Blog éclectique & sans sujet précis - Mot-clé - psychologie<p>Si ça me passe par la tête, si ça n’intéresse que moi, alors c’est peut-être ici. Ou pas.</p>2024-02-13T09:44:49+01:00L'éditeur est le propriétaire du domaineurn:md5:bf83720a7189bba489682d945b972671Dotclear« La sorcellerie en Alsace aux 16è et 17è siècles » de Rodolphe Reussurn:md5:d3f64b897ed1308aa11679268733709f2020-08-23T21:20:00+02:002021-01-11T12:48:41+01:00ChristopheHistoireabominationAlsaceautodestructionchristianismecynismeDieudéshumanisationguerre saintehainehistoireincohérencejusticelivres luslégendes urbainesmèmeoh le beau cas !ouverture d’espritpanurgismeparadoxeparanoïapeine de mortperspectivepessimismepsychologiereligionRenaissancethéologietotalitarisme<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/La%20Sorcellerie%20en%20Alsace%20aux%2016%C3%A8%20et%2017%C3%A8%20si%C3%A8cles%20-%20Rodolphe%20Reuss.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.La Sorcellerie en Alsace aux 16è et 17è siècles - Rodolphe Reuss_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a> Petite analyse des procès en sorcellerie, en une époque que l'on croyait déjà civilisée. La grande époque des bûchers de sorcières, ce n'est pas l'obscur Moyen Âge, mais les siècles suivants. Et le nombre de femmes (surtout) torturées, étranglées, brûlées, pour une aussi petite région que l'Alsace, fait froid dans le dos.</p> <p>(<em>Comme d'habitude, le texte vise à résumer, et l'italique indique une remarque de ma part.</em>)</p>
<p>Il y a parfois de bonnes surprises dans les dépôts de livres en accès libre que l'on trouve à présent un peu partout. Il s'agit ici de la réédition de 1987 (il y en a <a href="https://editionsdegorce.ecwid.com/La-Sorcellerie-au-XVIe-et-au-XVIIe-si%C3%A8cle-particuli%C3%A8rement-en-Alsace-p88163721" hreflang="fr">une de 2017</a>) de l'ouvrage de 1871 d'un des anciens responsables de la Bibliothèque de Strasbourg. Rodolphe Reuss a passé en revue et résumé des dizaines de procès en sorcellerie sur deux siècles.</p>
<h3>Les sorcières</h3>
<p>Les « sorciers » et « sorcières » sont de toutes les couches sociales, mêmes les plus élevées, et de la campagne comme de la ville. Les femmes sont surreprésentées : elles sont censées être moins intelligentes, moins capables de se défendre, et donc plus faciles à séduire par Satan, qui d'ailleurs est un être au-delà du lubrique. Les enfants ne sont pas épargnés.</p>
<p>Satan est censé frapper à un moment de faiblesse, pour une raison ou une autre : il donne, protège, offre des pouvoirs. Il s'agit de devenir plus riche, se venger, tuer des animaux, ou beaucoup d'enfants — il fallait bien une explication aux nombreux décès en bas âge. Bizarrement, aucun de ces pouvoirs n'est dangereux à grande échelle, et il se retourne parfois contre la personne ou les biens de la sorcière. Les réunions avec Satan, les sabbats, les différentes formes de Satan, les noces diaboliques, du dernier degré de dépravation... tout cela figure dans les minutes des procès avec moults & glauques détails, menus des noces et composition des breuvages inclus.</p>
<h3>Les procès</h3>
<p>L'Église catholique n'est pas seule coupable de chasse aux sorcières ; l'Alsace était d'ailleurs en bonne partie protestante à cette période. D'ailleurs les inquisiteurs n'étaient plus aux commandes, et chaque ville avait son tribunal dédié aux maléfices, rempli de gens sans formation, que Reuss décrit comme incultes et bornés. Il n'y avait presque jamais d'avocat, cela ralentissait trop le procès, et il ne faisait de toute façon pas bon protéger un accusé de sorcellerie : c'était un bon moyen de se voir suspecté soi-même. Se défendre trop bien est également l'indice d'une possession satanique. Par contre, il est évident que Dieu protège les juges !</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Femme_accus%C3%A9e_de_sorcellerie-%C3%89mile_Deschamps-domaine_public-via_Wikimedia.jpg" title="Femme accusée de sorcellerie (Émile Deschamps, domaine public, via Wikimedia)"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Femme_accusée_de_sorcellerie-Émile_Deschamps-domaine_public-via_Wikimedia_m.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>Au début d'un procès, il y a bien sûr dénonciation, pour une broutille souvent (tout le monde se surveille, dans des petites villes), souvent par calomnie, ou dénonciation anonyme, mais parfois à cause de l'aveu d'un(e) accusé(e) de sorcellerie. Le juge agit à charge, appelle des témoins qui n'ont pas à prouver ce qu'ils avancent, cherche des traces du Malin, et, bien sûr, fait grand usage de la torture. Il y avait une grande variété de supplices, et plusieurs degrés, dont même le premier fait dresser les cheveux sur la tête. La recherche de signes « objectifs » de possession (marques diverses, dont celle d'une partie insensible du corps) relevait aussi de la torture. Évidemment, l'accusé(e) avouait au final tout et n'importe quoi, quand il ne décédait pas sur le chevalet. Les incohérences et contradictions dans les confessions n'étaient pas un problème.</p>
<p>Le ou la coupable quittant généralement ce monde, ses biens étaient confisqués, servant entre autres à payer le procès, les juges, rémunérer les accusateurs ! — la question des dénonciations calomnieuses est donc ouverte, et enfin remplir les caisses de la commune. Quand les juges étaient miséricordieux, que la sorcière se repentait, il y avait décapitation ou étranglement avant le bûcher. Si, quasiment par miracle, l'accusé était déclaré innocent (cela arrivait !), on l'exilait quand même.</p>
<p>(<em>Cette hystérie collective se retrouve dans les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem" hreflang="fr">sorcières de Salem</a>. Au moins les Américains ont-ils alors tiré une morale de l'histoire. Un exemple effroyable, alsacien, vers 1617-1630 est la <a href="https://journals.openedition.org/alsace/1036" hreflang="fr">série de procès à Molsheim</a>, où 76 « sorciers » ont été brûlés… dont 30 enfants !</em></p>
<p><em>Il ne faut pas se moquer de ces gens si superstitieux. À l'époque moderne, sans Satan, le phénomène du coupable par association sans défense possible frappe aussi : Terreur en France, terreur stalinienne... Certaines hystéries médiatiques ou sur les réseaux sociaux sont moins graves, mais de la même logique.)</em></p>
<p>Le nombre de victimes est effarant : on parle de bûchers chaque année, ou presque, pendant des décennies, avec parfois de véritables flambées . Sélestat : 91 sorcières brûlées de 1629 à 1642 ; Rouffach : 37 personnes en 8 ans à Rouffach avant 1596 ; et 5000 dans l'évêché de Strasbourg entre 1615 et 1635 ! Le XVIIè siècle fut pire que le XVIè à cause de la Guerre de Trente Ans. Il y eut encore quelques cas de procès dans les premières décennies du XIXè siècle ! Pour Reuss, les bûchers n'ont reculé que grâce aux philosophes des Lumières. Et le combat contre ignorance et superstition n'est pas fini, déplore Reuss en 1871.</p>
<h3>Pourquoi</h3>
<p>Rodolphe Reuss cherche des explications à un tel délire et à tant de victimes. L'acharnement des juges à poursuivre la torture jusqu'à des aveux complets, et la suggestion des réponses à l'accusé, la duplicité des interrogatoires, la perspective d'être damné si l'on n'avouait pas… n'expliquent pas tout.</p>
<p>Un point important : dans un monde ignorant et superstitieux, <em>tout le monde</em> croyait au Diable autant qu'à Dieu, et était réellement terrorisé par le concept, les juges — sincères — comme les accusés. Avec suffisamment de pression, ces derniers pouvaient mettre eux-mêmes sur le compte d'influences sataniques certaines de leurs mauvais pensées ou rêves. Certains étaient évidemment des malades mentaux à un degré ou un autre.</p>
<p>Une autre explication levée par l'auteur est la disponibilité de substances plus ou moins hallucinogènes. Vue la rudesse du temps, la consommation ne devait pas être anecdotique chez certains (Reuss la compare à l'ivrognerie de son temps et le besoin d'oubli de la réalité). Les consommateurs auraient projeté dans leurs délires confus leurs croyances et les on-dits, et sincèrement cru rencontrer le démon, avant ou après la suggestion des juges. Les aveux étaient donc parfois <em>sincères</em> ! Cela expliquerait aussi leur monotonie.</p>
<p>Enfin, certains procès auraient plutôt dû relever du droit commun : empoisonnement (mais toute science était à l'époque ramenée à la magie), simple charlatanisme, ou affaires de mœurs divers, dont l'accusé comme la société préfère se dédouaner sur Satan. Enfin, les accusations de sorcellerie permettent de s'attaquer aux hérétiques ou aux membres d'une religion concurrente (clergé compris).</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Rodolphe_Reuss-1880-435px-Wikimedia-domainepublic.jpg" title="Rodolphe Reuss 1880 (image Wikimédia, domaine public)"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Rodolphe_Reuss-1880-435px-Wikimedia-domainepublic_s.jpg" alt="Rodolphe Reuss 1880 (image Wikimédia, domaine public)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a> Rodolphe Reuss est manifestement consterné par la crédulité et les préjugés des gens de cette époque. Il parle du <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Malleus_Maleficarum" hreflang="fr">Marteau des Sorcières</a></em> comme d'un « monument prodigieux de la bêtise humaine ». Il sait bien que son lecteur du XIXè siècle ne croit plus à la sorcellerie, mais il sait que certains sont sceptiques sur l'ampleur ahurissante du phénomène. On sourit et on le sent gêné, quand certains passages des sévices subis sont trop obscènes pour être racontés « même en latin ».</p>
<p>On retrouve dans les pages quelques blessures personnelles de l'auteur. Plus d'une fois, il se plaint que certains documents ont été détruits par les « obus prussiens » en plein pendant la rédaction du livre : sa chère bibliothèque strasbourgeoise a été incendiée lors du très dur <a href="https://www.lalsace.fr/magazine-tourisme-et-patrimoine/2020/07/12/le-siege-de-strasbourg-en-1870-une-catastrophe-aussi-pour-le-genealogiste" hreflang="fr">siège de Strasbourg</a>. Il a ensuite dû quitter l'Alsace annexée. Il la verra à nouveau française — mais ses trois fils auront laissé la vie dans la Grande Guerre.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%C2%AB-La-sorcellerie-en-Alsace-aux-16%C3%A8-et-17%C3%A8-si%C3%A8cles-%C2%BB-de-Rodolphe-Reuss#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/857« La Forteresse perdue » (de Nathalie Henneberg)urn:md5:4af00f3d6615e89c031f7fac516482422016-09-17T12:00:00+02:002019-02-02T11:26:45+01:00ChristopheSur mes étagères alourdiesabominationapocalypseconquête de l’inutileconquête spatialecoup basdommageextraterrestresgaspillageguerrelivres luslyrismemémoireperspectiveprise de têtepsychologiescience-fictionSeconde Guerre Mondialespace operasurréalismeunivers <p>Ma période <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Nathalie-Henneberg">Nathalie Henneberg</a> n’est pas terminée, il me reste quelques livres issus des étagères remplies par mon père dans les années soixante.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/N_Henneberg_La_forteresse_perdue.jpg" title="La forteresse perdue, Nathalie Henneberg, Le Rayon fantastique, 1962"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.N_Henneberg_La_forteresse_perdue_s.jpg" alt="La forteresse perdue, Nathalie Henneberg, Le Rayon fantastique, 1962" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="La forteresse perdue, Nathalie Henneberg, Le Rayon fantastique, 1962" /></a>La Terre de 2300, en pleines convulsions, envoie sa Légion Spatiale de « volontaires pour mourir ». Un navire échoue sur une planète maudite et stérile où de sombres forces maléfiques immatérielles manipule la faune et la population locales, pousse des humains à la trahison, pour se saisir de ces astronautes perdus — avec la Terre en ligne de mire.</p>
<p><em>La Forteresse perdue</em> ne restera pas pour moi son meilleur ouvrage. Trop de thèmes déjà lus dans la <em>Rosée du soleil</em> ou le <em>Mur de la lumière</em> reviennent. Le couple des Amants-Parfaits-qui-se-sont-toujours-connus perturbé par un génie-tourmenté-presque tout-puissant, évidemment amoureux de la belle-pas-indifférente-car-ils-se-sont-connus-dans-un-autre-temps-mais-qui-le-repousse a déjà été utilisé dans le <em>Mur de la lumière</em>. La force occulte et la trahison dudit savant annoncent le prince Valeran de la <em>Plaie</em>. Autre rengaine : les mutants, positifs ou négatifs, qui modifient l’univers autour d’eux sans le vouloir ni même le savoir. Au moins n’a-t-on pas cette fois de mère folle prête à vendre sa fille, l’héroïne est orpheline.</p>
<p>Le style d’Henneberg reste matière de goût, un rien confus et flamboyant, instable mélange de lyrisme slave et de rationalité française. Et on ne goûte pas forcément l’utilisation systématique de ces personnages-archétypes.</p>
<p>Un intérêt quand même : le parallèle avec la vie de l’autrice et certains faits oubliés de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Impossible de ne pas retrouver Nathalie Henneberg et son mari, sous-officier de la Légion Étrangère d’origine allemande, basé en Syrie avant-guerre, dans le couple d’Alix & Arnold de Held (<em>Held</em> = héros en allemand). Les résurgences entre époques abondent chez Nathalie Henneberg.</p>
<p>Le couple était également aux premières loges pendant la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Syrie_(1941)">campagne de Syrie de juin 1941</a>, quand Britanniques et Français libres envahirent le territoire tenu par Vichy pour couper les voies de communication de l’Axe : des Français, dont des légionnaires, étaient dans les deux camps, et il y eut des morts. Dans quels camps de 1941 se transposent les légionnaires et les androïdes du livre ? La transposition est vaine mais la Légion de 2300 se bat inutilement pour l’honneur plus que pour d’autre cause, comme celle de 1941 par bien des côtés.</p>
<p>Bref, la <em>Forteresse perdue</em> est un ouvrage peut-être un peu superflu pour qui n’est pas un inconditionnel d’Henneberg, mais il m’a donné envie de lire les autres autour de cette histoire syrienne vécue réellement de près (notamment <em><a href="http://sombres-rets.fr/hecate-nathalie-henneberg" hreflang="fr" title="Hécate, éditions Sombres Rets">Hécate</a></em>).</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/La-forteresse-perdue-de-Nathalie-Henneberg#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/828« Guerres & Histoire » n° 32 d’août 2016 : Verdun, un borgne chez les aveuglesurn:md5:7865ce2d76b0cdcaa45092967553e9722016-09-11T16:13:00+02:002020-02-08T18:05:06+01:00ChristopheHistoireabominationAllemagneapocalypsebon senscatastrophecommunismeesclavageEuropeguerreGuerre FroidehainehistoireHistoire de Franceimpérialismeincohérencelégendes urbainesparadoxeperspectivePremière Guerre MondialepsychologieracléeSeconde Guerre MondialetotalitarismeuchronieÉtats-Unis<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/GuerresEtHistoire_32.jpg" title="Guerres & Histoire n°32 (août 2016) "> <img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.GuerresEtHistoire_32_s.jpg" alt="Guerres & Histoire n°32 (août 2016) " style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Guerres & Histoire n°32 (août 2016) " /> </a> Petit résumé rapide de ce dont je veux me rappeler du dernier <em>G&H</em>, à part la partie sur l’armée d’Alexandre reportée au prochain billet.</p> <h3>Verdun</h3>
<p>Le plus grand massacre de la Première Guerre Mondiale était stratégiquement dénué de sens !</p>
<p>Pour <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Erich_von_Falkenhayn">Falkenhayn</a>, l’organisateur allemand, le but n’était pas simplement de « saigner à blanc l’armée française » (le degré zéro de la stratégie). Le général sait que malgré de gros succès défensifs, l’Allemagne ne tiendra pas face à la multiplication des fronts (Italie, Balkans, Arabie...) et au blocus naval. Faute de volonté du politique de négocier la paix, Falkenhayn vise à <strong>séparer ses ennemis</strong> et croit s’attaquer au plus faible : la France (« meilleure épée » de l’Angleterre et, croit-on, épuisée).</p>
<p>Verdun (la ville du Traité) est un <strong>objectif limité mais symbolique</strong>. À cause du terrain, les contre-offensives seraient si coûteuses que la France finirait par accepter une paix séparée. L’armée russe recevrait alors tout le poids de l’armée du Reich, et l’Angleterre finirait seule.</p>
<p>Est-ce la faute à Falkenhayn, ce plan n’a pas été appliqué à la lettre par les généraux : l’attaque limitée mais puissante a été étendue dans le but de prendre Verdun, en espérant plus. Les troupes allemandes se sont donc beaucoup plus exposées au feu ennemi alors que le but n'était que d’attirer les Français et les pilonner, au moindre coût. <strong>Le but tactique (Verdun) a remplacé le but stratégique (user les Français)</strong>. (<em>Oublier la stratégie au bénéfice des victoires tactiques, il semblerait que ce soit une constante allemande pendant les deux Guerres Mondiales...</em>)</p>
<p>Ces damnés Français tiennent, grâce à la rotation des effectifs, et l’armée allemande s’épuise elle aussi, sans résultat probant. Falkenhayn est écarté par Hindenburg et Ludendorff qui vont établir une quasi-dictature sur le Reich. Ils suivent la même philosophie (une grande victoire tactique suffira, comme aux siècles précédents), sans plus de succès puisqu’ils ne sauront pas exploiter les avancées de 1918.</p>
<p>Ironiquement les Français tombent dans le même travers (Chemin des Dames). Ils gagnent quand même (arrivée des troupes américaines, matériel supérieur, succès dans les fronts arabes ou balkaniques, épuisement des puissances centrales...). Mais pour Benoist Bihan, ils prolongent l’erreur en 1940 : croyant là encore à une guerre d’usure, la France s’enferme derrière la ligne Maginot et laisse à Hitler le temps de manger les petites puissances et l’initiative.</p>
<h3>Moshe Dayan au Vietnam</h3>
<p>Le général israélien <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Moshe_Dayan">Moshe Dayan</a>, un peu désœuvré en 1966, a joué quelques semaines au reporter, et écrit une série d’articles sur les opérations américaines au Vietnam. Il a les coudées franches et est impressionné par l’hallucinante débauche de moyens, mais beaucoup moins par la stratégie. <strong>La machine américaine ne semble pas savoir où elle va, dans quel but, à part vouloir impressionner le monde entier</strong>.</p>
<p>Le peu que les Américains font pour gagner les cœurs des habitants est totalement insuffisant. Les soldats vont chercher dans la jungle un ennemi très mobile et insaisissable. Le renseignement, essentiellement technique, ne peut localiser précisément le Viet-Công, qui frappe toujours juste à côté, ou juste après : les Américains « utilisent des marteaux-pilons pour forer des trous dans le vide ». « <strong>Les Américains gagnent tout — sauf la guerre</strong>. »</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Les <strong>équipages des bombardiers américains</strong> ont encaissé le pire taux de pertes de toutes les troupes alliées. 1943 fut la pire année, faute d’escortes. Avec l’expérience, les équipages avaient de plus en plus de chances de revenir vivants.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’interview du mois est celle de <strong>Yon Deguen</strong>, un de ces miraculés de la Seconde Guerre Mondiale : Juif soviétique ukrainien, il s’engage dès l’attaque allemande de 1941, à 16 ans. Dans l’ambiance chaotique de ces premiers mois, il se retrouve très vite commandant de section car il sait lire les cartes ! (<em>les armées russe puis soviétique ont toujours eu un énorme problème d’encadrement</em>). Il se retrouve à franchir le Dniepr à la nage bien que blessé ! Baladé dans diverses unités, il survit aussi bien aux combats qu’au NKVD qui fusille pour un oui ou pour un non. Sur la manière dont l’URSS à tenu : « Nous avons inondé les Allemands avec nos cadavres. »</li>
</ul>
<ul>
<li>Le <strong>reportage photo sur la guerre de Corée</strong> (1951), où la machine de guerre américaine s’est grippée dans les collines et face aux vagues chinoises, est quelque part surréaliste : pas de combat, et elles rappellent la Seconde Guerre Mondiale (mais en couleur) et le Vietnam (sans la jungle ni les hélicos).</li>
</ul>
<h3>Réponses du journal à des questions de lecteurs</h3>
<ul>
<li><strong>La traite des Noirs a-t-elle facilité le colonialisme européen</strong> ? Selon G&H, c’est probable : 40 millions de personnes enlevées par les divers esclavagistes africains, arabes, européens représentaient une ponction notable, mais pas le seul facteur (l’Asie aussi a été colonisée malgré une population supérieure).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Si l’Italie avait respecté ses engagements en 1914</strong> et combattu aux côtés de l’Allemagne et de l‘Autriche, cela n’aurait sans doute pas changé grand-chose : la France était protégée par des Alpes infranchissables, un blocus naval allié aurait mené à une rapide paralysie, et au final le pays aurait été une charge pour l'Allemagne.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le terme « <strong>génocide vendéen</strong> » est abusif : malgré d’innombrables massacres typiques d’une guerre civile, et que l’on retrouve dans d'autres guerres antérieures, il n’y avait pas de plan d’extermination.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-Histoire-32-ao%C3%BBt-2016#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/829“The sleepwalkers — How Europe went to war in 1914” (« Les somnambules — Eté 1914 : Comment l’Europe a marché vers la guerre ») de Christopher Clarkurn:md5:2521e44836d265fb4a56207b0ef066e22015-04-19T22:25:00+02:002021-07-31T14:38:14+02:00ChristopheHistoireabominationAllemagneapocalypseautodestructioncataclysmecatastrophecolonisationdommagedéterminismeEuropeguerregéopolitiquehainehistoireHistoire de FranceimpérialismeincohérencenationalismeperspectivepessimismepolitiquePremière Guerre Mondialeprise de têteprovocationpsychologieRealpolitikRussieuchronie <blockquote><p>The outbreak of the war was a tragedy, not a crime. <br /> <em>Le déclenchement de la guerre fut une tragédie, pas un crime.<br /><br />Christophe Clark, </em>The Sleepwalkers<em>, Conclusion, p. 561</em></p></blockquote>
<p>L’Europe s’est suicidée sans que personne veuille vraiment la guerre : c’est la tragédie de la Première Guerre Mondiale, et une leçon pour le futur. Certaines causes résonnent encore au XXIè siècle.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/GM1/the_sleepwalkers.jpg" alt="the_sleepwalkers.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>La séquence d’introduction porte déjà la violence des conséquences lointaines (oui, le titre français est trompeur : Christopher Clark commence bien plus tôt que l’été 1914). En Serbie en 1903, des officiers ultranationalistes assassinent sauvagement le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Ier_de_Serbie">roi Alexandre</a> et sa femme. D’après la description de Clark, ce souverain n’était pas très sympathique, mais les tueurs ne le sont pas plus. Cette clique militaire régicide, notamment un certain colonel <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dragutin_Dimitrijevi%C4%87">Apis</a>, va acquérir une grande influence en Serbie dans les années suivantes, et, de manière à peu près autonome, semer le trouble dans la Bosnie-Herzégovine voisine (partiellement serbe mais annexée par l’Autriche), puis organiser l’assassinat de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Ferdinand_d%27Autriche">François-Ferdinand</a>, l’allumette qui embrasera le continent.</p>
<p>Toute cette partie sur la politique serbe, le nationalisme intense, le déni par exemple de l’existence même de Slaves non serbes en Bosnie et Croatie, les exactions pendant la conquête serbe de la Macédoine en 1912-13… rappellent furieusement ce qui s’est passé dans les années 1990 en Yougoslavie ; jusqu’au rôle de la Russie, ange gardien autoproclamé des Slaves des Balkans ; jusqu’au conflit est-ukrainien actuel (un russophone est-il forcément russe ?).</p>
<h3>Les acteurs</h3>
<p>Clark fait le tour de toutes les grandes puissances du moment, leurs gouvernants, leur organisation, leurs faiblesses, leurs relations mutuelles…</p>
<p>Tout le monde voyait la Russie, en croissance très rapide, comme la nouvelle superpuissance, malgré la défaite de 1905 face au Japon, malgré son gouvernement pas très stable et marqué par l’absolutisme — ce qui ne voulait pas dire que le Tsar donnait toujours le ton.</p>
<p>À l’inverse, l’Autriche-Hongrie semblait en décrépitude, paralysée par un gouvernement double et les revendications ethniques, malgré une économie florissante. Que serait-elle devenue si François-Ferdinand avait vécu, lui qui ne voulait pas de guerre et ambitionnait de créer un État fédéral ?</p>
<p>Le fantasque Kaiser ne dominait pas une Allemagne envieuse des empires coloniaux de ses voisins.</p>
<p>La France ne s’impliquait pas dans les Balkans, sinon par ses banques et ses exportations d’armes. Face à des Ministres des Affaires étrangères instables, les diplomates étaient devenus autonomes ; mais en 1914 Poincaré, Président, donnait le ton et prônait la fermeté face à l’Allemagne. Clark n’est pas tendre avec lui.</p>
<p>L’Angleterre (comme souvent…) ne tenait pas à s’engager irrévocablement, comme la France auprès de la Russie. Au Foreign Office, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Edward_Grey,_1st_Viscount_Grey_of_Fallodon" hreflang="en">Edward Grey</a> n’en faisait qu’à sa tête et lia son pays à la France.</p>
<p>L’Italie, théoriquement alliée aux puissances centrales, se rapprochait de plus en plus de l’Entente.</p>
<p>Les états des Balkans combattaient depuis 1912, contre l’Empire ottoman et entre eux.</p>
<h3>Les alertes et la déstabilisation</h3>
<p>La Grande Guerre n’a pas éclaté dans un ciel serein. Sans remonter jusqu’au conflit franco-allemand de 1870, les années d’avant-guerre virent plusieurs affrontements dont certains auraient pu dégénérer, et dont le souvenir influença les décideurs de 1914.</p>
<p>Allemagne et France s’accrochèrent notamment au Maroc (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27Agadir">crise d’Agadir en 1911</a>), mais cela ne dégénéra qu’en marchandage (Maroc contre Cameroun). L’Allemagne remettait en cause la domination britannique sur les mers, mais ne l’inquiéta en fait jamais sérieusement. En Asie, les impérialismes russe et britanniques se heurtèrent plus d’une fois (Inde, Afghanistan, Iran…), sans conséquence majeure. En Afrique, les Anglais s’étaient heurtés aux Français (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_Fachoda">Fachoda en 1898</a>), et, juste après, lors de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Boers">guerre des Boers</a>, émergea fugitivement l’idée d’une alliance franco-germano-russe contre l’Empire britannique.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/627px-Balkan_1912.svg.png" title="627px-Balkan_1912.svg.png"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.627px-Balkan_1912.svg_m.png" alt="627px-Balkan_1912.svg.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>La vraie déstabilisation commença en 1912 avec l’agression italienne contre l’Empire ottoman, qui perdit Lybie et Dodécanèse. Les jeunes et ambitieux États européens fraîchement émancipés de la tutelle turque (Serbie, Bulgarie, Grèce) se ruèrent sur l’Empire malade. Le partage tourna mal : la Bulgarie finit en guerre contre ses anciens alliés, et la Serbie menaça déjà de déclencher une guerre européenne en voulant croquer l’Albanie (et l’on parlait déjà de purification ethnique au Kosovo). Autriche et Italie considérèrent cela comme une ingérence dans leur sphère ; l’Autriche mobilisa partiellement ; la Russie aussi. On fut à deux doigts de la guerre ; puis les Serbes, sous la pression internationale, renoncèrent. Ces fausses alertes éloignèrent le spectre d’un conflit continental, et en 1914 les décideurs y crurent hélas moins.</p>
<h3>Des blocs non figés</h3>
<p>Tout n’était pas figé, et la guerre n’était pas inéluctable. Certes certains l’attendaient, par exemple certains Allemands effrayés de la très rapide (mais fragile) évolution industrielle et militaire russe, ou certains généraux autrichiens belliqueux. Mais il existait à l’inverse une multitude de facteurs de pacification : Guillaume II, tout fantasque qu’il ait été, reculait devant cette perspective ; ses relations avec Nicolas II étaient cordiales ; la rivalité navale entre Royaume-Uni et Allemagne avait déjà été gagnée par le premier ; François-Ferdinand ne voulait pas de guerre… Les guerres d’agression entre puissances européennes étaient impensables<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, même l’attaque autrichienne sur la Serbie nécessitait une justification. (<strong>Ajout de 2021</strong> : <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-monde-d-hier-de-Stefan-Zweig">voir ce qu’en dit Stefan Zweig dans <em>Le monde d’hier</em></a>.)</p>
<p>Enfin, les alliances étaient elles-mêmes mouvantes : la petite Serbie avait été protégée par l’Autriche avant de se retourner contre elle ; les alliés balkaniques de 1912-13 s’étaient entre-déchirés immédiatement après leur victoire ; la Russie et l’Angleterre avaient de nombreux points de friction coloniaux ; l’alliance de la France démocratique et de la Russie autocratique n’allait pas de soi ; la Russie s’était focalisée sur les Balkans en partie parce que sa cible prioritaire (Constantinople et les détroits) restait pour le moment inaccessible ; la Turquie avait un général allemand pour moderniser son armée, mais aussi un amiral anglais pour sa flotte ; etc.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png" title="800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg_m.png" alt="800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>
Cette instabilité des blocs provoqua d’ailleurs l’enchaînement inéluctable ! La France craignait que la Russie, puissance montante, n’ait plus besoin de son alliance, absolument vitale pour elle contre l’Allemagne : Poincaré l’assurait donc de son soutien indéfectible, y compris dans les Balkans, pourtant inutiles aux Français. Symétriquement, l’Allemagne ne faisait pas confiance à seul grand allié, l’Autriche, et la soutint donc inconditionnellement, là aussi dans les Balkans. La Russie se devait de soutenir son allié serbe, autrefois soumis à l’Autriche. L’Angleterre avait garanti la protection des côtes du nord de la France, dont toute la flotte croisait en Méditerranée : l’Angleterre se voyait donc entraînée par son alliée contre l’Allemagne.</p>
<h3>Tous ensembles vers l’abîme</h3>
<p>La Main Noire serbe, aidée par des services serbes, sans accord réel du plus haut niveau, place ses tueurs : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gavrilo_Princip">Prinzip</a> assassine l’archiduc François-Ferdinand. L’Autriche-Hongrie prend son temps pour l’enquête, finit par envoyer un ultimatum à la peu coopérative Serbie — ultimatum que Clark trouve presque acceptable, comparé à celui adressé par l’OTAN à la Serbie en 1999 ! La tradition occidentale veut que la Serbie ait quasiment accepté ces conditions coupant toute justification à l’attaque autrichienne ; en fait Clark qualifie la réponse serbe de « chef-d’œuvre d’équivoque diplomatique » (<em>a masterpiece of diplomatic equivocation</em>). L’Autriche menace d’attaquer, la Russie mobilise (complètement), donc l’Allemagne prend peur et mobilise, provoquant la mobilisation française. La rapidité de mobilisation et d’attaque pouvant décider du sort de la guerre, les hostilités commencent ; puis l’entrée du Reich en Belgique provoque l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne.</p>
<p>Cet enchaînement, tout le monde l’avait vu venir, mais personne ne le voulait et chacun croyait faire toutes les concessions possibles pour éviter la guerre. Dans les deux camps, chacun pensait que ceux d’en face la voulait, et y recourrait sans une volonté de fer en face — toute conciliation ou désaveu d’un allié serait donc un dangereux signe de faiblesse, de plus inutile puisque l’ennemi <em>voulait</em> la guerre. La fermeté protégeait donc la paix. Sans cela, difficile d’expliquer que Poincaré en Russie lie sciemment la France aux événements d’une zone aussi instable que les Balkans. Et chaque progrès d’une alliance effrayait l’autre, la poussant à se préparer au pire (un grand classique).</p>
<h3>Facteurs psychologiques</h3>
<p>Ils jouèrent massivement dans l’enchaînement de la crise. Les Serbes en voulurent trop dès 1912, et surestimèrent le poids du soutien russe. Les Autrichiens, exaspérés par les Serbes depuis des années, furent légers en les attaquant sans penser aux terribles conséquences. En cette période sans instance supranationale reconnue, tout abandon de souveraineté était inconcevable — les Serbes ne pouvaient <em>pas</em> accepter l’ultimatum. Les Russes ne comprirent pas que les Autrichiens ne pouvaient <em>pas</em> laisser passer impuni le meurtre du prince héritier. Les Autrichiens auraient pu attaquer dès après le meurtre, ce qui aurait été bien mieux accepté, mais le processus de décision de la double monarchie se traînait (les Hongrois notamment craignaient une invasion des Carpathes par la Roumanie). Les Russes auraient pu attendre pour mobiliser, laissant aux Serbes une chance d’accepter l’ultimatum, ou se contenter d’une mobilisation partielle contre l’Autriche pour ne pas effrayer l’Allemagne, mais leur logistique ne le prévoyait pas. Les Allemands auraient pu se contenter de n’envahir qu’une petite partie de la Belgique (<em>tout le monde</em> s’y attendait) : cela aurait donné une chance aux pacifistes dans le gouvernement anglais. Mais les militaires allemands (contrairement aux civils) sous-estimaient la Grande-Bretagne.</p>
<p>Clark ajoute une note : la « masculinité » du mâle européen semblait menacée à cette période précise par les évolutions de la société et, par réaction, le besoin de s’affirmer dur et endurant prenait le pas sur les vieilles valeurs aristocratiques, plus accommodantes.</p>
<p>Une chose finalement est sûre : attribuer à l’Allemagne la responsabilité totale de la guerre dans le Traité de Versailles, en plus d’une faute politique à l’époque, était purement et simplement une erreur factuelle. Si les Alliés s’imaginaient dès le début que l’intransigeance autrichienne venait de Berlin, la paranoïa régnait partout.</p>
<h3>Digestion</h3>
<p>C’est un pavé (pas loin de 600 pages en anglais sans les notes) et, forcément, les affrontements diplomatico-commerciaux subtils et pleins de sous-entendus ne sont pas la meilleure matière pour des rebondissements trépidants mêlés de réparties cinglantes, surtout quand on connaît déjà la fin. J’ai été un peu frustré par la relation du déclenchement des hostilités : Clark s’arrête aux mobilisations et ne relate pas l’assassinat de Jaurès, par exemple (est-il tellement important d’ailleurs, vu par un Anglo-Saxon ?) ni les réflexions des Français dans les derniers jours.</p>
<p>Si le passionné d’histoire trouvera son compte dans les causes plus ou moins immédiates de la mort de millions de soldats et l’effondrement de quatre empires, le dilettante risque de trouver la chose indigeste. <em>The Sleepwalkers</em> est pourtant déjà devenu une référence sur le sujet. Et comme je le disais au début, le XXIè siècle semble en rejouer des pans entiers.</p>
<p>Quant à l’amateur d’uchronies, il croulera sous les points de divergence potentiels…</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Contre les Turcs et autres non-Européens, on s’en donnait par contre à cœur joie.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/786« Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu’une pierre est le fondateur de la civilisation. »urn:md5:00b880a09f7f338d4b265bfb1fee3ea82015-01-08T22:41:00+01:002015-01-22T14:31:28+01:00ChristopheCitationsanalogiebon senscitationcivilisationcommunicationcourageculturecynismeguerreguerre saintehainehistoireintelligencejusticemèmeouverture d’espritpeine de mortperspectivepolitiqueprovocationpsychologieracléesignifiésociétés primitivesterrorismeéducation <blockquote><p>Derjenige, der zum erstenmal an Stelle eines Speeres ein Schimpfwort benutzte, war der Begründer der Zivilisation.<br /> <br />Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu’une pierre est le fondateur de la civilisation. <br /> <br />Attribué à Sigmund Freud</p></blockquote>
<p><a href="https://de.wikiquote.org/wiki/Diskussion:Sigmund_Freud#Noch_.27n_Zitat" hreflang="de">La source de cette citation reste douteuse</a> : raison de plus de garder la version française plus proche de la version anglaise qui coure sur le net (“<em>The first human who hurled an insult instead of a stone was the founder of civilization.</em>”) que de cette hypothétique version allemande originale qui parle plutôt de javelot.</p>
<p>Elle n’en reste pas moins douloureusement actuelle.</p>
<p>Elle commence très mal, mais bonne année à tous quand même.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-premier-homme-%C3%A0-jeter-une-insulte#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/784« Frankenstein » de Mary Shelleyurn:md5:3f8aacb1653001484ddab0c6e6d5b8172013-10-14T17:20:00+02:002016-07-07T13:06:48+02:00ChristopheSur mes étagères alourdiesabominationanthropomorphismeapparenceculturecynismediscriminationdommagedéshumanisationintelligenceintelligence artificiellelivres luslégendes urbainesoh le beau cas !prise de têtepsychologiepériméquêteracismesciencescience-fiction <p>L’histoire de Frankenstein a été totalement déformée par le cinéma, les dessins animés, bref toute la culture populaire du XXè siècle, sachant que ce livre a déjà deux siècles.</p>
<p>Frankenstein n'était pas le monstre, mais son créateur. Ledit créateur n'était pas un savant chenu et cinglé, mais un jeune homme brillant, qui ne perd la tête que progressivement.</p>
<p>La conception de la créature n’est évoquée que furtivement. Très frustrant.</p>
<p>Le monstre n’a rien de la brute épaisse et stupide souvent décrite. Au contraire : un an après sa création, il maîtrise déjà deux langues, sait lire et disserter mieux que l’essentiel de la population actuelle. Le monstre est parfaitement capable de rationaliser son comportement cruel, en résumé : « je suis malheureux parce que tout le monde me rejette, donc je deviens un méchant assassin parfaitement conscient de tuer des innocents pour me venger de mon créateur et de pauvres gens plus gâtés que moi par la nature » (donc encore un niveau de culpabilité au-dessus du <em>serial killer</em> psychopathe standard). Il maîtrise parfaitement le chantage.</p>
<p>Bizarrement, le génial jeune Frankenstein agit de manière impulsive, et bien que ses pérégrinations durent des mois, il est incapable de réfléchir à une échappatoire, d’appeler à l’aide, ou d’imaginer de protéger sa famille. Puis il met en danger la vie de ses proches de la manière la plus crétine possible. Il n’y a pas besoin d’avoir vu <em>Scream</em> pour savoir qu’un personnage secondaire isolé a de très mauvaises chances de survie quand le monstre rôde, on tient peut-être là l’origine de ce cliché des films d’horreur.</p>
<p>Le style a sacrément vieilli (et je ne pense pas que la traduction française soit la cause), mais je suppose qu’il reflète son époque. Autre tic de l’époque, les histoires imbriquées lassent : Untel raconte son voyage au Pôle (sans lien avec le reste de l’histoire), où il rencontre Frankenstein, qui au cours de son récit reprend un long monologue du monstre sur ses premiers mois d’existence, dont l’histoire (grotesquement et longuement hors sujet) de Français exilés en Suisse à cause d’une histoire avec une jeune Turque... <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Frankenstein-de-Mary-Shelley#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> Et manifestement, à cette époque, une engueulade consistait en un échange de tirades de dix phrases sans interruption — on savait vivre.</p>
<p>L’influence romantique joue à plein (on est en 1818 !) et les sentiments sont étonnamment extrêmes. Nombreux sont les personnages qui tombent malades pendant des mois suite à une grosse contrariété. Le monstre a même lu <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Souffrances_du_jeune_Werther">Werther</a></em>, c’est dire.</p>
<p>Ah oui : ça finit mal.</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Frankenstein-de-Mary-Shelley#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Avec une touche de racisme implicite, mais ça aussi c’était l’époque...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Frankenstein-de-Mary-Shelley#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/753« Pour la Science de septembre 2013 » : Universités en ligne, loi de Mooreurn:md5:cb97420413073f6c3878adcad7ec871a2013-09-16T12:04:00+02:002016-07-07T12:59:32+02:00ChristopheScience et conscienceaddictionbesoincomplexitéconquête de l’inutilecosmologieculturedinosaureseauenseignemententropiehard sciencehowtoinformatiqueintelligence artificiellemicroéconomiemétéonaturepanspermieparadoxeperspectivepsychologiesciencesociétés primitivesspéculationtempséconomieéconomies d’énergieéducationémerveillementénergieéonsÉtats-Unis <p>Un numéro moyen avec quelques infos intéressantes. <em>Comme d’hab’, les commentaires personnels sont en italiques.</em></p>
<h3>De l’origine de la monogamie</h3>
<p>Il y a 10% d’espèces monogames chez les mammifères : pourquoi ? L’intérêt du mâle serait plutôt de multiplier le nombre de femelles qui porteront ses enfants. Il y a deux explications à l’établissement de la monogamie, en fonction du comportement précédent de l'espèce.</p>
<p>D’abord, chez les espèces où la femelle avait son propre territoire, les mâles ne pouvaient s’assurer de la fidélité des femelles : ils seraient devenus monogames pour écarter la compétition.</p>
<p>Ensuite, surtout chez les primates, l’infanticide par le beau-père est courant : le père serait devenu fidèle pour protéger ses enfants.</p>
<p>L’amélioration des soins aux enfants ne seraient que la conséquence de la monogamie, pas la cause !</p>
<h3>Neutrinos</h3>
<p>Ils ont été inventé par Pauli pour compléter une équation bancale, ils sont quasiment indétectables, ils sont mal connus, ils ont des « saveurs », ils sont peut-être leur propre antiparticule : les neutrinos détiennent peut-être la clé de bien des problèmes de l’astrophysique moderne : asymétrie matière-antimatière, matière noire...</p>
<p><em>Trop éthéré pour que ça me passionne vraiment...</em></p>
<h3>L’amour au temps des dinos</h3>
<p>Comment les stégosaures, hérissés de pointes, faisaient-ils pour copuler sans que la mâle se fasse empaler ? Comment la femme diplodocus supportait-elle les assauts du mâle ? En fait, on n’en sait trop rien, et les fossiles n’ont pas conservé beaucoup d’informations.</p>
<p><em>Et ce petit article est frustrant pour cette raison : il se résume à dire qu’on ne sait quasiment rien.</em></p>
<h3>La loi de Moore</h3>
<p>À prix égal, la puissance informatique double tous les 18 mois : la loi de Gordon Moore, un des fondateurs d’Intel, a tenu quarante ans. Facteur de progrès cumulé : un million, dans des domaines aussi différents que le processeur ou le stockage ! Des limites infranchissables semblent en vue (on approche du transistor réduit à un atome, ou d’investissements dépassant le PIB), et le ralentissement des progrès explique en partie le faible renouvellement des PC, mais les optimistes considèrent que les progrès vont continuer au même rythme sur d’autres plans.</p>
<p>Il existe des généralisations du concept, par exemple sur la progression de l’efficacité énergétique. Plus spéculatif, la « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Singularit%C3%A9_technologique">Singularité </a> » concerne notre futur. Il existe aussi une sorte de loi de Sharov s’appliquant à la complexité du génome : sa complexité double tous les 350 millions d’années ! Le plus troublant est l’origine : dix milliards d‘années dans le passé, avant la formation de la Terre (et pas si loin du Big Bang). De là à imaginer que la vie primitive est apparue ailleurs...</p>
<h3>Universités en ligne</h3>
<p><em><a href="https://www.coursera.org/" hreflang="en">Coursera</a></em> (alimenté par Stanford ou l’X), <em><a href="https://www.edx.org/" hreflang="en">edX</a></em> (du MIT), <a href="https://www.canvas.net/courses/abc-de-la-gestion-de-projet">Centrale Lille</a> ou tout simplement <a href="https://www.khanacademy.org/" hreflang="en">Khan academy</a>... : les sites offrant des cours en ligne, ne faisant payer parfois que les certificats, voire rien du tout, fleurissent. Les Américains d’abord y voient un moyen de réduire leurs colossaux frais universitaires. Les pays du Tiers-Monde, Inde en tête, cherchent à faciliter l’accès à une éducation de bon niveau, pas forcément supérieure... pourvu que les étudiants aient un ordinateur et sachent l’utiliser. Entre autres avantages, on y progresse à son rythme. L’enseignant n’est pas hors-circuit, mais il est libéré des cours magistraux. Place à l’interaction entre élèves !</p>
<p><em>Oh non, encore une tentation... Coursera ou edX fournissent des cours complets exigeant plusieurs heures par semaine, mais même les cours d’introduction m’attirent. Je dois déjà me faire violence pour ne pas dévorer toute la partie Histoire de Khan academy. Il faut dire que le format de quelques minutes est bien fichu (et en prime je bûche mon anglais). Dans le même registre il y a le </em><a href="http://ddc.arte.tv/">Dessous des cartes</a>.</p>
<p><em>Peut-on refondre ainsi le système éducatif ? La motivation et la discipline d’apprentissage n’en seront que plus cruciales. Quant à la tendance à faire bûcher les élèves </em>avant<em> le cours avec l’enseignant (pédagogie inversée), elle n’a rien à voir avec Internet : livre ou vidéo, les deux sont utilisables, même si un écran scotche plus facilement un gamin. </em></p>
<p><em>Ce qui est marrant, c'est l’inversion des évolutions entre la télé il y a quelques décennies, et Youtube (puisque tout ça dépend de Youtube) : la télé a été inventée pour éduquer à distance et est très vite devenue un outil de divertissement, sinon essentiellement un robinet à merde ; Youtube a commencé comme dépotoir, et permet de faire fleurir quelques perles. Dans les deux cas menace le piège de l’homogénéisation culturelle (le monde anglo-saxon domine massivement !).</em></p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Les neurologues ont autrefois découvert avec étonnement que le cerveau était aussi actif au repos (quand l’esprit vagabonde) qu’en plein effort de concentration. Il y a un lien avec la capacité humaine à se projeter dans les états mentaux d’autrui (« que pense/que comprend mon interlocuteur ? »), voire avec le langage.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les <strong>rivières atmosphériques</strong> sont de gigantesques fleuves de vapeur d’eau en altitude, responsables de certains inondations gigantesques. Exemple majeur : l'inondation de 1861-62 qui noya Sacramento et ruina la Californie. La mémoire s'est perdue, et une répétition (fort possible dans les prochaines années) coûterait des centaines de milliards de dollars. Il n’y a pas que la faille de San Andrea...</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans les années 50, <strong><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Willi_Hennig">Willi Hennig</a></strong> a mis au point la systématique actuelle, et fourni enfin les bonnes règles pour classer tous ces animaux en fonction de leurs ancêtres. Continuateur de Darwin, sa gloire a été éclipsée par la montée en puissance du tout-ADN, la technophilie, la confusion entre phylogénétique et biodiversité... Cette science qui consiste à ordonner le vivant a du mal à exister indépendamment.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2013#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/751Canard PC Hardware n°16 & fourberies du marketingurn:md5:5744696d8530f0f3bcdd6029100174b12013-04-28T12:55:00+02:002016-06-02T12:25:38+02:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismeargentbon sensbullefoutage de gueulehumourincohérenceinformatiquelivres lusmanipulationMP3mytheoh le beau cas !optimisationparanoïaperfectionnismepouvoir d’acheterpsychologiesciencespéculationsécuritéthéorieéconomie <p>C’est la première fois que j’achète ce magazine, et pourtant je ne suis pas dans la cible <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Par contre je les avais découvert à propos d’un dossier sur les ondes radio qu’ils avaient mis en ligne <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>. J’avais apprécié le ton badin bien que sérieux.</p>
<p>J’ai donc jeté un œil au <a href="http://www.canardpc.com/news-52991-cpc_hardware_n<strong>16_est_sorti</strong>.html">sommaire du n°16</a> : alléchant. Entre quelques benchmarks de CPU ou de carte graphique pas inintéressants pour conserver une petite culture de ce qui se fait en ce moment, il y a deux perles :</p>
<h3>Les câbles pour audiophiles ont-ils un intérêt ?</h3>
<p>La réponse est : en gros, non.</p>
<p>Le milieu de l’audio haut de gamme doit servir de champ d’étude des consommateurs argentés prêts à dépenser pour du subjectif. Attention, on ne parle pas d’améliorations incrémentales valant l’investissement pour certaines oreilles éduquées, mais de vent, de pipeau complet.</p>
<p>La technologie des amplis, des enceintes... ayant atteint la quasi perfection, il ne restait donc que les câbles comme composants dont on pouvait tenter de gonfler la marge. Le summum : des câbles optiques plaqué or, des câbles de raccordement électrique à 1000 €, des protections contre les parasites sur des câbles numériques. Quand les arguments de vente ne s’avèrent pas totalement farfelus (et dignes d’un prix Nobel en cas de démonstration rigoureuse), l’effet obtenu est ridicule, surtout comparé à l’effet placebo.</p>
<p>Le test ultime, en double aveugle, ils l’ont fait : les audiophiles concernés, sur leur propre chaîne, ne voyaient pas la différence entre deux câbles basique et ruineux. Ce n’est qu’un début, ils cherchent d’autres cobayes. (<strong>2016</strong> : Hélas j’attends toujours.)</p>
<p>D’autres arnaques plus ou moins évidentes suivent : radiateurs de barrettes mémoire inutiles ; mémoire cache inutilement gonflée sur des disques durs ; « certifications militaires » portant en fait sur la <em>méthode</em> de test d’un composant et pas le résultat ; cartes graphiques identiques et rebadgées...</p>
<h3>Les inondations thaïlandaises et les disques durs</h3>
<p>Depuis un an et demi le prix des disques durs a explosé, officiellement à cause des inondations d’usine en Thaïlande. Bizarrement, en plein milieu de la crise, le chiffre d’affaire des deux plus gros fabricants (Western Digital et Seagate) n’a guère accusé le coup. Puis il a presque doublé pendant les trimestres qui ont suivi, et n’est pas retombé depuis. Les bénéfices, eux, ont explosé en 2012. Le tout dans un contexte normalement défavorable (baisse mondiale des ventes de PC, montée des SSDs...).</p>
<p>Bref, les inondations ont bon dos, l’occasion a été trop belle aux fabricants de se refaire leur marge. Comme ce marché est devenu un duopole, il
n’y a plus grand chose à espérer de la loi du marché dans l’immédiat...</p>
<h3>Puces RFID & NFC</h3>
<p>Le NFC, c’est le dernier truc à la mode dans les téléphones, l’équivalent des puces RFID, lisibles à distance. J’avais déjà un mauvais <em>a priori</em> sur tout ce qui est lecture sans contact, puisque cela peut se faire potentiellement sans l’accord du propriétaire de la carte. Surtout pour tout ce qui est carte bancaire.</p>
<p>Moralité : ça n’a pas manqué, il suffit manifestement de quelques connaissances et d’un peu de matos pour récupérer en trois quarts d’heure dans un métro bondé les infos sur sept cartes bancaires et deux passeports. Consternant.</p>
<p>Bref, sans doute un magazine de plus à suivre... (<strong>2016</strong> : Et que je lis effectivement religieusement tous les trimestres.)</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je ne joue qu’à des jeux remontant au XXè siècle et j’ai essentiellement un Mac, des PCs sous Linux dont le plus jeune a plus d’une demi-décennie au compteur, ou des petits bouts d’électronique qui n’ont pas atteint le stade du double cœur.</em> </p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>En fait <a href="http://www.canardpc.com/pdf/CPCHW13.pdf">tout le numéro est disponible en PDF</a>. À propos de ce dossier sur les ondes : il me semblait bien fait, avec une tentative de chercher les intérêts financiers dans les deux camps, et d’en revenir aux fondamentaux scientifiques, notamment à propos des énergies impliquées. Pour le côté rationnel, voir <a href="http://www.skepdic.com/electrosensitives.html">Skeptic</a> : en double aveugle, on n’a jamais rien trouvé de probant. Voir aussi <a href="https://electroallergique.wordpress.com/2013/02/20/canard-pc-hardware-n13">l’avis d’une électrosensible qui a lu le dossier</a>, qui pointe surtout l’absence de certains conflits d’intérêt. Difficile de se faire des avis objectifs de nos jours sur des sujets que l’on n’a pas creusé soi-même et où tous les acteurs sont susceptibles d’avoir des intérêts financiers et de faire de la comm’ ou d’être irrationnels...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/741« Pour la Science » d’avril 2013: étoiles noires, Gulf Stream, Internet pour les crédulesurn:md5:6318598607a9cd0773430c8faaafe5e32013-04-02T14:42:00+02:002016-06-02T12:05:31+02:00ChristopheScience et conscienceauto-organisationbon sensclimatcommunicationcosmologiecynismedinosauresenfantsexpertisefoutage de gueulelégendes urbainesmèmenatureoh le beau cas !ouverture d’espritparanoïapollutionpsychologiesimulationspéculationterrorismetotalitarismeécologie <p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/pls_426_R.jpg" alt="Pour la Science, avr. 2013" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Pour la Science, avr. 2013" />C’est dingue, je suis arrivé à finir ce numéro avant même la fin du premier jour du mois. Non, ce n’est pas un poisson. D’ailleurs le poisson du numéro, il faudra le chercher dans les contrepèteries.</p>
<p>Petit numéro quant à mes critères. Retenons ce qui suit :</p>
<h3>Didier Nordon</h3>
<blockquote><p>Rien, sinon le désespoir à l’idée qu’il ne comprendra jamais le monde, ne peut expliquer le geste d’un homme qui décide de se spécialiser.</p></blockquote>
<p><em>Avis perso : tout à fait mon cas. Je désespère de ne pas connaître toutes les branches de l’informatique, je me spécialise de fait dans la partie qui me fait manger avec les outils qu’on m’impose, et j’ai abandonné tout résistance</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-avril-2013#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>.</p>
<h3>Abeilles</h3>
<ul>
<li>Les <strong>abeilles</strong> sont en voie de disparition pour de multiples causes (toutes de notre faute probablement) mais ne sont <em>pas</em> les seules bestioles qui pollinisent les plantes, et les abeilles sont loin d’être les plus efficaces. Ça c’était la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que les autres espèces pollinisatrices en question sont aussi en voie de disparition, et surtout depuis 1970 (aux États-Unis au moins).</li>
</ul>
<ul>
<li>Pendant ce temps, une équipe américaine cherche à créer des essaims d’abeilles artificielles. Le robot lui-même est faisable, mais les batteries restent à mettre au point, et surtout : comment programmer un <em>essaim</em> ? De manière probabiliste ? Les théoriciens de l’informatique ont encore du boulot.</li>
</ul>
<h3>Internet fait le lit des croyances</h3>
<p>Gérald Bronner, sociologue, remarque que grâce à Internet, <strong>n’importe quelle idée peut acquérir une masse critique suffisante</strong> pour que les personnes intéressées y trouvent de quoi conforter leurs croyances. Sans même se confronter aux idées opposées (on ne lit pas tous les liens que Google renvoie), surtout si on ne les cherche pas.</p>
<p>Répondre point par point aux arguments plus ou moins sérieux ou cohérents peut être un travail à plein temps car ils sont parfois très nombreux (11 septembre, mort de Michael Jackson, homéopathie...), et les spécialistes et personnes informées (avec les données) ont souvent autre chose à faire. On ajoute la concurrence entre médias qui les pousse au sensationnalisme (le contraire de l'esprit scientifique), et l’esprit peu préparé se noie vite.</p>
<p><em>(Ajout perso : ajoutons la méfiance envers les experts, et les rôles intéressés dont on accuse parfois ceux-ci. Pas étonnant que quiconque a un brin de paranoïa trouve de quoi justifier n’importe quoi. On est tout de même très loin en général de <a href="http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/TimeCube">TimeCube</a>. </em></p>
<p><em>Mes sites préférés dans la guerre contre la crédulité humaine : dans le genre dézingage sans pitié, <a href="http://www.nioutaik.fr/">Nioutaik</a> (voir notamment le massacre de la </em><a href="http://www.nioutaik.fr/index.php/2013/02/26/640-la-revelation-des-pyramides-le-documentaire-en-mousse">Révélation des pyramides</a><em> ou des <a href="http://www.nioutaik.fr/index.php/2013/01/08/634-les-theories-du-complot-du-11-septembre-cest-vraiment-nimporte-quoi">complots du 11 septembre</a>), et, dans un registre plus sérieux et structuré, l’<a href="http://www.zetetique.fr/">Observatoire zététique</a> et <a href="http://www.skeptic.com/" hreflang="en">Skeptic</a>. </em></p>
<p><em>Je reste aussi d’avis que l’incompétence et le j’m’en-foutisme intrinsèques à toute grande organisation, la sous-estimation des capacités de nos ancêtres et de leur nombre, la recherche immédiate du profit, l’ignorance par le grand public des règles les plus basiques des maths, de l’histoire, ou de la science (niveau Renaissance)... expliquent tout bien mieux que d’hypothétiques complots internationaux à grande échelle. </em>)</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Vus les plumes sur les fossiles, les premiers oiseaux avaient sans doute quatre ailes. Gênant pour marcher.</li>
</ul>
<ul>
<li>Un des objectifs du <a href="http://www.sante.gouv.fr/deuxieme-plan-national-sante-environnement-pnse2-2009-2013.html">Deuxième Plan national santé environnement</a> : réduire de 30% d’ici 2015 les particules fines (cancérogènes) émises par le chauffage au bois (foyers ouverts), ou les transports. (<em>Encore une pierre dans le jardin du diesel...</em>).</li>
</ul>
<ul>
<li>Tous les animaux, apparemment, dorment, même la drosophile. En fait, on ne sait pas vraiment à quoi sert originellement le sommeil.</li>
</ul>
<ul>
<li>De la cosmologie théorique un peu planante : les « <strong>étoiles noires</strong> », créées au tout début de l’univers par la matière ordinaire et des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Neutralino">neutralinos</a>. Ces derniers, dont l’existence sortie de modèles mathématiques reste à prouver, constitueraient peut-être la fameuse <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mati%C3%A8re_noire">matière noire</a> mal définie qui constitue 90% de la masse de l’univers. Les premières générations d’étoiles auraient utilisé l’énergie due aux désintégrations entre neutralinos pour se constituer (le neutralino est sa propre antiparticule : quand deux se rencontrent, ils deviennent photons), ce qui leur aurait permis d’atteindre des masses de millions de masses solaires, et d’expliquer ainsi l'existence de trous noirs supermassifs. Et ceci avec le minimum d’hypothèses sur la nature de matière noire.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>« Le Gulf Stream : tempère-t-il vraiment l’hiver européen ? »</strong> : Le titre donne dans le sensationnalisme (le Gulf Stream n’expliquait-il pas que les Bordelais aient un climat bien plus clément que les New-Yorkais ? on nous aurait menti ?) mais l'article est plus prudent. Si les calculs et modèles récents donnent une certaine importance aux vents, l'eau reste un bien meilleur vecteur de la chaleur que l’atmosphère, et le Gulf Stream continuera probablement longtemps à faire partie de la cellule de convection géante qui amène la chaleur des tropiques aux zones tempérées. Des balises ont été jetées à la mer et des modèles calculent pour compléter cela les prochaines années.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les fanatiques de mécanique des fluides s’amuseront avec l'article sur la natation humaine. (<em>Moi j’y ai toujours été allergique. À la natation comme à la méca-flux.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Une équipe japonaise cultive des rétines artificielles à partir de cellules souches. Au mieux, cela rendra une vision de quelques dizaines de pixels à des aveugles, rien de transcendant. Mais dans le futur ?</li>
</ul>
<ul>
<li>L’article sur l’instinct maternel sous la IIIè République fascine par son machisme et les raccourcis avec les observations dans la nature : soit les femmes sont admirables par leur instinct maternel (vision dominante), et donc destinées à rester au foyer, sans qu’on les fatigue trop par des efforts cérébraux ; soit elles sont mues par cet instinct par pur égoïsme. L’impact sur les luttes politiques de l’époque fascine.</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-avril-2013#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je bosse à présent sur du Microsoft, c’est dire. (<strong>2016</strong> : il semble qu’<a href="https://www.postgresql.org/" hreflang="en">un autre monde</a> soit possible.)</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-avril-2013#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/737« Pour la Science » de novembre 2012urn:md5:0394e2356f4f7b9fc5bf8374e85dca1a2013-02-16T16:53:00+01:002016-03-21T13:36:57+01:00ChristopheScience et conscienceabominationanthropieanthropomorphismeanticonsumérismebon sensconquête de l’inutilecoup basDieudommagedéterminismefoutage de gueulehistoirejardinagelobbysmanipulationmathématiquesoh le beau cas !psychologiereligionsantésciencethéorieécologieévolution <p>Pour ce numéro qui n’est plus en vente et qui globalement ne m’a pas autant intéressé que d’autres, je vais pour une fois essayer de faire court :</p>
<h3>Le bloc-notes de Didier Nordon</h3>
<p>Beau festival ce mois-ci :</p>
<ul>
<li>Même les grands mathématiciens de notre époque ne comprennent rien à certains domaines des maths qu’ils considèrent totalement sans intérêt.</li>
</ul>
<ul>
<li>Évident mais frappant : « donner des exemples est une démarche inverse à celle qui consiste à énumérer ». <strong>Si on vous noie sous des listes interminables, c’est que l’idée sous-jacente est banale ou qu’on vous enfume !</strong></li>
</ul>
<ul>
<li>Didier Nordon rapporte l’exemple d’un physicien russe qui demande l’autorisation de dater au carbone 14 un prétendu morceau de l’arche Noé. Le prêtre arménien accepte : ce serait un bon test pour cette méthode scientifique. Clash des systèmes de pensée.<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup></li>
</ul>
<pre></pre>
<h3>La conjecture ABC résolue ?</h3>
<p>Résolue ou pas, ça ne changera pas votre quotidien. Ne me demandez pas en quoi elle consiste, je n’ai ni compris ni cherché à comprendre. C’est de la théorie des nombres, pour laquelle j’ai toujours eu une certaine allergie.</p>
<p>Je peux juste préciser que cette conjecture permettrait de démontrer le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dernier_th%C3%A9or%C3%A8me_de_Fermat">dernier théorème de Fermat</a> plus élégamment que dans la démonstration de Wiles en 1993. Et que la démonstration proposée par un Japonais réputé est longue et prendra du temps à valider.</p>
<h3>Science & croyance</h3>
<p>Une des principales perles du numéro n’est qu’un entretien avec <a href="http://lettre.ehess.fr/4261">Yves Gingras</a> sur le mélange des genres entre science & croyance, chose un peu trop à la mode ces temps-ci chez de grands scientifiques reconnus.</p>
<p>On est très loin des délires des créationistes des diverses religions, mais la séparation stricte entre science et religion devient poreuse. Le mysticisme ou la spiritualité percent dans un titre comme <em>The God Particle</em> (du Prix Nobel <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Leon_Lederman">Leon Lederman</a>), ou dans ce qu’à pu écrire Trinh Xuan Thuan (j’avais été choqué du finalisme qui perçait dans <em><a href="http://www.trinhxuanthuan.com/origines.htm">Origines</a></em>, superbe et instructif par ailleurs). Certains rapprochent bizarrement théorie quantique et mystique indienne ou immortalité de l’âme. D’autres abusent du « <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_anthropique">principe anthropique</a> ».</p>
<p>La confusion ne peut que se faire dans le grand public impressionné par l’aura de ces scientifiques éminents. Yves Gingras tire la sonnette d’alarme sur ce mélange des genres encore vu avec indulgence par le milieu scientifique.</p>
<blockquote><p>Un homme savant a compris un certain nombre de vérités. Un homme cultivé a compris un certain nombre d’erreurs. Et voilà toute la différence entre l’esprit droit et l’esprit juste. L’esprit droit surmonte l’erreur sans la voir ; l’esprit juste voit l’erreur ; et certes il n’y veut pas tomber, mais il y veut descendre. <br /> <br />Alain, <em><a href="http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/Vigiles_de_lesprit/vigiles.html">Les Vigiles de l’esprit</a></em>, XXXI</p></blockquote>
<h3>Histoire des sciences : le DDT</h3>
<p>En 1962, le <em>Printemps silencieux</em> de Rachel Carson dénonçait les ravages du DDT. C’est l’occasion de revenir sur la prédominance de la chimie dans l’agriculture : si pratique, compensant les faiblesses de la monoculture industrielle, elle semblait invincible. Les diverses influences sociales, la foi aveugle dans le progrès technique, ont fait le reste et ignoré les réserves.</p>
<p>Pourtant, à l’extrême fin du XIXè siècle, aux États-Unis, on avait déjà régulé les pulvérisations de « vert de Paris » dans les vergers : les apiculteurs voyaient mourir leurs abeilles. Il faut croire que chaque génération doit redécouvrir que balancer des produits chimiques en vrac n'est pas innocent, et que les faibles dosages peuvent avoir des effets à long terme. Désespérant.</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Les LED blanches vont petit à petit remplacer nos fluocompactes, je n’ai pas cherché à comprendre les détails techniques.</li>
</ul>
<ul>
<li>Au milieu du magazine, quatre pages de pubs payées par LVMH Cosmétique rapportent un colloque : pavé illisible sans fil conducteur évident et au langage boursouflé (application de la remarque de Nordon ci-dessus).</li>
</ul>
<ul>
<li>L’épidémie mondiale d’obésité s’étend : plusieurs articles décrivent le coût faramineux, le rôle majeur mais non fatal des gènes, et celui des perturbateurs endocriniens trop utilisés dans notre civilisation.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les dernières recherches sur le cerveau dissocient les circuits du désir (déterminant les actions) et du plaisir. Un drogué agit sans plaisir : quand les deux circuits divergent, il y a maladie mentale, que l’on pourra peut-être mieux traiter à présent.</li>
</ul>
<ul>
<li>Un paléontologue et un astrophysicien essaient d’interpréter ce que pourraient être les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Midi-chlorien">midichloriens</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>, si nombreux dans le sang d’Anakin Skywalker. Les Jedis sont-ils des « super-organismes » ? Ce n‘est pourtant pas le numéro d’avril.</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>J’avais trouvé un site web d’un fondamentaliste américain qui réinterprétait toutes les incohérences entre Bible et science en prenant bien sûr ses croyances au pied de la lettre : un fascinant exercice de loopings intellectuels.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Une des pires bourdes de Lucas dans </em>Episode I<em>, heureusement non développée par la suite.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/732“The Liveship Traders” (« Les Aventuriers de la mer ») de Robin Hobburn:md5:17faba5c7e53637891bf1633e040b6502013-01-14T22:19:00+01:002016-03-18T12:49:48+01:00ChristopheSur mes étagères alourdiesaddictionamourargentcatastrophecourageesclavagefantasygigantismelibertélivres lusmagiepsychologieténacitéémerveillement <p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/LiveshipTraders-ShipofMagic-UK.jpg" title="LiveshipTraders-ShipofMagic-UK.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.LiveshipTraders-ShipofMagic-UK_s.jpg" alt="LiveshipTraders-ShipofMagic-UK.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="LiveshipTraders-ShipofMagic-UK.jpg" /></a></p>
<p>Il y a un bout de temps déjà, j’avais lu et encensé ici l’<em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/The-Farseer-Trilogy-de-Robin-Hobb">Assassin royal</a></em> (<em>The Farseer Trilogy</em>), mythique et délicieusement longue trilogie de <em>fantasy</em> <em>light</em> de Robin Hobb. La trilogie des <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventuriers_de_la_mer">Aventuriers de la Mer</a></em> (<em>Ship Of Magic</em>, <em>The Mad Ship</em>, <em>Ship Of Destiny</em>) n’est pas la suite, mais se situe quelques années plus tard dans un autre pays du même monde.</p>
<p>Bingtown, gros port des <em>Cursed shores</em> (rivages maudits), est devenu prospère grâce au commerce et (c’est lourdement asséné) la volonté, le courage et le travail des ancêtres des marchands (<em>Traders</em>), opulente oligarchie commerçante. Le <em>summum</em> pour une de ces familles : posséder un bateau vivant (<em>liveship</em>, « vivenef » en français). La provenance et la nature du bois magique dont sont construits ces navires est un des ressorts principaux de l’histoire. Liés à une famille, nourris des souvenirs des trois générations de capitaine morts sur leur pont avant leur éveil, ces bateaux ne peuvent être volés... théoriquement. De plus, certains deviennent fous.</p>
<p>L’histoire tourne autour des Vestritts, famille de marchands dont le capitaine-patriarche décède : le bateau, <em>Vivacia</em>, s’éveille alors. La famille se déchire aussitôt entre Althéa, fille cadette du défunt et très attachée (sentimentalement et télépathiquement) au navire, et son beau-frère Kyle, manipulateur brutal peu enclin à laisser leur mot à dire aux femmes. Cette tête de mule d’Althéa claque la porte, Kyle l’emporte, décide que son fils Wintrow doit quitter ses études dans son cher monastère, et transforme le bateau en transport d’esclaves : il n’y a économiquement pas le choix.</p>
<p>Car l’économie détermine les choix de bien des personnages : la montée de l’esclavage ; l’arrivée de nouveaux marchands étrangers dans la ville ; les dettes des Vestritts envers les constructeurs du <em>Vivacia</em> ; leur rôle dans le mariage de la petite dernière ; les liens avec la capitale impériale ; l’influence sur les équilibres politiques dans Bingtown ; les esclaves enfuis obligés de devenir pirates... Tout cela ne peut être éludé.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/LiveShip-ShipofDestiny-UK.jpg" title="LiveShip-ShipofDestiny-UK.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.LiveShip-ShipofDestiny-UK_s.jpg" alt="LiveShip-ShipofDestiny-UK.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="LiveShip-ShipofDestiny-UK.jpg" /></a></p>
<p>Pendant ce temps, un flibustier, le capitaine Kennit, rêve de devenir roi des Îles Pirates, inextricable archipel de hors-la-loi, anciens esclaves et flibustiers. Et justement il a besoin d’un <em>liveship</em>...</p>
<p>Si Althéa se rapproche du Fitz de l’<em>Assassin royal</em>, qui s’en prend plein la gueule à cause de ses erreurs autant que de ses ennemis, et grandit par ses renoncements et cicatrices ; si sa nièce Malta, petite peste inconsciente au départ, évolue de manière foudroyante bien que là aussi douloureuse ; si Wintrow vaut le détour par ses interrogations existentielles permanentes ; si la grand-mère Ronica joue le rôle du chêne indéracinable ; si le Satrape est délicieusement haïssable d’autosuffisance ; le plus fascinant reste cependant Kennit, capitaine ténébreux à la chance insolente, héros des esclaves libérés, idéalisé voire divinisé, au passé torturé et mystérieux, et surtout aux qualités de psychopathe délicieusement manipulateur.</p>
<p>Je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle en permanence avec l’<em>Assassin royal</em>. Les <em>Liveships</em> le dépassent en partie grâce à la narration plus complexe, les différents fils qui s’entrecroisent, le changement fréquent de point de vue — une manière pour Hobb d’en rajouter dans les quiproquos et les incompréhensions, elle adore ça.</p>
<p>La magie, introduite progressivement dans l’<em>Assassin</em>, joue ici un rôle d’emblée. Mais comme on est très loin du <em>Seigneur des Anneaux</em>, ça passe pour un cartésien comme moi. Ce monde est juste régi par quelques lois supplémentaires par rapport au nôtre.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/LiveShipTraders-MadShip-UK.jpg" title="LiveShipTraders-MadShip-UK.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.LiveShipTraders-MadShip-UK_s.jpg" alt="LiveShipTraders-MadShip-UK.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="LiveShipTraders-MadShip-UK.jpg" /></a> Des thèmes sont communs aux deux trilogies, parlerais-je même de tics ? : les héros qui s’en prennent plein la gueule, au moral comme au physique ; la trahison ; la loyauté à un chef, à sa famille, à un ami ; l’amour inconditionnel ; les difficultés des relations hommes-femmes (il n’y a pas que les hommes à être à la ramasse cette fois) ; le renoncement ; le choix entre obligations et être aimé ; le rôle d’un capitaine ou d’un roi à qui l’on obéit aveuglément ; le poids sur les épaules d’icelui ; les psychopathes manipulateurs ; ceux (parfois les mêmes) qui accusent tous les autres des problèmes qu’ils se sont attirés ; les envahisseurs barbares sans pitié ; la ruine née de la division ; la fin d’un monde policé dans le feu et le sang ; le rôle des souvenirs dans la construction de l’identité ; leur « stockage » magique...</p>
<p>Mais aussi : l’égalité hommes-femmes (au sens socio-économique) ; les ravages de l’esclavage ; son influence économique désastreuse ; la construction d’une nation ; la légitimité pour en faire partie ; la reconstruction d’un monde détruit une fois écartées, convaincues ou soumises les mauvaises volontés ; la vie des marins, leur hiérarchie, leur solidarité ; le viol ; les règles du bon commerce ; la cruauté de la piraterie ; la pesanteur et l’utilité des conventions sociales ; la mécanique des foules en assemblée ; l'émergence de dictateurs dans les périodes troublées ; la réussite par la volonté ; l’enfer pavé de bonnes intentions ; le sens de la vie et de la liberté quand on est un bateau... ou un Seigneur des Trois Royaumes ; et j’en passe...</p>
<p>Et surtout, au contraire de beaucoup de bouquins de <em>fantasy</em>, on est aux antipodes des clichés sur la lutte du Bien contre le Mal ou de la Quête du Prince déchu contre le Prince des Ténèbres pour sauver le monde et restaurer un ordre féodal ancien : à la fois plus humble et plus difficile, l’aventure des Vestritts vise à trouver sa place dans un monde qui change de lois, à préserver ce qui peut l’être, à poser de nouvelles règles, à trouver de nouveaux alliés et partenaires, sans oublier de négocier ses petits privilèges, alors même qu’on n’a guère de cartes en main. De la négociation commerciale, quoi.</p>
<p>Les liens avec la première trilogie sont ténus : quelques mentions de la guerre décrite dans l’<em>Assassin</em>, et un personnage secondaire commun complètement métamorphosé, que je n’ai identifié que grâce à Wikipédia une fois la trilogie achevée.</p>
<p>La fin ? Peut-être un peu trop prévisible, surtout du côté des romances, sans assez de morts pour que ce soit réaliste. Surtout, l’épilogue frustre par sa rapidité. On n’était pourtant plus à quelques centaines de pages de plus pour dénouer tous les fils ou ouvrir de nouvelles perspectives.</p>
<p>À lire la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventuriers_de_la_mer">page sur la version française</a>, je ne suis pas sûr d’approuver les adaptations de noms. Peut-être qu’en anglais tout sonne simplement mieux, ou de manière plus cohérente, ou que la <em>fantasy</em> en français m’évoque trop Harry Potter ou Pratchett, bien plus humoristiques. Bref, si vous pouvez, lisez en version originale. Il n’y a que trois tomes après tout : en français il y en a neuf, et j’ai peur que l’histoire ne soit pas assez dense pour donner un intérêt à chaque tome séparément.</p>
<p>Tout ça n’est évidemment pas pour les enfants...</p>
<p>Parmi les critiques sur le net, souvent élogieuses, se détache par exemple <a href="https://requireshate.wordpress.com/2011/05/02/liveship-traders-trilogy-robin-hobb/" hreflang="en">celle-ci</a> (<strong>Mise à jour de 2014</strong> : tombée hors ligne), délicieuse rien que par ses vacheries et sa mauvaise foi admirative.</p>
<p>La trilogie suivante (<em>The Tawny Man</em>) attend déjà dans mon panier d’un libraire en ligne. (<strong>Décembre 2014</strong> : <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Tawny-Man-de-Robin-Hobb">le compte-rendu est là</a>.)</p>
<p>Ah oui : comme dans l’<em>Assassin royal</em>, il y a des dragons. Et ils sont à baffer.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Liveship-Traders-de-Robin-Hobb#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/725“I once met a man...”urn:md5:e138f104474c9ffa6dee856c34c353852012-08-30T00:00:00+02:002016-01-22T15:25:18+01:00ChristopheCitationscitationcivilisationcommunicationcoup bascynismedommageparadoxepessimismeprovocationpsychologie <blockquote><p>“I once met a man who had forgiven an injury. I hope some day to meet the man who has forgiven an insult.”<br /> <br /><em>« J'ai un jour rencontré un homme qui avait pardonné une blessure.<br /> J'espère un jour rencontrer l’homme qui aura pardonné une injure. »</em><br /> <br /><em>Charles Buxton (1823-1871), parlementaire britannique </em></p></blockquote>
<p>Noter la différence de sens entre « injure » et <em>injury</em>, le latin originel <em><a href="http://www.dicolatin.fr/FR/LAK/0/INJURIA/index.htm">injuria</a></em> semblant mélanger les deux sens. J’adore ces glissements sémantiques.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/I-once-met-a-man#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/707« Pour la Science » d’Août 2012urn:md5:f5a248c7f54e8f7982330ec1a3b90cac2012-08-24T19:33:00+02:002016-01-22T15:16:44+01:00ChristopheScience et consciencecataclysmecivilisationconquête de l’inutilecosmologiecoup basgravitationhard sciencehistoirepsychologiescienceuniverséonsévolution <p><img src="http://www.pourlascience.fr/e_img/boutique/pls_418_couv.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Encore un numéro chroniqué trop tard. Pas grave, vous pouvez l’acheter en ligne.</p>
<p><em>En italique, les commentaires personnels sur ce qui tente d’être un résumé d’extraits.</em></p>
<h3>Didier Nordon</h3>
<p>Il rapporte notamment une étude de psychosociologie (pas de référence), où les hommes seraient dépeints comme plus fumistes que les femmes, moins attachés au travail bien fait. Cela devient une qualité nécessaire pour grimper dans les hiérarchies, où il ne faut pas trop chercher à prévoir les innombrables conséquences de ses décisions, sous peine de paralysie.</p>
<p><em>J’ajouterai que le manque de j’m’en-foutisme devient aussi un défaut pas que pour les femmes, juste tous ceux qui veulent faire un boulot correct, et, effectivement, risquent de s’y noyer. On retombe sur le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Dilbert">principe de Dilbert</a> : « les gens les moins compétents sont mutés à l’encadrement ». </em></p>
<h3>Archéologie sous-marine</h3>
<p>Toute une série d’articles s’étend sur les bateaux trouvés au fond des mers : des flûtes (navires de commerce, vers 1800) impériales coulées par les Anglais ; des pinques (petits cargos) provençales des XVIIè et XVIIIè siècles...</p>
<p>Le plus intriguant ? Le <em>Carron Wreck</em>. Il a fallu du temps pour reconstituer l’histoire de ce petit navire de guerre fabriqué en Amérique juste avant l’indépendance des États-Unis, donc anglais, avec des canons écossais, capturé par les Français, transformé à Lorient, endommagé alors qu’il transportait des messages de la France aux autorités françaises et états-uniennes d’Amérique, réparé à Boston, re-modifié en Bretagne, attaqué par les Anglais à Saint-Domingue et sabordé par son équipage (qui a échappé à la captivité et la noyade) juste avant l’armistice signant la fin de la Guerre d’Indépendance américaine. Récit rocambolesque qui explique le mélange des genres, des techniques, des restes d’uniformes et d’armements retrouvés dans l’épave.</p>
<h3>Divers</h3>
<p><img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/98/Andromeda_Galaxy_%28with_h-alpha%29.jpg/320px-Andromeda_Galaxy_%28with_h-alpha%29.jpg" alt="Andromède" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Andromède" /></p>
<ul>
<li>La NASA a refait les calculs, c’est sûr, la galaxie d’Andromède nous fonce dessus ! À 430 000 km/h, ça nous fait un impact dans quelques milliards d’années. <em>Ça fera un très joli spectacle dans le ciel pour nos éventuels descendants.</em><br />(<strong>Mise à jour du lendemain</strong> : le dernier <em>Science & Vie</em> tombé ce matin dans ma boîte aux lettres a justement des images de notre ciel dans les prochains milliards d’années !)</li>
</ul>
<ul>
<li>Des gens ont cherché et trouvé pourquoi les moustiques en vol peuvent se prendre des gouttes de pluie (équivalentes pour nous à ce que serait un impact avec une petite baleine) sans conséquence. <em>Quel intérêt ? Tout ce qui peut permettre de mieux connaître et donc peut-être d’exterminer les moustiques est bon à prendre.</em></li>
</ul>
<ul>
<li>Un sursaut gamma survenu il y a 12,2 milliards d’années est-il à 12,2 milliards d’années-lumière ? Non, car l’espace a lui-même augmenté pendant le trajet. Il était à l’époque à 4,65 milliards d’années-lumière, et serait à présent à 24,37. <br /><em>L’article ne précise pas mais je suppose que cela ne vaut pas pour les distances et durées plus faibles au sein d’ensembles en cohésion gravitationnelles : si une étoile de notre galaxie est à 1000 al, sa lumière doit bien mettre 1000 ans pour arriver.</em></li>
</ul>
<ul>
<li>Les lions avaient conquis l’essentiel des continents autrefois. <em>J’ignorais.</em> Il y avait même un lion des cavernes.</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans le cerveau, sous l’effet de stress et de ses conséquences chimiques, le cortex préfrontal perd son rôle d’arbitre et de contrôles des émotions : s’ensuivent paralysie, actes irrationnels, prise de contrôle par les parties plus anciennes du cerveau... Le but était peut-être d’accélérer les réflexes pour fuir les prédateurs. Des exercices de maîtrise existent, qui permettent de « rallumer » le cortex en se forçant à réfléchir et à s’interroger.</li>
</ul>
<h3>Et puis...</h3>
<p>Manifestement, <a href="http://drgoulu.com/2012/08/12/divers-d-ete/">Dr Goulu a retenu des choses complètement différentes de ce numéro</a> (à la fin de la page). Rigolo.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-d-Ao%C3%BBt-2012#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/706« Pour la Science » d’avril 2012 : Objectif Mars ; juger au lieu de voter ; sécurité...urn:md5:bc6b3d2c501d2c4dd8d9e33acbaf32832012-04-20T22:33:00+02:002015-12-04T13:28:34+01:00ChristopheScience et conscienceabominationadministrationAfriqueAlsacebon senschiffrescolonisationconquête de l’inutileconquête spatialediscriminationemmerdeursenfantshard sciencehistoireMarsoptimisationoptimismeorganisationprise de têtepsychologiesantésciencescience-fictionsociétés primitivessécuritétempsécologieéconomieéconomies d’énergieénergieévolution <p><img src="http://www.pourlascience.fr/e_img/boutique/pls_414_couv_175.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /> Terminerai-je cette chronique avant la fin du mois ? Vous le savez déjà, le suspens n’existe que pour moi au moment où je rédige ces lignes.</p>
<p>Résumé : un bon cru.</p>
<p><em>Comme d’habitude, les italiques sont des commentaires personnels ajoutés à un résumé sélectif qui tente la fidélité aux articles originaux.</em></p>
<h3>Le bloc-note de Didier Nordon</h3>
<p>Les liseuses électroniques abolissent enfin une discrimination : les livres pourront enfin avoir un nombre de pages <em>impair</em>.</p>
<h3>Ne votez pas, jugez !</h3>
<p>C’est de saison : l’article reprend une proposition de système de scrutin par jugement simultané de tous les candidats, qui n’a pas les inconvénients du système actuel ni les inconvénients du système de Condorcet, par exemple.</p>
<p>J’en ferai un billet séparé.</p>
<h3>Science, énergie & élections</h3>
<p>Un article de Benjamin Dessus de l’association <em><a href="http://www.global-chance.org/index.php">Global Chance</a></em> s’insurge contre la manière dont l’énergie nucléaire est présentée dans la campagne :</p>
<ul>
<li>tout d’abord l’électricité ne représente qu’une petite partie de l’énergie dépensée en France ;</li>
<li>c’est d’abord la réduction de la demande qui permettra de ne pas émettre trop de CO₂ : les économies d’électricité potentielles sont énormes : isolation, eau chaude solaire, appareils sobres...</li>
</ul>
<p>Le nucléaire a un coût difficile à estimer mais la Cour des Comptes fournit des chiffres.</p>
<p>En résumé, sortir du nucléaire vers 2031 est possible, avec un kilowattheure 20% plus cher mais une facture 25% moins élevée !</p>
<h3>Science & politiques de sécurité <em>(& donc élections)</em></h3>
<p>Le sociologue <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sebastian_Roché_(sociologue)">Sebastian Roché</a> nous donne un résumé de nombreuses études sur l’efficacité des diverses politiques de sécurité appliquées un peu partout en Occident :</p>
<p>L’<strong>alourdissement des peines est contre-productif</strong>, et cela inclut le jugement de mineurs en tant que majeurs : une longue détention rend plus compliquée la réinsertion.</p>
<p>La « <strong>police communautaire</strong> » (chez nous : la défunte « police de proximité ») vise à améliorer les liens avec la population, s’impliquer dans la prévention… mais aussi à comprendre les délits et à les prévenir : le résultat est surtout visible sur les incivilités et désordres, mais aussi (modestement) sur la délinquance de rue (vols…) ; bref c’est une piste prometteuse.</p>
<p>La « <strong>police analytique</strong> » est une méthode : analyser comment des méfaits se déroulent, imaginer et diffuser des contre-mesures parfois simples ; apparemment efficace, elle n’est utilisée en France qu’au coup par coup. L’auteur regrette que la France préfère la « gestion verticale », centrée sur l’après-délit, les chiffres de résolution… au lieu de la police analyitique notamment.<br />(<em>Prévenir plutôt que guérir, ça ne date pourtant pas d’hier…</em>)</p>
<p>La <strong>vidéosurveillance</strong> a un intérêt réel dans les lieux clos, typiquement les parkings, mais pas ailleurs, et n’est en rien la solution miracle prônée par certains.<br />(<em>Surtout par les vendeurs de caméras je pense, et ceux qui veulent économiser des postes de policiers. Je n’ai toujours pas compris comment une caméra pouvait protéger d’un délit.</em>)</p>
<p>Il existe des <strong>méthodes « cognitivo-comportementales »</strong> visent à corriger les biais cognitifs des délinquants (prendre une simple remarque comme une provocation par exemple, ou rechercher uniquement les satisfactions immédiates, ou se voir tout le temps comme une victime). Les résultats sont spectaculaires (-30 à -50% de récidive).<br />(<em>Oui mais ces psys qui causent avec des jeunes, ça doit coûter plus d’argent sur le court terme que les laisser croupir en prison…</em>)</p>
<h3>Science & politique de santé <em>(& élections)</em></h3>
<p>Les deux auteurs sont des médecins. En résumé, leur étude clame que jusqu’ici seule la régulation par des mécanismes de marché a été mise en place en France, sans succès : réduction du nombre de médecins, tarification à l’acte (inadaptée pour les pathologies difficiles), développement des cliniques privées. De plus les missions de service public comme la prévention, les urgences, la formation des internes... sont limitées.</p>
<p>Les auteurs réclament le retour au remboursement à 80% et s’opposent à une franchise modulée selon les revenus : ce serait encore reporter le problème sur les mutuelles et réserver la solidarité à 100% aux plus pauvres, et « une solidarité pour les pauvres se transforme très vite en solidarité au rabais ! ». Ils demandent des règles draconiennes pour autoriser le remboursement d’un médicament, qui doit être efficace (donc : 80% de remboursement, ou 0), et de favoriser les génériques (pas si utilisés que ça en France).</p>
<p>Ou encore : une taxe sur la publicité de médicaments vers le corps médical doit financer la formation continue des médecins. Il y aurait 25% d’actes injustifiés (<em>25 % !!!</em>) : les économies potentielles et l’enjeu éthique sont flagrants.</p>
<p>Pour le financement, ils en appellent à Philippe Séguin, qui voulait soumettre les stocks-options aux cotisations sociales (3 milliards) ; et à la hausse automatique des recettes pour combler tout déficit et ne pas reporter la dette sur les générations futures (<em>avec intérêts</em>).</p>
<p>Au final… ils proposent le système en place en Alsace-Moselle : plus cher (1,5% du salaire contre 0,75%), mais remboursant mieux… et bénéficiaire !</p>
<p>Pour finir : le système est encore à réformer de fond en comble. Prise en compte de trois types de médecines différents (maladies bénignes, graves, chroniques), coordination, réforme des modes de rémunération des généralistes, centres de santé, formation des médecins (en communication, psychologie, pédagogie ; stages…), rénovation du secteur psychiatrique, accent sur la prévention et pas que sur les soins, « démocratie sanitaire » et contrôle, etc.</p>
<p>« Vaste programme… »</p>
<h3>En route vers Mars</h3>
<p>Les deux auteurs travaillent pour la NASA et proposent un programme spatial avant tout flexible, capable de s’adapter aux évolutions technologies et budgétaires. En fait, l’argent est la première contrainte pour la NASA avant la technique ou la balistique spatiale...</p>
<p>Au lieu de foncer directement sur Mars, la technique des petits pas viserait plutôt à explorer des astéroïdes de plus en plus gros et de plus en plus éloignés, où se poser est facile. Il y en a de nombreux intéressants selon les fenêtres de tir budgétaires. Une fois les lunes de Mars atteintes et explorées, on pourrait envisager de se poser sur la planète, ce qui est l’opération la plus complexe.</p>
<p>Les vaisseaux à propulsion ionique, lente mais régulière, sont peu coûteux (<em>critère finalement majeur</em>). Pour éviter que les astronautes restent trop longtemps dans l’espace, il suffirait de prépositionner sur le chemin des fusées classiques arrivées, elles aussi, par propulsion ionique : résultat environ -50% en masse au décollage, et autant en coût.</p>
<p>De même, le vaisseau spatial (réutilisable) serait monté en orbite terrestre haute par propulsion ionique (lentement), les astronautes le rejoignant avec une fusée classique au dernier moment.</p>
<p>Un encart du CNES parle des réacteurs nucléaires, thermiques ou électriques, comme une option pour réduire les temps de trajet.</p>
<h3>Le retour de la punaise de lit</h3>
<p><img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/87/Bed_bug%2C_Cimex_lectularius.jpg/320px-Bed_bug%2C_Cimex_lectularius.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /> Depuis des millénaires, la punaise de lit se nourrit de sang humain la nuit, et heureusement elle ne transmet pas de maladie. Éradiquée en Occident au XXè siècle, grâce au DDT notamment, elle s’en rit depuis longtemps, et fait un retour en force grâce au chauffage central et aux échanges inter- et intranationaux !</p>
<p>S’en débarrasser est une plaie, entre autre grâce à sa capacité à jeûner des mois et à se disperser. Nettoyage à fond, congélation, chauffage à 50°, insecticides spécifiques et rémanents… les outils sont nombreux mais pas parfaits. De nouvelles armes pourraient se baser sur leur mode de reproduction « traumatique » (le mâle transperce la femelle, et parfois se trompe de cible), que l’on pourrait manipuler à coup de phéromones par exemple. Le temps presse, la résistance aux insecticides se développe...</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Dans son « Point de vue », <a href="http://www.mnhn.fr/oseb/GOUYON-Pierre-Henri">Pierre-Henri Gouyon</a> nous alerte sur la dernière loi sur <strong>les semences</strong> : en vue de mieux contrôler et tracer les cultures, le ressemage des graines par les agriculteurs est interdit, sauf paiement d’une taxe à l’industriel semencier. Une objection majeure : certes la centralisation et l’industrialisation des semences ont permis de gros gains de productivité, mais cette loi interdit la « sélection participative » entre agriculteurs, misant sur la sélection naturelle. <br /> <br /><em>(Consternant. Le parallèle avec l’informatique ou le domaine des médias est flagrant : quelques groupes veulent totalement dominer un domaine où la coopération dans un léger bazar est à long terme bien plus riche et productive… pour la société, pas les grands groupes.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Nos souvenirs ne sont pas immuables</strong> : ils évoluent avec le temps et les répétitions. Hors quelques événements frappant précis (au cadre, lui, reconstruit), la plupart des souvenirs se confondent dans un savoir plus général et générique (prendre le train…). Or les souvenirs sont le fondement de l’identité. Comment un petit enfant construit-il son identité avec un système de mémorisation immature ? Comment les pathologies atteignant l’identité (schizophrénie…) atteignent-elles les souvenirs ?</li>
</ul>
<ul>
<li>La <strong>savane centre-africaine</strong> serait l’œuvre de l’homme : 1000 ans <em>avant</em> Jésus-Christ, la migration des Bantous, agriculteurs qui possédaient la technologie du fer, aurait provoqué un défrichement important, l’érosion des sols puis la disparition de pans entiers de la forêt africaine.</li>
</ul>
<ul>
<li>Donner des acides gras (oméga 3) aux femmes enceintes réduirait l’incidence de l’eczéma et des allergies aux œufs après la naissance. <br /><em>(L’impact de notre alimentation sur notre santé me fascinera toujours.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>La rubrique d’histoire des sciences parle de l’abaque de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvestre_II">Gilbert d’Aurillac</a> : ce moine astronome et mathématicien, devenu le pape de l’An Mil Sylvestre II, avait tenté d’introduire les chiffres arabes qu’il avait appris en Espagne à l’aide d’une abaque, sans zéro ni numération de position. Son utilisation nous semble assez absconse, mais cela restait un progrès : la division n’était pas possible avec les abaques de l’époque ! On ne sait pourquoi Gilbert n’a pas directement proposé le calcul écrit permis par la numération de position et le zéro (peur d’être accusé de sorcellerie ?). Le système actuel s’est répandu comme une traînée de poudre deux siècles plus tard. <br />(<em>Deux siècles perdus. Sur le sujet, voir mon résumé du pavé de Georges Ifrah </em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/04/30/329-l-histoire-universelle-des-chiffres-de-georges-ifrah-1">L’histoire universelle des chiffres</a>.)</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-d-avril-2012#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/684« Pour la Science » de septembre 2011 : (2) Principe de Peter & promotion au hasardurn:md5:2a0d7ef60519855099bab0eaab7cb2cc2011-10-02T00:00:00+02:002015-09-25T14:14:28+02:00ChristopheScience et conscienceadministrationauto-organisationbon senscivilisationcommunicationcomplexitédysfonctionnementexaptationexpertisehiérarchiehumourincohérencemobilitémèmeoptimisationorganisationouverture d’espritpanurgismeparadoxeperspectivepolitiqueprise de têtepsychologietravailéconomieévolution<p>Second article intéressant dans ce numéro de <em>Pour la Science</em>, et il est délectable.</p> <p>(<em>Commentaires perso en italique</em>)</p>
<h3>Promotion</h3>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/murphy/murphy_politique.html#peter">Le principe est bien connu</a> :</p>
<blockquote><p><strong>Principe de Peter</strong><br /> <br />Dans toute hiérarchie, qu’elle soit gouvernementale ou d’entreprise, chaque employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence ; chaque poste tend à être occupé par un employé incompétent dans son travail.</p></blockquote>
<p>Boutade ou réalité profonde ? Les deux dira-t-on. Il est « de bon sens » que forcer les gens à prendre de nouvelles fonctions tant qu’il s’en sortent, mais à les y laisser quand ils pataugent, peut mener à la situation où presque chaque employé se retrouve à un poste où il est au mieux inefficace (il fait ou laisse faire le travail par les compétents, surchargés). Les contre-mesures existent, comme l’éviction des incompétents (<em>je note qu’on perd alors leur compétence dans un poste « inférieur »</em>), leur neutralisation en les promouvant au <em>management</em> (<a href="http://www.vinch.be/blog/2010/08/02/le-principe-de-peter-et-le-principe-de-dilbert/">principe de Dilbert</a> ; <em>en fait à mon avis une grosse erreur, sauf dans les technocraties où ceux qui font décident et le reste n’est que support et secrétariat</em>), la possibilité de refuser des promotions, ou plutôt de les opérer sur d’autres plans comme la progression salariale, sans que cela implique un changement hiérarchique ou de fonctions (<em>pas trop la mentalité de beaucoup d’endroits</em>).</p>
<p>(<em>Je vois une autre faille dans le principe : les gens sont capables d’apprendre, surtout si on les soutient. Untel incompétent arrivé sur son poste peut avec le temps devenir efficace. Reste la question : est-il vraiment fait pour un poste parfois totalement différent de son choix originel dans la vie ? Parfois oui, parfois non.</em>)</p>
<p>L’article de Didier Nordon s’étend sur différentes recherches et simulations visant à justifier le principe, notamment :</p>
<ul>
<li><strong>la régression vers la moyenne</strong> : quelqu’un de très compétent, puisque promu, visera fatalement à se rapprocher de la moyenne quand on l’amène à un poste différent où (c’est un présupposé implicite) <strong>la compétence au nouveau poste n’a pas forcément grand chose à voir avec celle à l’ancien</strong> (hypothèse de Peter) ;</li>
<li><strong>l’effet cliquet</strong> : celui qui est monté et montre ses limites ne redescend jamais, surtout si le licenciement est impossible comme dans beaucoup de grandes administrations et entreprises (<em>et pour moi une des solutions au problème est de permettre de tester des gens et de ne pas poursuivre l’expérience si elle n’est pas concluante, et surtout sans qu’il y ait l’idée que ce soit un échec, une punition sociale.</em>)</li>
</ul>
<p>Un prix Ignobel<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> a été décerné pour la démonstration et la simulation que dans un environnement qui suit strictement le principe de Peter, <strong>le plus efficace est de promouvoir les incompétents</strong> ! Ainsi on échappe à l’effet cliquet et on profite de de la régression vers la moyenne : chaque poste ne sera pas « bloqué » par un incompétent à vie, et un incompétent a une chance d’arriver à un poste où il est bon (et il y restera).</p>
<p>À l’inverse, dans le cas où l’hypothèse de Peter est fausse, que la compétence à un nouveau poste est à peu près liée à celle à l’ancien, il est logique de promouvoir les meilleurs, la régression vers la moyenne étant moins dramatique et les meilleurs arrivant en haut de la pyramide : l’efficacité globale y gagne.</p>
<p>On arrive donc à la question fondamentale laissée en exercice au lecteur : la compétence au poste N+1 est-elle liée au poste N ? (<em>Mon avis : ça dépend :-) </em>).</p>
<p>Est évoquée aussi la promotion au hasard : hypothèse de Peter vraie ou fausse, elle donne un résultat moyen, meilleur que la promotion du meilleur si l’hypothèse est vraie. Dans une hiérarchie bloquée, autant redistribuer les cartes ! (<em>J’ai toujours considéré qu’il fallait choisir une partie des assemblées politiques au hasard pour apporter du sang neuf, les Grecs antiques le faisaient bien.</em>)</p>
<p>Mais arrive le plus rigolo : <strong>si l’hypothèse de Peter est vraie, promouvoir les plus mauvais donne un résultat un peu meilleur que la promotion des meilleurs si elle est fausse</strong> ! <em>C’est-à-dire : il faut prendre des gens manifestement inadaptés à leur ancien poste pour les mettre là où les qualités demandées n’ont rien à voir, plutôt que de prendre des compétents pour les mettre à un poste où ils pourraient être moins bon. C’est finalement de très bon sens !!</em></p>
<p><em>Bon, comme tout simulation sociale ou économique, les effets sont intéressants à observer mais ne tiennent pas compte de toutes les rétroactions dans le réel : possibilité d’apprentissage comme j’ai dit plus haut ; surveillance de la performance pour éviter que les incompétents s’entassent ; éviction systématique des plus mauvais ; sélection naturelle quand l’entreprise subit les conséquences de sa nullité et doit dégraisser (mais à ce stade terminal, les licenciements ne sont pas décidés par les plus compétents pour garder justement les plus compétents) ; échelle considérée (parle-t-on d’une administration en circuit fermé, d’une entreprise sur un marché à fort </em>turn-over<em>, d’une société dans son ensemble qui effectivement ne cherche pas à récompenser la compétence ; et la définition même de compétence, celle-ci étant plus que multiforme et variant avec l’époque… Et puis, tout bêtement, les changements de poste évoqués ci-dessus concernent des promotions, alors que l’on peut vouloir faire changer de poste les incompétents le plus vite possible sans que cela devienne une promotion, une progression dans la pyramide.)</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/04/26/503-the-ig-nobel-prizes-de-marc-abrahams">J’en avais parlé .</a></em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/661« Pour la Science » de septembre 2011 : (1) La pensée façonnée par la langueurn:md5:0551f1d344887071217ab184ee495b402011-09-29T21:57:00+02:002015-09-24T14:44:32+02:00ChristopheScience et conscienceanalogiecivilisationcommunicationcultureenseignementmulticulturalismemétainformationouverture d’espritperspectivepsychologiesignifiééconomie de l’attentionéducationémerveillementévolution<p>« Petit » numéro au final, où flottent quelques perles, dont un article sur la langue qui influence la pensée (ci-dessous) et un sur le principe de Peter (à la prochaine émission).</p> <p><em>Commentaires purement personnels en italique, comme à l’accoutumée.</em></p>
<p><img src="http://www.pourlascience.fr/e_img/boutique/full/_done_20110824_162523_PLS-2011-septembre_407-fu-pls_407_couv_175.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<h3>La langue façonne la pensée.</h3>
<p>Le débat sur le lien entre pensée et langage ne date pas d’hier. Il est à présent évident que la langue et la culture influencent la pensée de manière profonde. L’article regorge d’exemples fascinants :</p>
<ul>
<li>Le tri de photos dans l’ordre chronologique se fait de gauche à droite pour l’Occidental moyen, de droite à gauche pour un hébreu, et c’est lié au sens de l’écriture (<em>et pour les enfants qui ne savent pas écrire ? y a-t-il imitation des parents ?</em>)…</li>
<li>…et de l’est vers l’ouest pour certains aborigènes australiens ! Ces gens sont donc capables de s’orienter systématiquement par rapport aux points cardinaux.</li>
<li>Les degrés de parenté sont décrits de manière plus ou moins fine entre les langues : le mandarin a des mots différents pour les oncles paternels ou maternels, par alliance ou par le sang…</li>
<li>Pour les Occidentaux, le passé est derrière eux, le futur devant ; mais pour les Aymaras dans les Andes c’est l’inverse (<em><a href="http://www.auto-buzz.com/peuple-aymara-le-passe-est-devant-et-le-futur-derriere-38951.html">cet article</a> explique cela viendrait de la nécessité de préciser si le locuteur a été témoin ou pas d’un fait</em>.).</li>
<li>Certaines langues ne connaissent pas les nombres supérieurs à 4.</li>
<li>En anglais ou en français les tournures directes sont privilégiées (« Pierre a renversé le vase »), alors que beaucoup d’autres langues (espagnol, japonais) ont des tournures indirectes (« le vase s’est cassé ») : les locuteurs de ces dernières langues mémorisent moins bien les événements accidentels, les anglophones s’expriment plus de façon causale.</li>
<li>Les capacités en calcul mental sont directement influencées par le nombre de syllabes des nombres !</li>
<li><em>J’ajouterai : <a href="http://www.coridys.asso.fr/pages/base_doc/langue.pdf">la dyslexie dépend de la langue</a>, ou plutôt de son orthographe, mais jusqu’à quel point peut-on séparer les deux ?</em></li>
<li>La langue utilisée a un impact sur les préjugés à un moment donné (testé sur des bilingues hébreu-arabe) !</li>
<li>La définition exacte des couleurs dépend de la langue.</li>
</ul>
<p>Bref, la langue semble participer à la plupart des activités cognitives humaines, et est un reflet de la capacité d’adaptation humaine à de nombreux milieux.</p>
<p>Dans un commentaire, <a href="http://www.pierrepica.com/">Pierre Pica</a> remarque que ces variations sont liées aussi aux « connaissances noyau », acquises par un enfant avant même qu’il sache parler : les différences viennent-elles des langues ou des connaissances noyau ? Tous les humains parlent une langue, en créent une entre eux au besoin, et s’appuient sur les différences d’usage, éducation… de leur milieu.</p>
<p><em>Ce que je me demande, c’est dans quelle mesure on peut distinguer dans les exemples ci-dessus ce qui relève de la langue et ce qui est plus lié à la culture dans son ensemble. La langue étant elle-même la manifestation et le vecteur de cette culture, les deux sont forcément massivement entremêlées. Tout nouveau concept devant être exprimé dans la langue, les limites de celle-ci deviennent donc des obstacles à ce qui n’entre pas dans son cadre. Je suppose qu’un critère serait la facilité d’assimilation d’un nouveau concept en introduisant simplement quelques mots supplémentaires — pas forcément si simple…</em></p>
<p><em>Rigolo : l’autrice a une <a href="http://www-psych.stanford.edu/~lera/papers/">page web relativement atypique</a> : nos goûts esthétiques s’ont-ils influencés par notre façon de penser, ou l’inverse ?</em></p>
<p><em>Question encore : qu’est-ce que les langues dominantes actuelles oublient qui serait fondamental ? Pourrait-on ajouter tous les concepts issus d’autres langues dans une langue synthétique dont le but serait d’ouvrir au maximum l’esprit humain ?</em></p>
<p><em>Enfin : une langue dominante (l’anglais actuellement mais ça vaudrait pour n’importe laquelle) n’est-il alors pas en soi une catastrophe ? Non seulement elle donne un avantage matériel à la nation qui la domine (les États-Unis essentiellement), puis culturel (beaucoup d’auteurs non anglophones se font traduire en anglais pour être connus ensuite dans les pays tiers, ce qui fait filtre), mais l’article ci-dessus implique que s’impose le système de pensée anglo-saxon au reste du monde. Bref, vive le multilinguisme.</em></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-1-Pens%C3%A9e-fa%C3%A7onn%C3%A9e-par-la-langue#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/660“We judge ourselves...”urn:md5:7566e59266ed7883e19e1bf503f3ef9b2011-08-20T00:00:00+02:002015-09-07T14:18:15+02:00ChristopheCitationsapparencebon senscitationcommunicationcouragedommageexpertisemémoireoptimismeouverture d’espritparadoxeperspectiveprise de têtepsychologiequêteréalitérésolutionssignifiétravailténacitévaleuréconomie de l’attention <blockquote><p>“<em>We judge ourselves by what we feel capable of doing,</em><br /><em> while others judge us by what we have already done.</em>”<br /> <br />« Nous nous jugeons par ce que nous nous sentons capable de faire, <br />pendant que les autres nous jugent sur ce que nous avons déjà fait. »<br /> <br />Henry Wadsworth Longfellow,<br /><em><a href="http://www.archive.org/stream/talekavanagh00longrich/talekavanagh00longrich_djvu.txt" hreflang="en">Kavanagh: A Tale</a></em> (1849) Ch. 1</p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9CWe-judge-ourselves...%E2%80%9D#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/656Ce billet ne devrait pas exister...urn:md5:4e4fe21344fc67427cf661c9757866732011-07-30T16:19:00+02:002015-09-04T08:13:25+02:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoaddictionblogbon senscommunicationconquête de l’inutilecouragedysfonctionnementenfantslibertémèmeoptimisationorganisationprise de têtepsychologierésolutionssaturationtempsthéorieténacitééconomie de l’attention <p>…car dans tout ce que je peux survoler (pas le temps de lire) sur l’organisation, réduire sa tendance à la procrastination (<a href="http://lesswrong.com/lw/3w3/how_to_beat_procrastination" hreflang="en">là par exemple</a>), comment faire plein de choses dans le minimum de temps, etc., un des mantras les plus simples est :</p>
<blockquote><p><em>Fais-le tout de suite, bordel de merde !</em></p></blockquote>
<p>ou bien :</p>
<blockquote><p><em><a href="http://www.codinghorror.com/blog/2011/07/nobodys-going-to-help-you-and-thats-awesome.html" hreflang="en">You should be working!</a></em></p></blockquote>
<p>Les listes de choses à faire, c’est bien ; la subdivision de tâches aussi, mais rien ne vaut la volonté de faire ce qui attend au lieu de procrastiner sur les dernières nouvelles sur les sites favoris ou de bloguer/tweeter sur tout et rien comme en ce moment même. Pas facile, une telle partie de l’activité actuelle se passe dans un navigateur qu’on ne peut même plus le fermer pour se supprimer les tentations.</p>
<p>Après reste le problème épineux de la masse de choses en attente qui toutes attendent et qu’il faut ordonner. J’aime bien l’algorithme « je prends le premier truc qui me passe par la tête ou que je vois dans la liste de tâches, de toute façon y aura pas le temps de tout faire ».</p>
<p>Ah oui : faire un billet de blog rapide de temps à autre était bien dans ma liste. Par contre il faut que je résiste à la tentation de le relire dix fois avant de le poster.</p>
<p>Je retourne faire comptes, nettoyage, généalogie, rangement, courrier, et même patate de canapé devant des documentaires ou films qui attendent depuis trop longtemps — pour une fois que mes petits chronovampires ne sont pas à la maison...</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Ce-billet-ne-devrait-pas-exister#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/650Si toutes les fripouilles du monde étaient comme ceux-là...urn:md5:5e69cf10665614ba0f220db1074e7f7a2010-09-13T07:45:00+02:002015-08-20T10:19:10+02:00ChristopheHumourbande dessinéebase de donnéesbon sensconquête de l’inutilecoup bascynismeimpérialismeinformatiquemanipulationpanurgismepsychologieréseausécuritééconomie de l’attention <p><a href="http://xkcd.com/792/" hreflang="en">http://xkcd.com/792/</a></p>
<p><img src="http://imgs.xkcd.com/comics/password_reuse.png" alt="" /></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Si-toutes-les-fripouilles-du-monde#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/631Ouaouh !urn:md5:2819e31830804f29035c0bca219fed472010-09-07T23:24:00+02:002010-09-07T23:24:00+02:00ChristopheScience et conscienceastronomiecataclysmecosmologiegigantismeoh le beau cas !psychologieuniversémerveillement <p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/astronomie/.potw1020a_m.jpg" alt="AFGL 3068" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="potw1020a.jpg, sept. 2010" />Dingue : la mort en spirale d’une étoile au carbone<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Ouaouh-mort-d-une-etoile-carbone-en-spirale#pnote-630-1" id="rev-pnote-630-1">1</a>]</sup>, sur un tiers d’année-lumière de diamètre, éclairée par la lumière du fond galactique.</p>
<p>Et en plus la vue est pile de face, même pas en biais. Il y en a qui ont dû se pincer la première fois qu’ils ont vu ça. Il paraît que ça valide certains modèles sur la mort des étoiles et sur la formation des nébuleuses. Le couple de danseuses stellaires s’appelle AFGL 3068.</p>
<p>La source sur le site de l’ESA : <a href="http://www.spacetelescope.org/images/potw1020a/" hreflang="en">http://www.spacetelescope.org/images/potw1020a/</a></p>
<p>Le petit article scientifique sur le sujet : <a href="http://www.spacetelescope.org/static/archives/releases/science_papers/potw1020.pdf" hreflang="en">http://www.spacetelescope.org/static/archives/releases/science_papers/potw1020.pdf</a></p>
<p>Un article plus vulgarisé chez Discover Magazine : <a href="http://blogs.discovermagazine.com/badastronomy/2010/09/06/awesome-death-spiral-of-a-bizarre-star" hreflang="en">http://blogs.discovermagazine.com/badastronomy/2010/09/06/awesome-death-spiral-of-a-bizarre-star/</a></p>
<p>Un article du CNRS :<a href="http://www2.cnrs.fr/journal/2980.htm">http://www2.cnrs.fr/journal/2980.htm</a></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Ouaouh-mort-d-une-etoile-carbone-en-spirale#rev-pnote-630-1" id="pnote-630-1">1</a>] Carbon star<em> : vous traduiriez ça comment, vous ?</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Ouaouh-mort-d-une-etoile-carbone-en-spirale#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/630« Pour la Science » d’août 2010 : calmars géants, neutrinos et postpérovskiteurn:md5:bd40ed446a18ba65afd3a790da3264352010-08-21T18:03:00+02:002011-06-12T15:23:28+02:00ChristopheScience et conscienceAntiquitéargentauto-organisationbon senscitationcivilisationcomplexitéconquête de l’inutiledéveloppementenfantsextraterrestresgigantismeguerregéologiehistoireintelligencenaturepsychologiesciencesociétés primitivesspéculationsécuritétempsténacitééconomieéducationémerveillementéonsévolution<p>Ce numéro n’est peut-être plus en kiosque, vu que j’ai déjà reçu le suivant. Mais baste, ceci me sert aussi à me rappeler plus tard de ce dont je veux me souvenir (et je suppose que la plupart de ceux qui tomberont par hasard sur ceci se contenteront du résumé et n’iront pas acheter le numéro, <a href="http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/archives.php">même en ligne chez l’éditeur</a>).</p> <p>En italiques, mes commentaires personnels.</p>
<h3>Chronique de Didier Nordon</h3>
<p>Pleins d’idées en une page, comme d’habitude. Notamment :</p>
<ul>
<li>La philosophie ressasse les sentences des Grands Anciens<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-d-aout-2010#pnote-625-1" id="rev-pnote-625-1">1</a>]</sup>, alors qu’objectivement toutes n’en valent pas la peine. À l’inverse, la science liquide sans état d’âme ce qui s’avère faux, se privant de l’étude de la survenue de l’erreur justement.<br /> <br />(<em>Mouais, un peu réducteur… comme toute provocation qui a un fond de vérité.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Les feux rouges sont inutiles : en nous fiant à un signe arbitraire et en laissant de côté l’important (regarder si personne ne vient), nous provoquons justement certains accidents. <br /> <br />(<em>Mouais. L’idéal, ce sont les deux : des règles et le bon sens. Toute mesure de sécurité ne vaut que si elle est strictement respectée (les grandes catastrophes sont l’accumulation de plusieurs négligences). Je me souviens effectivement de mon grand-père pompier qui disait que la nuit, les feux rouges étaient ignorés et qu’il fallait faire attention même au vert ; d’ailleurs à présent beaucoup de feux sont oranges la nuit. À l’inverse, j’ai connu bien des carrefours bloqués par des gens qui ne respectaient pas les feux et s’engageaient — ou, à l’inverse encore, s’engageaient parce que c’était vert même s’il n’y avait pas la place.</em>)</li>
</ul>
<h3>Vieux fossiles</h3>
<p>Des micro-organismes vieux de 2,1 milliards d’années découverts au Gabon repoussent carrément de 1,5 milliards d’années l’apparition de la vie multicellulaire. Les bestioles « complexes » datent surtout d’il y a 500 millions d’années.</p>
<p>(<em>Mine de rien, c’est un paramètre à rajouter au <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/06/08/54-le-paradoxe-de-fermi">Paradoxe de Fermi</a> : la lenteur de l’émergence de la vie multicellulaire pouvait être un signe de sa rareté dans l’univers. Là, il semble que ce soit le multicellulaire </em>complexe<em> qui ait mis son temps à apparaître.</em>)</p>
<h3>Vidéosurveillance et délinquance</h3>
<p>Une « méta-analyse » rassemble des études sur le même sujet, trie celles méthodologiquement douteuses, et fait une synthèse. La conclusion, en gros : la vidéosurveillance, présentée par beaucoup comme la panacée, n’est efficace que dans certaines conditions. Les caméras sont très dissuasives sur les vols dans certains parkings par exemple, mais à peine sur les violences physiques en ville. Il n’est pas facile de distinguer l’effet de la caméra et celui de l’éclairage amélioré à la même occasion… Le déplacement de la criminalité n’est pas non plus une évidence. La population est sans illusion sur l’efficacité mais plébiscite en général.</p>
<h3>Résilience</h3>
<p>Boris Cyrulnik résume ses travaux sur la résilience, c’est-à-dire la capacité de certaines personnes et enfants à se reconstruire, contre toute attente, après une catastrophe, une agression majeure, ou un abandon complet (voir le tragique cas des orphelinats roumains sous Ceaucescu). Cette capacité est acquise très tôt dans la vie, on peut distinguer un bébé de neuf mois « sécure » (qui a été stimulé et protégé, et est devenu curieux, sociable…) d’un autre qui ne l’est pas, et sera plus vulnérable en cas de catastrophe. Les liens avec la neurologie sont frappants (action sur l’hypothalamus, sécrétions de sérotonine…).</p>
<h3>La postpérovskite</h3>
<p>Kei Hirose a découvert la postpérovskite, un minéral dont l’existence au fin fond du manteau terrestre était inconnue. Quelle importance ? Une mince couche de ce minéral, aux très hautes pressions qui règne entre le noyau terrestre et le manteau inférieur (constitué de pérovskite, lui) , joue un rôle capital dans les transferts de chaleur du centre vers la surface de notre planète.</p>
<p>Cela n’intéresse que certains géophysiciens, pensera-t-on. Pourtant, l’impact sur la vie terrestre a pu être important : un refroidissement accéléré pourrait impliquer que la graine, au centre du noyau, n’a « que » un milliard d’années, et que le champ magnétique terrestre n’existait donc pas avant, interdisant à la vie de sortir de l’océan.</p>
<p>(<em>Même si plantes et animaux ont mis encore un bout de temps après cela à conquérir la terre ferme, ce facteur est lui aussi à prendre en compte dans la probabilité d’apparition de la vie intelligente. Surtout que la postpérovskite semble se former dans un domaine restreint de température et pression. Dommage, l’article ne dit pas combien de temps il aurait fallu sans ce minéral magique pour former la graine.</em>)</p>
<p>M’amuse aussi le lien entre expériences de laboratoire pour créer et étudier le minéral, et l’étude de la terre elle-même. (Un passage savoureux sur les difficultés à reproduire les pressions gigantesques du manteau avec des enclumes en diamant : « Avec mes collègues, nous avons ainsi perdu de nombreux diamants, ce qui a sérieusement entamé nos crédits de recherche et notre enthousiasme. »)</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>La ville égyptienne d’Oxyrinchos a fourni aux archéologues des milliers de papyrus antiques. On y lit que cette ville, bien avant la conquête par Alexandre le Grand en -332, était déjà à moitié grecque. Commerçants et mercenaires héllènes présents depuis des générations ont fourni à la dynastie grecque des Ptolémés l’élite administrative pour la prise en main de l’Égypte jusqu’à la conquête romaine. Les Grecs ont gardé leur langue et leur mode de vie jusqu’à l’ère chrétienne et, s’ils ont fait beaucoup d’emprunts à la religion égyptienne, l’inverse semble faux.</li>
</ul>
<ul>
<li>Un article décrit les progrès dans la détection des neutrinos, particules pourtant quasi-indétectables, qui ouvrent la voie à de nouvelles branches de l’astronomie.</li>
</ul>
<ul>
<li>Un gros article sur les <em>Architeuthis</em> ou calmars géants. (<em>Belles bêtes</em> !)</li>
</ul>
<ul>
<li>Les cachalots mangeurs de baleine ont existé il y a 12 millions d’années. Ils avaient des dents de 36 cm. (<em>Enfoncé, le tyrannosaure !</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Les chimpanzés se font la guerre, et il y a des morts. (<em>Plus le temps passe, plus on voit que l’homme n’est qu’un singe comme les autres.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>L’<a href="http://www.liberation.fr/vous/0101641554-outox-la-boisson-detox-ou-intox">Outox</a> est une intox : ses effets mesurés sont faibles, et explicables par la concentration en fructose et en acide citrique.</li>
</ul>
<ul>
<li>La chronique d’Ivar Ekeland explique que dans une entreprise les actionnaires ne sont pas responsables pour plus que leur part dans l’entreprise. Au pire pour eux, la société responsable d’une catastrophe (par exemple BP) serait liquidée pour payer les dégâts, mais ils n’auraient pas à payer plus. Dommage pour la société dans son ensemble.<br /> <br />(<em>D’un autre côté, est-ce que vous investiriez dans une entreprise si vous saviez que vous pourriez être amenés à couvrir les bourdes du dirigeant ? La société à responsabilité limitée est une des raisons du succès du capitalisme. Plus choquante est la prime de départ mirifique du patron même si, comme le remarque Ekeland, ça reste théoriquement une punition puisqu’il aurait touché plus en restant !</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>La SNCF fait n’importe quoi avec son fret. (<em>On n’a pas fini de voir des camions sur les routes.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Il serait possible de faire du caoutchouc en Europe, avec du pissenlit russe.</li>
</ul>
<ul>
<li>Hervé This étudie la vodka : les liaisons hydrogènes ont une influence sur le goût, et les impuretés ont un impact sur l’hydratation de l’éthanol.</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Martin_Gardner" hreflang="en">Martin Gardner</a>, pilier du <em>Scientific American</em> (père américain de <em>Pour la Science</em>), est mort. Snif.</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-d-aout-2010#rev-pnote-625-1" id="pnote-625-1">1</a>] <em>Tiens, on dirait du Lovecraft.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-d-aout-2010#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/625Balistique relativiste et diplomatie interstellairesurn:md5:840200b4528307a26b60c725ec1410c52010-06-10T00:00:00+02:002015-07-29T12:47:29+02:00ChristopheParadoxe de Fermi et Exobiologieabominationapocalypseastronomieautodestructionbombe atomiquecataclysmecatastrophecivilisationcommunicationconquête spatialecosmologiecoup bascynismedilemmedommagedéshumanisationemmerdeursextraterrestresgigantismegravitationguerregéologiegéopolitiquehard scienceimpérialismeintelligencepanspermieparanoïapeine de mortperspectivepessimismeprise de têtepsychologieracléesciencescience-fictionSetispace operaspéculationsécuritétempsterrorismeuniverséonsévolution<p>Issue d’<a href="http://science.slashdot.org/comments.pl?sid=1453440&cid=30199506" hreflang="en">un petit bout de discussion</a> qui a dérivé du sujet initial (l’envoi d’un inutile message interstellaire depuis un iPhone), voici une petite application de la théorie des jeux à ajouter au dossier du <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/06/08/54-le-paradoxe-de-fermi">paradoxe de Fermi</a>.</p> <h5>Prudence paranoïaque</h5>
<p>Une civilisation A se met à émettre dans l’espace, délibérément ou non. Une civilisation B plus avancée sur une autre planète capte cela et déduit l’existence de A. Elle ne sait rien de A. Elle peut se douter cependant qu’à la réception du message, c’est-à-dire quelques siècles plus tard, l’autre civilisation aura sans doute progressé. B peut faire rapidement l‘analyse suivante :</p>
<ul>
<li>soit elle reste coi et ne signale pas sa présence en retour, sachant que le contact aura forcément lieu plus tard d’une manière ou d’une autre si les voyages interstellaires sont possibles ;</li>
<li>soit elle décide de signaler sa présence, au risque de se retrouver face à une puissance agressive qui lui fera la peau ;</li>
<li>soit elle opte pour l’option la plus sûre, l’Arme Balistique Ultime (si elle en a les moyens) : <strong>un météore de bonne taille, accéléré à une vitesse proche de celle de la lumière</strong>, précipité sur la planète émettant le signal.</li>
</ul>
<p>Cette dernière arme a plusieurs avantages : aisément disponible (les planétoïdes sont pléthores), propre (pas de radiations qui empoissonnent tout à dix parsecs aux alentours), sans protection possible (un bouclier assez costaud n’existe pas), et surtout sans préavis car, par définition, un objet qui s’approche à la vitesse <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Vitesse_de_la_lumière">c</a></em>-ε ne peut être détecté avant d’être reçu dans la tronche. Rappelons qu’à vitesse relativiste, l’énergie de l’impact sera bien supérieure au classique ½mv² ; un modeste astéroïde suffira pour transformer n’importe quelle planète rocheuse en ceinture de poussière d’astéroïdes.</p>
<p>La question de savoir comment accélérer un caillou à une telle vitesse est laissée en exercice, mais les militaires financeront sans problème la chose à la première occasion.</p>
<p>Reste un problème : l’attaquant ne recevant les émissions de la victime que des décennies, des siècles voire des millénaires après leur émission, elle ne peut deviner si, au moment de l’impact, l’agressé n’aura pas déjà colonisé quelques autres mondes et évolué assez vite, ce qui lui fournirait hypothétiquement la possibilité de rendre la monnaie de sa pièce à l’agresseur. Celui-ci se trouve donc forcé de détourner l’attention de son propre système en attaquant depuis un autre ou en faisant dévier le projectile pour masquer sa provenance. Cela suppose que l’agresseur est déjà un empire interstellaire (en fait évident pour quelqu’un capable de déplacer de telles masses à de telles vitesses), mais ajoute beaucoup aux délais puisque l’ordre doit être envoyé à une vitesse forcément limitée par <em>c</em>, ou le voyage bien allongé, d’où sursis supplémentaire pour l’agressé.</p>
<h5>Mauvais voisin</h5>
<p>Il existe un autre inconvénient à cette politique du « je me tais et je désintègre balistiquement tout ce qui apparaît autour » : d’autres civilisations évoluées pourraient découvrir ce qui se passe. Et, bien que pacifiques, décider que la communauté galactique peut se passer de membres paranoïaques agressifs et régler le problème de la même manière. Selon que la première civilisation à se répandre sera prudente-paranoïaque ou coopérative-justicière dépend le sort de toutes les autres civilisations.</p>
<p>En arrière-plan figurent les hypothèses que l’on peut faire sur la cohérence d’une civilisation multi-planétaire où les communications sont limitées par la distance (répétition, en pire, des problèmes au sein des Empires européens à l’heure de la conquête de l’Amérique), et les durées se comptant en décennies : le temps que l’astéroïde arrive sur sa cible, ou que celui de la Revanche parvienne, la situation politique et philosophique de l’agresseur peut avoir évolué. L’Allemagne actuelle mérite-t-elle d’être anéantie pour les abominations d’Hitler ?</p>
<p>Si cela se trouve, la galaxie est actuellement parcourue par des centaines d’astéroïdes tueurs envoyés par des civilisations peureuses jouant au <em>sniper</em> interstellaire. La Voie lactée semble vide car ceux qui ne se taisent pas rencontrent très vite un rocher relativiste. Pendant ce temps, une autre civilisation fait peut-être les choses en grand et allume des supernovas dans tous les recoins favorables à la vie, la stérilisant par millions de parsecs-cube à la fois.</p>
<p>À l’inverse, chaque civilisation peut faire ce raisonnement, constater que l’astéroïde tueur est (relativement) simple à mettre en œuvre mais que des représailles sont également faciles, et dans le doute s’abstenir. Collectivement, on arriverait à un « équilibre de la terreur » galactique équivalent à celui de la Guerre Froide. Le « donnant-donnant » deviendrait donc la règle, comme après tout c’est à peu près le cas dans le monde actuel… à quelques timbrés éventuels près qui pourraient faire du dégât mais seraient plus aisément « traitables » par la collectivité. (Ce dernier cas m’interroge : les distances galactiques et le coût des déplacements empêchant les vrais conflits d’intérêt, quelles seraient les motivations pour attaquer ses voisins ? Fondamentalisme religieux ? Régime délirant à la nord-coréenne ?)</p>
<h5>En conclusion</h5>
<p>Einstein disait qu’il ne connaissait pas les armes de la Troisième Guerre Mondiale mais celle de la Quatrième : les cailloux. Je ne sais pas s’il pensait à cette variante-là de la fronde.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Balistique-relativiste-et-diplomatie-interstellaires#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/616Livres en stock et en coursurn:md5:05fc233a4f4e8642e7097ee76bfd6d812010-04-17T19:48:00+02:002015-06-08T14:26:01+02:00ChristopheSur mes étagères alourdiesanticonsumérismeapocalypseastronomiecataclysmecatastrophechiffrescommunicationcomplexitéconquête de l’inutilecosmologieentropiegalaxiesgravitationhard sciencelivres luslyrismemèmemémoiremétainformationouverture d’espritpanspermieperspectivepessimismeprise de têtepsychologieréalitéréseausciencescience-fictionsimulationspace operaspéculationtranscendanceuniversvirtueléonsévolution<p>Faute de temps pour lire et chroniquer ici et quand même pondre un billet, histoire que mon lectorat ne m’oublie pas, je vais causer de mes trois derniers achats.</p> <ul>
<li><em>Visual and Statistical Thinking: Displays of Evidence for Making Decisions</em> de Edward R. Tufte (<a href="http://www.soc.washington.edu/users/bpettit/soc506/tufte.pdf" hreflang="en">PDF</a>) : pas cher, et il me manque toujours un arrière-plan théorique sur la représentation de données que je fais souvent au boulot (non que Business Objects aille bien loin dans le domaine mais bon...). Il y a un bout sur les célèbres statistiques du choléra de Londres au XIXè qui ont permis de repérer le rôle des fontaines publiques, et sur les différentes manières de présenter les mêmes bilans.</li>
</ul>
<ul>
<li><em><a href="http://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/voyages-dans-le-futur-9782746504257">Voyages dans le futur</a></em> de Nicolas Prantzos : aussi épais que le précédent était fin. Ça cause du paradoxe de Fermi et d’astroingénierie, le genre de chose archi-éthérée qu’il me faut pour sortir de mon quotidien terre-à-terre surmené. (<strong>Ajout postérieur</strong> : C’est lu, à chroniquer prochainement. (<strong>Ajout de 2015</strong> : À relire avant de faire la chronique :-) )</li>
</ul>
<ul>
<li><em><a href="http://www.debatpublic.net/2008/01/04/petit-cours-dautodefense-intellectuelle/">Petit cours d’autodéfense intellectuelle</a></em> de Normand Baillargeon : maintes fois conseilllé, ça peut pas faire de mal, et ça permettra peut-être d’éviter de tomber dans un ou deux pièges intellectuels ou publicitaires.</li>
</ul>
<p>Sur la table de nuit actuellement (ou plutôt à son pied vu le format) : <em><a href="http://www.decitre.fr/livres/Atlas-du-monde-prehistorique.aspx/9782035051677">Atlas de la préhistoire</a></em> de Douglas Palmer. Bien détaillé, y compris sur l’ère pré-dinosaures. Je conseille à ceux que les mots compliqués ne gênent pas.</p>
<p>Interrompu : <em><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Accelerando_(novel)" hreflang="en">Accelerando</a></em> de <a href="http://www.accelerando.org/" hreflang="en">Charles Stross</a>. SF de haute voltige, j’adore, une idée par chapitre. Il m’est tombé des mains parce que dans mon état actuel de déficit de sommeil aussi affolant que celui budgétaire des Grecs, et de saturation cérébrale suite à la saturation permanente de ce qui me reste de capacités mentales pour de frustrantes banalités, je suis incapable de lire un texte exigeant en langue étrangère le soir. Or <em>Accelerando</em> est typiquement le livre à ne pas lâcher faute d’oublier des pans entiers de l’histoire d’une fois sur l’autre (surtout avec ma mémoire de poisson rouge actuelle). On verra pendant les vacances. <br />(<strong>Ajout d’octobre</strong> : <a href="http://wiesmann.codiferes.net/wordpress/?p=8335&lang=en" hreflang="en">Thias en parle sur son blog</a>.)</p>
<p>Avec du bol, j'aurais lu ça avant Noël 2011… (<strong>Ajout post-Noël</strong> : Deux sur cinq seulement…)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Livres-en-stock-et-en-cours#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/605Oh le beau cas !urn:md5:0b6c5c0eb7ba6f999283d364bdbc83272009-09-17T00:00:00+02:002009-09-18T19:41:28+02:00ChristopheInclassable & inclasséastronomiecosmologiedommagehumourincohérenceoh le beau cas !prise de têtepsychologiesurréalisme <p>Allez jeter un oeil sur <a href="http://timecube.com" hreflang="en">timecube.com</a>. Je connaissais l’hypothèse de la <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Flat_Earth_Society" hreflang="en">Terre plate</a> mais une Terre cubique qui fait un tour en 4 jours ?</p>
<p>Est-ce une expérience au 89543è degré, ou l’auteur est-il en hôpital psychiatrique ? Le texte est beaucoup trop décousu et illisible, répétitif et déstructuré, paranoïaque et plein de haine pour un canular « sérieux ».</p>
<p><strong>Ajout du lendemain</strong> : Diantre, le site est connu chez les anglo-saxons. <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Time_Cube" hreflang="en">Une page Wikipédia</a> et une <a href="http://www.youtube.com/watch?v=Tn2UCqL5qyo" hreflang="en">interview du foldingue en vidéo</a>...</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Oh-le-beau-cas#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/581La Déclaration du Droits du Développeururn:md5:00f7c5442cab96869509215550361fa42009-09-11T00:00:00+02:002018-05-19T11:17:26+02:00ChristopheInformatique : l’art du développementbesoinbon senscommunicationcouragecynismedysfonctionnementdéshumanisationergonomieexpertiseinformatiqueintelligencelibertélogiciel librelogistiquemobilitémytheoffshoreoptimisationoptimismeOracleorganisationouverture d’espritpanurgismeperfectionnismepouvoir d’acheterprise de têtepsychologierésolutionsSSIItravailutopievaleuréconomieéconomie de l’attention<p>Droit à deux moniteurs, à une machine rapide, de faire bien son travail, de causer avec le commanditaire… : gadget ou nécessité ?</p> <p>Deux déclarations des Droits du Développeur<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> existent dans le monde anglo-saxon à ma connaissance :</p>
<ul>
<li>sur <a href="http://www.codinghorror.com/blog/archives/000666.html" hreflang="en">Codinghorror.com</a></li>
<li>chez <a href="http://c2.com/cgi/wiki?DeveloperBillOfRights" hreflang="en">Cunningham & Cunningham</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>.</li>
</ul>
<p>Elles diffèrent, je traduis/condense/commente :</p>
<h4>Le droit à deux moniteurs sur son bureau</h4>
<p>Souvent utile, parfois gadget.</p>
<p>Ça dépend vraiment de l’application. Qui passe son temps à écrire du code d’un côté et à vérifier l’exécution de l’autre aura plus l’utilité de deux petits moniteurs que votre serviteur suant devant Business Objects et sa ribambelle de panneaux et onglets. Je préfèrerais alors un seul très grand et très large écran, sauf dans mes périodes de rédaction de docs et support, où un A4 vertical serait optimal.</p>
<p>Il est clair que l’investissement de 200 € dans un écran est dérisoire par rapport au temps regagné ensuite.</p>
<p>(<strong>Ajout de 2010</strong> : Et pourtant, j’ai vu des clients où même les chefs de projet informatiques en étaient resté au tube cathodique. En France à la fin de première décennie du siècle, oui.)</p>
<h4>Le droit à une machine rapide</h4>
<p>Tout à fait d’accord, dans les limites raisonnables évidemment. Le temps perdu à compiler, à attendre que s’ouvre une grosse application, le <em>swap</em>, le manque de réactivité... concourt à perdre du temps pur, à casser la concentration, et à un certain stade le gain en temps ne devient pas que quantitatif, mais aussi qualitatif.</p>
<p>Si je ne me plains pas de ma machine de bureau actuelle, ce serait probablement le cas avec un portable : les gros logiciels serveur comme Oracle ou Business Objects XI se lancent beaucoup plus lentement sur le disque dur escargostesque du portable courant. Et je ne parle pas de VMware.</p>
<p>Même si RAM et disque dur se rajoutent facilement à peu de frais, le PC de bureau n’est pas tout. Il est toujours agréable d’avoir sa base Oracle sur une vraie machine dédiée, ou de disposer d’une collection de machines virtuelles toutes prêtes rapidement accessibles sur un serveur VMware ESX bien taillé qui ne sature pas les entrées-sorties au <em>boot</em> d’une machine virtuelle.</p>
<p>D’un autre côté, n’avoir <em>que</em> des machines rapides pousse à la fainéantise, et masque certaines grosses lacunes en réactivité pénibles pour le client final. Dans un monde idéal, le développement aurait lieu sur une machine récente, et les tests utilisateur s’effectueraient sur une configuration relativement ancienne, limitée en processeur, mémoire, éventuellement disque.</p>
<h4>Le choix de la souris et du clavier</h4>
<p>100% d’accord. Je fulmine de voir que l’ergonomie de ces outils critiques est le cadet des soucis de toutes les entreprises où je suis passé. (Par contre, certains de mes clients investissent visiblement au niveau des bureaux, chaises, support pour portables plus que pour le clavier à proprement parler ; mais je ne suis qu’un simple prestataire qui hérite plus souvent qu’à son tour de la machine la moins récente, le clavier le plus crade, et d’une chaise non réglable.)</p>
<h4>Le droit à une chaise confortable</h4>
<p>À raison de huit heures par jour de résidence, cet endroit doit être non seulement tolérable mais aussi <em>confortable</em> (“<em>Sure, you hire developers primarily for their giant brains, but don't forget your developers’ </em>other<em> assets.</em>”)</p>
<p>(<strong>Ajout de 2018</strong> : et même au-delà : la chaise est <strong>capitale</strong>. Pour certains ce sera même un balon. Vu le coût pour la Sécurité Sociale de séances de kiné interminables pour des milliers d’informaticiens ou commerciaux en voiture, il n’y a aucune tolérance à avoir : uniquement le meilleur.)</p>
<h4>Le droit à une connexion internet rapide</h4>
<p>Vue mon utilisation massive de Google et des divers sites de docs et d’aide en ligne ou de support, un internet asthmatique provoque vite frustration, énervement, et perte de productivité.</p>
<p>De nos jours, le réseau fonctionne en général bien, et si Youtube n’est peut-être pas vraiment nécessaire professionnellement, je dois parfois télécharger des gigaoctets de bases de données de client, ou d’outils d’Oracle à tester.
Pêchent souvent par contre les liaisons VPN vers les clients, avec un désastreux impact sur la productivité : dans le cas extrême d’une liaison inutilisable, un débogage se passe vingt fois plus lentement par téléphone, ou nécessite un déplacement parfois lointain coûteux en temps, fatigue, euros et CO₂<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>.</p>
<p>De plus, il n’y a pas que les <em>digital natives</em> à tomber rapidement en état de manque du réseau et de sa mine d’informations plus ou moins utiles. Couper Internet aux informaticiens, c’est s’assurer une fuite des cerveaux.</p>
<h4>Un coin au calme</h4>
<p>À l'agence je vis dans un <em>open space</em>. Chez beaucoup de clients aussi. Les bureaux à trois ne sont pas non plus terribles pour la productivité. Il n’y a pas de formule idéale, ou plutôt une formule qui change avec la tâche : <em>war room</em> pour les projets tendus ou en phase de test, et bureaux isolés pour rester concentrés ou pour téléphoner, ce qui suppose que les ordinateurs soient portables.</p>
<h4>Le droit de bien faire son travail</h4>
<p>Voici à présent les revendications non matérielles, les plus délicates.</p>
<p>Combien de fois a-t-il fallu torcher quelque chose vite fait par manque de temps ? N jours ont été vendus au client, 2N auraient été nécessaires pour tout faire calmement, donc on a tout fait en même temps, développé des morceaux sur des bases instables, testé avant la fin du développement, déployé avant la fin des tests préliminaires, et formé avant d’avoir finalisé les spécifications.</p>
<p>Évidemment dans ce cas les développeurs dépensent plus de temps et d’énergie à resserrer les boulons et à s’insulter mutuellement qu’ils n’en auraient pris à faire les choses proprement d’entrée. Bien sûr, la date de livraison a été fixée pour des raisons de politique interne au client, et/ou un temps fou a été paumé en administratif, et/ou tout a été décidé au dernier moment. Au final, personne n’est content du résultat et rejette la faute sur les autres.</p>
<h4>Le droit de choisir ses outils</h4>
<p>« On reconnaît le bon ouvrier à ses outils » dit le proverbe. Je ne me souviens pas de beaucoup de moments où j’ai pu librement choisir quelle base, quel langage, quel ETL, quel outil, quelle machine... serait utilisé. Les critères de choix portent plus souvent sur le tarif ou la compatibilité avec l’existant que sur l’aisance de développement. (Le choix de l’outil étant souvent « structurant » et engageant l’entreprise pour longtemps, je comprends parfaitement que l’opinion du développeur ne soit qu’un facteur parmi d’autres — mais rares également sont ceux qui m’ont demandé mon avis.)</p>
<p>Quand on parle de technique, et de choses pas trop chères (disque dur, RAM), il suffit parfois de demander pour avoir (à supposer que l’accord du chef suffise). Dès qu’il y a des coûts de licence impliqués, le programmeur de base n’a plus trop le choix. Les logiciels libres ont l’immense avantage de n’impliquer aucune bataille bureaucratique pour débloquer quelques euros de licence.</p>
<h4>Le droit de savoir ce qu’on lui demande, avec des priorités claires</h4>
<p>Arf arf arf.</p>
<p>Soyons juste, j’ai vu le pire comme le meilleur, des specs au crayon sur une feuille comme des dossiers archi-précis. Il y a forcément toujours des zones d’ombres, et le demandeur n’est pas toujours conscient lui-même de la complexité intrinsèque de son projet ou de l’incohérence parfois catastrophique de ses données source (<em>garbage in, garbage out</em> si logiciel != Google, et encore).</p>
<p>Mais les commanditaires doivent savoir répondre aux questions, corriger les incohérences remontées, connaître leur métier, savoir ce qu’ils veulent, accepter de vivre avec des contraintes techniques, et (ô qualité rare) arbitrer !</p>
<h4>Le droit à une communication claire et directe avec le client, l’utilisateur comme le « commanditaire »</h4>
<p>J’ai toujours haï l’effet « téléphone arabe » et les incompréhensions parfois catastrophiques nées de l’éloignement.</p>
<p>Autant j’abhorre passer mon temps sur la route pour aller chez des clients lointains, autant je sais que dans les situations un peu tendues ou floues la communication en face à face est dix fois plus efficace que mail et téléphone pour diverses raisons :</p>
<ul>
<li>les <strong>non-dits</strong> : l’interlocuteur muet après une question directe, ou affichant une moue, livre une information, un avertissement, montre un souci ; celui qui ne répond pas à un mail... peut ne pas l’avoir lu ou pas compris ;</li>
<li>la <strong>nullité de beaucoup de personnes pour s’exprimer par email</strong>, alors qu’oralement tout va bien (moi c’est l’inverse) ;</li>
<li>à l’inverse, <strong>l’incapacité de beaucoup de gens à lire un mail de plus de trois lignes</strong> (par manque de temps parfois, de cellules grises rarement, de capacité d’attention souvent) ;</li>
<li>les <strong>insinuations</strong> et autres vacheries plus ou moins gratuites que l’on n’oserait jamais par mail ;</li>
<li>la <strong>franchise entre quatre yeux</strong>, sans témoin ni trace écrite, qui permet des explications parfois très saines en cas de conflit (purement technique le conflit parfois) ;</li>
<li>la <strong>solidarité entre « gens du front »</strong> d’entités différentes mais cohabitant dans le même bureau, soudés face à leurs chefs respectifs pour le bien du projet ;</li>
<li><strong>« radio moquette »</strong> à la machine à café : on y apprend beaucoup sur un peu tout le monde, les qualités et défauts des uns et des autres, les contraintes, les <em>vraies</em> raisons de ci ou ça, le vocabulaire local (capital !), la culture du client (caricature de fonction publique ? <em>start-up</em> hystérique ? ingénieurs pointilleux ? commerciaux-girouettes ?), l’historique (toujours chargé), les <em>vrais</em> arbitrages à faire, la politique interne (de quel chef se méfier ? lequel fera pression ? lequel est ennuyé par le projet ?), les hiérarchies officielles et officieuses, les personnalités (quel chef se battra pour le projet ? lequel est une carpette ?), etc. ;</li>
<li>le <strong>contact direct avec l’utilisateur</strong> : on lit très vite un <em>brain overflow</em> sur un visage, alors que personne ou presque n’écrira « je ne comprends pas » ;</li>
<li>le <strong>lien entre humains</strong>, tout simplement : on se décarcasse beaucoup plus pour Jacquot avec qui on a déjà sympathisé autour d’un café, une secrétaire sympa qui a dépanné l’imprimante avec le sourire, un voisin de bureau qui a conseillé sur le choix d’une voiture, un utilisateur régulier dont on comprend le martyre quotidien devant un logiciel foireux... que pour des noms abstraits sur un écran.<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup></li>
</ul>
<p>Le pire des cas ? La spécification retransmise à un développeur lointain (indien ou français, ce n’est pas le problème) <em>via</em> un intermédiaire obligé ignorant du sujet<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>.
À l’inverse, je me rappelle avec émotion de sessions de développement avec des utilisateurs demandeurs deux bureaux plus loin, qui savaient ce qu’ils voulaient, répondaient aux questions, et testaient. Même avec des specs-brouillon.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Traduction imparfaite du </em>Bill Of Rights<em> qui amende la Constitution américaine, alors que la Déclaration des Droits de l’Homme constitue le préambule de toute Constitution française digne de ce nom. Différence philosophique ou simple héritage de la philogénie du droit ?</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>On remarque les vétérans du réseau à un nom de domaine avec </em>deux<em> lettres seulement.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Le CO₂ et la fatigue, l’employeur s’en fiche, bien sûr.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Je pense que réside là une des explications des dérapages de grandes entreprises : le client contacté uniquement par web ou email devient immédiatement abstrait.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>L’intermédiaire c’était moi et je n’ai pas du tout aimé.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/D%C3%A9claration-des-droits-du-d%C3%A9veloppeur#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/569Checklistsurn:md5:6b3802399887538a69b8facd7f52bb6b2009-08-23T00:00:00+02:002011-06-03T21:12:33+02:00ChristopheSavoir mortelauto-organisationbon senscommunicationcomplexitécourt termedommagedysfonctionnementdéveloppementexpertiseinformatiqueintelligencemétainformationperfectionnismeperspectiveprécisionpsychologierésolutionssantésécuritétravailéconomie de l’attention<p>Les listes de contrôle (pointage ?) sont de merveilleux outils très efficaces que peu de monde aime utiliser.</p> <p>Une perle de sagesse rencontrée au fil du web :</p>
<blockquote><p>« Devenu pilote, je suis devenu un partisan convaincu des <em>checklists</em> et je les lai intégrées à mon travail en informatique. Je fais des <em>checklists</em> pour les processus de livraison de logiciel, les installations de <em>frameworks</em>, les changements de cartouche de toner, etc. Puis je demande à quelqu’un de l’équipe de les exécuter pendant que je regarde par-dessus leur épaule. Puis je les améliore et les place dans un répertoire public. Mes vacances ne sont plus jamais interrompues. »<br /> <br /><a href="http://slashdot.org/~devonbowen">devonbowen</a>, <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/" title="en">Slashdot.org</a>, 8 décembre 2008</p></blockquote>
<p>Même si je hurle souvent contre les <em>process</em> formalisés à l’extrême qui ne laissent aucune latitude à un être humain, c’est l’excès et la déshumanisation qui me hérissent, <em>pas</em> la formalisation de connaissances ni la mise en place de listes d’actions pour un but donné. Au contraire !</p>
<p>J’ai trop souffert dans pas mal d’endroits à réinventer la roue, remettre en place des processus de livraison jamais formalisés avant moi — et j’ai bien sûr négligé ensuite de les mettre par écrit une fois assimilés. Le piège est double :<br />- ce qui est répété tous les jours n’a pas vraiment besoin d’être formalisé (en tout cas le besoin n’est pas évident) ;<br />- ce qui est fait rarement ne vaut (apparemment...) pas la peine d’être tracé, sans rentabilisation du temps investi.</p>
<p>Évidemment, on est plus motivé (ou on devrait l’être) quand plusieurs personnes alternent dans le même rôle : une liste empêchera <em>les autres</em> d’oublier (encore !) ci ou ça. Oui, suivre une liste est un supplice pour un impatient comme moi, et la tentation guette de sauter des <em>items</em> ; mais si un pilote d’avion hyper-entraîné a besoin de sa liste, alors le commun des mortels ne peut négliger l’outil, même sans charge d’âme.</p>
<p>Je dirais que plus l’opérateur est impatient, multitâche, chargé de tâches de conception, non répétitives, plus la liste est nécessaire, et plus il faut mener la liste à deux pour limiter les risques de « triche » plus ou moins consciente.</p>
<p>Exemple parfait : la livraison de différentes versions d’un logiciel. Je ne connais aucun processus idéalement automatisé sans une doc à mettre à jour manuellement, un test impossible à réaliser par la machine... Je me dis que les wikis sont particulièrement bien adaptés aux <em>checklists</em>, notamment avec la facilité de rajouter telle étape oubliée ou tel nouveau contrôle à faire.</p>
<p>Les <em>checklists</em> sont à la mode : <a href="http://www.medecinews.com/762/une-check-list-pour-les-chirurgiens-avant-doprer.html">sous pression de l’OMS, elles vont devenir obligatoires dans les blocs opératoires français</a>. Même pour des chirurgiens archi-formés, en équipe, la fréquence des interversions de bras amputés et des oublis de compresses fait frémir.</p>
<p>D’ailleurs la <em>checklist</em> se révèle encore plus capitale en équipe : il y a trop de risques que l’un se dise que l’autre va faire ci ou ça, et trop de distractions liées à la communication. (Toutes les plaquettes de prévention sur la noyade en piscine privée invitent à désigner explicitement un responsable de la surveillance des enfants.)</p>
<p>Un peu de rigueur basique pour pas cher. Rares sont les outils avec un tel retour sur investissement.</p>
<p><strong>PS</strong> : Je cherche une meilleure traduction pour <em>checklist</em> que « liste de contrôle ». Fichu anglais avec ses noms courts hyperpratiques.</p>
<p><strong>Application</strong> :</p>
<ul>
<li>Catégorie : OK</li>
<li>Programmation du billet : oups, j’avais oublié. Oui, c’est bien dans le futur.</li>
<li>URL : OK</li>
<li>tags : OK</li>
<li>Titre : OK</li>
<li>Chasse aux apostrophes droites et aux guillemets droits : OK</li>
<li>Prévisualisation et chasse ax fuates de frppes : OK</li>
<li>Première traque des verbes faibles : OK</li>
<li>Traque des répétitions inutiles verbeuses qui ne servent à rien qu’à répéter : OK</li>
<li>Traque des subordonnées trop lourdes, des subordonnées, des « on », des voix passives : OK</li>
<li>Relecture à tête reposée : <del>À FAIRE</del> (<strong>FAIT EN 2011</strong>)</li>
</ul>
<p>(Tiens, encore une idée de <em>plugin</em> pour Dotclear que je n’aurai jamais le temps de programmer.)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Checklists#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/584“Harry Potter & the Order of the Phoenix” ou : « Harry a 14 ans, et il s’en prend plein la tronche. »urn:md5:85d0b35d0282242cbb6a7d109d39faf92009-07-25T00:00:00+02:002011-09-11T13:39:56+02:00ChristopheSur mes étagères alourdiesaddictioncatastrophedilemmedommagelivres lusmortmytheparanoïapessimismepsychologieracléesaturationtempsténacitééducationémerveillement<blockquote><p>« Toute bonne littérature pour enfants et jeunes peut être appréciée par des adultes. »<br />« Il ne faut pas tuer l’enfant qui est en soi. »<br />« C’est bon pour mon anglais puisque je le lis en VO. »</p></blockquote>
<p>C’est ce que je me dis pour rationaliser. Ensuite, ça finit par :</p>
<blockquote><p>« Et puis merde, je culpabilise pas, je suis accro, c’est comme ça. Cette série est super. »</p></blockquote> <p>(<em>Ante scriptum</em> : Non, ceci ne parle pas du film qui sort en ce moment. Et je n’ai pas vu le film précédent lié au présent livre.)(<strong>Mise à jour</strong> : De manière générale et pour Harry Potter en particulier, les films sont très décevants par rapport aux livres.)</p>
<p>Au moment où ce billet fut créé, je venais de finir le tome 5 (<em>Harry Potter & the Order of the Phoenix</em>), et j’ai eu tant de mal à le lâcher (au point de prendre du temps sur celui passé devant mon ordi, un comble !) que j’ai continué sur ma lancée et déjà dévoré <del>le tiers</del> <del>la moitié</del> la totalité <del>du</del> des tomes suivants (<em>The Half-Blood Prince</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#pnote-579-1" id="rev-pnote-579-1">1</a>]</sup> et <em>The Deathly Hallows</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#pnote-579-2" id="rev-pnote-579-2">2</a>]</sup>).</p>
<p>Si le premier Harry Potter (<em>The Philosopher’s Stone</em>) m’avait bien plu, et rappelé les films, regardés distraitement et agréablement (ils sont bien faits et fidèles mais, fatalement, il y manque des pans entiers du monde de J.K. Rowling), au point que j’avais attaqué un peu plus tard le second (une agréable répétition justifiée par l’approfondissement du monde), tout cela relevait encore de la bonne littérature pour gamins.</p>
<p>Cependant, chaque tome se déroule pendant une année scolaire à Hogwart<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#pnote-579-3" id="rev-pnote-579-3">3</a>]</sup> et donc les sept volumes racontent toute l’adolescence du jeune orphelin, de 11 à 17 ans. Le troisième (<em>The Prisoner of Azkaban</em>), déjà plus épais, est rétrospectivement surtout intéressant par l’ouverture au monde, l’introduction de nombreux personnages importants (Sirius, les effroyables Démentors...), et une ambiguïté bienvenue dans la lutte « bons <em>vs</em> méchants ».</p>
<p>Au quatrième (<em>The Cup of Fire</em>), Harry et ses copains deviennent plus intéressants, leurs relations plus complexes (les histoires de cœur apparaissent, et à cet âge-là ça donne souvent n’importe quoi), le monde encore plus grand — et dangereux, et l’ambiance est <em>beaucoup</em> plus noire.</p>
<p>Les premiers pottermaniaques ont grandi avec leur héros, mais franchement, le gamin de 10-11 ans (voire moins…) du XXIè siècle qui découvre Harry<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#pnote-579-4" id="rev-pnote-579-4">4</a>]</sup> et qui s’enfile les tomes à la queue leu-leu devrait s’arrêter à <em>Cup of Fire</em> et attendre de grandir un peu avant d’attaquer la suite. Au pire, ça lui flanquerait les jetons, au mieux il passerait à côté de plein de choses. Quoique avec les gamins de maintenant...</p>
<p><em>The Order of the Phoenix</em> n’est qu’un long calvaire pour Harry Potter. Son monde déjà pas très douillet semble s’écrouler (et surtout le grand foyer que l’école est devenue pour lui<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#pnote-579-5" id="rev-pnote-579-5">5</a>]</sup>) et le malheureux en prend plein la gueule, y a pas d’autre mot. L’âge n’est pas facile et, forcément, un petit orphelin <del>sur</del>doué surmédiatisé télépathe langue-de-serpent rebelle désorienté arrogant et de plus irréfléchi et irresponsable comme on l’est souvent à 14 ans quelque soit son éducation<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#pnote-579-6" id="rev-pnote-579-6">6</a>]</sup> a du mal à tout encaisser. Après maintes catastrophes scolaires, magiques, sportives et sentimentales, Harry termine l’année dans une apothéose qui n’est un <em>happy end</em> que parce que la pire catastrophe a été évitée de justesse, et pas grâce à lui.</p>
<p>Je suis resté sur ma faim avec la conclusion : enjeu réel de l’histoire un peu dérisoire par rapport à ce que promet l’affrontement manichéen Dumbledore/Voldemort ; fin d’année scolaire trop vite évacuée ; pas de mention des résultats de la compétition de quidditch... Rowling en avait peut-être marre après 800 pages (c’est le plus lourd tome de la série). En tout cas, cette fin bancale donne envie d’enchaîner avec la suite : les trois derniers tomes sont une seule histoire de 2000 pages. (De manière générale, Rowling a du mal avec les conclusions de ses livres ; <em>The Deathly Hallows</em> est d’autant plus frustrant sur ce point que c’est la fin du cycle.)</p>
<p>J’ai eu du mal à lâcher le livre (et les suivants). Rowling sait captiver son auditoire. Le niveau de détail du monde magique y est pour beaucoup, comme dans l’œuvre de JRR Tolkien, Frank Herbert et autres bons écrivains de l’imaginaire. Mais on reste dans la littérature jeunesse, et certaines ficelles sont parfois un peu grosses : découpage artificiel de l’histoire pour suivre le déroulement de l’année scolaire, personnages souvent caricaturaux (quoique, pour certains, très ambigus<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#pnote-579-7" id="rev-pnote-579-7">7</a>]</sup>, et les histoires et failles des personnages se font de plus en plus jour à chaque tome), répartition systématique des personnalités (Hermione l’intello, Harry le leader, Ron le bon copain, Neville le gaffeur, les jumeaux blagueurs, Mc Conagal prof sévère-mais-juste, Dumbledore le sage (presque) invulnérable et infaillible...), morales un peu lourdement assénées par certains côtés, coups de bol à peine plausibles, personnages importants pas assez développés (Cho ici, Ginny dans les tomes suivants)...</p>
<p>Le petit magicien semble par bien des côtés n’être que le chien (souvent) obéissant de Dumbledore, ou le pion de Voldemort (et pas que de lui), sans autonomie réelle, et se laisse porter par les événements. Sa chance insolente, la protection de Dumbledore, la sous-traitance de fonctions cognitives à Hermione ne compensent que partiellement bien des défauts. Quand Harry prend une initiative, la catastrophe suit souvent : Harry (et Ron, parfois Hermione...) se conduisent trop souvent de manière impulsive ou irréfléchie — mais après tout sans cela il n’y aurait pas d’histoire, tout se terminerait bien et justement, Harry a 14 ans.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#rev-pnote-579-1" id="pnote-579-1">1</a>] <em>Un peu décevant ; Harry passe plutôt à côté de l’intrigue réelle entre Malfoy, Snapes et Dumbledore.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#rev-pnote-579-2" id="pnote-579-2">2</a>] <em>L’apothéose. Assez mou pendant un tiers, et ensuite tout s’imbrique. Épilogue bâclé.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#rev-pnote-579-3" id="pnote-579-3">3</a>] <em>Poudlard en français paraît-il. Blasphème !</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#rev-pnote-579-4" id="pnote-579-4">4</a>] <em>Bon, même en français ça vaut le coup.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#rev-pnote-579-5" id="pnote-579-5">5</a>] <em>Rappelons que sa famille adoptive est caricaturalement infecte.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#rev-pnote-579-6" id="pnote-579-6">6</a>] <em>Je me demande comment un ado actuel prend le message bien explicite du bouquin : Sirius et Lupin, rappelés à certaines cruautés de leur adolescence, se jugent eux-même sévèrement. Le thème de l’évolution morale et du contrôle de soi est capital. Qui ne peut pas dire « qu’est-ce que j’étais con à cet âge-là ! » <a href="http://www.michel-bellin.fr/bellin/blog-officiel-michel-bellin/index.php/2008/01/22/299-on-nest-pas-serieux-quand-on-a-17-ans">Même Rimbaud le clame, et pour un âge plus tardif</a>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#rev-pnote-579-7" id="pnote-579-7">7</a>] <em>Snape est délicieux. Et ça continue jusqu’à la fin de la série.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/579“The soundest argument...”urn:md5:b8c27464a45db5d4f5ad6fb3965d56242009-06-21T00:00:00+02:002011-06-03T18:50:51+02:00ChristopheCitationsbon senscitationcommunicationdommageintelligencemanipulationmèmeouverture d’espritperspectivepessimismeprise de têteprovocationpsychologiesaturationéconomie de l’attention <blockquote><p>“<em>The soundest argument will produce no more conviction in an empty head than the most superficial declamation; as a feather and a guinea fall with equal velocity in a vacuum.</em>” <br /> <br />« L’argument le plus sensé ne convaincra pas plus une tête vide que la plus superficielle des déclamations ; car une plume et une noix tombent à la même vitesse dans le vide. »<br /> <br />Charles Caleb Colton (1780-1832) , <a href="http://books.google.fr/books?id=CjACAAAAQAAJ&dq=colton+many+things+few+words&printsec=frontcover&source=bl&ots=2fDfsep3VZ&sig=YPMOiLGMnt6kGLk0sjadvnGPg7g&hl=fr&ei=RcEySorQJ4PGsgaTkNCwCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1" hreflang="en">Lacon, or Many Things in Few Words</a>, 1826</p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-soundest-argument#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/57160 % d’abstentionurn:md5:ea881c77f30895f67d2ad771824254d82009-06-07T20:18:00+02:002010-10-17T20:50:32+02:00ChristopheRes publicabon senscommunicationcynismedommagedysfonctionnementdécadencedémocratieEuropefoutage de gueulelibertéparadoxepessimismepolitiquepsychologieéconomie de l’attention<p>60 % de nouilles dans ce pays. Allez, 40 % en déduisant ceux qui avaient de bonnes raisons ou un empêchement plus ou moins sérieux pour ne pas voter aux Européennes.</p> <p>Je suis partagé entre deux propositions de mesure<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/60-%25-d%E2%80%99abstention#pnote-559-1" id="rev-pnote-559-1">1</a>]</sup> :</p>
<ul>
<li>la <strong>distribution des sièges en fonction du taux d’abstention</strong> : les circonscriptions les moins assidues seraient sous-représentées par rapport aux plus sérieuses, et au niveau continental les Belges et Grecs seraient surreprésentés par rapport aux Italiens ;</li>
</ul>
<ul>
<li>le <strong>vote obligatoire</strong>, car c’est un devoir et pas seulement un droit : Belges, Grecs, Australiens, Brésiliens, Luxembourgeois (cf <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Vote_obligatoire">Wikipédia</a>)... doivent aller voter sous peine de sanctions parfois sévères (pas de passeport, amende plus ou moins lourdement salée...) - personnellement je trouverais ça normal sous peine d’une amende genre 10-20 €, appliquée de manière plus ou moins stricte suivant le taux de participation.</li>
</ul>
<p>Par contre, je trouve <a href="http://www.lemonde.fr/elections-europeennes/article/2009/06/02/en-estonie-sept-clics-pour-voter_1201236_1168667_1.html">dangereux pour la confidentialité le vote par Internet comme en Estonie, où la participation n’est pas grandiose non plus</a>.</p>
<p>Et celui qui ne sait pas pour qui voter sait quand même probablement <em>contre</em> qui voter, nom de Diou !<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/60-%25-d%E2%80%99abstention#pnote-559-2" id="rev-pnote-559-2">2</a>]</sup></p>
<p>Je ne parlerai pas du rôle accablant des médias. Si je ne lisais pas <em>Que Choisir</em>, je ne saurais pas que le Parlement européen existe entre les élections.</p>
<p>La seule chose qui me console est que ma voix a compté double.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/60-%25-d%E2%80%99abstention#rev-pnote-559-1" id="pnote-559-1">1</a>] <em>Ce qui n’aura aucune importance pour la vie politique du pays vu que mon poids politique est d’un quarante millionième les jours de participation forte.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/60-%25-d%E2%80%99abstention#rev-pnote-559-2" id="pnote-559-2">2</a>] <em>Et je ne parle même pas d’innovation comme le bulletin noir : soit comme vote négatif </em>contre<em> un candidat, soit comme rejet de tous avec, en cas de majorité noire, annulation de l’élection et inélégibilité des candidats pour la répétition du scrutin ; cela redirigerait le vote protestataire et résoudrait quelques paradoxes aux municipales où on a le choix entre un escroc connu et un </em>outsider<em> en déphasage total avec les sensibilités locales, quand ce n’est pas carrément un facho.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/60-%25-d%E2%80%99abstention#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/559Stupidité, incompétence, malice, malveillance : variations sur un proverbeurn:md5:0019a615d82e9cc4132ace00fd915b842009-03-22T00:00:00+00:002018-06-16T13:27:03+00:00ChristopheCitationsbon senscynismedysfonctionnemententropiehiérarchieintelligenceorganisationouverture d’espritparanoïaperspectivepessimismeprise de têtepsychologiethéorieéconomie<p>Il y a des citations que j’adore parce que :</p>
<ol>
<li>elles donnent une explication simple et fondamentale du monde ;</li>
<li>elles peuvent se décliner à l’infini.</li>
</ol> <p>En l’occurence :</p>
<blockquote><p>Never attribute to malice that which can be adequately explained by stupidity.</p></blockquote>
<p>Celle-ci a de plus l’émoustillante faculté d’être vicieuse à traduire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. « Malice » est un faux ami, ou plutôt dont le sens original s’est émoussé par rapport à l’américain<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>. Ce qui donne plutôt :</p>
<blockquote><p>N’attribuez jamais à la malveillance ce qui peut s’expliquer par la stupidité.</p></blockquote>
<p>C’est un de mes mantras, une des manières que j’ai de ne pas devenir paranoïaque dans ce monde malgré les apparences<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>.</p>
<p><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Hanlon's_razor" hreflang="en">Sur le web anglosaxon, on appelle cela le « rasoir d’Hanlon »</a>, en référence au rasoir d’Occam qui veut que l’explication la plus simple est celle à privilégier. Que chaque humain soit fondamentalement apparemment un imbécile, au moins une partie du temps, explique à mon avis mieux le monde qu’une flopée de conspirations toutes plus démoniaques et tentaculaires les unes que les autres.</p>
<p>(En fait, toujours d’après les sources difficilement vérifiables de Wikipédia, la version originale serait du grand Robert Anson Heinlein<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup> :</p>
<blockquote><p>You have attributed conditions to villainy that simply result from stupidity.<br /> <br /><em>Robert A. Heinlein</em>, Logic of Empire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup><em>, 1941</em></p></blockquote>
<p>La déformation du nom semble évidente. )</p>
<p>Évidemment, la stupidité de son prochain n’est pas forcément la bonne explication. Et ce qui peut sembler stupide est peut-être plus pertinent quand on y réfléchit ou depuis un autre point de vue :</p>
<blockquote><p>Don’t assign to stupidity what might be due to ignorance. And try not to assume your opponent is the ignorant one — until you can show it isn’t you.<br /> <br />N’attribuez pas à de la stupidité ce qui peut n’être que de l’ignorance. Et essayez de ne pas supposer que votre adversaire est l’ignorant — à moins que vous ne puissiez montrer que ce n’est pas vous.<br /> <br /><em>M. L. Plano Joao Miranda</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-6" id="rev-wiki-footnote-6">6</a>]</sup></p></blockquote>
<p>Napoléon aurait, paraît-il, exprimé une version moins cruelle qui distingue la stupidité intrinsèque et celle que chacun manifeste hors de son domaine précis ou par manque de formation (je donnerais cher pour trouver la source réelle de cette phrase que je trouve essentiellement chez les Anglo-saxons !) :</p>
<blockquote><p>N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence.<br /> <br /><em>Napoléon Bonaparte</em></p></blockquote>
<p>J’adopte pour ma part une autre version étendue (je ne sais plus où je l’ai lue), qui me sert quasiment tous les jours dans le monde du travail, et doit être à peu près universellement applicable :</p>
<blockquote><p>N’attribuez pas à la malveillance ce qui n’est qu’incompétence.<br />N’attribuez pas à l’incompétence ce qui n’est que réduction de budget. <br />N’attribuez pas à une réduction de budget ce qui n’est que mauvaise organisation.</p></blockquote>
<p>Les deux concepts (stupidité et malveillance) se rejoignent dans une version très inspirée par <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/02/24/475-toute-science-assez-avancee-variations-sur-un-proverbe">la loi de Clarke dont j’ai déjà fait mon miel</a>, quelqu’un a nommé ça la « Loi de Grey ».</p>
<blockquote><p>Any sufficiently advanced incompetence is indistinguishable from malice.<br /> <br />Toute incompétence assez avancée est indiscernable de la malveillance.</p></blockquote>
<p>(Ce qui rejoint la sagesse populaire quand elle s’exclame : « Il devrait être interdit d’être aussi con ! ») Et c’est cette fusion des deux concepts qui à mon avis rend les gens paranoïaques quand les choses sont pas ou mal faites. Je ne développerai pas ici les concepts de négligence criminelle, non-assistance à personne en danger, développement de Vista...</p>
<p>Le XXè siècle finissant et le XXIè vagissant ont même froidement théorisé ce comportement, et en sont arrivés à cette explication fondamentale de notre époque qui en revient au thème de la paranoïa, mais dans un sens totalitaire (« totalitaire » dans le sens où on ne vous en veut pas <em>personnellement</em> ni pour ce que vous pouvez faire, mais vous en serez victime quand même <em>car le système est comme ça</em>) :</p>
<blockquote><p>Never ascribe to malice what can be explained by business sense.<br /> <br />N’attribuez jamais à la malveillance ce qui n’est que sens du commerce.</p></blockquote>
<p>(Pour la traduction exacte, j’hésite.) Ce qui peut se décliner sous deux formes :</p>
<ul>
<li>les horreurs genre DRM, verrouillage du marché qui ne sont qu’une forme particulièrement raffinée d’égoïsme et de parasitisme ;</li>
<li>l’organisation interne de certains grandes structures (centres d’appel, administration à la soviétique<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-7" id="rev-wiki-footnote-7">7</a>]</sup>, planification démentielle<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#wiki-footnote-8" id="rev-wiki-footnote-8">8</a>]</sup>...) qui vise à déresponsabiliser, supprimer toute initiative, que ce soit ouvertement (« tu lis ce qu’il y a sur l’écran, pas une syllabe de plus »), par contrainte (<a href="http://captaincapitalism.blogspot.com/2008/03/youre-not-team-player.html" hreflang="en">« Tu n’as pas l’esprit d’équipe ! »</a>) ou par inertie involontaire (j’m’en-foutisme autoentretenu puisque les acteurs en sont aussi les premières victimes), ouverte (syndrome « surtout pas de vagues » qui pourrit les échelons administratifs de l’Éducation Nationale) ou carrément cynique (en laissant pourrir les situations et les réclamations ; les clients/administrés/patients/contribuables se lasseront bien un jour).</li>
</ul>
<p>Pour finir sur une note d’optimisme, l’argument principal contre toutes les paranoïas :</p>
<blockquote><p>Many journalists have fallen for the conspiracy theory of government. I do assure you that they would produce more accurate work if they adhered to the cock-up theory.<br /> <br /><em>Sir Bernard Ingham</em></p></blockquote>
<p>(Ça perd aussi à la traduction.)</p>
<p><strong>Note de 2017</strong> : Le <a href="http://quoteinvestigator.com/2016/12/30/not-malice/">Quote Investigator s’est penché sur le sujet</a>. Comme beaucoup de citations, on la retrouve régulièrement sous différentes formes et différentes plumes depuis deux siècles et demi, et la version de Napoléon semble apocryphe. L’auteur de la version actuelle serait bien Robert J. Hanlon.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Oui, ça me plaît. C’est un signe que les langues ne sont pas neutres, pas équivalentes, qu’elles modèlent en conséquence notre vision du monde, et je me sens un peu supérieur d’en maîtriser trois.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Je ne dis pas l’anglais. Ce sont les </em>States<em> qui donnent le ton et par eux que cette langue s’est imposée — plus ou moins massacrée sous sa forme de </em>globish<em>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Parce que franchement, quand on voit George Bush, la destruction de l’Éducation Nationale depuis trois décennies, ou l’<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/02/27/Black-out">HADOPI</a>, il y a de quoi se demander si une nouvelle Révolution ne serait pas nécessaire.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Heinlein">Auteur de SF fondateur et essentiel</a> dont l’essentiel de la production <del>peut</del> devrait être donnée en pâture à tout gamin de 10 ans.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Une nouvelle sur l’esclavage de fait inévitable dans une colonie, c’est dans le premier tome de son </em>Histoire du futur<em>, toujours plaisante à lire bien qu’à présent très datée. </em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-6" id="wiki-footnote-6">6</a>] <em>Ne me demandez qui est cet inconnu, une recherche superficielle sur son nom ne renvoie que cette citation, et je ne parle pas portugais pour creuser plus.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-7" id="wiki-footnote-7">7</a>] <em>Les Soviétiques n’étaient que le </em>summum<em> mais l’inertie bureaucratique est consubstantielle à toute grosse organisation, publique ou privée, centralisée ou pas.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#rev-wiki-footnote-8" id="wiki-footnote-8">8</a>] <em>Dans notre civilisation, c’est du genre : on pose la date d’abord, on réfléchit à la planification ensuite, accessoirement aux moyens, et si on a le temps à ce qu’on veut vraiment faire. Ou encore : on fixe une marge, on en déduit le prix, on regarde ce qu’on peut refourguer au client avec ce qui reste de budget, et on ne parle même pas de l’ouvrier-esclave chinois ou vietnamien. Sous Staline, on fixait des objectifs, on tuait quelques milliers d’esclaves pour les tenir, finalement on inventait les chiffres.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/03/474-incompetence-malice-variations-sur-un-proverbe#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/54« Le fantôme de Staline » de Vladimir Fédorovskiurn:md5:b9af76e6a22197838d5c8519c19d10b42009-03-16T00:00:00+01:002023-12-27T12:01:32+01:00ChristopheHistoireabominationcommunismecynismedécadencedémocratiedéshumanisationEmpire soviétiqueespionnagefichageguerreGuerre Froidegéopolitiquehistoireimpérialismelivres lusmanipulationmythenationalismeparadoxepolitiquepsychologieRealpolitikRussieSeconde Guerre Mondialetotalitarisme<p>Ce n’est pas un roman, « juste » un livre d’histoire sur la Russie et l’URSS, de Lénine à Vladimir Poutine. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Fédorovski">Vladimir Fédorovski</a> sait de quoi il parle, il était du sérail sous Brejnev et Gorbatchev.</p> <p>Les deux tiers du livre traitent de <a href="http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/vernag/leadership/disk/russie2_index.htm">Staline</a>, maître du pays de 1924 à 1953, du pouvoir totalitaire, de la terreur, héritée de Lénine et amplifiée, qu’il infligea à son peuple — deux fois (déjà avant la guerre, puis à nouveau celle-ci terminée : la sanglante Seconde Guerre Mondiale paraît paradoxalement une époque de liberté pour les Soviétiques !), et de la permanence de certaines tendances de l’histoire russe, notamment le besoin d’un pouvoir central fort.</p>
<p>Le parallèle entre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_le_Terrible">Ivan le Terrible</a> et Staline ne date pas d’hier : le Tsar Rouge lui-même voyait dans la lutte impitoyable d’Ivan IV contre les boyards le parallèle avec son propre besoin d’éliminer toute opposition — jusqu’à l’absurde, jusque dans sa propre famille ! La mécanique de terreur stalinienne, basée sur l’espionnage généralisé, la responsabilité collective, le changement permanent de la Ligne, est bien démontée.</p>
<p>Quasiment en aparté, Fédorovski parle de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Pasternak">Boris Pasternak</a>, Prix Nobel de littérature 1958 et connu en Occident notamment pour le <em>Docteur Jivago</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/03/08/%C2%AB%C2%A0Le-fant%C3%B4me-de-Staline-%C2%BB%C2%A0de-Vladimir-F%C3%A9dorovski#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> — on saura tout sur les amours du poète, et notamment <em>qui</em> est Lara. Bizarrement, Pasternak a été plutôt protégé par Staline.</p>
<p>Même si Poutine partage la couverture avec son sinistre prédécesseur, il n’est question de lui qu’à la toute fin du livre, après que Fédorovski ait déroulé la manière dont le système totalitaire soviétique (sous une forme bien moins sanglante) s’est perpétué sous Khroutchev, Brejnev, Andropov, comment il a tenté de se réformer sans lâcher son emprise, comment il a échoué. Remarquable aussi la manière dont les services secrets (outil sous Staline, entité autonome sous Andropov, quasiment indépendante par la suite) se sont retrouvés les seuls en mesure de reprendre le contrôle d’une Russie en décomposition, que Gorbatchev et Eltsine ont laissé être dépecée par des groupes financiers et mafieux.</p>
<p>Vladimir Poutine — un inconnu au départ, choisi par un Eltsine finissant comme héritier pour garantir la survie de son clan — faisait partie de l’élite de la Russie soviétique, destinée forcément au KGB. Ses contacts lui ont permis de reprendre le contrôle de son pays, et de surfer entre les différents clans qui se le partagent. Comme Staline, il sait parler à la fameuse « âme » de la Russie, à son nationalisme, son besoin de grandeur, son impression d’être différente, ni européenne ni asiatique. Comme Staline, les dérives sont effrayantes.</p>
<p>Un grand résumé d’histoire russe du XXè siècle, très accessible.</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/03/08/%C2%AB%C2%A0Le-fant%C3%B4me-de-Staline-%C2%BB%C2%A0de-Vladimir-F%C3%A9dorovski#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je n’ai pas (encore) lu le livre mais vous </em>devez<em> voir le film si ce n’est déjà fait. Une bonne impression du chaos de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_russe">Guerre civile de 1918-21</a>.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/03/08/%C2%AB%C2%A0Le-fant%C3%B4me-de-Staline-%C2%BB%C2%A0de-Vladimir-F%C3%A9dorovski#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/541« Ce que savaient les Alliés » de Christian Destremau (1)urn:md5:fe15c8b0055ea222325553532b04c5322009-01-14T00:00:00+01:002011-06-02T18:27:42+02:00ChristopheHistoireAllemagneAmériquebombe atomiquecolonisationcommunismecynismeespionnageEuropeguerreGuerre Froidegéopolitiquehistoireimpérialismeinformatiquelivres lusmanipulationorganisationparadoxeparanoïaperspectivepolitiquepsychologieracléeRealpolitikSeconde Guerre MondialespéculationÉtats-Unis<p>Le titre est trompeur (le sous-titre « Ont-ils pris les bonnes décisions ? » aussi ) : ce très intéressant livre ne traite pas de l’ensemble des données de renseignement connues de Churchill, Roosevelt et Staline, mais seulement de ce que les Anglo-Saxons ont pu apprendre par la meilleure de leur source : l’espionnage des communications radio ennemies.</p>
<p>Ce n’en est pas non plus l’histoire, mais un résumé de ce que l’auteur a pu dénicher dans les diverses archives et par comparaison avec les archives diplomatiques (tout ne fut pas intercepté, et ces lacunes ont leur importance !).</p> <p>Il n’a été révélé que bien après la guerre que les Britanniques étaient, à partir de 1941, capables de décoder l’essentiel des messages cryptés allemands, même ceux codés avec la fameuse machine <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Enigma_(machine)">Enigma</a>. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alan_Turing">Alan Turing</a> en tête, une équipe de Bletchley Park suait pour que Churchill en personne lise les messages d’Hitler à ses généraux avant même les destinataires (et au passage cette équipe inventait l’informatique).</p>
<p>De même, les Américains étaient capables de décoder à peu près tout ce que les Japonais envoyaient sur les ondes avant même leur entrée en guerre.</p>
<p>Par contre, quand les Allemands recouraient au courrier papier ou au téléphone, l’écoute était impossible.</p>
<p>L’utilisation des renseignements différaient assez nettement : les Anglais craignaient en permanence de trahir leur source, au point de ne <em>pas</em> utiliser les renseignements ! Si les Allemands s’étaient aperçu que leur code était éventé, ils en auraient changé, et rendu les Alliés aveugles.</p>
<p>À l’inverse, les Américains considéraient que les renseignements devaient être utilisés, et ne s’en sont pas privés. (<em>Commentaire personnel : les Anglais considéraient peut-être avoir beaucoup moins de marges de manœuvre que les Américains.</em>)</p>
<p>Une des révélations du livre pour moi porte justement sur l’utilisation de ces renseignements : le risque pour celui qui écoute est de trop <em>réagir</em> à ce qu’il entend, à trop tenter deviner les buts immédiats de l’ennemi, au risque de se faire intoxiquer et manipuler, ou de se noyer dans les jeux entre les différentes factions au sein des autorités adverses. Mieux vaut suivre une stratégie claire et n’en pas dévier (ce qui est plutôt la technique américaine) : c’est flagrant au moment des ultimes tentatives de négociations lors des agonies du IIIè Reich ou de l’Empire japonais.</p>
<p>Destremau insiste aussi beaucoup sur les multiples différences d’interprétations des divers hauts gradés et politiques au courant des décryptages. Entre Churchill, qui lisait les données « brutes » et certains adjoints, les analyses différaient parfois nettement. Entre alliés, voire entre services, l’échange d’informations n’était pas dénué d’arrière-pensées.</p>
<p>L’importance des messages <em>Ultra</em> dans le déroulement de la guerre a été capital, certains parlent d’années de guerre économisées. Il faut garder à l’esprit qu’à côté des échanges de haut niveau (ambassadeurs, généraux nazis...), les messages décodés livraient une foule d’informations tactiques très utiles pour la menée quotidienne des opérations (et parfois par la bande : les informations de Churchill sur les unités russes venaient des Allemands et se tarirent avec leur chute).</p>
<p>Christian Destremau découpe son livre en plusieurs chapitres dédiés à diverses phases de la guerre : Barbarossa, Pearl Harbor, le double jeu de Vichy, la Solution finale, l’assassinat éventuel d’Hitler, les bombardements sur l’Allemagne, l’agonie du Reich, la bombe atomique et la capitulation japonaise.</p>
<h3>Webographie succinte</h3>
<p>On pourra lire d’autres critiques sur le web :</p>
<p><a href="http://www.revue-lebanquet.com/docs/c_0001407.html?qid=sdx_q0">Sur le site de la revue </a><em><a href="http://www.revue-lebanquet.com/docs/c_0001407.html?qid=sdx_q0">Le Banquet</a></em></p>
<p><a href="http://www.histoforum.org/histobiblio/article.php3?id_article=549">Sur Histoforum</a></p>
<p>Et dans les prochains billets ici :</p>
<p>1-Résumé<br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-1-%3A-Barbarossa">2-Barbarossa</a><br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-3-%3A-Pearl-Harbor">3-Pearl Harbor</a><br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-4-%3A-Vichy">4-Vichy</a><br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-5-%3A-La-solution-finale">5-La solution finale</a><br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-6-%3A-Lassassinat-de-Hitler">6-L’assassinat de Hitler</a><br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-6-%3A-Le-bombardement-de-lAllemagne">7-Le bombardement de l’Allemagne</a><br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-8-%3A-Lagonie-du-Reich">8-L’agonie du Reich</a><br />
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-9-%3A-La-bombe-atomique">9-La bombe atomique</a></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/23/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/493Cas froidurn:md5:9eb6f9fc85ad0fcd0119b35c4c57fac42008-12-08T22:41:00+01:002014-02-26T15:11:36+01:00ChristopheInclassable & inclasséaddictioncynismedommagemanipulationmortoptimismepsychologieracléeÉtats-Unis<p>Ce soir, <a href="http://www.imdb.com/title/tt0368479/" hreflang="en">Lilly Rush</a> vient de se faire déssouder dans un des plus violents épisodes de la série.</p> <p>Dernier plan sur son appel à sa mère, elle-même passée de vie à trépas <em>in extremis</em> au début de l’épisode, fermant proprement un des fils dramatiques de la saison.</p>
<p>Wikipédia me rassure : <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_épisodes_de_Cold_case,_affaires_classées" hreflang="en">il y a encore deux autres saisons à voir</a> après celle que France 2 vient de finir. Soulagement. Le personnage principal de la série s’en sortira donc avec quelques jours d’<a href="http://www.esculape.com/legislation/itt.html">ITT</a>, et je pourrai continuer à avoir ma dose de polar glauque hebdomadaire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/12/08/Cas-froid#pnote-498-1" id="rev-pnote-498-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>Une question toutefois, que je me pose à chaque situation de ce genre : quelle est la part entre le besoin des scénaristes de terminer « proprement » une série qui ne verra peut-être pas une autre saison, la nécessité d’un <em>cliffhanger</em> entre deux saisons pour que le téléspectateur soit impatient de voir la suite, et la pression sur les acteurs du type « si tu es trop gourmand, on continue la série sans toi, on a toutes les justifications pour que ton personnage n’apparaisse plus ». Le magnat courant d’Hollywood est-il aussi fin ?</p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/12/08/Cas-froid#rev-pnote-498-1" id="pnote-498-1">1</a>] <em>Ben ouais, </em>Urgences<em> est quasiment arrêté, et <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/08/18/532-un-signe-du-destin">j’ai même manqué la fin de la dernière saison à cause de ce fichu enregistreur amnésique</a>.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/12/08/Cas-froid#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/498Une idée grandiose : le dîner de consurn:md5:7fa12e59c3a0e0ef42151a2471f8d75d2008-11-16T15:00:00+01:002011-06-02T08:49:08+02:00ChristopheBlogger, une aventureblogcitationcommunicationdotclearemmerdeursfoutage de gueulelibertéprovocationpsychologieéconomie de l’attention<p>Idée de Swâmi Petaramesh : créer un « dîner de cons » sur son blog pour les commentateurs emmerdeurs.</p> <p>Allez, hop, un petit billet rapide pour me changer les idées du <em>taggage</em> en masse et en cours de mes archives<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#pnote-488-1" id="rev-pnote-488-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>Je ne lis pas assez souvent le blog de <a href="http://petaramesh.org/" hreflang="fr">Swâmi Petaramesh</a>, même s’il est dans la (populeuse) classe <em>Favoris</em> de mon (énorme) blogroll, mais je viens juste de retomber dessus en cherchant des infos sur <a href="http://bicycode.org/">Bicycode</a> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#pnote-488-2" id="rev-pnote-488-2">2</a>]</sup></p>
<p>Je voudrais juste signaler <a href="http://petaramesh.org/post/2006/05/23/263-diner-de-cons">ce billet, une idée grandiose sur le questionnement éthique de la justification de l’ostracisme et du coup de pied au cul virtuels</a>. Le présent blog étant beaucoup moins fréquenté<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#pnote-488-3" id="rev-pnote-488-3">3</a>]</sup>, et en tout cas par des gens plus discrets et/ou civilisés, je ne vais même pas chercher à appliquer bien que l’envie m’en prenne.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#rev-pnote-488-1" id="pnote-488-1">1</a>] <em>Nouveauté Dotclear 2. Très pratique. Cauchemardesque à maintenir de manière propre. Titanesque pour un blog sans sujet défini et plein d’archives.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#rev-pnote-488-2" id="pnote-488-2">2</a>] <em>De l’immatriculation de vélos pour faire passer les chances de le récupérer après un vol de dérisoire à simplement faibles.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#rev-pnote-488-3" id="pnote-488-3">3</a>] <em>Même les </em>spammers<em> sont partis. On va voir combien de temps ils vont mettre à trouver la nouvelle adresse des commentaires.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/488Du mail en entrepriseurn:md5:4058f6a6e170d838a65634617c59a0042008-06-25T21:56:00+00:002011-06-01T06:13:21+00:00ChristopheInformatique pratiquecitationcommunicationcoup bascourt termecynismeemmerdeurshiérarchiehowtoorganisationparanoïapolitiquepsychologietempstravailéconomie de l’attention<p>Quelques consignes pas toutes bonnes à suivre sur l’utilisation du courrier électronique et les manipulations sociologiques qu’il permet.</p> <p>Au milieu d’une <a href="http://ask.slashdot.org/comments.pl?sid=426078" hreflang="en">discussion de Slashdot sur la disparition de la politesse élémentaire dans les mails échangés en entreprise</a>, j’ai trouvé <a href="http://ask.slashdot.org/comments.pl?sid=426078&cid=22139946" hreflang="en">cette perle d’un certain Confuse</a>, que je m’en vais traduire/trahir/résumer et (forcément) commenter :</p>
<blockquote><p>« D’abord, inutile de chercher à changer les gens, c’est futile. <br /> <br />Ensuite, ne mettez jamais par écrit ce que vous ne voudriez pas dire devant un tribunal. Faites comme vous voulez au téléphone ou face-à-face, mais par écrit soyez la voix de la raison — vous ne savez pas qui lira. »</p></blockquote>
<p>La voix de la raison, effectivement.</p>
<blockquote><p>« Ignorez les courriers dont vous n’êtes qu’en copie (<em>CC:</em>). Si vous deviez le lire, vous seriez en destinataire (<em>To:</em>). Les courriers en copie “perdus” sont à mettre au compte du filtre anti-<em>spam</em>. Et plus vous ignorerez de mails, moins les gens supposeront que vous les lirez. »</p></blockquote>
<p>J’ai déjà vu cette ligne de défense en place, plus ou moins consciemment et innocemment, comme défense contre l’avalanche de courriers. Trier automatiquement les courriers <em>CC:</em> vers un autre répertoire soulage la boîte aux lettres principale. J’ai aussi vu des responsables débordés devenus injoignables par mail — et donc de fait ignorés/contournés sauf lorsque perfidement on veut obtenir implicitement leur accord.</p>
<blockquote><p>« Si vous êtes destinataire, êtes-vous le seul ? Si non, et que ce mail contient des choses à faire, supposez qu’un autre destinataire s’en chargera : sinon ça n’aurait été adressé qu’à vous. Si vous ne pouvez éviter le travail, demandez une réunion de planification avec toutes les personnes présentes dans la discussion, éventuellement d’autres aux agendas non incompatibles. Cela repousse suffisamment le travail pour le rendre inutile. »</p></blockquote>
<p>Ne pas se précipiter sur du travail est un bon moyen de le voir disparaître spontanément (perte d’utilité, changement de priorité, nouvelle lubie du chef ou du <em>top management</em>). De là à le repousser délibérément... Parfois, attention, ce n’est que reculer pour mieux sauter, la <em>deadline</em> ne changeant pas (en général c’est même la seule chose fixe et précise, définie en premier avant toute analyse).</p>
<blockquote><p>« Ignorez les compte-rendus de réunion auxquelles vous n’étiez pas, ça n’est pas productif. Vous auriez été invité sinon. »</p></blockquote>
<p>Au risque de laisser passer d’importantes infos...</p>
<blockquote><p>« Tout cela semble brutal et ne devrait s’appliquer qu’à ce qui ne vous intéresse pas, mais marche bien dans la réalité. <br /> <br />À propos des citations sans fin dans les échanges de courrier, l’idéal est de ne jamais tout citer. Ne gardez que ce que à quoi vous répondez : les correspondants ne verront que ce que vous voudrez qu’ils voient, la plupart n’iront pas chercher l’original dans leur boîte. Réduisez le nombre de destinataires de vos réponses, cela multiplie les groupes avec différents niveaux d’information, ce qui est toujours utile en cas de recherche de coupable.<br /> <br />Évitez les mails courts si cela ne vous arrange pas directement. Présentez des options avec avantages et inconvénients. Commencez les mails avec un résumé à <em>votre</em> sauce avant de citer les mails suivants. Cela influencera ceux dont le délai d’attention ne sera pas d’entrée dépassé. »</p></blockquote>
<p>Personnellement, j’ai effectivement tendance à tartiner dans les mails. Mais je suis un pur produit de l’école française thèse/antithèse/[syn/fou]thèse. Je suis conscient qu’effectivement certains de mes correspondant font un <em>brain overflow</em> au-delà de quatre lignes de texte, mais bon, j’aurai fait mon devoir.</p>
<blockquote><p>« Pour se débarrasser de projets embarassants, impliquez les juristes, la sécurité, la qualité, des règlements et des lois : étonnament peu de gens sont prêts à mettre par écrit qu’ils ne veulent pas que les choses soient faites dans les règles. »</p></blockquote>
<p>Conclusion :</p>
<blockquote><p>« Ainsi, à moyen terme, vous aurez toute latitude pour ignorer les courriers que vous voudrez, et on hésitera à venir vous demander votre aide. Comme bénéfice secondaire, vous vous ferez une collection de courriers très prisés en cas de perquisition. »</p></blockquote>
<p>Si tout est loin d’être faux, et si chaque règle peut fournir une arme contre la saturation, les excès d’un chef ou de l’organisation dans son ensemble, il ne faut pas faire attention à en faire une règle et tomber dans le travers du très surfait <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bonjour_paresse">Bonjour paresse</a></em>, vision totalement cynique restreinte aux services de support de grandes entreprises, où éviter le boulot et les jeux de politique mesquine peut devenir l’unique sport de gens totalement désabusés.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/06/25/504-du-mail-en-entreprise#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/449Les besoins psychologiques primordiauxurn:md5:fe705e18e286d4ee11868bf15544b7b22008-05-05T22:56:00+00:002011-05-29T20:31:42+00:00ChristopheScience et consciencebesoinpsychologie<p>Un être humain ne peut se contenter des besoins élémentaires physique (manger, dormir, activités physiques diverses, etc.). Même les plus abrutis d’entre nous sont dotés d’un cerveau et de capacités de relations sociales qui ne peuvent tourner « à vide ».</p> <p><em>(Ce billet est un résumé d’une formation que je n’ai pas personnellement suivie. Toute approximation est donc de mon fait. Si quelqu’un de qualifié considère que tout ce qui suit est un tissu d’âneries, qu’il en informe l’Éducation Nationale, qui l’enseigne à ses professeurs. Les grandes lignes semblent en tout cas sensées.)</em></p>
<p>On distingue <strong>huit besoins psychologiques</strong>, tous présents en chacun de nous, mais à des degrés très divers selon les personnes. Quand un besoin primordial particulier n’est pas satisfait, des comportements de défense apparaissent.</p>
<p>Il est fortement conseillé de repérer ses propres deux ou trois principaux besoins, pour parfois mettre le doigt sur la source d’un état d’insatisfaction sans cause apparente. Ainsi que les premiers besoins des personnes que l’on côtoie, conjoint au premier rang...</p>
<ul>
<li><strong>La reconnaissance <em>in</em>conditionnelle</strong> : Un individu peut avoir besoin de recevoir des signaux positifs, verbaux (« J’aime être avec toi ! Tu es superbe ! ») ou pas (gestes).<br /> <br /><em>Mécanisme de défense</em> : Ces personnes sont soucieuses de faire plaisir. Si ce besoin est frustré, elles peuvent se sentir dévalorisées.<br /> <br /><em>Commentaire personnel</em> : Besoin sans doute répandu dans la gente féminine :-)</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>La reconnaissance conditionnelle</strong> : Ce besoin est un peu similaire au précédent, mais portant plutôt sur les actions et réalisations. (« Ton rapport est bien présenté. » « Il manque une conclusion là. »). Il s’agit d’un besoin de retour sur ce que l’on réalise, d’un besoin de structure.<br /> <br /><em>Mécanisme de défense</em> : Sans retour, même négatif, il apparaît un besoin de surcontrôle, une forme de perfectionnisme excessif, avec un besoin de se créer ses propres buts.<br /> <br /><em>Commentaire personnel</em> : Une personne ayant ce besoin sera comblée par le système scolaire où on se retrouve très encadré et souvent noté, et n’aimera pas les boulots si autonomes que l’on a l’impression de travailler dans le vide, à moins qu’elle apprécie de se fixer ses propres buts, quoiqu’en disent les autres, ou alors à la recherche hors du boulot, de la famille... de cette reconnaissance. (Tiens, c’est tout moi...)</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Le retrait</strong> : C’est le besoin de se réfugier « dans sa bulle », de s’isoler des autres. <br /> <br /><em>Mécanisme de défense</em> : Si on lui « crève sa bulle » trop souvent, le malheureux risque de couper la communication plus ou moins volontairement, au risque de passer pour un rustre.<br /> <br /><em>Commentaire personnel</em> : Ceux qui me connaissent se doutent que c’est mon besoin primaire. En conséquence, je considère qu’un téléphone et un gamin de deux ans sont deux nuisances majeures. <br />Bizarrement, ce besoin de retrait s’accompagne d’une grande tolérance aux ordres à l’impératif : je ne vois pas d’inconvénient à ce qu’on me demande (poliment) de faire des choses, au contraire j’aime bien rendre service (surtout s’il y a un retour, voir <em>Reconnaissance conditionnelle</em>).</li>
</ul>
<ul>
<li>La <strong>planification</strong> : C’est le besoin d’un cadre, d’un planning, d’une « règle du jeu », d’indications sur le déroulement des choses.<br /> <br /><em>Mécanisme de défense</em> : Confusion et dévalorisation.<br /> <br /><em>Commentaire personnel</em> : J’aime bien savoir où je couche le soir et ne pas m’embarquer sans biscuit, mais la planification n’est pas mon fort. Par contre, quand on vit avec quelqu’un dont c’est le besoin primaire, il vaut mieux le savoir et ne pas la<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/05/05/326-les-besoins-psychologiques-primordiaux#pnote-285-1" id="rev-pnote-285-1">1</a>]</sup> laisser dans le noir sur les dates des vacances, sur ce qu’on fait ce soir...</li>
</ul>
<ul>
<li>L’<strong>excitation</strong> : Besoin de solicitations, propositions, challenges, défis... pour mobiliser son énergie.<br /> <br /><em>Mécanisme de défense</em> : La personne frustrée lance en quelque sorte ses propres défis, sème la zizanie, devient manipulatrice, impatiente.<br /> <br /><em>Commentaire personnel</em> : Je ne peux pas supporter longtemps de faire les mêmes choses, ça doit être mon deuxième besoin.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le <strong>respect des convictions</strong> : Certaines personnes ont un besoin vital qu’on les laisse exprimer leurs opinions, leurs idées, leurs valeurs.<br /> <br /><em>Mécanisme de défense</em> : Le besoin de convaincre peut se transformer en croisade ou en rabâchage.<br /> <br /><em>Commentaire personnel</em> : Si je connais quelques « croisés » dans mon entourage, et que l’espèce semble répandue chez les informaticiens (adeptes fréquents des guerres saintes), j’ai pris depuis longtemps l’habitude d’être toujours dans des groupes minoritaires...</li>
</ul>
<ul>
<li>La <strong>stimulation douce</strong> : Des gens ont besoin d’un environnement ou un décor chaleureux, agréables, confortables, avec des objets personnels. Ces gens doivent être très malheureux dans certains bureaux archi-formatés.<br /> <br /><em>Mécanisme de défense</em> : Comme pour la reconnaissance inconditionnelle, la frustration peut engendrer la dévalorisation.<br /> <br /><em>Commentaire</em> : Attention, si dans un couple il y a un bordélique apparent<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/05/05/326-les-besoins-psychologiques-primordiaux#pnote-285-2" id="rev-pnote-285-2">2</a>]</sup> (au hasard : moi) et une victime de ce besoin (au hasard : ma moitié), le risque de friction sur ce sujet est réel.</li>
</ul>
<p>Les hypothèses sur la répartition hommes/femmes de ces besoins sont laissées en exercice au lecteur.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/05/05/326-les-besoins-psychologiques-primordiaux#rev-pnote-285-1" id="pnote-285-1">1</a>] <em>Z’avez remarqué, ce lapsus ? « La » et pas « le ».</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/05/05/326-les-besoins-psychologiques-primordiaux#rev-pnote-285-2" id="pnote-285-2">2</a>] <em>Je dis « apparent » car l’ordre est en fait caché, ce n’est </em>pas<em> le chaos complet. Mais les piles un peu partout et les salades de câbles apparentes sont d’un esthétisme certes relatif.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/05/05/326-les-besoins-psychologiques-primordiaux#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/285Dans trente ans, encore un bug de classe « fin du monde »urn:md5:ad067a9381306867551641386b4381112008-01-19T00:00:00+00:002011-05-24T20:39:06+00:00ChristopheBug de l’An 2000 et d'autres tempsan 2000apocalypsebugcomplexitécourt termedommagedysfonctionnementhiérarchieinformatiqueperspectivepsychologietemps<p>Dans trente ans pile, le monde informatique rencontrera le <a href="http://www.2038bug.com/" hreflang="en">Bug de 2038</a> (déjà surnommé Y2K38 par référence au Y2K de 2000 ; on remarquera que l’abréviation Y2K38 est plus longue que le chiffre 2038 — snobisme quand tu nous tiens...).</p> <p>En 2000 c’était simple et compréhensible par un gamin de dix ans : les programmeurs avaient été trop bêtes ou négligents ou leurs chefs trop pingres pour caser 4 chiffres dans les dates, et il avait fallu tout corriger si on ne voulait pas que notre civilisation s’effondre. Je reste d’avis que la quasi-hystérie de certains milieux sur le sujet est la raison principale qui l’a transformé en non-événement complet. Comme un commentateur l’a écrit, un missile de croisière parti tout seul s’abîmer en mer n’aurait pas fait de dégât mais aurait marqué les esprits. Ça ne s’est pas passé, et le bug apparaît rétrospectivement comme une fausse alerte.</p>
<p>En 2038 ce sera plus délicat :</p>
<ul>
<li>le concept de date Unix codée en secondes sur 32 bits est nettement plus ésotérique pour le téléspectateur moyen, et surtout pour ses chefs non techniciens ;</li>
<li>le correctif qui consiste à tout recompiler en 64 bits aura été appliqué de manière à peu près universelle d’ici là (quand on voit qu’une machine à laver utilise des puces qui était à la pointe en 1985, on peut être optimiste), d’où paradoxalement un net relâchement de l’effort éventuel sur les dernières puces restantes ;</li>
<li>le bug sera nettement plus coton à traquer (pas de champ bêtement déclaré comme <code>ANNEE VARCHAR(2)</code>) ;</li>
<li>le nombre d’applications, de logiciels embarqués, de puces cachées... aura explosé d’ici là (il n’y a qu’à voir la progression depuis 1978...) ;</li>
<li>les programmes en Cobol qui traînent depuis 30 ans et ont dû être corrigé il y a huit à dix ans sont la preuve vivante de la longévité de nombre de logiciels. (Mine de rien, les trois systèmes d’exploitation principaux du moment (DOS/Windows, Unix, MacOS), même réécrits entre temps, ont des racines qui remontent toutes à plus de 20 ans... Du code qui tournera en 2038 existe donc déjà.)</li>
</ul>
<p>« Bah, c’est dans 30 ans ! Après moi le déluge ! » diront les développeurs de base... Justement, dans trente ans :</p>
<ul>
<li>rares sont ceux d’entre eux qui seront effectivement à la retraite pour s’en contreficher (tous ceux qui ont moins de 40 ans n’ont pas d’illusions à se faire vues les courbes démographiques…) ;</li>
<li>et la plupart d’entre eux seront de toute façon encore de ce monde (vue la progression de l’espérance de vie), donc forcément concernés.</li>
</ul>
<p>Ce qui est rigolo est que <a href="http://it.slashdot.org/article.pl?sid=08/01/15/1928213" hreflang="en">certains évoquent des problèmes liés au calcul des intérêts sur 30 ans pour certains prêts</a> (maximum légal au États-Unis paraît-il), qui apparaîtraient déjà. D’une part 30 ans n’est qu’un cas particulier, les prêts plus longs existant déjà de toute manière. D’autre part, si les banquiers corrigent le problème tout de suite, on aura largement le temps de l’oublier avant 2038... Si des industries calculent effectivement sur le très long terme, la plupart vend du « jetable ».</p>
<p>Bah, comptons sur quelques consultants pour remuer la sauce. Il devrait donc y avoir un pic d’activité des SSII entre 2035 et 2038, mais allez savoir dans quel pays en développement accéléré tout cela sera sous-traité à ce moment. En Afrique noire ? Au fond des dernières régions peu développées de Chine ? En Europe redevenue une région à bas coût ? Ou les Intelligences Artificielles s’occuperont-elles toutes seules du problème ?</p>
<p>En tout cas, notre civilisation est en régression : il y a une autre trentaine d’année, dans le passé cette fois, mon grand-père payait la dernière traite d’un prêt pour un immeuble acheté par un vague cousin ou oncle... 70 ans plus tôt !</p>
<p>Et une chose est sûre, le commis qui a calculé les mensualités n’était pas sensible à quelque bug YK que ce soit.</p>
<p><strong>Micro-bibliographie sur Internet :</strong></p>
<ul>
<li><a href="http://www.2038bug.com/" hreflang="en">2038bug.com</a></li>
</ul>
<ul>
<li><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/03/02/92-les-bugs-qui-nous-attendent">Les Bugs qui nous attendent</a>, billet du présent blog de mars 2006 ;</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://it.slashdot.org/article.pl?sid=08/01/15/1928213" hreflang="en">Discussion sur Slashdot d’il y a quelques jours</a></li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/19/465-dans-trente-ans-encore-un-bug-de-classe-fin-du-monde#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/419Une tâche à la foisurn:md5:efb28f8521504ff00ec6e77dd921e2712007-12-09T21:11:00+00:002023-12-27T11:01:58+00:00ChristopheInformatique : l’art du développementdommagedysfonctionnementdéveloppementinformatiqueintelligencemercenairemobilitémémoireoffshoreoptimisationorganisationpessimismeprise de têtepsychologiesaturationSSIItempstravailténacitééconomieéconomie de l’attention<p>L’écho de ce billet de Joel Spolsky a résonné au plus profond de mon être le jour où je l’ai découvert :
<em><a href="http://www.joelonsoftware.com/articles/fog0000000022.html" hreflang="en">Human Task Switches Considered Harmful</a></em>.</p> <p>En gros, un développeur est un genre assez particulier d’humain qui a besoin de se concentrer pendant de longues périodes. Il se comporte comme un microprocesseur quand on lui demande de changer de tâche régulièrement. Le <a href="http://www.commentcamarche.net/forum/affich-696642-qu-est-ce-qu-un-changement-de-contexte">changement de contexte</a> est une opération lourde qui ne doit pas être répétée trop souvent ; dans le cas extrême le processeur passe son temps à passer d’une tâche à l’autre, à se reconcentrer sur ce qu’il fait, et ne fournit plus de travail utile.</p>
<p>À un moment, ce phénomène a constitué un gros problème dans mon boulot, au moment où je prestais<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/12/09/207-une-tache-a-la-fois#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> chez un client, à gérer dix micro-projets à la fois avec un bon paquet d’interlocuteurs. Le client désirait une sous-traitance à fond, avec moi et un collègue dans le rôle de l’« interface » avec le centre de développement de notre SSII à plusieurs centaines de kilomètres. Impossible de se plonger une demi-heure sur un problème quelconque sans être interrompu par un coup de fil à tel ou tel sujet.</p>
<p>Mon boulot actuel comporte à nouveau ce genre de pépin, mais sur une autre échelle : je me retrouve sur trois missions à la fois (du genre deux jours sur l’une, deux sur la deuxième, une journée sur la troisième) et, à chaque fois, me « replonger dans le contexte » de chacune va me faire perdre quelques cycles cérébraux, de la même manière qu’en rentrant de vacances je ne suis pas à 100% immédiatement. J’ai observé le phénomène dans le cas extrême d’un collègue obligé de « caser » des jours de réalisation de rapports complexes dans les trous d’une autre mission : il redécouvrait les spécifications et réanalysait ses propres réalisations quasiment d’un mois sur l’autre. Je l’observe sur moi-même sur une maintenance applicative à long terme qui tombe dans les « trous » des autres prestations (en gros une ou deux fois par mois…). Bref, ça n’avance pas.</p>
<p>Je l’observe sur un autre projet : je dois à nouveau sous-traiter la partie la plus fastidieuse de la réalisation à un collègue situé sur un autre site… d’où pas mal de temps perdu en explication de contexte, préparation de docs, CD, mise en place de spécifications bien plus précises que je ne l’aurais fait pour moi-même, bref tout un surcoût (<em>overhead</em>) identique à celui impliqué quand un programme sous-traite une partie du travail à un autre. Ajoutons des « effets tunnel » dus à des disponibilités épisodique de ma part (je preste ailleurs) et du client de ce projet, avec donc nécessité de nous poser des synchronisations. Ajoutons les besoins de recharger ma petite mémoire cache cérébrale avec les éléments dudit projet à la moindre question du sous-traitant.</p>
<p>L’informatique n’a jamais avancé que comme cela mais ma capacité de travail à moi ne double pas tous les deux ans… Mon cerveau est configuré pour du mode <em>batch</em>, et multiplier les tâches d’arrière-plan augmente mon stress de manière exponentielle.</p>
<p>Et je ne parle pas de la difficulté à développer quoi que ce soit à la maison avec une famille qui exige un peu de temps avec elle, et un gamin de 4 ans en particulier. Moi j’ai abandonné.</p>
<p><strong>Mise à jour de mai 2011</strong> : Et ça continue en ce moment, avec plein de clients exigeants à la fois, un téléphone professionnel qui me tombe dessus, et une tornade de dix-huit mois à la maison. Soupir.</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/12/09/207-une-tache-a-la-fois#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Du verbe « <a href="http://forum.wordreference.com/archive/index.php/t-391694.html">prester</a> » qui, s’il n’existe pas en français de France officiel, devrait y être inclus.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/12/09/207-une-tache-a-la-fois#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/185Analyse d’un pathétique spameur à la petite semaineurn:md5:49aa2d8d6ce4e8a2fa77575ad450ff5d2007-11-11T20:59:00+00:002011-05-09T19:52:01+00:00ChristopheBlogger, une aventureblogdéfense du françaisdétectionhaineoh le beau cas !pollutionpsychologiepérimésabotage<p>Petite enquête sur un minable qui fait encore dans le <em>spam</em> manuel de blogs.</p> <p>Je ne sais pas si les blogueurs parmi vous auront repéré comme moi une nouvelle mode parmi les robots qui défèquent dans les commentaires de nos belles pages :</p>
<ul>
<li>L’immense majorité de leurs excrétions reste en anglais. L’amoncellement de liens vers des escroqueries, abominations et perversions diverses est reconnaissable au premier coup d’œil. Spamplemousse les crucifie, et il est devenu très dangereux de glisser le moindre mot d’anglais ou le moindre <code>http</code> dans un commentaire chez moi, ça part direct dans la poubelle que je vide sans prendre vraiment le temps de la regarder.</li>
</ul>
<ul>
<li>Plus récemment, des déjections à base de traductions automatiques de commentaires passe-partout (« super site » , « très bon billet »...) sont apparues. Vite repérables au premier coup d’œil, à cause du français assez incohérent et des fautes de grammaire qu’un humain ne ferait jamais. J’en ai même eu en allemand.</li>
</ul>
<ul>
<li>Et, cette semaine, plusieurs commentaires en français, extrayant au hasard un court extrait du billet ou d’un commentaire, avec la pertinence d’une perruque dans la soupe, et rajoutant un bout de phrase passe-partout (« coment se fait-il que votre site ne fonctionne opas ? ;) », « Hello, cette précision est pas forcémen utile »...). Je me suis posé la question, mais malgré le faible échantillonnage la tendance est nette, le souriard trop systématique et les fautes d’orthographe d’inculte primaire trop évidentes pour qu’il reste un doute : c’est du <em>spam</em>.<br /> <br />Me reste tout de même une question : dans quel but ? Les adresses web et les noms ne semblent pas assez proches à la lecture, mais pointent en fait vers le même endroit. <a href="http://franck.paul.free.fr/dotclear/?2006/10/13/716-dr-dotclear-et-mister-bark">Et bien il semble que tout désigne un pauvre sire déjà connu du microcosme Dotclear...</a> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/11/11/439-analyse-d-un-pathetique-spameur-a-la-petite-semaine#pnote-398-1" id="rev-pnote-398-1">1</a>]</sup>, qui veut faire de la pub pour son site de compositeur apparemment inemployé. (On trouvera sur le web <a href="http://www.ecranlarge.com/forum/showthread.php?s=caa6ef8fc74099896d95446d6a2eabcb&t=2176&page=42">un avis de quelqu’un sur le site</a>, voir un peu plus loin dans le forum pour la pathétique réponse, et la réponse à la réponse.)<br /> <br />Par Yahoo, je trouve d’autres traces de la pollution de forum par Mr .B. <a href="http://www.blogs-afrique.info/senegal-politique/index.php/2007/10/06/873-le-net-au-senegal-drole-de-paysage#c7551">là</a>, <a href="http://www.blog2manu.com/mon_weblog/2007/10/inutile-mais-de.html">là</a>, <a href="http://www.point-libre.org/~dimitri/blog/index.php/2005/04/05/12-decouvrez-godon#c331">là</a>, <a href="http://jonathanspeaks.com/blog/2007/11/07/france-2-na-rien-compris-non-plus/#postcomment">là</a>, <a href="http://blog.thierry.poinot.fr/dc/index.php?post/2007/07/20/Wordpress-ou-Dotclear#c22">là</a>, <a href="http://www.blog.webatou.be/?2006/06/13/musique-sans-drm#c22518">là</a>, <a href="http://tamblog.free.fr/dotclear/index.php?post/2006/02/06/34-musique-libre#c596">[là</a>, <a href="http://launay.org/blog/index.php/passage-a-dotclear#c61675">là</a>, <a href="http://ploum.frimouvy.org/?57-ploumterview-n1-voyage-vers-l-infini#c2026">là</a> et <a href="http://rahaan.free.fr/dotclear/index.php/?2006/08/28/52-wow-the-movie#c586">là</a>, plus mille autres commentaires de blogs un minimum ciblés mais généralement inutiles<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/11/11/439-analyse-d-un-pathetique-spameur-a-la-petite-semaine#pnote-398-2" id="rev-pnote-398-2">2</a>]</sup>. <br /> <br />Il a aussi raqué pour dix versions différentes du nom de domaine histoire de bien spammer les résultats Google qui pourraient par hasard se rapporter à lui. <br /> <br />Je me demande s’il utilise d’un robot, mais ce sont plus probablement de pathétiques <em>spams</em> manuels. Les deux IPs concernées sont japonaises, peut-être des cybercafés ?<br /> <br />(La bonne nouvelle est que ce n’est pas l’avant-garde d’un déferlement de <em>spams</em> francisés depuis les <em>zombies</em> chinois ou américains.)</li>
</ul>
<p>(Aucun lien ne sera évidemment donné vers les sites en question pour ne pas saturer la petite Freebox innocente qui les défèque du côté de Lyon ; et les commentaires sont à leur place naturelle, la poubelle.)</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/11/11/439-analyse-d-un-pathetique-spameur-a-la-petite-semaine#rev-pnote-398-1" id="pnote-398-1">1</a>] <em>Tiens, il est même revenu, un an après, voir le 14è commentaire.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/11/11/439-analyse-d-un-pathetique-spameur-a-la-petite-semaine#rev-pnote-398-2" id="pnote-398-2">2</a>] <em>Je viens de découvrir la fonction linkdomain: de Yahoo, plus efficace que le link: de Google pour trouver ce qui </em>pointe<em> vers un site.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/11/11/439-analyse-d-un-pathetique-spameur-a-la-petite-semaine#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/398Que voulez-vous que je réponde à ça ?urn:md5:ab036641323deded401b2e78f597bb0a2007-08-04T11:50:00+00:002009-07-04T17:29:03+00:00ChristopheHumourcynismedommageenfantshumourprise de têteprovocationpsychologiesurréalisme <p>Il y a déjà pas loin d’une décennie que j’ai traduit pour mon site un petit texte humoristique américain qui courait sur le net : « <a href="https://www.coindeweb.net/humour/destin_disney.html">Ce que sont devenus les personnages de chez Disney</a> » (Donald servi laqué dans un restaurant chinois, Winnie l’Ourson mort de cholestérol, Evinrude gobée par un brochet, le Prince charmant guillotiné, etc.). Pas d’un goût terrible mais cet humour décalé m’a fait un temps marrer. C'est également une des pages de mon site qui me vaut le plus de courrier, allant de « c’est de mauvais goût » à « salaud ! », etc.</p>
<p>Et tout récemment j’ai reçu un mail contenant en tout et pour tout ceci :</p>
<blockquote><p>« <em>Est-ce que tout ses personnages ont vraiment existé est son mort comme sa ??</em> »</p></blockquote>
<p>Je suis sur le c... Que voulez-vous que je réponde à ça ???!!</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/08/04/384-que-voulez-vous-que-je-reponde-a-ca#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/337Une réponse aux télémarketeursurn:md5:f3200c1ebe90b4266399d99b01722f6e2007-06-01T20:52:00+00:002009-07-04T14:47:19+00:00ChristopheGuerre au marketinganticonsumérismecommunicationcoup bascynismedommageemmerdeursesclavagefoutage de gueuleguerrehainehowtolibertéparanoïapouvoir d’acheterprovocationpsychologierésolutionssabotageéconomieéconomie de l’attention<p>Une vacherie à envoyer un jour où l’emmerdeur de trop vous téléphonera.</p> <p>L’idée est d’un <a href="http://it.slashdot.org/comments.pl?sid=156949&cid=13161817" hreflang="en">« Couard anonyme » sur Slashdot en juillet 2005</a> : aux télémarketeurs qui le harcèlent pour essayer de lui vendre tout et n’importe quoi il répond :</p>
<blockquote><p>« Vous vous souvenez quand votre mère vous disait de bien écouter à l’école, ou bien vous ne feriez rien de bon dans la vie ? Vous la croyez maintenant ? » <em>Clic !</em></p></blockquote>
<p>Cruel et souvent faux (combien de surdiplômés dans les centres d’appel qui ont juste besoin de manger ?), mais franchement, ce genre de métier <em>doit</em> disparaître, et faire comprendre aux pions à l’autre bout du fil qu’ils doivent en changer est un des moyens, puisque tout est fait pour isoler la victime (vous et moi) du responsable (les marketeux en chef, leurs <del>clients</del> commanditaires, etc.).</p>
<p>Au passage :</p>
<ul>
<li><a href="http://www.xs4all.nl/~egbg/counterscript.html" hreflang="en">le fameux contre-script</a> ;</li>
<li><a href="http://www.stopjunkcalls.com/script.htm" hreflang="en">d’autres vacheries et trucs contre cette engeance</a> ;</li>
<li><a href="http://yro.slashdot.org/article.pl?sid=05/09/12/1222240&threshold=4&tid=158&tid=187" hreflang="en">une des nombreuses enfilades de Slashdot consacrées au sujet</a> (très américano-centrique ; le phénomène est bien pire chez eux).</li>
</ul>
<p>(<strong>Mise à jour du 3 juin</strong>)</p>
<ul>
<li>Discussion tendue, argumentée et intéressante sur le thème de l’attitude à adopter envers les esclaves des centres d’appels chez le Monolecte : <em><a href="http://blog.monolecte.fr/post/2006/12/04/Et-la-politesse-Bordel">Et la politesse bordel ?</a></em>.</li>
<li><em><a href="http://petaramesh.org/post/2006/03/16/132-bonjour-ici-l-emmerdeur-de-service">Bonjour, ici l'emmerdeur de service...</a></em> chez Swâmi Petaramesh.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/01/170-reponses-aux-telemarketeurs#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/153“Red Mars”, “Green Mars”, “Blue Mars” de Kim Stanley Robinsonurn:md5:0a40dae22e0533869c05c44ac1166a162007-06-01T07:47:00+00:002009-07-04T18:02:58+00:00ChristopheMarsauto-organisationcatastropheChinecivilisationcolonisationcommunismeconquête spatialecynismedilemmedémocratiedémographieeaueffet de serregigantismegéopolitiquehard scienceimpérialismeIndelibertélivres lusMarsmythenatureoptimismeouverture d’espritpessimismepolitiquepsychologieRésistancesciencescience-fictionsolidaritéspéculationtempsterrorismeténacitéutopieécologieéconomieémerveillementÉtats-Unisévolution<p>La Trilogie martienne est <ins>LA</ins> référence en matière de science-fiction réaliste sur la colonisation de Mars</p> <p>La trilogie <em>Red Mars</em>, <em>Green Mars</em>, <em>Blue Mars</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/01/349-red-mars-green-mars-blue-mars-de-kim-stanley-robinson#pnote-313-1" id="rev-pnote-313-1">1</a>]</sup> est <em>le</em> livre de SF sur la colonisation et la terraformation de Mars. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kim_Stanley_Robinson">Robinson</a> a effectué un travail de titan pour rendre plausible chaque étape du processus.</p>
<p>Les trois tomes se réfèrent aux trois étapes de la transformation de la planète en petit paradis :</p>
<ul>
<li>Encore vierge, Mars est rouge et hostile. Les humains y débarquent (les premiers, « les Cent », servent de fil conducteur aux livres) et s’installent petit à petit. Les effets de la terraformation ne sont pas encore visibles.</li>
</ul>
<ul>
<li>Grâce à la montée des températures et l’apparition d’une véritable atmosphère dense, le lichen et les plantes se répandent, Mars devient verte. La colonisation devient massive, en provenance d’une Terre épuisée.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le <em>permafrost</em> martien fond, l’eau liquide ne s’évapore plus, des mers apparaissent, et l’atmosphère devient enfin respirable : Mars devient bleue.</li>
</ul>
<p>Transformer aussi profondément une planète exige des centaines d’années au strict minimum. Pour couvrir la période entière en gardant les mêmes personnages, Robinson leur a offert la quasi-immortalité grâce aux progrès de la médecine. On suit donc « les Cent » au travers des trois tomes, de leurs premiers pas sur le caillou mort aux bains de soleil au bord de la nouvelle mer boréale. Robinson se concentre sur une dizaine d’entre eux, et certains de leurs descendants. Il ne lésine pas sur les introspections psychologiques et les analyses des rapports entre personnages. Cela est plaisant quand les relations interpersonnelles sont le reflet des nombreux affrontements politiques ou philosophiques qui traversent cette histoire de la colonisation martienne ; mais à d’autres moments le propos en est désagréablement alourdi (ces pavés sont pourtant déjà assez lourds).</p>
<p>Le plus intéressant, surtout pour un ingénieur et scientifique comme moi, réside dans l’arsenal de techniques déployées pour transformer le désert martien en contrée bucolique. Le mécanisme de base est similaire à l’effet de serre qui nous préoccupe tant sur Terre : l’atmosphère martienne est saturée de CO2 mais son épaisseur est trop faible. Tous les moyens seront donc bons pour ajouter du CO2. Certaines autres techniques utilisées pour gagner quelques degrés sont de la science-fiction pure, notamment la création d’une lentille orbitale pour concentrer les rayons du soleil.</p>
<p>Autre réalisation titanesque, l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ascenseur_spatial">ascenseur spatial</a>, l’invention qui ferait chuter le coût de la masse en orbite et rendrait enfin l’exploration spatiale bon marché. Quand ce câble qui monte littéralement jusqu’à l’espace est saboté et s’enroule autour de l’équateur martien, il provoque la plus impressionnante des « séquences catastrophes » de la trilogie.</p>
<p>La politique martienne démarre dès les premiers pas des Cent sur la planète. Très vite, les explorateurs sont divisés entre « Verts » (partisans de la terraformation) et « Rouges » (opposants, qui considèrent que Mars doit être préservée). Cette division perdurera chez les descendants et parmi les nombreux colons qui suivront. Politiquement et économiquement, Mars expérimente de nombreux systèmes : les villes naissantes gravitent dans le capitalisme caricatural des métanationales, tandis que les zones à peines habitées testent l’économie du don. De chacune des cités martiennes naîtra un modèle de civilisation différent ; diversité à laquelle les immigrés (y compris Arabes, Indiens, Chinois, Robinson n’est pas trop américano-centrique... ) ajouteront la leur, avec également leurs conflits.</p>
<p>La politique martienne ne se conçoit effectivement pas sans intervention terrestre. Quand ce ne sont pas les métanationales qui dictent leur loi, les nations les plus peuplées d’une Terre en plein chaos climatique exigent que leur population puisse se déverser dans la dérisoire soupape de sécurité martienne. Mais transférer une fraction significative de la population terrienne est illusoire, et le peu qui est possible saturerait déjà les capacités d’absorption de la jeune civilisation martienne, en la précipitant dans le chaos. En retour Mars, creuset politique et technologique, influence la Terre bien au-delà de sa petite population. Une fois la liberté acquise, qu’en faire ? L’isolationisme est tentant mais dangereux.</p>
<p>Bref, dans leur quête pour une planète habitable - et libre - les Martiens ne seront pas au bout de leur peine. Tout amateur de <em>hard science</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/01/349-red-mars-green-mars-blue-mars-de-kim-stanley-robinson#pnote-313-2" id="rev-pnote-313-2">2</a>]</sup> un peu intéressé par la politique-fiction sera comblé.</p>
<p>Pinailleur comme je suis, j’aurais quand même quelques reproches à faire à la trilogie. Sur la forme, il y a quelques pages en trop sur les huit cents de chaque tome. Mais certains lecteurs apprécieront peut-être plus que moi les angoisses existentielles, voire amoureuses, des Cent, et voudront au contraire sauter les descriptions techniques.</p>
<p>Sur le fond, mon principal problème repose sur l’évolution de la Terre qui meurt. La trilogie a déjà dix à quinze ans (les parutions originelles datent de 1992 à 1996) et le futur a rattrapé partiellement la fiction. Dans cette fresque qui s’étale sur au moins deux siècles, la Chine et l’Inde semblent figées dans leur rôle prévisible dans les années 1990, futures superpuissances surpeuplées pas vraiment « mûres ». Or l’<a href="http://www.un.org/News/fr-press/docs/2004/POP910.doc.htm">ONU prévoie une stabilisation de la population mondiale avant 2100</a>, et le déclin démographique de la Chine est pour la prochaine génération : on peut être sûr que le futur ne sera <em>pas</em> comme prévu par Robinson. Surtout en 2300.</p>
<p>(Facile à dire, après coup. Faire de la prospective sans tomber dans le prolongement plus ou moins conscient des tendances actuelles est une mission impossible).</p>
<p>Les problèmes écologiques de la Terre semblent un peu artificiels. Robinson introduit de catastrophiques volcans antarctiques quand le réchauffement planétaire « normal » aurait suffi - mais en parlait-on autant en 1992 ?</p>
<p>Un trait américain de l’auteur surgit dans les révolutions martiennes (une dans le premier tome, une dans le second qui se prolonge dans le troisième) : les Martiens auront-ils vraiment envie de calquer leur histoire sur celle de la naissance des États-Unis ? Il est vrai que le rythme du récit y gagne.</p>
<p>En résumé : un gros pavé pour ceux qui aiment construire des mondes, et ne rechignent ni à la technique, ni à l’utopie. Un des monuments de la science-fiction récente dans ce qu’elle a de plus sérieux et fouillé. Quand je vois une carte de Mars, à présent, je rêve aux villes qui y seront peut-être un jour. Mon rêve est de me payer un voyage dans <em><a href="http://www.nirgal.net/valles.html">Valles Marineris</a></em> pour mon centenaire - sait-on jamais ?</p>
<hr />
<p>Autres sites sur cette trilogie :<br />
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Trilogie_de_Mars">Article Wikipédia</a><br />
<a href="http://branchum.club.fr/mars.htm">http://branchum.club.fr/mars.htm</a><br />
<a href="http://membres.lycos.fr/starmars/ksr.html">http://membres.lycos.fr/starmars/ksr.html</a></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/01/349-red-mars-green-mars-blue-mars-de-kim-stanley-robinson#rev-pnote-313-1" id="pnote-313-1">1</a>] <em>En français : </em>Mars la rouge<em>, </em>Mars la verte<em>, </em>Mars la bleue<em>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/01/349-red-mars-green-mars-blue-mars-de-kim-stanley-robinson#rev-pnote-313-2" id="pnote-313-2">2</a>] <em>Branche de la science-fiction la plus attachée à la plausibilité scientifique.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/01/349-red-mars-green-mars-blue-mars-de-kim-stanley-robinson#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/313Le mail comme une fenêtre de l’âmeurn:md5:308c2f591fb72874a45bd2184632de902007-03-07T21:44:00+00:002011-03-28T19:35:40+00:00ChristopheInformatique pratiquecommunicationgaspillagehiérarchieinformatiqueMacOSpsychologieréseau<p>L’organisation de la lecture du courrier électronique révèle beaucoup sur la personnalité.</p> <p>Traduction-commentaire d’un <a href="http://slashdot.org/comments.pl?sid=193728&cid=15886205" hreflang="en">billet rencontré sur Slashdot en août dernier</a> :</p>
<blockquote><p>« J’ai toujours pensé que passer cinq minutes sur la machine d’un utilisateur m’en disait plus sur leur cerveau que des années de travail à leur côté (...) :<br />* Comment organisent-ils leurs dossiers<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-1" id="rev-pnote-247-1">1</a>]</sup>, nomment-ils intelligemment leurs fichiers<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-2" id="rev-pnote-247-2">2</a>]</sup> ?<br />* Ont-ils l’image de fond par défaut, une photo de leur famille<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-3" id="rev-pnote-247-3">3</a>]</sup>, ou un orange vif qui illumine tout le bureau ?<br />* Regardent-ils leurs fichiers par colonne, liste ou avec les icônes par défaut ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-4" id="rev-pnote-247-4">4</a>]</sup><br />* Y a-t-il 2417 fichiers dans la poubelle, ou aucun ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-5" id="rev-pnote-247-5">5</a>]</sup><br />* Les icônes du bureau sont-elles uniformément éparpillées, en petites piles... ou le bureau est-il totalement vide ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-6" id="rev-pnote-247-6">6</a>]</sup><br />* Et l’email... J’ai vu tant d’utilisateurs se confronter à la taille maximale de la base dans le Mail de Mac OS X (~ 6 Go)<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-7" id="rev-pnote-247-7">7</a>]</sup>, et j’ai vu des utilisateurs (comme moi) qui ont tant de règles de filtrage automatique que peu de choses arrivent en fait dans la boîte aux lettres<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#pnote-247-8" id="rev-pnote-247-8">8</a>]</sup>.<br /> <br />C'est une fenêtre sur leur âme. »</p></blockquote>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-1" id="pnote-247-1">1</a>] <em>Moi ? Comme une base de données : répertoires thématiques, et plusieurs fichiers liés par un même thème sont suffisants pour justifier un sous-répertoire. Mes hiérarchies sont profondes. Un répertoire « Vrac » permet de laisser une place au chaos.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-2" id="pnote-247-2">2</a>] <em>Oui :-)</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-3" id="pnote-247-3">3</a>] <em>Oui :-) ... la moitié du temps. Sinon c’est souvent une image de synthèse ou une photo d’Hubble.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-4" id="pnote-247-4">4</a>] <em>Plutôt par liste avec les informations fichiers à droite ; exception pour les répertoires d’images ou de photographies dont j’affiche les aperçus.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-5" id="pnote-247-5">5</a>] <em>J’oscille entre les deux extrêmes, une poubelle ne doit être vidée que lorsque sa taille devient significative sur le disque dur.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-6" id="pnote-247-6">6</a>] <em>Je plaide pour le bureau vide sauf pour quelques icônes très utilisées qui ne tiennent pas dans la barre de lancement si le système d’exploitation en offre une aisée. Je confesse quelques scories de choses récupérées et placées dans l’urgence sur le bureau histoire d’être sûr de ne pas oublier de les classer, verticalement ou pas, peu après - et bien sûr elles s’y accumulent.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-7" id="pnote-247-7">7</a>] <em>J’espère que KMail n’est pas si chatouilleux, j’en suis déjà à plus de 2 Go... mais dans une très dense et profonde hiérarchie de répertoires et sous-répertoires, pas dans l’</em>inbox<em> qui ne contient que la masse de messages que je n’ai pas triés, ou qui sont depuis des années en attente de réponse.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#rev-pnote-247-8" id="pnote-247-8">8</a>] <em>Et j’ai eu une configuration similaire jusqu’à ce que les nécessités de l’accès depuis plusieurs machines m’obligent à me contenter des derniers messages arrivés, par IMAP, webmail... Par contre, le tri des messages lus est automatique grâce à une flopée de filtres.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/07/278-le-mail-comme-une-fenetre-de-lame#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/247Les réflexes stupidesurn:md5:8468dc4c260e2c8fdcf16848a69632b72007-02-22T21:24:00+00:002011-03-28T05:08:15+00:00ChristopheMoi, ma vie, mon egobon sensdommagedysfonctionnementhumourincohérenceintelligencemémoireparadoxeprise de têtepsychologie<p>C’est stupide mais je le fais machinalement.</p> <p>C’est systématique :</p>
<ul>
<li>Même chez moi, je commence machinalement chaque numéro de téléphone par deux fois 0 pour « sortir » — fichu réflexe du boulot.</li>
</ul>
<ul>
<li>Depuis que nous avons une nouvelle cuisine, les lampes au-dessus de l’évier ne sont plus gérées par le même interrupteur : deux semaines après, je continuais machinalement à chercher à actionner l’ancien...</li>
</ul>
<ul>
<li>À mon ancien boulot, je savais qu’à midi (mais pas le matin ni le soir) le plus court chemin pour aller au turbin était probablement par l’autoroute ; mais machinalement je prenais <em>toujours</em> à droite en sortant du garage, comme chaque matin. Je m’en rendais compte trop tard, et devais me résigner à passer par la ville (la route de Schirmeck, pour ceux qui connaissent ; un des pires axes de Strasbourg, surtout avec les travaux pour le tramway ; il n’y avait que l’autoroute du matin à être pire).</li>
</ul>
<ul>
<li>Je me plains à longueur de temps de mon manque de temps chronique, et je ne peux ni travailler sur mon site, ni me remettre à programmer ce que <em>je</em> veux<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#pnote-179-1" id="rev-pnote-179-1">1</a>]</sup> - et pourtant dès que je suis assis à un de <em>mes</em> ordinateurs, je fais sans réfléchir d’abord trois choses : je regarde mon mail, je regarde mon blog (ses stats, ses spams...), j’ouvre <a href="http://www.newsfirerss.com/" hreflang="en">Newsfire</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#pnote-179-2" id="rev-pnote-179-2">2</a>]</sup>, et j’ai alors perdu au moins le double de mon temps libre quotidien à ce stade...</li>
</ul>
<ul>
<li>Je suis un fan d’<a href="http://www.apple.com/fr/macosx/features/expose/">Exposé</a> sur le Mac. Sur d’autres systèmes (Linux, Windows), je continue régulièrement à jeter la souris dans un coin de l’écran pour changer de fenêtre... et à m’étonner pendant une demi-seconde que rien ne se passe...</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#rev-pnote-179-1" id="pnote-179-1">1</a>] <em>Parce qu’au boulot, je code, oui... Mais, selon l’époque, des gestions de facture en SQL ou en ABAP ou des alimentations de gestions financières...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#rev-pnote-179-2" id="pnote-179-2">2</a>] <em>Excellent lecteur de flux RSS pour Mac. </em>Shareware<em> payant mais qui vaut sa licence.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/179Extension de garantieurn:md5:46264a6a55c750fc0f77213fbb0ad09f2007-01-28T00:00:00+00:002015-02-02T08:00:37+00:00ChristopheGuerre au marketinganticonsumérismeargentbesoinbon sensextension de garantiefoutage de gueulehowtomanipulationmicroéconomieoptimisationpouvoir d’acheterpsychologiespéculationsécuritévaleuréconomie<p>Est-ce utile ?</p> <p>De l’utilité d’une extension de garantie on peut discuter. Comme pour toute assurance, on échange un risque inconnu contre la certitude d’une perte financière immédiate ; et une assurance est toujours trop chère jusqu’à ce qu’on en ait besoin. (S’y ajoute le risque que l’assurance soit elle-même une arnaque à cause de clauses-pièges).</p>
<p>Les <del>conseillers</del> commerciaux de chez Darty sont avides d’extensions de garantie, ils veulent les fourguer sur tout et n’importe quoi. J’ai remarqué un phénomène intéressant : dès que je marque une hésitation sur le choix de l’extension, ou en la rejetant après réflexion, le vendeur réduit le montant de moitié ! Pour qui a l’intention de la prendre (ce peut être un choix pour un appareil cher ou critique), c’est bon à savoir. Et donne une idée de la marge que le distributeur se fait aussi là-dessus...</p>
<p>Si un lecteur a déjà <em>utilisé</em> une extension de garantie, je suis preneur.</p>
<p><strong>Ajout du 18 septembre 2008</strong> : <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/09/18/543-extension-de-garantie-suite-cas-reel-et-pratique">J’ai testé pour vous l'extension de garantie sur mon enregistreur numérique. Sur cet achat-là, ça a été rentable.</a>.</p>
<p><strong>Ajout de mai 2010</strong> : Rebelote, nouvelle panne sur le même appareil, à nouveau réparé sans aucun problème et toujours sous garantie.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/28/253-extension-de-garantie#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/224Le mauvais prénomurn:md5:a541eeaeeb21976c08a2c5b810442d3d2007-01-08T22:28:00+00:002009-07-03T19:06:43+00:00ChristopheDes formes des motsautoréférencecommunicationdommagedysfonctionnementincohérencemèmeprise de têtepsychologiesignifié<p>Échange de prénom inconscient...</p> <p>J’avais<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#pnote-248-1" id="rev-pnote-248-1">1</a>]</sup> un collègue prénommé Nicolas. Quand je m’adressais à lui, il fallait que je me surveille pour ne pas l’appeler « Olivier ».</p>
<p>Un autre de mes ex-collègues<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#pnote-248-2" id="rev-pnote-248-2">2</a>]</sup> se prénommait Florian, et je n’étais pas le seul à dire quelquefois « Sylvain ».</p>
<p>Certaines personnes ont-elle une tête à porter un prénom particulier ? Les liens auditifs (« Olivier » et « Nicolas » ont bien des consonnes en voyelles en commun) ou thématiques (« Sylvain » et « Florian » font tous les deux assez botaniques) ont-ils une influence ?</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#rev-pnote-248-1" id="pnote-248-1">1</a>] <em>Encore un qui a fait un petit tour en <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/31/187-les-joies-de-la-ssii-1-angoisse-existentielle">SSII</a> et n’a pas aimé.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#rev-pnote-248-2" id="pnote-248-2">2</a>] <em>Lui est resté plus longtemps.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/248Baratin commercial à signal nulurn:md5:38eae7caca3b92a035c4858e8f0966342006-12-17T20:13:00+00:002014-02-26T11:00:48+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismecommunicationdommagedéfense du françaisdéshumanisationemmerdeursexpertisefoutage de gueuleincohérenceintelligencemèmemétainformationpanurgismeparadoxeperspectivepollutionprise de têteprovocationprécisionpsychologiesabotageSAPsaturationsignifiésurréalismevaleurvirtueléconomieéconomie de l’attention<p>Des gens payés cher en tartinent des sites web et pourtant ça ne veut <em>rien</em> dire.</p> <p>Un de mes défauts récurrents consiste à chercher systématiquement un sens aux textes que je lis, et à accorder bien plus d’importance à ce sens qu’à la manière dont il est formulé. Les belles formules <em>marketing</em> me hérissent, mon mauvais esprit y recherche automatiquement le mot creux, l’allusion mensongère, la récupération, le mensonge par omission, le vocabulaire-qui-en-jette-mais-ne-veut-rien-dire.</p>
<p>(Au passage, cela explique en quoi j’ai adoré <em><a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a></em> de Sokal et Bricmont. Aride mais jouissif.)</p>
<h3>Signal obscur mais pur</h3>
<p>En informatique, mon domaine, règnent les termes abscons et les acronymes incompréhensibles. Cependant ces derniers sont des abréviations de termes techniques précis : la compréhension de TCP/IP, FTP, ou SQL ne nécessite que l’effort d’une recherche sur Google, et pas un doctorat en scolastique médiévale, en psychanalyse du lapsus ou en sémantique des sociétés secrètes. <br />L’informaticien passe au contraire l’essentiel de son temps à expliciter sa pensée pour amener ce fichu ordinateur à enfin faire exactement ce que veut l’utilisateur final, et à supplier ledit utilisateur d’expliciter clairement et totalement son besoin. Le flou est source de bug, la qualité se juge au rapport signal/bruit.</p>
<h3>Quand les marketeux s’en mêlent</h3>
<p>Cependant, même en informatique, sévit le n’importe-quoi <em>marketing</em>, masquant par de jolis mots, de clinquantes marques, ou de profonds sigles, une absence de concret.</p>
<p>Dans le grand public, ont sévi par exemple le <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39338700,00.htm?xtor=200">Viiv</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-1" id="rev-pnote-205-1">1</a>]</sup>, dont je n’ai jamais compris ce qu’il était concrètement, apparemment à juste titre, le <a href="http://www.fredcavazza.net/index.php?2005/08/24/808-web-20-une-premiere-definition">Web 2.0</a>, concept assez fumeux acquérant déjà un sens péjoratif voire <em>has been</em>, le matraquage de Microsoft sur chaque peaufinage subtil d’Office depuis dix ans<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-2" id="rev-pnote-205-2">2</a>]</sup>, les slogans de compagnies, notamment le récent et prétentieux “<em><a href="http://www.hp.com/personalagain/us/en/index.html" hreflang="en">The computer is personal again</a></em>” pour de bêtes PC, etc.</p>
<h3>Zéro</h3>
<p>Mais on peut descendre encore plus bas : le <strong>degré zéro</strong> du signifiant, le <strong>bruit</strong>, dégagé même de la connotation symbolique ou « qui en jette » d’une formule bien enlevée ou d’une marque bien choisie. La tautologie pure. C’est courant en informatique d’entreprise où la concurrence est rude et le critère « pognon » primordial (impossible de jouer sur l’humour, le <em>design</em> ou de décorer la publicité avec des nymphettes de synthèse en bikini<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-3" id="rev-pnote-205-3">3</a>]</sup>).</p>
<p>Le site d’un certain petit fournisseur de logiciels d’entreprise (logiciel fort utile par ailleurs bien qu’inutilement complexe) contient le texte suivant :</p>
<blockquote><p>« <em>(Nom du logiciel)</em> dynamise les pratiques de facturation en proposant une solution qui améliore la rentabilité et la qualité du service à la clientèle. »</p></blockquote>
<p>Connaissez-vous un logiciel destiné à détruire la rentabilité ou à dégrader un service à la clientèle ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-4" id="rev-pnote-205-4">4</a>]</sup> Que veut dire réellement « dynamiser » ?</p>
<p>Une pub d’un gros constructeur de baies de stockage énonce fièrement : “<em>When information comes together, everybody feels much better.</em>” <br />Un gros consommateur de silicium fait dans le lèche-botte : “<em>What drives smarter technology is actually smarter customers.</em>” <br />(Exemples tirés d’un magazine américain, je ne connais pas la version francophone.)</p>
<p>Autre exemple, un <em>très</em> gros éditeur de logiciels d’entreprise européen<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-5" id="rev-pnote-205-5">5</a>]</sup>, dont les supports informatifs me donnent l’impression de lire sans comprendre un traître mot, un peu comme prononcer une langue étrangère sans en avoir le vocabulaire :</p>
<blockquote><p>“<em>With ...’s composition platform, you can deploy enterprise service-oriented architecture to increase your flexibility with innovative business solutions, leverage existing investments to deliver competitive advantage quickly, and consolidate technologies to lower TCO.</em>”</p></blockquote>
<blockquote><p>“<em>... is enhancing its market-leading governance, risk, and compliance (GRC) portfolio, which is based on a holistic approach to managing GRC. Three new applications will help ... solutions deliver more simplicity and increase GRC process and cost efficiency, accountability, and control.</em>”</p></blockquote>
<p>On saluera la haute concentration de <em>buzzword</em> par ligne de texte. Ce genre de rengaine émaille site, plaquette, CDs promotionnels. La cible est le <em>manager</em>, pas le développeur ; je ne suis pas dans la cible. La traque d’informations techniques précises peut être longue sur le site (ergonomiquement mal foutu).</p>
<h3>Message subliminal</h3>
<p>En fait je suis mauvaise langue. Le véritable message est à deux niveaux.</p>
<p>Le premier est une formulation pour <em>managers</em> de « <em>ce truc qu’on veut vous vendre est bien, il va vous faciliter la vie et vous rapporter un max de thune</em> ». <br />Le deuxième est sous-entendu : « <em>Vous voyez, on parle le même langage creux qui en jette que vos chefs, même si c’est de l’informatique</em> », et : « <em>Nous n’avons aucune originalité, ce ne sont pas des zazous barbus qui dirigent ici </em>».</p>
<h3>Pour du service</h3>
<p>Les sites des SSII et autres sociétés de service diverses sont dans le même cas :</p>
<blockquote><p>«<em> (Nom de la société) vous invite à partager le dynamisme d’une entreprise dont les projets n’ont d’égal que les conquêtes. Parce que demain se décide aujourd’hui, décidez-vous pour ....</em> »</p></blockquote>
<blockquote><p>« <em>S’appuyant sur une forte expérience des fonctions de l’entreprise et des processus métiers, (nos consultants) proposent aux maîtrises d’ouvrage et aux maîtrises d’œuvre une démarche de conseil structurée afin de prendre rapidement les bonnes décisions pour atteindre leurs objectifs. </em>»</p></blockquote>
<p>Là aussi un monceau d’évidences qui n’apportent aucun message. Il faut concéder aux entreprises du milieu qu’il est difficile de se démarquer les unes des autres au sein d’un même créneau, et que l’originalité est toujours un risque.</p>
<p>Ce qui ne veut rien dire des gens sur le terrain, un site « institutionnel » n’est jamais fait par ceux qui font le boulot. Il faut juste ne pas se faire d’illusion sur le contenu informatif. Je ne connais pas de société de service qui ose écrire : « <em>Nous sommes une société de service comme il en existe tant d’autres, spécialisée dans tel domaine. Nous serions très heureux de vous facturer nos prestataires pour n’importe quel projet ; nous trouverons leurs CVs sur Monster dès que notre commercial vous aura contacté et les embaucheront dès signature du contrat.</em> »</p>
<h3>Information nulle</h3>
<p>Il y a cependant encore pire : la face « ressources humaines » du site institutionnel de sociétés de service, destiné à attirer les <del>meilleurs</del> plus naïfs pour qu’ils viennent travailler dans ladite société. Un exemple parmi d’autres :</p>
<blockquote><p>« <em>Notre société a toujours placé « l’humain » au centre de ses préoccupations. Nous pensons qu’une entreprise se définit avant tout par les membres qui la composent, la représentent et lui donnent toute sa dimension. (...) Gestion individualisée des carrières, entretien annuel permettant d’effectuer un bilan sur l’année écoulée, plans de formation adaptés aux besoins de chacun... tout est mis en œuvre afin que de nos consultants se sentent reconnus au sein de notre organisation. (...)<br />Afin de maintenir un lien social essentiel au bon fonctionnement de ..., nous avons élaboré une politique de communication que nous souhaitons la plus efficace possible : des newsletters sont régulièrement adressées aux collaborateurs (...), des réunions mensuelles permettent de réfléchir ensemble à des problématiques projets, des séminaires d’entreprise sont organisés annuellement ainsi que des dîners ou des sorties.<br />Rejoindre ... c’est intégrer une équipe où chaque individu a sa place. </em> »</p></blockquote>
<p>Cette rengaine figure dans le baratin de <strong>toutes</strong> les SSII que je connais, sur le site, la plaquette ou dans la présentation orale lors de l’entretien de recrutement. Les connaisseurs du milieu des services savent donc qu’il s’agit d’un mélange de minimalisme (des <em>newsletters</em> : idéal pour « créer du lien » ! entretiens annuels : qui n’est pas censé les faire ? n’est-ce pas un peu léger ?) et de pipeau d’autre part (la mentalité « facturation et marge avant tout » annihile vite toute bonne volonté d’un chef de former au-delà du strict nécessaire).</p>
<p>(<strong>Mise à jour du 18 décembre</strong>) Pour bien signifier que cela ne veut rien dire, j’ai entendu des gens qui y travaillent dire beaucoup de bien de la société de service en question (paie, formation, ambiance...). Comme quoi même en négatif on ne peut se fier au verbiage !</p>
<h3>Non-baratin anti-commercial à bruit nul</h3>
<p>L’excès inverse existe, c’est celui du site d’un logiciel de et pour <em>geek</em> sans aucun texte de présentation sommaire, dont la première page est une liste de nouvelles dont la plus récente a six mois, et annonçant le support de la libgkxthml 3.42. À la rigueur une F.A.Q. disserte de subtils problèmes de compilation selon la version de <a href="http://gcc.gnu.org/" hreflang="en">gcc</a> ou de l’inscription à une liste de diffusion des développeurs.</p>
<p>Dans ce cas le rapport signal/bruit est infini, mais le signal lui-même est ténu...</p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-1" id="pnote-205-1">1</a>] <em><strong>Mise à jour de juin 2009</strong> : vous vous en souvenez ? Pas moi !</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-2" id="pnote-205-2">2</a>] <em>Si je ne voulais pas être accusé d’être un anti-Microsoft primaire, j’ajouterais <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/08/13/159-les-retards-de-vista">Vista</a>, dont le contenu a semblé très flou jusque récemment, et se révèle finalement réellement creux.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-3" id="pnote-205-3">3</a>] <em>Courant dans les pubs pour cartes graphiques...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-4" id="pnote-205-4">4</a>] <em>En dégât collatéral, peut-être, mais en tout cas pas vendu </em>pour ça.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-5" id="pnote-205-5">5</a>] <em>Les habitués de ce blog savent de qui je veux parler.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/205Les ordinateurs nous rendent grossiersurn:md5:848c6b2dafc0651bbb1ece4beb99cf752006-12-10T16:34:00+00:002010-11-18T21:13:41+00:00ChristopheInformatique pratiqueanthropomorphismebugcomplexitécynismedysfonctionnementfoutage de gueulehaineinformatiquepsychologiesantétravail<p>Saleté de putain de bordel de machine de mes deux !</p> <p>Je l’ai remarqué chez moi, sur ma moitié, sur des personnes d’habitude très pondérées : les ordinateurs rendent grossier, voire violent.</p>
<p>Au point que <a href="http://trentaineordinaire.free.fr/">Jid</a> a érigé la chose en dicton :</p>
<blockquote><p>« Sachez que l’informaticien est bruyant et se parle à lui-même : un informaticien qui ne fait pas de bruit n’est pas en train de travailler, il fait des trucs perso. » (<a href="http://trentaineordinaire.free.fr/index.php/2006/08/01/214-droit-de-cuissage">Jid, 1er août 2006</a>)</p></blockquote>
<p><strong>Pourquoi ?</strong> Je n’ai jamais entendu un électricien se plaindre et ronchonner à cause d’un réseau électrique semi-sentient qui en voudrait à sa santé mentale. Par contre, que l’on tape une lettre sous Word ou qu’on développe un logiciel, et les « mais qu’est-ce qu’il me fait ?? », « quel con !!! », « pourquoi il me fait ça ? »... fusent très rapidement.</p>
<p>Les ordinateurs ont-ils atteint un tel niveau de complexité et d’autonomie que l’anthropomorphisme s’applique à plein, et que l’on assiste au choc de deux volontés, l’une de fer et d’électrons, l’autre simplement humaine ? L’humain ne tolère-t-il pas que l’ordinateur fasse ce qu’il lui a ordonné, et non ce qu’<em>il croit lui avoir dit</em> ? Cette dernière hypothèse se conçoit pour les développeurs, confrontés toute la journée à des erreurs nées de leurs propres lacunes en programmation (et rarement à un message « Félicitations ! Votre programme compile ! <em>Good job!</em> »)<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/10/232-les-ordinateurs-nous-rendent-grossiers#pnote-206-1" id="rev-pnote-206-1">1</a>]</sup>; par contre pour les utilisateurs bureautiques, le problème vient souvent desdits bugs ou incohérences ou limites du logiciel, donc de l’interface, donc d’autres humains.</p>
<p>Je me demande combien de PC meurent chaque année sous les coups d’utilisateurs excédés.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/10/232-les-ordinateurs-nous-rendent-grossiers#rev-pnote-206-1" id="pnote-206-1">1</a>] <em><strong>Ajout de 2010</strong>: Si, en fait, j’ai vu UN logiciel professionnel dire que la formule de calcul entrée était correcte.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/10/232-les-ordinateurs-nous-rendent-grossiers#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/206Amusons-nous avec le télémarketing : l’article que j’aurais voulu écrire.urn:md5:1826a37501864b2a8b6abb7eb639bd342006-12-08T11:40:00+00:002009-07-04T14:34:32+00:00ChristopheGuerre au marketinganticonsumérismecommunicationcoup bascynismedommagedéshumanisationemmerdeursesclavagefoutage de gueulegaspillageguerrehainehowtolibertéoffshoreparanoïaperspectivepouvoir d’acheterprovocationpsychologierésolutionssabotageécologieéconomieéconomie de l’attention<p>Un guide pour lutter contre le harcèlement téléphonique.</p> <p>Je viens de découvrir cette perle de Raton laveur : <em><a href="http://ratonlaveur.free.fr/articles/telemarketing.html">Amusons-nous avec le télémarketing</a></em>. C’est presque exactement l’article que j’aurais voulu écrire sur le thème de ces <del>enfoir</del> gentils <del>parasit</del> commerçants qui vous <del>dérange</del> appellent pour vous <del>fourgu</del> proposer leur <del>mer</del> jolie marchandise <del>dont vous ne voulez pas</del> si pratique et utile.</p>
<p>Hors quelques idées de riposte en cas de coup de fil indésirable, et d’astuces pour repérer l’ennemi, l’article contient de judicieuses remarques sur les motivations et la personnalité <del>des pions</del> <del>des désespérés</del> de ceux qui vous appellent. En gros : pauvres hères qui ont besoin de manger, il faut les considérer comme des êtres humains et pourrir le système, et non leur vie, quitte à rajouter un peu de surréalisme dans leur existence.</p>
<p><a href="http://ratonlaveur.free.fr/editotaku/index.php?itemid=1105">Les commentaires sont possibles</a> (et intéressants).</p>
<p>À lire d’urgence !</p>
<p><em>(Merci à celui qui a indiqué le lien sur son blog, je regrette d’avoir oublié qui... Qu’il se dénonce s’il lit ceci.)</em></p>
<p><strong>Post-scriptum</strong> : Éric m’indique un <a href="http://blog.monolecte.fr/post/2006/12/04/Et-la-politesse-Bordel">autre lien très intéressant sur le sujet</a>, écrit par quelqu’un qui a connu le milieu, demande pitié pour les pauvres hères qui appellent, et continue sur notre société où chacun aime enfoncer plus malheureux que lui. Je suis d’accord pour ne pas confondre commanditaire et esclave, il n’empêche que le seul moyen de réduire cette nuisance est de rendre le système économiquement foireux, donc de faire en sorte que les personnes qui appellent ne décrochent <em>rien</em> - donc on leur fait perdre leur temps, fatalement.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/08/208-amusons-nous-avec-le-telemarketing-l-article-que-j-aurais-voulu-ecrire#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/186« L’échelle de Darwin » de Greg Bearurn:md5:15690a6efcf5669d3e3d631e206cc5292006-09-17T18:15:00+00:002016-09-10T09:44:56+00:00ChristopheSur mes étagères alourdiescataclysmedémocratiehard sciencelivres luspsychologieracismesciencescience-fictionÉtats-Unisévolution<p>Un roman charpenté et réaliste sur l’émergence de l’espèce de mutants qui peut nous remplacer.</p> <p>En science-fiction, le thème des mutants comme représentants d’une évolution de l’espèce humaine, et rejetés par la société actuelle, ne date pas d’hier.</p>
<p>Un des meilleurs livres sur le sujet est <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/À_la_poursuite_des_Slans">À la poursuite des Slans</a></em> de <a href="http://www.vanvogt.net/">Van Vogt</a> ; comme Frankenstein les mutants y sont la création d’un esprit humain. Dans la SF de la Guerre Froide, le mutant né des retombées de la Bombe pullule également.</p>
<p>Moins couru est le chemin que Greg Bear explore, celui de la mutation <em>naturelle</em>, dans notre propre société. Les États-Unis de l’<em>Échelle de Darwin</em> sont ceux d’aujourd’hui (légèrement intemporels), aux réactions exacerbées devant ce saut dans l’inconnu.</p>
<p>Le livre ne couvre que l’apparition de la nouvelle espèce. Le plus intéressant se situe dans le mode d’apparition de la mutation : par un <a href="http://www.iledefrance-est.cnrs.fr/interest/numeros/n08/10-retrovirus.htm">rétrovirus endogène</a> tapi dans les gènes humain avant même l’apparition d’<em>Homo sapiens</em>. Réveillé par le stress subi par l’espèce, il transforme des groupes humains en une sorte de réseaux, capable de sélectionner inconsciemment la pertinence de nouvelles mutations.</p>
<p>(Oui, un peu d’instruction en biologie et en <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_de_l'évolution">théorie de l’évolution</a> ne seront pas de trop pour saisir toute la substantifique moëlle du livre de Bear.)</p>
<p>Coïncidence romanesque, le fameux virus commence à faire parler de lui au moment précis où, dans les Alpes autrichiennes, un couple de Néandertaliens momifiés est retrouvé... avec un bébé <em>moderne</em> — témoins du précédent saut évolutif de l’homme.<br />(Malheureusement pour l’auteur, il fut définitivement démontré peu après la parution du livre que <em><a href="http://www.dinosoria.com/neanderthalensis.htm">Homo neanderthalensis</a></em> n’<a href="http://www.ens-lyon.fr/Planet-Terre/Infosciences/Histoire/Evolution/Articles/neanderthal.html">est pas notre ancêtre</a>. Cela ne change pas grand-chose à l’histoire, <em>Homo erectus</em> fournissant un substitut valable. <strong> 2010</strong> : D’autres articles plaident au contraire pour l’intégration de l’ADN de Neanderthal dans le nôtre. Mais ce n’est pas l’ancêtre de Sapiens. <strong>2016</strong> : il semble acquis qu’il y ait eu hybridation. L’hypothèse du roman peut donc se défendre.)</p>
<p>SHEVA — le virus — se manifeste chez les femmes enceintes, et semble d’abord provoquer des fausses couches. Cette catastrophe de santé publique suffirait à paniquer une civilisation entière, mais s’y ajoute le mystère de nouvelles grossesses dans la foulée (conceptions divines ?). Les « enfants SHEVA » meurent cependant tous à la naissance : pourquoi ? Ajoutons le fait que si un seul survit, il risque de transmettre à l’humanité des virus en sommeil depuis des millénaires, contre lesquels nous ne sommes pas du tout préparés.</p>
<p>On est d’abord aux États-Unis, et la religion, les lobbys anti-avortement et pharmaceutiques... jouent donc un rôle. Les attaques contre les femmes enceintes comme le danger de ces nouveaux virus justifient une évolution du gouvernement vers une forme autoritaire. Les héros (le découvreur des momies néandertaliennes et une biologiste enceinte) vont donc devoir se cacher. La fuite des mutants (en quoi sont-ils différents d’ailleurs ?) ne fait que commencer.</p>
<p>L’action est très réduite. L’essentiel du roman consiste en <strong>dialogues parfois très élevés</strong> entre biologistes, ou politiques, sur l’évolution de la situation. C’est l’administration dans son ensemble (au sens le plus large, incluant notamment les laboratoires pharmaceutiques) qui découvre pas à pas chaque élément du problème. Les batailles politiques internes sont légions. On constate que le milieu des biotechnologies, concerné au premier chef par cette révolution, ne fait pas de cadeau aux idéalistes, mais sans qu’aucun personnage ne joue le rôle du « salaud intégral » destiné à être haï ; tous agissent pour ce qu’ils jugent nécessaires, avec parfois une bonne pointe d’arrivisme.</p>
<p>J’aurais tendance à reprocher quelques défauts mineurs « justifiés » par les nécessités romanesques : la coïncidence de la découverte des momies avec le retour du virus, ou l’irrationnalité du comportement des héros, gens pourtant si cartésiens, sur la fin du livre. Centrer l’histoire quasi-exclusivement sur les États-Unis, comme si le virus n’était pas mondial, m’énerve aussi passablement.</p>
<p>On relèvera que cette idée d’« évolution dirigée » rappelle parfois les délires des créationistes. Mais Bear ne milite pas pour l’<em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessein_intelligent">intelligent design</a></em>, le virus est une arme supplémentaire pour une espèce pour diriger sa propre évolution. J’ai quand même du mal à comprendre comment un mécanisme si subtil que celui décrit ici aurait pu se mettre en place.</p>
<p>En résumé, <strong>un très bon <em>biotechno-thriller</em></strong> qui nécessitera un cerveau pas trop liquéfié par TF1. Le second tome, les <em>Enfants de Darwin</em> est disponible <del>, pour l’instant en grand format uniquement. Je le lirai.</del> (<strong>mise à jour du 27 mai 2007</strong>) en poche depuis ce mois ! Lecture en cours.</p>
<p>On trouvera d’autres critiques chez <a href="http://www.quarante-deux.org/kws/KWS40/KWS4002.html">Quarante-deux</a> ou <a href="http://livres.krinein.com/Bear-L-echelle-de-Darwin-3278.html">Krinein</a>.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/09/17/222-l-echelle-de-darwin#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/200Un meuble de cuisineurn:md5:a3fd8108f48fda484d80af0d350d5c922006-07-16T23:13:00+00:002009-04-13T20:06:48+00:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoanthropomorphismecoup basdommageemmerdeurshainemortpouvoir d’acheterprovocationpsychologieécologie<p>Char­cu­tage d’un meu­ble de cui­sine cou­pa­ble de coups et bles­su­res.</p> <p>Je ne pen­sais pas avoir du plai­sir à sup­pli­cier, démem­brer, écar­te­ler, réduire en miet­tes un inno­cent meu­ble de cui­sine.</p>
<p>Inno­cent ? Que nenni ! Il y a quel­ques années, lors d’une opé­ra­tion des­ti­née à tailler la place pour une pla­que de cuis­son, ledit meu­ble avait osé se défen­dre. Ma main déra­pant, il infli­gea à mon poi­gnet senes­tre une entaille appa­rem­ment légère bien que san­gui­no­lente, mais qui encore aujourd’hui est appa­rente. J’ai une cica­trice. Heu­reu­se­ment on me ques­tionne rare­ment des­sus :</p>
<blockquote><p>« Tu t’es battu ? Tu as eu un acci­dent ?<br />- Non, mon meu­ble s’est défendu quand j’ai voulu l’ampu­ter. »</p></blockquote>
<p>Or en ce moment, le pro­jet de l’année appro­che de sa phase ter­mi­nale : nous réno­vons toute la cui­sine, la nou­velle va arri­ver, il faut faire place. Ces meu­bles bran­lants bon mar­ché légués par les anciens pro­prié­tai­res ayant mérité <del>une bonne retrait</del> la déchet­te­rie, il a fallu les démon­ter pour <del>faci­li­ter</del> ren­dre pos­si­ble le trans­port.</p>
<p>Et ce meu­ble qui m’avait blessé, j’ai pris <em>plai­sir</em>, de mes mains nues, à lui arra­cher les por­tes, mas­sa­crer les pla­ques, et à le balan­cer, par­tie par par­tie, dans le jar­din, préa­la­ble au char­ge­ment pour son der­nier voyage dans l’ano­nyme fosse col­lec­tive des meu­bles à la déchet­te­rie.</p>
<p>Pour­tant je ne suis pas un mec vio­lent, ni ran­cu­nier.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/16/185-un-meuble-de-cuisine#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/166La VRAIE explication du coup de boule le plus médiatique de la décennie !urn:md5:89c1d957129aa578982e811a8472177b2006-07-10T22:45:00+00:002010-11-01T08:39:57+00:00ChristopheRes publicadommagefootpsychologieraclée<p>Il voulait partir à la retraite peinard !</p> <p>C’est <a href="http://eric.cabrol.free.fr/dotclear/index.php/2006/07/10/213-dr-zizou-and-mr-zidane">le billet d’Éric sur le sujet</a> qui m’y a fait penser :</p>
<ul>
<li>Ma théorie personnelle est que <strong>Zidane avait envie de partir peinard à la retraite</strong>. En flanquant un coup de boule à l’Italien, il ruinait son image de gentil, limitant les sollicitations des pubards qui voulaient l’exploiter (il est manifestement trop gentil pour dire non alors qu’il a déjà trop d’argent)<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/10/183-la-vraie-explication-du-coup-de-boule-le-plus-mediatique-de-la-decennie#pnote-164-1" id="rev-pnote-164-1">1</a>]</sup> ; de plus il envoyait un avertissement aux paparazzi.<br />Je ne dis pas que le champion était <em>conscient</em> de cette motivation.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’unanimité s’est également faite au bureau sur l’erreur qu’il a commise : quitte à se faire expulser, et sans risque de sanction sportive derrière, il aurait dû viser plus haut pour allonger l’adversaire, et comme les Italiens avaient déjà effectué leurs remplacements, si je ne me trompe, ç’aurait été dix contre dix. Quitte à être violent, autant l’être jusqu’au bout. Comme quoi ce n’était finalement pas réfléchi (ou mal visé).</li>
</ul>
<p><em>NB : Je ne vois pas pourquoi je ne parlerais pas </em>moi aussi<em> du sujet vu que des dizaines de millions de personnes ne s’en privent pas. Un peu de panurgisme de temps à autre ne peut pas faire de mal au <a href="http://www.webrankinfo.com/google/pagerank/index.php">PageRank</a>.</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/10/183-la-vraie-explication-du-coup-de-boule-le-plus-mediatique-de-la-decennie#rev-pnote-164-1" id="pnote-164-1">1</a>] <em>On m’objectera que cela n’avait pas sauvé Éric Cantona de leurs griffes ; la différence est que lui avait créé une image de mauvais garçon, qu’il aurait brisée par exemple en serrant la main d’un </em>hooligan<em> au lieu de l’allonger.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/10/183-la-vraie-explication-du-coup-de-boule-le-plus-mediatique-de-la-decennie#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/164Se faire siffler comme un domestique par son téléphoneurn:md5:bc096a634a1c55a6c453ab24f8070fc12006-06-18T17:35:00+00:002010-10-31T11:10:32+00:00ChristopheIl faut bien mangercommunicationorganisationpsychologietravailéconomie de l’attention<p>Téléphone briseur d’attention et civilisation du « répond tout de suite ».</p> <p>Sacha Guitry, dit-on, n’avait pas de téléphone car il détestait « être sifflé comme un domestique. » De nos jours rares sont les gens suffisamment riches au point d’entretenir un majordome qui se laisserait héler comme un chien, mais la référence est d’autant plus juste. Le téléphone, même fixe, n’est plus seulement l’outil de communication si pratique d’autrefois, mais le véritable maître de bien des gens, surtout en milieu professionnel.</p>
<p>Combien de mes collègues lâchent tout de ce qu’ils sont en train de faire, brisant un état de concentration souvent difficile à obtenir, pour bondir sur le dissonant outil, comme si l’appelant s’était physiquement déplacé et assis sur le clavier ? Alors que s’il s’était pointé dans le bureau, on aurait au moins pu faire comprendre à l’importun qu’il allait devoir attendre son tour une minute. L’appelant téléphonique ne peut même pas voir si il dérange ou pas ; il n’existe pas de touche « rappelez dans une minute ».</p>
<p>Pire : bien des fois une « réunion », informelle sur le coin de bureau du collègue, mais importante, se brise sur un coup de fil d’une tierce personne installée quelques cloisons plus loin. Pas trop de mal quand l’interruption est de dix secondes, le temps de dire « je te rappelle » (en le pensant ou non), mais une catastrophe quand la réunion de travail technique se suspend une minute entière, puis deux, trois...</p>
<p>Des solutions :</p>
<ul>
<li>Convoquer le collègue en réunion formelle, avec échange de mails, négociation de créneau, réservation de salle (sans téléphone) et <em>tutti quanti</em>. Pas flexible : mon métier réclame souvent des discussions techniques qui peuvent durer longtemps, mais imprévisibles le quart d’heure précédent.<br />Pire : mon client actuel ne me permet pas de mettre en place de manière pratique ce système : pas de salle de réunion dans le bâtiment, ordinateurs non portables...</li>
</ul>
<ul>
<li>En arrivant au bureau du collègue, ou quand il arrive au mien, <strong>décrocher le téléphone</strong>. Nous sommes en réunion, pas d’interruption. Ce qui passe par téléphone peut passer par mail ; ce qui est vraiment urgent (niveau « on lâche tout et on résout ce problème sur le champ ») peut bien demander un déplacement physique du demandeur.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Me lever et retourner à mon bureau</strong> dès que l’interruption semble devoir s’éterniser. Mais à mon détriment, dans ce cas, je n’ai pas obtenu ou transmis les informations que je voulais échanger.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Appeler moi-même</strong> la personne avec qui je veux discuter, et bloquer ainsi sa ligne, même si elle est physiquement à deux bureaux de moi. Si nous sommes à distance, j’ai encore moins de scrupules et d’ailleurs pas le choix.</li>
</ul>
<p>Il m’arrive évidemment de voir le phénomène <strong>déteindre sur moi</strong> ; j’ai interrompu des discussions sérieuses avec le gourou d’à-côté parce que l’ignoble objet se mettait à me vriller les oreilles, pour une vétille le plus souvent. La pression sociale pour répondre inconditionnellement au téléphone est telle que j’y obéis aussi. En tant que prestataire chez un client, c’est encore pire...</p>
<p>Là où je sévis, je vois rarement des mails me posant des questions ou répondant à d’autres en attente ; la règle semble être la <strong>communication orale et immédiate</strong>, même pour le non-urgent. Est-ce parce que les gens ont besoin de lien social par oral, je ne sais, le mail me semble pourtant si pratique comme moyen de communication asynchrone et non briseur de concentration.</p>
<p>L’ultime abomination est le <strong>« rappel automatique »</strong> : dès que je pose le combiné, il se remet à beugler. Les appels téléphoniques commencent donc en quelque sorte à s’empiler, comme des mails. Impossible de prendre des notes sur le coup de fil précédent, rédiger un mail... bref, changement de contexte forcé. Je ne suis pas <em>forcé</em> de répondre, je le sais, mais on me le reprocherait... Et pour <em>ma</em> productivité, c’est effroyable.<br />Quant à celle des collègues les plus demandés, je n’ose y penser. Ils travaillent quand les besoins les envoient à un autre bureau, où ils sont injoignables, et moi, petit nouveau dans le service, joue le rôle de secrétaire à prendre les appels.</p>
<p>Qui a écrit que la <strong>denrée la plus rare de notre civilisation était l’<em>attention</em></strong> ? Et que je vais de voir défendre la mienne (donc ma concentration), et celle que m’accordent les autres, quitte à briser <em>leur</em> concentration ?</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/18/158-se-faire-siffler-comme-un-domestique-par-son-telephone#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/143« Si la Tyrannie et l’Oppression s’imposent dans ce pays... »urn:md5:fddd735ec25de76175806dd7fd12764a2006-04-15T14:55:00+00:002010-10-28T19:51:03+00:00ChristopheCitationscitationmanipulationnationalismepanurgismeparanoïapolitiquepsychologieracismetotalitarismeÉtats-Unis <blockquote><p>“If Tyranny and Oppression come to this land,
it will be in the guise of fighting a foreign enemy.”</p>
<p>
« <em>Si la Tyrannie et l’Oppression s'imposent dans ce pays,</em>
<em>ce sera sous le couvert du combat contre un ennemi étranger.</em> »</p>
<p>
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Madison">James Madison</a>,<br />quatrième Président des États-Unis</p></blockquote>Je suis un INTJ.urn:md5:7de90d093d5dc437bd4bb253dd1e13522006-03-30T22:29:00+00:002010-10-28T18:05:20+00:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoblogfichagehiérarchieintelligencemèmeouverture d’espritperspectivepsychologiethéorie<p>Le test de Myers-Briggs est en ligne, et je l’ai passé. Résultat sans surprise.</p> <p>C’est l’excellent <a href="http://blog.empyree.org/?2118-psychologie-la-theorie-des-types-de-myers-briggs-mbti">blog d’Empyrée</a> qui m’en a rappelé l’existence : le test de personnalité de Myers-Briggs est disponible dans des versions allégées en ligne (par exemple <a href="http://www.humanmetrics.com/#Jtype" hreflang="en">sur humanmetrics.com</a>).</p>
<p>J’avais déjà testé il y a un paquet d’années, en ligne déjà, et la première bonne nouvelle est que ma personnalité n’a pas changé depuis : je suis un <strong>INTJ</strong>.</p>
<p>C’est-à-dire <strong>Introverti</strong> (pas une nouvelle), <strong>iNtuitif</strong> (<em>ie</em> je traite l’information inconsciemment et en globalité, surtout pas dans le détail par les cinq sens), <strong>cérébral</strong> (<em>Thinking</em> , en gros plus Spock que le subjectif complet - quoique le test ne donne pas de dominante très tranchée là-dessus), <strong>Juge</strong> (planificateur conservateur plutôt que bordélique - je ne crois pas que ma femme serait d’accord).<br />Les traits dominants sont surtout NT et J.</p>
<p>Bref, le type même de l’informaticien, du scientifique ou du juriste. Ou du <em>Mastermind</em> (fanatique d’expertise <del>un peu bûté</del> <del>têtu</del> <del>obstiné</del> persévérant, qui aime bien tout maîtriser et étaler sa culture ; perfectionniste pragmatique ; porte peu d’intérêt aux sentiments ou à la hiérarchie ; inapte au <em>management</em> s’il ne s’y forme pas consciemment).</p>
<p>On serait 2% sur Terre comme ça. Dont <a href="http://eric.cabrol.free.fr/dotclear/index.php/2006/03/30/141-typologie-de-myers-briggs">Éric Cabrol</a> qui décortique encore plus notre personnalité commune.</p>
<p>Ce n’est qu’un petit test en ligne, à partir d’une théorie, forcément réductrice, qui a ses détracteurs, et ça ne vaut pas forcément plus. <br />Lire le <a href="http://blog.empyree.org/?2118-psychologie-la-theorie-des-types-de-myers-briggs-mbti">blog d’Empyrée</a> et ses liens (en particulier le pavé qu’est l’article de Wikipédia) pour plus de détails.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/30/129-je-sais-un-intj#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/121Cuteoverload.comurn:md5:99bf145071bfccc51be63377d9201af92006-01-22T21:15:00+00:002023-11-05T11:44:14+00:00ChristopheHumourhumourpsychologiepériméémerveillement<p>Site tout mignon tout plein.</p> <p><em><a href="http://www.heise.de/ct/" hreflang="de">C’t</a></em> est d’habitude plus sérieux, mais il a évoqué <a href="http://www.cuteoverload.com/" hreflang="en">Cuteoverlad.com</a> dans ses pages, et je veux en faire profiter la blogsphère<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/22/82-cuteoverload#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> française. Comment résister à ces si charmantes petites bestioles ? Mon hamster préféré est ci-dessous.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/animaux/akagami4jm.jpg" alt="Mignon tout plein" class="media-center" /></p>
<p>(<strong>Mise à jour de 2023</strong> : le site ne répond plus, mais archive.org a le <a href="https://web.archive.org/web/20180603081024/http://cuteoverload.com/">message d''adieu et les archives</a>. Pour les images de chatons, Facebook est entre-temps devenu imbattable. Quant au lien ci-dessous, il a été racheté et n’a plus d’intérêt.)</p>
<p>Dans un autre registre « c’est con mais si mignon », <a href="http://www.thinkgeek.com/geektoys/plush/6708/" hreflang="en">Thinkgeek vend des virus, bactéries, bacilles et autres microbes en peluche</a>. Faut oser (surtout à 6 $ pour Ebola ou la grippe).</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/22/82-cuteoverload#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Mot hideux. Vous avez mieux ?</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/22/82-cuteoverload#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/83Blague blondeurn:md5:95207a4bdcec7270b075e8b99e76eb462006-01-07T09:44:00+00:002010-10-26T07:13:23+00:00ChristopheHumourdiscriminationhumourprovocationpsychologieréseausignifiééconomie de l’attention<p>Excellente !</p> <p>Il court actuellement dans la blogsphère <a href="http://padawan.info/humor/best_blond_joke_evar.html" hreflang="en">une excellente blague sur les blondes</a> (humour tout public, même (surtout ?) les plus jeunes apprécieront).</p>
<p>Au passage, j’en profite pour faire de la pub pour <a href="http://padawan.info/humor/best_blond_joke_evar.html">la page de mon site consacrée aux blagues sur les blondes</a>.</p>
<p>Mes excuses aux blondes qui liraient ceci.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/07/72-blague-blonde#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/75« Mars la Blanche » de Brian Aldissurn:md5:8b3316b641dfabaa1995ee9fc5f10e7f2005-12-09T14:53:00+00:002010-07-04T06:32:30+00:00ChristopheMarsauto-organisationcivilisationcolonisationconquête de l’inutileconquête spatialedommageenseignementexaptationextraterrestreshard sciencelivres lusMarsmythemèmeoptimismeorganisationouverture d’espritperspectivepolitiqueprise de têtepsychologierésolutionssciencescience-fictionsolidaritéspéculationtempsténacitéutopieémerveillement<p>Une société qui vise la perfection, isolée sur sa planète. Un essai plus qu’un nouveau roman sur la conquête de Mars.</p> <h3>Mars la Blanche<br /></h3>
<p>de <a href="http://perso.wanadoo.fr/listes.sf/aldiss/bio.htm">Brian Aldiss</a><br />
avec <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Roger_Penrose" hreflang="en">Roger Penrose</a></p>
<p>Une « Mars blanche » est une Mars laissée à elle-même, non colonisée par l’homme, non polluée, juste parcourue par quelques scientifiques ; c’est le statut actuel de l’Antarctique. C’est un des thèmes sous-jacents de l’histoire, mais pas le principal.</p>
<h4>Utopie</h4>
<p>Le sous-titre évoque une « <strong>utopie martienne</strong> », et c’est sa construction qui est la base de l’histoire. Quelques milliers de personnes sont bloquées sur Mars suite à l’effondrement de la multinationale chargée de la colonisation, et survivent (relativement confortablement) en tentant de créer une société plus parfaite.</p>
<p>Les problèmes matériels de cette micro-société isolée (approvisionnement...) sont apparemment délibérément mis de côté, à peine évoqués. Plus intéressante est la manière dont leur civilisation s’organise.</p>
<p>On parle ouvertement d’utopie, donc je me demande si les points suivants, qui ont sabordé la crédibilité de l’histoire pour moi, sont délibérés : le « chef » de la colonie, qui lance les idées liées à l’utopie, n’est guère contesté ; les débats (pendant des pages, ce qui n’est pas un mal) sont assez dirigés ; les opposants sont souvent caricaturaux (et passent très vite à la violence) ; les diagnostics sur les raisons des problèmes de la Terre rappellent furieusement notre époque (et pas 2060) ; certaines des solutions sont des bonnes intentions et rappellent parfois les « yaka/fokon » de gamins de 15 ans naïfs ; la manière dont les problèmes de la société sont corrigés est assez floue (à part améliorer l’éducation des enfants (vaste débat...), et la disparition de l’argent).</p>
<p>Évidemment, tout est beaucoup plus facile dans une <strong>société de fait communiste, égalitaire</strong>, faite de gens tous éduqués aimant débattre, avec un minimum de confort, sans les charges de la civilisation qui leur a donné ce confort, et sans interaction avec icelle. Je suis peut-être trop terre-à-terre ou mauvais esprit pour goûter correctement une utopie.</p>
<p>Le <strong>côté scientifique</strong> à l’inverse est souvent massif, et je pense que certains sauteront le long passage sur les taches de bosons de Higgs que l’accélérateur martien doit découvrir. Les liens entre conscience et mécanique quantique (théorie de Penrose), ou les affirmations sur la nature de la vie sur Mars, sont plus affirmés que démontrés ou expliqués.<br />D’un autre côté, une <strong>action assez lente</strong>, plus orientée sur les relations entre les personnages et sur leurs débats, tranche agréablement avec tous les récits sur la conquête de Mars à la manière américaine (versions <em>hard science</em> ou western).</p>
<p>Je suis <strong>resté sur ma</strong> fin après la dernière page. Les pires problèmes d’une société utopique arrivent quand la population augmente et quand elle perd son isolement. Le livre ne va pas jusque là.</p>
<h4>Terraformation</h4>
<p>Dès le début, et dans la conclusion, Aldiss affiche ouvertement son <strong>hostilité aux projets de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Terraformation">terraformation</a> de Mars</strong>. Le livre ne sert son propos qu’en bottant en touche, en introduisant la seule chose qui pour moi l’interdirait sur le principe<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche#pnote-52-1" id="rev-pnote-52-1">1</a>]</sup> : de la vie sur Mars. Vie sous une forme assez inattendue il est vrai (et très utopique elle aussi, avec le même flou sur la manière concrète dont elle est apparue, et surtout comment elle évolue à la fin du livre).</p>
<p>Par contre, si cela était raisonnablement réalisable, je vois mal pourquoi nous nous priverions d’une deuxième planète, ou d’une troisième (Vénus ?) ou d’autres (autour de Jupiter ?). Les cailloux mort et inhabités, bien que scientifiquement passionnants, sont innombrables dans cet univers. Le parallèle avec l’Antarctique est à mon avis injustifié, car il fait partie de l’histoire de la terre, contient sa mémoire dans ses glaces, et a son propre et fragile écosystème.</p>
<p>On peut ensuite entrer dans le débat si la conquête de l’espace se fera par celle des planètes ou par des systèmes autonomes vivant dans l’espace, par le cyberespace et/ou via des robots, et dériver vers le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Fermi">paradoxe de Fermi</a> (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Paradoxe-de-fermi-et-exobiologie">thème que j’essaie de traiter ici</a>).</p>
<h4>Conclusion</h4>
<p>Un livre un peu décevant, que j’ai failli lâcher après le premier quart, mais l’histoire devient plus concrète ensuite. Cependant, pour narrer de façon réaliste la conquête de Mars, terraformation comprise, la référence reste la <a href="http://www.fakeforreal.net/index.php/2004/07/11/35-kim-stanley-robinson-red-mars-green-mars-blue-mars">trilogie martienne</a> de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kim_Stanley_Robinson">Kim Stanley Robinson</a>.</p>
<p>Google vous fournira d’autres critiques du livre, notamment <a href="http://www.nirgal.net/critiques/mars_blanche.html">celle-ci</a>, plus favorable que la mienne.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche#rev-pnote-52-1" id="pnote-52-1">1</a>] <em> « Sur le principe », parce que l’on peut discuter longtemps du point de vue matériel ou financier, ou de l’utilité réelle d’une planète viable dans mille ans à cent millions de kilomètres. (<strong>Mise à jour</strong> : Sur le sujet, voir le billet <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/02/19/395-coloniser-le-desert-de-gobi-plutot-que-mars">Coloniser le désert de Gobi plutôt que Mars</a>.) </em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/52Des symbolesurn:md5:7b76e6c03ad2e5444191c8314204785b2005-12-01T08:00:00+00:002010-07-04T09:45:40+00:00ChristopheInformatique pratiqueApplehistoireinformatiqueMacOSmèmeperspectivepsychologiesignifiéWindows<p>Un symbole, une icône, sont censés aider à la compréhension. En pratique, c’est un monde en lui-même qui perd son lien avec le monde réel.</p> <p>Un dessin vaut mieux qu’un long discours. C’est pour cela que les pictogrammes et icônes sont apparues et sont parfois bien plus parlants qu’un texte. Les panneaux routiers sont un exemple, les icônes dans les systèmes d’exploitation graphiques actuels aussi.</p>
<p>Samedi dernier je passais devant un de ces panneaux judicieusement positionnés avant un radar automatique. Ce panneau date du XXIè siècle. La silhouette de voiture qui y figure rappellerait par contre une petite voiture banale des années 60. Quant à la moto stylisée sur ce même panneau, je pense qu’elle ne jurerait pas dans un film d’avant-guerre.</p>
<p>Plus tard, devant <del>mon</del> mes ordis, je jette un œil aux icônes, dans Windows, <a href="http://www.kde.org/">KDE</a>, ou <a href="http://www.apple.com/fr/macosx/overview/">Mac OS X</a>.</p>
<ul>
<li>Utilisez-vous encore des <strong>disquettes</strong> ? Oui ? Est-ce pour autre chose que du transfert entre machines ? Même les membres de ma famille dans l’Éducation Nationale sont passés à Internet ou à la clé USB, c’est dire ; cependant presque chaque logiciel actuel siècle comporte l’icône d’une disquette pour la fonction « Sauvegarder » - sur le disque dur dans 99,9999% des cas.<br />(On me rétorquera : que pourrait-on mettre à la place ? Une icône de disque dur, c’est moyennement parlant et pas facile à dessiner, ni à reconnaître. J’y reviens).</li>
</ul>
<ul>
<li>Hier j’ai cacheté des enveloppes en papier à la main, léché et posé des timbres, et écrit, à la main, des adresses qui ne comprenaient pas de @. C’était la première fois depuis longtemps. Par contre, je clique cent fois par jour <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#pnote-42-1" id="rev-pnote-42-1">1</a>]</sup> sur des symboles d’<strong>enveloppe</strong> dans KMail pour gérer mes courriers électroniques.<br />Il y a même parfois des <strong>timbres</strong>, concept ahurissant dans le monde du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/SMTP">SMTP</a> (et du spam).</li>
</ul>
<ul>
<li>Toujours dans KDE, un logiciel de traitement de texte est représenté par une <strong>machine à écrire</strong> - très joli design des années 20. Je me vois bien expliquer à mon petit Rémi (6 ans dans 4 ans) le rôle d’une machine à écrire (« un traitement de texte qui imprime directement » ?)</li>
</ul>
<ul>
<li>Nombre de <em>media players</em> et autres logiciels vidéo affichent fièrement des icônes, logos, images de <strong>films</strong> (35 ou 70 mm, peu importe). Mais la dernière fois que j’ai vu manipuler de tels films dans le monde réel, c’était dans les années 80. Les cinémas en utilisent encore, mais si George Lucas arrive à ses fins, les pellicules seront, là aussi, vite balayées par la numérisation et la transmission par Internet.<br />Mon magnétoscope à cassettes (technologie du début des années 80) n’utilise que des bandes magnétiques simples, sans crans latéraux (certes mal icônifiables). Par contre, mon nouveau et dispendieux lecteur-enregistreur DVD à disque dur, dans ses menus, utilise l’icône de la pellicule à crans !</li>
</ul>
<ul>
<li>Comment un ordinateur portable indique-t-il le niveau de charge de sa batterie ? En affichant souvent une icône de <strong>pile</strong>, genre AA ou LR6. Pourtant une batterie de laptop tient plus du parallélépipède que du cylindre.</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans Windows XP, le menu « Apparence et thèmes » est accompagné du symbole d’un nécessaire à <strong>peinture</strong> pour peintre ; pour <em>Paint</em> ou nombre d’autres logiciels de dessin ou retouche, le <strong>pinceau</strong> est récurrent. La peinture, à l’huile ou à l’eau, sur écran LCD est pourtant rare hors des <a href="https://www.coindeweb.net/humour/blagues_blondes.html">blagues sur les blondes</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>La fonction « Rechercher », que ce soit dans <em>Internet Explorer</em> (Windows) ou <em>Spotlight</em> (Mac OS X), est représentée par une <strong>loupe</strong>. J’en utilise pourtant rarement dans la traque d’un papier dans la jungle de mon bureau ; un furet ou un explorateur à la Indiana Jones serait plus pertinent. (XP affiche d’ailleurs un petit chien, mais la loupe est toujours dans la barre d’outils.).</li>
</ul>
<ul>
<li>La plupart des fonctions « Édition » d’un logiciel font appel à la symbolique du <strong>crayon</strong> qui court sur un bloc-note ou du papier. Pourquoi pas un clavier ? Serait-ce trop réaliste ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Les <strong>fenêtres</strong> (que ce soit en mode caractère DOS ou en 3D à la <em>Looking Glass</em>) n’ont pas grand chose à voir avec celles de la réalité, avec vitre et poignée. Il fallait certes un mot qui évoque quelque chose de carré, mais les termes « aquarium » ou « page » (repris d’ailleurs par le web) auraient convenu aussi. <br />(Si j’en juge par XP, la fenêtre qui donne sur l’extérieur serait plutôt le fond de l’écran, couvert d’une herbe-si-verte-qu’on-en-mangerait-quoiqu’avec-Microsoft-c’est-sans-doute-OGM.)</li>
</ul>
<ul>
<li>Une <strong>page</strong> web n’est pas une page. Elle peut être arbitrairement infinie, multidimensionnelle, multimédia. Un article de journal en ligne a d’ailleurs souvent une autre page miroir, imprimable sur papier, elle.</li>
</ul>
<ul>
<li>Je veux bien comprendre les <strong>clés à molettes</strong> dans les menus « Préférences » (souvent sous KDE), mais pourquoi aussi des <strong>rouages</strong> ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Je veux bien accepter un <strong>cadenas</strong> pour indiquer qu’une fonctionnalité ou un fichier est verrouillé ; le cadenas se rencontre encore tous les jours. Mais par extension la <strong>clé</strong> représente également souvent un fichier ou message crypté - il y a pourtant plus qu’une nuance. Le sceau conviendrait mieux, mais il est <em>vraiment</em> d’une autre époque. Mac OS X préfère le <a href="http://www.apple.com/fr/macosx/features/filevault/">coffre-fort</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’aide en ligne par contre se rencontre avec deux symboles contradictoires : une <strong>bouée</strong> (Mac OS X) ou un <strong>point d’interrogation</strong> (Windows/Office). Une manière de dire que l’un donnera une réponse dans un cas, et que vous n’aurez que de nouvelles questions dans l’autre ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Les dossiers (ou répertoires) portent partout l’icône de ces <strong>pochettes cartonnées</strong> dans lesquelles on glisse des feuilles. Image pertinente, sauf que les arborescences actuelles et la masse de documents à l’intérieur devraient plutôt évoquer soit le carton, soit l’arbre (touffu), soit les poupées russes.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le bouton pour allumer bien des gadgets électroniques récents est un cercle interrompu par une petite barre verticale. C’est un symbole qui en vaut un autre, mais quelle est son histoire ? Un jour j’ai cherché à allumer mon Mac, et c’était le seul bouton visible, c’est ainsi que j’ai <em>appris</em> ce symbole.<br /><strong>Ajout du 13 août 2006</strong> : Le <a href="http://thias.absyrde.net/wordpress/?p=40">Thias の blog</a> a une explication : ce serait un mélange des <code>I</code> et <code>O</code> de certains interrupteurs. Le reste du billet s’interroge sur le rôle des idéogrammes croissant dans notre civilisation. À lire.</li>
</ul>
<p><strong>Des mots aux icônes aux mots</strong></p>
<p>Les icônes commencent à avoir leur propre signification. On rencontre moins souvent ON/OFF écrit en toutes lettres sur un appareil électronique. Les exigences de la mondialisation (qui écrase les différences linguistiques), du manque de place sur certains petits appareils, mais surtout, je pense, l’importance du design, mènent à replacer le texte par l’icône. <br />De même, les petits triangles sur les télécommandes ont remplacé les anglophones <em>Play</em>, <em>Rewind</em> et <em>Pause</em>. Leur sens est à présent universel, même si nous les avons appris à force de les rencontrer.</p>
<p>Il y a des abus : le téléphone de mon bureau possède le dièse et l’étoile, dont par expérience je sais qu’ils servent un peu à tout, et quatre boutons totalement abscons (j’aurai besoin de faire des tests pour savoir comment transmettre, rappeler le numéro précédent...). Si une icône n’est pas explicite, autant mettre un texte.</p>
<p>Et là, la lumière frappe : nos icônes, censées nous éclairer, sont toutes à présent accompagnée d’une aide (ces petits textes sur fond jaune qui apparaissent quand la souris s’arrête une seconde au-dessus de l’icône). L’aide possède une aide ! Le bouton avec l’icône ne sert plus en informatique que comme repère visuel et comme moyen de caser des fonctionnalités dans le minimum de place, pas comme objet à part entière.</p>
<p>Si le sens de l’image n’a plus besoin d’être immédiat, pourquoi chercher quelque chose qui a forcément un lien avec le réel actuel, voire passé ? Je ne sais pas comment évoluera l’icône de la disquette pour sauvegarder. Restera-t-elle, de plus en plus stylisée, ou un petit génie trouvera-t-il un substitut correct ? Mais le petit Rémi comprendra un jour qu’il doit « enregistrer » son dessin s’il ne veut pas le perdre<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#pnote-42-2" id="rev-pnote-42-2">2</a>]</sup>. Il saura que ça se fait en cliquant sur le petit carré bizarre. <br />Est-ce une bonne chose, sachant que bien des gens n’ont aucune compréhension réelle du fonctionnement d’un ordinateur ?</p>
<p>Transmettre un texte avec des dessins explicites n’est pas si facile, et dérive très vite vers les symboles et les rébus. Après tout, les chinois ont commencé comme cela, il y a quelques millénaires, le petit dessin devenant idéogramme<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#pnote-42-3" id="rev-pnote-42-3">3</a>]</sup>.<br />Je me demande ce que ce serait l’interface informatique standard si les Chinois l’avaient inventée : aucune icône dessinée, juste une ribambelle d’idéogrammes, éventuellement colorés pour accrocher plus facilement l’œil ? <br />D’ailleurs, je m’attends à voir des idéogrammes un peu partout dans les années qui viennent.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#rev-pnote-42-1" id="pnote-42-1">1</a>] <em>Façon de parler, je suis un fana des raccourcis clavier.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#rev-pnote-42-2" id="pnote-42-2">2</a>] <em>Alors que les ordinateurs actuels ne devraient même plus le demander (comme un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Palm">Palm</a>) et garder d’office les différentes versions d’un document en mémoire, mais c’est un autre débat.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#rev-pnote-42-3" id="pnote-42-3">3</a>] <em>L’alphabet phénicien, ancêtre du nôtre, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet">a commencé comme cela aussi</a>, d’ailleurs.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/01/41-des-symboles#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/42Six dumbest ideas in computer securityurn:md5:d161cc8ff9eeef98c8fc615e18dcea272005-11-23T08:00:00+00:002010-05-16T19:53:53+00:00ChristopheInformatique militante et technologieadministrationcommunicationcomplexitécynismedysfonctionnementfoutage de gueulehumourinformatiqueintelligenceparanoïaperspectivepessimismeprovocationpsychologiesécuritétravail<p>Six idées désastreuses en sécurité informatique : la permission d’accès par défaut, rechercher les failles, les tests de pénétration, <em>hacking is cool</em>, l’éducation des utilisateurs (!), mieux vaut agir que ne rien faire. Provoquant, concret, et désespérant.</p> <p>Texte original : <a href="http://www.ranum.com/security/computer_security/editorials/dumb/" hreflang="en">http://www.ranum.com/security/computer_security/editorials/dumb/</a></p>
<p>La discussion sur Slashdot:
<a href="http://it.slashdot.org/article.pl?sid=05/09/11/1716205" hreflang="en">http://it.slashdot.org/article.pl?sid=05/09/11/1716205</a></p>
<p>Une traduction-résumé pour les non-anglophones :
<a href="http://www.reseaux-telecoms.net/actualites/lire-les-6-idet-xe9-es-les-plus-stupides-de-la-set-xe9-curitet-xe9-11125.html">http://www.reseaux-telecoms.com/cso_btree/05_09_15_165325_934/Newscso_view</a></p>
<p>J’aimerais bien rajouter mes commentaires mais le temps manque.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/11/23/6-six-dumbest-ideas-in-computer-security#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/6