(Ante scriptum : Bonne année et bonne santé à tous mes lecteurs réguliers, enfin, celui qui n’aura pas quitté la blogosphère pour Fesse-bouc, Gogue Pus et autres obscénités dont je n’ai toujours pas trop capté l’intérêt.)

Bon, je m’étais dit que ce numéro-là je pourrais le chroniquer alors qu’il est encore en kiosque. La pile des choses à faire grossissant sans cesse, c’est encore râpé.

En vitesse, pendant que dort la ’tiote, liste des choses notables dans ce numéro à se rappeler :

  • Les enfants Cro-Magnons dessinaient aussi dans les grottes, avec leurs petites mimines. Le sens de leurs gribouillis n’est pas clair mais je ne sais pas s’il faut chercher bien loin.
  • Les racines des arbres influencent le lit des rivières. Le cours des rivières d’avant 360 millions d’années (date d’apparition des arbres) était beaucoup moins stable qu’après. Les racines fixent les berges. (J’ai toujours trouvé fascinantes les interactions entre géologie et espèces vivantes. La Grande Oxydation en est une, celle-là est plus subtile.)
  • Les maladies chroniques deviennent les principales causes de mortalité, y compris dans les pays en voie de développement : inactivité physique, surpoids, tabac, alcool… Nombre de pays pauvres ont déjà des maladies de riche, et pas les moyens d’y faire face.
  • Peut-on faire revivre des mammouths ? L’homme de Néanderthal ? Des dinosaures ?
    L’article tente vraiment de nous convaincre que c’est possible, et il y a des chercheurs optimistes. Mais l’ADN est déjà en kit dans les mammouths congelés retrouvés en Sibérie, alors pour ce qui est d’espèces complètement pétrifiées et dix ou dix mille fois plus anciennes… De plus, le problème de la mère porteuse du bébé mammouth n’est pas résolu : l’insémination artificielle d’éléphante est déjà un exploit.
    Pour le Néanderthal, des obstacles éthiques majeurs apparaissent.
    Au mieux, un « pouletosaure » pourrait apparaître, simple piaf dont on aurait réactivé de vieux gènes jurassiques lui rendant queue et dents.
    Enfin, que faire de ces espèces dont l’environnement aura disparu ?
  • Les effets secondaires des médicaments ont un bon côté : ils peuvent servir à traiter d’autres maladies que celle prévue au départ, et l’effet indésirable pour un malade sera bénéfique pour le malade à la pathologie inverse. L’aspirine peut provoquer des hémorragies, ce qui en fait un bon anticoagulant ; et le Viagra, médiocre dans le traitement de l’angine de poitrine, a révélé des effets secondaires intéressants…
    Des chercheurs américains ont entré dans une base de données médicaments, effets secondaires, maladies, et ainsi pu repérer des substances potentiellement intéressantes dans des cas à l’origine non prévus. L’intérêt est énorme, aussi bien du point de vue de la réduction des coûts et des délais de mise sur le marché (on étend la prescription d’une molécule déjà connue et testée), que pour le soin des maladies orphelines (non rentables car trop rares).
    Bref, un bon exemple de systématisation et d’industrialisation.
  • Quelques émouvants exemples des « robots qui refusent de mourir », beaux témoignages de l’ingéniosité humaine et du travail des ingénieurs quand on les laisse faire leur travail : Pioneer 6 tourne autour du soleil depuis 1965 et émettait encore en 2000 ; Opportunity devait fonctionner trois mois en 2004 mais continue d’explorer Mars depuis (Mise à jour de 2015 : et ce n’est pas fini !) ; et Voyager 1, lancé en 1977, après avoir rempli sa mission autour de Saturne et Titan en 1980, continue de nous renseigner sur les limites du système solaire.
  • Histoire de désespérer un peu plus dans la lutte contre le réchauffement climatique, un article s‘étend sur les feux de charbon : pas ceux allumés pour produire de l’électricité ou chauffer des maisons, mais de mines entières qui se consument petit à petit, parfois depuis des décennies voire bien plus, polluent des régions entières, provoquent des affaissements de terrain, en Chine, en Australie, aux États-Unis… Une fois démarrés, parfois naturellement (il suffit que l’air soit en contact avec le charbon sous-terrain pour qu’un jour cela brûle), ces feux sont encore quasiment impossibles à éteindre. Un gaspillage insensé qui, avec les incendies de tourbières (oui, ça aussi), représentent une part notable des émissions de CO2 humaines.
  • On se frotte les yeux quand on est fatigués à cause de l’assèchement du film de larmes protégeant l’œil. La fatigue réduit la fréquence des clignements d’œil, il faut une pression des doigts pour stimuler les glandes. Mais point trop n’en faut.