Blog éclectique & sans sujet précis - Mot-clé - cartes<p>Si ça me passe par la tête, si ça n’intéresse que moi, alors c’est peut-être ici. Ou pas.</p>2024-02-13T09:44:49+01:00L'éditeur est le propriétaire du domaineurn:md5:bf83720a7189bba489682d945b972671Dotclear« Géohistoire » de Christian Grataloupurn:md5:478cf37f9b6a32f203931aaeb6a7c9a92023-12-29T18:48:00+00:002023-12-29T18:48:00+00:00ChristopheHistoireAfriqueAmériqueAntiquitéauto-organisationcartescatastropheChinecivilisationclimatcolonisationcomplexitédémographiedéveloppementeffondrementEmpireEmpire romainesclavageEuropeguerregéographiegéologiegéopolitiquehistoireimpérialismeIndeMoyen Âgeorganisationperspectivepolitiquepouvoir d’acheterpétroleRenaissanceRussiesociétés primitivestempséconomieémerveillementénergieévolution<p>Les achats d’impulsion sont parfois les meilleurs. <em>Géohistoire</em> veut nous faire sentir <a href="http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/geohistoire">tout l’impact de la géographie sur la manière dont tourne le monde</a>. Christian Grataloup nous expose la trame sous-jacente à l’histoire de bien des Empires, plus liée aux vents de mousson ou aux flux de capitaux à l’échelle continentale qu’aux généraux et mouvements politiques. La domination européenne est en bonne partie une conséquence de sa géographie. Notes de lectures.</p>
<h2>Il était une fois l’humanité…</h2>
<p>Et ça commence très tôt, par <em>Homo erectus</em> et sa lente diffusion à travers le monde, du moins les parties habitables accessibles à pied sec. Dès cette époque, notre espèce montre une rare adaptation à tant de milieux différents, des savanes africaines aux forêts humides aux steppes neigeuses de l’ère glaciaire. Des bras de mer sont franchis. Nos atouts : le feu, la construction de maisons, l’aiguille à coudre.</p>
<p><a href="https://arenes.fr/livre/geohistoire-2/" title="Géohistoire (Christian Grataloup, Arènes, 2023)"><img src="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/images/livres/.Geohistoire-Christian_Grataloup-Arenes_2023_m.jpg" alt="Géohistoire (Christian Grataloup, Arènes, 2023)" class="media-right" /></a></p>
<p><em>Homo sapiens</em> va encore plus loin, et même l’Amérique est envahie. À la fin de la glaciation ne restent inoccupées que des îles du Pacifique ou l’Islande, conquises vers l’An Mil au plus tard, et des zones polaires comme l’Antarctique.</p>
<h2>Axe & périphéries</h2>
<p>L’essentiel de l’histoire, de la démographie, des échanges de l’humanité, et depuis l’Antiquité, sont regroupées autour d’un « Axe » de l’Eufrasie (terme qui inclue bien l’Afrique dans le monde). Au départ, l’Axe va grossièrement de Gibraltar à la Chine du Nord via les côtes méditerranéennes, la Perse et l’Inde. Avec le temps, l’Axe s’épaissit, en premier lieu en incorporant toute l’Europe jusque la Scandinavie et Îles britanniques.</p>
<p>Sur cet axe s’échangent des biens ou des monnaies, et aussi des métaux précieux, une spécificité de l’Axe. Les latitudes étant voisines, les méthodes de culture ou domestication diffusent. Les idées circulent aussi, à commencer par les religions (monothéismes, bouddhisme…). Mais aussi des agents pathogènes : la Peste Noire est l’exemple le plus flagrant. Au fil du temps, toute la population de l’Axe acquiert une immunité à des germes, souvent transmise par des animaux d’élevage, et que d’autres peuples isolés ne connaissent donc pas, bientôt pour leur plus grand malheur.</p>
<p>Les Empires sur l’Axe se créent et se renouvellent en réaction à des menaces externes : Rome face aux barbares, la Chine ou les Empires indiens face aux envahisseurs des steppes. On note que les capitales (Pékin, Delhi, Trèves…) ont tendance à être proches des frontières menacées.</p>
<p>Des régions restent à la marge. L’Afrique d’abord, peu intégrée, peu peuplée, en contact toutefois avec l’Axe via quelques routes au travers du Sahel, et surtout toute la côte est. L’Insulinde est une zone fragmentée mais bien connectée à dominante commerciale. Sont à peu près isolés l’Australie et tout le monde polynésien, de Taïwan à l’île de Pâques, malgré les talents de navigation de ses habitants. Surtout, le continent américain entier est isolé depuis des dizaines de millénaires. Géographiquement beaucoup plus segmenté que l’Axe, il est aussi sans grand mammifère domesticable (et mangeable), ce qui aura son importance pour le développement des sociétés.</p>
<h2>Économies-monde polycentriques</h2>
<p>Les Empires sont des blocs en partie nés des impératifs de la culture (notamment la riziculture) et des attaques des nomades. D’autres parties de l’Axe évoluent en « économies-mondes », faute d’ennemi contre lequel s’unir. Il s’agit de l’Insulinde et, plus encore, de l’Europe. Celle-ci, bien que déchirée entre d’innombrables entités une fois disparu l’Empire romain, conserve son unité. Les frontières de l’Europe médiévale, et leur évolution, se repèrent très vite par la carte des mariages royaux. L’Europe, tout au bout de l’Eurasie, ne craint pas vraiment un envahisseur à grande échelle. Les Mongols s’approchent mais sont trop loin de leurs bases.</p>
<p>Étonnamment, une excroissance de l’Europe exposée, elle, aux attaques des steppes, reproduit le schéma de la conquête impériale à l’ancienne : la Russie. Une double origine et un dilemme national dont les conséquences perdurent.</p>
<h2>Les vents, les épices et l’or</h2>
<p>Pendant des millénaires, l’essentiel des échanges entre grandes masses humaines se fait via l’Océan Indien, de l’Afrique à la Chine. Les latitudes propices à la mousson permettent d’aller d’est en ouest et de ouest en est, sans trop de danger. La Route de la Soie n’est qu’un chemin secondaire, terrestre, plus dangereux, et lent, même si la Chine tente systématiquement d’en sécuriser les tronçons proches quand elle n’est pas sur la défensive.</p>
<p>Les périphéries fournissent ce dont les autres ont besoin : esclaves africains notamment, et depuis des siècles ; des fourrures ; des métaux précieux. La Chine et l’Inde exportent des biens manufacturées, textiles en premier lieu (cotonnades indiennes, soie…), mais aussi thé ou porcelaine. L’Insulinde exporte ses fameuses épices, dont le sucre. De tout cela les Européens sont friands. Mais ils ne peuvent rien produire eux-mêmes, et surtout pas la canne à sucre qui craint l’hiver. Et l’Europe n’a pas grand-chose à exporter, à part un peu de verre.</p>
<p>Pendant deux millénaires, l’or et l’argent européens servent à acheter des biens manufacturés ou des épices asiatiques (à destination des plus riches, bien sûr), et ces métaux précieux restent en Asie. Puis les techniques de navigation atteignent un niveau permettant d’aller plus loin, et le monde commence à changer.</p>
<p>D’un côté, la Chine impériale n’a pas <em>besoin</em> d’aller chercher des ressources ailleurs. La <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Zheng_He">Flotte des Trésors de Zheng He</a> va peut-être loin, mais reste une exception trop coûteuse pour être renouvelée aux yeux de l’autorité centrale.</p>
<p>De l’autre, l’Europe a épuisé ses mines et manque de monnaie précieuse pour ses échanges. La multiplicité des acteurs, le rôle majeur des marchands, permettent les expériences. Le premier pas est la conquête de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Macaron%C3%A9sie">Macaronésie</a> par les Espagnols et les Portugais, un marche-pied dans l’Atlantique. On y inaugure le modèle de la plantation de canne à sucre avec esclaves africains. Les Portugais sont les premiers à dominer les vents et à acquérir les techniques pour arriver d’abord en Afrique noire, et acheter l’or du Mali sans intermédiaire. De comptoir en comptoir, les Portugais parviennent dans l’Océan Indien, profitent eux aussi des moussons, et mettent la main sur le très lucratif commerce des épices avec l’Asie.</p>
<p>Jusque là, pas de changement fondamental : l’Europe ouvre une voie d’accès périphérique (toujours lente et dangereuse) à l’Asie, mais l’on reste dans les échanges au sein de l’Axe. Le Portugal (1 million d’habitants) n’est démographiquement pas capable de tenir plus que des comptoirs, et craint plus ses rivaux européens envieux que les peuples « découverts ».</p>
<p>Christophe Colomb va tout changer. La connexion entre Ancien et Nouveau Monde était inévitable, et des contacts avaient déjà eu lieu (Vikings au nord et Polynésiens au sud). Une fois compris le régime des vents dans l’Atlantique et la nécessité de s’écarter de l’Afrique pour en profiter au mieux, il était fatal que les Européens accostent dans les Caraïbes ou au Brésil. Les Chinois ou les Japonais auraient pu le faire un jour ou l’autre, mais les Espagnols ont été les premiers à établir des colonies en Amérique, suivis par tous leurs voisins.</p>
<p>Ce qui intéresse les Européens, ce sont les contrées avec un climat sans hiver, en premier lieu pour la canne à sucre. Pour éviter la fuite des esclaves noirs, les îles sont privilégiées (et Louis XV sacrifiera pour elles bien les arpents de neige canadiens.) Les Anglais et les Français vont aussi au nord, à la recherche d’une voie directe vers l’Asie. Le prosélytisme, la curiosité scientifique ou le goût de l’exploration sont d’autres moteurs, mais annexes aux besoins commerciaux.</p>
<p>La conquête de l’Amérique du Centre et du Sud est rapide et facile. Les maigres effectifs hispaniques, avec à peine quelques chevaux et armes à feu, sont massivement aidés (involontairement, du moins au début) par les agents pathogènes inconnus des Amérindiens, et contre lesquels les habitants de l’Axe sont à peu près immunisés. L’effondrement de la population américaine (environ 90 % !) entraîne des troubles sociaux qui achèvent les sociétés. Tant de territoires sont libérés de l’agriculture (en Amazonie notamment) que le reboisement se traduit par une chute du CO₂ atmosphérique, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Little_Ice_Age#Destruction_of_native_populations_and_biomass_of_the_Americas">possible cause du Petit Âge glaciaire</a>. La main d’œuvre locale disparue, et faute de pouvoir motiver sa propre population à aller trimer dans les plantations, l’Europe se rabat sur la traite négrière à grande échelle, amplifiant la saignée du continent africain.</p>
<p>Grataloup se risque parfois à des uchronies. Parmi elles : des virus mortels auraient-ils pu traverser l’Atlantique dans l’autre sens ? Adaptés à une longue cohabitation avec beaucoup plus d’animaux d’élevage, les Eufrasiens avaient les probabilités pour eux… mais il n’aurait pas été impossible que nos ancêtres subissent une saignée symétrique à celle des Amérindiens.</p>
<h2>La domination européenne</h2>
<p>L’or et l’argent américain résolvent la crise monétaire européenne, on frôle même la surproduction. Parallèlement et grâce à ces ressources, le goût du sucre, du thé, du café, du tabac, du chocolat, se répand dans toute la société européenne, les besoins augmentent, justifiant la création des diverses Compagnies des Indes orientales. D’abord entreprises capitalistiques commerciales concurrentes destinées aux expéditions commerciales risquées, celles-ci finissent absorbées par leurs États respectifs, après avoir installé des ribambelles de comptoirs, devenus colonies ou protectorats. L’Europe exporte ses rivalités internes sur toute la planète. Colonies et protectorats changent de main, les guerres de la fin du règne de Louis XIV ont un impact sur tout le commerce mondial, et la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans">Guerre de Sept Ans</a> est quasiment une guerre mondiale.</p>
<p>Enfin, l’accès des Européens à des territoires sans hiver leur permet de tenter de produire eux-mêmes ce qu’ils achetaient avant. Après les cultures de la canne à sucre, du café et du chocolat se déploie celle du coton en Amérique du Nord (toujours grâce à la traite), ce qui permet de ne plus acheter d’indiennes (le tissu indien). Le thé reste longtemps une denrée qu’il faut acheter cher à la Chine. Pour rééquilibrer les échanges, les Britanniques (d’abord, puis avec les Français) du XIX<sup>è</sup> siècle se font narcotrafiquants : ils imposent aux Chinois l’opium des Indes britanniques (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_de_l%27opium">Guerres de l’opium</a>).</p>
<h2>Révolutions</h2>
<p>Grataloup va jusqu’à suggérer que les nouvelles habitudes occidentales basées sur les productions tropicales ont alimenté la Révolution industrielle, qui a d’abord démarré par une meilleure alimentation : thé et chocolats sucrés représentent en effet quelques calories en plus. L’hévéa aussi en est un élément important.</p>
<p>La transition démographique commence en France, en partie grâce aux améliorations des routes au XVIII<sup>è</sup> siècle, éliminant les famines. Cumulant supériorité maritime, puis technologique et industrielle, et enfin démographique (¼ de la population mondiale en 1900), l’Europe impose son modèle d’États aux frontières délimitées, ce qui n’est pas une évidence partout. Surtout, les différents pôles européens créent chacun un Empire, d’un type nouveau puisqu’il associe une métropole dans le nord très éloignée de colonies, généralement tropicales. Certaines de ces colonies deviennent des États de culture européenne indépendants (États-Unis en premier lieu puis Australie, Afrique du Sud…).</p>
<p>La seconde vague de colonisation européenne au XIXè siècle tient plus de l’affrontement impérial qu’autre chose. Les nouvelles colonies, notamment africaines, ne rapportent pas autant qu’elles coûtent.</p>
<p>La domination européenne ne dure pas deux siècles. Le polycentrisme, qui a stimulé les découvertes et conquêtes, provoque le suicide de l’Europe dès 1914. Plus tard, le Tiers Monde reste centré sur ces régions tropicales tant convoitées par d’autres. La transition démographique rebat les cartes. Une autre géographie se met à influer sur les rapports de force dans le monde : celle du Carbonifère, dont nous brûlons les forêts fossilisées.</p>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%C2%AB-G%C3%A9ohistoire-%C2%BB-de-Christian-Grataloup#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/877„Die Teilung Deutschlands” (La scission de l’Allemagne) de Matthias Uhlurn:md5:69839c6b33fd0764fa2daa9acd17a2682022-11-29T19:48:00+01:002022-12-16T18:22:09+01:00ChristopheHistoireabominationadministrationAllemagneapocalypsecartescataclysmechaoscommunismedémocratieEmpire soviétiqueEuropeguerreGuerre Froidegéographiegéopolitiquehistoireimpérialismelivres luslogistiquemémoireperspectivepolitiqueracléeSeconde Guerre MondialetotalitarismeéconomieÉtats-Unis<p>Au début, je me demandais pourquoi les frontières entre Berlin Ouest et Est étaient si tordues. Ça a fini par l’achat de ce <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/East_Side_Gallery" hreflang="de"></a>petit livre.
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/Die_Teilung_Deutschlands-Matthias_Uhl-be.bra_verlag.jpg" title="Die Teilung Deutschland"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.Die_Teilung_Deutschlands-Matthias_Uhl-be.bra_verlag_s.jpg" alt="Die Teilung Deutschland" style="display:table; margin:0 auto;" /></a></p> <p>J’ai d’abord connu Berlin coupé en deux, lors d’un voyage scolaire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Voir le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mur_de_Berlin">Mur</a>, taggé de haut en bas, a été un de mes souvenirs frappants d’ado (deux ans avant la joyeuse stupéfaction à sa disparition).</p>
<p><a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Datei:Occupied_Berlin.svg" title="Berlin occupé divisé en 3 zones (image Wikipedia, Stephan-Xp,CC-BY-SA 3.0"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Occupied_Berlin_depuis_Wikipedia-Stefan-Xp-CC-BY-SA-3.0.png" alt="Berlin occupé divisé en 3 zones" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Berlin occupé divisé en 3 zones" /></a></p>
<p>En y retournant récemment, je n’ai plus vu du Mur qu’un morceau devenu une expo artistique, l<em>'<a href="https://de.wikipedia.org/wiki/East_Side_Gallery" hreflang="de">East Side Gallery</a></em>, dans un <a href="https://www.openstreetmap.org/relation/6807791">coin paumé très à l’est</a>. Qu’est-ce que ce bout de Berlin-Ouest faisait de l’autre côté de la Spree ? Qui a fait des frontières aussi farfelues en 1945 quand les vainqueurs se sont partagé la ville ?
Et parce que cette question me trottait dans la tête, je n’ai pas pu ne pas acheter <em>Die Teilung Deutschlands</em> dans la librairie du château de Charlottenburg.</p>
<p>Il condense en quelques pages une très dense et difficile période, entre la capitulation (mai 1945) et la proclamation des deux Républiques allemandes (1949). Étonnamment, l’Allemagne est restée quatre ans écartelée entre quatre zones d’occupation, avec sa monnaie d’avant-guerre, et son administration (sous tutelles).</p>
<h3>Occupation</h3>
<p><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/80/Map-Germany-1947.svg/330px-Map-Germany-1947.svg.png" title="Division de l’Allemagne vaincue, 1945"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Map-Germany-1947-Wikipedia-52_Pickup-CC-BY-SA-2.5.png" alt="Division de l’Allemagne vaincue, 1945" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Division de l’Allemagne vaincue, 1945" /></a>Après la capitulation sans condition, tout le pays était occupé, et les Alliés pouvaient dicter leur loi. Les zones furent établis selon des critères logistiques, et non selon le front à la fin de la guerre (les Américains laissant notamment la Saxe aux Soviétiques). La Russie et la Pologne annexèrent la Prusse orientale, la Silésie, la Poméranie… pourtant allemandes depuis des siècles.</p>
<h3>L’heure zéro</h3>
<p>La situation matérielle en 1945 était évidemment dantesque. Avec un quart des logements en moins suite aux combats et bombardements, des millions de morts et prisonniers, des millions de réfugiés expulsés des zones annexées ou des zones germanophones de toute l’Europe de l’Est, la surface de logement par habitant était la moitié de celle de l’avant-guerre. Ce n’était pas le pire.</p>
<p>Les moyens de communications étaient anéantis, la main d’œuvre masculine prisonnière ou tuée, l’économie en ruine. Seule chose en abondance : les gravas de ce qui avait été des villes. Les prix alimentaires explosaient, et les familles des villes se dispersaient dans les campagnes à la recherche de la moindre nourriture.</p>
<p>Au titre des réparations, les Alliés se servirent sur la bête, et les Soviétiques sans retenue — ce qui se conçoit vu les destructions opérées chez eux par les Allemands. Des démontages d’usines tournèrent au fiasco, faute de capacité d’accueil réelles dans une URSS elle-même dévastée. La chasse aux ingénieurs et techniciens qualifiés avait démarré avant la fin des combats. Alors que les Américains leur offraient une alléchante émigration, les Soviétiques les renvoyaient chez eux une fois leurs compétences plus ou moins transmises.</p>
<h3>Réorganisation politique</h3>
<p>Il fallut refaire tourner les administrations locales et les systèmes judiciaires, sociaux, éducatifs, médicaux.
Très vite apparurent des Länders de taille régionale au sein de chaque zone, mais sans rien au-dessus que l’administration militaire d’occupation.</p>
<p>La Guerre froide n’était pas déclarée, mais l’administration militaire commune a très vite dysfonctionné, Soviétiques et Occidentaux ne s’entendant évidemment pas. De manière moins attendue, la coordination entre les trois zones occidentales n’était pas complètement acquise, chacun faisant un peu à sa sauce chez lui, par exemple en matière de dénazification. Les Français ont parfois dû se faire tirer l’oreille pour suivre le mouvement (les aides du plan Marshall étant un moyen de persuasion efficace). La fragmentation administrative par zone menaçait.</p>
<p>À l’est, les communistes se préoccupèrent d’entrée de placer leurs hommes aux postes clés, même si des « bourgeois » purent être mis en avant à nombre d’endroits. La dénazification, assez brutale, permit de réduire au silence nombre de fortes têtes. Progressivement les partis non communistes furent fusionnés de force avec le parti communiste et les élections devinrent une farce totale. Les brutalités et pillages des soldats russes en terre conquise <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup> énerva jusqu’aux plus hautes autorités d’occupation, conscientes de l’impact désastreux sur la population, avant que l’Armée Rouge finisse parquée dans des casernes.</p>
<p>À l’ouest, la dénazification était bien sûr à l’œuvre aussi, mais il s’agissait aussi de rééduquer les Allemands et d’en faire progressivement des démocrates.</p>
<p>Nulle part la dénazification ne fut chose facile si l’on ne voulait pas totalement désorganiser les services.
Les exilés politiques, revenus après toutes ces années, n’étaient pas forcément bien vus par leurs collègues.
Il fallut bien laisser en place de nombreux anciens membres du parti nazi.
Cela n’empêcha pas les nouvelles administrations de suivre la politique décidée par les occupants.</p>
<h3>La population</h3>
<p>Le sort des femmes fut bien différent entre les deux zones. Il n’y a pas besoin de rappeler leur sort dans les zones envahies par l’Armée Rouge à la fin de la guerre. Les exactions sexuelles furent bien plus rares à l’ouest, même si la zone française a fait tache. Par contre, une prostitution plus ou moins ouverte se répandit dans toutes les couches de la population en raison des difficultés d’approvisionnement, pour le plus grand plaisir des occupants. La criminalité explosa, puis retomba avec l’amélioration de l’approvisionnement.</p>
<p>Les prisonniers furent relâchés relativement vite par les Anglo-Saxons pressés de rendre de la main d’œuvre à l’économie. Les Français avaient de nombreuses zones à leur faire déminer et prirent plus de temps. Les Soviétiques, rancuniers, mirent plus de dix ans à renvoyer tous les survivants <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>. L’effarant taux de décès des prisonniers à l’est (33 % contre 1 % à l’ouest) provenait autant des privations, générales à l’est, que de la dureté du régime stalinien. Nombre de prisonniers furent condamnés sous divers prétextes.</p>
<p>Avant le retour des hommes, les femmes (<em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Femmes_des_ruines" hreflang="de">Trümmerfrauen</a></em>) durent se sentir un peu seules pour déblayer ce qui restait des villes, un travail titanesque. Les maris revenus, bien des couples éclatèrent, l’homme étant souvent traumatisé et la femme ayant pris en main le foyer pendant ce temps, sans parler des enfants trop vite grandis. Peu à peu, à l’ouest, les femmes retournèrent à leurs fourneaux, pendant que l’est communiste restait plus égalitaire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup>.</p>
<h3>Le plan Marshall</h3>
<p>La reconstruction de l’Europe patinait. Or, les Américains voulaient éviter une redite du chaos économique
de l’Allemagne d’après la Première Guerre Mondiale, dont l'état impactait d'ailleurs toute l’économie européenne.</p>
<p>Le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Marshall" hreflang="fr">plan Marshall</a> de 1948, à destination de <em>toute</em> l’Europe, fut une gigantesque carotte américaine
— mais aussi un piège pour les communistes. Profiter du plan impliquait un droit de regard américain sur l’utilisation des fonds et ressources,
et poussait à l’intégration économique entre les États européens, de l’ouest comme de l’est. Staline ne pouvait supporter rien de cela.</p>
<p>Le refus des communistes de profiter du plan leur aliéna de nombreuses voix à l’ouest, et plomba les relations entre l’URSS et les États à qui elle avait imposé de refuser le plan.</p>
<h3>DM</h3>
<p>Le redémarrage économique fut lent. Le miracle (ouest-)allemand démarra en 1948 quand les Américains, en secret et suivis par leurs alliés, économiquement dépendants, préparèrent le remplacement du vieux Reichsmark par une nouvelle monnaie promise à un grand avenir, le Deutsche Mark.</p>
<p>Ne furent convertis à parité que quelques dizaines de RM par tête, et les flux réguliers (pensions, salaires, loyers…). Tout le reste, dettes, économies, valeurs, hypothèques… fut converti à des taux de 10 à 15 RM pour un DM. « La plus grande expropriation de l’histoire allemande » effaçait 80 % du patrimoine financier, purgeait l’Allemagne de dettes qu’elle aurait été incapable de rembourser, signa la fin du marché noir, et relança spectaculairement l’économie après quelques mois difficiles.</p>
<p>Les Soviétiques, au courant de l’opération par leurs espions, interdirent chez eux la nouvelle monnaie et durent faire une réforme similaire.</p>
<h3>Le blocus</h3>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Berlin_1948-C-54_landing_at_templehof-Henry_Ries_USAF-Domaine_public.jpg" title="C -54 arrivant à Berlin-Ouest, 1948 - Henry Ries/US Air Force, via Wikipédia, domaine public"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Berlin_1948-C-54_landing_at_templehof-Henry_Ries_USAF-Domaine_public_m.jpg" alt="C -54 arrivant à Berlin Ouest, 1948 - Henry Ries/US Air Force, via Wikipédia, domaine public" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>
C’est à la même période que se déroula le bras de fer du blocus de Berlin-Ouest. Staline coupa tous les accès terrestres à l’enclave occidentale dans la zone soviétique.</p>
<p>Pendant presque un an, tout le ravitaillement de 2 millions d’habitants passa par un pont aérien allié, qui coûta la vie à de dizaines de pilotes. L’aéroport du Tegel fut bâti en 3 mois. La population subit évidemment de nouvelles restrictions, alors que la ville restait une gigantesque ruine. Économiquement insensé, politiquement indispensable, médiatiquement génial, le pont aérien marqua la détermination américaine sans aller jusqu’à l’affrontement armé, et obligea Staline à reculer. Lui non plus n’était pas prêt à un affrontement armé. Et les Occidentaux le savaient : les dizaines d’officiers soviétiques passés à l’ouest permttaient un aperçu de l’état des troupes communistes. Par ses propres espions, Staline savait les Occidentaux déterminés à un affrontement, passa outre à son habitude, puis jeta l’éponge.</p>
<h3>Les 2 Allemagnes</h3>
<p>Le blocus de Berlin fut totalement contre-productif pour les communistes à l’ouest, puisqu’il souda les Allemands de l’Ouest derrière les Alliés occidentaux et accéléra les discussions sur la mise en place d’un État ouest-allemand.</p>
<p>Sous la pression américaine, et devant l’état de partition de fait, les élus des Länder des zones occidentales créèrent un conseil de représentants des différents partis pour élaborer une nouvelle Loi Fondamentale. Les quelques élus communistes, sans surprise, votèrent contre le texte final. L’Allemagne n’était pas encore pleinement souveraine : les puissances occupantes se réservaient encore relations et commerce extérieurs. Bonn, petite ville loin de la frontière est, fut choisie comme capitale (provisoire). Les parlements régionaux approuvèrent la Loi Fondamentale — sauf la Bavière, qui accepta tout de même d’intégrer la nouvelle République Fédérale d’Allemagne. Née en 1949, celle-ci s’agrandit en 1956 de la Sarre, alors officiellement indépendante mais protectorat français de fait.</p>
<p>Staline ne créa un État est-allemand qu’après avoir perdu tout espoir d’étendre son influence à tout le pays, et laissé les Occidentaux assumer la division officielle. Un conseil populaire, officiellement pan-allemand, décida plus tard de créer la future République Démocratique. Évidemment, tous les scrutins et organisations étaient biaisés, quitte à recompter avec une mauvaise foi consommée, pour garantir les mains libres au Parti Socialiste Unifié, dirigé de fait par les communistes.</p>
<p>Le Mur de Berlin ne fut construit qu'en 1961 pour mettre un terme à l'émigration massive vers la RFA, mais c'est une autre histoire.</p>
<p>Voir la <a href="https://www.bebraverlag.de/verzeichnis/titel/die-teilung-deutschlands.html" hreflang="de">page du livre chez l’éditeur</a>.</p>
<h3>PS</h3>
<p>Et pour en revenir à la trajectoire farfelue du mur : les zones d’occupation ont été définies à partir des limites administratives existantes.
Les occupants n’ont pas prévu au départ que les zones pourraient être séparées, et sont allés au plus simple.
Dans cette <a href="https://www.landkartenarchiv.de/historischestadtplaene600b.php?q=landkartenarchiv_gesamtadressenwerk_der_nsdap_berlin_1938" hreflang="de">carte des groupes du parti nazi à Berlin en 1938</a>, l’<em>ortsgruppe</em> 108 va bien jusqu’au bord de la Spree. Était-ce basé sur une vraie limite administrative ? Je n’ai pas trouvé. En tout cas, une partie de Berlin-Ouest donnant sur le fleuve obligeait les communistes à planter un mur sur la rive en face, pourtant toute à eux, pour interdire les passages à la nage. Plusieurs personnes se noyèrent là sans que les policiers des deux côtés ne puissent ou ne veulent faire quelque chose. Effarant.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Calculez mon âge…</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Déjà…</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Dont des <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Tambov">Alsaciens malgré-nous</a></em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Les avancées vers l’égalité homme-femme ont été un des rares succès des communistes est-allemands.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9EDie-Teilung-Deutschlands-%28La-scission-de-l-Allemagne%29-de-Mathias-Uhl#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/866Questions à la con chez XKCD (7 à 12)urn:md5:a390493be7d456b7cfe26974e1b8eb972012-12-09T00:00:00+01:002016-03-18T12:42:03+01:00ChristopheScience et conscienceamourapocalypsebon senscartescataclysmecatastrophechiffresclimatconquête de l’inutileconquête spatialecosmologiedémographiegravitationgéographiehard sciencehumourlivres luslogistiquelyrismeoh le beau cas !ouverture d’espritpanurgismeperspectiveprise de têtesciencescience-fictionsimulationspéculationsurréalismetempsthéorieutopievaleuréducationémerveillementénergie <p>Suite des questions stupides-qui-font-réfléchir sur l’un des sites qui justifient l’existence même d’Internet (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/Questions-a-la-con-chez-XKCD">premier recueil de résumé-traductions ici</a>) :</p>
<ul>
<li><strong>Tout le monde dehors</strong> : <a href="https://what-if.xkcd.com/7/" hreflang="en">Avons-nous assez d’énergie pour faire quitter la planète à toute l’humanité ?</a>. Enfin une question « appliquée ». <br />L’énergie nécessaire strictement minimale est l’énergie cinétique atteinte par 7 milliards d’humains d’en moyenne 65 kg dépassant la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Vitesse_de_lib%C3%A9ration">vitesse de libération</a> terrestre (11,2 km/s), soit 2,8.10<sup>18</sup> J, environ 5% de notre consommation d’énergie annuelle. Difficile mais jouable en théorie.<br />L’énergie réellement nécessaire dépend du moyen utilisé. Les fusées traditionnelles ne sont pas très efficaces, avec 20 à 50 tonnes de carburant pour 1 tonne de charge utile dans l’espace ! De quoi siphonner toutes les réserves mondiales de pétrole. L’ascenseur spatial serait une option (le matériau reste à inventer) ; ou encore l’utilisation de nos bombes atomiques comme carburant (projet <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Orion">Orion</a>).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong><em>Jump!</em></strong>: <a href="https://what-if.xkcd.com/8/" hreflang="en">si toute l’humanité se rassemblait dans le plus petit espace possible et sautait ensemble en même temps</a>, la Terre ne serait pas déplacée de la largeur d’un atome (elle est simplement trop grosse pour nous). Par contre, la concentration de sept milliards de personnes sur un territoire de la taille de Rhode Island (équivalent à un petit département français comme le Bas-Rhin) posera de cataclysmiques problèmes de logistiques lors de l’évacuation (on a supposé une arrivée instantanée et miraculeuse), menant au chaos et au décès de milliards de personnes. (Les expériences de pensée ont parfois d’inattendues conséquences.)</li>
</ul>
<ul>
<li><strong><a href="https://what-if.xkcd.com/9/" hreflang="en">L’âme sœur</a></strong> : à supposer très romantiquement que nous n’ayons réellement qu’une seule âme sœur chacun, disséminée aléatoirement au sein de l’humanité, mais que l’on saurait reconnaître au premier regard, quelle serait la chance de la rencontrer et de déclencher le coup de foudre ?<br />Si on se limite à l’humanité <em>qui a vécu</em>, il y a 90% de chances que l’âme sœur soit déjà morte ; beaucoup plus si on inclut les générations à venir.<br />Si on considère que l’âme sœur fait forcément partie des vivants d’âge voisin, ça ne fait plus qu’un demi-milliard de rencontres à faire avant le coup de foudre. Combien d’étrangers croisez-vous par jour ? Même à raison de plusieurs douzaines, ça ne fait guère qu’une chance sur dix mille de rencontrer un jour l’Amour Vrai.<br />Industrialiser le problème d’une manière ou d’une autre (<em>SoulMateRoulette</em>) permettrait de rassembler tous les couples en quelques décennies... à condition que chacun s’y consacre à plein temps.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong><a href="https://what-if.xkcd.com/10/" hreflang="en">Si la Terre tournait de 90°</a></strong>, en mettant par exemple le Mexique au Pôle Sud, et en espérant que les règles de la météo ne soient pas complètement déréglée par des phénomènes aussi bizarres que ceux de la réalité (du genre de l’Amazonie ensemencée par un bout de désert tchadien), après une période d’adaptation la carte du monde deviendrait :<br /><img src="https://what-if.xkcd.com/imgs/a/10/cassini_cities.png" alt="Le monde basculé de 90°" style="display:block; margin:0 auto;" /><br />La France et l’Antarctique devenues tropicales, Madagascar à notre place, Chine et Inde congelées... Il n’y a guère que le Kamtchatka qui ne change pas.<br /> <em>PS : J’</em>adore<em> ce genre de renversement de carte, ça change complètement la perspective par rapport à nos habitudes.</em></li>
</ul>
<ul>
<li><strong><a href="https://what-if.xkcd.com/11/" hreflang="en">Se faire chier dans la bouche par un oiseau</a></strong> nécessite en moyenne 195 ans de sieste gueule ouverte ininterrompue. Bon exemple de moyenne stupide vue la répartition totalement non-uniforme des piafs en ce monde.<br />Cet exemple débile donne pourtant un bon exemple d’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_dimensionnelle">analyse dimensionnelle</a> avec des ratios de nombre de fiente/oiseau et de cm² par bouche, le résultat du calcul s’exprimant en année.<br />Avec une analyse du même genre, Randall montre que la consommation d’une voiture, en miles par galon (ou en kilomètres par litre, c’est en fait l’inverse de la manière de raisonner des Européens) peut s’exprimer en mm<sup>2</sup>, le nombre étant la section du volume d’essence étiré dans un tube de la longueur du trajet.</li>
</ul>
<p><em>Suite : </em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/What-If-de-Randall-Munroe">What If?</a><em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/What-If-de-Randall-Munroe">, le livre !</a></em></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Questions-a-la-con-chez-XKCD-7-a-10#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/714Allez expliquer ça à un étranger...urn:md5:5f85ff544e8ef2eced78e7c909f63f9c2011-03-13T22:28:00+01:002015-08-21T10:05:57+02:00ChristopheRes publicaadministrationcartescomplexitéEuropegéographiegéopolitiqueorganisationréseausolidaritéémerveillement<p>Une carte des Unions Européennes.</p> <p><a href="http://bigthink.com/ideas/31556" hreflang="en">Une carte des Unions Européennes</a> (l’image ci-dessous est de Wikipédia (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Supranational_European_Bodies-fr.svg">source</a>, mais le lien pécédent est sur l’excellent <em>Strange maps</em>)
montre bien le bazar assez monstrueux que les différentes Unions européennes constituent : UE, CoE, EFTA, pays associés, micro-États aux statuts bizarres…</p>
<p>Et encore il en manque, des actuelles et des passées : CECA, Pacte de Varsovie, OTAN, ESA… Une version dynamique qui évoluerait en fonction des années entre 1945 et 2011 me botterait bien.</p>
<p>La seule chose plus complexe à expliquer à un étranger doit être le système des congés en France (congés de mai à mai, RTT, ancienneté…)</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/images/geographie/Supranational_European_Bodies-fr.svg.png" title="Supranational_European_Bodies-fr.svg.png"><img src="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/images/geographie/.Supranational_European_Bodies-fr.svg_m.png" alt="Supranational_European_Bodies-fr.svg.png" style="display:block; margin:0 auto;" /></a></p>
<p>(<strong>2015</strong> : Mise à jour du lien et de la carte)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Allez-expliquer-%C3%A7a-%C3%A0-un-%C3%A9tranger#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/645« Atlas de Paris, évolution d’un paysage urbain » de Danielle Chadych & Dominique Leborgneurn:md5:514e2c3417b2cd0e7e8adc56743f14732009-04-07T00:00:00+02:002011-06-03T08:40:53+02:00ChristopheSur mes étagères alourdiesAntiquitécartesdéveloppementGauloisHistoire de Francelivres lusMoyen ÂgeorganisationParistempsévolution<p>Non, cet <em>Atlas de Paris</em> n’est pas un énième guide touristique avec rues et adresses des musées et restaurants, mais d’un bon résumé de l’histoire de la Capitale, des Gaulois à Delanoë. Il y a plein de cartes et j’aime ça.</p> <h3>Les traces du passé</h3>
<p>Le plan de la capitale, et bien des noms de lieux ou de rues archi-connus, prennent tout leur sens à la lumière de l’histoire du développement. Le plus flagrant est l’influence des différentes lignes de fortifications encore visibles dans le paysage : c’est évident pour le périphérique (ancienne enceinte de Thiers, au XIXè), très net pour les Boulevards des Maréchaux (qui longent cette même ancienne enceinte), ou les boulevards plus intérieurs qui ont remplacé les murailles de Philippe Auguste puis Charles V. Certaines rues un peu biscornues tout près du périphérique proviennent des limites d’anciens bastions. À l’inverse, il reste assez peu de marques évidentes de l’enceinte des Fermiers généraux (fin du XVIIIè).</p>
<p>Cette évolution concentrique, chaque enceinte se retrouvant débordée par le développement des faubourgs, est une constante de l’histoire parisienne. Je ne verrai plus les Champs-Élysées avec le même œil : anciennement c’était juste une grande allée en forêt à la sortie des Tuileries. D’autres pans entiers de la ville viennent de lotissements massifs sous François Ier, Richelieu, etc.</p>
<p>De nombreux quartiers ont été modelés par des bâtiments aujourd’hui disparus, par exemple le quartier du Temple (bâti autour de la gigantesque commanderie des Templiers... en banlieue sous Philippe Auguste).</p>
<p>Je suis resté rêveur devant le plan de Paris... sans Paris, avec les altitudes, et l’ancien méandre de la Seine : on fait vite le lien avec les zones inondables. Ou celui des toutes premières rues : <del>Paris</del> Lutèce au début de notre ère, c’était la Cité, les rues Saint-Honoré, Saint-Denis et Saint-Martin rive droite, plus trois rues dans l’actuel Quartier Latin rive gauche ; l’axe historique Saint-Jacques-Saint Denis étant <del>l’antique</del> la protohistorique route des Pyrénées au Rhin. L’île de la Cité a une histoire mouvementée également, puisque c’est le cœur de Lutèce, et longtemps le passage obligé pour traverser la Seine.</p>
<p>J’ai bien aimé l’histoire des ponts : montés souvent par des entrepreneurs privés qui voulaient rentabiliser, ils étaient garnis de maisons. À l’heure où l’on apprécie la disparition des frontières grâce à l’Europe, on oublie que franchir la Seine fut très longtemps soumis à péage...</p>
<p>Certaines peintures ou photographies reproduites dans le livre (dont une bonne partie du Musée Carnavalet, après tout dédié à la ville ; il faudra que j’y fasse un tour...) semblent surréalistes par l’impression bucolique qui en ressort ! La plus fascinante ouvre même le livre : une vue en ballon depuis l’observatoire en 1855 : la couronne des arrondissements extérieurs (en gros, entre l’enceinte des Fermiers généraux et celle de Thiers ) tient plus du village clairsemé que de la mégalopole !</p>
<p>Et au fil des pages tombent les petites perles de savoir : une rue se « perce », et effectivement c’est parfois comme creuser un tunnel ; les passages couverts attiraient magasin et clients plus que les rues habituelles... car il n’y avait simplement pas de trottoir dans les rues jusque tard dans le XIXè ; les guinguettes hors les murs n’étaient pas seulement conviviales, mais aussi bon marché car les marchandises importées dans Paris étaient soumises à l’octroi (les enceintes étaient aussi, sinon surtout, fiscales !) ; le premier rond-point de l’histoire fut aussi le plus grand (la Place de l’Étoile en 1907) ; etc.</p>
<h3>Deux petits regrets</h3>
<ul>
<li>Il n’y a pas de carte détaillée du Paris actuel, et il faudra se munir d’un plan (celui pour touriste en 30 pages avec index des rues suffira) pour voir le tracé de toutes les rues évoquées et les visualiser l’agencement ; cependant la plupart des cartes portent en surimpression les tracés actuels.</li>
</ul>
<ul>
<li>Pas un mot sur la Tour Eiffel<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/02/Atlas-de-paris#pnote-532-1" id="rev-pnote-532-1">1</a>]</sup> ! Mais soyons honnête : du point urbanistique, elle n’a rien changé, ayant été plantée sur un terrain de l’École militaire à un moment où la ville avait quasiment atteint son expansion actuelle.</li>
</ul>
<h3>Bref</h3>
<p>Un ouvrage indispensable pour les Parisiens, et très intéressant pour les autres.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/02/Atlas-de-paris#rev-pnote-532-1" id="pnote-532-1">1</a>] <em>Là je fais mon provincial...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/02/Atlas-de-paris#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/532J’aime les cartesurn:md5:d9161cdeea7a0cdfbccdf20a968f84d02007-12-06T21:26:00+00:002011-05-23T20:13:47+00:00ChristopheTout petit mondecarteschaosgéographiehistoiresurréalismeuchronie<p>Non, pas celles de la belote.</p> <p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/09/15/10-euratlas">J’avais déjà évoqué Euratlas</a>, superbe site pour un amoureux d’histoire et de cartes. Ou encore <a href="http://www.worldmapper.org/" hreflang="en">Worldmapper</a>, avec ses cartes du monde déformées.</p>
<p>Dans un autre registre, et plus surprenant, <a href="http://bigthink.com/blogs/strange-maps" hreflang="en">Strangemaps</a> égrène sous forme de blog des cartes toutes plus étonnantes les unes que les autres :</p>
<ul>
<li>des caricatures ;</li>
<li>des cartes anciennes ;</li>
<li>des comparaisons territoriales (l’Europe superposée au Brésil, l’Angleterre à Bornéo...) ;</li>
<li>des raccourcis (par exemple une carte des États-Unis où chaque État est renommé par l’État non nord-étasunien qui a le même PIB) ;</li>
<li>des fantasmes de nationalistes ;</li>
<li>des cartes de propagande ;</li>
<li>des projets de retraçage de frontières pour diverses raisons ;</li>
<li>des bizarreries cartographiques comme des enclaves (notamment des exclaves de Berlin-Ouest, le cas délirant de Baarle, la frontière quasiment fractale entre Inde et Bangladesh...) ou des zones neutres aux destins parfois étonnants (l’État espérantiste de Moresnet) ;</li>
<li>des continents, pays, villes imaginaires (le Maine selon Stephen King, Gotham City, Mu, Utopia...) ;</li>
<li>des parodies ;</li>
<li>des cartes de répartition de voies, ethnies... ;</li>
<li>des visions « alternatives » (inversion du nord et du sud : la perspective change du tout au tout !) ;</li>
<li>des cartes uchroniques (États-Unis d’Autriche-Hongrie...) ;</li>
<li>etc.</li>
</ul>
<p>Je voulais d’abord créer une flopée de liens sur mes cartes favorites de Strangemaps mais il y en aurait tellement que je ne peux que conseiller de commencer aux derniers posts et de remonter les billets. Allez, une pour le plaisir : <a href="http://bigthink.com/ideas/21262" hreflang="en">la carte de la répartition du nombre de bises en France</a>.</p>
<p>Bref, un de mes flux RSS favoris qui ravira n’importe quel amateur de cartes, d’histoire, géopolitique...</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/12/06/406-j-aime-les-cartes#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/364Worldmapper.orgurn:md5:a59a03aeaa9949ce84bb1d79b013a2082007-03-12T21:36:12+00:002007-03-12T21:36:12+00:00ChristopheTout petit mondecartesdémographieéconomieémerveillement <p>Un billet express parce qu’il est tard : je viens de découvrir dans <em>C’t</em> un lien vers <a href="http://www.worldmapper.org/" hreflang="en">Worldmapper.org</a>. Moi qui adore les cartes, je me régale. Certaines sont très parlantes.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/03/12/317-worldmapper-org#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/289« L’Encyclopédie du Dérisoire » de Bruno Léandriurn:md5:1b9ec51195fa31399e3155980ac5930b2006-03-18T14:38:00+00:002014-02-26T10:37:44+00:00ChristopheSur mes étagères alourdiescartesdysfonctionnementgaspillagegigantismeguerregéographiegéopolitiquehistoireHistoire de Francehumourimpérialismeintelligencelivres lusLéandriMurphySeconde Guerre Mondialethéorieéconomieémerveillement<p>La plus éclectique et humoristique des encyclopédies de petits faits plus ou moins connus. Un délice.</p> <p><del>Quatre</del> (<strong>Mise à jour du 27 mai 2007</strong>) <em>CINQ !</em> tomes de pur plaisir, compilation des petits articles que le prolifique <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Léandri">Bruno Léandri</a> a publié dans <em>Fluide Glacial</em>. Léandri fait partie de la moitié que j’adore de ce magazine (je ne supporte pas l’autre moitié). Il est un de mes maîtres à penser et comme moi s’intéresse aux choses les plus absconses ou futiles, ou peut rester des heures à contempler une carte d’un pays qui n’existe pas ou tellement loin et isolé que c’est tout comme.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/lectures/images/encyclopedie_derisoire.jpg" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /> Le présent Blog Éclectique ne pouvait pas ne pas évoquer ce monument à la gloire de l’éclectisme et de la recherche du Savoir, dans les domaines les plus triviaux, parfois sérieux, et rédigé avec beaucoup d’humour. Je le relis en gros tous les deux ans.</p>
<p>Chaque article traite d’un sujet capital sous forme de mini-enquête (en général sérieuse) ou de compilation d’anecdotes sur un même sujet. En vrac et de manière arbitraire, citons :</p>
<ul>
<li>les <strong>rois</strong> fous (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_VI_de_France">Charles VI</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_IV">Ivan le Terrible</a> et quelques autres moins connus comme le doux Christian VII de Danemark) ;</li>
<li>les rois de pacotille (roi de Patagonie, de Corse, empereur du Sahara ou des États—Unis…), plus ou moins givrés ;</li>
<li>la <strong>sociologie</strong> aux toilettes, ou celle dans les manifs, ou des mendiants du métro ;</li>
<li>l’<strong>évolution</strong> de la poussette à travers les décennies, ou du guichet à travers les mois ;</li>
<li>les micro-<strong>arnaques</strong>, les techniques des camelots, les farces et attrapes ;</li>
<li>les vraies escroqueries si bien faites qu’on en reste admiratif (arnaque à la paire…) ;</li>
<li>les contes et légendes du <strong>code pénal</strong> ;</li>
<li>les <strong>modes</strong>, aussi bien dans les cours de récré (hula hoop, fausses totoches, scoubidous, yoyo…) que dans le langage ;</li>
<li>les réflexes acquis stupides (compter en francs, les réflexes qui reviennent des années après…), les micro-pathologies énervantes, les micro-paranoias ;</li>
<li>les rumeurs et <strong>mythes modernes</strong> genre chaînes de la fortune et bac obtenu à la septième tentative (on dirait aujourd’hui «légendes urbaines») ;</li>
<li>les bases, échecs et dérives de la <strong><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Poliorc%C3%A9tique">poliorcétique</a></strong> ;</li>
<li>l’histoire chaotique du <strong>char</strong> d’assaut, ou du cuirassé ;</li>
<li>les <strong>guerres</strong> idiotes ;</li>
<li>Sigmaringen, en Allemagne, où se réfugia le gouvernement de Vichy sous la protection nazie à la fin de la guerre, dans une ambiance <em>très</em> glauque ;</li>
<li>les passages bizarres (interdits au moins de 18 ans) dans l’œuvre de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Léautaud">Léautaud</a>, et le lien avec certains personnages de Sigmaringen ;</li>
<li>les <strong>passages censurés</strong> pour outrage aux bonnes mœurs de documents essentiels de l’Affaire Dreyfus ;</li>
<li>les <strong>lois tacites</strong>, non écrites mais à respecter impérativement en société, et leur (absence de) justification éventuelle, et les traditions stupides ;</li>
<li>les lois bafouées sans que personne ne dise rien, et autres <strong>choses pas logiques</strong> ;</li>
<li>les délires du droit d’auteur (et ce n’est que le début) ;</li>
<li>les paniques ;</li>
<li>les méthodes pour dormir ;</li>
<li>les gaffes à ne pas faire, et les gaffes historiques ;</li>
<li>les <strong>mots historiques</strong> (dont certains si beaux qu’on ne cherchera pas à vérifier) ;</li>
<li>les noms propres, les mots piège ;</li>
<li>le fonctionnement du <strong>service des colis perdus de la Poste</strong>, avec quelques anecdotes croustillantes (et une désillusion sur le relatif manque d’opiniâtreté des agents de ce service à résoudre un casse-tête pour faire arriver le courrier) ;</li>
<li>les <strong>objets piégés</strong> du quotidien (emballages indestructibles, casseroles avec effet théière garanti, ouvre-boîtes piégés…) ;</li>
<li>le bestiaire des <strong>drapeaux</strong> nationaux et ses excentriques ;</li>
<li>les <strong>aberrations frontalières</strong> : les enclaves espagnoles en France, les enclaves de départements français dans un autre, l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_des_Faisans">île franco-espagnole de la Conférence</a>, l’hôtel construit sur la frontière franco-suisse, le village franco-allemand de <a href="http://pierre.bertrand.free.fr/outre-foret/scheibenhard.htm">Scheibenhard</a>… ;</li>
<li>les pays invraisemblables (souvent des îles sans assez de population pour même ouvrir une ambassade dans chaque pays du monde) ;</li>
<li>les tristes histoires des conquérants des deux pôles ou de montagnes morts en chemin ou au retour ;</li>
<li>l’application de la <a href="https://www.coindeweb.net/murphy/">Loi de Murphy</a> aux tentatives françaises de découverte de l’épave du Titanic ;</li>
<li>les <strong>endroits exceptionnels</strong> : le bled le plus chaud (34°C de moyenne à Dallol en Éthiopie), le plus froid (-36°C de moyenne à Oïmiaken en Sibérie), les endroits des records (147°C d’écarts entre les deux records, entre Antarctique et Lybie), le plus pluvieux, le plus sec, le plus au sud, le plus au nord (et ce n’est pas le Cap nord), les lieux cultes (plusieurs au Père Lachaise), les lieux paumés et les confettis de l’empire colonial français, les lieux oubliés… ;</li>
<li>les <strong>cas exceptionnels</strong> dans divers domaines (ornithorynque, Alsace, nombres, mots…) ;</li>
<li>les mystères qui n’en sont plus (notamment le Triangle des Bermudes) ;</li>
<li>les erreurs dans les films (cheveux longs sur des SS, canon napoléonien sans recul) ;</li>
<li>la <strong>face cachée</strong> des scientifiques et autres personnages connus (Newton était infect, Chasles un naïf, Tycho Brahé un tyran mégalo, Gutenberg un fou de procès, Walt Disney un facho fini ; Picasso manqua d’envoyer Apollinaire en taule, Karl Marx fit un enfant à sa bonne…), ou inconnus (Léopold Mozart, le frère maudit du Commandant Cousteau…), et leur fin parfois pathétique (Georges Méliès forain, le suicide d’Alan Turing, héros cryptologue de la Seconde Guerre Mondiale et un des fondateurs de l’informatique…) ;</li>
<li>les raccourcis saisissants de l’histoire (le chauffeur de Sir Arthur Conan Doyle, les liens entre Bakounine et Wagner…), et les changements qui n’ont tenu qu’à un fil (la ferme de Waterloo, la prise d’un exemplaire d’Enigma, la ligne Oder-Neisse…) ;</li>
<li>les <strong>impostures</strong> scientifiques (l’homme de Piltdown, le mensonge d’Yves de Kerguelen sur son île, le rayon N…) et les recherches à la con (mouvement perpétuel, nombres premiers) ;</li>
<li>les grands projets qui ont échoué lamentablement (l’aérotrain, la TVHD des années 80, le moteur rotatif…) ;</li>
<li>la peu regrettée <a href="http://www.la1.be/rtbf_2000/bin/view_something.cgi?type=sac&id=0179339_sac&menu=none&pub=RTBF.LAUNE%2FLAUNE.FR.la_taille.SP.IN">nombrilologie</a> ;</li>
<li>les tristes histoires de <strong>bateaux</strong> aux fins moins glorieuses et finalement plus tragiques que le <em>Titanic</em> (dont l’apocalyptique <em>Great Eastern</em> qui a tué des passagers quasiment à chaque voyage) ;</li>
<li>les <strong>allumés</strong> de l’art, les <em>serial killers</em> ;</li>
<li>les codes secrets ;</li>
<li>etc., etc., etc.</li>
</ul>
<p>J’y ai notamment trouvé les réponses aux questions existentielles suivantes (je mets les réponses en note) :</p>
<ul>
<li>Pourquoi ne doit-on pas parler de <em>corde</em> dans un théâtre ? <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-1" id="rev-pnote-112-1">1</a>]</sup></li>
<li>Pourquoi vaut-il mieux parfois reconnaître qu’on a volé un objet précieux alors qu’on l’a acheté de bonne foi des années auparavant ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-2" id="rev-pnote-112-2">2</a>]</sup></li>
<li>Pourquoi les tankistes japonais ont-ils souffert lors de l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%AAte_de_la_Mandchourie_par_le_Japon">invasion de la Mandchourie en 1931</a> ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-3" id="rev-pnote-112-3">3</a>]</sup></li>
<li>Quel a été le maréchal le plus incompétent de l’Histoire de France ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-4" id="rev-pnote-112-4">4</a>]</sup><br /></li>
<li>Y a-t-il des morceaux du territoire français non cartographiés ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-5" id="rev-pnote-112-5">5</a>]</sup></li>
<li>Quelle est la bourgade la plus isolée au monde ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-6" id="rev-pnote-112-6">6</a>]</sup></li>
<li>Quel est l’hymne national le plus court du monde ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-7" id="rev-pnote-112-7">7</a>]</sup><br /></li>
<li>Quel est le lien entre Sartre et des homards ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-8" id="rev-pnote-112-8">8</a>]</sup></li>
<li>Le cloporte n’est pas un insecte ; mais alors, qu’est-ce ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-9" id="rev-pnote-112-9">9</a>]</sup></li>
<li>Quelle marque française très connue avait pour logo une croie gammée ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-10" id="rev-pnote-112-10">10</a>]</sup><br /></li>
<li>Quel pays européen peu connu pour son impérialisme a envahi par inadvertance son voisin dans les années 90 ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-11" id="rev-pnote-112-11">11</a>]</sup></li>
<li>À qui doit-on payer des droits pour publier une photo nocturne de la Tour Eiffel ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-12" id="rev-pnote-112-12">12</a>]</sup></li>
<li>Comment s’appellent les rois en exercice en France ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-13" id="rev-pnote-112-13">13</a>]</sup></li>
<li>Quel milliardaire américain a déraillé de son train miniature géant et failli tuer plusieurs membres de sa maisonnée ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-14" id="rev-pnote-112-14">14</a>]</sup>.<br /></li>
<li>Quel est l’endroit que visitait l’empereur Hiro Hito quand il s’exclama « Il semble que cet endroit ait été considérablement endommagé » ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-15" id="rev-pnote-112-15">15</a>]</sup></li>
<li>Pourquoi les œufs français sont-ils bruns alors qu’ailleurs ils sont blancs ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-16" id="rev-pnote-112-16">16</a>]</sup></li>
<li>Quelle est la dernière unité à cheval de l’armée française ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#pnote-112-17" id="rev-pnote-112-17">17</a>]</sup></li>
</ul>
<p>Olivier Abélard a également une <a href="http://oabelard.free.fr/index.php?rub=bou_der">critique de l’Encyclopédie du Dérisoire</a>.</p>
<p>(<strong>10 Août 2007</strong>) <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/08/10/385-encyclopedie-du-derisoire-tome-5">Le tome 5 est du même tonneau !</a></p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-1" id="pnote-112-1">1</a>] <em>Les techniciens étaient souvent d’anciens marins pour qui le mot </em>corde<em> était réservé à celle pour pendre quelqu’un.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-2" id="pnote-112-2">2</a>] <em>Le vol est un délit prescrit après quelques années ; le recel dure tout le temps de la possession de l’objet</em>.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-3" id="pnote-112-3">3</a>] <em>Par un curieux hasard, l’écartement des galets du char correspondait exactement à l’écart entre les sillons des champs locaux ; les cahots étaient insupportables.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-4" id="pnote-112-4">4</a>] <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Achille_Fran%C3%A7ois_Bazaine">Bazaine</a>. Ses seules victoires l’ont été en Algérie ; sa reddition à Metz pendant la guerre de 1870 lui vaudra une condamnation à mort, plus tard commuée.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-5" id="pnote-112-5">5</a>] <em>Oui, aux îles Crozet, territoire français paumé non loin de l’Antarctique et des Kerguelen, la carte comporte un blanc et un pudique “</em>Nuages<em>” en légendes.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-6" id="pnote-112-6">6</a>] <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_da_Cunha">Tristan da Cunha</a> au milieu de l’Atlantique. Le plus proche cinéma est en Afrique du Sud à 2500 km</em>.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-7" id="pnote-112-7">7</a>] <em>Le japonais</em>.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-8" id="pnote-112-8">8</a>] <em>L’écrivain a un temps goûté à la drogue par curiosité, a pris une dose un peu forte, et se croyait environné de crustacés.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-9" id="pnote-112-9">9</a>] <em>Un crustacé, le seul terrestre.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-10" id="pnote-112-10">10</a>] <em>Lesieur. Aucun rapport avec les nazis bien sûr, juste une même inspiration (la svastika hindoue).</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-11" id="pnote-112-11">11</a>] <em>La Suisse. Des manœuvres ont par erreur débordé sur le petit Liechtenstein.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-12" id="pnote-112-12">12</a>] <em>À l’éclairagiste.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-13" id="pnote-112-13">13</a>] <em>Tomasi Kulimoetoke II (roi d’Uvéa), Soane Patita Maituku (d’Alo), Visesio Moeliku (de Sigave). Ces territoires font partie des territoires bien français de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Wallis-et-Futuna">Wallis-et-Futuna</a> ; deux d’entre eux ont été <a href="http://www.lefigaro.fr/france/20060316.FIG000000004_les_deux_rois_de_futuna_recus_a_paris.html">récemment reçus à Paris</a> d’ailleurs.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-14" id="pnote-112-14">14</a>] <em>Walt Disney</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-15" id="pnote-112-15">15</a>] <em>Hiroshima juste après la guerre.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-16" id="pnote-112-16">16</a>] <em>Les Français veulent des œufs bruns, c’est comme ça.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#rev-pnote-112-17" id="pnote-112-17">17</a>] <em>La Garde républicaine.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/112Euratlasurn:md5:9fe28bc4600e016c92b833a6fba97db12005-09-15T11:24:00+00:002015-01-22T11:57:07+00:00ChristopheHistoireAntiquitéByzancecartesEmpire carolingienEmpire romainEuropeFrancsGrandes InvasionshistoireHistoire de FranceMoyen ÂgeperspectiveRenaissance<p>Un site sublime pour ceux qui aiment l’histoire et les cartes.</p> <p>J’adore les cartes, j’aime beaucoup l’histoire, et je cherche constamment à découvrir l’histoire de régions entières du monde. Les zones et périodes de transition me fascinent le plus. Tout le monde a entendu parler de l’Empire Romain, des États barbares après les Grandes Invasions, ou des cités-États italiennes. Mais comment se sont passées les transitions entre ces diverses « ères de stabilité » ? Si on sait que les terres de l’actuelle Turquie ont été romaines, puis byzantines, quand sont-elles devenues turques ? La Pologne n’a jamais été romaine, mais quand est-elle apparue ? Etc.</p>
<p>Les divers atlas de l’histoire du monde répondent partiellement à ces questions, mais je leur reproche souvent de se concentrer sur l’histoire de quelques États (la France, ses voisins), rarement de manière continue et depuis l’Antiquité sur les zones plus éloignées. Pas facile de savoir ce qu’est devenu l’Empire byzantin entre la séparation de l’Occident peu avant les Grandes Invasions (époque où les frontières deviennent tellement chaotiques que ceux qui s’y intéressent se limitent souvent à la Gaule), et sa fin sous les assauts turcs un millénaire après !</p>
<p>Avec <a href="http://www.euratlas.net/sommaire.htm">Euratlas</a>, Christos Nüssli a abattu un travail titanesque pour l’histoire européenne et méditerranéenne : il présente pour chaque année « ronde » (100, 200... 1400, 1500...) une carte complète et très détaillée des frontières politiques de cette époque.</p>
<p>Le choix de l’année ronde est discutable, mais il fallait bien choisir, et, après tout, cela éclaire l’histoire d’une autre perspective que celle rythmée par les apogées de certains empires éphémères. Leurs frontières ont certes souvent laissé des traces durables dans l’histoire, surtout dans les deux derniers siècles, et il est dommage de ne pas tenir compte de l’apogée napoléonienne, de l’Europe redécoupée de 1920, des délires frontaliers hitlériens de 1942, ou du Rideau de Fer. Mais le travail est titanesque, ces cartes récentes sont disponibles ailleurs, et un homme est seul derrière ce site magnifique.</p>
<p>Le fait que l’intégralité de l’Europe et de la Méditerranée soient couvertes (il manque ce qui est au nord d’Helsinki), y compris ses zones les plus obscures pour nous Occidentaux (Pologne et Russie antiques, Caucase...) permet de bien situer chaque État dans le contexte de l’époque et de voir le moment où de grandes entités apparaissent.</p>
<p>Le site fournit l’essentiel pour l’amateur occasionnel, mais le CD-ROM est disponible. L’interface est en Java et fonctionne sur Windows, Linux, Mac (bêta-testé pour vous). La licence est très libérale sur les copies qui peuvent être distribués. Les enseignants d’histoire devraient aimer. Cerise sur le gâteau, l’auteur et le site sont francophones.</p>
<h3>0-400</h3>
<p>Les premières cartes (an 0 à 400) sont monotones : l’hégémonie de l’Empire Romain est totale, et c’est tout juste si sur les frontières nord apparaissent de petites zones colorées annonciatrices de gros problèmes futurs — alors que les invasions ont déjà commencé dès le IVè siècle.</p>
<h3>500-1000</h3>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/histoire/images/an500_mini.gif" alt="L’Europe en l’an 500" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /> La carte de l’an 500 offre une transition des plus brutales : partition de l’Empire, disparition totale de celui d’Occident (476), remplacé par une mosaïque d’États barbares (wisigoths, francs), figés en plein dans la phase finale de leur consolidation (Clovis n’a conquis que la moitié de la Gaule lors de la « photo »).</p>
<p>La période qui suit (jusque l’an 1000 environ) est la plus intéressante puisqu’on assiste à la formation dans la douleur des noyaux des entités européennes actuelles à partir des royaumes barbares.</p>
<p>Certains d’entre eux sont absorbés dans les Empires franc (burgondes) ou byzantin (reconquêtes justiniennes de l’actuelle Tunisie ou de l’Italie). D’autres perdurent (empire franc, royaume wisigoth).</p>
<p>L’Europe centre-ouest coagule en 800 avec l’Empire Carolingien puis on assiste à l’apparition de la France, l’Allemagne, la Pologne, la Hongrie, la Russie (Kiev)... La Grande-Bretagne restera longtemps une mosaïque de petits royaumes.</p>
<p>Une autre transition marquante est l’apparition de l’islam : la carte de l’an 700 montre l’amputation brutale de l’Empire byzantin par l’empire musulman apparu au VIIè siècle, déjà aux portes de l’Espagne (les Wisigoths succomberont peu après). Par la suite, cet empire musulman se scinde en plusieurs entités.</p>
<h3>1000-1400</h3>
<p>La période 1000-1400 est une autre période de chaos apparent mais en fait il s’agit de la consolidation dans la douleur des noyaux apparus dans le demi-millénaire précédent. Dans le même temps l’Occident se redresse démographiquement et économiquement et redevient un lieu à peu près civilisé par rapport à ses voisins.</p>
<p>Les cartes de 1000 et 1100 montrent l’apparente hégémonie du Saint-Empire, héritier de l’Empire carolingien, pendant que la France et l’Angleterre « décantent ». Les États est-européens apparaissent.</p>
<p>Ajoutons une mention pour l’Italie où apparaissent les cités-États sur les débris des possessions byzantines ou en s’émancipant de l’Empire germanique.</p>
<p>La seconde apogée de l’Empire byzantin semble dérisoire par rapport à l’Empire justinien, et est de plus masquée car elle a lieu vers 1025. La suite de son histoire n’est qu’une lente descente aux enfers (principalement pour des raisons de problèmes politiques internes). La carte de 1200 semble indiquer un empire encore unifié, mais, dès 1204, les Croisés prennent Constantinople, et l’Empire est écartelé entre possessions franques, vénitiennes, et États grecs héritiers de Byzance (Nicée, Épire...), qui n’apparaissent pas ici car la guerre civile finit avant la carte suivante de 1300. Entre cette date et 1400, les Turcs ottomans se sont emparé rapidement de tout l’empire et des environs. À la rigueur, la chute de Constantinople même (1453) est un détail, relativisé par ce parti-pris de « photos » à un siècle d’intervalles.</p>
<p>Cet effet d’optique joue aussi sur les États francs de Terre sainte : créés en 1099, ils apparaissent sur la carte de 1100, alors qu’ils ne sont plus sur celle de 1300 (chute de Saint-Jean d’Acre en 1291). La même remarque vaut pour la rivalité franco-anglaise : l’Empire Plantagenêt est éclatant en 1200 (alors qu’il est récent et que Philippe Auguste travaille déjà à sa ruine très prochaine), mais la Guerre de Cent Ans est totalement masquée (1400 était une période de trève après les succès de Du Guesclin et Charles V, et avant la guerre civile française et l’invasion anglaise). De même la Bourgogne (en pleine gloire à la fin de la Guerre de Cent Ans et abattue par Louis XI en 1477) semble une simple province sans histoire.</p>
<h3>1400 et après</h3>
<p>Après 1400 les cartes m’intéressent moins, d’une part parce que l’histoire est plus proche et plus connue, d’autre part parce que ce sont des États qui souvent sont arrivés jusqu’à nous sans modification majeure, du moins à l’ouest de l’Europe (France, Espagne, Allemagne non encore unifiée). Les frontières est-européennes sont encore mouvantes pendant longtemps, mais la formation des empires ottoman puis russe et autrichien concourt à les simplifier radicalement. Le paroxysme est atteint en 1800 où une poignée d’empires et grandes nations se partagent le continent (même l’Italie et l’Allemagne sont en voie d’unification plus ou moins forcée).</p>
<p>L’histoire s’accélère et l’épopée napoléonienne et les révolutions du XIXè sont masqués par le bond d’un siècle entre 1800 et 1900.</p>
<p>La complexité de l’histoire du XXè siècle est passée sous silence ; une nuée d’États semble surgir de la partition des Empires ottoman, autrichien, russe, mais le chaos frontalier entre 1917 et 1945, l’existence d’États comme la Yougoslavie ou la Tchécoslovaquie, la partition allemande, la « glaciation » communiste et son éclatement, et enfin la formation de l’UE n’apparaissent pas. Mais après tout, les cartes ne sont pas tout.</p>
<p><strong>Mise à jour de 2010</strong> : Le logiciel s’est encore amélioré depuis la rédaction de ce billet.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/09/15/10-euratlas#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/10