Tu es Alsacien si...

http://www.estvideo.net/dew/index/2008/02/10/873-tu-sais-que-tes-alsacien-si

De cette liste de Dew je déduis que je ne me suis pas trop mal intégré à la plus germanique[1] des régions de France depuis la décennie que j’y habite (déjà !).

Les points acquis

  • Je suis très heureux de profiter des deux jours fériés supplémentaires par rapports aux Français Français de l’intérieur défavorisés de l’autre côté des Vosges.
  • Des Muller ou des Schmidt, j’en connais peu, mais des Errart/Herrard/Herard ou des Kieffer, oui, et plus d’un.
  • La choucroute n’est pas dans mes plats préférés mais le baeckhoffe, miam, c’est bon. Surtout en-dessous de zéro, la cuisine alsacienne est une cuisine d’hiver. Ne visitez pas la région en été.
    Quand au Gewurtzraminer, ça vaut mille fois l’alcool à brûler local le schnaps.
  • Je sais que l’Alsace est en France et pas en Allemagne. (En fait, aux deux[2]. Y a qu’à voir la Frühlingsfest der Volskmusik[3] au Zénith de Strasbourg, et les embouteillages pour aller bosser en Allemagne le matin sur le Pont de l’Europe.)
  • Dans la guerre du manala, j’ai choisi mon camp. Ce serait l’autre évidemment si j’habitais Mulhouse.
  • Je me marre quand j’entends que la Région Parisienne est bloquée par 2 cm de neige comme il y a quelques années. Presque tout le monde a ses pneus neige ici, ils sont obligatoires en Allemagne de toute façon.
  • Les 90% de remboursement de la Sécu sont appréciables mais posent quelques petits casse-têtes. Par exemple, si j’ai bien compris, mes cotisations Sécu et mutuelle sont prélevées par mon employeur (une entreprise nationale) au taux alsacien (plus élevé, forcément), mais la mutuelle rembourse au tarif français national d’outre-Vosges, donc il y a chaque année une régularisation (reversement) qui donne lieu à prélèvement d’impôt au passage. Mon employeur précédent n’était pas aussi complexe (ou nous entubait au passage, c’est possible.)
  • Les autoroutes alsaciennes gratuites, c’est agréable. Ça serait encore mieux sans tous ces fichus camions allemands (ou autres) qui les encombrent pour ne pas payer le péage allemand imposé sur l’autre autoroute de l’autre côté du Rhin. Et puis l’autoroute, dans mon coin, c’est surtout en fait le périph’ de Strasbourg.

Les points à retravailler :

  • Le vocable local n’est pas encore intégré. Si stück et schlouck font partie du vocabulaire, et plus encore les termes appris en hochdeutsch avant et pendant mon séjour en Saxe-Anhalt, genre Gesundheit, j’ai du mal encore avec schpeck ou à sortir spontanément un hoplà.
  • Je n’habite pas un village en heim. Bon, j’y travaille (et comme les journalistes nationaux parisiens en ont parlé plusieurs fois depuis une décennie, je me marre sans pitié en entendant la prononciation.) (Mise à jour d’avril 2009 : Ça, c’est fait. En tout cas c’est signé.)
    Un de mes petits rêves est un jour d’informer ma famille parisienne que je réside à présent à Krautergersheim[4], Oberschaeffolsheim ou Souffelweyersheim[5] [6], ou encore Bruschuntenweyersüberbach[7].
    Un truc déstabilisant : selon les cas, les noms se prononcent à la française (Neudorf, Meinau, Obernai) ou à l’allemande (Oberhausbergen, Schiltigheim...).
  • J’ai échappé aux cours de religion (je crois que j’aurais eu de mauvaises notes pour mauvais esprit) parce que j’ai fait ma scolarité dans la partie libre du pays, mais j’ai échappé à Saint Nicolas par la même occasion. On verra pour la génération suivante.
  • Il faudra que je vois cette histoire de tarifs de zone bleue à la SNCF. Mais je prends surtout le train pour aller à Paris, et le TGV Est, c’est bien. Il aurait juste fallu qu’il soit là dix ans plus tôt mais après tout ce sont des Parisiens qui décidaient de l’emplacement, et ils ont privilégié leurs lieux de villégiature dans le sud et en Bretagne avant les liens avec le pays d’à côté, qui n’est que notre premier partenaire commercial.
  • La période de Noël est ambivalente : oui le vin chaud et les bredele c’est bon, mais un million et demi de touristes à Strasbourg en un mois, désolé c’est trop.

Notes

[1] Mais chut ! il ne faut pas leur dire.

[2] Re-chut !

[3] Si vous ne savez pas ce que c’est, vous manquez un grand moment de surréalisme.

[4] Capitale de la choucroute, forcément, avec un nom pareil.

[5] Oui ça pose des problèmes pour faire tenir le nom entier sur un panneau autoroutier, surtout qu’aux abords de Strasbourg ils sont chargés.

[6] Oui, j’aime les noms de lieux qui ont du caractère. Si je devais aller au Canada, le Saskatchewan ou Chicoutimi m’attirent rien que par leur nom.

[7] Nom obtenu par le Générateur de noms de villages alsaciens