Je dois avouer une certaine déception à la lecture de cette BD. Ce n’est pas une histoire, mais une mise en images de quelques mini-essais sur divers délires anti-scientifiques. Le total du texte tiendrait dans un gros article de blog, et honnêtement j’ai peu vu l’intérêt des images (ah si : le pingouin est sympa). Aucun humour.

Chiropractie, tenants du faux débarquement sur la Lune, sceptiques du réchauffement climatique, créationnistes : ce sont les cibles. Cunningham n’a pas de formation scientifique mais a compris : comment elle marche ; ce qui la distingue de la foutaise ; et comment elle se fait ridiculiser par des médias stupides, au mieux partisans de donner tous les points de vue, au pire influencés par des groupes de pression sinon achetés, ou encore accros au sensationnel sans aucune notion du fonctionnement de la science.

De là à convaincre les sceptiques ou ceux qui s’opposent à la vaccination, je doute. Il donne des arguments mais les opposants ont aussi les leurs, les pétroliers et lobbys du tabac valant bien les groupes pharmaceutiques, le tout menant à un « tous pourris » où l’on jette le bébé Connaissance avec l’eau du bain commerciale.

Les passages les plus intéressants sont ceux sur la chiropractie (fondements théoriques : zéro), ou le passage de l’homme sur la Lune (les vraies conspirations sont bordéliques, et il était moins compliqué d’aller vraiment sur la Lune[1]), ou la fin sur l’exposé de la méthode scientifique avec quelques exemples de cas délicats (Wegener, la fraude).

Par contre et par exemple, aucun sceptique ne sera convaincu par les stats sur la proportion de climatologues pro- qui croient pensent que le réchauffement climatique existe[2]. (Au passage : la meilleure discussion sur le réchauffement que j’ai lue vient du QG du mouvement sceptique).

Notes

[1] Ni là ni ailleurs je n’ai entendu l’argument que les Soviétiques auraient immédiatement décelé et dénoncé la fraude. Mais la Guerre Froide est déjà hors de tous les esprits, comme si elle n’avait jamais eu lieu.

[2] Lutter contre le réchauffement climatique passera aussi par donner un nom « positif » à ceux-qui-pensent-que-c’est-d’origine-humaine-et-que-c’est-une-mauvaise-chose : « pro-réchauffement » fait croire qu’on le veut. Et « ceux qui croient que...» est une aberration puisqu’on parle de presque-certitude-après-examen-par-un-paquet-de-gens-qui-y-ont-consacré-leur-vie, et non de croyance religieuse ou philosophique, qui justifie que l’on ait une autre opinion par simple choix de vie.