Je ne pensais pas avoir du plaisir à supplicier, démembrer, écarteler, réduire en miettes un innocent meuble de cuisine.
Innocent ? Que nenni ! Il y a quelques années, lors d’une opération destinée à tailler la place pour une plaque de cuisson, ledit meuble avait osé se défendre. Ma main dérapant, il infligea à mon poignet senestre une entaille apparemment légère bien que sanguinolente, mais qui encore aujourd’hui est apparente. J’ai une cicatrice. Heureusement on me questionne rarement dessus :
« Tu t’es battu ? Tu as eu un accident ?
- Non, mon meuble s’est défendu quand j’ai voulu l’amputer. »
Or en ce moment, le projet de l’année approche de sa phase terminale : nous rénovons toute la cuisine, la nouvelle va arriver, il faut faire place. Ces meubles branlants bon marché légués par les anciens propriétaires ayant mérité une bonne retrait la déchetterie, il a fallu les démonter pour faciliter rendre possible le transport.
Et ce meuble qui m’avait blessé, j’ai pris plaisir, de mes mains nues, à lui arracher les portes, massacrer les plaques, et à le balancer, partie par partie, dans le jardin, préalable au chargement pour son dernier voyage dans l’anonyme fosse collective des meubles à la déchetterie.
Pourtant je ne suis pas un mec violent, ni rancunier.
une réaction
1 De Jid - 17/07/2006, 11:52
Ah là là, ces intellectuels quand ils se fichent en boule!!!