Chine

La Chine comme à chaque catastrophe fascine par le nombre des victimes. En 1851, une « simple » insurrection menée contre le régime impérial par un illuminé chrétien se prenant pour le Messie provoque entre 10 et 50 millions de morts au final, l’équivalent d’une Guerre Mondiale. La rébellion Taiping est une conséquence de l’affaiblissement de la dynastie chinoise après la première Guerre de l’Opium.

Amériques

L’histoire américaine n’est pas un sujet très couru de nos cours d’histoire ; entre l’indépendance étatsunienne et la Guerre de Sécession, il y a un grand trou que la conquête du Far West dans le nord du continent ne suffit pas à combler, et l’histoire de l’Amérique latine est terra incognita.

La Quasi-guerre oppose entre 1798 et 1800 la France sortant du chaos révolutionnaire et... les États-Unis ! Guerre d’intérêts économiques et de corsaires, jamais formellement déclarée, elle provoque la perte de dizaines de navires dans les Caraïbes avant que Napoléon ne se montre plus conciliant et qu’une paix soit signée.
En 1803, l’Empereur va jusqu’à vendre aux États-Unis la Louisiane. Celle-ci est de toute manière indéfendable contre les Anglais ou les Américains, et Napoléon cherche à favoriser tout rival potentiel à l’Empire britannique.
Une autre guerre franco-américaine est évitée quand Napoléon III renonce à ses ambitions de contrôle du Mexique.

Un autre conflit qui nous paraît rétrospectivement surréaliste est la tentative d’invasion américaine du Canada anglais en 1812, suite au comportement assez cavalier des Britanniques qui affrontent Napoléon à ce moment.
Résultat : Match nul : repoussés, les Américains voient brûler Washington avant de signer en 1814 un traité de paix restaurant le statu quo ante bellum.
Cette guerre a décidé des frontières définitives entre États-Unis et Canada, et contribué à souder les Canadiens entre eux.

Les Américains se frottent également à l’Espagne en 1898 dans une des premières guerres à prétexte humanitaire (le scandaleux traitement des Cubains par les Espagnols). Les États-Unis acquièrent leur statut de puissance de rang mondial en écrasant une Espagne sur le déclin et lui confisquent ses derniers restes d’empire colonial : Cuba, Porto Rico, les Philippines.

Léandri a évoqué la Guerre de la Triple Alliance entre le Paraguay et une coalition du Brésil, de l’Argentine et de l’Uruguay en 1870.
Résultat : Génocide au Paraguay (selon les estimations, il perd entre 60 et 90% de sa population).

Quand on parle de « Guerre du Pacifique », nous pensons à l’affrontement nippo-américain en 1941-45, mais la première guerre de ce nom (1879-1894) concerne le Chili, la Bolivie et le Pérou pour la possession d’un bout de désert côtier.
Résultat : Victoire chilienne par KO. La Bolivie perd son accès à la mer.

Évoquée encore par Léandri, la Guerre du Chaco oppose ce même Paraguay (sponsorisé par Shell et à peine remis du génocide précédent) à son quatrième voisin, la Bolivie (soutenu par la Standard Oil), de 1932 à 1935. Enjeu : un bout de désert censé contenir du pétrole.
Bilan : 150 000 morts pour que le Paraguay récupère ce bout de désert.
Les échos se retrouvent dans un album de Tintin publié peu après, l’Oreille cassée.

Plus récente, la « Guerre du football » (ou Guerre de Cent heures) de 1969 oppose le Salvador au Honduras. Le conflit est lié à des problèmes de nationalisme et d’immigration salvadorienne au Honduras dans un contexte de répartition des terres très inégalitaire. Des rencontres de football houleuses mettent le feu aux poudres et dégénérèrent en guerre ouverte, vite stoppée sous la pression internationale.
Résultat : Match nul. Deux mille morts, des dizaines de milliers d’expulsés.