Nous avons détecté de nombreuses exoplanètes dans de nombreux systèmes, aucune ne ressemble à la Terre. Évidemment, nos instruments ne sont pas encore assez sensibles. Il n’empêche que la diversité des systèmes solaires est bien plus grande qu’autrefois envisagée et cela réduit d’autant plus les chances qu’il y ait une autre Terre dans un système stable.

Dans l’équation de Drake, seuls les premiers termes sur le nombre d’étoiles ou le nombre de planètes sont estimables, le reste est pure spéculation, et beaucoup y projettent leur optimisme pour trouver que la galaxie pullule de vie.

Le point primordial de l’article de Smith repose sur la distance aux éventuels extraterrestres. Même si on estime que l’univers est tellement grand que la vie ne peut qu’y foisonner, il faut compter avec la vitesse finie de la lumière[1], seuls comptent pour le moment les 30 millions d’étoiles dans un rayon d’environ 1250 années-lumières — seuil supérieur vu que nous n’attendrons pas plus de 100 générations la réponse à un de nos messages.

Et si nous sommes plus optimistes en espérant qu’il y a des moyens plus rapides que la lumière, comme nous ne recevons rien, nous pouvons juste en déduire que la vie intelligente est rarissime, éparse et lointaine.

Smith continue avec un résumé des arguments sur la « Terre rare » : gamme de masses peu étendue (la planète doit retenir son atmosphère mais si elle est trop grosse, il n’y aura pas de tectonique des plaques ), présence d’eau sans noyer les continents, bande d’habitabilité étroite, stabilité de l’obliquité, rareté des systèmes solaires comme le nôtre, et même de notre type d’étoile (brillante sans être éphémère) ou la répartition des éléments chimiques dans la galaxie.

Et tout cela sans parler de la durée d’apparition et d’évolution de la vie, et du rôle déterminant de catastrophes rares (impact de Théia, météorite tueuse de dinosaures…).

Bref, pour Smith, il faudrait que chacun des termes de l’équation de Drake approche des 20% (un chiffre en fait énorme) pour que nous ayons à qui parler dans cette bulle d’univers de 100 générations de diamètre.

Il finit par une pirouette sur le « principe misanthropique », référence au principe anthropique (l’univers est adapté à la vie puisque nous sommes là) : l’univers est si varié et vaste qu’il y a peu de chances que deux civilisations vivent assez longtemps pour se rencontrer.

Commentaire personnel : tout cela est bien résumé, mais connu, et ne convaincra pas celui qui tient à croire à la présence des ETs dans un endroit proche (oui on se rapproche plus de la foi que de la science sur ce terrain où elle manque cruellement de données). Son article ne tient pas compte de certains des scénarios expliquant le paradoxe de Fermi, et surtout pas du paradoxe lui-même, soit la rapidité de la colonisation de la galaxie dès qu’une civilisation l’entreprend. Des hypothèses peuvent être avancées sur l’impossibilité pratique de cette colonisation, mais elles n’ont rien à voir avec la Terre rare et les autres idées de Smith, lequel traite de l’espace relativement proche. Si ses vues sont justes et la colonisation de la galaxie possible, alors la vie est encore plus improbable (nous sommes seuls dans la Voie Lactée), ou nous sommes dans un zoo, etc.

Note

[1] Et même si le neutrino est plus rapide d’un pouième, cela ne change rien en pratique.