Le monde selon le cinéma

(Traduit d’une liste américaine anonyme courante sur Internet en fin de XXè siècle, traduit par mes soins, et enrichi de diverses contributions)

Généralités - Dans les cartoons - L’informatique au cinéma



Généralités

Pourchassé par des truands, vous pouvez toujours vous cacher dans une parade de carnaval, quelle que soit la date, ou dans une fête chinoise, quel que soit le quartier.

Chaque enquête policière implique la visite d’au moins un bar mal famé avec des danseuses nues.

Les superbes jeunes femmes sont toutes libres quand le héros les rencontre. Elles lui tombent dans les bras sur-le-champ ou le haïssent jusqu’à en tomber amoureuse.

Tout personnage élégamment habillé au bord d’une piscine va fatalement tomber à l’eau avant la fin de la séquence.

S’il la trompe, c’est forcément avec une salope. Car il se reprendra et elle lui pardonnera forcément. Si elle le trompe, il la récupérera en jouant au héros.

Les petites pluies fines n’existent pas. Ce sont des averses qui trempent jusqu’à l’os. Mais ce n’est pas grave : le séchage est instantané et la coiffure n’est pas affectée. [Apparemment, il y a une fortune à gagner dans le cinéma pour celui qui saura créer une pluie fine à volonté.]

Porter une chemise blanche multiplie par cent les chances de se prendre une décharge de fusil à pompe ou d’uzi.

Aucun numéro de téléphone ne fait plus de trois chiffres, et le correspondant décroche dans les deux secondes.

Insulter son patron devant ses collègues ne vous vaudra pas la porte, mais un profond respect de sa part.

Les soldats nazis ont tous des cheveux assez longs pour flanquer un infarctus à n’importe quel adjudant.

Des humains peuvent utiliser et piloter facilement des astronefs extraterrestres, et vice-versa.

Tous les lits ont des draps en forme de L qui couvrent une femme jusqu’aux aisselles, mais dévoilent le torse velu de l’homme.

N’importe qui est capable de poser un avion avec un peu d’aide de la tour de contrôle. C’est presque aussi facile que de le faire tenir en l’air après avoir survolé le manuel d’utilisation des commandes.

Le QI est toujours inversement proportionnel au tour de biceps ; le héros peut être une exception mais pas toujours.

Un rouge à lèvre résiste à tout, même à un plongeon dans l’océan.

Une imprimante sort une page intégralement en couleur en 2 secondes.

Et même après une superbe roulade de pelle, le rouge reste en place et le monsieur n’en garde même pas une trace, sauf à la rigueur sur le col de la chemise ou assez sur la joue s’il a une femme jalouse (qu’il aura reconquise à la fin du film).

Le meilleur soldat est toujours un individualiste tête brûlé dont le plus grand talent est de passer sain et sauf à travers toutes les pluies de balle.

Si un témoin gênant est sur le point de se suicider en sautant du haut d’un immeuble, et change brusquement d’avis, il y aura toujours un tireur embusqué pour l’aider à perdre l’équilibre.

Les téléphones portables ne sont jamais déchargés ou hors d’une zone où ils peuvent être appelés.

La police a des locaux hyper-modernes et du matériel de pointe, surtout en informatique.

Quiconque refuse d’abandonner à son sort un ami blessé devenu un poids mort dans une fuite triple ses chances de survie.

Le système de ventilation est la cachette parfaite, où personne ne viendra vous chercher, et grâce auquel vous pouvez aller où vous voulez. Les faux plafonds ne sont pas mal non plus. Les égoûts sont aussi un extraordinaire moyen de rentrer dans n’importe quel bâtiment classé secret défense.

Un pistolet contient des centaines de balles. Au cas où il y aurait quand même besoin de recharger, des munitions sont toujours disponibles.

Tout personnage survit facilement à des scènes de guerre. Sauf s’il montre à quelqu’un la photo de sa chère femme et de ses éventuels enfants, ce qui garantit une mort prochaine et un enterrement émouvant dans un beau jardin vert, avec remise du drapeau américain à la veuve éplorée.

Un personnage principal qui se prend deux balles dans le torse et laissé pour mort se réveillera la fusillade terminée, et bénira son gilet pare-balles. Dans le cas où le gilet a été oublié, la scène finale se passera autour de lui à l’hôpital.

Un acteur connu ne meurt au début du film que si celui-ci est un gigantesque flash-back, ou qu’il devient un fantôme.

Dans une ville menacée d’une catastrophe quelconque (tremblement de terre, requin vorace, volcan, monstre godzilloïde...), le premier souci du maire sera la chute des recettes touristiques.

La Tour Eiffel est visible de n’importe quelle fenêtre parisienne. Toute scène dans Londres se passe à proximité de Buckingham Palace ou de Big Ben.

Un « dur » ne montrera aucune émotion après dix coups de couteaux et cinq balles dans les membres, mais hurlera presque dès qu’une femme tentera de laver ses blessures.

Des personnages qui s’engueulent ne s’interrompent pas dans des tirades de cinq minutes.

Si une grande baie vitrée est visible, quelque chose (et probablement un personnage) passera très bientôt à travers.

Pour payer un taxi, il suffit de prendre un billet au hasard dans son portefeuille, c’est toujours la somme exacte.

Si quelqu’un n’arrive pas à s’endormir, il va forcément compter les moutons.

Il ne fait jamais nuit noire dans aucune chambre à coucher.

Quel que soit votre problème, c’est la faute de quelqu’un d’autre et la réponse appropriée et évidente est de trouver cette personne et de la tuer à mains nues.

Sur les plages californiennes, il n’y a que des mannequins de moins de 30 ans en bikini modèle réduit, et célibataires.

Les extraterrestres ne sont jamais plus de 50% plus petits ou plus grands que les humains. Il est rare qu’ils ne soient pas parfaitement humanoïdes. Leur anglais est souvent excellent.

Il n’y a aucun besoin de chercher une place pour se garer, il y en a toujours une au pied de l’immeuble où vous allez.

Aucun visa n’est jamais nécessaire pour se déplacer à l’autre bout du monde. Aucune paperasserie n’a jamais empêché un personnage de partir sur l’heure pour un autre continent.

Un jeune intellectuel qui arrive dans un nouveau service de police est toujours snobé par les anciens. Il est forcément major de sa promotion et bourré de principes. Il passera le film à se chamailler avec son partenaire, un ancien désabusé aux méthodes expéditives, et à la fin ils échangeront leurs défauts.

Il n’y a jamais de foule compacte dans une rame de métro.

On ne paye jamais au restaurant.

Un personnage laissé pour mort au milieu de l’histoire finira en deus ex machina, ou est en fait l’infâme traître cause de tous les problèmes.

Il y a toujours un taxi à proximité, même au cœur de Paris à l’heure de pointe.

Les activité professionnelles des personnages ne sont jamais un obstacle à leur vie aventureuse. Pourtant les États-Unis ne connaissent pas les RTT. La garde des enfants, quand ils en ont, n’est jamais un problème non plus.

Une voiture démarre toujours en une seconde ; apparemment à New York tout le monde laisse ses clés sur le volant en permanence.

Le croisement entre un homme et un singe est impossible, mais une femme aura un enfant d’un extraterrestre sans problème.

Il y a deux sortes de femmes : celles qui veulent passer la nuit avec vous, et celles qui veulent vous tuer (sans souvent négliger la première option). Les deux types sont physiquement très alléchants et ont au maximum trente ans.

Un gamin de sept ans est capable de résister à dix truands sans scrupules.

Si deux beaux jeunes gens sont (inexplicablement) célibataires au début, ils tombent amoureux avant la fin, de préférence après avoir risqué leurs vies, même (surtout) s’ils se haïssent au départ, même s’ils n’ont rien en commun.

Une femme tombera irrésistiblement amoureuse d’un homme sale, mysogine et qui passe son temps à jurer.

Les cuisines n’ont pas de lumières. La nuit, seul le frigo peut être allumé.

Des couples qui passent leur première nuit ensemble une heure après un coup de foudre n’utilisent apparemment jamais de capotes.

Dans une maison hantée, les femmes intriguées par le bruit se déplacent en sous-vêtements transparents.

Les gens condamnés à mort qui doivent être sauvées in extremis sont tous innocents. Un avocat farouchement opposé à la peine de mort ne défend jamais de coupable.

Les mères de famille préparent de consistants petits-déjeuners, mais les personnages restent à table trois secondes au maximum.

Les courses de voiture sont responsables d’accidents monstrueux aux carrefours, pour lesquels on ne réclamera aucun compte à personne. Les voitures de police sont particulièrement sujettes à ce genre d’accidents.

Le héros réussira à synthétiser une molécule organique aux propriétés extraordinaires ou un super explosif avec une boîte « Chimie 2000 » achetée dans un supermarché.

Une voiture accidentée explose systématiquement.

Si le héros est vieillissant (mais encore diablement séduisant) et l’héroïne jeune et jolie, il se la tapera à la fin. Si elle est bien conservée mais plus toute jeune, et lui jeune, beau et innocent, il la considérera comme sa mère (ou alors ce n’est pas un film américain).

Un « bon » abattu en mission sera pleuré lors d’un émouvant enterrement solennel. Mais on ne ramasse même pas les corps des « méchants » tués.

Le chef de la police suspend toujours son meilleur détective, ou lui donne 48 h maximum pour résoudre une affaire.

Une bête allumette est suffisante pour éclairer une pièce de la taille d’un stade de foot pendant un quart d’heure.

Les paysans médiévaux ou antiques ont tous une dentition et une peau parfaites. Leurs habits sont toujours neufs.

L’état de choc, après un accident de voiture ou d’avion ou une explosion, n’existe pas.

Un « méchant » n’est jamais jugé, il est toujours tué à la fin par le héros. La seule récompense pour une mauvaise action est la peine de mort sans procès.

Un « méchant » gringalet et purement intellectuel est toujours bien plus résistant et vicieux que tous ses gardes du corps réunis.

Tout bel aryen dans le camp des « méchant » est non seulement malhonnête et sans scrupule, mais aussi totalement sadique et aurait fait un parfait nazi.

Dès la Première Guerre Mondiale il était possible de tirer au canon sur des objets au-delà de la ligne d’horizon. Mais les lasers du XXIIIème siècle en sont incapables.

Les « gentils » secondaires qui laissent leur peau dans l’histoire ont droit à une agonie mélodramatique. Les « méchants » secondaires sur le chemin des héros sont abattus comme des rats.

Les méchants sont les seuls fumeurs, à l’exception des gentils qui veulent arrêter et réussiront parfois à la fin du film.

Toute personne se réveillant d’un cauchemar s’assoit brusquement en sueur.

Toute famille présentant tous les signes du plus pur bonheur au sein du rêve américain béat verra sa vie basculer irrémédiablement.

Toute maladie, du cor au pied au cancer généralisé, se soigne avec une serviette mouillée sur le front.

Un accouchement nécessite toujours de l’eau bouillie.

Un jeune garçon qui tourne mal, et que le bon éducateur paternaliste ramène dans le droit chemin, se découvre un talent caché qui frôle le génie ; bizarrement il n’est jamais une simple petite frappe à moins de 80 de QI.

On ne dit jamais « Bonjour », et encore moins « Au revoir », dans une conversation téléphonique.

Même dans une rue parfaitement droite, à vitesse modérée, il est nécessaire de tourner vigoureusement le volant à gauche ou à droite de temps à autre.

On peut mener une conversation avec l’un qui regarde par la fenêtre et tourne le dos à l’autre. Le premier se retournera à un moment où il sera surpris. De même, les personnages finissent leur réplique en quittant la pièce.

Toute bombe est dotée d’un gros affichage électronique qui indique le temps qui reste avant l’explosion.

Quand les freins ont lâché, ou ont été sabotés, on ne pense jamais au frein à main.

Le rétroviseur intérieur n’existe que pour que le conducteur et la jeune fille sur la banquette arrière puissent échanger quelques regards.

Chez les extraterrestres, il n’y a qu’un type de vêtements, un seul look et une seule culture.

Sur un répondeur téléphonique, à part le long message du tueur ou du héros en difficultés, il y a au plus deux messages qui font au maximum trois secondes chacun.

Une femme hésitant entre son mari banal et le héros si envoûtant n’a qu’à attendre la fin du film, où le mari soit se fait tuer, soit devient lui-même un héros (en général en ridiculisant le pseudo-beau gosse).

Un nouveau-né peut babiller et se tenir droit.

Un être humain est capable de survivre sans scaphandre à un séjour de plusieurs secondes dans le vide spatial.
[Il semblerait qu’en fait ce ne soit pas totalement irréaliste.]

Les méchants sont toujours punis.

Quand il reste 10 minutes avant que la bombe explose, vous pouvez prendre le temps de vous battre contre une horde de méchants, réparer votre émetteur pour demander l’aide des experts, tripatouiller, démonter, vous battre encore, vous rendre compte que (Aaargl !! ) il ne vous reste que 9 minutes avant l’explosion, etc.

Mais s’il est prévu par le scénario que la bombe doit exploser, commencez à courir une seconde avant (au ralenti).

Si vous vous mettez à danser dans la rue, tous ceux que vous emmènerez de force dans la danse connaîtront parfaitement tous les pas.

Un astronef brûle très bien dans le vide, malgré l’absence d’oxygène.

Il est possible aux humains de tenir tête à des civilisations qui ont des millions d’années de civilisation d’avance.

Un aquarium aperçu plus de deux fois sera immanquablement et esthétiquement pulvérisé dans une fusillade.

Un soldat responsable par sa couardise de la mort d’un de ses camarades se rachètera plus tard en se sacrifiant héroïquement pour les autres.

Poursuivi par une bande d’affreux, on peut sauter dans sa voiture et démarrer aussitôt : les clés étaient sur le volant, le moteur tournait (silencieusement). Pas forcément une bonne idée dans la plupart des villes.

En arts martiaux, l’infériorité numérique n’est pas un problème : les ennemis attaquent un par un, leurs compères attendent patiemment que leurs prédécesseurs se fassent pulvériser. [Mais après tout, Cortés a vainvu les Aztèques comme ça.]

Un personnage de cinéma survit sans aucun problème à une marée de coups de poings au visage et dans le ventre qui vaudraient les urgences (quand ce n’est pas le cimetière) à n’importe quel mortel.

Un personnage blessé d’une balle dans la tête et qui a survécu n’aura jamais par la suite aucune lésion cérébrale.

Un policier expérimenté se voit toujours adjoindre un jeune dont le caractère est exactement opposé. À la fin, ils s’entendent parfaitement.

Le moindre étranger parle parfaitement anglais.

On ferme les yeux des « bons » tombés au combat. Ceux des méchants restent ouverts à jamais.

Aucune porte ou serrure ne résiste au truc de la carte de crédit, sauf une porte derrière laquelle se trouve un enfant hurlant devant un incendie.

Un grillage électrique conçu pour garder un tyrannosaure cause juste une légère frayeur à un gamin de huit ans.

Une gamine de douze ans peut débloquer en dix secondes un système Unix (pré-Linux) qui gère une île entière.

Si quelque chose doit passer à la télé qui concerne le héros (avis de recherche par la police...), cela passe exactement au moment où il allume ladite télé, ou y jette un coup d’œil dans un bar.

Lors d’une prise de rendez-vous, il est inutile de préciser le lieu et l’heure : l’interlocuteur devinera tout seul.

Un personnage à pied poursuivi par une voiture reste au milieu de la route, et ne cherche pas à aller là où une voiture ne pourrait aller.

Lors d’un pugilat, vous pouvez économiser vos forces : aucun direct du droit, en pleine tempe ou dans l’estomac, n’empêchera votre adversaire de se relever dans les trois secondes.

Toute découverte majeure (extraterrestres, ancienne civilisation...) est aussitôt récupérée par les militaires.

Un « truand au grand cœur » n’est jamais arrêté par la police, ou bien se rachète en l’aidant contre un dangereux psychopathe. Un truand égoïste est arrêté ou meurt.

Un policier au bureau a toujours un gobelet à café à la main.

Un astéroïde ou un vaisseau spatial fait un bruit monstreux malgré le fait qu’il n’y ait pas d’air dans l’espace.

Être le meilleur ami du héros est un exercice souvent mortel, surtout si l’ami a de l’humour et n’est pas blanc.

Les flics sont incompétents, sauf s’ils sont les héros. Mieux vaut faire justice soi-même, c’est plus efficace et personne ne viendra vous demander de comptes après.

Pour les femmes : dès le réveil vous veillerez à être impeccablement maquillée et coiffée.

Lorsque la famille ou les amis vous appelleront parce qu’on parle de vous à la télévision, pour que vous veniez regarder le spot qui vous concerne, prenez votre temps : on en sera encore au clip qui annonce le flash info quand vous entrerez dans la pièce.

La Mafia contrôle tout, du Président jusqu’au moindre fonctionnaire, policier ou électricien. Ça n’empêchera pas le Grand Méchant d’être arrêté et jugé.

Aucune porte de réfrigérateur ne sera refermée après ouverture.

Un personnage secondaire policier dans sa dernière année avant la retraite se fera tuer dans le premier tiers du film.

Les États-Unis recouvrent les neuf-dixièmes de la planète : les extraterrestres y atterrissent systématiquement et on ne parle jamais des autres pays.

Les seules personnes qui sont intégralement nues à un moment ou un autre sont forcément des femmes, et bizarrement toujours minces et de moins de trente ans.

Dans un avion militaire en perdition (moteur coupé...), le copilote refuse toujours de s’éjecter et veut rester avec son compagnon jusqu’à la fin (forcément heureuse).

Il est possible de construire des bases sous-marines ou spatiales secrètes, plus modernes que les réalisations russes ou américaines, ayant exigé des moyens considérables en hommes, capitaux, matériaux pendant des années, et abritant plusieurs centaines de personnes, sans que ni la CIA, ni le MI5 ni le KGB ne s’en doutent le moins du monde.

Quand le but est atteint, ou une fuite réussie après de durs combats, tout le monde est hilare sans égard pour les mémoires de tous les personnages secondaires tués entretemps, ou des « méchants » anonymes abattus par dizaines.

N’avez-vous pas remarqué aussi que tous ces gens ne semblent jamais avoir besoin d’aller aux toilettes ?
[ Exceptions : Dans Pulp Fiction, ou dans l’Arme Fatale2. Dans le premier cas, le type se fait buter ; dans le second, une bombe est posée avec détonateur sous le siège. On comprend que d’ordinaire, les héros ne soient pas chauds pour aller au petit coin ! ]

Les chefs de la police sont tous noirs ; leur boulot est de beugler sur toute personne sous leur ordres.

Une voiture tombe rarement dans un précipice sans un arrêt intermédiaire, deux roues dans le vide, ce qui laisse au « bon » le temps de s’échapper. Le « méchant » accompagne la chute libre du véhicule.

Même au volant d’un pick-up à la tenue de route lamentable, le héros arrivera sans mal à suivre le méchant en Porsche.

À l’inverse, le héros en moto (haut de gamme, sponsor oblige) se verra pourchassé pendant un quart d’heure par des voitures de police qu’il pourrait laisser sur place en mettant les gaz.

Les chefs des méchants sont toujours des fous mégalomanes.

Aucun réalisateur ne tuera un enfant que le spectateur a pu discerner d’un vague figurant liquidable. Il n’hésitera pas à faire massacrer deux cents passants adultes lors d’une fusillade.

Il est possible de raisonner par la seule force des mots un apprenti truand excité qui vous pointe avec son revolver sans se prendre une balle dans le poumon ; le truand éclatera en sanglots.

Une femme coure très bien en escarpins. Et si elle tombe, ce n’est pas grave, les poursuivants ne gagneront pas un mètre.

Si le chef du scientifique héros trouve que ses idées ou suppositions sont farfelues et qu’aucune catastrophe ne s’abattra sur la ville, il sera victime de ladite catastrophe.

Quand les personnages courent pour échapper à une explosion, c’est au ralenti.

Les superbes jeunes filles aisées qui vivent seules à Manhattan n’ont ni chien ni serrure de sécurité.

La voiture des « bons », sur laquelle tirent les truands, perdra rétroviseurs et pare-brise (sans que cela gêne le conducteur). Les méchants n’atteignent jamais les passagers, et ne pensent jamais à tirer dans les pneus.

La marque de toute boisson consommée est soigneusement identifiable.

Les méchants roulent toujours en grosse voiture allemande.

Un héros sur le point d’étre débusqué dans sa cachette, sans espoir de fuite, et sans défense, sera sauvé par un chat providentiel qui détournera l’attention des méchants.

Les femmes moches ne sont pas si moches : elles deviennent des top-models en changeant de coiffure et en enlevant leurs lunettes.

Toute personne un peu déprimée va se saoûler dans un bar.

Les lesbiennes et les personnages féminins négatifs adultes sont toutes brunes aux cheveux courts.

Des personnes nues ou quasi-nues (en train de forniquer par exemple) n’ont jamais froid.

La pilosité faciale est un moyen de distinguer les personnages : les héros sont bien rasés, sauf pour quelques romantiques avec une barbe de trois jours ; une barbe est idéale pour les personnages secondaires (scientifiques principalement), et une moustache indique un homosexuel ; la barbiche est réservée aux méchants.

Pour extraterrestres : aussi gros que soit votre astronef de combat, un unique petit missile Sidewinder bien placé suffira à le détruire.

Un F-18 peut tenir tête à un astronef de chasse dont la technologie a des milliers d’années d’avance.

Peu importe comment évolue la fusillade, les gens se mettront à courir dans tous les sens dès le premier coup de feu.

Dans une poursuite en voiture, les pneus crissent même en ligne droite.

Lors d’une poursuite en voiture dans un parking souterrain, le héros et les truands ne sont jamais dérangés par d’autres usagers.

Les héros n’ont jamais de lunettes, au contraire des informaticiens et des intellectuels.

Les gens sont toujours des copies apparemment parfaites de leurs ancêtres ou descendants rencontrés grâce à une machine à voyager dans le temps, même s’ils n’ont plus qu’un dix-millième de leurs gênes en commun.

Une femme sera toujours mieux comprise et soutenue par un ami homosexuel que par son mari.

Les homosexuels ne sont jamais ouvriers ou policiers, mais avocats ou artistes.

Un policier marié est soit au bord du divorce, soit divorcé.

Une bombe déclenchée par un four à micro-ondes laisse toujours à celui-ci le temps de faire « diiing ! » avant de tout exploser.

Les ceintures de sécurité n’existent pas.

Les « gentils » tirent toujours plus rapidement et toujours mieux que les « méchants ».

Les gentils tuent toujours plusieurs méchants avec une seule balle alors que pour les méchants, c’est l’inverse.

Au volant, on peut discuter en regardant à côté, derrière... mais pas la route, et ce sans avoir d’accident.

Le temps pour un retardateur de bombe s’écoule deux fois plus lentement que pour les héros chargés de la désamorcer.

La révélation finale qu’un Dieu existe bien implique toujours que ce Dieu est celui des Chrétiens ; un bon Américain ne risque pas de se retrouver face à Allah ou Vishnou.


Dans les cartoons


Tout corps suspendu dans le vide ne bougera pas jusqu’à ce qu’il se rende compte de sa situation. À ce moment seulement s’applique la loi habituelle des 9,81 m/s² .

Tout corps en mouvement poursuit sa course jusqu’à ce que de la matière solide intervienne.

Tout corps solide traversant un obstacle laissera une empreinte correspondant exactement à sa silhouette.

Si ça parle français, c’est un skunk.

Selon ce qui arrange le moins le personnage, l’entrée de tunnel en trompe-l’œil sera infranchissable ou laissera passage à un train de marchandise.

Un chat de cartoon a largement plus de neuf vies.

Tout chat essayant d’enseigner la chasse à la souris à son fiston se fera pulvériser par un kangourou boxeur.

Tout tombe plus vite qu’une enclume.

Les réserves de dynamite sont infinies.

Le temps de latence d’un explosif déclenché par détonateur correspond au temps nécessaire à l’artificier amateur pour s’approcher de son explosif qui n’a pas sauté.


Les ordinateurs vus par Hollywood



Au cinéma et à la télévision, on se sert d’ordinateurs béton. On aimerait bien les avoir pour de vrai. Voici leurs caractéristiques :

Les traitements de texte n’ont jamais de curseur.

On peut taper des phrases interminables sans jamais se servir de la barre d’espacement.

Les moniteurs n’affichent que des caractères de 5 cm de hauteur.

Les PCs mettent trois secondes maximum à booter.

Les ordinateurs de haute technologie (ceux de la NASA, de la CIA ou de tout autre organisme d’État) ont des interfaces simplissimes.

Quand ce n’est pas le cas, ils sont pourvus de scripts ultrasophistiqués qui leur permettent d’exécuter à la seconde n’importe quelle commande saisie en anglais courant.

Corollaire : pour trouver une information, n’importe laquelle, il suffit de taper « ACCESS ALL OF THE SECRET FILES » sur n’importe quel clavier.

De même, pour inoculer un virus destructeur sur un ordinateur, il suffit de taper « UPLOAD VIRUS ». Les virus, d’ailleurs, font monter la température des ordinateurs, comme chez les gens. La fumée ne tarde pas à sortir des lecteurs de disques et des moniteurs.

Il est possible de deviner le code d’accès de n’importe quel ordinateur en entrant les noms des membres de la famille du propriétaire.
[Ce qui n’est certes pas loin de la réalité dans bien des entreprises.]

Tous les ordinateurs sont en réseau, quels qu’ils soient. Si vous voulez accéder au disque dur du méchant, aucun problème, même si ce dernier est éteint.

Les ordinateurs, même très puissants, bipent dès que vous appuyez sur une touche du clavier ou à chaque changement d’écran. Il y en a même qui ralentissent l’affichage afin de vous laisser le temps de lire.

Mais les plus perfectionnés vont jusqu’à émuler le bruit d’une imprimante matricielle à mesure que les caractères s’affichent sur l’écran.

Sous le capot d’un ordinateur, il y a des milliers de volts et des lignes à haute tension. Tout dysfonctionnement se signale par un grand éclair, un nuage de fumée, une pluie d’étincelles et une explosion qui vous colle au mur du fond.

D’ailleurs si le moniteur est touché, tout est fichu. Le moniteur est le cœur de l’ordinateur. L’unité centrale est juste un support pour le lecteur de disquettes.

On peut très bien travailler sur un ordinateur pendant des heures et l’éteindre sans jamais enregistrer les données.

Un hacker peut accéder au disque dur de l’ordinateur le plus top secret du monde le temps d’une interclasse. Il n’a généralement pas besoin de plus de deux essais pour trouver le mot de passe.

PERMISSION DENIED ? Pas de problème, il y a une fonction « ignorer ».

Il suffit de trois secondes pour effectuer des calculs complexes et charger d’énormes quantités de données. Dans les films, la vitesse de transmission des modems est de deux gigas par seconde et la capacité de calcul celle d’un Cray 5.

En cas de panne de l’ordinateur central d’une installation, tous les panneaux de commande explosent, ainsi que le bâtiment tout entier.

Si vous avez un fichier affiché à l’écran et que quelqu’un sur le réseau l’efface, le fichier disparaît de votre écran. Il n’existe aucun moyen de sauvegarde automatique et encore moins d’utilitaire de récupération de fichiers.

Si des fichiers cryptés se trouvent sur un disque dur, l’ordinateur vous demandera automatiquement un mot de passe dès le démarrage.

Le nombre de lampes qui clignotent et la fréquence de clignotement sont proportionnels à la charge de travail de l’ordi.

Quel que soit le disque que vous introduisez dans un ordinateur, celui-ci le lira sans aucun problème. D’ailleurs toutes les applications existantes tournent sur toutes les plates-formes.

Plus l’ordinateur est perfectionné, plus il s’y trouve de boutons. Cependant, la formation à l’usage de cet ordinateur doit être encore plus perfectionnée, parce qu’il n’y a aucune inscription sur ces boutons.

La plupart des ordinateurs, quelle qu’en soit la taille, ont des capacités graphiques faramineuses : animations, photoréalisme, temps réel et tridimensionnalité. Tout ça en même temps.

Assez curieusement, tous les ordinateurs portables disposent également de ces capacités vidéo et audio en temps réel.

Chaque fois qu’un personnage contemple un écran, l’image est si lumineuse qu’elle se réfléchit sur son visage.

Pour écrire à une personne dont on connaît juste un vague surnom (par exemple « Bob »), il suffit de donner « Bob » comme adresse électronique. Non seulement le message trouve tout seul le serveur de destination, mais la réponse arrive dans la minute.

Les ordinateurs du cinéma ne plantent jamais en cas d’activité intense et cruciale. Le stress ne fait jamais commettre d’erreur aux personnages qui s’en servent.

Les programmes de décodage automatique font apparaître caractère par caractère un texte codé, en quelques secondes.

Les programmes sont d’une perfection insultante et n’ont jamais de bugs qui ralentissent le travail.

Toutes les photos sont assez nettes pour qu’on puisse en extraire avec précision les détails les plus infimes. La fonction de zoom avant est littéralement infinie. Exemple :
« C’est quoi, ce machin flou dans le coin ?
- Je sais pas, on va regarder.
- Ah! C’est l’arme du crime !
- Maintenant voyons un peu sous le lit, on y trouvera les chaussures du meurtrier. Ah non, ce sont des Marvel Comics de 1954 (très bonne cuvée). Bon, on va regarder sur les étagères des placards... »

On peut toujours cracker un mot de passe en tapant le nom du fils du propriétaire légitime.

Au cinéma, dans chaque film il n’y a toujours qu’une seule marque d’ordinateur... Jamais de concurrence !

Si jamais un ordinateur tombe en panne ou devient fou dans un film, alors soit c’est un très vieux modèle d’une marque disparue, soit c’est un modèle récent d’une marque contrôlée par le(s) méchant(s), soit on en ignore la marque... Jamais de dénigrement !

Et quand l’interface graphique est reconnaissable, ce sont tous des Macs.

Le système informatique d’un astronef gros comme la lune peut être contaminé par un petit virus informatique d’une civilisation en retard de plusieurs milliers d’années.

Des dizaines de gigaoctets de données sont sauvegardées en quelques secondes sur une cartouche plus petite qu’une pièce de monnaie.

Un Palm est capable, avec une liaison satellite, de télécharger des mégaoctets en quelques secondes.


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