d’arriver en temps et en heure sans une contrariété quelconque évoluent plus près de 50 % que de 99,999 %. <br />Je vole peu, pourtant j’ai déjà ma part d’histoires de vols annulés, retardés, pour raisons techniques ou sociales, plus souvent pour des bouchons sur les pistes (typiquement à Orly le vendredi soir). <br /><a href="http://www.lgv-est.com/">Vivement le TGV</a> (et je dis ça peu après une grève de la SNCF). (<strong>Ajout de 2010</strong> : Le TGV on l’a et c’est super, mangez-en !)</p>
<h3>Les différents intervenants</h3>
<p>Une collègue vient de nous raconter son calvaire. <br />Elle utilise une compagnie très connue pour les vols intérieurs (appelons-là, disons, Air Gaule). Notre employeur commun nous <del>demande</del> ordonne de commander tous nos billets (ferroviaires, aériens…) par une agence de voyages assez connue qui fait aussi dans les services financiers ; appelons-la Antarctic Express.</p>
<p>Le passage par cette agence de voyages permet apparemment de gagner 20 € sur le prix du billet. Quand je dis « gagner », c’est l’agence qui encaisse 35 € de frais, au lieu de 15 € par Air Gaule.<br />En échange, nous disposons d’un joli site web qui stocke nombre d’informations confidentielles à notre sujet, et nous refuse des vols qui ne couvrent pas la « politique voyage ». (Ce sont des interdictions du genre : « non, tu ne traverseras pas la moitié de la France en avion, faudrait le faire en train et y passer quatre fois plus de temps au total et payer une nuit supplémentaire à Lutèce. » Bon, les <em>bigs chefs</em> valident systématiquement la dérogation aux critères sans doute pondus par un acheteur à la Défense qui ne doit pas aller souvent en clientèle hors d’Île-de-France. Bref.)</p>
<h3>Clouée au sol</h3>
<p>À notre époque, les billets sont tous électroniques, en fait juste un numéro quelque part pour qu’à l’enregistrement il soit possible de retrouver notre trace dans l’ordinateur au cas où le vol, le nom et le numéro de la pièce d’identité ne suffisent pas. L’inconvénient est qu’il n’existe plus aucune garantie <em>physique</em> au client que son billet est valable.</p>
<p>La collègue en question a donc été fort marrie quand, après une longue queue devant le guichet, l’humeur maussade comme on l’est à six heures du matin après s’être levé à quatre, la charmante hôtesse<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> ne l’a pas trouvée parmi les passagers recensés par le Grand Serveur Central : l’agence n’avait pas transmis la réservation. <br />Adrénaline, queue au guichet vente, re-queue devant l’enregistrement, obligation de se contenter des dernières places (ni hublot ni couloir) si même il y a encore de la place, retard éventuel, etc.</p>
<p>Ce genre d’incident est pénible la première fois ; mais bosser dans l’informatique enlève toute illusion sur la fiabilité absolue de tout ce qui est électronique, et rend philosophe.</p>
<p>La deuxième fois c’est encore plus pénible.</p>
<p>La troisième fois, on se demande si on ne va pas lâcher l’agence de voyages<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>.<br />Surtout quand, au moment de re-réserver le billet qui n’a jamais été transmis, on s’aperçoit que l’abonnement à Air Gaule a été bloqué pour un papier jamais arrivé, jamais transmis apparemment par l’agence de voyage. Air Gaule proteste de sa bonne foi en avertissant qu’ils ont averti l’agence de voyages… qui n’a jamais averti sa cliente.<br />Le paiement, lui, a bien été transmis.</p>
<p>(Au passage : cette même collègue s’est fait « ensacheter » deux dangereux bâtons de rouge à lèvre par les services de sécurité. Coup de chance, ils n’ont pas vu ses médicaments, elle n’avait pas l’ordonnance.)</p>
<p>La même collègue a rapporté le cas d’un autre utilsateur d’Antarctic Express, qui un jour manqua son vol départ pour une raison quelconque. Après s’être débrouillé seul pour prendre un autre vol (sur le même billet affaire donc décalable), et avoir fait ce qu’il avait à faire là où il allait, le malheureux a découvert à l’enregistrement la disparition de son voyage retour : informée de son absence au départ originel, l’agence avait annulé le retour.</p>
<p>Ces problèmes, paraît-il, n’existaient pas avec l’agence de voyage locale utilisée encore il y a quelques années. Ces gens-là n’avaient pourtant pas de centre d’appel continental avec des employés dressés comme des robots à lire leur script et à ne surtout pas prendre d’initiative, et qui changent à chaque contact. Comment diable pouvaient-ils être compétitifs ?</p>
<h3>Moralités</h3>
<p>Que le malheur des uns serve de leçon aux autres : ces exemples pointent un problème de plus en plus courant à notre époque. Ici on ajoute un <strong>intermédiaire qui est censé fournir les mêmes services que le fournisseur final</strong>. Il ne s’agit pas ici de cas où une agence de voyages vous mitonne un Dijon-Christchurch<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup> <em>via</em> quatorze correspondances et huit compagnies, en choisissant parmi sept mille trajets possibles (rôle de courtier en quelque sorte), mais du cas très courant dans le métier de vols sur des lignes du principal opérateur national.</p>
<p>Intermédiaire inutile également car Air Gaule, non content de faire voler ses clients, fournit service web, centre d’appel, etc. <em>a priori</em> moins dysfonctionnels que tout intermédiaire puisque la compagnie a la maîtrise des machines et l’accès direct aux données et logiciels. (Quoique avec la vogue actuelle de décentralisation et filialisation, ce serait à vérifier…)</p>
<p>Bref, un cas typique de notre époque où <strong>les couches s’amoncellent, et les problèmes de communication (inévitables, même à l’époque d’Internet) vont avec la complexité du flux</strong>.</p>
<p>Bizarrement, la facturation ne tombe jamais en panne. Elle est même la seule à faire du zèle.</p>
<p>Je ferais volontier le parallèle avec <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille">mes problèmes très techniques et très personnels de sabotage mutuel entre trois outils qui essaient tous les trois de faire la même chose</a>…</p>
<p>Pour finir, revenons à la justification de l’utilisation de l’agence de voyage : il paraît qu’en fonction du chiffre d’affaire généré avec elle, notre groupe encaisse une ristourne. Cette ristourne est invisible sur les avances de fonds que nous, petits consultants migrants, faisons<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup> (avances débitées après le remboursement des frais, à quelques jours près, si le secrétariat ne fait pas d’erreur et est alimenté en feuilles de frais suffisamment à temps). Elle est aussi invisible sur les billets à titre privé que nous serions tentés de commander <em>via</em> Antarctic Express. On pointe là un autre problème, celui de la <strong>séparation entre l’effort et le bénéfice</strong>. La conscience professionnelle et la volonté de réduire les coûts de son employeur ont leurs limites quand les contraintes s’accumulent et que les gains ne sont jamais, même symboliquement, partagés.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je brode, c’était peut-être un très moche </em>stewart<em>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>D’ailleurs elle a annoncé ne plus l’utiliser. Vue l’ambiance à l’agence, je ne pense pas qu’il y ait jamais de sanction pour cette violation des procédures.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Nouvelle-Zélande.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Oui, dans ma <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/31/187-les-joies-de-la-ssii-1-angoisse-existentielle">SSII</a> </em>(c’était en 2006, mon nouvel employeur paie lui-même l’avion. - Note de 2007)<em>, nous devons avancer </em>tous<em> les frais de déplacement sur nos deniers personnels, </em>via<em> la carte de crédit à débit différée fournie par l’entreprise et débitée sur notre compte personnel. Cela implique surtout d’assumer les risques qui vont avec toute transaction quelle qu’elle soit.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/240Glyphes, caractères, digrammes, Unicode...urn:md5:a6a10d47072ca28bb4dc7432e459fddd2006-10-11T21:46:00+00:002009-07-03T19:10:43+00:00ChristopheDes formes des motschiffresmèmeperfectionnismeprécisionsignifiéémerveillement <p><a href="http://david.latapie.name/blog/?q=caractère++glyphe">Excellent article d’Empyrée sur des concepts typographiques de base : la différence en caractère et glyphe, les ligatures, la casse... Encore un article que j’aurais aimé écrire et que je vais simplement lier avec plaisir.</a></p>
<p>(<strong>Mise à jour de 2009</strong> : Empyrée étant en reconstruction permanente, l’adresse n’est pas garantie...)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/11/250-glyphes-caracteres-digrammes-unicode#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/221Justification des majuscules accentuéesurn:md5:7af884f5d47e5eaa0f7a26baf5e9686b2006-07-25T20:19:00+00:002010-11-01T18:36:10+00:00ChristopheDes formes des motsbon senscommunicationconquête de l’inutiledysfonctionnementdéfense du françaisergonomiehowtoinformatiqueLinuxMacMacOSmèmepanurgismeperspectiveprécisionsignifiéWindowsémerveillement<p>Démonstration de la nécessité des accents sur les majuscules.</p> <p>Il est un domaine typographique où la tradition n’est pas fixe : les accents sur les majuscules (cédilles sur les Ç comprises).</p>
<p>Nombre de publications ne les mettent pas. Les limites de la mécanique des machines à écrire, puis celles de l’informatique, de DOS à Windows, enfin le conservatisme et la difficulté de les taper sur nos clavier, ont souvent eu raison d’elles.</p>
<h3>Pourquoi</h3>
<p>Le <a href="http://perso.wanadoo.fr/jm3/trucs/maj_accent.htm">site de Jacques Mauger</a> explique qu’il <em>faut</em> les mettre. Deux arguments sont évoqués :</p>
<ul>
<li>l’argument d’autorité, avec les recommandations de l’<a href="http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html#accentuation">Académie</a>, de l’Union Européenne, de l’Imprimerie Nationale, de Grevisse… ;</li>
<li>quelques exemples bien sentis, reproduits ci-dessous, où le sens de phrases en majuscules (par exemple des titres de journaux) devient ambigu, notamment à cause de nos participes passés en é ;</li>
</ul>
<ul>
<li>et pour ma part, je me demande simplement pourquoi on n’accentuerait pas les majuscules, quand elles existent sur les minuscules et qu’il est possible de les taper au clavier aisément (au moins sur les <a href="http://www.apple.fr/macosx/">systèmes</a> <a href="http://www.ubuntu-fr.org/">modernes</a>...).</li>
</ul>
<h3>Exemples définitifs</h3>
<p>Ce qui suit est emprunté au site de Jacques Mauger, et à <a href="http://blog.empyree.org/?1427-exemples-pertinents-de-lutilite-des-majuscules-accentuees">un billet d’Empyrée</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#pnote-78-1" id="rev-pnote-78-1">1</a>]</sup></p>
<blockquote><p><strong>« VILLEPIN CHAHUTE A L’ASSEMBLEE »</strong> : petit garnement !<br /><strong>« VILLEPIN CHAHUTÉ À L’ASSEMBLÉE »</strong> : il a souffert.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>« ENFANTS LEGITIMES »</strong> : nés dans le mariage.<br /><strong>« ENFANTS LÉGITIMÉS »</strong> : petits bâtards reconnus par leur pécheur de père.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>« UN PERE INDIGNE »</strong> : ses enfants sont à la DDASS.<br /><strong>« UN PÈRE INDIGNÉ »</strong> : il protège sa progéniture contre, disons, les excès de la télé-poubelle.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>« AUGMENTATION DES RETRAITES »</strong> : revendication catégorielle.<br /><strong>« AUGMENTATION DES RETRAITÉS »</strong> : invasion du troisième âge.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>« UN HOMME TUE »</strong> : assassin.<br /> <strong>« UN HOMME TUÉ »</strong> : victime.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>« CHIRAC DEBARQUE »</strong> : il arrive comme un cheveu sur la soupe<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#pnote-78-2" id="rev-pnote-78-2">2</a>]</sup>.<br /><strong>« CHIRAC DÉBARQUÉ »</strong> : les électeurs lui ont refusé un troisième mandat<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#pnote-78-3" id="rev-pnote-78-3">3</a>]</sup>.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>« CE GARCON EST GENE »</strong> : bonjour, Gene !<br /><strong>« CE GARÇON EST GÊNÉ »</strong> : bien embêté.<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#pnote-78-4" id="rev-pnote-78-4">4</a>]</sup></p></blockquote>
<p>La légende veut que le tristement célèbre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Petiot">docteur Petiot</a> ait joué sur le double sens de ceci :</p>
<blockquote><p><strong>« EX-INTERNE DE L’HOPITAL SAINT-ANNE »</strong> : médecin <br /><strong>« EX-INTERNÉ DE L’HÔPITAL SAINT-ANNE »</strong> : psychopathe</p></blockquote>
<p>Dans un email promotionnel<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#pnote-78-5" id="rev-pnote-78-5">5</a>]</sup> :</p>
<blockquote><p>« <strong>Prolongation exceptionnelle des offres CONGRES !</strong> » : promotion en poissonnerie. <br /> « <strong>Prolongation exceptionnelle des offres CONGRÈS !</strong> » : rassemblement de costumes-cravates.</p></blockquote>
<p>Une annonce de Minitel rose<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#pnote-78-6" id="rev-pnote-78-6">6</a>]</sup> :</p>
<blockquote><p><strong>« CHOUETTE NANA, 18 ANS, CHERCHE MEC, MEME AGE »</strong></p></blockquote>
<p>risque d’être interprétée par de vieux cochons ainsi :</p>
<blockquote><p><strong>« CHOUETTE NANA, 18 ANS, CHERCHE MEC, MÊME ÂGÉ »</strong></p></blockquote>
<h3>Comment</h3>
<p><em>(Ce qui suit reprend en partie mon <a href="https://www.coindeweb.net/monblog/index.php/2005/09/07/3-majuscules-accentuees">billet du 7 septembre 2005</a> ; le consulter pour les détails.)</em></p>
<h4>Windows XP</h4>
<p>Le <a href="http://perso.wanadoo.fr/jm3/trucs/maj_accent.htm">site lié ci-dessus</a> décrit plusieurs manières de forcer Windows XP à entrer ces majuscules, et fournit force liens utiles :</p>
<ul>
<li>on peut taper le code Unicode grâce à la célèbre et anti-conviviale combinaison <strong><code>Alt+code</code></strong> (par exemple <code>Alt-0201</code> pour <code>É</code>) - ça a le mérite d’exister et certains aiment muscler ainsi leur mémoire ;</li>
<li>les <strong>touches mortes</strong> fonctionnent souvent, notamment <code>`+A = À</code>, les lettres avec tréma ou accent circonflexe, mais je ne suis pas parvenu à obtenir toutes les majuscules ainsi (cédille, accent aigu…) ;</li>
<li>le panneau « Insertion de caractères spéciaux », à titre exceptionnel ;</li>
<li>un utilitaire, <a href="http://www.reseau.org/keymap/">KeyMap</a>, que je n’ai pas testé.</li>
</ul>
<h4>Linux et MacOSX</h4>
<p>La touche <strong><code>Caps Lock</code></strong> (celle au-dessus de <code>Shift</code>, souvent porteuse d’un voyant) a un rôle différent par rapport à Windows : au lieu de remplacer un <code>Shift</code> (majuscule) bloqué, elle indique bien le <strong>mode majuscule</strong>. Donc <code>CapsLock</code> puis <code>é</code> = <code>É</code>.</p>
<p>Ce mode majuscule est bien pratique pour taper du texte tout en majuscule, mais ceux qui sous Windows utilisaient <code>CapsLock</code> pour forcer les chiffres sur un portable doivent être désorientés.</p>
<p>Sous MacOS, une inconsistence fait que le Ç et le Ù ne s'obtiennent pas de la même manière, il faut plutôt un Alt-ç ou Alt-ù.</p>
<p>Sous Linux, la touche <code>Compose</code> (souvent une des touches au logo Windows) permet de taper par exemple <code>Compose+'+E</code> pour obtenir <code>É</code>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#rev-pnote-78-1" id="pnote-78-1">1</a>] <em>Je compte amender cette collection avec le temps ; j’adore ce genre de cas où un détail fait basculer le sens d’une phrase. Cela doit être mon côté d’adorateur du chaos, ou une déformation professionnelle d’informaticien rompu à la chasse aux bugs subtils nés d’un bit de travers.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#rev-pnote-78-2" id="pnote-78-2">2</a>] <em>Comme d’hab’.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#rev-pnote-78-3" id="pnote-78-3">3</a>] <em>J’aimerais en être sûr...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#rev-pnote-78-4" id="pnote-78-4">4</a>] <em>Exemple emprunté à <a href="http://paternoster.canalblog.com/archives/2007/04/05/4538956.html">paternoster</a>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#rev-pnote-78-5" id="pnote-78-5">5</a>] <em>Merci à Pierre Buard (mai 2009).</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#rev-pnote-78-6" id="pnote-78-6">6</a>] <em>Exemple piqué à l’excellent </em><a href="http://jacques-andre.fr/faqtypo/lessons.pdf">Petites leçons de typographie</a><em> de Jacques André.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/25/75-justification-des-majuscules-accentuees#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/78Pinaillages typographiques (5) : l’apostrophe courbeurn:md5:4ac834f2c779e3aeb0c7ef0d8201cdb42006-05-14T22:31:00+00:002014-02-26T10:42:03+00:00ChristopheDes formes des motscommunicationconquête de l’inutiledéfense du françaisergonomieinformatiqueLinuxMacMacOSmulticulturalismemèmeperfectionnismeponctuationprécisionWindows<p>Comment remplacer le triste apostrophe droit par une française et élegante apostrophe courbe.</p> <h3>Apostrophe</h3>
<p>Parlons de l’<strong>apostrophe</strong>. Là il sera encore plus compliqué de changer ses habitudes pour ne pas utiliser la déplorable version droite ( <strong>‘</strong> , touche <code>4</code>), et utiliser la version typographiquement correcte, qui est en fait un guillement anglais simple ( <strong>’</strong> ).</p>
<p>L’informatique actuelle ne nous aide pas beaucoup :</p>
<ul>
<li>sous Windows : <code>Alt+0146</code> (très pénible vue la fréquence de l’utilisation) ;</li>
<li>sur Mac : <code>Shift-Alt-4</code>, simplement (sans le Shift on récupère l’apostrophe anglaise fermante <strong>‘</strong> qui ne sert pas en français ; en anglais voir l’exemple de citations imbriquées dans <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux">un billet précédent</a> ) ;</li>
<li></li>
<li>code Unicode : <code>U2019</code> ;</li>
<li>code HTML : <code>&rsquo;</code>.</li>
</ul>
<p>Mais bien sûr la plupart des logiciels décents savent convertir l’apostrophe droite et apostrophe courbe - sauf par exemple les outils en ligne destinés aux bloggeurs comme le présent Dotclear… ou (horreur !!!) Openoffice Writer, le concurrent de Word ! (<strong>Mise à jour de 2010</strong> : Je ne sais pas dans la version installée par défaut, mais ça peut s’activer dans la correction automatique.)</p>
<p><em>À suivre…</em></p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/14/138-apostrophe-courbee#rev-pnote-118-1" id="pnote-118-1">1</a>] <em>Ajout du 16 septembre 2006.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/14/138-apostrophe-courbee#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/118Pinaillages typographiques (4) : justification et identité culturelleurn:md5:bf679ab2c15bd70050c5923874f2f10b2006-05-12T13:21:00+00:002014-02-26T10:39:18+00:00ChristopheDes formes des motscommunicationconquête de l’inutiledéfense du françaisergonomieimpérialismeinformatiquelanguesmulticulturalismemèmeperfectionnismeponctuationprécision<p>Ce qu’il ne faut pas faire, et pourquoi il faut faire.</p> <h3>Il ne faut pas…</h3>
<p>Dans un texte informatisé :</p>
<ul>
<li><strong>Ne pas utiliser les guillemets droits</strong>, si tentants sur la touche <code>3</code> de votre clavier (hors contexte informatique pur où les conventions typographiques sont de la science-fiction).<br />Et si vous cédez à cette tentation, <a href="http://marcautret.free.fr/sigma/pratik/typo/guilles/">Pauline Morface</a> conseille de les coller <strong>“</strong>comme ceci<strong>”</strong> afin qu’un logiciel comme Word ou Openoffice Writer sache corriger et déduire dans quel sens placer les guillemets français (ce qu’il ne peut pas deviner s’il y a des espaces).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Ne pas utiliser des pis-aller</strong> du genre de <code><< ceci >></code> ou <code>`` cela "</code>. Les systèmes actuels sont tous capables de respecter la typographie traditionnelle, profitons-en.</li>
</ul>
<ul>
<li>Ne pas s’étonner si les guillemets anglais ouvrants et fermants s’affichent de manière identique dans certaines polices de caractères ; cela arrive mais on a bien deux caractères différents.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Ne pas généraliser</strong> ce qui précède à toutes les variantes locales des langues concernées : français canadiens, suisses franco- ou germanophones… ont leurs variantes subtiles (voir les articles en références).</li>
</ul>
<h3>Pourquoi ?</h3>
<h4>Ça sert</h4>
<p>Il est si pratique d’utiliser les guillemets droits si accessibles… <br />Comme il serait si pratique d’abandonner la moitié dé raigles degra mèr ait deux laicer lait jeans écrire côme il leu désir.</p>
<p>Je parie que le dernier segment de la phrase ci-dessus a nécessité trois fois plus d’attention pour être lu que la première partie, même pour un réfractaire à l’orthographe officielle. Tout est affaire de lisibilité et de convention. On peut en changer (et pratiquer par exemple le « langage SMS », apprendre l’espagnol ou la langue des signes) mais l’adaptation est longue. Chaque groupe humain avec sa langue propre instaure de fait des conventions, dont le non-respect réduit la vitesse de compréhension. Les conventions typographiques en font partie. Ce n’est certes pas la partie la plus importante, je suis d’accord, mais c’est une partie d’un tout.</p>
<h4>Lisibilité</h4>
<p>Continuons sur la lisibilité. Dans ces exemples piqués à J.-D. Rondinet et O. Randier, cherchez le plus immédiatement compréhensible :</p>
<blockquote><p>« Attention ! »</p></blockquote>
<blockquote><p>«Attention!»</p></blockquote>
<blockquote><p>“Attention!”</p></blockquote>
<p>Notre cerveau fonctionne en reconnaissant les mots à leur forme plutôt qu’en déchiffrant lettre à lettre ; les espaces et les guillemets larges sont donc une belle invention. L’exemple suivant est encore pire :</p>
<blockquote><p>L‘“apostrophe dactylo” est à proscrire.</p></blockquote>
<blockquote><p>L’« apostrophe dactylo » est à proscrire.</p></blockquote>
<h4>Identité</h4>
<p>Ces détails typographiques font également partie de l’<strong>identité même d’une langue</strong>, et celle-ci est aussi une <strong>masse de petits détails</strong>. En français on dit « table » pour désigner un certain meuble, on ne décline pas les noms mais on conjugue assez bizarrement, on rajoute des cédilles à certains c, et on utilise des guillemets bien visibles. Il serait possible d’écrire <em>β</em> à la place de <em>ss</em> comme les Allemands, mais ça n’est pas la tradition.</p>
<p>Ces conventions changent suivant les pays pour de simples raisons d’<strong>inertie</strong> et de maintien de règles préexistantes, pour continuer à lire aisément les textes existants, mais aussi pour la lisibilité. Celles sur les guillemets français, l’espace avant les ponctuations doubles… sont liées en partie à la présence fréquente d’apostrophes chez nous. Notre longueur moyenne de mots est aussi intermédiaire entre l’anglais et l’allemand, je ne sais en quoi cela joue sur l’existence d’espaces insécables.</p>
<p>Enfin, ce genre de petit détail fait le <strong>charme</strong> et l’identité d’une civilisation - et accessoirement permet de repérer les gens instruits et consciencieux :-)</p>
<p>On rejoint la bataille pour l’orthographe. Si certains allègements sont possibles, tailler dans la logique de la langue et ce qui en fait une partie du charme est dangereux - y compris et surtout quand on cherche là à adapter la langue à des contraintes techniques, qui soit ont déjà disparu, soit le pourraient avec un minimum d’effort. Mais le plus grand danger est encore la simple ignorance.</p>
<p>Soyons optimiste : les traitements de texte notamment ont inculqué (consciemment ou pas) plus de notions de typographie au commun des mortels que bien des cours du genre de celui que vous lisez.</p>
<p><em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/14/138-apostrophe-courbee">À suivre…</a></em></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/12/136-justification-et-identite-culturelle#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/127Pinaillages typographiques (3) : guillemets anglais et d’autres lieuxurn:md5:3feb792332a26c97a333e4acf01b06572006-05-06T19:58:00+00:002014-02-26T10:39:47+00:00ChristopheDes formes des motscommunicationconquête de l’inutiledéfense du françaisergonomieEuropeinformatiquelanguesLinuxMacMacOSMicrosoftmulticulturalismemèmeperfectionnismeponctuationprécisionWindows<p>“Young man, study history!” »So ist das Leben.«</p> <p>Le billet précédent traitait du français, mais on utilise couramment d’autres langues de nos jours :</p>
<h4>Pour l’anglais, l’américain et le <em>globish</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#pnote-116-1" id="rev-pnote-116-1">1</a>]</sup></h4>
<p>Lors d’une citation en anglais, on utilisera les guillemets <em>anglais</em>. Et ceux-ci ne sont pas droits comme le triste <strong>“</strong>, mais s’ouvrent et se ferment eux aussi. Les anglo-saxons ne sachant pas aérer leur prose, il n’y a pas d’espace entre les guillemets et les mots entourés (comme il n’y en pas non plus pour eux avant les <strong>;</strong> ou les <strong>:</strong>).</p>
<p>Ne cherchez pas sur votre clavier, il y a des combinaisons de touches à connaître :</p>
<ul>
<li>sous Windows : utiliser <code>Alt-0147</code> et <code>Alt-0148</code> pour obtenir respectivement <strong>“</strong> et <strong>”</strong> ;</li>
<li>sur Mac : <code>Alt-7</code> respectivement <code>Alt-Shift-7</code> ;</li>
<li>sous Linux : <code>Compose-<-"</code> et <code>Compose->-"</code>, ou parfois les raccourcis <code>AltGr-v</code> et <code>AlGr-b</code>.</li>
</ul>
<h4>Exemple bilingue</h4>
<blockquote><p>“Young man, study history! In history lies all the secrets of the state craft.”<br />
<br />
« Jeune homme, étudiez l’histoire ! C’est dans l’histoire que résident tous les secrets de l’art de gouverner. »<br />
<br />
(Version modifiée d’une citation de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Winston_Churchill">Winston Churchill</a> du 29 mai 1953, cité dans <em>Winston Churchill</em> (de J. C. Humes), <em>Author’s Acknowledgments</em>.)</p></blockquote>
<h3>En allemand (et slovaque et tchèque)</h3>
<ul>
<li>Soit on inverse les guillements par rapport au français : <strong>»</strong> comme guillemet ouvrant et <strong>«</strong> comme guillemet fermant ;</li>
<li>soit on utilise <strong>„</strong> (guillemets virgules inférieurs) comme guillemet ouvrant et <strong>“</strong> (guillemet anglais ouvrant) comme guillemet fermant. <br />Et pour obtenir des <strong>„</strong>, il faut :
<ul>
<li>sur Mac, taper <code>Shift-Alt-2</code> ;</li>
<li>sous Windows, <code>Alt-0132</code> ;</li>
<li>sous Linux : sur ma Ubuntu 7.04 « Feisty », il faut taper <code>Compose->-'</code><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#pnote-116-2" id="rev-pnote-116-2">2</a>]</sup> ; sur une 9.04 « Jaunty », à <code>Compose-"-,</code><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#pnote-116-3" id="rev-pnote-116-3">3</a>]</sup> <br /><br />Auparavant : pas toujours de combinaison de touche standard ; <a href="http://user.cs.tu-berlin.de/~kunegis/hacking/compose/" hreflang="en">Suse Linux</a> utiliserait <code>Compose-,-"</code>. Ubuntu aussi, avec aussi <code>Compose->-"</code>. Sur ma Debian Sarge, j’ai dû modifier le comportement de Compose (ce qui consiste à modifier le fichier <code>/usr/X11R6/lib/X11/locale/iso8859-15/Compose</code> (ou <code>/usr/X11R6/lib/X11/locale/en_US.UTF-8/Compose</code> pour une configuration en UTF-8, ou plutôt <code>/usr/share/X11/locale/en_US.UTF-8/Compose</code> sur de l’Ubuntu 8.04<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#pnote-116-4" id="rev-pnote-116-4">4</a>]</sup>) en y rajoutant les lignes suivantes et en supprimant une préexistante :<br /> <code># Double virgule</code><br /><code><Multi_key> <comma> <comma> : "," U201E</code> <br /> <code><Multi_key> <comma> <quotedbl> : "," U201E</code> <br /> <code><Multi_key> <quotedbl> <comma> : "," U201E</code> <br /> <code># Apostrophe courbe</code><br /><code><Multi_key> <apostrophe> <apostrophe> : "'" U2019</code> <br /> <code><Multi_key> <space> <apostrophe> : "'" U2019</code> <br /> <code># Ligne supprimée</code> <br /> <code># <Multi_key> <apostrophe> <apostrophe> : "'" apostrophe</code> <br /> J’obtiens ainsi l’apostrophe courbe par <code>Compose-'-'</code> ou <code>Compose-Espace-'</code>, et la double virgule allemande par <code>Compose-,-"</code>) ;</li>
<li>code Unicode : <code>U2019</code> ;</li>
<li>code HTML : <code>&rsquo;</code>.</li>
</ul></li>
</ul>
<p>Les espaces suivent la même logique qu’en anglo-saxon.</p>
<h4>Exemple :</h4>
<blockquote><p>„Das ist ein Beispiel.”</p>
<p>
»Das ist auch ein Beispiel.«</p></blockquote>
<h3>En polonais, hongrois, suédois, finnois, danois, norvégien</h3>
<p>On utilise exclusivement les guillemets anglais <em>fermants</em>, comme ici en polonais :</p>
<blockquote><p>”Nie lubię wymiany poglądów. Zawsze na tym tracę.”<br />(« Je n’aime pas les échanges d’idées - je suis toujours perdant ! »)<br /><br />Antoni Słonimski</p></blockquote>
<h3>Exemple de guillemets anglais en français</h3>
<p>Il y a tout de même un cas en français où les guillemets anglais sont utilisés en français : lorsque dans une citation ou un dialogue on retrouve une citation :</p>
<blockquote><p>« Il me l’a dit clairement : “Il ne faut pas utiliser les guillemets anglais sauf pour une citation incluse dans une autre.” J’ai tendance à être d’accord. »</p></blockquote>
<p>(Les puristes à un niveau que je ne vais quand même pas atteindre pencheraient plutôt pour les guillemets simples, ou chevrons ouvrant/fermant (<strong>‹ ›</strong> , codes Unicode <code>U2039</code> et <code>203A</code>), mais ce n’est pas utilisé.)</p>
<p>En anglais on utilise les guillemets anglais <em>simples</em> :</p>
<blockquote><p>“That’s a ‘quote’” (ou à l’inverse : ‘that’s a “quote”’).</p></blockquote>
<p>En allemand on suit le même principe ; la double-virgule est remplacée par un guillemet-virgule identique à une virgule :</p>
<blockquote><p>„Es gibt einen Subtext zu ,sei nicht böse’ und der lautet ,set nicht illegal’.”<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#pnote-116-5" id="rev-pnote-116-5">5</a>]</sup></p></blockquote>
<p><em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/12/136-justification-et-identite-culturelle">À suivre…</a></em></p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#rev-pnote-116-1" id="pnote-116-1">1</a>] <em>Sabir international à base d’anglais appauvri massacré par un peu tout le monde.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#rev-pnote-116-2" id="pnote-116-2">2</a>] <em>Ajout du 30 juin 2007.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#rev-pnote-116-3" id="pnote-116-3">3</a>] <em>Ajout de juillet 2009.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#rev-pnote-116-4" id="pnote-116-4">4</a>] <em>Mise à jour du 7 juin 2008.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#rev-pnote-116-5" id="pnote-116-5">5</a>] <em>Justification par <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Vint_Cerf" hreflang="en">Vint Cerf</a> de la censure opérée par Google en Chine ; <a href="http://www.heise.de/ct/06/10/006/" hreflang="de">traduction allemande issue du dossier de C’t (2006/10) sur la pieuvre Google</a> (<a href="http://www.heise.de/ct/06/10/162/" hreflang="en">version anglaise en ligne ici</a>).</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/06/135-guillemets-anglais-et-d-autres-lieux#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/116Pinaillages typographiques (1) : les guillemets françaisurn:md5:aba2b6f8bb02badb710d2535bd1099b32006-04-20T20:35:00+00:002014-02-26T10:46:51+00:00ChristopheDes formes des motscommunicationconquête de l’inutiledéfense du françaisergonomieimpérialismeinformatiquelanguesLinuxMacMacOSMicrosoftmulticulturalismemèmeperfectionnismeponctuationprécisionWindowsÉtats-Unis<p>« Je vous le dis tout net : “Il ne faut pas utiliser les guillemets anglais, sauf pour une citation incluse dans une autre.” Et que ce soit clair. »</p> <p>Comme souvent en informatique, un standard plus ou moins bancal est apparu il y a bien longtemps, compromis de contraintes économiques et de besoins d’un marché précis (l’américain, bien sûr). Puis, habitude, comptabilité ascendante, inertie et manque de perfectionnisme aidants, ce standard a tenu à peu près inchangé jusqu’à nos jours.</p>
<p>C’est pour cela que nos claviers actuels ne comportent pas de guillemets français (<strong>«</strong> par exemple ceux qui encadrent ceci <strong>»</strong>), mais uniquement des guillemets qu’on croit <strong>“</strong>anglais<strong>”</strong> alors qu’en fait ils ne sont que droits (").</p>
<h4>Guillemets français bien de chez nous</h4>
<p>Les guillemets français ne sont pas apparents sur un clavier français standard, et leur obtention dépend du système d’exploitation :</p>
<ul>
<li>sous Windows il faut connaître les codes magiques, ce sont <code>Alt-0171</code> et <code>Alt-0187</code> pour respectivement <strong>«</strong> et <strong>»</strong> ;</li>
<li>sur Mac c’est plus convivial : <code>Alt-7</code> respectivement <code>Alt-Shift-7</code><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/04/20/127-guillemets-francais#pnote-115-1" id="rev-pnote-115-1">1</a>]</sup> ;</li>
<li>Linux offre une possibilité plus mnémotechnique par la touche <code>Compose</code> (souvent la touche Windows droite sur un PC) : taper <code>Compose-<-<</code> ou <code>Compose->-></code>. <br />Les combinaisons de touche <code>AltrGr-w</code> (ou <code>AltGr-z</code> suivant la distribution) et <code>AltGr-x</code> existent aussi, ce qui est quand même plus rapide à taper.</li>
<li>Mais plus souvent, dans les applications où la typographie a un minimum d’importance (notamment Word), des guillemets droits seront spontanément transformés en guillemets français ou anglais selon la langue du document ! Et c’est une excellente chose. <br />(Bizarre époque que la nôtre, où un logiciel phare d’un archétype de l’impérialisme techno-culturel anglo-saxon contribue à la préservation des particularismes culturels locaux...)</li>
</ul>
<h4>Utilisation</h4>
<p>Principalement dans les citations ou les mots au figuré. <br />Par contre, les titres et les mots étrangers doivent plutôt être en italique si on a le choix (et en cas d’impossibilité technique, on trouvera souvent un italique remplacé par un souligné ou encadré d’<em>underscores</em>).</p>
<blockquote><p>Jean rencontra Pierre :
<br />« Que lis-tu ? demanda-t-il.
<br />- Un article du <em>Monde informatique</em> sur le <em>benchmarking</em> dans les <em>datawarehouses</em>. »
<br />Jean repartit.</p></blockquote>
<p><em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/01/134-espaces-insecables">À suivre...</a></em></p>
<p><strong>Références sur la toile</strong> :</p>
<ul>
<li><em>Orthotypographie : les guillemets</em> de J.-D. Rondinet et O. Randier:<br /><a href="http://listetypo.free.fr/ortho/guillemets.html">http://listetypo.free.fr/ortho/guillemets.html</a></li>
<li>Articles Wikipédia :<br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillemet">Guillemets : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillemet</a><br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Caract%C3%A8res_sp%C3%A9ciaux_probl%C3%A9matiques#Guillemets_.C2.AB_et_.C2.BB">Caractères spéciaux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Caract%C3%A8res_sp%C3%A9ciaux_probl%C3%A9matiques#Guillemets_.C2.AB_et_.C2.BB</a></li>
<li>L’excellent <em>Œuvrez les guillemets</em> de Pauline Morfouace :<br /><a href="http://marcautret.free.fr/sigma/pratik/typo/guilles/">http://marcautret.free.fr/sigma/pratik/typo/guilles/</a></li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/04/20/127-guillemets-francais#rev-pnote-115-1" id="pnote-115-1">1</a>] <em><strong>NB</strong> : La touche </em><code>Alt</code><em> et la touche </em><code>Option</code><em> (la « casserole »), c’est pareil.</em> </p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/04/20/127-guillemets-francais#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/115Je suis un INTJ.urn:md5:7de90d093d5dc437bd4bb253dd1e13522006-03-30T22:29:00+00:002010-10-28T18:05:20+00:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoblogfichagehiérarchieintelligencemèmeouverture d’espritperspectivepsychologiethéorie<p>Le test de Myers-Briggs est en ligne, et je l’ai passé. Résultat sans surprise.</p> <p>C’est l’excellent <a href="http://blog.empyree.org/?2118-psychologie-la-theorie-des-types-de-myers-briggs-mbti">blog d’Empyrée</a> qui m’en a rappelé l’existence : le test de personnalité de Myers-Briggs est disponible dans des versions allégées en ligne (par exemple <a href="http://www.humanmetrics.com/#Jtype" hreflang="en">sur humanmetrics.com</a>).</p>
<p>J’avais déjà testé il y a un paquet d’années, en ligne déjà, et la première bonne nouvelle est que ma personnalité n’a pas changé depuis : je suis un <strong>INTJ</strong>.</p>
<p>C’est-à-dire <strong>Introverti</strong> (pas une nouvelle), <strong>iNtuitif</strong> (<em>ie</em> je traite l’information inconsciemment et en globalité, surtout pas dans le détail par les cinq sens), <strong>cérébral</strong> (<em>Thinking</em> , en gros plus Spock que le subjectif complet - quoique le test ne donne pas de dominante très tranchée là-dessus), <strong>Juge</strong> (planificateur conservateur plutôt que bordélique - je ne crois pas que ma femme serait d’accord).<br />Les traits dominants sont surtout NT et J.</p>
<p>Bref, le type même de l’informaticien, du scientifique ou du juriste. Ou du <em>Mastermind</em> (fanatique d’expertise <del>un peu bûté</del> <del>têtu</del> <del>obstiné</del> persévérant, qui aime bien tout maîtriser et étaler sa culture ; perfectionniste pragmatique ; porte peu d’intérêt aux sentiments ou à la hiérarchie ; inapte au <em>management</em> s’il ne s’y forme pas consciemment).</p>
<p>On serait 2% sur Terre comme ça. Dont <a href="http://eric.cabrol.free.fr/dotclear/index.php/2006/03/30/141-typologie-de-myers-briggs">Éric Cabrol</a> qui décortique encore plus notre personnalité commune.</p>
<p>Ce n’est qu’un petit test en ligne, à partir d’une théorie, forcément réductrice, qui a ses détracteurs, et ça ne vaut pas forcément plus. <br />Lire le <a href="http://blog.empyree.org/?2118-psychologie-la-theorie-des-types-de-myers-briggs-mbti">blog d’Empyrée</a> et ses liens (en particulier le pavé qu’est l’article de Wikipédia) pour plus de détails.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/30/129-je-sais-un-intj#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/121Candidatures au prix Darwinurn:md5:0ee4f86297d7b1ddac06a93005bed3772006-02-25T16:35:00+00:002010-10-26T10:53:56+00:00ChristopheHumourautodestructionbon senscoup bascynismedommagedémographiehumourmèmepérimésurréalismeévolution<p>La sélection naturelle en action.</p> <p>Les <a href="http://www.darwinawards.com/" hreflang="en">Prix Darwin</a> sont décernés à des personnes victimes de la sélection naturelle par leur propre faute, c’est-à-dire qu’indirectement ils ont contribué à l’amélioration du patrimoine génétique humain en se retirant du pool génétique avant la reproduction<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/02/25/109-candidatures-au-prix-darwin#pnote-104-1" id="rev-pnote-104-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>Le <a href="http://www.caranta.com/index.php/2006/02/23">blog d’Arthur</a> mentionne ces quelques images (<strong>Mise à jour de 2009</strong> : Le lien est mort...) sur des candidats, cette fois chanceux, au prix Darwin. Mon cœur d’ancien <a href="http://www.ensic.inpl-nancy.fr/">ingénieur en génie chimique</a> formé à la sécurité paranoïaque, mon instinct d’informaticien prêt à toutes les traîtrises de la part d'une machine, et mon passé de <a href="https://www.coindeweb.net/murphy/">sectateur de Murphy</a> conscient de l’inéluctabilité des catastrophes, me mènent à penser que les personnes sur ces images sont protégées par un Dieu quelconque<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/02/25/109-candidatures-au-prix-darwin#pnote-104-2" id="rev-pnote-104-2">2</a>]</sup>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/02/25/109-candidatures-au-prix-darwin#rev-pnote-104-1" id="pnote-104-1">1</a>] <em>Oui, il y a encore beaucoup de travail avant que le QI moyen de cette planète augmente si j’en juge aux massacres récurrents dans le journal télévisé. Et d’ailleurs intelligence ne veut pas forcément dire sociabilité et générosité. Bref.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/02/25/109-candidatures-au-prix-darwin#rev-pnote-104-2" id="pnote-104-2">2</a>] <em>Ce qui suppose qu’il en existe un, et pas trop cruel. N’entrons pas dans ce débat mais ces images sont un argument.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/02/25/109-candidatures-au-prix-darwin#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/104Google set et Nébuloscopeurn:md5:dab91416b085100467ec011b4f5cbdab2006-01-19T14:33:00+00:002010-10-26T08:15:40+00:00ChristopheInformatique militante et technologieanalogieauto-organisationcommunicationcomplexitéexaptationhumourmèmemémoiremétainformationréseau<p>Complétion automatique de listes et associations de concept via la base des moteurs de recherche.</p> <p><strong><a href="http://labs.google.com/sets" hreflang="en">Google sets</a></strong> est un jouet merveilleux. Il utilise la base de Google pour trouver les éléments suivants d’une liste. Il fonctionne plutôt avec le <strong>web américain</strong>, je choisis donc mes exemples en conséquence.</p>
<ul>
<li>Entrons quelques <strong>présidents américains</strong> : <code>Washington, Lincoln, Reagan, Kennedy</code>. Google Sets devine aussitôt : <code>Jefferson, Jackson, Wilson, Eisenhower, Roosevelt</code> (sous sa forme <code>FDR</code> !). <br />Mais encore ? Avec l’option « Grow set », la liste s’allonge : <code>Monroe, Nixon, Truman, Ford, Carter, Franklin</code> (qui n’a jamais été président !), <code>Idaho</code> (un État !), quelques noms de hauts lieux de l’histoire américaine, et... <code>Hitler</code> !</li>
</ul>
<ul>
<li>Tentons avec des <strong>noms de pays</strong> : <code>France, Spain, Germany, Greece</code>... et Google complète : nombre de pays de l’Union Européenne et... <code>Canada, Australia</code> ! Étrange notion de la géographie - mais Internet ne se calque pas sur les longitudes et latitudes.<br />Essayons avec un autre continent : <code>South Africa, Swaziland, Nigeria, Togo</code>... et Google répond : <code>Zambia, Tanzania, Uganda</code>. Pas de Chine ou d’Australie, les États africains sont plus « connectés » entre eux que ceux de l’UE...</li>
</ul>
<ul>
<li>Cela marche-t-il avec les <strong>personnages historiques</strong>, par exemple ceux de la Seconde Guerre Mondiale ? <code>Roosevelt, Churchill, de Gaulle, Stalin</code>... est complété par <code>Eisenhower, Mussolini, Hitler</code> (jusque là tout va bien) puis <code>Castro, Khomeini, Einstein</code> !!!</li>
</ul>
<ul>
<li>Laissons ensuite l’informaticien parler : <code>Windows</code> seul entraîne... <code>Linux, Solaris, unix, Macintosh</code>, nombre d’autres systèmes d’exploitation et... <code>Doors, Kitchen, Bathroom</code> ! Implacable !</li>
</ul>
<p>Bref, un beau remplaçant d’un dictionnaire analogique, mais les résultats sont à prendre avec des pincettes.</p>
<hr />
<p>Le <strong><a href="http://aixtal-test.blogspot.com/2006/01/outil-le-nbuloscope.html">Nébuloscope</a></strong> est un peu différent. Il n’affiche pas seulement une liste, mais cherche à évoquer des <strong>concepts liés</strong>. C’est à première vue voisin mais l’exemple suivant est frappant :</p>
<ul>
<li>si on donne juste <code>Google</code> comme départ à Google Sets, il trouvera la liste de tous ses concurrents (<code>Lycos, Infoseek</code>...), tandis que le Nébuloscope trouvera <code>référencement, moteur, gratuite, France</code>... en donnant à chaque mot une taille différente selon son importance.</li>
</ul>
<ul>
<li>La base de donnée là tient compte uniquement de l’internet français (via <a href="http://www.yahoo.fr">Yahoo</a> et <a href="http://www.dir.com/">Dir.com</a>), donc je me peux me jeter dans l’<a href="http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/Internet/fiches/8368406.html">ego-surfing</a>. <br />Mon nom de famille est <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&q=courtois">courant</a>, ce qui explique que si je tape mes nom et prénom, une flopée d’autres prénoms apparaissent ; mais timidement se glissent aussi des concepts liés à ma <a href="https://www.coindeweb.net/">personnalité en ligne</a> : <code><a href="https://www.coindeweb.net/murphy/">Murphy, lois</a>, <a href="https://www.coindeweb.net/humour/">humour</a>, <a href="https://www.coindeweb.net/lectures/">livres</a></code>.</li>
</ul>
<ul>
<li>Si on teste avec un mien ex-condisciple au nom plus confidentiel, <a href="http://www.up.univ-mrs.fr/cgi-veronis/nebuloscope?req=st%C3%A9phane+madrau&taille=gros">le résultat est bluffant</a> : mots-clés liés à un <a href="http://www.apple.fr">fabricant informatique bien connu</a>, et à son <a href="http://www.madrau.com/html/SRX/About.html">Œuvre, un bien utile shareware</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/19/56-google-set-et-nebuloscope#pnote-61-1" id="rev-pnote-61-1">1</a>]</sup>.</li>
</ul>
<ul>
<li>En <a href="http://aixtal.blogspot.com/2006/01/web-surfez-sur-les-nuages.html">exemple sur le site</a>, les mots associés à Noël (effroyablement mercantile) ou à l’Aïd, ou encore <a href="http://www.iznogoud-lefilm.com/">Sarkozy</a> ou les éléphants socialistes. La discussion sur le site est d’ailleurs très intéressante, vous pouvez y filer directement <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/19/56-google-set-et-nebuloscope#pnote-61-2" id="rev-pnote-61-2">2</a>]</sup> - Fin de ce billet par manque probable de lecteurs.</li>
</ul>
<p><strong>PS</strong> : Le <a href="http://aixtal.blogspot.com/2005/12/outil-le-chronologue.html">Chronologue</a> est très utile aussi, et permet de se mittoner son propre <a href="http://www.google.com/press/zeitgeist2005.html" hreflang="en">Zeitgeist</a> personnel.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/19/56-google-set-et-nebuloscope#rev-pnote-61-1" id="pnote-61-1">1</a>] <em>Nous reparlerons de ma comm’ plus tard, Stéph.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/19/56-google-set-et-nebuloscope#rev-pnote-61-2" id="pnote-61-2">2</a>] <em>Et tout le blog semble passionnant d’ailleurs, hop ! une entrée de plus dans mon blogroll !</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/19/56-google-set-et-nebuloscope#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/61Mon damoiseauurn:md5:653c04decbcacc321c0d37cfc10135da2006-01-10T13:06:00+00:002013-02-06T20:59:44+00:00ChristopheDes formes des motsadministrationAllemagneconquête de l’inutilediscriminationdécadencedéfense du françaisenfantsincohérencelanguesMoyen Âgemèmeperspectiveprécisionévolution<p>Pourquoi cette discrimination dans les prénoms ?</p> <p>On parle beaucoup de lutte contre les discriminations. Une très courante est qu’on appelle les femmes mariées « Madame » et les célibataires « Mademoiselle ». À l’inverse, « Monsieur », marié, sera toujours « Monsieur ». Pour quelle raison ? Une femme non mariée est-elle incomplète ? Un homme toujours disponible ?</p>
<p>Quel serait l’équivalent masculin de « Mademoiselle » ? « Mondamoiseau » serait logique et une restauration de la grandeur du bon vieux français d’autrefois. Mais je ne le « sens pas » ; il y a comme une ironie sous-jacente. Une autre idée ?</p>
<p>À l’inverse, en Allemagne, le « Fraülein » aurait disparu. Là c’est l’égalité par appauvrissement de la langue.</p>
<p>Constatons également que la paperasse administrative n’est pas au goût du jour : il est actuellement possible pour un couple de choisir le nom de la dame comme nom de famille commun, mais en pratique aucun papier ne m’a demandé mon « nom de jeune homme ».</p>
<p>Les Espagnols ont peut-être raison, dans le sens où Madame peut ne jamais prendre le nom de son mari — ce qui ne simplifie pas certaines relations, mais a des avantages à une époque où l’on peut enchaîner plusieurs mariages dans sa vie (le cas le plus tordu étant la divorcée qui garde le nom de l’ex-mari pour des raisons professionnelles — mais je digresse).</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/10/63-mon-damoiseau#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/69« Mars la Blanche » de Brian Aldissurn:md5:8b3316b641dfabaa1995ee9fc5f10e7f2005-12-09T14:53:00+00:002010-07-04T06:32:30+00:00ChristopheMarsauto-organisationcivilisationcolonisationconquête de l’inutileconquête spatialedommageenseignementexaptationextraterrestreshard sciencelivres lusMarsmythemèmeoptimismeorganisationouverture d’espritperspectivepolitiqueprise de têtepsychologierésolutionssciencescience-fictionsolidaritéspéculationtempsténacitéutopieémerveillement<p>Une société qui vise la perfection, isolée sur sa planète. Un essai plus qu’un nouveau roman sur la conquête de Mars.</p> <h3>Mars la Blanche<br /></h3>
<p>de <a href="http://perso.wanadoo.fr/listes.sf/aldiss/bio.htm">Brian Aldiss</a><br />
avec <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Roger_Penrose" hreflang="en">Roger Penrose</a></p>
<p>Une « Mars blanche » est une Mars laissée à elle-même, non colonisée par l’homme, non polluée, juste parcourue par quelques scientifiques ; c’est le statut actuel de l’Antarctique. C’est un des thèmes sous-jacents de l’histoire, mais pas le principal.</p>
<h4>Utopie</h4>
<p>Le sous-titre évoque une « <strong>utopie martienne</strong> », et c’est sa construction qui est la base de l’histoire. Quelques milliers de personnes sont bloquées sur Mars suite à l’effondrement de la multinationale chargée de la colonisation, et survivent (relativement confortablement) en tentant de créer une société plus parfaite.</p>
<p>Les problèmes matériels de cette micro-société isolée (approvisionnement...) sont apparemment délibérément mis de côté, à peine évoqués. Plus intéressante est la manière dont leur civilisation s’organise.</p>
<p>On parle ouvertement d’utopie, donc je me demande si les points suivants, qui ont sabordé la crédibilité de l’histoire pour moi, sont délibérés : le « chef » de la colonie, qui lance les idées liées à l’utopie, n’est guère contesté ; les débats (pendant des pages, ce qui n’est pas un mal) sont assez dirigés ; les opposants sont souvent caricaturaux (et passent très vite à la violence) ; les diagnostics sur les raisons des problèmes de la Terre rappellent furieusement notre époque (et pas 2060) ; certaines des solutions sont des bonnes intentions et rappellent parfois les « yaka/fokon » de gamins de 15 ans naïfs ; la manière dont les problèmes de la société sont corrigés est assez floue (à part améliorer l’éducation des enfants (vaste débat...), et la disparition de l’argent).</p>
<p>Évidemment, tout est beaucoup plus facile dans une <strong>société de fait communiste, égalitaire</strong>, faite de gens tous éduqués aimant débattre, avec un minimum de confort, sans les charges de la civilisation qui leur a donné ce confort, et sans interaction avec icelle. Je suis peut-être trop terre-à-terre ou mauvais esprit pour goûter correctement une utopie.</p>
<p>Le <strong>côté scientifique</strong> à l’inverse est souvent massif, et je pense que certains sauteront le long passage sur les taches de bosons de Higgs que l’accélérateur martien doit découvrir. Les liens entre conscience et mécanique quantique (théorie de Penrose), ou les affirmations sur la nature de la vie sur Mars, sont plus affirmés que démontrés ou expliqués.<br />D’un autre côté, une <strong>action assez lente</strong>, plus orientée sur les relations entre les personnages et sur leurs débats, tranche agréablement avec tous les récits sur la conquête de Mars à la manière américaine (versions <em>hard science</em> ou western).</p>
<p>Je suis <strong>resté sur ma</strong> fin après la dernière page. Les pires problèmes d’une société utopique arrivent quand la population augmente et quand elle perd son isolement. Le livre ne va pas jusque là.</p>
<h4>Terraformation</h4>
<p>Dès le début, et dans la conclusion, Aldiss affiche ouvertement son <strong>hostilité aux projets de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Terraformation">terraformation</a> de Mars</strong>. Le livre ne sert son propos qu’en bottant en touche, en introduisant la seule chose qui pour moi l’interdirait sur le principe<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche#pnote-52-1" id="rev-pnote-52-1">1</a>]</sup> : de la vie sur Mars. Vie sous une forme assez inattendue il est vrai (et très utopique elle aussi, avec le même flou sur la manière concrète dont elle est apparue, et surtout comment elle évolue à la fin du livre).</p>
<p>Par contre, si cela était raisonnablement réalisable, je vois mal pourquoi nous nous priverions d’une deuxième planète, ou d’une troisième (Vénus ?) ou d’autres (autour de Jupiter ?). Les cailloux mort et inhabités, bien que scientifiquement passionnants, sont innombrables dans cet univers. Le parallèle avec l’Antarctique est à mon avis injustifié, car il fait partie de l’histoire de la terre, contient sa mémoire dans ses glaces, et a son propre et fragile écosystème.</p>
<p>On peut ensuite entrer dans le débat si la conquête de l’espace se fera par celle des planètes ou par des systèmes autonomes vivant dans l’espace, par le cyberespace et/ou via des robots, et dériver vers le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Fermi">paradoxe de Fermi</a> (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Paradoxe-de-fermi-et-exobiologie">thème que j’essaie de traiter ici</a>).</p>
<h4>Conclusion</h4>
<p>Un livre un peu décevant, que j’ai failli lâcher après le premier quart, mais l’histoire devient plus concrète ensuite. Cependant, pour narrer de façon réaliste la conquête de Mars, terraformation comprise, la référence reste la <a href="http://www.fakeforreal.net/index.php/2004/07/11/35-kim-stanley-robinson-red-mars-green-mars-blue-mars">trilogie martienne</a> de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kim_Stanley_Robinson">Kim Stanley Robinson</a>.</p>
<p>Google vous fournira d’autres critiques du livre, notamment <a href="http://www.nirgal.net/critiques/mars_blanche.html">celle-ci</a>, plus favorable que la mienne.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche#rev-pnote-52-1" id="pnote-52-1">1</a>] <em> « Sur le principe », parce que l’on peut discuter longtemps du point de vue matériel ou financier, ou de l’utilité réelle d’une planète viable dans mille ans à cent millions de kilomètres. (<strong>Mise à jour</strong> : Sur le sujet, voir le billet <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/02/19/395-coloniser-le-desert-de-gobi-plutot-que-mars">Coloniser le désert de Gobi plutôt que Mars</a>.) </em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/52Des symbolesurn:md5:7b76e6c03ad2e5444191c8314204785b2005-12-01T08:00:00+00:002010-07-04T09:45:40+00:00ChristopheInformatique pratiqueApplehistoireinformatiqueMacOSmèmeperspectivepsychologiesignifiéWindows<p>Un symbole, une icône, sont censés aider à la compréhension. En pratique, c’est un monde en lui-même qui perd son lien avec le monde réel.</p> <p>Un dessin vaut mieux qu’un long discours. C’est pour cela que les pictogrammes et icônes sont apparues et sont parfois bien plus parlants qu’un texte. Les panneaux routiers sont un exemple, les icônes dans les systèmes d’exploitation graphiques actuels aussi.</p>
<p>Samedi dernier je passais devant un de ces panneaux judicieusement positionnés avant un radar automatique. Ce panneau date du XXIè siècle. La silhouette de voiture qui y figure rappellerait par contre une petite voiture banale des années 60. Quant à la moto stylisée sur ce même panneau, je pense qu’elle ne jurerait pas dans un film d’avant-guerre.</p>
<p>Plus tard, devant <del>mon</del> mes ordis, je jette un œil aux icônes, dans Windows, <a href="http://www.kde.org/">KDE</a>, ou <a href="http://www.apple.com/fr/macosx/overview/">Mac OS X</a>.</p>
<ul>
<li>Utilisez-vous encore des <strong>disquettes</strong> ? Oui ? Est-ce pour autre chose que du transfert entre machines ? Même les membres de ma famille dans l’Éducation Nationale sont passés à Internet ou à la clé USB, c’est dire ; cependant presque chaque logiciel actuel siècle comporte l’icône d’une disquette pour la fonction « Sauvegarder » - sur le disque dur dans 99,9999% des cas.<br />(On me rétorquera : que pourrait-on mettre à la place ? Une icône de disque dur, c’est moyennement parlant et pas facile à dessiner, ni à reconnaître. J’y reviens).</li>
</ul>
<ul>
<li>Hier j’ai cacheté des enveloppes en papier à la main, léché et posé des timbres, et écrit, à la main, des adresses qui ne comprenaient pas de @. C’était la première fois depuis longtemps. Par contre, je clique cent fois par jour <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#pnote-42-1" id="rev-pnote-42-1">1</a>]</sup> sur des symboles d’<strong>enveloppe</strong> dans KMail pour gérer mes courriers électroniques.<br />Il y a même parfois des <strong>timbres</strong>, concept ahurissant dans le monde du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/SMTP">SMTP</a> (et du spam).</li>
</ul>
<ul>
<li>Toujours dans KDE, un logiciel de traitement de texte est représenté par une <strong>machine à écrire</strong> - très joli design des années 20. Je me vois bien expliquer à mon petit Rémi (6 ans dans 4 ans) le rôle d’une machine à écrire (« un traitement de texte qui imprime directement » ?)</li>
</ul>
<ul>
<li>Nombre de <em>media players</em> et autres logiciels vidéo affichent fièrement des icônes, logos, images de <strong>films</strong> (35 ou 70 mm, peu importe). Mais la dernière fois que j’ai vu manipuler de tels films dans le monde réel, c’était dans les années 80. Les cinémas en utilisent encore, mais si George Lucas arrive à ses fins, les pellicules seront, là aussi, vite balayées par la numérisation et la transmission par Internet.<br />Mon magnétoscope à cassettes (technologie du début des années 80) n’utilise que des bandes magnétiques simples, sans crans latéraux (certes mal icônifiables). Par contre, mon nouveau et dispendieux lecteur-enregistreur DVD à disque dur, dans ses menus, utilise l’icône de la pellicule à crans !</li>
</ul>
<ul>
<li>Comment un ordinateur portable indique-t-il le niveau de charge de sa batterie ? En affichant souvent une icône de <strong>pile</strong>, genre AA ou LR6. Pourtant une batterie de laptop tient plus du parallélépipède que du cylindre.</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans Windows XP, le menu « Apparence et thèmes » est accompagné du symbole d’un nécessaire à <strong>peinture</strong> pour peintre ; pour <em>Paint</em> ou nombre d’autres logiciels de dessin ou retouche, le <strong>pinceau</strong> est récurrent. La peinture, à l’huile ou à l’eau, sur écran LCD est pourtant rare hors des <a href="https://www.coindeweb.net/humour/blagues_blondes.html">blagues sur les blondes</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>La fonction « Rechercher », que ce soit dans <em>Internet Explorer</em> (Windows) ou <em>Spotlight</em> (Mac OS X), est représentée par une <strong>loupe</strong>. J’en utilise pourtant rarement dans la traque d’un papier dans la jungle de mon bureau ; un furet ou un explorateur à la Indiana Jones serait plus pertinent. (XP affiche d’ailleurs un petit chien, mais la loupe est toujours dans la barre d’outils.).</li>
</ul>
<ul>
<li>La plupart des fonctions « Édition » d’un logiciel font appel à la symbolique du <strong>crayon</strong> qui court sur un bloc-note ou du papier. Pourquoi pas un clavier ? Serait-ce trop réaliste ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Les <strong>fenêtres</strong> (que ce soit en mode caractère DOS ou en 3D à la <em>Looking Glass</em>) n’ont pas grand chose à voir avec celles de la réalité, avec vitre et poignée. Il fallait certes un mot qui évoque quelque chose de carré, mais les termes « aquarium » ou « page » (repris d’ailleurs par le web) auraient convenu aussi. <br />(Si j’en juge par XP, la fenêtre qui donne sur l’extérieur serait plutôt le fond de l’écran, couvert d’une herbe-si-verte-qu’on-en-mangerait-quoiqu’avec-Microsoft-c’est-sans-doute-OGM.)</li>
</ul>
<ul>
<li>Une <strong>page</strong> web n’est pas une page. Elle peut être arbitrairement infinie, multidimensionnelle, multimédia. Un article de journal en ligne a d’ailleurs souvent une autre page miroir, imprimable sur papier, elle.</li>
</ul>
<ul>
<li>Je veux bien comprendre les <strong>clés à molettes</strong> dans les menus « Préférences » (souvent sous KDE), mais pourquoi aussi des <strong>rouages</strong> ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Je veux bien accepter un <strong>cadenas</strong> pour indiquer qu’une fonctionnalité ou un fichier est verrouillé ; le cadenas se rencontre encore tous les jours. Mais par extension la <strong>clé</strong> représente également souvent un fichier ou message crypté - il y a pourtant plus qu’une nuance. Le sceau conviendrait mieux, mais il est <em>vraiment</em> d’une autre époque. Mac OS X préfère le <a href="http://www.apple.com/fr/macosx/features/filevault/">coffre-fort</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’aide en ligne par contre se rencontre avec deux symboles contradictoires : une <strong>bouée</strong> (Mac OS X) ou un <strong>point d’interrogation</strong> (Windows/Office). Une manière de dire que l’un donnera une réponse dans un cas, et que vous n’aurez que de nouvelles questions dans l’autre ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Les dossiers (ou répertoires) portent partout l’icône de ces <strong>pochettes cartonnées</strong> dans lesquelles on glisse des feuilles. Image pertinente, sauf que les arborescences actuelles et la masse de documents à l’intérieur devraient plutôt évoquer soit le carton, soit l’arbre (touffu), soit les poupées russes.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le bouton pour allumer bien des gadgets électroniques récents est un cercle interrompu par une petite barre verticale. C’est un symbole qui en vaut un autre, mais quelle est son histoire ? Un jour j’ai cherché à allumer mon Mac, et c’était le seul bouton visible, c’est ainsi que j’ai <em>appris</em> ce symbole.<br /><strong>Ajout du 13 août 2006</strong> : Le <a href="http://thias.absyrde.net/wordpress/?p=40">Thias の blog</a> a une explication : ce serait un mélange des <code>I</code> et <code>O</code> de certains interrupteurs. Le reste du billet s’interroge sur le rôle des idéogrammes croissant dans notre civilisation. À lire.</li>
</ul>
<p><strong>Des mots aux icônes aux mots</strong></p>
<p>Les icônes commencent à avoir leur propre signification. On rencontre moins souvent ON/OFF écrit en toutes lettres sur un appareil électronique. Les exigences de la mondialisation (qui écrase les différences linguistiques), du manque de place sur certains petits appareils, mais surtout, je pense, l’importance du design, mènent à replacer le texte par l’icône. <br />De même, les petits triangles sur les télécommandes ont remplacé les anglophones <em>Play</em>, <em>Rewind</em> et <em>Pause</em>. Leur sens est à présent universel, même si nous les avons appris à force de les rencontrer.</p>
<p>Il y a des abus : le téléphone de mon bureau possède le dièse et l’étoile, dont par expérience je sais qu’ils servent un peu à tout, et quatre boutons totalement abscons (j’aurai besoin de faire des tests pour savoir comment transmettre, rappeler le numéro précédent...). Si une icône n’est pas explicite, autant mettre un texte.</p>
<p>Et là, la lumière frappe : nos icônes, censées nous éclairer, sont toutes à présent accompagnée d’une aide (ces petits textes sur fond jaune qui apparaissent quand la souris s’arrête une seconde au-dessus de l’icône). L’aide possède une aide ! Le bouton avec l’icône ne sert plus en informatique que comme repère visuel et comme moyen de caser des fonctionnalités dans le minimum de place, pas comme objet à part entière.</p>
<p>Si le sens de l’image n’a plus besoin d’être immédiat, pourquoi chercher quelque chose qui a forcément un lien avec le réel actuel, voire passé ? Je ne sais pas comment évoluera l’icône de la disquette pour sauvegarder. Restera-t-elle, de plus en plus stylisée, ou un petit génie trouvera-t-il un substitut correct ? Mais le petit Rémi comprendra un jour qu’il doit « enregistrer » son dessin s’il ne veut pas le perdre<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#pnote-42-2" id="rev-pnote-42-2">2</a>]</sup>. Il saura que ça se fait en cliquant sur le petit carré bizarre. <br />Est-ce une bonne chose, sachant que bien des gens n’ont aucune compréhension réelle du fonctionnement d’un ordinateur ?</p>
<p>Transmettre un texte avec des dessins explicites n’est pas si facile, et dérive très vite vers les symboles et les rébus. Après tout, les chinois ont commencé comme cela, il y a quelques millénaires, le petit dessin devenant idéogramme<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#pnote-42-3" id="rev-pnote-42-3">3</a>]</sup>.<br />Je me demande ce que ce serait l’interface informatique standard si les Chinois l’avaient inventée : aucune icône dessinée, juste une ribambelle d’idéogrammes, éventuellement colorés pour accrocher plus facilement l’œil ? <br />D’ailleurs, je m’attends à voir des idéogrammes un peu partout dans les années qui viennent.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#rev-pnote-42-1" id="pnote-42-1">1</a>] <em>Façon de parler, je suis un fana des raccourcis clavier.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#rev-pnote-42-2" id="pnote-42-2">2</a>] <em>Alors que les ordinateurs actuels ne devraient même plus le demander (comme un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Palm">Palm</a>) et garder d’office les différentes versions d’un document en mémoire, mais c’est un autre débat.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#rev-pnote-42-3" id="pnote-42-3">3</a>] <em>L’alphabet phénicien, ancêtre du nôtre, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet">a commencé comme cela aussi</a>, d’ailleurs.</em></p></div>
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