Blog éclectique & sans sujet précis - Mot-clé - incohérence<p>Si ça me passe par la tête, si ça n’intéresse que moi, alors c’est peut-être ici. Ou pas.</p>2024-02-13T09:44:49+01:00L'éditeur est le propriétaire du domaineurn:md5:bf83720a7189bba489682d945b972671Dotclear« La sorcellerie en Alsace aux 16è et 17è siècles » de Rodolphe Reussurn:md5:d3f64b897ed1308aa11679268733709f2020-08-23T21:20:00+02:002021-01-11T12:48:41+01:00ChristopheHistoireabominationAlsaceautodestructionchristianismecynismeDieudéshumanisationguerre saintehainehistoireincohérencejusticelivres luslégendes urbainesmèmeoh le beau cas !ouverture d’espritpanurgismeparadoxeparanoïapeine de mortperspectivepessimismepsychologiereligionRenaissancethéologietotalitarisme<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/La%20Sorcellerie%20en%20Alsace%20aux%2016%C3%A8%20et%2017%C3%A8%20si%C3%A8cles%20-%20Rodolphe%20Reuss.jpg"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.La Sorcellerie en Alsace aux 16è et 17è siècles - Rodolphe Reuss_s.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a> Petite analyse des procès en sorcellerie, en une époque que l'on croyait déjà civilisée. La grande époque des bûchers de sorcières, ce n'est pas l'obscur Moyen Âge, mais les siècles suivants. Et le nombre de femmes (surtout) torturées, étranglées, brûlées, pour une aussi petite région que l'Alsace, fait froid dans le dos.</p> <p>(<em>Comme d'habitude, le texte vise à résumer, et l'italique indique une remarque de ma part.</em>)</p>
<p>Il y a parfois de bonnes surprises dans les dépôts de livres en accès libre que l'on trouve à présent un peu partout. Il s'agit ici de la réédition de 1987 (il y en a <a href="https://editionsdegorce.ecwid.com/La-Sorcellerie-au-XVIe-et-au-XVIIe-si%C3%A8cle-particuli%C3%A8rement-en-Alsace-p88163721" hreflang="fr">une de 2017</a>) de l'ouvrage de 1871 d'un des anciens responsables de la Bibliothèque de Strasbourg. Rodolphe Reuss a passé en revue et résumé des dizaines de procès en sorcellerie sur deux siècles.</p>
<h3>Les sorcières</h3>
<p>Les « sorciers » et « sorcières » sont de toutes les couches sociales, mêmes les plus élevées, et de la campagne comme de la ville. Les femmes sont surreprésentées : elles sont censées être moins intelligentes, moins capables de se défendre, et donc plus faciles à séduire par Satan, qui d'ailleurs est un être au-delà du lubrique. Les enfants ne sont pas épargnés.</p>
<p>Satan est censé frapper à un moment de faiblesse, pour une raison ou une autre : il donne, protège, offre des pouvoirs. Il s'agit de devenir plus riche, se venger, tuer des animaux, ou beaucoup d'enfants — il fallait bien une explication aux nombreux décès en bas âge. Bizarrement, aucun de ces pouvoirs n'est dangereux à grande échelle, et il se retourne parfois contre la personne ou les biens de la sorcière. Les réunions avec Satan, les sabbats, les différentes formes de Satan, les noces diaboliques, du dernier degré de dépravation... tout cela figure dans les minutes des procès avec moults & glauques détails, menus des noces et composition des breuvages inclus.</p>
<h3>Les procès</h3>
<p>L'Église catholique n'est pas seule coupable de chasse aux sorcières ; l'Alsace était d'ailleurs en bonne partie protestante à cette période. D'ailleurs les inquisiteurs n'étaient plus aux commandes, et chaque ville avait son tribunal dédié aux maléfices, rempli de gens sans formation, que Reuss décrit comme incultes et bornés. Il n'y avait presque jamais d'avocat, cela ralentissait trop le procès, et il ne faisait de toute façon pas bon protéger un accusé de sorcellerie : c'était un bon moyen de se voir suspecté soi-même. Se défendre trop bien est également l'indice d'une possession satanique. Par contre, il est évident que Dieu protège les juges !</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Femme_accus%C3%A9e_de_sorcellerie-%C3%89mile_Deschamps-domaine_public-via_Wikimedia.jpg" title="Femme accusée de sorcellerie (Émile Deschamps, domaine public, via Wikimedia)"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Femme_accusée_de_sorcellerie-Émile_Deschamps-domaine_public-via_Wikimedia_m.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>Au début d'un procès, il y a bien sûr dénonciation, pour une broutille souvent (tout le monde se surveille, dans des petites villes), souvent par calomnie, ou dénonciation anonyme, mais parfois à cause de l'aveu d'un(e) accusé(e) de sorcellerie. Le juge agit à charge, appelle des témoins qui n'ont pas à prouver ce qu'ils avancent, cherche des traces du Malin, et, bien sûr, fait grand usage de la torture. Il y avait une grande variété de supplices, et plusieurs degrés, dont même le premier fait dresser les cheveux sur la tête. La recherche de signes « objectifs » de possession (marques diverses, dont celle d'une partie insensible du corps) relevait aussi de la torture. Évidemment, l'accusé(e) avouait au final tout et n'importe quoi, quand il ne décédait pas sur le chevalet. Les incohérences et contradictions dans les confessions n'étaient pas un problème.</p>
<p>Le ou la coupable quittant généralement ce monde, ses biens étaient confisqués, servant entre autres à payer le procès, les juges, rémunérer les accusateurs ! — la question des dénonciations calomnieuses est donc ouverte, et enfin remplir les caisses de la commune. Quand les juges étaient miséricordieux, que la sorcière se repentait, il y avait décapitation ou étranglement avant le bûcher. Si, quasiment par miracle, l'accusé était déclaré innocent (cela arrivait !), on l'exilait quand même.</p>
<p>(<em>Cette hystérie collective se retrouve dans les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem" hreflang="fr">sorcières de Salem</a>. Au moins les Américains ont-ils alors tiré une morale de l'histoire. Un exemple effroyable, alsacien, vers 1617-1630 est la <a href="https://journals.openedition.org/alsace/1036" hreflang="fr">série de procès à Molsheim</a>, où 76 « sorciers » ont été brûlés… dont 30 enfants !</em></p>
<p><em>Il ne faut pas se moquer de ces gens si superstitieux. À l'époque moderne, sans Satan, le phénomène du coupable par association sans défense possible frappe aussi : Terreur en France, terreur stalinienne... Certaines hystéries médiatiques ou sur les réseaux sociaux sont moins graves, mais de la même logique.)</em></p>
<p>Le nombre de victimes est effarant : on parle de bûchers chaque année, ou presque, pendant des décennies, avec parfois de véritables flambées . Sélestat : 91 sorcières brûlées de 1629 à 1642 ; Rouffach : 37 personnes en 8 ans à Rouffach avant 1596 ; et 5000 dans l'évêché de Strasbourg entre 1615 et 1635 ! Le XVIIè siècle fut pire que le XVIè à cause de la Guerre de Trente Ans. Il y eut encore quelques cas de procès dans les premières décennies du XIXè siècle ! Pour Reuss, les bûchers n'ont reculé que grâce aux philosophes des Lumières. Et le combat contre ignorance et superstition n'est pas fini, déplore Reuss en 1871.</p>
<h3>Pourquoi</h3>
<p>Rodolphe Reuss cherche des explications à un tel délire et à tant de victimes. L'acharnement des juges à poursuivre la torture jusqu'à des aveux complets, et la suggestion des réponses à l'accusé, la duplicité des interrogatoires, la perspective d'être damné si l'on n'avouait pas… n'expliquent pas tout.</p>
<p>Un point important : dans un monde ignorant et superstitieux, <em>tout le monde</em> croyait au Diable autant qu'à Dieu, et était réellement terrorisé par le concept, les juges — sincères — comme les accusés. Avec suffisamment de pression, ces derniers pouvaient mettre eux-mêmes sur le compte d'influences sataniques certaines de leurs mauvais pensées ou rêves. Certains étaient évidemment des malades mentaux à un degré ou un autre.</p>
<p>Une autre explication levée par l'auteur est la disponibilité de substances plus ou moins hallucinogènes. Vue la rudesse du temps, la consommation ne devait pas être anecdotique chez certains (Reuss la compare à l'ivrognerie de son temps et le besoin d'oubli de la réalité). Les consommateurs auraient projeté dans leurs délires confus leurs croyances et les on-dits, et sincèrement cru rencontrer le démon, avant ou après la suggestion des juges. Les aveux étaient donc parfois <em>sincères</em> ! Cela expliquerait aussi leur monotonie.</p>
<p>Enfin, certains procès auraient plutôt dû relever du droit commun : empoisonnement (mais toute science était à l'époque ramenée à la magie), simple charlatanisme, ou affaires de mœurs divers, dont l'accusé comme la société préfère se dédouaner sur Satan. Enfin, les accusations de sorcellerie permettent de s'attaquer aux hérétiques ou aux membres d'une religion concurrente (clergé compris).</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/Rodolphe_Reuss-1880-435px-Wikimedia-domainepublic.jpg" title="Rodolphe Reuss 1880 (image Wikimédia, domaine public)"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.Rodolphe_Reuss-1880-435px-Wikimedia-domainepublic_s.jpg" alt="Rodolphe Reuss 1880 (image Wikimédia, domaine public)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a> Rodolphe Reuss est manifestement consterné par la crédulité et les préjugés des gens de cette époque. Il parle du <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Malleus_Maleficarum" hreflang="fr">Marteau des Sorcières</a></em> comme d'un « monument prodigieux de la bêtise humaine ». Il sait bien que son lecteur du XIXè siècle ne croit plus à la sorcellerie, mais il sait que certains sont sceptiques sur l'ampleur ahurissante du phénomène. On sourit et on le sent gêné, quand certains passages des sévices subis sont trop obscènes pour être racontés « même en latin ».</p>
<p>On retrouve dans les pages quelques blessures personnelles de l'auteur. Plus d'une fois, il se plaint que certains documents ont été détruits par les « obus prussiens » en plein pendant la rédaction du livre : sa chère bibliothèque strasbourgeoise a été incendiée lors du très dur <a href="https://www.lalsace.fr/magazine-tourisme-et-patrimoine/2020/07/12/le-siege-de-strasbourg-en-1870-une-catastrophe-aussi-pour-le-genealogiste" hreflang="fr">siège de Strasbourg</a>. Il a ensuite dû quitter l'Alsace annexée. Il la verra à nouveau française — mais ses trois fils auront laissé la vie dans la Grande Guerre.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%C2%AB-La-sorcellerie-en-Alsace-aux-16%C3%A8-et-17%C3%A8-si%C3%A8cles-%C2%BB-de-Rodolphe-Reuss#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/857« Guerres & Histoire » n° 32 d’août 2016 : Verdun, un borgne chez les aveuglesurn:md5:7865ce2d76b0cdcaa45092967553e9722016-09-11T16:13:00+02:002020-02-08T18:05:06+01:00ChristopheHistoireabominationAllemagneapocalypsebon senscatastrophecommunismeesclavageEuropeguerreGuerre FroidehainehistoireHistoire de Franceimpérialismeincohérencelégendes urbainesparadoxeperspectivePremière Guerre MondialepsychologieracléeSeconde Guerre MondialetotalitarismeuchronieÉtats-Unis<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/GuerresEtHistoire_32.jpg" title="Guerres & Histoire n°32 (août 2016) "> <img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/.GuerresEtHistoire_32_s.jpg" alt="Guerres & Histoire n°32 (août 2016) " style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Guerres & Histoire n°32 (août 2016) " /> </a> Petit résumé rapide de ce dont je veux me rappeler du dernier <em>G&H</em>, à part la partie sur l’armée d’Alexandre reportée au prochain billet.</p> <h3>Verdun</h3>
<p>Le plus grand massacre de la Première Guerre Mondiale était stratégiquement dénué de sens !</p>
<p>Pour <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Erich_von_Falkenhayn">Falkenhayn</a>, l’organisateur allemand, le but n’était pas simplement de « saigner à blanc l’armée française » (le degré zéro de la stratégie). Le général sait que malgré de gros succès défensifs, l’Allemagne ne tiendra pas face à la multiplication des fronts (Italie, Balkans, Arabie...) et au blocus naval. Faute de volonté du politique de négocier la paix, Falkenhayn vise à <strong>séparer ses ennemis</strong> et croit s’attaquer au plus faible : la France (« meilleure épée » de l’Angleterre et, croit-on, épuisée).</p>
<p>Verdun (la ville du Traité) est un <strong>objectif limité mais symbolique</strong>. À cause du terrain, les contre-offensives seraient si coûteuses que la France finirait par accepter une paix séparée. L’armée russe recevrait alors tout le poids de l’armée du Reich, et l’Angleterre finirait seule.</p>
<p>Est-ce la faute à Falkenhayn, ce plan n’a pas été appliqué à la lettre par les généraux : l’attaque limitée mais puissante a été étendue dans le but de prendre Verdun, en espérant plus. Les troupes allemandes se sont donc beaucoup plus exposées au feu ennemi alors que le but n'était que d’attirer les Français et les pilonner, au moindre coût. <strong>Le but tactique (Verdun) a remplacé le but stratégique (user les Français)</strong>. (<em>Oublier la stratégie au bénéfice des victoires tactiques, il semblerait que ce soit une constante allemande pendant les deux Guerres Mondiales...</em>)</p>
<p>Ces damnés Français tiennent, grâce à la rotation des effectifs, et l’armée allemande s’épuise elle aussi, sans résultat probant. Falkenhayn est écarté par Hindenburg et Ludendorff qui vont établir une quasi-dictature sur le Reich. Ils suivent la même philosophie (une grande victoire tactique suffira, comme aux siècles précédents), sans plus de succès puisqu’ils ne sauront pas exploiter les avancées de 1918.</p>
<p>Ironiquement les Français tombent dans le même travers (Chemin des Dames). Ils gagnent quand même (arrivée des troupes américaines, matériel supérieur, succès dans les fronts arabes ou balkaniques, épuisement des puissances centrales...). Mais pour Benoist Bihan, ils prolongent l’erreur en 1940 : croyant là encore à une guerre d’usure, la France s’enferme derrière la ligne Maginot et laisse à Hitler le temps de manger les petites puissances et l’initiative.</p>
<h3>Moshe Dayan au Vietnam</h3>
<p>Le général israélien <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Moshe_Dayan">Moshe Dayan</a>, un peu désœuvré en 1966, a joué quelques semaines au reporter, et écrit une série d’articles sur les opérations américaines au Vietnam. Il a les coudées franches et est impressionné par l’hallucinante débauche de moyens, mais beaucoup moins par la stratégie. <strong>La machine américaine ne semble pas savoir où elle va, dans quel but, à part vouloir impressionner le monde entier</strong>.</p>
<p>Le peu que les Américains font pour gagner les cœurs des habitants est totalement insuffisant. Les soldats vont chercher dans la jungle un ennemi très mobile et insaisissable. Le renseignement, essentiellement technique, ne peut localiser précisément le Viet-Công, qui frappe toujours juste à côté, ou juste après : les Américains « utilisent des marteaux-pilons pour forer des trous dans le vide ». « <strong>Les Américains gagnent tout — sauf la guerre</strong>. »</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Les <strong>équipages des bombardiers américains</strong> ont encaissé le pire taux de pertes de toutes les troupes alliées. 1943 fut la pire année, faute d’escortes. Avec l’expérience, les équipages avaient de plus en plus de chances de revenir vivants.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’interview du mois est celle de <strong>Yon Deguen</strong>, un de ces miraculés de la Seconde Guerre Mondiale : Juif soviétique ukrainien, il s’engage dès l’attaque allemande de 1941, à 16 ans. Dans l’ambiance chaotique de ces premiers mois, il se retrouve très vite commandant de section car il sait lire les cartes ! (<em>les armées russe puis soviétique ont toujours eu un énorme problème d’encadrement</em>). Il se retrouve à franchir le Dniepr à la nage bien que blessé ! Baladé dans diverses unités, il survit aussi bien aux combats qu’au NKVD qui fusille pour un oui ou pour un non. Sur la manière dont l’URSS à tenu : « Nous avons inondé les Allemands avec nos cadavres. »</li>
</ul>
<ul>
<li>Le <strong>reportage photo sur la guerre de Corée</strong> (1951), où la machine de guerre américaine s’est grippée dans les collines et face aux vagues chinoises, est quelque part surréaliste : pas de combat, et elles rappellent la Seconde Guerre Mondiale (mais en couleur) et le Vietnam (sans la jungle ni les hélicos).</li>
</ul>
<h3>Réponses du journal à des questions de lecteurs</h3>
<ul>
<li><strong>La traite des Noirs a-t-elle facilité le colonialisme européen</strong> ? Selon G&H, c’est probable : 40 millions de personnes enlevées par les divers esclavagistes africains, arabes, européens représentaient une ponction notable, mais pas le seul facteur (l’Asie aussi a été colonisée malgré une population supérieure).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Si l’Italie avait respecté ses engagements en 1914</strong> et combattu aux côtés de l’Allemagne et de l‘Autriche, cela n’aurait sans doute pas changé grand-chose : la France était protégée par des Alpes infranchissables, un blocus naval allié aurait mené à une rapide paralysie, et au final le pays aurait été une charge pour l'Allemagne.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le terme « <strong>génocide vendéen</strong> » est abusif : malgré d’innombrables massacres typiques d’une guerre civile, et que l’on retrouve dans d'autres guerres antérieures, il n’y avait pas de plan d’extermination.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-Histoire-32-ao%C3%BBt-2016#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/829“The sleepwalkers — How Europe went to war in 1914” (« Les somnambules — Eté 1914 : Comment l’Europe a marché vers la guerre ») de Christopher Clarkurn:md5:2521e44836d265fb4a56207b0ef066e22015-04-19T22:25:00+02:002021-07-31T14:38:14+02:00ChristopheHistoireabominationAllemagneapocalypseautodestructioncataclysmecatastrophecolonisationdommagedéterminismeEuropeguerregéopolitiquehainehistoireHistoire de FranceimpérialismeincohérencenationalismeperspectivepessimismepolitiquePremière Guerre Mondialeprise de têteprovocationpsychologieRealpolitikRussieuchronie <blockquote><p>The outbreak of the war was a tragedy, not a crime. <br /> <em>Le déclenchement de la guerre fut une tragédie, pas un crime.<br /><br />Christophe Clark, </em>The Sleepwalkers<em>, Conclusion, p. 561</em></p></blockquote>
<p>L’Europe s’est suicidée sans que personne veuille vraiment la guerre : c’est la tragédie de la Première Guerre Mondiale, et une leçon pour le futur. Certaines causes résonnent encore au XXIè siècle.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/GM1/the_sleepwalkers.jpg" alt="the_sleepwalkers.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>La séquence d’introduction porte déjà la violence des conséquences lointaines (oui, le titre français est trompeur : Christopher Clark commence bien plus tôt que l’été 1914). En Serbie en 1903, des officiers ultranationalistes assassinent sauvagement le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Ier_de_Serbie">roi Alexandre</a> et sa femme. D’après la description de Clark, ce souverain n’était pas très sympathique, mais les tueurs ne le sont pas plus. Cette clique militaire régicide, notamment un certain colonel <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dragutin_Dimitrijevi%C4%87">Apis</a>, va acquérir une grande influence en Serbie dans les années suivantes, et, de manière à peu près autonome, semer le trouble dans la Bosnie-Herzégovine voisine (partiellement serbe mais annexée par l’Autriche), puis organiser l’assassinat de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Ferdinand_d%27Autriche">François-Ferdinand</a>, l’allumette qui embrasera le continent.</p>
<p>Toute cette partie sur la politique serbe, le nationalisme intense, le déni par exemple de l’existence même de Slaves non serbes en Bosnie et Croatie, les exactions pendant la conquête serbe de la Macédoine en 1912-13… rappellent furieusement ce qui s’est passé dans les années 1990 en Yougoslavie ; jusqu’au rôle de la Russie, ange gardien autoproclamé des Slaves des Balkans ; jusqu’au conflit est-ukrainien actuel (un russophone est-il forcément russe ?).</p>
<h3>Les acteurs</h3>
<p>Clark fait le tour de toutes les grandes puissances du moment, leurs gouvernants, leur organisation, leurs faiblesses, leurs relations mutuelles…</p>
<p>Tout le monde voyait la Russie, en croissance très rapide, comme la nouvelle superpuissance, malgré la défaite de 1905 face au Japon, malgré son gouvernement pas très stable et marqué par l’absolutisme — ce qui ne voulait pas dire que le Tsar donnait toujours le ton.</p>
<p>À l’inverse, l’Autriche-Hongrie semblait en décrépitude, paralysée par un gouvernement double et les revendications ethniques, malgré une économie florissante. Que serait-elle devenue si François-Ferdinand avait vécu, lui qui ne voulait pas de guerre et ambitionnait de créer un État fédéral ?</p>
<p>Le fantasque Kaiser ne dominait pas une Allemagne envieuse des empires coloniaux de ses voisins.</p>
<p>La France ne s’impliquait pas dans les Balkans, sinon par ses banques et ses exportations d’armes. Face à des Ministres des Affaires étrangères instables, les diplomates étaient devenus autonomes ; mais en 1914 Poincaré, Président, donnait le ton et prônait la fermeté face à l’Allemagne. Clark n’est pas tendre avec lui.</p>
<p>L’Angleterre (comme souvent…) ne tenait pas à s’engager irrévocablement, comme la France auprès de la Russie. Au Foreign Office, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Edward_Grey,_1st_Viscount_Grey_of_Fallodon" hreflang="en">Edward Grey</a> n’en faisait qu’à sa tête et lia son pays à la France.</p>
<p>L’Italie, théoriquement alliée aux puissances centrales, se rapprochait de plus en plus de l’Entente.</p>
<p>Les états des Balkans combattaient depuis 1912, contre l’Empire ottoman et entre eux.</p>
<h3>Les alertes et la déstabilisation</h3>
<p>La Grande Guerre n’a pas éclaté dans un ciel serein. Sans remonter jusqu’au conflit franco-allemand de 1870, les années d’avant-guerre virent plusieurs affrontements dont certains auraient pu dégénérer, et dont le souvenir influença les décideurs de 1914.</p>
<p>Allemagne et France s’accrochèrent notamment au Maroc (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27Agadir">crise d’Agadir en 1911</a>), mais cela ne dégénéra qu’en marchandage (Maroc contre Cameroun). L’Allemagne remettait en cause la domination britannique sur les mers, mais ne l’inquiéta en fait jamais sérieusement. En Asie, les impérialismes russe et britanniques se heurtèrent plus d’une fois (Inde, Afghanistan, Iran…), sans conséquence majeure. En Afrique, les Anglais s’étaient heurtés aux Français (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_Fachoda">Fachoda en 1898</a>), et, juste après, lors de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Boers">guerre des Boers</a>, émergea fugitivement l’idée d’une alliance franco-germano-russe contre l’Empire britannique.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/627px-Balkan_1912.svg.png" title="627px-Balkan_1912.svg.png"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.627px-Balkan_1912.svg_m.png" alt="627px-Balkan_1912.svg.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>La vraie déstabilisation commença en 1912 avec l’agression italienne contre l’Empire ottoman, qui perdit Lybie et Dodécanèse. Les jeunes et ambitieux États européens fraîchement émancipés de la tutelle turque (Serbie, Bulgarie, Grèce) se ruèrent sur l’Empire malade. Le partage tourna mal : la Bulgarie finit en guerre contre ses anciens alliés, et la Serbie menaça déjà de déclencher une guerre européenne en voulant croquer l’Albanie (et l’on parlait déjà de purification ethnique au Kosovo). Autriche et Italie considérèrent cela comme une ingérence dans leur sphère ; l’Autriche mobilisa partiellement ; la Russie aussi. On fut à deux doigts de la guerre ; puis les Serbes, sous la pression internationale, renoncèrent. Ces fausses alertes éloignèrent le spectre d’un conflit continental, et en 1914 les décideurs y crurent hélas moins.</p>
<h3>Des blocs non figés</h3>
<p>Tout n’était pas figé, et la guerre n’était pas inéluctable. Certes certains l’attendaient, par exemple certains Allemands effrayés de la très rapide (mais fragile) évolution industrielle et militaire russe, ou certains généraux autrichiens belliqueux. Mais il existait à l’inverse une multitude de facteurs de pacification : Guillaume II, tout fantasque qu’il ait été, reculait devant cette perspective ; ses relations avec Nicolas II étaient cordiales ; la rivalité navale entre Royaume-Uni et Allemagne avait déjà été gagnée par le premier ; François-Ferdinand ne voulait pas de guerre… Les guerres d’agression entre puissances européennes étaient impensables<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, même l’attaque autrichienne sur la Serbie nécessitait une justification. (<strong>Ajout de 2021</strong> : <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-monde-d-hier-de-Stefan-Zweig">voir ce qu’en dit Stefan Zweig dans <em>Le monde d’hier</em></a>.)</p>
<p>Enfin, les alliances étaient elles-mêmes mouvantes : la petite Serbie avait été protégée par l’Autriche avant de se retourner contre elle ; les alliés balkaniques de 1912-13 s’étaient entre-déchirés immédiatement après leur victoire ; la Russie et l’Angleterre avaient de nombreux points de friction coloniaux ; l’alliance de la France démocratique et de la Russie autocratique n’allait pas de soi ; la Russie s’était focalisée sur les Balkans en partie parce que sa cible prioritaire (Constantinople et les détroits) restait pour le moment inaccessible ; la Turquie avait un général allemand pour moderniser son armée, mais aussi un amiral anglais pour sa flotte ; etc.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png" title="800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg_m.png" alt="800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>
Cette instabilité des blocs provoqua d’ailleurs l’enchaînement inéluctable ! La France craignait que la Russie, puissance montante, n’ait plus besoin de son alliance, absolument vitale pour elle contre l’Allemagne : Poincaré l’assurait donc de son soutien indéfectible, y compris dans les Balkans, pourtant inutiles aux Français. Symétriquement, l’Allemagne ne faisait pas confiance à seul grand allié, l’Autriche, et la soutint donc inconditionnellement, là aussi dans les Balkans. La Russie se devait de soutenir son allié serbe, autrefois soumis à l’Autriche. L’Angleterre avait garanti la protection des côtes du nord de la France, dont toute la flotte croisait en Méditerranée : l’Angleterre se voyait donc entraînée par son alliée contre l’Allemagne.</p>
<h3>Tous ensembles vers l’abîme</h3>
<p>La Main Noire serbe, aidée par des services serbes, sans accord réel du plus haut niveau, place ses tueurs : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gavrilo_Princip">Prinzip</a> assassine l’archiduc François-Ferdinand. L’Autriche-Hongrie prend son temps pour l’enquête, finit par envoyer un ultimatum à la peu coopérative Serbie — ultimatum que Clark trouve presque acceptable, comparé à celui adressé par l’OTAN à la Serbie en 1999 ! La tradition occidentale veut que la Serbie ait quasiment accepté ces conditions coupant toute justification à l’attaque autrichienne ; en fait Clark qualifie la réponse serbe de « chef-d’œuvre d’équivoque diplomatique » (<em>a masterpiece of diplomatic equivocation</em>). L’Autriche menace d’attaquer, la Russie mobilise (complètement), donc l’Allemagne prend peur et mobilise, provoquant la mobilisation française. La rapidité de mobilisation et d’attaque pouvant décider du sort de la guerre, les hostilités commencent ; puis l’entrée du Reich en Belgique provoque l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne.</p>
<p>Cet enchaînement, tout le monde l’avait vu venir, mais personne ne le voulait et chacun croyait faire toutes les concessions possibles pour éviter la guerre. Dans les deux camps, chacun pensait que ceux d’en face la voulait, et y recourrait sans une volonté de fer en face — toute conciliation ou désaveu d’un allié serait donc un dangereux signe de faiblesse, de plus inutile puisque l’ennemi <em>voulait</em> la guerre. La fermeté protégeait donc la paix. Sans cela, difficile d’expliquer que Poincaré en Russie lie sciemment la France aux événements d’une zone aussi instable que les Balkans. Et chaque progrès d’une alliance effrayait l’autre, la poussant à se préparer au pire (un grand classique).</p>
<h3>Facteurs psychologiques</h3>
<p>Ils jouèrent massivement dans l’enchaînement de la crise. Les Serbes en voulurent trop dès 1912, et surestimèrent le poids du soutien russe. Les Autrichiens, exaspérés par les Serbes depuis des années, furent légers en les attaquant sans penser aux terribles conséquences. En cette période sans instance supranationale reconnue, tout abandon de souveraineté était inconcevable — les Serbes ne pouvaient <em>pas</em> accepter l’ultimatum. Les Russes ne comprirent pas que les Autrichiens ne pouvaient <em>pas</em> laisser passer impuni le meurtre du prince héritier. Les Autrichiens auraient pu attaquer dès après le meurtre, ce qui aurait été bien mieux accepté, mais le processus de décision de la double monarchie se traînait (les Hongrois notamment craignaient une invasion des Carpathes par la Roumanie). Les Russes auraient pu attendre pour mobiliser, laissant aux Serbes une chance d’accepter l’ultimatum, ou se contenter d’une mobilisation partielle contre l’Autriche pour ne pas effrayer l’Allemagne, mais leur logistique ne le prévoyait pas. Les Allemands auraient pu se contenter de n’envahir qu’une petite partie de la Belgique (<em>tout le monde</em> s’y attendait) : cela aurait donné une chance aux pacifistes dans le gouvernement anglais. Mais les militaires allemands (contrairement aux civils) sous-estimaient la Grande-Bretagne.</p>
<p>Clark ajoute une note : la « masculinité » du mâle européen semblait menacée à cette période précise par les évolutions de la société et, par réaction, le besoin de s’affirmer dur et endurant prenait le pas sur les vieilles valeurs aristocratiques, plus accommodantes.</p>
<p>Une chose finalement est sûre : attribuer à l’Allemagne la responsabilité totale de la guerre dans le Traité de Versailles, en plus d’une faute politique à l’époque, était purement et simplement une erreur factuelle. Si les Alliés s’imaginaient dès le début que l’intransigeance autrichienne venait de Berlin, la paranoïa régnait partout.</p>
<h3>Digestion</h3>
<p>C’est un pavé (pas loin de 600 pages en anglais sans les notes) et, forcément, les affrontements diplomatico-commerciaux subtils et pleins de sous-entendus ne sont pas la meilleure matière pour des rebondissements trépidants mêlés de réparties cinglantes, surtout quand on connaît déjà la fin. J’ai été un peu frustré par la relation du déclenchement des hostilités : Clark s’arrête aux mobilisations et ne relate pas l’assassinat de Jaurès, par exemple (est-il tellement important d’ailleurs, vu par un Anglo-Saxon ?) ni les réflexions des Français dans les derniers jours.</p>
<p>Si le passionné d’histoire trouvera son compte dans les causes plus ou moins immédiates de la mort de millions de soldats et l’effondrement de quatre empires, le dilettante risque de trouver la chose indigeste. <em>The Sleepwalkers</em> est pourtant déjà devenu une référence sur le sujet. Et comme je le disais au début, le XXIè siècle semble en rejouer des pans entiers.</p>
<p>Quant à l’amateur d’uchronies, il croulera sous les points de divergence potentiels…</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Contre les Turcs et autres non-Européens, on s’en donnait par contre à cœur joie.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/786« The End » de Ian Kershaw : l’agonie de l’Allemagneurn:md5:8edf1de24e73d2fd8a75ab588386538b2013-07-24T21:59:00+02:002019-02-03T17:39:19+01:00ChristopheHistoireabominationAllemagneapocalypsecataclysmecatastrophecommunismecoup bascynismedommagedécadencedéshumanisationEmpire soviétiquegaspillagegigantismeguerrehainehistoireincohérenceLibérationlivres lusmortnationalismeoh le beau cas !panurgismeparadoxepeine de mortpessimismeracismeracléesabotageSeconde Guerre Mondialeterrorismetotalitarisme <p>Au début j’avais titré « l’agonie du IIIè Reich ». Mais cela aurait été faux : c’est bien l’Allemagne toute entière qui a payé pour quelques mois de résistance inutile et sanglante, au mépris de toute logique militaire.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/the_end_kershaw.jpg" alt="the_end_kershaw.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<h3>L’autodestruction</h3>
<p><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ian_Kershaw">Ian Kershaw</a> s’étonnait qu’il n’y ait pas de livre sur ces derniers mois de la guerre vus du côté allemand ; il l’a donc écrit, et il analyse les raisons de cette incompréhensible obstination allemande à laisser anéantir son pays par le double rouleau compresseur allié — pour <em>rien</em>.</p>
<p>Pourtant, dès l’été 1944, en tout cas au plus tard début janvier 1945 (après l’échec allemand dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Ardennes">les Ardennes</a> et alors que les Soviétiques dévastent la Prusse Orientale) il aurait dû être clair que tout était perdu et qu’il valait mieux négocier une reddition. La stratégie de la lutte « fanatique » pied à pied ne pouvait mener à rien. La population était à bout de souffle, les réserves en hommes raclées jusqu’à l’absurde, l’économie étouffée (malgré les talents d’organisateurs de Speer), la Luftwaffe anéantie, les voies de communications en ruine, les villes rasées.</p>
<p>Les chiffres donnent le vertige : sur 18,2 millions de soldats allemands mobilisés en 1939-45, 5,3 millions sont morts, dont 2,6 millions après juillet 1944 — autant en dix mois que dans les quatre premières années de la guerre. Et parmi eux 1,5 million sur le front est : ils ne se sont donc pas défendu que contre les « bolcheviques ».</p>
<h3>Mécanisme pour un suicide collectif</h3>
<p>Dans les dernières semaines, 10 000 soldats tombaient chaque jour. Seuls les plus fanatiques croyaient encore aux « armes miracles » promises par Hitler, ou à l’éclatement de la coalition alliée. Alors pourquoi lutter ?</p>
<p>La réponse est complexe. Les dirigeants nazis étaient parfaitement au courant que les Alliés ne leur feraient aucun cadeau. Pour Hitler, les Allemands s’étaient montré faibles, ils devaient disparaître avec lui. Il est allé au bout de sa démentielle logique suicidaire, mais il a
bien été le seul avec <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Goebbels">Goebbels</a>. Mais <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Himmler">Himmler</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bormann">Bormann</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%B6ring">Göring</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Speer_%28p%C3%A8re%29">Speer</a>, les généraux, l’essentiel des <em>Gauleiters</em> (chefs de partis régionaux)... avaient bien l’intention de sauver leur peau, et ceux qui se sont plus tard suicidés allaient être fait prisonniers. Certains se voyaient un rôle dans l’Allemagne d’après-guerre (Speer), voire tentèrent très timidement de négocier dans le dos d’Hitler. La population, qui avait soutenu le nazisme durant une douzaine d’années, ne faisait plus confiance ni au Parti ni au Führer. Pourtant, pour bien moins, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_allemande_de_1918-1919">elle s’était soulevée en 1918</a>, et cela valait aussi pour les soldats.</p>
<p>Pourtant, il a fallu attendre encore une semaine après la mort d’Hitler pour que son successeur l’amiral <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_D%C3%B6nitz">Dönitz</a> jette l’éponge et signe la reddition sans condition face à toutes les armées alliées.</p>
<p>Dönitz, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guderian">Guderian</a>... : nombreux de généraux se peignirent dans leurs mémoires comme de simples exécutants apolitiques. Il est vrai qu’Hitler n’écoutait pas leurs conseils et refusait le moindre repli. Beaucoup rêvaient de sauver les meubles par une paix séparée avec les Occidentaux, mais ils exécutèrent ces ordres absurdes et menèrent le combat de leur mieux, sur les deux fronts et jusqu’à la fin. <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Claus_von_Stauffenberg">Von Stauffenberg</a>, <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/[Dönitz">Rommel</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Henning_von_Tresckow">von Tresckow</a> ou <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ludwig_Beck">Beck</a> avaient pourtant montré que des officiers, eux-mêmes très nationalistes, étaient capables d’agir — hélas ils étaient l’exception.</p>
<p>L’attentat raté de juillet 1944 est une des clés. D’abord il a remonté la cote d’Hitler auprès des Allemands, vacillante depuis l’enlisement en Russie, bien que le Führer soit resté plus populaire que le Parti nazi. Puis il a conforté le dictateur dans son idée que la Wehrmacht était remplie de traîtres, responsables de tous les échecs. Ensuite, il entraîne la mise en place d’un régime de terreur, réprimant toute déviance, tout défaitisme, toute méfiance envers le Führer, tout doute envers la victoire future.</p>
<p>Le souvenir de l’insurrection de 1918 hantait Hitler. Il avait décidé qu’il n’y aurait pas de réédition de ce « coup de poignard dans le dos ». Ce régime de terreur ira donc <em>crescendo</em>, s’accentuant avec chaque revers : peine de mort pour les déserteurs, les couards, les défaitistes, pour tous ceux osant évoquer une possible négociation avec au moins les puissances occidentales, ou tentant d’éviter d’inutiles combats dans leur ville ; cours martiales volantes exécutant elles-mêmes les condamnations ; massacres de civils affichant des drapeaux blancs... Le <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Werwolf_%28Freisch%C3%A4rlerbewegung%29" hreflang="de">Werwolf</a> devait mener une guérilla dans les zones occupées, et punir les « collabos » (au final sans grand succès, mais il y eut tout de même quelques milliers de morts selon Kershaw).</p>
<p>Parallèlement la pression sur la population s’accentua : Goebbels parvint à dégager des centaines de milliers d’hommes à envoyer au front <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, quitte à désorganiser l’économie et les productions d’armement, au grand dam de Speer. Le <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Volkssturm" hreflang="de">Volkssturm</a> enrôla des millions de vieux ou très jeunes Allemands dans une armée hétéroclite, mal habillée, très mal armée, sans efficacité militaire et au taux de perte terrible. Dans les zones proches du front, vieux, jeunes et femmes furent contraints de creuser des fossés qui n’ont pas stoppé l’Armée Rouge plus de quelques heures.</p>
<p>La bureaucratie civile laissa place à celle du Parti, omniprésente, sur fond d’affrontement larvé entre Speer et Goebbels, entre ceux qui pensaient à l’avenir et les partisans de la terre brûlée. Le Parti et les SS se mirent à dominer aussi sur le plan militaire (on confia une armée à Himmler, avec des résultats désastreux). On exigeait un sacrifice aveugle des soldats. Il y eut même des kamikazes nazis.</p>
<p>Ainsi la population se retrouva en tenaille entre un Parti punissant cruellement toute déviance ; des conditions de vie de plus en plus difficiles ; des exigences de service militaire ou paramilitaire démentielles ; la menace des bombardements alliés réduisant méthodiquement les villes en miettes ; à l’est la menace des Soviétiques. Les Allemands avaient perdu toute confiance en Hitler mais, épuisés, terrorisés, ils devinrent au mieux attentistes et fatalistes, priant pour que la fin arrive vite (<em>Besser ein Ende mit Schrecken als ein Schrecken ohne Ende</em> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>) et les plus chanceux dans les zones préservées ne portent pas grande aide aux réfugiés de l’est.</p>
<p>Les soldats ne valaient souvent pas mieux. Également épuisés, tiraillés entre le danger des combats, la perspective des camps en Sibérie ou la liquidation pour couardise, inquiets pour leurs familles dans les villes bombardées ou les zones envahies par l’URSS, ils continuaient le combat — sans illusion pour la majorité. Sur le front de l’est, la conscience de défendre concrètement leur pays et leur famille d’un envahisseur barbare maintenait plus la combativité qu’à l’ouest. La terreur nazie, la menace sur les familles (<em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sippenhaft">Sippenhaft</a></em>) mais aussi la cohésion avec les camarades limitaient les désertions, pourtant de plus en plus nombreuses au fur et à mesure de l’avancée alliée.</p>
<p>Les comportements varièrent suivant les fronts. À l’ouest, on craignait les bombardements anglo-américains sur les villes, mais les troupes d’occupation, relativement disciplinées, n’inspiraient pas la peur. Nombre de villes voulurent se rendre pour éviter la destruction : leur sort se joua dans le rapport de force entre notables voulant épargner vies et biens, et nazis jusqu’au-boutistes prêts à sacrifier une bourgade pour stopper les Américains une heure. (Au passage, une pique sur le comportement des Français : leurs troupes n’ont pas été exemplaires et ont commis leur lot de pillages et viols. Kershaw note qu’il y a une amplification possible du phénomène dans la mémoire et les sources : les soldats étaient souvent issus des colonies.)</p>
<p>C’était bien pire à l’est. Les soldats mesuraient parfaitement la barbarie du comportement allemand en Europe de l’Est, et se doutaient, puis surent, que les Russes allaient leur faire payer. La propagande soviétique attisait la haine. Les soldats allemands prisonniers savaient que, même avec de la chance, ils passeraient des années en Sibérie (et une bonne partie n’est pas revenue). Quant aux civils, ils fuyaient en masse pour éviter viols (généralisés), pillage, voire destruction de villes entières. La peur des « Asiatiques », amplifiée par la propagande de Goebbels, mena à des scènes de suicides collectifs dignes des Japonais à Okinawa. Pour les habitants de Prusse ou de Poméranie le salut n’existait que dans la fuite, au milieu d’un hiver terrible — les plus fragiles mourront souvent. <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup></p>
<p>Les chefs du Parti donnèrent cependant rarement l’exemple du sacrifice qu’ils prônaient. Les premiers à punir toute reculade, ils étaient aussi les premiers à fuir dès que possible, sans oublier leurs biens. À côté de Göring et d’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_Frank">Hans Franck</a>, la palme revient peut-être à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Erich_Koch">Erich Koch</a>, à la tête la Prusse Orientale assiégée par les Russes : il refusa la moindre évacuation de civils, mais prit au tout dernier moment la fuite en bateau, en n’oubliant pas sa Mercedes.</p>
<p>Kershaw conclut que l’effarante résistance allemande tenait aussi bien à la structure du pouvoir nazi et à la terreur qu’aux rigidités de la mentalité des soldats allemands, sinon de tout l’appareil institutionnel. Si population et soldats étaient terrorisés et préoccupés par leur survie immédiate, les généraux risquaient bien moins (surtout d’être démis <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup>). Si on peut comprendre que les circonstances ou le chaos rendaient un coup d’état impossible, pourquoi n’ont-ils pas au moins « levé le pied » ? Si les Russes et le communisme semblaient un danger tellement effroyable, pourquoi ne pas avoir ouvert le front à l’ouest pour sauver les meubles ? Le serment de fidélité au Führer, l’honneur militaire, toute une tradition militariste allemande d’ordre et d’obéissance inconditionnelle, leur interdisait de tenter quoi que ce soit contre la hiérarchie en place. Après tout, <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/10/07/424-biographie-de-l-amiral-canaris-par-andre-brissaud-6">même Canaris avait renoncé à s’attaquer à Hitler</a>. Ce n’est qu’à la mort d’Hitler que Dönitz (paradoxalement choisi par Hitler pour sa fidélité au national-socialisme) s’est senti autorisé à tenter une négociation puis à signer.</p>
<p>Pendant ce temps, l’administration continuait tant bien que mal de fonctionner, elle ne s’effondra pas brutalement. Les fonctionnaires considéraient que cela était leur « devoir », même dans des conditions difficiles, prolongeant ainsi la guerre et les destructions de plusieurs semaines.</p>
<h3>Et si...</h3>
<p>À la lumière de ce mécanisme Kershaw spécule : si Hitler était mort en juillet 1944, les conjurés auraient-ils pu réellement prendre le pouvoir ? Et s’ils avaient accepté la reddition sans condition, les SS auraient-ils suivi, dès 1944, surtout à l’est ? Une nouvelle légende du « coup de poignard dans le dos » serait née.</p>
<p>Pour Kershaw, l’exigence alliée d’une reddition sans condition n’a pas joué fondamentalement dans la prolongation de la guerre. Elle a souvent été présentée comme contre-productive car ne laissant aucune alternative aux Allemands que la lutte jusqu’au bout. Elle n’a cependant pas empêché la tentative de putsch de juillet 1944. C’est Hitler, relayé par son Parti, qui bloquait toute tentative de reddition, pas les généraux, même si ceux-ci obéissaient. En Italie, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Kesselring">Kesselring</a> n’a accepté la reddition de ses troupes qu’<em>après</em> le suicide du Führer. Et si la perspective de livrer des millions de soldats à l’Armée Rouge effrayait tout le monde, même Dönitz s’y est résolu quand Eisenhower a clairement dit qu’il n’y aurait pas d’alternative.</p>
<h3>Les victimes et les lâches</h3>
<p>Ian Kershaw parle aussi de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Dresde">Dresde</a>, qui se croyait protégée par sa valeur architecturale, mais était aussi une cible car nœud de communications et centre industriel. Il y eut pourtant pire, en nombre de victimes (<a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Operation_Gomorrha" hreflang="de">Hambourg</a>) ou en proportion (<a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Pforzheim#1918_bis_1945" hreflang="de">Pforzheim</a>).</p>
<p>En parallèle, Kershaw rapporte aussi le calvaire des prisonniers des camps de concentration, décimés dans des marches forcées en plein hiver, où beaucoup, sinon la plupart, trouvèrent la mort, et cela sans plus guère la moindre justification rationnelle pendant les derniers mois (ni otages ni force de travail). Apparemment ils n’obtinrent pas d’aide de la population, toujours abrutie de propagande.</p>
<h3>Après la guerre</h3>
<p>L’ampleur des pertes humaines et des destructions, le calvaire des réfugiés de l’est et la haine du Parti dans les derniers mois poussèrent plus tard les Allemands à se voir aussi comme des victimes du nazisme. Ce n’est pas complètement faux, pourtant ils l’avaient soutenu pendant des années malgré tous ses crimes. Certes une manière de se dédouaner lors de la dénazification, mais une réaction normale : le traumatisme a éclipsé dans l’inconscient tout ce qui l’a précédé. Le travail de mémoire a pris des années.</p>
<h3>Remarques personnelles</h3>
<p>On peut écrire des uchronies sur une fin de guerre différente. L’Allemagne actuelle est née de ce traumatisme : serait-elle devenue si démocratique et pacifique sans le cataclysme de 1945 ?</p>
<p>À la lecture des ordres hallucinants de cruauté et de mépris pour la population ou les soldats, on enrage que certains grands chefs s’en soient tirés : si Keitel a été pendu <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>, bien des généraux qui ont suivi Hitler jusqu’au bout n’ont même pas été condamné à perpétuité par la suite : Dönitz, <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_Sch%C3%B6rner" hreflang="de">Schörner</a>, Kesselring... alors qu’ils ont jusqu’au bout fait appliquer les ordres délirants et surtout la politique de terreur.</p>
<p>Quant à la forme du livre : rien à redire sur le texte, il est clair. La division en chapitre est chronologique, mais chacun traite successivement tous les thèmes. La masse de références à des travaux précédents est impressionnante. Hélas les notes sont en renvoi en fin de livre, et non en bas de page, ce qui est pénible. Or certaines sont très intéressantes et valent d’être lues.</p>
<p>Les termes sont tous traduits, il n’y a quasiment aucun texte en allemand, dommage pour les germanistes qui auraient préféré la version originale des citations.</p>
<p>La version française s’appelle logiquement <em>La Fin</em>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>J’ai connu un Allemand, lycéen à l’époque, qui a eu le choix entre s’engager volontairement dans la Wehrmacht, ou finir d’office dans les Waffen SS.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Plutôt une fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Rappelons que le quart est du Reich devint polonais par la volonté de Staline : la frontière entre Germains et Slaves est donc revenue à la même position qu’en l’An Mil !</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Pourtant Kershaw donne lui-même l’exemple d’un général dont la famille fut emprisonnée car il avait reculé sans autorisation. Et la famille de von Stauffenberg a fini en camp de concentration. Les étoiles ne protégeaient donc pas du pire.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Pas fusillé comme tout militaire, mais bien </em>pendu<em>.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-End-de-Ian-Kershaw#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/747Canard PC Hardware n°16 & fourberies du marketingurn:md5:5744696d8530f0f3bcdd6029100174b12013-04-28T12:55:00+02:002016-06-02T12:25:38+02:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismeargentbon sensbullefoutage de gueulehumourincohérenceinformatiquelivres lusmanipulationMP3mytheoh le beau cas !optimisationparanoïaperfectionnismepouvoir d’acheterpsychologiesciencespéculationsécuritéthéorieéconomie <p>C’est la première fois que j’achète ce magazine, et pourtant je ne suis pas dans la cible <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. Par contre je les avais découvert à propos d’un dossier sur les ondes radio qu’ils avaient mis en ligne <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>. J’avais apprécié le ton badin bien que sérieux.</p>
<p>J’ai donc jeté un œil au <a href="http://www.canardpc.com/news-52991-cpc_hardware_n<strong>16_est_sorti</strong>.html">sommaire du n°16</a> : alléchant. Entre quelques benchmarks de CPU ou de carte graphique pas inintéressants pour conserver une petite culture de ce qui se fait en ce moment, il y a deux perles :</p>
<h3>Les câbles pour audiophiles ont-ils un intérêt ?</h3>
<p>La réponse est : en gros, non.</p>
<p>Le milieu de l’audio haut de gamme doit servir de champ d’étude des consommateurs argentés prêts à dépenser pour du subjectif. Attention, on ne parle pas d’améliorations incrémentales valant l’investissement pour certaines oreilles éduquées, mais de vent, de pipeau complet.</p>
<p>La technologie des amplis, des enceintes... ayant atteint la quasi perfection, il ne restait donc que les câbles comme composants dont on pouvait tenter de gonfler la marge. Le summum : des câbles optiques plaqué or, des câbles de raccordement électrique à 1000 €, des protections contre les parasites sur des câbles numériques. Quand les arguments de vente ne s’avèrent pas totalement farfelus (et dignes d’un prix Nobel en cas de démonstration rigoureuse), l’effet obtenu est ridicule, surtout comparé à l’effet placebo.</p>
<p>Le test ultime, en double aveugle, ils l’ont fait : les audiophiles concernés, sur leur propre chaîne, ne voyaient pas la différence entre deux câbles basique et ruineux. Ce n’est qu’un début, ils cherchent d’autres cobayes. (<strong>2016</strong> : Hélas j’attends toujours.)</p>
<p>D’autres arnaques plus ou moins évidentes suivent : radiateurs de barrettes mémoire inutiles ; mémoire cache inutilement gonflée sur des disques durs ; « certifications militaires » portant en fait sur la <em>méthode</em> de test d’un composant et pas le résultat ; cartes graphiques identiques et rebadgées...</p>
<h3>Les inondations thaïlandaises et les disques durs</h3>
<p>Depuis un an et demi le prix des disques durs a explosé, officiellement à cause des inondations d’usine en Thaïlande. Bizarrement, en plein milieu de la crise, le chiffre d’affaire des deux plus gros fabricants (Western Digital et Seagate) n’a guère accusé le coup. Puis il a presque doublé pendant les trimestres qui ont suivi, et n’est pas retombé depuis. Les bénéfices, eux, ont explosé en 2012. Le tout dans un contexte normalement défavorable (baisse mondiale des ventes de PC, montée des SSDs...).</p>
<p>Bref, les inondations ont bon dos, l’occasion a été trop belle aux fabricants de se refaire leur marge. Comme ce marché est devenu un duopole, il
n’y a plus grand chose à espérer de la loi du marché dans l’immédiat...</p>
<h3>Puces RFID & NFC</h3>
<p>Le NFC, c’est le dernier truc à la mode dans les téléphones, l’équivalent des puces RFID, lisibles à distance. J’avais déjà un mauvais <em>a priori</em> sur tout ce qui est lecture sans contact, puisque cela peut se faire potentiellement sans l’accord du propriétaire de la carte. Surtout pour tout ce qui est carte bancaire.</p>
<p>Moralité : ça n’a pas manqué, il suffit manifestement de quelques connaissances et d’un peu de matos pour récupérer en trois quarts d’heure dans un métro bondé les infos sur sept cartes bancaires et deux passeports. Consternant.</p>
<p>Bref, sans doute un magazine de plus à suivre... (<strong>2016</strong> : Et que je lis effectivement religieusement tous les trimestres.)</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je ne joue qu’à des jeux remontant au XXè siècle et j’ai essentiellement un Mac, des PCs sous Linux dont le plus jeune a plus d’une demi-décennie au compteur, ou des petits bouts d’électronique qui n’ont pas atteint le stade du double cœur.</em> </p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>En fait <a href="http://www.canardpc.com/pdf/CPCHW13.pdf">tout le numéro est disponible en PDF</a>. À propos de ce dossier sur les ondes : il me semblait bien fait, avec une tentative de chercher les intérêts financiers dans les deux camps, et d’en revenir aux fondamentaux scientifiques, notamment à propos des énergies impliquées. Pour le côté rationnel, voir <a href="http://www.skepdic.com/electrosensitives.html">Skeptic</a> : en double aveugle, on n’a jamais rien trouvé de probant. Voir aussi <a href="https://electroallergique.wordpress.com/2013/02/20/canard-pc-hardware-n13">l’avis d’une électrosensible qui a lu le dossier</a>, qui pointe surtout l’absence de certains conflits d’intérêt. Difficile de se faire des avis objectifs de nos jours sur des sujets que l’on n’a pas creusé soi-même et où tous les acteurs sont susceptibles d’avoir des intérêts financiers et de faire de la comm’ ou d’être irrationnels...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Canard-PC-Hardware-16#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/741“World War II Plans that never happened” (« Les plans secrets de la Seconde Guerre mondiale ») de Michael Kerriganurn:md5:38c8bc6a0463981d0e3a94742dcd89bb2012-10-15T00:00:00+02:002016-03-15T14:04:22+01:00ChristopheHistoireAllemagnebombe atomiqueEuropegigantismeguerregéographiegéopolitiquehistoireincohérencelivres lusoh le beau cas !politiquescienceSeconde Guerre MondialetotalitarismeuchronieÉtats-Unis <p>Je l’ai lu en anglais mais il y a une <a href="http://www.amazon.fr/plans-secrets-seconde-guerre-mondiale/dp/2735703622/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1348775339&sr=8-1">version française</a>.</p>
<p><img src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/61mQbgqfzkL._SL500_AA300_.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /> Chez tout amateur d’uchronie, ce livre fera naître joie et frustration.</p>
<h3>Joie</h3>
<p>Kerrigan recense une flopée de plans qui auraient pu marcher (ou échouer), réalistes ou fous, planifiés pendant des mois ou juste griffonnés en vitesse, et chacun ferait un point de divergence parfait pour une uchronie.</p>
<p>Certaines opérations n’ont jamais eu lieu :</p>
<ul>
<li>l’invasion de la Scandinavie ou juste de la Norvège par l’un ou l’autre camp (les Allemands ont osé les premiers en 1940), ou celle de l’Irlande (inquiétante pour les Britanniques, mais trop loin pour les Allemands) ;</li>
<li>l’invasion de la Suisse par le Reich (opération <em><a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Operation_Tannenbaum" hreflang="de">Tannenbaum</a></em>), reportée on ne sait trop pourquoi : autres urgences, coopération entre les deux pays, promesse suisse de faire payer un ticket d’entrée disproportionné... ;</li>
<li>un classique : <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Seel%C3%B6we">Seelöwe</a></em>, l’invasion allemande de la Grande-Bretagne — très difficile faute de moyens de barges de débarquement et de maîtrise des mers, et impliquant donc une supériorité aérienne que la <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/La-bataille-d-Angleterre">Bataille d’Angleterre</a> ne donna pas ;</li>
<li>l’attaque anglaise ou américaine sur les Açores ou le Cap Vert — inutiles tant que le Portugal et l’Espagne ne soutenaient pas trop l’Allemagne ;</li>
<li>la prise de Gibraltar par les Allemands (se rappeler que <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/10/03/427-biographie-de-l-amiral-canaris-par-andre-brissaud-3">Canaris a pas mal fait pour saborder le projet</a>) — opération reportée faute d’autorisation espagnole puis de troupes disponibles ;</li>
<li><em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Herkules" hreflang="en">Herkules</a></em>, c’est-à-dire la prise de la stratégique Malte par les Allemands — reportée car au début tout allait bien pour Rommel en Afrique, puis faute de moyens ;</li>
<li>les précurseurs d’<em>Overlord</em> (<em>Sledgehammer</em>, <em>Roundup</em>) : les Britanniques, plus réalistes, freinent l’envie des Américains d’en découdre en France dès 1942 et malgré les demandes pressantes de Staline d’un deuxième front ;</li>
<li>par les Japonais, l’invasion de l'Australie —trop loin, trop grande finalement — ou celle de Ceylan — trop loin— ou encore de Madagascar — Hitler était contre, c’était « sa » partie du monde ;</li>
<li>l’invasion de la Sardaigne par les Alliés, ou celle des îles anglo-normandes — îles abandonnées à leur sort, les Allemands ne pouvant faire grand-mal de là-bas ;</li>
<li>la plus délirante, l’opération <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Unthinkable">Unthinkable</a></em>, envisagée par Churchill avant même la capitulation allemande : l’attaque des forces russes sur le continent au cas où Staline se montrerait agressif — opération abandonnée car finalement inutile, souhaitée par personne, et si j’en crois Wikipédia il est probable que les Russes, éventuellement alliés aux Japonais, auraient gagné une guerre longue — mais personne ne savait alors que la bombe A allait tout changer ;</li>
<li>la plus gigantesque : l’opération <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Downfall">Downfall</a></em> (rassemblant <em>Coronet</em> et <em>Olympic</em>) visait en 1946 à débarquer au Japon, au sud puis vers Tokyo, avec des effectifs, des moyens et des pertes qui auraient ravalé Overlord au rang d’escarmouche — Hiroshima et Nagasaki ont tué dans l’œuf ce monstre logistique.</li>
</ul>
<p>Certaines armes n’ont jamais vu le feu :</p>
<ul>
<li>un projet américain de porte-avion mi-bois mi-glace : certes incoulable, mais avec trop de problèmes pratiques, et rattrapé par les évolutions des modèles classiques ;</li>
<li>les bombes anglaises destinées à diffuser l’anthrax, bien trop efficaces pour être utilisées (testé sur <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/en">Gruinard Island</a>) ;</li>
<li>les bombardiers allemands et japonais à très longue distance pour attaquer les États-Unis sur leur sol, voire Panama (trop loin, effet uniquement psychologue) ;</li>
<li>le super-tank allemand <em><a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Panzer_Maus" hreflang="de">Maus</a></em>, véritable bunker sur roues, avec ses 188 tonnes, et invincible (mais beaucoup trop lent et gourmand en pétrole pour être utile, et trop lourd pour passer le moindre pont) ;</li>
<li>la marine de guerre allemande complètement réarmée, prévue avant-guerre pour être prête en 1945, et donc abandonnée pour privilégier les sous-marins ;</li>
<li>un canon longue portée, le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/V3_%28canon%29">V3</a>, destiné à bombarder Londres, mais à peine utilisé ;</li>
<li>un V2 intercontinental, projet utopique des derniers mois de la guerre.</li>
</ul>
<p>Dans la catégorie des plans « fous et foireux » :</p>
<ul>
<li>les projets de liquidation physique des différents leaders par le camp d’en face par bombardement, <em>sniper</em> ou espions (trop compliqués, trop irréalistes, ou contrecarrés trop tôt) ;</li>
<li>le projet de « réduit nazi » dans les Alpes, grande crainte des Alliés (justifiant en partie qu’ils aient délaissé la course à Berlin) — plan réel ou intoxication des derniers jours du Reich ?</li>
</ul>
<p>Fils rouges des différentes pages, les deux principaux décideurs de la guerre : Churchill et Hitler. Le premier était toujours partant pour un plan audacieux voire fou, favorisant les attaques indirectes aux frontales (il aurait préféré les Balkans plutôt que la Normandie). Le second changeait facilement d’avis et adorait les armes qui « en jetait » sans résultat stratégique réel.</p>
<h3>Frustration</h3>
<p>Les articles très résumés sur chaque opération militaire avortée n’en disent pas forcément beaucoup plus, souvent moins même, que des pages Wikipédia. À part quelques cartes, photos et documents n’offrent que peu d’intérêt Le style dérive souvent vers l’humour et le jeu de mot facile alors que le sujet porte rarement à la rigolade. Les commentaires sur le web sont assez assassins...</p>
<p>Bref, un bouquin intéressant pour la concentration de points de divergence uchroniques, plus que pour les informations sur chaque opération ou la profondeur de l’analyse.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/%E2%80%9CWorld-War-II-Plans-that-never-happened%E2%80%9D-%28%C2%AB%C2%A0Les-plans-secrets-de-la-seconde-guerre-mondiale-%C2%BB%29-de-Michael-Kerrigan#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/719« Fables scientifiques » de Darryl Cunninghamurn:md5:9d657e3f5c65e4a534ac4794525f474b2012-10-05T00:00:00+02:002016-03-14T13:59:00+01:00ChristopheScience et conscienceabominationanticonsumérismeapparenceastronomiecivilisationcomplexitéconquête spatialehard sciencehistoireincohérenceintelligencelivres lusLunelégendes urbainesmèmemémoireoh le beau cas !ouverture d’espritpanurgismeparanoïaperspectivepollutionprécisionquêtesantéscienceéconomie de l’attentionéducation <p><img src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/41gdLv9q4CL._SL500_AA300_.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /> Je dois avouer une certaine déception à la lecture de cette BD. Ce n’est pas une histoire, mais une mise en images de quelques mini-essais sur divers délires anti-scientifiques. Le total du texte tiendrait dans un gros article de blog, et honnêtement j’ai peu vu l’intérêt des images (ah si : le pingouin est sympa). Aucun humour.</p>
<p>Chiropractie, tenants du faux débarquement sur la Lune, sceptiques du réchauffement climatique, créationnistes : ce sont les cibles. Cunningham n’a pas de formation scientifique mais a compris : comment elle marche ; ce qui la distingue de la foutaise ; et comment elle se fait ridiculiser par des médias stupides, au mieux partisans de donner tous les points de vue, au pire influencés par des groupes de pression sinon achetés, ou encore accros au sensationnel sans aucune notion du fonctionnement de la science.</p>
<p>De là à convaincre les sceptiques ou ceux qui s’opposent à la vaccination, je doute. Il donne des arguments mais les opposants ont aussi les leurs, les pétroliers et lobbys du tabac valant bien les groupes pharmaceutiques, le tout menant à un « tous pourris » où l’on jette le bébé Connaissance avec l’eau du bain commerciale.</p>
<p>Les passages les plus intéressants sont ceux sur la chiropractie (fondements théoriques : zéro), ou le passage de l’homme sur la Lune (les vraies conspirations sont bordéliques, et il était moins compliqué d’aller <em>vraiment</em> sur la Lune<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>), ou la fin sur l’exposé de la méthode scientifique avec quelques exemples de cas délicats (Wegener, la fraude).</p>
<p>Par contre et par exemple, aucun sceptique ne sera convaincu par les stats sur la proportion de climatologues <del>pro- </del> qui <del>croient</del> pensent que le réchauffement climatique existe<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>. (Au passage : la meilleure discussion sur le réchauffement que j’ai lue vient du <a href="http://www.skeptic.com/the_magazine/archives/vol17n02.html" hreflang="en">QG du mouvement sceptique</a>).</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Ni là ni ailleurs je n’ai entendu l’argument que les Soviétiques auraient immédiatement décelé et dénoncé la fraude. Mais la Guerre Froide est déjà hors de tous les esprits, comme si elle n’avait jamais eu lieu.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Lutter contre le réchauffement climatique passera aussi par donner un nom « positif » à ceux-qui-pensent-que-c’est-d’origine-humaine-et-que-c’est-une-mauvaise-chose : « pro-réchauffement » fait croire qu’on le veut. Et « ceux qui <strong>croient</strong> que...» est une aberration puisqu’on parle de presque-certitude-après-examen-par-un-paquet-de-gens-qui-y-ont-consacré-leur-vie, et non de croyance religieuse ou philosophique, qui justifie que l’on ait une autre opinion par simple choix de vie.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Fables-scientifiques-de-Darryl-Cunningham#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/717« L’espion du Président » d’Olivia Recasens, Didier Hassoux & Christophe Labbéurn:md5:067359d391db2d40113c9350e66f820c2012-02-11T16:36:00+01:002015-10-06T12:23:56+02:00ChristopheRes publicaabominationadministrationcoup basespionnagefichagefoutage de gueulehistoireHistoire de Francehiérarchieincohérenceoh le beau cas !perspectivepessimismepolitiqueprovocationpériméRealpolitikréseausabotagesécuritéterrorisme <p><img src="http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/Grandes110/8/3/8/9782221129838.gif" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />À sa parution le mois dernier, cette enquête a fait l’effet d’une bombe. Quoiqu’elle ne fasse que confirmer et coucher par écrit ce que de nombreuses personnes craignent (à commencer, selon les journalistes, divers candidats à la présidentielle qui à présent enlèvent toujours la batterie de leur portable). Les auteurs accusent carrément <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Squarcini">Bernard Squarcini</a>, patron de la DCRI (née de la fusion de la DST et des Renseignements Généraux) d’avoir fait de son service une officine de renseignement au service de l’Élysée.</p>
<p>Espionnage de journalistes pour trouver les « traîtres » qui les renseignent, protection de Sarkozy (lui-même autrefois cible de bien des crasses comme <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Clearstream_2#Nicolas_Sarkozy">Clearstream</a>), protection de la vie privée du même et de ses femmes (ne cherchez pas, le livre n’a pas de secret croustillant à dévoiler<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>), mise à l’écart de policiers sur des critères de politique de couloir et de proximité avec l’ancienne équipe, menace terroriste agitée dès que le Président est embarrassé, abus du « secret défense », et instrumentalisation de l’habilitation « secret défense », paranoïa anti-fuites doublée d'écrans de fumée dans la presse… Squarcini est accusé d’avoir désorganisé le renseignement français, de l’avoir mis au service exclusif de l’Élysée, et d’être si peu discret qu’il en perd toute crédibilité. Pendant ce temps, la CIA a le champ libre dans l'espionnage économique, on ne surveille plus la scientologie et autres sectes, et le véritable renseignement antiterroriste souffre.</p>
<p>Un des problèmes vient de la personnalité même de Squarcini, flic de terrain des Renseignements Généraux, homme de terrain, de réseau et de bagout, forcément lié à des gens louches par son métier, et toujours sur le fil. Un bon chasseur et traqueur de terroristes basques ou corses, mais aussi quelqu’un incapable de dire non à ses supérieurs. Un membre plus fidèle à « la Firme », l’équipe qui a mené Sarkozy là où il est, qu’à l’État. Bref, l’antithèse d’un chef de service de renseignement, qui doit être un serviteur de l’État rigoureux.</p>
<p>Les journalistes ont rencontré beaucoup de monde, à commencer par Squarcini lui-même. Nombreux sont les commissaires ou membres des services qui se livrent en critiquant leur patron, après avoir bien précisé que toutes leurs paroles étaient <em>off</em> et enlevé les batteries de portables.</p>
<p>On en apprend de belles sur nos services de renseignement comme leur capacité à « siphonner » un ordinateur à distance, ou à avoir accès aux « fadettes » (les relevés téléphoniques) de quiconque, en court-circuitant l’organisme chargé d’éviter les abus (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Squarcini#Mise_en_examen_dans_l.27affaire_Woerth-Bettencourt">Squarcini est mis en examen pour cela justement</a>). J’ai bien aimé les équipes capables de fouiller un appartement sans laisser de traces : si vous vous dites que votre serrure a été forcée mais que le cambrioleur n’a rien emporté, c’est que ce n’était pas un cambrioleur. L’appartement a de bonnes chances d'avoir été « sonorisé» au passage, bien sûr. Rigolo aussi le passage où l’équipe s'était trompé d’appartement, elle ne comprenait rien aux conversations… Moins rigolo quand les auteurs disent justement qu’on a un jour forcé leur porte...</p>
<p>Les policiers qui font cela n’ont normalement pas une âme d’espion, et à la base veulent servir la France, traquer les terroristes et les gangsters. Mais dans une organisation aussi compartimentée, impossible de savoir si la cible est légitime. La mentalité de la maison veut que les exécutants soient dociles car « couverts ». Or Squarcini casserait cette logique toute militaire en refusant d’assumer.</p>
<p>La maison a aussi des archives. Où sont-elles, qui y a accès ? Flou total. Un passage croustillant porte sur un ancien ministre de l’Intérieur des années 80 qui cherche à consulter son propre dossier. Y figurent ses conversations avec sa future femme. Pourquoi ne furent-elles jamais purgées des fichiers ? Plus récemment, les conversations coquines de DSK s’échangeaient sur clés USB.</p>
<p>La Corse est un fil rouge. Squarcini est à moitié italien. C’est pratique pour discuter avec Carla ou un homologue américain, mais aussi pour traquer le terroriste corse dans son maquis. Squarcini connaît tous les réseaux de l’île, une logique clanique faite de services rendus et de copinage, qu’un citadin continental légaliste aura bien du mal à comprendre<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>. Ces réseaux ont bien servi quand il a fallu traquer Yvan Colonna, mais les liens entre Squarcini, certains politiques, et d’autres nationalistes devenus hommes d’affaires posent question.</p>
<p>Autre lien sulfureux : Squarcini a casé un de ses fils dans l’administration de Guérini, le Président socialiste du Conseil Général des Bouches-du-Rhônes, assez empêtré dans les ennuis judiciaires avec son frère. Compromettant et stupide.</p>
<p>Enfin : la DCRI travaille-t-elle sur l’opposition, bref a-t-on un <em>watergate</em> français en cours ? L’équipe de Strauss-Kahn s’était fournie en portables belges, et les conversations coquines suscitées n’auraient jamais dû être enregistrées. Apparemment la DCRI n’est pour rien dans l’affaire du Sofitel à New-York <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>. Par contre il aurait été prévu que l’affaire du Carlton sorte pendant les primaires socialistes. De même, Martine Aubry est persuadée que les bruits sur ses problèmes ophtalmologiques (réels mais délibérément grossis) viennent de la DCRI. Un des auteurs est témoin de première main du lancement de la rumeur, pseudo-confidence lancée en <em>off</em> au cour d’une conversation.</p>
<p>Les notices de bas de page abondent, indiquant les dates des entretiens comme les démentis de personnes impliquées par d’autres. On aimerait être certain qu’il n’y a pas des règlements de comptes par journalistes interposés.</p>
<p>Scarcini a porté plainte contre les journalistes pour diffamation, une habitude chez lui et Guéant apparemment. Cela laisse apparemment froid les auteurs :
<a href="http://www.lepoint.fr/societe/apres-l-espion-du-president-le-patron-de-la-dcri-promet-une-riposte-judiciaire-19-01-2012-1421196_23.php">(Le Point.fr)Le patron de la DCRI promet une riposte judiciaire</a>
<a href="http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/01/19/le-contre-espionnage-francais-accuse-d-etre-un-instrument-du-pouvoir_1632122_823448.html">(Le monde.fr)Bernard Squarcini mis en cause dans un livre d'enquête</a></p>
<p>Je laisse la morale à un des intervenants du livre, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Rémy_Pautrat">Rémy Pautrat</a>, ancien patron de la DST, créateur de sous-direction antiterroriste trente ans plus tôt :</p>
<blockquote><p>« <em>Je savais que je prenais le risque de voir la lutte antiterroriste, qui a toujours eu l’attention du politique, devenir trop importante au détriment du reste. C’est ce qui est arrivé. Les services se sont nourris de cette menace, surtout après le 11 septembre, pour grossir leurs pouvoirs de façon démesurée. On a accepté beaucoup de choses sans qu’il y ait eu de débat… </em>»<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup></p></blockquote>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Non plus que sur le père de l’enfant de Rachida Dati, il n’y a rien de plus que les ragots rencontrés à l’époque sur Internet. D’ailleurs Rachida Dati apparaît aussi comme cible d’écoutes destinées à voir si elle a révélé/ragoté sur le Président.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Et ça me révulse.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Je me disais aussi que le </em>timing<em> n’était pas bon</em>.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>10 mai 2011, p.268</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/679« Science & Vie » de novembre 2011 : nucléaire sûr au thorium ; neutrinos plus rapides que la lumière ; animaux-plantesurn:md5:e29cb772fdc9570c04e2e3f5782acee42011-11-24T22:28:00+01:002015-10-01T10:21:06+02:00ChristopheScience et conscienceabominationbombe atomiquebon sensbugcomplexitécosmologiedommagedysfonctionnementdétectiongravitationincohérenceouverture d’espritparadoxeperspectiveprise de têtepériméréalitésciencespéculationsécuritétempsémerveillementénergie <p><img src="http://www.science-et-vie.com/AnciensSV/images/Numeros/1130_cov.jpg" alt="Science & Vie 1130 de novembre 2011" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>Un bon numéro du magazine le plus « sciensationaliste »<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Science-Vie-de-novembre-2011#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> :</p>
<h3>Les centrales nucléaires au thorium</h3>
<p>Les centrales nucléaires actuelles fonctionnant sous pression avec de l’uranium ne sont pas le seul modèle de centrale nucléaire (basée sur la fission exothermique de certains éléments).</p>
<p>Il y a pléthore de modèles possibles. Celui utilisant l’uranium n’est pas le moins mauvais, mais pas le meilleur du point de vue économique et sécuritaire. La lourdeur de développement des technologies nucléaires nous a en effet « verrouillé » avec le modèle à l’uranium : conçu à l’origine pour fabriquer des bombes, puis amélioré pour être embarqués sur des sous-marins, un milieu où la compacité est reine, le modèle à l’uranium était donc éprouvé et fiabilisé quand on a pensé au nucléaire civil. Il a donc emporté d’emblée le morceau sans que l’on étudie sérieusement les autres options, notamment le réacteur liquide au thorium.</p>
<p>Ce dernier fonctionne selon le même principe, mais en pratique très différemment :</p>
<ul>
<li>le thorium (et non l’uranium ou le plutonium), bombardé par des neutrons, se transforme en uranium 233, et dégage de l’énergie ;</li>
<li>il n’y a pas besoin de maintenir le système sous pression (dans les réacteurs actuels à 155 bars, la moindre fuite est une catastrophe) ;</li>
<li>le thorium barbote dans une soupe de sels fondus à 800°C, liquide ;</li>
<li>on peut rajouter petit à petit le thorium, et extraire les matériaux fissiles produits, il y a donc beaucoup moins de matières dangereuses dans le cœur que dans les réacteurs actuels où les barres d’uranium sont utilisées puis remplacées en bloc ;</li>
<li>les matériaux produits sont beaucoup moins pratiques pour construire une bombe A (cela reste possible) ;</li>
<li>et ils sont beaucoup moins nombreux (donc moins de déchets) ;</li>
<li>pas de problème de refroidissement, la cuve se vide par gravité.</li>
</ul>
<p>Une énergie nucléaire presque propre, sans danger ? Trop beau pour être vrai. Et si tout de même... ? Restent quelques obstacles à surmonter : une phase liquide pas dans les habitudes du milieu ; une température très élevée ; et surtout une fabuleuse résistance au changement de la part des constructeurs de centrale... qui n’auront peut-être pas le choix pour s’adapter. (Du moins en France, la Chine et l’Inde construisent des centrales à tour de bras.)</p>
<p>Quant aux coûts de construction, je n’en ai aucune idée. Je dirais naïvement que si les mesures de sécurité sont allégées, le réacteur étant structurellement sûr, cela se ressentira sur le coût de construction.</p>
<p>Doit-on investir là-dedans au lieu de la fusion ? au lieu des énergies renouvelables ? en même temps que ces énergies ?</p>
<h3>Des neutrinos plus rapides que la lumière</h3>
<p>(<strong>Mise à jour</strong> : Cet article est périmé, puisque l’erreur de mesure dans un appareil a été décelée par la suite. Einstein est sauf.)</p>
<p>Ça avait fait grand bruit il y a quelques semaines : l’expérience <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/OPERA_(expérience)">OPERA</a> a trouvé des neutrinos se déplaçant un rien plus vite que la lumière. <em>Science & Vie</em> détaille l’expérience et le contexte. Notamment : la relativité ne dit pas que la vitesse de la lumière dans le vide est indépassable, mais qu’il existe une vitesse limite <em>et invariante</em> avec l’observateur. Or on a justement mesuré que la lumière dans le vide satisfait ce critère, avec une précision « diabolique », et on a donc vite identifié la vitesse de la lumière à la limite absolue <em>c</em>.</p>
<p>Puis viennent les réflexions des responsables, et ce que cela inspire aux autres sommités du milieu. Cela va de :</p>
<ul>
<li>« je n’y crois pas », « on l’aurait déjà vu dans d’autres expériences », « j’ai déjà vu trop d’anomalies finir par s’évaporer », sous-entendu : il y a un effet subtil qui n’a pas été pris en compte (pas forcément évident et potentiellement très intéressant d’ailleurs) ;</li>
</ul>
<ul>
<li>à « cela met par terre toute la physique », car la relativité restreinte a été montée pour préserver le principe de causalité ;</li>
</ul>
<ul>
<li>en passant par « c’est stimulant », sous-entendu : ça s’explique avec des dimensions supplémentaires, la théorie des cordes, bref c’est un nouveau champ de recherche.</li>
</ul>
<p>Rappelons que :</p>
<blockquote><p><em>The most exciting phrase to hear in science, the one that heralds new discoveries, is not “Eureka!” (I found it!) but rather, “hmm.... that’s funny…”</em><br /> <br />La phrase la plus excitante à entendre en science, celle qui annonce de nouvelles découvertes, n’est pas « Eurêka » (j’ai trouvé !), mais plutôt « Tiens, c’est marrant… » <br /> <br />(Attribué à <a href="http://lafemmedessteppes.over-blog.com/article-le-grand-livre-des-robots-isaac-asimov-48571752.html">Isaac Asimov</a>, un des Grands Anciens de la SF de l’Âge d’Or)</p></blockquote>
<p>Donc de cette expérience peuvent découler aussi bien un correctif d’une ligne dans un subtil algorithme de calcul en Fortran, une découverte scientifique obscure qui n’intéressera que les géomètres du CERN, une avancée permettant à terme des outils plus qu’utiles comme le GPS<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Science-Vie-de-novembre-2011#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup> ou le laser, ou bien une théorie ravalant la relativité au rang d’approximation moins imprécise que la gravitation de Newton, et permettant le voyage plus rapide que la lumière (ou pas).</p>
<p>Il faut bien garder à l’esprit que ceux qui ont trouvé cette vitesse « impossible » ne sont pas des guignols qui ont oublié de prendre en compte la rotondité de la Terre ou la dérive des continents. L’article est gratuitement en ligne (<a href="http://arxiv.org/abs/1109.4897" hreflang="en">abstract</a>, <a href="http://arxiv.org/pdf/1109.4897v2" hreflang="en">PDF complet</a>). Je n’irais pas prétendre que j’y ai tout compris, ni même tout lu, mais tout de même trois remarques :</p>
<ul>
<li>pour qu’autant de gens <em>a priori</em> sérieux aient signé une publication aussi iconoclaste, après des mois d’analyse, avec le risque du ridicule si l’erreur est simple, c’est que l’explication de l’écart n’est <em>pas</em> triviale ;</li>
</ul>
<ul>
<li>la forme et le vocabulaire scientifique de haut niveau sont vraiment complètement déconnectés du niveau du commun des mortels, même de l’ingénieur de base : ils ne disent pas pas qu’ils ont trouvé une vitesse de 299 799,9 ± 1,7 km/s (au lieu de 299 792 458,0...<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Science-Vie-de-novembre-2011#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>), mais (merci Wikipédia) : <br /> <br /><img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/math/e/0/3/e03b7d539a868c0b46ad8a0d054f9ccc.png" alt="(v-c)/c >0" style="display:block; margin:0 auto;" /></li>
</ul>
<ul>
<li>ils ont pensé à énormément d’erreurs de mesure possibles, le calcul des marges d’erreur est même l’essentiel du papier. Il y a par exemple les mesures des écarts de distance avant et après un tremblement de terre en Italie.</li>
</ul>
<p>La fin de la conclusion est aussi son passage le plus spéculatif et débridé :</p>
<blockquote><p>In conclusion, despite the large significance of the measurement reported here and the robustness of the analysis, the potentially great impact of the result motivates the continuation of our studies in order to investigate possible still unknown systematic effects that could explain the observed anomaly. We deliberately do not attempt any theoretical or phenomenological interpretation of the results.<br /> <br />Tentative de traduction : En conclusion, malgré la grande importance des mesures rapportées ici et de la robustesse de l’analyse, l’impact potentiellement énorme du résultat motive la poursuite de notre étude pour enquêter sur d’éventuels effets systématiques encore inconnus qui pourraient expliquer l’anomalie observée. Délibérément, nous ne chercherons aucune interprétation théorique ou phénoménologique des résultats.</p></blockquote>
<h3>Les animaux-plantes</h3>
<p>Jusqu’à il y a peu, on ne connaissait pas de vertébré vivant en symbiose avec une algue, juste des une limace, une méduse… Une salamandre abrite pourtant une algue dès l’œuf. Cette précocité est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle le système immunitaire de l’animal tolère l’algue. Peut-être utile à l’œuf, la capacité de photosynthèse ne sert pourtant pas grand-chose à la salamandre adulte qui vit à l’ombre.</p>
<p>Les premiers essais commencent mais il va être très difficile de recréer le phénomène avec d’autres animaux. Vivre de soleil et d’eau fraîche serait pourtant pratique — et écologique.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Science-Vie-de-novembre-2011#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Il y a plus racoleur, mais le contenu scientifique est alors beaucoup plus sujet à caution.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Science-Vie-de-novembre-2011#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Imaginez le casse-tête des ingénieurs chargés de déboguer les premiers GPS si Einstein n’était pas passé par là...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Science-Vie-de-novembre-2011#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Par définition de la seconde, cette valeur est exacte.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Science-Vie-de-novembre-2011#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/667« Pour la Science » de septembre 2011 : (2) Principe de Peter & promotion au hasardurn:md5:2a0d7ef60519855099bab0eaab7cb2cc2011-10-02T00:00:00+02:002015-09-25T14:14:28+02:00ChristopheScience et conscienceadministrationauto-organisationbon senscivilisationcommunicationcomplexitédysfonctionnementexaptationexpertisehiérarchiehumourincohérencemobilitémèmeoptimisationorganisationouverture d’espritpanurgismeparadoxeperspectivepolitiqueprise de têtepsychologietravailéconomieévolution<p>Second article intéressant dans ce numéro de <em>Pour la Science</em>, et il est délectable.</p> <p>(<em>Commentaires perso en italique</em>)</p>
<h3>Promotion</h3>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/murphy/murphy_politique.html#peter">Le principe est bien connu</a> :</p>
<blockquote><p><strong>Principe de Peter</strong><br /> <br />Dans toute hiérarchie, qu’elle soit gouvernementale ou d’entreprise, chaque employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence ; chaque poste tend à être occupé par un employé incompétent dans son travail.</p></blockquote>
<p>Boutade ou réalité profonde ? Les deux dira-t-on. Il est « de bon sens » que forcer les gens à prendre de nouvelles fonctions tant qu’il s’en sortent, mais à les y laisser quand ils pataugent, peut mener à la situation où presque chaque employé se retrouve à un poste où il est au mieux inefficace (il fait ou laisse faire le travail par les compétents, surchargés). Les contre-mesures existent, comme l’éviction des incompétents (<em>je note qu’on perd alors leur compétence dans un poste « inférieur »</em>), leur neutralisation en les promouvant au <em>management</em> (<a href="http://www.vinch.be/blog/2010/08/02/le-principe-de-peter-et-le-principe-de-dilbert/">principe de Dilbert</a> ; <em>en fait à mon avis une grosse erreur, sauf dans les technocraties où ceux qui font décident et le reste n’est que support et secrétariat</em>), la possibilité de refuser des promotions, ou plutôt de les opérer sur d’autres plans comme la progression salariale, sans que cela implique un changement hiérarchique ou de fonctions (<em>pas trop la mentalité de beaucoup d’endroits</em>).</p>
<p>(<em>Je vois une autre faille dans le principe : les gens sont capables d’apprendre, surtout si on les soutient. Untel incompétent arrivé sur son poste peut avec le temps devenir efficace. Reste la question : est-il vraiment fait pour un poste parfois totalement différent de son choix originel dans la vie ? Parfois oui, parfois non.</em>)</p>
<p>L’article de Didier Nordon s’étend sur différentes recherches et simulations visant à justifier le principe, notamment :</p>
<ul>
<li><strong>la régression vers la moyenne</strong> : quelqu’un de très compétent, puisque promu, visera fatalement à se rapprocher de la moyenne quand on l’amène à un poste différent où (c’est un présupposé implicite) <strong>la compétence au nouveau poste n’a pas forcément grand chose à voir avec celle à l’ancien</strong> (hypothèse de Peter) ;</li>
<li><strong>l’effet cliquet</strong> : celui qui est monté et montre ses limites ne redescend jamais, surtout si le licenciement est impossible comme dans beaucoup de grandes administrations et entreprises (<em>et pour moi une des solutions au problème est de permettre de tester des gens et de ne pas poursuivre l’expérience si elle n’est pas concluante, et surtout sans qu’il y ait l’idée que ce soit un échec, une punition sociale.</em>)</li>
</ul>
<p>Un prix Ignobel<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> a été décerné pour la démonstration et la simulation que dans un environnement qui suit strictement le principe de Peter, <strong>le plus efficace est de promouvoir les incompétents</strong> ! Ainsi on échappe à l’effet cliquet et on profite de de la régression vers la moyenne : chaque poste ne sera pas « bloqué » par un incompétent à vie, et un incompétent a une chance d’arriver à un poste où il est bon (et il y restera).</p>
<p>À l’inverse, dans le cas où l’hypothèse de Peter est fausse, que la compétence à un nouveau poste est à peu près liée à celle à l’ancien, il est logique de promouvoir les meilleurs, la régression vers la moyenne étant moins dramatique et les meilleurs arrivant en haut de la pyramide : l’efficacité globale y gagne.</p>
<p>On arrive donc à la question fondamentale laissée en exercice au lecteur : la compétence au poste N+1 est-elle liée au poste N ? (<em>Mon avis : ça dépend :-) </em>).</p>
<p>Est évoquée aussi la promotion au hasard : hypothèse de Peter vraie ou fausse, elle donne un résultat moyen, meilleur que la promotion du meilleur si l’hypothèse est vraie. Dans une hiérarchie bloquée, autant redistribuer les cartes ! (<em>J’ai toujours considéré qu’il fallait choisir une partie des assemblées politiques au hasard pour apporter du sang neuf, les Grecs antiques le faisaient bien.</em>)</p>
<p>Mais arrive le plus rigolo : <strong>si l’hypothèse de Peter est vraie, promouvoir les plus mauvais donne un résultat un peu meilleur que la promotion des meilleurs si elle est fausse</strong> ! <em>C’est-à-dire : il faut prendre des gens manifestement inadaptés à leur ancien poste pour les mettre là où les qualités demandées n’ont rien à voir, plutôt que de prendre des compétents pour les mettre à un poste où ils pourraient être moins bon. C’est finalement de très bon sens !!</em></p>
<p><em>Bon, comme tout simulation sociale ou économique, les effets sont intéressants à observer mais ne tiennent pas compte de toutes les rétroactions dans le réel : possibilité d’apprentissage comme j’ai dit plus haut ; surveillance de la performance pour éviter que les incompétents s’entassent ; éviction systématique des plus mauvais ; sélection naturelle quand l’entreprise subit les conséquences de sa nullité et doit dégraisser (mais à ce stade terminal, les licenciements ne sont pas décidés par les plus compétents pour garder justement les plus compétents) ; échelle considérée (parle-t-on d’une administration en circuit fermé, d’une entreprise sur un marché à fort </em>turn-over<em>, d’une société dans son ensemble qui effectivement ne cherche pas à récompenser la compétence ; et la définition même de compétence, celle-ci étant plus que multiforme et variant avec l’époque… Et puis, tout bêtement, les changements de poste évoqués ci-dessus concernent des promotions, alors que l’on peut vouloir faire changer de poste les incompétents le plus vite possible sans que cela devienne une promotion, une progression dans la pyramide.)</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/04/26/503-the-ig-nobel-prizes-de-marc-abrahams">J’en avais parlé .</a></em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2011-2-Principe-de-Peter#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/6619 mois pour une mutuelle (vive l’informatique moderne)urn:md5:34335855d5320d93aa667fd512b25cef2011-03-20T15:08:00+01:002015-08-21T14:29:16+02:00ChristopheInformatique lourdeadministrationbase de donnéesbon sensbugcommunicationcomplexitédysfonctionnementdéshumanisationergonomiefoutage de gueuleincohérenceinformatiquemétainformationoh le beau cas !organisationpessimismeprise de tête<p>Super, ma mutuelle m’informe que les échanges informatiques entre elle et la Sécu fonctionnent ! Ça ne fait jamais que 9 mois que j’attendais cela.</p> <p>En juillet dernier, mon employeur bascule la mutuelle groupe obligatoire de Gras Savoye vers Vivinter. Je ne sais pas pourquoi, et en fait je m’en fiche. Depuis trois ans la précédente ne m’avait pas causé de souci.</p>
<p>Il eut été agréable que la transition se fasse de manière transparente. Mais vu que notre système de santé implique deux étages pour le remboursement, chacun avec ses systèmes, administrations et lourdeurs, et que ces systèmes devaient communiquer, ce ne pouvait pas être aussi simple. Évidemment, j’étais dans une situation extrêmement compliquée, nulle part vue ailleurs : salarié depuis toujours au régime local alsacien, deux enfants rattachés à moi, point barre.</p>
<p>Le processus normal aurait dû être : déconnexion au 1er juillet de l’ancienne mutuelle auprès des ordinateurs de la CPAM, connexion à la même date de la nouvelle, et les transmissions de remboursements auraient dû suivre.</p>
<p>Pour les enfants, soyons juste, tout se passe bien Le site de la nouvelle mutuelle (<a href="http://vivinter.fr/">Vivinter</a>) étant pas trop mal fichu bien que fleurant bon l’institutionnel<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/9-mois-pour-une-mutuelle#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, et les remboursements étant véloces, je constate que la varicelle de la petite et la grippe du grand, puis la varicelle du grand et la grippe de la petite, sont remboursées rubis sur l’ongle.</p>
<p>Pour moi, rien. Je suis connu du système mais la « connexion Noémie »<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/9-mois-pour-une-mutuelle#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup> échoue. Le site m’informe par un logo de l’échec… parce que je l’ai consulté. Il eut été trop simple de m’envoyer un <del>mail</del> mél<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/9-mois-pour-une-mutuelle#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup> pour me signaler le problème.</p>
<p>Je téléphone à Vivinter. Ils me disent que c’est la Sécu qui rejette leur demande de me rattacher car il y a déjà une autre mutuelle dans leurs ordinateurs. Gras Savoye s’accroche donc. Le site de ce dernier étant une plaisanterie, j’en suis réduit au téléphone (je n’ai bien sûr que ça à faire de mes journées, surtout en plein dans un projet au planning hystérique). La personne que je parviens à contacter semble très sympathique mais vu le résultat (aucun, et aucun retour ou message), elle aurait pu aussi bien éviter de décrocher.</p>
<p>Je contacte aussi la Sécu, et une voix beaucoup moins sympathique (sous-entendu : « comment ça vous connaissez pas les procédures par cœur ? ») me confirme que oui, je suis connecté à deux mutuelles à la fois et, non, ils ne peuvent rien corriger, il faut une attestation écrite de l’ancienne mutuelle qu’il y a un problème, et là peut-être on peut passer en manuel. Les mutuelles savent sans doute mieux que leurs clients qui doit payer. En fait, c’est le contraire du <em><a href="http://www.01net.com/editorial/239899/le-tourbillon-de-la-net-economie/slamming-sur-l-adsl-./">slamming</a></em>, ou simplement une stratégie pour l’éviter en préférant l’excès inverse.</p>
<p>Nouvelle tentative auprès de Gras Savoye (ça doit faire le troisième courrier papier). Silence radio, jamais eu aucune réponse. Au mieux, un anonyme pion a recliqué sur « déconnecter », n’a jamais regardé le résultat par la suite (il ne peut pas, ce sont au mieux des traitements quotidiens nocturnes), la Sécu a refusé la déconnexion pour les mêmes raisons obscures qu’auparavant, le rejet a dû tomber dans un fichier de log à côté de milliers d’autres que l’on ne regarde jamais, et il n’est sans doute pas prévu que l’on renseigne les simples clients de l’échec de leur demande.</p>
<p>Quelques temps après, j’ai fait ce que j’aurais dû faire bien longtemps avant : écrire sur papier à la Sécu, dire que l’ancienne mutuelle fait la morte, que la nouvelle est la seule et unique à prendre en compte. Un certain nombre de jours par la suite, courrier de la Sécu : ils confirment que c’est réglé. Cependant, la nouvelle mutuelle n’a toujours rien pris en compte dans le site. Je ne suis jamais arrivé à savoir si leur demande de connexion était systématique et quotidienne ou uniquement sur demande. Énième demande de connexion auprès d’eux <em>via</em> le site. Un certain nombre de jours plus tard : un mail me dit oui, c’est bon, c’est connecté !</p>
<p>Je vais enfin pouvoir envoyer mes feuilles de soins et les relevés de remboursements. Heureusement que la connexion s’était faite instantanément pour les enfants, que je suis en régime local (Sécu élevée et mutuelle donc réduite), sans problème de fin de mois et en bonne santé, sinon ça aurait pu faire un joli petit pactole…</p>
<p>Moralité : le para-public est encore pire que le public pour ce qui est du respect et de l’information du client. Ici, c’est encore la Sécu qui a été la plus carrée (certes l’accueil téléphonique y était un peu abrupt mais je préfère du factuel brut à des robots sympas qui racontent n’importe quoi). À l’époque des <em>web services</em>, des ETL et des bases téraoctets, il semble aberrant que des échanges pour savoir qui est connecté à quoi 1) prennent autant de temps et 2) échouent sans même que l’on cherche à savoir pourquoi. Pour avoir travaillé quelques temps au cœur d’entités similaires, je sais que le problème n’est pas technique, oh non, mais principalement organisationnel, voire culturel, et pas au bas de la hiérarchie...</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/9-mois-pour-une-mutuelle#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Ah, l’animation inutile d’entrée avec un bouton « Rejouer » qui n’a dû servir qu’au concepteur et aux commanditaires de la comm’, qui par contre ont raté le fait que l’accès ne se fait pas si on néglige le <code>www</code> dans l’URL (soyons juste : c’est corrigé)… Je ne parle pas non plus du mot de passe par défaut que toute personne connaissant mon n° de sécu, une donnée hautement confidentielle, aurait pu deviner — je ne m’énerve même plus depuis que j’ai vu bien pire.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/9-mois-pour-une-mutuelle#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Un <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/09/03/224-codes-projets">nom de projet typiquement institutionnel</a></em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/9-mois-pour-une-mutuelle#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] Nous sommes dans l’institutionnel et le para-public, là, causons son verbiage. Il y aurait aussi « courriel » mais c’est trop récent.</p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/9-mois-pour-une-mutuelle#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/644Plus d’histoire en terminaleurn:md5:fece58e2cad69f31836d0e4282b622aa2009-12-11T21:46:00+01:002009-12-11T21:47:02+01:00ChristopheRes publicaabominationAllemagneapocalypseautodestructionbon senscatastrophecitationcivilisationcommunicationconquête de l’inutilecoup basculturecynismedécadencedémocratiedéshumanisationenfantsenseignementexpertisefoutage de gueulegéographiegéopolitiquehistoireincohérenceintelligencelibertémèmemémoirenationalismeouverture d’espritpanurgismeperspectivepessimismepolitiqueprovocationSeconde Guerre Mondialetempstotalitarismeéconomie de l’attention <p>Dans le cadre de l’hallucinant débat sur la consternante proposition de supprimer l’histoire-géo en terminale :</p>
<blockquote><p><em>Those who cannot remember the past are condemned to repeat it.</em><br /> <br />Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. <br /> <br /><a href="http://en.wikiquote.org/wiki/George_Santayana" hreflang="en">George Santayana</a>, <em><a href="http://www.gutenberg.org/files/15000/15000-h/vol1.html" hreflang="en">The Life of Reason</a></em>.</p></blockquote>
<p>J’avais trouvé cette citation très connue en en-tête de <em><a href="http://www.amazon.fr/Rise-Fall-Third-Reich-History/dp/0671728687/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=english-books&qid=1260563359&sr=1-2en">Rise and fall of the Third Reich</a></em> (<em>Le Troisième Reich : Des origines à la chute </em>) de William L. Shirer.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Plus-d-histoire-en-terminale#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/595Le dur chemin vers l’acte authentiqueurn:md5:50266b7a7f4ec75bc55991e51039181a2009-09-21T13:07:00+02:002015-09-01T13:18:42+02:00ChristopheRes publicaadministrationanticonsumérismeargentbon senscomplexitécoup basdommagedysfonctionnementdéshumanisationemmerdeursfoutage de gueulegaspillagehaineincohérencemicroéconomieMurphyorganisationparadoxeperspectivepessimismepouvoir d’acheterprise de têteprovocationsabotagesantétempsténacitééconomie<p>Quand j’ai commencé à boucler mon prêt pour la maison, j’étais optimiste : bon apport, premier achat déjà aux 3/5 payés, situations stables. Notre situation financière n’a effectivement jamais posé problème, mais le chemin vers la signature de l’acte définitif fut long et ardu. Nous avions pourtant déjà été échaudés il y a quelques années.</p> <p>(Pour les locataires : l’acte authentique marque le transfert de la propriété d’un bien, et le notaire doit donc avoir reçu tous les fonds, y compris ceux prêtés par la banque.)</p>
<p>Leçons qui peuvent servir à qui passera par là aussi :</p>
<ol>
<li>Les trois mois de délai entre le <a href="http://www.paruvendu.fr/I/Tout-savoir-sur-le-compromis-de-vent">compromis de vente</a> et l’<a href="http://www.paris.notaires.fr/art.php?cID=181&nID=296">acte authentique</a> final ne sont pas de trop. Si ça ne urge pas, de toute façon ça traînera.</li>
<li>Ne perdez jamais UN jour. Les autres en perdront assez pour vous.</li>
<li>Ne comptez sur les autres que si vous ne pouvez pas faire le travail vous-même.</li>
<li>Vous avez un bel apport, une bonne santé ? C’est bien, le dépassement des délais ne devient pas une certitude.</li>
<li>Même quelqu’un en bonne santé a des chances d’avoir un problème bénin ou passé qui nécessitera un certificat médical. En l’occurrence, préparez tous les certificats médicaux le plus vite possible. (Merci à l’allergologue pour avoir accordé un rendez-vous en trois jours, même s’il a attendu une semaine avant d’envoyer le papier...)</li>
<li>On est au XXIè siècle, email et téléphone portable sont des outils merveilleux. Mais comment faisaient-ils au XXè siècle ?<br />(De toute manière, tous les documents les plus importants, les plus urgents, voyagent par courrier, exceptionnellement par fax.)</li>
<li>Une grosse partie des déménagements se faisant l’été, les demandes de prêts se font donc vers mai (plein de ponts géants et de congés) et les actes authentiques en juillet-août (où personne ne travaille).</li>
<li>En conséquence, dans vos calculs de délai, ne comptez ni le mois de mai ni la moitié de l’été. Pensez à demander les dates de congés de vos interlocuteurs et les noms des assistantes et remplaçants.</li>
<li>L’accord de prêt doit être renvoyé AU MOINS dix jours après l’avoir reçu (la loi est rigide) ! Hors de question de gratter du temps là-dessus.</li>
<li>Une fois l’accord de prêt signé et reçu par la banque, restent les surprises :
<ol>
<li>dans la flopée de papiers, lequel a été oublié/mal signé ? ;</li>
<li>les garanties-surprises exigées auprès du notaire (comme un engagement de récupération du prêt relai sur la vente du bien précédent) ;</li>
<li>le temps pour débloquer les fonds.</li>
</ol></li>
<li>Toutes les banques sont aussi nulles, dixit la notaire (sauf paraît-il le Crédit Mutuel qui gèrerait tout au niveau de l’agence ; les autres centralisent dans des services dédiés, d’où des délais ; mon acheteur a effectivement eu son prêt très vite — même si un papier manquait quand même le jour de la signature de l’acte, je suppose que cela dépend fortement des personnes précises impliquées et de leurs dates de congés...).</li>
<li>Il y a toujours des clauses surprenantes à découvrir dans l’accord de prêt final, qu’on ne peut plus refuser faute de temps.</li>
<li>Il manquera toujours un tampon quelque part. Vous oublierez toujours de signer un obscur coin d’un quelconque papier.</li>
<li>Le gain financier (finalement dérisoire) des prêts à taux zéro, PEL, CEL... sera annulé par le coût de mise en place (énervement, nuits blanches, téléphone portable, accessoirement argent...).</li>
<li>Les clauses les plus inquiétantes d’un contrat d’assurance ne sont connues que lorsqu’il est trop tard pour reculer.</li>
<li>Toutes les personnes rencontrées au téléphone et physiquement seront aimables, serviables, ponctuelles, mais faillibles et débordées. Mais pris dans sa globalité, le <em>back-office</em> de la banque, de l’assurance... n’est, lui, que lent, faillible et débordé<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>.</li>
<li>Si quelqu’un dit « je m’occupe de tout », inquiétez-vous.</li>
<li>J’ai découvert avec fascination que personne ne connaît vraiment tout le flux exact (ça change avec chaque banque, chaque assureur...). Par contre tout le monde s’attend à ce que VOUS le maîtrisiez (« Ah, il faut un chèque de banque ? »).</li>
<li>Une banque est paranoïaque et ne lâche pas un kopeck si elle n’est pas sûre de le récupérer intégralement même si vous vous tuez ET que le prix de l’immobilier chute de 95% un mois avant la fin du prêt ET que vous avez perdu toutes vos économies. <br />À force de vous interroger sur ce que ce vampire va bien demander encore comme garantie, vous trouverez plein d’idées de choses que la banque ne vérifie pas et qui ouvriraient d’intéressantes perspectives à des gens moins honnêtes que vous ; ou simplement qui vous font regretter d’être honnête et franc, ce qui coûte cher en délais (au moins vous serez tranquille plus tard<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>).</li>
<li>La Communauté urbaine a autre chose à faire que faxer des certificats d’urbanisme (faxer, oui, en 2009<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>), y compris le jour de la signature, deux mois après la première demande et après trois relances.</li>
<li>Ayez une pensée pour les gens qui ont moins d’apport que vous, des problèmes de santé et ne peuvent pas fouetter banquier, notaire ou assureur au téléphone pendant les heures ouvrables. Et on se demande pourquoi les transactions immobilières baissent.</li>
<li>Si vous êtes déjà propriétaire, cet apport sera fortement minoré par la banque. J’ai eu de la chance, j’ai vite eu un acheteur dont le banquier a vite pu produire un accord de principe de prêt. (Si possible, vendez, louez, et achetez ensuite, ou débrouillez-vous pour ne pas avoir de prêt relai.) (Un de mes collègues a tout de même réussi le <em>même jour</em> à remplir le camion de déménagement, signer les actes authentiques de vente et d’achat, et à vider le camion dans sa nouvelle maison. Chapeau. Dangereux.)</li>
<li>Tout montage conclu avec votre diligent commercial attitré a de bonnes chances d’être dénoncé par le service crédit — un mois après.</li>
<li>Scannez et gardez sur vous dans une clé USB tous les justificatifs.</li>
<li>Si comme moi vous avez une flopée de comptes d’épargne (historique chargé de deux personnes), centralisez le plus vite possible l’argent sur un minimum de comptes pour éviter de dégainer des dizaines de pages d’extraits de comptes justificatifs à chaque visite chez le banquier.</li>
<li>Un courtier (CAFPI...) peut être un gain de temps si vous ne faites pas vous-même le tour des banques, ou pour un dossier tordu. Rappelez-vous cependant que c’est un commercial qui doit trouver des clients aux banques partenaires. Si vous avez un bon dossier, le courtier peut au moins servir à mettre la pression sur vos banques favorites.</li>
<li>Le taux n’est pas tout. Cela peut coûter beaucoup de frais dès le départ pour espérer gagner un peu bien plus tard. Un taux intéressant sur le prêt principal est parfois la contrepartie d’un crédit relai riquiqui (la banque vous oblige à emprunter plus sur le prêt principal) et de pénalités de remboursement anticipées systématiques<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup>.</li>
<li>Une banque veut vous prêter le maximum le plus longtemps possible : les remboursements anticipés sont une obscénité. Vous n’aurez pas de clause intéressante là-dessus si vous ne l’avez pas exigée.</li>
<li>Dans le système actuel, les banquiers se plaignent des clients qu’ils ne voient plus que pour quémander un prêt, et qui partent pour une faible différence de taux. Les clients savent que les banquiers ne sont là que pour les plumer.</li>
<li>Une promesse orale de banquier vaut moins que le papier sur laquelle elle est écrite.</li>
<li>Si se présente un « conseiller » quelconque, c’est forcément un commercial.</li>
<li>Chaque banque a ses règles de calcul, estimation, garantie, prêt relai, conditions de remboursement anticipé... Mais toutes croit que les autres font pareil qu’elle.</li>
<li>Simuler et comparer des crédits est un excellent exercice de maniement d’Excel ou Calc. Ne cherchez pas à retomber sur les mêmes chiffres que votre banquier, il y aura toujours un écart et on ne vous donnera jamais tous les chiffres.</li>
<li>Actuellement les banques veulent gagner de l’argent avec le crédit, pas juste conquérir un client : si un taux est trop bas et trop intéressant, il y a toujours un loup.</li>
<li>La domiciliation de revenus est illégale, mais ils l’exigent toujours<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>.</li>
<li>Même si vous n’êtes pas bloqué par la date fixée pour les déménageurs, ou la rentrée des enfants, votre vendeur sera lui très pressé de voir son argent, et l’acheteur de votre précédent bien très pressé d’emménager.</li>
<li>Un acheteur à x k€ tout de suite vaut mieux qu’un hypothétique acheteur à x+10 k€ dans deux mois — ou jamais.</li>
<li>Rappelez-vous que l’argent que l’on vous prête est le vôtre. Mais l’État a prêté aux banques, pas à vous.</li>
<li>Les derniers banquiers honnêtes ont déjà sauté du haut de leur tour pendant le dernier krach.</li>
<li>(<strong>Ajouts de 2011</strong>) <br />Finalement j'ai fait une erreur : tout ce cirque pour maximiser le prêt relai pour ne pas avoir à emprunter plus que prévu a été inutile, dans une maison il y a toujours 20 k€ de travaux de plus que prévu (le prévu était : zéro). Au pire, emprunter un peu plus permet d’avoir un matelas qui fructifiera à la banque. Et le prêt sera plus facile à décrocher avec un taux un peu plus intéressant.</li>
<li>N’oubliez pas que tout gain sur les taux se répercutera sur l’assurance, il faut bien que la banque se rattrape quelque part.</li>
</ol>
<p>Une fois l'étape du prêt bouclée, mes douleurs à l’épaule (attribuées d’abord au clavier, mais aussi à ce stress non professionnel) se sont presque totalement envolées. Quel est l’impact sur la Sécu de toute la paperasse banquière ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-6" id="rev-wiki-footnote-6">6</a>]</sup></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Que des systèmes composés de gens relativement dévoués et sérieux soient aussi souvent lents et bureaucratiques, sinon carrément cafouilleux, m’« émerveille » tous les jours.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Mouais. À vérifier.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Il paraît que le fax a une valeur légale que l’email n’a pas encore.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>J’ai une objection de principe aux pénalités de remboursement anticipé, c’est vraiment un concept de vampire.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Il n’y aurait pas moyen de tirer de juteuses amendes de toutes ces clauses sciemment caduques ?</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-6" id="wiki-footnote-6">6</a>] <em>Le médecin m’a raconté avoir vu une fois les futurs habitants de tout un lotissement, tous avec les mêmes pathologies. Sans doute pas uniquement à cause des banquiers, mais l’exemple est révélateur.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/580Oh le beau cas !urn:md5:0b6c5c0eb7ba6f999283d364bdbc83272009-09-17T00:00:00+02:002009-09-18T19:41:28+02:00ChristopheInclassable & inclasséastronomiecosmologiedommagehumourincohérenceoh le beau cas !prise de têtepsychologiesurréalisme <p>Allez jeter un oeil sur <a href="http://timecube.com" hreflang="en">timecube.com</a>. Je connaissais l’hypothèse de la <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Flat_Earth_Society" hreflang="en">Terre plate</a> mais une Terre cubique qui fait un tour en 4 jours ?</p>
<p>Est-ce une expérience au 89543è degré, ou l’auteur est-il en hôpital psychiatrique ? Le texte est beaucoup trop décousu et illisible, répétitif et déstructuré, paranoïaque et plein de haine pour un canular « sérieux ».</p>
<p><strong>Ajout du lendemain</strong> : Diantre, le site est connu chez les anglo-saxons. <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Time_Cube" hreflang="en">Une page Wikipédia</a> et une <a href="http://www.youtube.com/watch?v=Tn2UCqL5qyo" hreflang="en">interview du foldingue en vidéo</a>...</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Oh-le-beau-cas#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/581« Trafic stellaire » de Pierre Barbeturn:md5:c39ab47022b1228b27203a3fefbdfa012009-07-02T21:28:00+02:002011-06-03T20:52:56+02:00ChristopheSur mes étagères alourdiescynismedommageesclavageextraterrestresgaspillagehumourincohérencelivres lusscience-fiction<p>Petite chronique d’un navet de la SF française des années 70.</p> <p>Mes lecteurs se demanderont pourquoi je passe de précieuses heures d’éveil à lire des navets des années 70 (et en plus à les chroniquer<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#pnote-572-1" id="rev-pnote-572-1">1</a>]</sup>) quand parallèlement je me plains chroniquement de mon manque de temps et de mes étagères qui débordent. Le choix régulier
du nouvel hôte de la table de chevet fait partie de ces mystères
à jamais inexplicables. Ce soir-là j’avais sans doute envie de me
délasser les neurones après un pavé en anglais plein de termes techniques
et médiévaux<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#pnote-572-2" id="rev-pnote-572-2">2</a>]</sup>. (La vraie question serait plutôt : « que faisait ce vieux truc dans les livres à lire ? »)</p>
<p>Bref : j’avais déjà écrit beaucoup de mal d’un autre titre de Barbet,
<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/12/13/A-quoi-songent-les-psyborgs-de-Pierre-Barbet">« À quoi songent les psyborgs »</a>. Cet opus est moins primaire, ou plutôt il est possible de le prendre à la fois au premier et au vingt-huitième degrés pour en faire une lecture pas
trop pénible (jusqu’au dernier quart qui est de trop).</p>
<p>Le héros est James Bond, ou plutôt son clone direct du futur :
invincible au combat rapproché, bourré de gadgets, irrésistible aux
yeux des femelles<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#pnote-572-3" id="rev-pnote-572-3">3</a>]</sup> (il y a même l’équivalent de Moneypenny, le pillage<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#pnote-572-4" id="rev-pnote-572-4">4</a>]</sup>
est complet).</p>
<p><del>James</del> Alex est donc envoyé sous un déguisement sur une planète manifestement pas assez industrialisée pour être riche, mais pleine aux as. Comment se fait-ce ?</p>
<p>À côté des invraisemblances propres aux conventions du genre combiné <em>Star Wars</em>/<em>007</em>,
le livre est pollué par un paquet d’aberrations très énervantes<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#pnote-572-5" id="rev-pnote-572-5">5</a>]</sup> :
une planète est considérée comme pauvre car son écologie est parfaite
(savait-on en 1979 que l’écologie était un signe de richesse et
d’avancée technologique ?) ; chaque planète ne semble habitée que par
une poignée de personnes (aucune « construction de monde » là-dedans qui donne une impression de civilisation complète) ;
un ordinateur s’exprime avec des résultats
sur bandes de <em>papier</em> (l’auteur et les Apple Ⅱ<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#pnote-572-6" id="rev-pnote-572-6">6</a>]</sup> coexistaient pourtant déjà) ;
l’agent terrien arrive pile poil au moment de l’attaque des pirates (entre autres coïncidences improbables) ;
un pirate tient tête à une planète entière ;
les quelques humains portent trop souvent des noms français pour que cela soit plausible ;
etc.</p>
<p>Je veux bien que ce ne soit « que » du Fleuve Noir mais tout de même.</p>
<p>Le style est moins catastrophique que dans <em>À quoi songent les psyborgs ?</em>
mais les dialogues font toujours pitié. La moralité du héros même pue sérieusement (femmes-objet réduites en esclavage sans le moindre remord ...),
même si à d’autres moments son côté chevaleresque domine (du genre des boy-scouts dont on ne fait pas les 007). La psychologie primitive (pas complètement primaire, reconnaissons-le, il y a un début d’effort) ne relève pas le plat.</p>
<p>La fin est bâclée en deux pages pitoyables.</p>
<p>À conseiller : à personne, pour les aspects moraux, le style, et enfin parce que les scènes de fesse<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#pnote-572-7" id="rev-pnote-572-7">7</a>]</sup> interdisent de le donner à un gamin assez jeune pour ne pas rigoler de l’histoire.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#rev-pnote-572-1" id="pnote-572-1">1</a>] <em>Mais j’aime dire du mal, et je voudrais bien chroniquer chacune de mes lectures ; c’est plus rapide avec un Barbet qu’avec </em>Les origines du totalitarisme<em> d’Arendt qui attend depuis des mois sur mon étagère.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#rev-pnote-572-2" id="pnote-572-2">2</a>] Harry Potter<em>, tome 4. <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/Harry-Potter-and-the-Order-of-the-Phoenix">Je suis fan et j’assume</a>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#rev-pnote-572-3" id="pnote-572-3">3</a>] <em>Les ravissantes extraterrestres ne sont pas décrites comme possédant assez de neurones pour être désignées d’un autre terme, et le héros les traite plus ou moins effectivement comme des objets.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#rev-pnote-572-4" id="pnote-572-4">4</a>] <em>On n’ose dire « hommage ».</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#rev-pnote-572-5" id="pnote-572-5">5</a>] <em>Qui cassent la plausibilité même de l’histoire, alors que le lecteur a fait des efforts pour suspendre son sens critique selon les codes du genre.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#rev-pnote-572-6" id="pnote-572-6">6</a>] <em>Remarque de forme sur une découverte récente qui m’esbaudit : les chiffres romains existent dans Unicode ! Je ne sais pas si ça s’affiche sur tous les navigateurs et tous les systèmes par contre. À utiliser à la place des I, III, IV, XI... pour la valeur sémantique : Ⅰ,Ⅲ,Ⅳ,Ⅺ.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#rev-pnote-572-7" id="pnote-572-7">7</a>] <em>Oh, pas de quoi fouetter un chat ; d’ailleurs on frémit à penser à ce que des descriptions moins elliptiques auraient donné avec le style de l’auteur.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Trafic-stellaire-de-Pierre-Barbet#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/572« Petit traité de l’imposture scientifique » d’Aleksandra Krohurn:md5:b6cf628183ce8ae4b254d876d1ee166f2009-06-26T00:00:00+02:002012-01-04T21:13:27+01:00ChristopheScience et conscienceanthropieanthropomorphismeauto-organisationBiblebon senschristianismecivilisationcommunismecomplexitécynismeDieudiscriminationdommagedysfonctionnementdéterminismeenseignementexpertiseextraterrestresfoutage de gueuleGuerre Froideguerre saintehistoireincohérenceintelligencelivres luslobbysmanipulationmèmeouverture d’espritparanoïaperspectivepessimismeprovocationreligionRussieréalitésabotagesciencescience-fictionthéologiethéorietotalitarismetranscendanceuniverséducationÉtats-Unisévolution<p>Les titres des dernies livres de <em>Pour la Science</em> sont accrocheurs mais parfois un peu trompeur. Il y avait déjà le cas de (l’excellent) <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-Sébastien-Steyer-et-Alain-Béneteau">la Terre avant les dinosaures</a></em>, qui traitait exclusivement des tétrapodes, et ici ce <em>Petit traité de l’imposture scientifique</em> décevra tous ceux qui cherchent à casser du sucre sur le dos de la science officielle. C’est peut-être le but d’ailleurs :-)</p> <p>Le livre vise plutôt à dénoncer tous ceux qui, sous couvert de science justement, sortent des inepties plus ou moins criminelles, plus ou moins sincères. Sur les pages flotte l’esprit du regretté <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jay_Gould">Stephen Jay Gould</a>, grand pédagogue de l’évolution et grand pourfendeur de racistes et créationistes en tout genre. Mais le titre est encore une fois trompeur car il n’y a rien d’un « traité », on se limitera à un aperçu historique de quelques cas plus ou moins connus.</p>
<p><img src="http://www.editions-belin.com/e_img/boutique/full/004624.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />Sont abordés plus ou moins succintement :</p>
<h3>Les canulars</h3>
<p>« Forme bénigne », les canulars touchent tous les domaines. Les plus connus sont l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_de_Piltdown">homme de Piltdown</a> ou certains témoignages d’OVNI (dont un, français, exemplaire). J’ai adoré le canular d’Alain Sokal (développé dans <a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a>, j’en parlerai ici).</p>
<h3>La mémoire de l’eau</h3>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Benveniste">Jacques Benveniste</a>, loin d’être un original, a déclenché une tempête avec sa « mémoire de l’eau », que quasiment personne n’a pu reproduire et qui flanque en l’air les bases de la chimie, mais fut soutenu par toute l’industrie homéopathique (l’article Wikipédia sur le sujet est un modèle de schizophrénie.) L’homéopathie aurait d’ailleurs mérité un chapitre dans le livre...</p>
<p>Benveniste n’a jamais été accusé de fraude, au pire de faire n’importe quoi. Son cas est exemplaire par l’impact médiatique (<em>le Monde</em>, rien que ça, et je me souviens des tempêtes dans <em>Science & Vie</em>...).</p>
<h3>OVNI</h3>
<p>La mode des « soucoupes volantes » a duré de l’immédiat après-guerre à la fin du XXè siècle, parasitée par canulars et fraudes, interprétation sélective, phénomènes étonnants mais naturels mal interprétés, un ras-le-bol des scientifiques d’être assaillis de témoignages bidons, une méfiance envers les autorités de la part des «croyants », le tout sur fond de paranoïa en temps de guerre froide. Aleksandra Kroh dépeint, entre autres, l’histoire des commissions militaires ou civiles chargées de faire la lumière sur ces affaires, fatalement sans convaincre personne.</p>
<h3>Lyssenko</h3>
<p>C’est là le plus énorme et catastrophique exemple de charlatanisme scientifique.</p>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lyssenko">Trofim Lyssenko</a>, petit technicien agricole ukrainien, réussit à se hisser au sommet de la hiérarchie scientifique de l’URSS stalinienne par son astuce, ses « découvertes » toujours affirmées avec enthousiasme, mais jamais vérifiées, son talent oratoire, et sa capacité à deviner les attentes d’un Staline qui sera son soutien principal. Perte collatérale : l’agriculture soviétique, gérée en dépit du bon sens pendant des décennies, et la génétique de tout le bloc de l’Est — pendant qu’elle se développait massivement à l’ouest.</p>
<p>Comment un arriviste a-t-il pu si longtemps abuser un pays entier ? Pour Kroh, la réponse n’est pas qu’idéologique : la vue à très court terme des fonctionnaires de l’époque, assez désespérés par la situation catastrophique de l’agriculture soviétique pour croire le premier charlatan venu, et ce « règne des médiocres » typique des régimes totalitaires, sont la cause principale, et non un réel souci d’établir une « science prolétarienne ». La « logique » interne du stalinisme a fait le reste.</p>
<h3>La supériorité blanche</h3>
<p>L’apothéose des théories racistes s’incarne évidemment dans les délires du Ⅲè Reich. Cependant, bien longtemps avant, il était « évident » qu’il y avait plusieurs races humaines, et que la race blanche était « évidemment » supérieure. Selon l’époque et le milieu, on justifiait ainsi l’esclavagisme ou un simple paternalisme colonial.</p>
<p>Plus d’un scientifique a tenté de trouver une base réelle à la supériorité blanche, sans succès à chaque fois que le travail était fait sérieusement, sans sélection préalable ou postérieure des données. La génétique actuelle a sonné le glas définitif (en sciences...) du racisme en permettant, certes, de discerner des provenances géographiques mais en dévoilant l’énorme diversité génétique à l’intérieur de chaque groupe, et des indices sur nos ancêtres communs —bien trop proches et peu nombreux pour que toute différentiation sérieuse ait pu avoir lieu, sans compter les métissages réguliers.</p>
<p>La fin du chapitre relève quelques survivances racistes dans notre civilisation : le <a href="http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juillet/allocution_a_l_universite_de_dakar.79184.html">discours de Dakar</a> de Sarkozy (vers le milieu : « <em>Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire</em> » et la suite immédiate), ou les élucubrations de Watson (nouveau rappel que les Nobel ne sont pas toujours les derniers à dire des sottises).</p>
<h3>Le créationisme</h3>
<p>Les pages sur Darwin montrent bien la vitalité et disparité du monde créationiste, qui rejette le darwinisme, l’évolution, la sélection naturelle. Il y a un monde entre le rejet viscéral de fondamentalistes américains financièrement puissants, celui du clergé polonais qui même rejette les avis de Jean-Paul Ⅱ sur l’évolution (« <em>plus qu’une hypothèse</em> »), ou celui de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/William_Jennings_Bryan" hreflang="en">William J. Bryan</a> (un politicien américain du début du siècle, plutôt de gauche mais fondamentaliste, incapable de concilier d’une part la morale et le progrès, et d’autre part l’impitoyable lutte pour la survie et ses implications sociales effroyables — ses craintes sur ce point étaient fondées !), ou le « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessein_intelligent">dessein intelligent</a> ».</p>
<p>Ce dernier, qui se veut une version « scientifiquement correcte » ne va pas jusqu’à nier l’âge canonique de la Terre ni même la modification graduelle des espèces, mais (et ça me rappelle le « Dieu des manques », explication bouche-trous aux manques de la science, et fatalement destiné à se réduire au fur et à mesure que celle-ci progresse) voit dans certaines choses « irréductiblement complexes » la main d’une intervention extérieure<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#pnote-577-1" id="rev-pnote-577-1">1</a>]</sup>. Le piège <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Finalisme">finaliste</a> est sournois et courant (et, justement, <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/">la Terre avant les dinosaures</a></em> montre bien qu’il n’y a aucune finalité dans la transition poisson/reptiles).</p>
<p>Le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Procès_du_singe">procès du singe</a> est évidemment traité, ainsi que l’état désastreux de la culture américaine, polonaise ou turque dans le domaine de l’évolution. La montée d’un créationisme islamique est inquiétant même s’il touche peu les scientifiques locaux.</p>
<h3>Bilan</h3>
<p>Ce livre prêche plutôt à un public convaincu d’avance. Je lui reprocherais de ne pas s’étendre sur les critères qui font de la <em>bonne</em> science : reproductibilité, publication et avis des pairs, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Réfutabilité">réfutabilité</a> à la Popper, non-pertinence des anecdotes personnelles, règles statistiques contre-intuitives... ou les écueils à éviter : tour d’ivoire, consensus d’un petit cercle, parasites socio-économiques, modes... que les fanatiques de telle ou telle théorie rejetée brandissent un peu trop vite.</p>
<p>La possibilité d’une cohabitation paisible de la science et de la religion est par contre bien évoquée (référence à la doctrine <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Non-Overlapping_Magisteria" hreflang="en">NOMA</a> de non-empiètement de Gould).</p>
<p>Auraient mérité d’être abordés : les charlatanismes du genre de l’astrologie, les médecines douces plus ou moins délirantes, homéopathie en tête, tout ce qui tourne autour des manipulations motivées par des soucis financiers ou <em>marketing</em> (lobby pharmacie, lobby pétrolier anti-réchauffement climatique), ou la fraude délibérée venant des scientifiques eux-mêmes.</p>
<p>Bref : malgré tout, si vous ne connaissez pas déjà à fond les sujets ci-dessus, ce <em>Petit traité</em> sera une saine lecture, plus historique que fondamentale, juste un peu frustrante par le manque de profondeur.</p>
<p><a href="http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-petit-traite-de-l-imposture-scientifique-12486.php">Présentation sur le site web de l’éditeur</a><br />
<a href="http://charlatans.info/news/spip.php?article156">Avis sur charlatans.info</a><br />
<a href="http://scepticismescientifique.blogspot.com/2009/04/notes-de-lectures-9-petit-traite-de.html">Avis critique sur le blog scepticismescientifique</a>, avec des réserves sur le manque d’explication sur <em>pourquoi</em> certaines affirmations ne sont pas scientifiques.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#rev-pnote-577-1" id="pnote-577-1">1</a>] <em>Qu’on ose avancer cette explication, qui implique l’existence d’une entité </em>encore plus complexe<em>, me fascine.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/577Black out or not black out?urn:md5:afc430b210ac78e7d515436e17f7df132009-02-27T23:12:00+01:002010-10-18T18:25:48+02:00ChristopheRes publicaabominationanticonsumérismeautodestructioncommunicationcoup bascynismeDRMdéfense du françaisdémocratiefichagefoutage de gueuleguerre sainteincohérenceinformatiquelibertélobbyslogiciel librepanurgismepessimismepolitiqueréseautotalitarismeéconomieéconomie de l’attention<p>Black out pour une loi stupide.</p> <p>La réponse est éclatante de noirceur, j’ai « blackouté »<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#pnote-538-1" id="rev-pnote-538-1">1</a>]</sup>.</p>
<p><img src="http://media.laquadrature.net/Quadrature_black-out_HADOPI_234x60px.gif" alt="HADOPI - Le Net en France : black-out" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<p>L’initiative vient de la <a href="http://www.laquadrature.net/fr/APPEL-HADOPI-blackout-du-net-francais">Quadrature du Net</a>. La première personne à m’avoir sensibilisé est <a href="http://www.pasithee.fr/blog/index.php?post/2009/02/25/Appel-au-blackout-du-net-francais-par-La-Quadrature-du-Net">Isa</a>.</p>
<p>La cause initiale : les derniers projets de loi anti-piratage de notre gouvernement, la loi HADOPI en particulier, un chef d’œuvre de n’importe quoi, rédigée par des gens qui ne comprennent rien à Internet, à l’informatique, au droit et à leur époque, et multi-récidivistes en matière de lois stupides, coûteuses et inefficaces.</p>
<p>J’arrête là parce que je m’énerve et que je n’ai pas envie de finir fiché comme opposant primaire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#pnote-538-2" id="rev-pnote-538-2">2</a>]</sup> ; et puis les sites ci-dessous causent déjà suffisamment du sujet :</p>
<ul>
<li>Entre autres, la Quadrature a fait un <a href="http://www.laquadrature.net/files/LaQuadratureduNet-20090207_Riposte-Graduee_inefficace-inapplicable-dangereuse_2pages.pdf">petit résumé</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>Voir aussi <a href="http://olivier.dossmann.net/joueb/archives/2009/02/27/pourquoi_jai_momentanément_colorié_mon_joueb_en_noir/index.html">le site d’Olivier</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>Lire surtout <a href="http://fr.readwriteweb.com/2009/02/26/prospective/hadopi-est-une-mauvaise-reponse-faite-par-des-gens-desempares/">cette interview d’un acteur du domaine, Patrick Waelbroeck</a>. En résumé, les pirates se sont <em>déjà</em> adapté à ce genre de texte, et au mieux, on reviendra à la bonne vieille technique de l’échange de clés USB dans les cours des lycées. J’ai connu à l’époque des disquettes, c’était redoutablement efficace. Et Internet redeviendra (en France) ce qu’il était à l’époque : un Minitel.</li>
</ul>
<ul>
<li>(<em>Mise à jour du lendemain</em>) <a href="http://www.pcinpact.com/actu/news/49358-free-filtrage-blocage-riposte-graduee.htm">Le fournisseur d’accès Free est contre cette loi</a>. Évidemment, ça va lui coûter de l’argent, sinon des clients !</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://linuxfr.org/2009/02/23/25073.html">LinuxFr</a> pointe notamment les problèmes d’interopérabilité que le rapporteur de la loi semble complètement ignorer. Microsoft se frotte probablement les mains.</li>
</ul>
<p>Histoire de gloser un peu, je précise que je me suis posé la question sur « je suis le mouvement en bon <em>geek</em> de Panurge, ou je pousse un soupir et je passe à autre chose ? ».</p>
<ul>
<li><a href="http://www.maitre-eolas.fr/2009/02/27/1329-pas-de-blackout-chez-eolas">Le très réfléchi Maître Eolas explique pourquoi lui, il ne suit pas</a>. Je comprends un peu ses positions : la loi HADOPI succède à la DADVSI ou à la LCEN comme épouvantail, ce sont des usines à gaz inutiles, il y a bien pire qui passe au Parlement sans mobilisation, et on sera toujours en démocratie après ça. DADVSI et LCEN n’ont pas empêché les DRM d’agoniser sous la pression du marché. <br />Mais je désapprouve. Ces lois sont débiles et inapplicables mais il y aura forcément des pertes collatérales. Eolas aura la capacité de décortiquer (férocement j’espère) le texte sur le plan du droit, moi je hurlerai de façon plus primitive : ce n’est même plus une lutte juridique mais de lobbying. Quant aux DRM, ils bougent encore (Blu-Ray, WMA...) et le marché ne fonctionne que quand la loi le laisse s’exercer réellement.<br />(<em>Mise à jour du 5 mars </em> : Maître Eolas analyse la loi de manière plus détaillée et ironique <a href="http://www.maitre-eolas.fr/2009/03/04/1333-hadopi-mon-amie-qui-es-tu" title="http://www.maitre-eolas.fr/2009/03/04/1333-hadopi-mon-amie-qui-es-tu">http://www.maitre-eolas.fr/2009/03/...</a>.)</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://www.henrymichel.com/reseaux/black-out-francais-ou-backlink-party/">Henry Michel</a> est sceptique sur l’utilité (à raison mais l’espoir fait vivre) et dit qu’un vrai <em>black-out</em> ça consiste à bloquer les sites, pas à afficher l’équivalent du brassard de gréviste japonais. Mais baillonner mon blog n’apporterait rien, tandis qu’un deuil généralisé et verbeux pourrait donner l’idée à l’opposition de se remuer (pour changer) ou à quelques députés UMP avec un cerveau et une colonne vertébrale (solide) de ne pas voter ces âneries.</li>
</ul>
<ul>
<li>En accord avec Henry Michel, <a href="http://petaramesh.org/">le Âshram a fermé sur un message d’avertissement</a>, histoire de donner un avant-goût du <em>1984</em> qui attend les larves inactives que nous sommes.</li>
</ul>
<p><em>Post-scriptum</em> : Oui, les couleurs sont laides, je n’ai pas eu le temps de travailler ça.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#rev-pnote-538-1" id="pnote-538-1">1</a>] <em>Une pensée pour mon professeur de français de 6è qui aurait fait une attaque à cause d’un tel anglicisme. Personnellement ça me répugne aussi.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#rev-pnote-538-2" id="pnote-538-2">2</a>] <em>Bonjour au petit robot ficheur des Renseignements généraux.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/538Comment détruire des fichiers sous Mac OS X (bug !)urn:md5:0a0061af44aeee68123584be8c2eedde2009-01-04T00:00:00+01:002009-04-13T10:37:43+02:00ChristopheInformatique pratiqueabominationadministrationbugdommagedysfonctionnementhainehowtoincohérenceinformatiqueMacOSprise de têtesauvegardessécurité<p>J’ai trouvé un bug (cri­ti­que car il impli­que des per­tes de don­nées !) sur Mac OS !</p> <p>Com­ment per­dre ses fichiers sur un Mac :</p>
<p>Je déplace des fichiers d’un dis­que (avec glis­ser-dépla­cer, avec <code>Command</code> enfoncé) vers un dos­sier <em>ver­rouillé</em> (clic droit sur le dos­sier, cli­quer sur <em>Ver­rouiller</em>) d’un autre dis­que. Il me demande mon mot de passe. Puis se plaint que je n’ai pas les auto­ri­sa­tions sur ce dos­sier. Soit.</p>
<p>Sauf que le fichier d’ori­gine a dis­paru. Effacé de la source mais copié appa­rem­ment nulle part.</p>
<p>Je n’ai pas réussi à repro­duire en opé­rant sur le même dis­que (mes­sage d’aver­tis­se­ment, authen­ti­fi­ca­tion inu­tile, pas de des­truc­tion des fichiers). J’ai pu repro­duire l’opé­ra­tion avec les mêmes dos­siers cible et source. En ten­tant de repro­duire avec de nou­veaux réper­toi­res et fichiers (tou­jours avec les mêmes dis­ques), j’ai juste une fenê­tre <em>Copie</em> qui reste déses­pé­ré­ment à zéro. Après flin­gage du Fin­der, « éjec­tion » des dis­ques, et recon­nexion, le pro­blème ini­tial se repro­duit à nou­veau.</p>
<p>Après ten­ta­tive de « répa­rer » le dis­que externe (une incan­ta­tion appa­rem­ment cou­rante sous OS X) (et pas les droits seu­le­ment, l’<em>Uti­li­taire de dis­ques</em> grise le bou­ton ?), le bug de la copie blo­quée se repro­duit.</p>
<p>Le volume cible est un dis­que externe Fire­wire, et sert aussi à <a href="http://www.osxfacile.com/timemachine.html" hreflang="fr">Time Machine</a> (évi­dem­ment, je tra­vaille en dehors de sa hié­rar­chie), y a-t-il un lien ? Évi­dem­ment, c’est du HFS+ et du Leo­pard à jour.</p>
<p>Mur­phy oblige, le réper­toire perdu était celui qui ser­vait à des sau­ve­gar­des et n’était donc PAS pro­tégé par Time Machine. Pas de perte sérieuse mais ce bug digne de Win­dows me flan­que les jetons ! À qui puis-je me plain­dre ?</p>
<p><strong>Mise à jour</strong> : Sur sug­ges­tion de Steph, j’ai ouvert un bug chez Apple. Après plu­sieurs semai­nes j’ai une réponse :</p>
<blockquote><p><em>This is a fol­low up to Bug ID# 6472094. Af­ter fur­ther inves­ti­ga­tion it has been deter­mi­ned that this is a known issue, which is cur­rently being inves­ti­ga­ted by engi­nee­ring. This issue has been filed in our bug data­base under the ori­gi­nal Bug ID# 6542466. </em></p></blockquote>
<p>Impos­si­ble de con­naî­tre le sta­tut de ce bug 6542466. Rom­pez !</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/03/Bug-majeur-sous-OSX#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/510Comment ne pas utiliser une base de donnéesurn:md5:d58c60c94b3dbada973f514b2fc4ce4d2008-12-15T07:21:00+00:002015-01-25T21:08:35+00:00ChristopheInformatique : l’art du développementanalogiebon senscommunicationcomplexitécynismedysfonctionnementdéveloppementexpertisefoutage de gueuleincohérenceinformatiquemétainformationoffshoreperspectivesauvegardessignifié<p>Petite histoire d’horreur en bases de données.</p> <p>(<em>Caveat : Ce billet à haute teneur informatique tente de s’adresser aussi aux non-informateux.</em>)</p>
<p><a href="http://asktom.oracle.com/pls/asktom/f?p=100:11:0::::P11_QUESTION_ID:6692296628899" hreflang="en">Extrait datant de 2002 et traduction de l’excellent site de questions-réponses sur Oracle AskTom</a> :</p>
<p>Question d’un utilisateur d’Oracle au gourou :</p>
<blockquote><p>« <em>J’ai une table avec un champ de type BLOB</em> (un champ destiné à contenir du binaire en vrac — NDT) <em>, du genre de :</em><br /> <br /><code>Create table trx (</code><br /><code>trxId Number(18),</code><br /> <code>trxType Varchar2(20),</code><br /><code>objValue Blob,</code><br /><code>...</code><br /><code>)</code><br /> <br /><em>Le BLOB contient un objet Java sérialisé</em> (sauvegardé dans un fichier ou une base)<em> en fait différents objets qui implémentent tous la même interface.<br /> <br />Nous accédons toujours à l’objet via le conteneur J2EE </em> (par programme, quoi)<em>, ça marche bien jusque ici.<br /> Maintenant les utilisateurs veulent créer des rapports avec Sqlplus </em>(un requêteur SQL en ligne de commande)<em>, Crystal Reports</em> (un requêteur et créateur de jolis rapports)<em>, etc. Donc il faudrait une solution à ce problème de BLOB. </em>»</p></blockquote>
<p>Pour ceux qui n’ont pas sauté d’effroi à la lecture, je résume :</p>
<p>Le programme du monsieur manipule des objets Java (par exemple des objets « Livraison » ou « Employé » ou « Mouvement budgétaire » ou « Nuitée » selon que le logiciel traite de logistique, de paye, de finance ou d’hôtellerie). Ces objets sont constitués de code exécutable (en gros, immuable) et de variables parfois nombreuses (dans les exemples précédents : la quantité, les articles, l’adresse de livraison, le nom du destinataire final, la date ; le salaire, l’adresse, le CV ; l’imputation, le montant, la date, le type ; le numéro du client, celui de la chambre, un drapeau « petit déjeuner oui/non », le numéro de carte bleue de réservation...).</p>
<p>La mémoire de l’ordinateur étant volatile et finie, il faut sauvegarder ces données : typiquement dans un fichier sur le disque dur ou, de manière plus efficace et ordonnée, dans une base de données (Oracle, MySQL, ce que l’on veut).</p>
<p>De nos jours, une base de données est généralement ordonnée autour de « <strong>tables</strong> » dans lesquelles les données (chiffres, dates, libellés...) sont triées en <strong>colonnes</strong> (ou « <strong>champs</strong> »). L’intérêt de ce formalisme réside dans 1) un <strong>cadre propre</strong> où ranger d’entrée toute nouvelle donnée que l’on voudrait stocker, et 2) permettre à <strong>plusieurs applications</strong> de traiter des mêmes données sans se donner trop de mal à comprendre sous quel format les autres applications les ont stockées. Une date va dans un champ DATE, un libellé dans un champ CHAR ou une variante, un nombre dans un champ de type NUMBER, etc. , et notamment des gros morceaux de binaire, comme des images, dans des champs pour binaire de type BLOB sous Oracle.</p>
<p>Ce que fait le naïf questionneur consiste à passer totalement outre ces deux points. Il stocke tout son objet (code binaire exécutable <em>et</em> données) ensemble dans un BLOB. Aucun autre logiciel n’a aucune chance de comprendre comment les données sont organisées, sauf si on le programme lui aussi explicitement pour cela, et ce ne sera pas le cas des outils extérieurs à l’entreprise comme le Crystal Report évoqué.</p>
<h3>Équivalent</h3>
<p>J’ai du mal à trouver un équivalent réel de cette aberration.</p>
<p>C’est pire que de rédiger ses documents dans une langue que personne ne connaît (exemple de Tom Kyte dans sa réponse). Sans traduction explicite, longue et difficile, personne ne pourra les utiliser. Et encore, une langue suit en général une tradition, mais l’informatique se base sur des standards, de fait ou reconnus qui n’ont aucun rapport avec l’identité culturelle et que l’on se doit d’adopter. Les langues cependant sont à peu près équivalentes, la prédominance du latin, du français, de l’anglais n’étant que contingence historique, alors que dans le cas présent on descend d’un degré dans la flexibilité d’utilisation.</p>
<p>C’est pire que de recréer de zéro une nomenclature. Une nomenclature peut être plus ou moins bancale, et meilleure ou moins bonne qu’une autre, le but final est le même : désigner des objets.</p>
<p>C’est pire qu’une bibliothèque où tous les livres sont soigneusement numérotés mais entassés en vrac dans les rayons. Celui qui veut un livre qu’il a eu entre les mains peut le demander ; celui qui cherche un roman d’espionnage ou un précis de séismologie comparée laissera vite tomber. Et encore : il a une chance de trouver en balayant systématiquement les étagères. (Ce dernier exemple serait donc plutôt l’équivalent d’une table non indexée que l’on doit balayer intégralement, mais où au moins les données sont reconnaissables.) Imaginons que le contenu des livres soit en sanskrit, ou que ceux-ci soient tous sous emballage opaque.</p>
<p>C’est peut-être équivalent à <em>ignorer</em> le concept même de nomenclature et de caractéristique. Imaginons qu’un ordinateur doive rechercher tous les mammifères quadrupèdes herbivores européens dans une liste des noms usuels d’animaux sans aucune autre caractéristique...</p>
<p>Classiquement l’informatique tente de trouver une analogie avec les voitures, et le plus proche que j’imagine ne tombe pas au même niveau : un constructeur de voitures a créé ses propres normes de signalisation, son propre code de la route, et à présent ses voitures veulent circuler au milieu des autres. Mais là encore il s’agit juste de choix différents de norme, pas du choix d’un système intrinsèquement inférieur.</p>
<h3>Remède</h3>
<p>Ma première pensée dans ce genre de cas est de proposer que l’on fusille celui qui a osé programmer cela. Franchement, même les non-informaticiens qui ne jurent que par Excel et Access (<em>vade retro</em> !) planent dix niveaux de compétence au-dessus de lui.</p>
<p>Comme je suis quelqu’un de trop miséricordieux, ma deuxième pensée est que cela lui a peut-être été imposé par un chef stupide, par sa simple ignorance de non-technicien pas formé au maniement des bases de données, par des objets tellement différents qu’aucun schéma ne se distinguait clairement, par un administrateur de base peu coopératif voire ouvertement hostile (à fusiller aussi) ou au contraire absent, par des contraintes en temps démentielles.</p>
<p>Cependant, n’importe quel concepteur après quelques semaines d’expérience sait que toute donnée doit pouvoir être récupérée ailleurs. Et tout flanquer en vrac n’est PAS une bonne idée.</p>
<p>À moins que ce ne soit un de ces adeptes des technologies empilées, qui considérait que l’accès au moindre objet ne devait surtout pas se faire directement dans la base (ce qui se défend), mais impérativement en passant par des <em>web services</em> qui attaqueraient un serveur d’application Java qui interrogerait Oracle lui-même, créerait les objets et les ferait communiquer avec toute autre application. Sauf que le monde réel ne fonctionne pas comme ça mais préfère souvent le simple et brutal : « toi causer SQL ? » (<strong>Mise à jour de 2011</strong> : Tiens, je viens d’en rencontrer une, une appli comme ça : il faut que les développeurs préparent des vues exprès pour les accès extérieurs, sinon c’est sans espoir. Encore est-ce excusé par une flexibilité démoniaque.)</p>
<p>Ou encore est-ce un employé de SAP, où l’accès à la base est aussi <em>streng verboten</em>, mais qui <del>offre</del> vend des interfaces de communication avec le monde extérieur <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/16/252-par-paquets-de-5">qui m’ont déjà fait hurler</a> mais qui ont le mérite d’exister et de fonctionner.</p>
<p>Ma quatrième pensée replace le problème dans sa perspective historique : autrefois, au néolithique où une application ne quittait pas le <em>mainframe</em> où elle tournait, à l’époque où le concept de « réseau d’entreprise » relevait de la science-fiction (« mais il nous faudrait un <em>autre</em> ordinateur » !), les formats de données étaient propres à chaque application.</p>
<p>Plus tard, dans les temps protohistoriques où les PC se répandaient chez les particuliers, les applications ne communiquaient toujours pas entre elles, et le format de données était contraint par la taille du fichier et la vitesse de chargement. <a href="http://www.gnu.org/philosophy/no-word-attachments.fr.html">Et puis le verrouillage du format de fichiers est un moyen de garder des clients captifs</a>.</p>
<p>À notre époque connectée et distribuée, l’utilisation d’un format totalement fermé (et ici c’est de verrouillage complet au niveau technique qu’il s’agit, même pas de secret industriel, puisque même les concepteurs ne peuvent aisément corriger le problème !) relève du blasphème.</p>
<p>Ma cinquième pensée est une vacherie que mon cerveau a du mal à ne pas généraliser : « tiens, c’était encore un Indien »...</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/10/22/518-comment-ne-pas-utiliser-une-base-de-donnees#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/462Coloniser le désert de Gobi plutôt que Marsurn:md5:45b82bb0348d0d477ca2729527ce7e752008-02-19T20:08:00+00:002011-05-26T19:14:06+00:00ChristopheMarsbesoinbon sensChinecivilisationcolonisationconquête de l’inutileconquête spatialecosmologiecourt termedilemmedommagedémographieeaueffet de serreenvieEuropeexaptationgigantismegravitationincohérenceintelligence artificielleMarsmytheoptimisationparadoxepessimismerobotssciencescience-fictionspéculationéconomieÉtats-Unisévolution<p>Une provocation de Bruce Sterling : pourquoi conquérir un but aussi éloigné que Mars quand les déserts terrestres nous tendent les bras ?</p> <p>C’était en 2004. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bruce_Sterling">Bruce Sterling</a>, rien moins que l’un des fondateurs du mouvement SF <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cyberpunk">cyberpunk</a>, ramenait violemment sur Terre tous les rêveurs qui, de moi à <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche">Brian Aldiss</a> ou <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/06/01/349-red-mars-green-mars-blue-mars-de-kim-stanley-robinson">Kim Robinson</a>, s’imaginent entamer la colonisation de Mars dans quelques décennies au maximum.</p>
<blockquote><p><em><a href="http://www.boingboing.net/2004/01/08/sterling_ill_believe.html" hreflang="en">“I’ll believe in settling Mars when I see people settling the Gobi Desert.”</a></em> <br /> <br />(« Je croirai à la colonisation de Mars quand je verrai des gens coloniser le désert de Gobi. »)</p></blockquote>
<p>Son idée est que Gobi est sans intérêt, et trop inhospitalier pour bon nombre de raisons. Et les gens qui s’y établiraient délibérément seront les premiers candidats à la vie sur une Mars qui est mille fois plus aride, plus inhospitalière que Gobi. Il ajoute que la civilisation possédant une technologie capable de terraformer Mars se sera d’ailleurs elle-même transformée en chemin, ce qui rend vaine toute supposition sur ses motivations. (Le thème des humains modifiés, génétiquement ou par implants, occupe d’ailleurs la place centrale de ses livres.)</p>
<p>Sterling ne dit pas qu’<em>aller</em> sur Mars, ou y laisser une base avancée, est utopique. Des scientifiques occupent des bases en Antarctique, mais personne ne songe à <em>coloniser</em> ses arpents de neige. Ce sera pareil pour Mars.</p>
<p>(Fin de résumé/paraphrase.)</p>
<p>Diantre, que de pessimisme de la part d’un personnage qui par profession serait normalement plus enclin à voir l’homme se répandre dans la Galaxie ! Mais le rêve n’empêche manifestement pas de savoir garder les pieds sur terre.</p>
<h3>Le Paradis de Gobi contre le cauchemar martien</h3>
<p>On aura beau jeu de rétorquer que le désert de Gobi <em>est</em> habité. <a href="http://dinosoria.com/desert_gobi.htm">Par quelques nomades mongols et leurs troupeaux</a>. Pourtant Gobi fait partie d’un pays surpeuplé, la Chine. Si Mars était seulement aussi aride — et malgré tout « habitable » — que Gobi, ou que la froide Sibérie, ou que le Kalahari, et distant d’un jour de marche, oui, certains nomades et quelques ermites iraient sans doute s’y établir.</p>
<p>Mais Mars est à 55 millions de kilomètres (strict minimum), les tempêtes y sont apocalyptiques, et il n’y a rien à y respirer. Les habitants de Gobi ne possèdent pas d’astronef interplanétaire, ont besoin d’oxygène, et ne doivent pas considérer leur zone comme surpeuplée, donc ils ne vont pas sur Mars.</p>
<p>À l’inverse, des habitants de zones surpeuplées cherchant de la place ne vont même pas dans les déserts proches (Gobi, Sahara ou Arizona). Et ce alors que la technologie humaine, antique ou actuelle, y permet la survie, et que le lien avec les zones plus peuplées est « rapide » (des heures d’avion ou des jours de chameaux au pire). Exception : Las Vegas, qui n’est là justement que comme partie d’une nation beaucoup plus habitable.</p>
<p>Pour Mars, il faut des mois de voyage, et le soutien technologique d’une superpuissance pour y survivre. Pour les mêmes raisons que Mars, l’Antarctique n’est pas colonisée (au pire elle sera exploitée pour son pétrole, son cuivre ou son zinc par quelques techniciens).</p>
<h3><em>Freakonomics</em> appliqué à Mars</h3>
<p>Bref, comme dirait <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/10/30/292-freakonomics-de-levitt-dubner">Levitt</a>, finalement c’est économique, on ne va que là où c’est économiquement réaliste.</p>
<p>Ajoutons trois choses :</p>
<p>D’abord, même si envoyer du monde sur Mars devenait aussi facile que vers la Lune grâce à Dieu sait quel mode de propulsion, et devenait cent fois moins cher grâce à la mise en place d’un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ascenseur_spatial">ascenseur spatial</a>, une colonisation massive (des millions de personnes) resterait utopique, ou serait en tout cas effroyablement ruineuse. Bref, Mars deviendrait au mieux un territoire vierge où on rencontrerait ici ou là un hameau, une base scientifique, une petite ville. On est loin de l’Europe du XIXè siècle qui déversait ses excédents de population en Amérique.</p>
<p>Ensuite, la motivation des colons entre évidemment en compte. Qui va effectuer un voyage dangereux, long (des mois, probablement), pour un lieu désolé, où rien ne pousse, où il n’y a aucune industrie ? Des scientifiques, des fous, des aventuriers, des touristes, des techniciens du calibre de ceux qui vont sur les plate-formes pétrolières. (Les pauvres désespérés, SDF parisiens ou paysans du Sahel, ne pourront jamais s’offrir le billet, et personne ne leur offrira sans bonne raison, notamment sans une société martienne <em>déjà</em> présente.)</p>
<p>Vu le prix du billet, du séjour et du ravitaillement, et l’ensoleillement, je doute cependant que Mars devienne une destination aussi courue que les plages tunisiennes ; en tout cas il ne faut pas espérer qu’une société martienne puisse vivre des quelques touristes qui pourront aller là-bas juste admirer <em>Valles Marineris</em>.</p>
<p>D’autre part, pour « exploiter » les touristes, il faut une infrastructure déjà en place, donc du monde, ce que n’importe quel pays du Tiers Monde possède, mais pas Mars. Ce monde (conjoints, famille, médecins, coiffeurs, policiers, administratifs...) viendra en soutien des travailleurs (techniciens miniers ou GO du Club Méd’), et donc on revient au problème principal : que faire sur Mars d’intéressant, c’est-à-dire d’<em>économiquement rentable</em> ?</p>
<p>Enfin, notre espèce n’est peut-être sociale, mais elle est en tout cas grégaire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/02/19/395-coloniser-le-desert-de-gobi-plutot-que-mars#pnote-354-1" id="rev-pnote-354-1">1</a>]</sup>. La surpopulation locale n’est pas un problème : le taux d’urbanisation s’envole depuis deux siècles, les Chinois s’entassent sur leur côte est, les Américains dans quelques mégalopoles, les Français pour une bonne partie en région parisienne, etc. Le désert de Gobi n’est pas près d’être colonisé quand la Creuse, bien plus accueillante, se dépeuple. La population mondiale a explosé, mais les guerres pour des terres à coloniser n’existent quasiment plus entre États modernes. Nous ne sommes plus à l’époque des grands défrichements de l’apogée du Moyen Âge, ni de la conquête du <em>Far West</em> par des fermiers arrivés d’une Europe surpeuplée : dans notre civilisation industrielle les gens vont là où il y a du travail, et tant pis pour les prix délirants de l’immobilier. Je ne crois pas au télétravail pour inverser rapidement et massivement la tendance.</p>
<h3>Trop cher</h3>
<p>Oui, la conquête de Mars est romantique, c’est la prochaine étape de la conquête spatiale, le premier des objectifs difficiles, lointains mais réalistes que nous pouvons nous donner. Les Américains ou les Chinois iront sur Mars, oui, motivés d’abord par la gloriole. Et comme pour la Lune, ce sera sans doute juste pour planter un drapeau, collecter quelques cailloux, et repartir. Le prix effroyablement élevé d’une base permanente ne se justifie que très difficilement, alors pour une population plus importante, il faudra un intérêt économique supposé, même aléatoire.</p>
<p>Pour la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Station_spatiale_internationale">station spatiale internationale</a>, la justification scientifique est déjà tellement « limite » que les gouvernants hésitent à lâcher les milliards nécessaires. C’est d’ailleurs là que se situe le principal obstacle pour des projets de cette échelle : seuls des gouvernements d’États-continents (USA, Chine, Europe) peuvent aligner l’argent ; les projets privés sont irréalistes. Et un gouvernement est imperméable au romantisme. Christophe Colomb a été sponsorisé par l’Espagne pour rechercher des routes commerciales, pas pour faire de la recherche fondamentale en géographie.</p>
<p>Pour relancer la conquête de la Lune, <a href="http://www.onversity.net/cgi-bin/progactu/actu_aff.cgi?Eudo=bgteob&P=00000910">la NASA parle d’y chercher l’Hélium-3 qui alimenterait les centrales à fusion de la deuxième moitié du siècle</a>. Objectif douteux, et trop lointain, vaguement plausible. Mais la Lune est à trois petits jours de voyage. Accessoirement, pour utiliser des centrales à fusion à hélium, il faudrait déjà maîtriser celles à hydrogène — on en reparle en 2060.</p>
<p>J’ai du mal à imaginer ce qui serait exploitable sur Mars. Du pétrole ? Il aurait fallu des forêts autrefois. Du minerai ? Lequel ? Du CO₂ ? Nous en avons même trop, et Mars pas assez. Cependant, même si des mers de pétrole ou des mines de platine pur y était découvertes, le prix du transport serait tel que cela n'en vaudrait pas la chandelle. Quant à d’autres besoins... lesquels ? Que pouvons-nous faire sur Mars (hors l’étude de Mars) qui ne soit possible beaucoup plus près comme sur Terre, sur la Lune, ou simplement dans l’espace même, en orbite proche ou pas ?</p>
<p>La recherche d’une vie sur Mars est un objectif justifiant d’y envoyer des scientifiques, mais pas des colons. Ajoutons l’argument qui veut que pour le prix du billet d’un humain, on pourrait y envoyer une flotte entière de robots, certes limités, mais bien moins chers, et peut-être suffisants — en tout cas les gestionnaires qui lâcheront les crédits le verront comme ça. La robotique avance d’ailleurs plus vite que l’astronautique interplanétaire, et le retour sur investissement est plus rapide (les avancées technologiques se retrouvent très vite appliquées à l’industrie terrestre).</p>
<h3>Un pic à franchir</h3>
<p>Il ne s’agit pas de nier que la colonisation de Mars, sur le long terme, serait forcément une mauvaise opération. La conquête de la Lune a été remboursée plusieurs fois par les innovations qui ont été ensuite recyclées dans le « civil », l’envoi d’une mission sur Mars pourrait se justifier aussi ainsi. Sur le très long terme, que l’homme se répande sur une deuxième planète est un gage de survie à long terme de l’espèce. De là à investir massivement dans une colonisation... Notre époque a l’obsession du <a href="http://www.chef-de-projet.org/ROI.htm">retour sur investissement</a> rapide, et la terraformation est lointaine, aléatoire, et sans intérêt immédiat.</p>
<p>Sauf invention révolutionnaire par définition imprévisible, ou décision d’un gouvernement très volontaire qui aime les grands travaux (les Chinois ?), la colonisation martienne est face à un « mur de potentiel ». Le transport de la moindre denrée ou matériel est hors de prix. Si une justification économique existait (un minerai quelconque ?), et que notre société décidait collectivement d’aller l’exploiter, les masses d’argent en jeu nous pousseraient à les investir plutôt dans la substitution.</p>
<p>Or aucune colonisation ne démarrera sans justification économique. Le tourisme ou l’exploitation secondaire de ressources marginalement rentables suivrait sans doute si un premier circuit économique est en place. Mais, encore une fois, lequel ???</p>
<p>Deuxième mur de potentiel : toujours pour des raisons économiques et de protection de la vie humaine, une entreprise investissant dans Mars cherchera plus à y placer des robots que des humains. De l’exploitation sans colonisation donc. Même si ces robots se trouvent pilotés par des humains en réalité virtuelle, voire des trans-humains numérisés qui se téléchargeraient dans les robots — peut-on parler de colonisation dans ce cas ?</p>
<h3>Terraformation</h3>
<p>La colonisation de Mars (et non juste une tête de pont) n’a effectivement
pas de sens sans terraformation de la planète. Celle-ci est hors de portée. Il faudra donc attendre un temps où nous aurons les capacités d’oser même y penser. Mais la facture sera très salée et la terraformation étalée sans doute sur des siècles. Le personnel nécessaire justifierait un début de colonisation, mais la « rentabilité », certes positive sur le très long terme (nous serions enfin à l’abri d’une catastrophe globale sur Terre<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/02/19/395-coloniser-le-desert-de-gobi-plutot-que-mars#pnote-354-2" id="rev-pnote-354-2">2</a>]</sup>) serait contrebalancée par le coût énorme à supporter pendant longtemps.</p>
<p>Ce peut être une décision politique (« Offrons-nous une deuxième planète !») qu’une société plus volontaire que la nôtre prendra peut-être. Ce peut être un moyen délibéré d’investir dans la recherche massivement, et qu’importe le but — mais pourquoi ce but-là (soyons cynique : terraformer Mars est plus clinquant que de sortir la moitié de l’humanité de la misère) ? Imaginons un rebond de la natalité occidentale couplé à de nouvelles inventions, ou un maintien du volontarisme chinois d’aller toujours plus avant, ou (comme dans la <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2007/06/01/349-red-mars-green-mars-blue-mars-de-kim-stanley-robinson">trilogie de Robinson</a>) une quasi-immortalité acquise par la médecine, nous rendant capables de planifier des projets aussi longs, et les justifiant par la place à conquérir. On en est donc réduit à imaginer des justifications de science-fiction.</p>
<p>Bref, si une vraie conquête de Mars est lancée ce siècle, ce ne sera probablement pas une décision rationnelle. L’humanité, il est vrai, en prend rarement collectivement.</p>
<h3>La prédiction est toujours difficile, surtout en ce qui concerne le futur</h3>
<p>Quand on se lance dans une telle discussion, il est toujours facile de trouver des exemples et contre-exemples sur le dépassement des limites économiques apparemment infranchissables. Les murs de potentiel s’effritent avec la technologie.</p>
<p>En cinquante ans, nous avons pris l’habitude de transporter des quantités monstrueuses de marchandises périssables ou très bon marché d’un hémisphère de la planète à l’autre ; cela aurait semblé utopique il n’y a pas si longtemps. Utiliser les tendances et contraintes actuelles pour prévoir le futur est toujours une manière efficace de se tromper, et une découverte par définition imprévisible peut redistribuer les cartes : un moteur quelconque pourrait raccourcir le voyage vers Mars à deux semaines, ou une percée spectaculaire dans l’ascenseur spatial, ou une autre technologie pourrait réduire le coût massivement et, couplé au manque criant de matières premières sur Terre, lancer une exploitation minière rentable des planètes et astéroïdes proches. Ou les contraintes écologiques terriennes enverront progressivement toutes les usines polluantes sur la Lune voire plus loin.</p>
<p>J’aime beaucoup la formule « <em><a href="http://science.slashdot.org/comments.pl?sid=287435&cid=20463705" hreflang="en">someone with a dream will harness the resources necessary to profit from the benefits that you cannot yet foresee.</a></em> ». Des <a href="http://www.futura-sciences.com/fr/sinformer/actualites/news/t/univers/d/hotel-spatial-et-si-le-reve-devenait-realite-maj_9315/">entreprises privées</a> tentent bien déjà un <a href="http://space.xprize.org/x-prize-cup/" hreflang="en">accès autonome</a> à l’espace, souvent comme « <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Armadillo_Aerospace" hreflang="en">danseuse</a> » d’<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/John_D._Carmack" hreflang="en">un milliardaire</a>. Mais l’investissement privé, sur le long terme, ne se maintient que s’il trouve une justification économique, les richissimes aventuriers ne jouant que le rôle de catalyseurs.</p>
<p>À l’inverse, une confiance aveugle dans l’avenir est aussi un moyen de se tromper. La Lune a bien été conquise — et ça n’a <em>rien</em> lancé. Toute l’histoire de l’astronautique depuis tourne uniquement autour de l’exploitation économique de l’espace proche (les satellites espions, météo, de communication, scientifiques...) et d’une poignée de sondes lointaines, dans l’attente de l’avancée technologique qui relancerait la machine. Quant à ces évolutions, d’une part elles ne se décrètent pas, d’autre part elles nécessitent des investissements, du temps, et une société accueillante pour fleurir.</p>
<h3>Échelle de temps</h3>
<p>Attention, je ne parle ici que du court et moyen terme, disons le XXIè siècle. Sur plus d’un siècle, tout et n’importe quoi peut se passer, surtout ce à quoi nous ne nous attendons pas. Dans mille ans, les contraintes économiques auront changé, et le tourisme sur Mars sera peut-être devenu un caprice accessible à beaucoup. La terraformation sera peut-être en cours voire achevée. L’intérêt minier de Mars sera peut-être réel, rien que pour alimenter l’économie locale. Après tout, dans la <em><a href="http://gotomars.free.fr/voie.html">Voie martienne</a></em>, Asimov décrit bien des Martiens obligés d’aller chercher leur précieuse eau dans les anneaux glacés de Saturne. Ou bien l’humanité sera peut-être réduite à quelques pauvres hères sur une planète cuite à l’étouffée dans son CO₂, incapables d’aller plus loin que la prochaine oasis.</p>
<p>Et même : comme le conclut Sterling, une civilisation capable de coloniser Mars aura sans doute bien mieux à faire que de s’occuper d’un caillou sans vie. Les mondes virtuels, ou des civilisations se construisant carrément leurs petits paradis dans l’espace interplanétaires, ne constituent que deux exemples. Ou encore, avant Mars, cette civilisation aura sans doute déjà cherché à occuper des zones inoccupées comme Gobi ou la Sibérie (encore une fois, pour y faire quoi ?). Alors, le clone numérique de Sterling croira peut-être à la colonisation martienne.</p>
<p>De toute manière, comme le remarque aussi Sterling, à quoi ressembleront les humains à cette époque ? J’ai évoqué des trans-humains qui se téléchargeraient dans des robots, ou des gens vivant uniquement en réalité virtuelle, il y a aussi le cas des cyborgs pouvant vivre n’importe où. Quels seraient les limitations et les besoins de tels « humains » ?</p>
<p>Enfin, donnons tout de même une dernière raison pour laquelle Mars sera peut-être terraformée quand le désert de Gobi restera sans vie : le sain conservatisme écologique. Nous commençons tout juste à comprendre comment fonctionne notre planète, et quand on lit ici ou là que les poussières du Sahara fertilisent l’Amazonie ou que les Rocheuses impactent le climat européen plus que le Gulf Stream, il est clair que terraformer une <em>autre</em> planète est moins risqué que de vouloir « finir » la terraformation de la seule que nous ayons pour le moment.</p>
<h3>PS</h3>
<p>Devoir pour moi-même ou mes descendants, en 2100 voire avant : dans ce billet, qu’est-ce que je n’ai <em>pas</em> vu qui semblera tellement évident quelques décennies plus tard, et qui flanque par terre tout le raisonnement ?</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/02/19/395-coloniser-le-desert-de-gobi-plutot-que-mars#rev-pnote-354-1" id="pnote-354-1">1</a>] Dixit <em>John Brunner</em>.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/02/19/395-coloniser-le-desert-de-gobi-plutot-que-mars#rev-pnote-354-2" id="pnote-354-2">2</a>] <em>Mais toujours pas d’une guerre mondiale, cette fois interplanétaire, qui emporterait les deux planètes, et l’humanité par la même occasion.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/02/19/395-coloniser-le-desert-de-gobi-plutot-que-mars#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/354Où sont les specs ???urn:md5:def436a14ea2e1e449bc25aa52c1a04a2008-01-29T22:56:00+00:002011-05-24T20:46:29+00:00ChristopheInformatique : l’art du développementauto-organisationcomplexitédéveloppementfichageincohérenceinformatiquemétainformationorganisationperspectivesignifiétravail<p>Écrire les spécifications fonctionnelles puis techniques d’un logiciel est un métier, et les interpréter pour développer un autre. Encore y a-t-il un problème intermédiaire bassement pratique : elles sont <em>où</em> les spécs ???</p> <p>Supposons que, dans une entreprise, il ait été jugé que tel besoin doit être satisfait par un petit développement informatique, et que le programme ait reçu <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/09/03/224-codes-projets">son précieux code projet (j’ai déjà causé de cette odyssée)</a>, par exemple VER78 (VEntes/Rapport/78ème programme développé pour ce domaine).</p>
<h3>Les « specs »</h3>
<p>Concrètement, dans une entreprise organisée, on écrit d’abord des <strong>spécifications</strong> (« Ce logiciel doit faire telle chose. ») et ensuite un ou des développeur(s) programme(nt).</p>
<p>Le processus peut être plus compliqué : expression de besoins formelle ; réunions d’arbitrage ; spécifications écrites par un <em>key user</em>, ou un consultant interne, ou externe, ou dossier géré de A à Z par un technico-fonctionnel solitaire ; développement en <em>waterfall</em> ou <em>extreme programming</em> ; dossiers de mise en production, d’exploitation... Mais en gros on se résume à : <strong>spécification / programme</strong>.</p>
<p>Pour le programme lui-même, son code, ses objets... pas de problème, le développeur sait où les trouver et déposer, il est naturellement assez ordonné<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/29/228-ou-sont-les-specs#pnote-204-1" id="rev-pnote-204-1">1</a>]</sup>. De plus, en cas de négligence, la sanction est immédiate : ça ne compile plus. Les outils de gestions de version permettent également suivi et centralisation. Un programme est donc rarement perdu.</p>
<p>Les spécifications ne sont pas soumises à la même rigueur. Souvent, elles se matérialisent en tant que fichiers Word, dont l’éclosion s’effectue en un endroit souvent non public (disque dur personnel, clé USB, répertoire réseau privé...).</p>
<p>Dans les cas les plus défavorables, seul le développeur s’intéresse au code du programme, et la rédaction intervient <em>avant</em> l’étape d’attribution du nom VER78. Le document peut donc ne comporter qu’un titre (« Spécifications commissions sous-traitants.doc »), pas forcément explicite (« Spf comms sst TEST v7.doc »), et se trouver à peu près n’importe où sur l’intranet local…</p>
<p>Un cauchemar pour le petit pion de SSII qui débarque sans idée des nomenclatures et habitudes locales. C’est encore plus drôle quand les gens ne sont pas d’accord sur l’endroit où les documents doivent être déposés ; dans ce cas les chances de posséder plusieurs exemplaires des spécifications évoluant en parallèle est réel.</p>
<h3>De l’unicité du code</h3>
<p>J’ai donné l’exemple de VER78, sans parler d’un pépin courant : pourquoi VER79 et pas VER80 ? Qu’est-ce qui garantit que VER78 ne va pas être utilisé par quelqu’un d’autre pour un projet différent ?</p>
<p>Qu’on utilise un numéro (comme VER78) ou un code plus littéraire (du genre de « Nabuchodonosor »), le problème se pose rapidement (dès que l’équipe dépasse une personne — et même) : <strong>ne pas se retrouver avec deux programmes de même nom</strong>. C’est tout bête, mais dans une phase de foisonnement (installation d’un système) impliquant pléthore de consultants et développeurs, le danger est réel.</p>
<p>En informatique théorique, le cas est connu, il suffit de « poser un verrou » sur un numéro. Sous Oracle, on parlerait de « séquence » (à part pour le problème de non-continuité des numéros). En clair, une référence unique où se trouvent ces numéros, et qui garantit un minimum que deux personnes ne peuvent pas utiliser deux noms de programme en même temps. Mais c’est la théorie, où les programmes suivent toujours les procédures ; les humains font ce qu’ils veulent et sont faillibles.</p>
<p>Un collègue m’a parlé d’une technique primitive mais efficace : le <strong>classeur papier</strong> unique (le truc plat en plastique ou carton avec des anneaux métalliques et des feuilles dedans, pas un fichier Excel !). Le chef de projet ou le développeur qui a besoin de « tirer un numéro » pour nommer une brique logicielle va dans le classeur, regarde le dernier numéro ou nom utilisé, rajoute le sien, et est certain que personne ne créera le même au même moment. Inconvénient : à l’heure des bases de données réparties sur plusieurs sites, et de la sous-traitance massive aux antipodes, un classeur ne voyage ni par email ni par intranet.</p>
<p>Le dérivé de l’ère numérique est évident : un <strong>simple fichier Excel sur un intranet public</strong>. Encore faut-il savoir où il est sur la jungle de l’intranet réseau (<em>a priori</em> simple, parfois non, voir plus loin). De plus, les classeurs Excel ont le don de scissiparité, et les <em>managers</em> sont vite enclins à en créer d’autres pour le pilotage<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/29/228-ou-sont-les-specs#pnote-204-2" id="rev-pnote-204-2">2</a>]</sup>. Le fichier unique « bête liste des programmes maison » tend très vite à évoluer en outil de mesure de la progression de projets.</p>
<p>La technique la plus efficace à ma connaissance est simplissime : puisque chaque développement implique la génération d’au moins un document (spécifications), autant utiliser cette base documentaire comme base pour la génération du nom du logiciel. On peut effectuer une recherche sur tous les documents intitulés VER*, trouver le dernier (VER77), pour décider de créer le VER78 — mais créer ce document n’est pas instantané, et il vaut mieux que ce code existe avant la moindre action (pour la cohérence des noms des objets à développer, pour les imputations du temps passé à écrire chaque spécification…).</p>
<p>Plus sûrement, <strong>utiliser les répertoires</strong> (du genre « R:\Développements\Ventes\Rapports\VER78\ »). Un répertoire se crée en deux secondes, le code VER78 est réservé même si aucun document n’a été généré, et le collègue dans l’autre bâtiment, dix secondes plus tard, avec besoin équivalent, créera son VER79.</p>
<p>Archi-simple. Beaucoup trop pour certains.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/29/228-ou-sont-les-specs#rev-pnote-204-1" id="pnote-204-1">1</a>] <em>Dans ses fichiers, pas toujours sur son bureau.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/29/228-ou-sont-les-specs#rev-pnote-204-2" id="pnote-204-2">2</a>] <em>Dans les gros projets, il y a des gens qui passent leur temps à remplir des fichiers Excel avec les informations d’autres fichiers Excel, ou d’informations disponibles dans l’intranet local...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/29/228-ou-sont-les-specs#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/204"4" par 4.0 ?urn:md5:be583f4c15f593cec11e9f6dda5a5c2c2007-10-24T20:48:00+00:002011-05-09T19:40:11+00:00ChristopheInformatique : l’art du développementchiffrescitationdysfonctionnementdéveloppementincohérenceinformatiquemathématiquesmétainformationparadoxeperspectiveprécisionsignifié<p>4 * 4.0 donne des résultats parfois surprenants selon les langages...</p> <p>C’était <a href="http://ask.slashdot.org/comments.pl?sid=228701&threshold=4&commentsort=3&mode=nested&cid=18549429" hreflang="en">une remarque faite sur Slashdot en mars dernier</a> par un certain <a href="http://jimbojw.com/wiki/index.php?title=Blog" hreflang="en">jimbojw</a>, au sein d’une discussion sur le sens profond de 4 x 4,0 <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/10/24/351-4-par-4-0#pnote-315-1" id="rev-pnote-315-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>Suite à une remarque pertinente que <code>"4"</code> était en fait une chaîne de caractère dont la multiplication n’avait pas un sens immédiat, Jim a fait le test avec plusieurs langages :</p>
<p><code>"4" * 4.0</code> donne :</p>
<ul>
<li>En Ruby : <code>"4444"</code></li>
</ul>
<ul>
<li>En PHP et Javascript : <code>16</code></li>
</ul>
<ul>
<li>En Java : <code>Exception:The operator * is undefined for the argument type(s) String, double</code></li>
</ul>
<p>Et tant qu’il y était, il a testé l’addition :</p>
<p><code>"4" + 4.0</code> donne :</p>
<ul>
<li>En Ruby : <code>TypeError: can't convert Float into String</code></li>
</ul>
<ul>
<li>En PHP : <code>8</code></li>
</ul>
<ul>
<li>En JavaScript : <code>44</code></li>
</ul>
<ul>
<li>En Java : <code>"44.0"</code></li>
</ul>
<p>“<em>Which I just find amusing all around</em>” ajoute-t-il...</p>
<p>Effectivement, on se demande pourquoi Ruby, qui a défini l’opérateur * pour répéter des chaînes (une convention acceptable) n’en a pas profité pour faire de même avec +. En fait, si, c’est ce qu’il essaie de faire, mais manifestement la routine de conversion du décimal 4,0 en chaîne n’a pas de chaîne de formatage par défaut (l’utilisateur veut-il voir <code>"4"</code>,<code>"4.0"</code>,<code>"4,000"</code>,<code>"00004,0000"</code>... ?), ce qui personnellement me semble un peu dommage ; mais j’ai déjà assez pesté contre les conversions automatiques parfois cavalières de nombres en chaînes et vice-versa par Oracle (d’ailleurs je parie qu’Oracle aurait donné respectivement les <em>nombres</em> 16 et 8.)</p>
<p>Le Java, lui, semble connaître un formatage par défaut (peut-être comme Oracle dépendant de la configuration du serveur, du client ou de la session, au choix). Par contre le * n’a pas été défini pour les chaînes. Le PHP fait de la conversion en chiffres à la volée, j’ai toujours trouvé assez perturbant son typage très flou. Quant au Javascript, qui règne dans les mêmes sphères web que PHP, il semble inconsistant entre les deux opérateurs, puisque le * opère une conversion de la chaîne en nombre et la multiplication, alors que le + opère une conversion du nombre en chaîne et une concaténation ! Passer de PHP à JS régulièrement doit être assez buggatoire...</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/10/24/351-4-par-4-0#rev-pnote-315-1" id="pnote-315-1">1</a>] <em>Le degré de signification des deux n’est pas le même, le premier n’a qu’une décimale significative (en fait, il vaut entre 3 et 5...), donc pour un ingénieur le résultat n’est </em>pas<em> 16, plutôt l’arrondi 2.10¹ (soit une valeur entre 10 et 30) - sauf à être certain que ce premier 4 n’est pas une mesure mais une valeur absolue d’une précision aussi infinie que π, auquel cas on obtient bien 1,6.10¹. Comme le disait un autre contributeur, dans certains domaines, la différence entre 4,00 cm et 4,00000000 cm est de plusieurs centaines de dollars.</em> </p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/10/24/351-4-par-4-0#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/315Le spam délirant du joururn:md5:b43b5dc368247053a5f4f49c9811ac7c2007-10-21T16:36:00+00:002011-05-08T20:47:16+00:00ChristopheInclassable & inclasséAfriqueargentdommageincohérencesurréalismetravail<p><em>Salut Mr le Responsable l’Argent</em>...</p> <p>Je viens de recevoir ceci, posté à partir de <a href="https://www.coindeweb.net/citations/argent.html">ma page de citations sur l’argent</a> :</p>
<blockquote><p>Salut Mr le Responsable l’Argent <br /> <br />Je voulais juste savoir comment je peus faire pour travailler dans votre société de l’argent. Je suis Gradué en science commerciale option comptabilité.<br /> <br />Je vous demande si je peu envoyé mon CV et le Demande d’emploi<br /> <br />Merci j’attends votre réponse.<br /> <br /> Que les bon Dieu vous bénisse</p></blockquote>
<p>L’adresse est en yahoo.fr mais l’IP de provenance relève de la compétence de <a href="http://www.ic.cd/">ic.cd</a> - en clair, le Congo Démocratique.</p>
<p>Laissons de côté le fait que ce mail est tellement hors sujet (pas envoyé à la bonne adresse, à la bonne personne...) que, même si je cherchais à recruter, cette personne serait automatiquement disqualifiée, surtout pour un commercial. Je suis tout de même songeur. <em>Spam</em> massif (et manuel ?) d’un chômeur désespéré ? Variante pitoyable des <em>spams</em> nigérians (mais là j’ai du mal à voir où est le piège) ? Incompréhension complète de ma page de citations due à la maîtrise très approximative du français par cette personne ? Ou il y a un fossé culturel que je ne vois pas ?</p>
<p><strong>PS pour les copains</strong> : Fini le torticolis grâce peut-être au kétaprofène et au diclofénac de sodium. Pour traiter la cause profonde, il va me falloir une douzaine de séances de rééducation... chez l’orthoptiste !</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/10/21/435-le-spam-delirant-du-jour#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/394Crise de nerf avec Oracleurn:md5:bba8ed201226407b8469e8af3ec34ef32007-07-05T22:36:00+00:002011-04-24T20:39:06+00:00ChristopheInformatique lourdeadministrationbase de donnéesbugdysfonctionnementergonomiefoutage de gueulehaineincohérenceinformatiqueoffshoreOraclesabotageSQL<p>Je hais Oracle.</p>
<p>Je sais, depuis que je le connais, ça fait un peu ronchonnade de vieux schnock.</p> <h3>La Corp</h3>
<p>À propos d’<a href="http://www.oracle.com/" hreflang="en">Oracle-l’entreprise</a>, cela fait longtemps que j’ai dit tout le <del>bien</del> mal que j’en pensais. Support plus pressé de fermer un appel que de le résoudre, prix délirants, mentalité de vampires conscients que la clientèle <del>a peu de choix</del> croit ne pas avoir le choix, technique de prédation plutôt que de concurrence (il n’y a qu’à voir le nombre d’entreprises concurrentes rachetées en peu de temps : Siebel, Peoplesoft/JDEdwards, Sunopsis...), délocalisations massives en Inde…</p>
<p>Même Microsoft est plus sympathique, et même Bill Gates est moins mégalo que Larry Ellison.</p>
<h3>Les softs</h3>
<p><a href="http://www.oracle.com/products/middleware/" hreflang="en">Oracle-le middleware</a> est une collection impressionnante de logiciels sur un peu tous les thèmes informatiques : deux ETL (Warehouse Builder, le boulet maison et Sunopsis, renommé Data Integrator<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#pnote-317-1" id="rev-pnote-317-1">1</a>]</sup>), un serveur web (Apache en fait), un serveur d’application, une distribution de Linux (piquée à RedHat), des solutions de sécurité (douteuses, vu le passif pire que microsoftien de l’entreprise sur le sujet), un requêteur (<a href="http://www.oracle.com/technology/products/database/sql_developer/index.html" hreflang="en">SQLDeveloper</a>, lourd mais pas mal ; il est juste arrivé une décennie trop tard pendant laquelle il a fallu se limiter au néolithique <a href="http://www.oracle.com/technology/docs/tech/sql_plus/index.html" hreflang="en">SQL*Plus</a> ou investir dans l’excellent et dispendieux <a href="http://www.toadsoft.com/" hreflang="en">Toad</a>), un outil de développement graphique qu’ils ont oublié de maintenir depuis le siècle dernier (Forms), etc.</p>
<p>Le pire côtoie des bijoux, et la tendance générale est au « ça marche mais qu’est-ce que c’est lourd ! », « c’est quoi cette limite débile ? », « tiens, ils l’ont réécrit en Java, c’est dix fois plus moche qu’avant », « quelle ergonomie de merde <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#pnote-317-2" id="rev-pnote-317-2">2</a>]</sup> »</p>
<h3>Le joyau de la couronne</h3>
<p><a href="http://www.oracle.com/database/" hreflang="en">Oracle-la base</a> était jusque là préservée de mon mépris. Depuis des années que je la matraque, je l’ai rarement prise en défaut. Il y a bien le bug occasionnel qui fait rire et douter de sa proverbiale solidité (j’ai littéralement tué une base un jour avec un <code>TRUNCATE TABLE</code> suivi d’un <code>Ctrl-C</code> - Dieu merci ce n’était pas en production), ou les optimiseurs de performance qui pètent facilement un câble quand le nombre de jointures devient « intéressant », ou encore le langage maison (le PL/SQL) qui est par certains côtés un peu limité mais n’est pas mal pensé…</p>
<p>Globalement il n’y a pas de quoi se plaindre. Surtout par contraste avec SAP.</p>
<p>À mon nouveau poste, la maintenance d’une base Oracle déjà installée et paramétrée depuis six mois ne s’était pas non plus révélée trop pénible. Enterprise Manager, l’interface graphique d’administration de la version 9i, a le mérite d’exister, contrairement à il y a quelques années, et si elle n’est pas un modèle d’ergonomie, elle permet de faire son travail. Certes, certaines options un peu avancées (du genre compactage de <em>tablespaces</em> pour récupérer quelques gigaoctets de disque) ne sont pas disponibles sans invoquer un outil non installé par défaut, mais je me suis amusé à générer en PL/SQL les ordres du genre <code>ALTER DATABASE</code> nécessaires. Il est bon de savoir mettre les mains dans le cambouis de temps à autre…</p>
<p>De toutes façons, EM a disparu en version 10g, remplacé par une interface web beaucoup plus lourde et anti-ergonomique.</p>
<h3>Installation</h3>
<p>L’installation d’une base, même moderne (version 10g), c’est parfois autre chose. Certes, je complique les choses, il y avait déjà sur le serveur une autre instance (9i) que je ne tiens pas à détruire, et il y avait une autre installation 10g, bancale.</p>
<p>D’entrée, la base Oracle ne veut pas être réinstallée sous le même répertoire (<code>ORACLE_HOME</code>) qu’une précédente installation. Cette ancienne instance peut être dans la corbeille depuis longtemps, la corbeille vidée, tous les fichiers de config connus purgés<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#pnote-317-3" id="rev-pnote-317-3">3</a>]</sup>, et la base de registres de Windows nettoyée, Oracle refuse de réutiliser le nom et l’emplacement. Quelque part dans le .XML maintenu par le programme d’installation universel d’Oracle<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#pnote-317-4" id="rev-pnote-317-4">4</a>]</sup>, il y a la mention de l’ancienne instance. Il faut donc relancer le programme d’installation pour désinstaller ce qui n’existe plus. Bref.</p>
<p>Je m’étais déjà pris le second écueil en pleine face à l’époque où je testais la version Mac OS X d’Oracle 10g (immonde bouse dont aucun script n’était adapté au dialecte maison d’Unix courant des Mac ; c’était une bêta mais tout de même...) : il lui faut une IP fixe ! Il se contrefiche que ce soit une fausse IP, qu’on lui enlève ensuite, mais pour installer, désolé, faut pas de DHCP. Sublime. La magouille pour contourner est documentée, mais ça sent quand même le bricolage (avec forcément un effet de bord par-ci ou par-là quand on fait joujou avec le DNS).</p>
<p>Finalement on arrive au cœur du <del>problème</del> système, et on est libre de nommer, dimensionner, paramétrer, sa toute nouvelle base et de se poser des questions sur la nécessité d’avoir l’option OLAP, sur comment répartir la mémoire entre SGA et PGA, etc. grâce à plusieurs assistants qui s’enchaînent les uns les autres.</p>
<p>Il y eut juste un petit hoquet pendant la mise en place de la base (elle était DÉJÀ dans le
<code>TNSNAMES.ORA</code>, oh insulte suprême !). Problème qui n’en était pas un, vite corrigé. La suite se passe correctement. Mais l’installateur (celui qui a lancé l’assistant de configuration de base précédemment perturbé), lui, repère une ligne dans un log d’erreur (Oracle adore laisser des fichiers de logs partout, comme mon fils laisse traîner ses dessins dans tout l’appartement).
Il se plaint qu’il y a eu un problème, que je dois relancer l’assistant fautif. Puis tout se fige. Je n’ai jamais repris la main.</p>
<p>Quant à relancer le programme d’installation pour reprendre cette main et compléter, impossible :
le <code>ORACLE_HOME</code> est en mémoire, il est hors de question d’installer par dessus. Désinstallation
du truc mal installé d’abord obligatoire... :-( Et c’est long, une installation de 10g...<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#pnote-317-5" id="rev-pnote-317-5">5</a>]</sup></p>
<p>C’est bien simple : j’ai eu le temps de taper tout ce que vous lisez ci-dessus depuis que j’ai cliqué sur <em>Enlever</em> pour désinstaller un Oracle 10g. Le CPU est à 100% depuis le début (et la barre de progression à 99% depuis presque aussi longtemps), je n’ai aucune idée de ce qu’il fait réellement,
mais toutes les minutes il indique supprimer un morceau différent. Je suspecte qu’il sous-traite en Inde par Internet pour être aussi lent, c’est pas possible autrement. Même la désinstallation de Norton sur le portable tout neuf de ma voisine a été plus courte.</p>
<p>Bien sûr, un programme de désinstallation figé supprimé ne peut pas forcément être relancé : apparemment il se supprime lui-même avant la fin de la désinstallation. Comment désinstallé-je sans programme de désinstallation ? (Ouf, il était encore sur le CD).</p>
<blockquote><p>Moralité : pour désinstaller un <code>ORACLE_HOME</code>, le plus rapide est :<br />- de le détruire par l’explorateur,<br />- de lancer l’installateur universel et de lui faire supprimer la référence à ce Home.</p></blockquote>
<p>Il faut savoir être bourrin parfois.</p>
<p><strong>PS</strong> : Ah, j’ai cru être plus finaud que lui en repartant de zéro, en créant
l’instance d’abord, et en créant la base de données dans un deuxième temps.
Au premier abord (longtemps après, c’est dingue le temps qu’il lui faut
pour créer une base vide), cela fonctionne. Au deuxième abord on s’aperçoit
qu’il n’y a ni <em>listener</em> actif, ni <code>TNSNAMES.ORA</code> renseigné. Trop compliqué à
rajouter spontanément je suppose. Les docs de formation confirment que c’est à bibi de se taper le boulot. Bravo !</p>
<p>Finalement, après avoir joué un temps avec les <code>TNSNAMES.ORA</code> et les <code>LISTENER.ORA</code>, le <code>$PATH</code> et toutes ces sortes de choses, fouillé sur le web, j’ai mes bases fonctionnelles, et utilisables depuis les deux versions (9i et 10g) de SQL*Plus. Même l’interface web d’administration fonctionne. Par contre, iSQL*Plus refuse de s’installer, il plante en demandant d’envoyer au support une poignée de fichiers vides. On fera sans.</p>
<p><strong>PS bis</strong> : Depuis que j’ai brouillonné les lignes ci-dessus, j’ai également dépanné un collègue pas très porté sur la technique à se dépêtrer de son installation. J’ai découvert qu’une 9i installée après désinstallation (sauvage ?) d’une 8 utilisait les fichiers de configuration (<code>TNSNAMES.ORA</code> et <code>LISTENER.ORA</code>) laissés par ladite 8, mais installait quand mêmes les siens. C’est toujours sympa les fichiers en double. SQL*Plus fonctionnait très bien, mais impossible de lancer la console d’administration. Ce n’est pas la cause qui m’a fait braire (un <code>SERVICE_NAME</code> au lieu d’un <code>SID</code>), mais le message d’erreur totalement absent. Il est rare qu’une application ne réagisse <em>pas du tout</em> après un clic sur <code>OK</code>.</p>
<p>Quand je pense qu’il paraît que le libre à la réputation d’être compliqué et difficile à installer...</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#rev-pnote-317-1" id="pnote-317-1">1</a>] <em>Du même nom que le concurrent <del>détenu</del> racheté par Business Objects, rien que pour tenter de lui ravir la première place sur Google.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#rev-pnote-317-2" id="pnote-317-2">2</a>] <em>À propos d’ergonomie : depuis que je connais Oracle, SAP et Business Objects, je peste beaucoup moins contre les outils Microsoft. C’est pas Apple certes.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#rev-pnote-317-3" id="pnote-317-3">3</a>] <em>Pour ceux qui ne connaissent pas, Oracle est un grand amateur de très nombreux fichiers de configuration répartis un peu partout sur le disque dur : config du </em>listener<em>, config des services réseaux, fichiers de contrôle de la base, fichier d’initialisation d’icelle, fichier binaire de configuration... Une véritable orgie née du louable mais ici débile souci de ne surtout pas changer les habitudes des anciens DBA maison au prix de la santé mentale de milliers de clients.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#rev-pnote-317-4" id="pnote-317-4">4</a>] <em>Vous avez vu ? Encore un programme qui croit qu’il fait mieux que les outils d’administration du système d’exploitation </em>et<em> qu’une norme simple et stricte à partir du système de fichiers pour gérer ce qui est installé sur une machine.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#rev-pnote-317-5" id="pnote-317-5">5</a>] <em>Moins que Business Objects version XI, mais celui-là est hors concours.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/07/05/360-crise-de-nerf-avec-oracle#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/317Les requêtes Google les plus étonnantes qui mènent à ce blogurn:md5:71992464b4d7cf917e65a452710f0cf42007-06-12T21:39:00+00:002011-04-12T19:55:35+00:00ChristopheBlogger, une aventureblogcommunicationdommagedysfonctionnementfichageincohérenceinformatiqueintelligence artificielleMurphymèmepériméréseausurréalisme<p>Les gens qui passent ici sont parfois mal aiguillés par Google.</p> <p>En plus d’une poignée de lecteurs réguliers<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/12/197-les-requetes-google-les-plus-etonnantes-qui-menent-a-ce-blog#pnote-176-1" id="rev-pnote-176-1">1</a>]</sup>, vous êtes plusieurs dizaines chaque jour à arriver sur ce blog par hasard, aiguillés par Google (dans 95% des cas).</p>
<p>Le choix du moteur de recherche est en général pertinent : mots-clés sur <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/10/25/11-byzance-i-formation-invasions">Byzance</a>, le <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/11/03/23-le-krakatoa-et-l-histoire-du-monde">Krakatoa</a>, les <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/11/21/33-les-rois-maudits-contexte">Rois Maudits</a>, et l’<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Histoire">Histoire</a> de manière générale, sur <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Etageres">des livres chroniqués ici</a>, sur <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses">Oracle ou SAP</a>, parfois sur le <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/09/16/2-hd-dvd-contre-blu-ray">HD DVD ou le Blu-Ray</a>, ou des auteurs de <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Citations">citations</a>.</p>
<p>Mais Google, encore incapable de saisir le contexte complet d’un mot-clé perdu, opère parfois des rapprochements étonnants. La <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/">page-titre du présent blog</a> rassemble des billets entiers sur des sujets très différents, et le rapprochement de vocables peut tomber dans le surréalisme. Certains billets « attrape-tout » (comme celui évoquant l’<em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/03/18/123-encyclopedie-du-derisoire">Encyclopédie du Dérisoire</a></em> de Léandri, ou... celui que vous lisez) profitent honteusement du bon <em>page rank</em> du présent site, cultivé par des <a href="https://www.coindeweb.net/murphy/">années de spécialisation dans la science murphyque</a>, pour se hisser relativement haut (la première page de résultats) sur certains mots-clés assez rares.</p>
<p>Google m’a donc envoyé des gens ayant tapé les combinaisons suivantes. Certaines ne sont plus retournées par le moteur car la page titre a changé son contenu depuis que j’ai relevé la requête.</p>
<ul>
<li>« la formation en romanie » (et pas « Roumanie », ce qui renvoie sur mes pages sur les « Roums », les Byzantins !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« arabes nues » (à cause d’un « mains nues » dans un billet côtoyant un billet historique)</li>
</ul>
<ul>
<li>« hais arabes musulmans » (mélange de « Je hais ce langage » (l’ABAP) et « les Arabes sont majoritaires, mais il ne sont pas tous musulmans »)</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.com/search?rls=fr&q=dvd+ou+cassette+de+leçon+de+maquillage&ie=UTF-8&oe=UTF-8">dvd ou cassette de leçon de maquillage</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« blog eric cantona »</li>
</ul>
<ul>
<li>« comment je peut devenir un télémarketeur » (j’espère qu’il n’y arrivera pas)</li>
</ul>
<ul>
<li>« meubles de cuisine anciens »</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/20/172-kaputt-de-malaparte">le chant des tankistes allemands</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« comment programmer une transmission de tracteur a gazon »</li>
</ul>
<ul>
<li>« tele par adsl piratage » (c’est pas bien !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« un artiste doit-il déclarer tous ses revenus » (requête qui envoie sur ma page sur la <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale">licence globale</a>)</li>
</ul>
<ul>
<li>« la biodiversite eureka »</li>
</ul>
<ul>
<li>« proverbe chinois avec ascenseur »</li>
</ul>
<ul>
<li>« sanctions pour erreur de caisse »</li>
</ul>
<ul>
<li>« robot récré a louer »</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&q=bien+manger+au+travail&btnG=Rechercher&meta=cr%3DcountryFR">bien manger au travail</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&q=pour+ou+contre+johnny&btnG=Recherche+Google&meta=cr%3DcountryFR">pour ou contre Johnny</a> »</li>
</ul>
<ul>
<li>« calendrier 2006 moches »</li>
</ul>
<ul>
<li>« nombrilologie » depuis Google Images</li>
</ul>
<ul>
<li>« faire des meubles de cuisine »</li>
</ul>
<ul>
<li>« Sommes-nous encore trop cartésiens? »</li>
</ul>
<ul>
<li>« la différence entre un portable ordinaire et un portable de marque » (premier lien !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« evolution de la poussette »</li>
</ul>
<ul>
<li>« CAILLOUX BRIEN » (qui mène à ma page sur <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2005/12/09/52-mars-la-blanche">Mars la Blanche</a></em> !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« la télé zappe toute seule »</li>
</ul>
<ul>
<li>« résumé de lecture sur le livre:la patouille des enfants juif » (premier lien !??)</li>
</ul>
<ul>
<li>« tou les jeu du poisson rouje » (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/11/04/264-poisson-rouge">ce n’est pas n’importe quel poisson !</a>)</li>
</ul>
<ul>
<li>« gerer les déchets par microsoft Access » (pourquoi pas ?)</li>
</ul>
<ul>
<li>« <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&sa=X&oi=spell&resnum=0&ct=result&cd=1&q=restaurant+italien+à+côté+de+la+tour+eiffel+à+paris&spell=1">restaurant italien à côté de la tour eiffel à paris</a> » (premier lien !)</li>
</ul>
<ul>
<li>« dress sous les bombes » (mouais, plutôt <a href="http://www.herodote.net/dossiers/evenement.php5?jour=19450214">Dresdes</a>... perdu, <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/20/172-kaputt-de-malaparte">Google oriente l’internaute vers un livre rédigé peu avant</a>).</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/12/197-les-requetes-google-les-plus-etonnantes-qui-menent-a-ce-blog#rev-pnote-176-1" id="pnote-176-1">1</a>] <em>Allez, au moins l’index, le pouce, et le petit doigt.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/12/197-les-requetes-google-les-plus-etonnantes-qui-menent-a-ce-blog#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/176Les réflexes stupidesurn:md5:8468dc4c260e2c8fdcf16848a69632b72007-02-22T21:24:00+00:002011-03-28T05:08:15+00:00ChristopheMoi, ma vie, mon egobon sensdommagedysfonctionnementhumourincohérenceintelligencemémoireparadoxeprise de têtepsychologie<p>C’est stupide mais je le fais machinalement.</p> <p>C’est systématique :</p>
<ul>
<li>Même chez moi, je commence machinalement chaque numéro de téléphone par deux fois 0 pour « sortir » — fichu réflexe du boulot.</li>
</ul>
<ul>
<li>Depuis que nous avons une nouvelle cuisine, les lampes au-dessus de l’évier ne sont plus gérées par le même interrupteur : deux semaines après, je continuais machinalement à chercher à actionner l’ancien...</li>
</ul>
<ul>
<li>À mon ancien boulot, je savais qu’à midi (mais pas le matin ni le soir) le plus court chemin pour aller au turbin était probablement par l’autoroute ; mais machinalement je prenais <em>toujours</em> à droite en sortant du garage, comme chaque matin. Je m’en rendais compte trop tard, et devais me résigner à passer par la ville (la route de Schirmeck, pour ceux qui connaissent ; un des pires axes de Strasbourg, surtout avec les travaux pour le tramway ; il n’y avait que l’autoroute du matin à être pire).</li>
</ul>
<ul>
<li>Je me plains à longueur de temps de mon manque de temps chronique, et je ne peux ni travailler sur mon site, ni me remettre à programmer ce que <em>je</em> veux<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#pnote-179-1" id="rev-pnote-179-1">1</a>]</sup> - et pourtant dès que je suis assis à un de <em>mes</em> ordinateurs, je fais sans réfléchir d’abord trois choses : je regarde mon mail, je regarde mon blog (ses stats, ses spams...), j’ouvre <a href="http://www.newsfirerss.com/" hreflang="en">Newsfire</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#pnote-179-2" id="rev-pnote-179-2">2</a>]</sup>, et j’ai alors perdu au moins le double de mon temps libre quotidien à ce stade...</li>
</ul>
<ul>
<li>Je suis un fan d’<a href="http://www.apple.com/fr/macosx/features/expose/">Exposé</a> sur le Mac. Sur d’autres systèmes (Linux, Windows), je continue régulièrement à jeter la souris dans un coin de l’écran pour changer de fenêtre... et à m’étonner pendant une demi-seconde que rien ne se passe...</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#rev-pnote-179-1" id="pnote-179-1">1</a>] <em>Parce qu’au boulot, je code, oui... Mais, selon l’époque, des gestions de facture en SQL ou en ABAP ou des alimentations de gestions financières...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#rev-pnote-179-2" id="pnote-179-2">2</a>] <em>Excellent lecteur de flux RSS pour Mac. </em>Shareware<em> payant mais qui vaut sa licence.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/22/204-les-reflexes-stupides#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/179Le mauvais prénomurn:md5:a541eeaeeb21976c08a2c5b810442d3d2007-01-08T22:28:00+00:002009-07-03T19:06:43+00:00ChristopheDes formes des motsautoréférencecommunicationdommagedysfonctionnementincohérencemèmeprise de têtepsychologiesignifié<p>Échange de prénom inconscient...</p> <p>J’avais<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#pnote-248-1" id="rev-pnote-248-1">1</a>]</sup> un collègue prénommé Nicolas. Quand je m’adressais à lui, il fallait que je me surveille pour ne pas l’appeler « Olivier ».</p>
<p>Un autre de mes ex-collègues<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#pnote-248-2" id="rev-pnote-248-2">2</a>]</sup> se prénommait Florian, et je n’étais pas le seul à dire quelquefois « Sylvain ».</p>
<p>Certaines personnes ont-elle une tête à porter un prénom particulier ? Les liens auditifs (« Olivier » et « Nicolas » ont bien des consonnes en voyelles en commun) ou thématiques (« Sylvain » et « Florian » font tous les deux assez botaniques) ont-ils une influence ?</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#rev-pnote-248-1" id="pnote-248-1">1</a>] <em>Encore un qui a fait un petit tour en <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/31/187-les-joies-de-la-ssii-1-angoisse-existentielle">SSII</a> et n’a pas aimé.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#rev-pnote-248-2" id="pnote-248-2">2</a>] <em>Lui est resté plus longtemps.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/01/08/279-le-mauvais-prenom#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/248Initialiser tu n’oublieras pas !urn:md5:c8fecc474a35cdcefe10e9f63248b7252006-12-19T13:47:00+00:002010-11-19T21:38:17+00:00ChristopheInformatique lourdeabominationdommagedéterminismedéveloppementERPfoutage de gueulegaspillagehaineincohérenceinformatiquemétainformationOracleperfectionnismeprise de têtesabotageSAPSQLsécuritétravail<p>Bien programmer c’est en partie bien initialiser pour bâtir sur de bonnes bases. Évidemment, l’ABAP ne peut pas laisser passer ça !</p> <p>Une des raisons pour lesquelles l’ABAP m’énerve est que ce langage me met des bâtons dans les roues lorsque je cherche à réutiliser mes habitudes de programmation en mode « défensif ».</p>
<p>Prenons un exemple où l’on balaye une innocente table (disons les lignes d’une facture) ; le curseur est nommé <code>x</code> et on veut un <code>compteur</code> qui somme le contenu de la colonne <code>un_autre_champ</code> (un prix par exemple), <em>plus</em> une valeur calculée arbitrairement (par exemple une taxe) si la colonne <code>un_champ</code> prend une valeur quelconque. Cela donne :</p>
<p>En PL/SQL (langage d’Oracle Applications, entre autres) :</p>
<blockquote><p>.<code><strong>FOR</strong> x IN (SELECT * FROM matable) LOOP </code><br />
.<code> <strong>DECLARE</strong> </code><br />
.<code> v VARCHAR(2) := 0 ; </code><br />
.<code> <strong>BEGIN</strong> </code><br />
.<code> <strong>IF</strong> x.un_champ = ... THEN </code><br />
.<code> v = c_une_valeur ; </code><br />
.<code> <strong>END IF</strong> ; </code><br />
.<code> compteur = compteur + v + x.un_autre_champ ; </code><br />
.<code> <strong>END</strong> ; </code><br />
.<code><strong>END LOOP</strong> ; </code><br /></p></blockquote>
<p>En ABAP (langage de SAP exclusivement) :</p>
<blockquote><p>.<code><strong>SELECT</strong> * FROM matable INTO x.</code><br />
.<code> <strong>DATA</strong> v TYPE c VALUE '0'.</code><br />
.<code> <strong>IF</strong> x-un_champ = ... .</code><br />
.<code> v = c_une_valeur.</code><br />
.<code> <strong>ENDIF</strong>.</code><br />
.<code> compteur = compteur + v + x-un_autre_champ.</code><br />
.<code><strong>ENDSELECT</strong>. </code> " <em>Fin de la boucle</em></p></blockquote>
<p>Ces deux codes, bien que fort semblables aux différences syntaxiques superficielles près, ne feront en fait pas la même chose. Comme j’ai dit, on ne recalcule <code>v</code> que dans certains cas.</p>
<p>En PL/SQL, la déclaration de <code>v</code> <em>à l’intérieur</em> de la boucle (donc comme variable la <em>moins globale</em> possible), permet de redéclarer et réinitialiser à zéro <code>v</code> à chaque tour de boucle.</p>
<p>En ABAP, la combine ne fonctionne pas. Le code ci-dessus ne réinitialisera <em>pas</em> <code>v</code> à 0. Il n’y a aucune erreur due au fait que j’ai redéclaré ma variable à chaque tour de boucle. Entre deux tours, <code>v</code> gardera sa valeur !</p>
<p>On peut corriger de mille manières, par exemple en prévoyant une deuxième branche <code>ELSEIF</code>, qui effectue <code>v = 0</code>. <br />Ou bien, tout bêtement, en réinitialisant à chaque début de boucle : <code>CLEAR v.</code> En ABAP, c’est pas plus difficile que cela.</p>
<p>Mais. Ici il n’y a qu’<em>une</em> variable. <br />Dans la réalité des dizaines de variables, compteurs, structures, tableaux, déclarés un peu n’importe où, se partagent l’attention du programmeur. Je suis un ferme partisan de l’initialisation au moment de la déclaration, de la durée de vie la plus minimaliste possible des variables, un ennemi des variables globales et un accro de la réduction du <em><a href="http://www.digital-web.com/articles/variable_scope_for_new_programmers/" hreflang="en">scope</a></em>. Une variable qui n’existe pas ne me gênera jamais.</p>
<p>L’ABAP n’est pas un compilateur très coopératif pour ce genre de programmation. Les variables restent en général globales à un (sous-)programme, et les orgies de <code>CLEAR</code> parsèment les boucles. Je vois ressurgir des classes entières de bugs que je ne connaissais pas en PL/SQL. Et, je le redis, le PL/SQL n’a rien de très <em>sexy</em> ou avancé, c’est juste un langage bien foutu pour son boulot (fortement inspiré du Pascal, ce qui me plaît).</p>
<p><strong>NB</strong> : L’exemple ci-dessus néglige le fait que sous Oracle un ordre SQL aurait suffit, même pas la peine de dégainer le PL :<br /><code>SELECT SUM(un_autre_champ + DECODE (un_champ, ..., c_une_valeur) ) FROM ma_table</code> ou une autre astuce de la même veine. Je ne pense pas que ce soit facilement possible en ABAP pur - qu’on me corrige si je me trompe.</p>
<p>(<strong>Dernière minute</strong> : Et en plus, il semblerait que <a href="http://www.panopticoncentral.net/archive/2006/03/28/11552.aspx" hreflang="en">le Visual Basic (nouvelle version) soit aussi victime de ce problème</a> ! Différence entre scope et durée de vie d’une variable, dit l’auteur. En tout cas c’est source de bugs...)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/19/210-initialiser-tu-n-oublieras-pas#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/188Baratin commercial à signal nulurn:md5:38eae7caca3b92a035c4858e8f0966342006-12-17T20:13:00+00:002014-02-26T11:00:48+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismecommunicationdommagedéfense du françaisdéshumanisationemmerdeursexpertisefoutage de gueuleincohérenceintelligencemèmemétainformationpanurgismeparadoxeperspectivepollutionprise de têteprovocationprécisionpsychologiesabotageSAPsaturationsignifiésurréalismevaleurvirtueléconomieéconomie de l’attention<p>Des gens payés cher en tartinent des sites web et pourtant ça ne veut <em>rien</em> dire.</p> <p>Un de mes défauts récurrents consiste à chercher systématiquement un sens aux textes que je lis, et à accorder bien plus d’importance à ce sens qu’à la manière dont il est formulé. Les belles formules <em>marketing</em> me hérissent, mon mauvais esprit y recherche automatiquement le mot creux, l’allusion mensongère, la récupération, le mensonge par omission, le vocabulaire-qui-en-jette-mais-ne-veut-rien-dire.</p>
<p>(Au passage, cela explique en quoi j’ai adoré <em><a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a></em> de Sokal et Bricmont. Aride mais jouissif.)</p>
<h3>Signal obscur mais pur</h3>
<p>En informatique, mon domaine, règnent les termes abscons et les acronymes incompréhensibles. Cependant ces derniers sont des abréviations de termes techniques précis : la compréhension de TCP/IP, FTP, ou SQL ne nécessite que l’effort d’une recherche sur Google, et pas un doctorat en scolastique médiévale, en psychanalyse du lapsus ou en sémantique des sociétés secrètes. <br />L’informaticien passe au contraire l’essentiel de son temps à expliciter sa pensée pour amener ce fichu ordinateur à enfin faire exactement ce que veut l’utilisateur final, et à supplier ledit utilisateur d’expliciter clairement et totalement son besoin. Le flou est source de bug, la qualité se juge au rapport signal/bruit.</p>
<h3>Quand les marketeux s’en mêlent</h3>
<p>Cependant, même en informatique, sévit le n’importe-quoi <em>marketing</em>, masquant par de jolis mots, de clinquantes marques, ou de profonds sigles, une absence de concret.</p>
<p>Dans le grand public, ont sévi par exemple le <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39338700,00.htm?xtor=200">Viiv</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-1" id="rev-pnote-205-1">1</a>]</sup>, dont je n’ai jamais compris ce qu’il était concrètement, apparemment à juste titre, le <a href="http://www.fredcavazza.net/index.php?2005/08/24/808-web-20-une-premiere-definition">Web 2.0</a>, concept assez fumeux acquérant déjà un sens péjoratif voire <em>has been</em>, le matraquage de Microsoft sur chaque peaufinage subtil d’Office depuis dix ans<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-2" id="rev-pnote-205-2">2</a>]</sup>, les slogans de compagnies, notamment le récent et prétentieux “<em><a href="http://www.hp.com/personalagain/us/en/index.html" hreflang="en">The computer is personal again</a></em>” pour de bêtes PC, etc.</p>
<h3>Zéro</h3>
<p>Mais on peut descendre encore plus bas : le <strong>degré zéro</strong> du signifiant, le <strong>bruit</strong>, dégagé même de la connotation symbolique ou « qui en jette » d’une formule bien enlevée ou d’une marque bien choisie. La tautologie pure. C’est courant en informatique d’entreprise où la concurrence est rude et le critère « pognon » primordial (impossible de jouer sur l’humour, le <em>design</em> ou de décorer la publicité avec des nymphettes de synthèse en bikini<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-3" id="rev-pnote-205-3">3</a>]</sup>).</p>
<p>Le site d’un certain petit fournisseur de logiciels d’entreprise (logiciel fort utile par ailleurs bien qu’inutilement complexe) contient le texte suivant :</p>
<blockquote><p>« <em>(Nom du logiciel)</em> dynamise les pratiques de facturation en proposant une solution qui améliore la rentabilité et la qualité du service à la clientèle. »</p></blockquote>
<p>Connaissez-vous un logiciel destiné à détruire la rentabilité ou à dégrader un service à la clientèle ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-4" id="rev-pnote-205-4">4</a>]</sup> Que veut dire réellement « dynamiser » ?</p>
<p>Une pub d’un gros constructeur de baies de stockage énonce fièrement : “<em>When information comes together, everybody feels much better.</em>” <br />Un gros consommateur de silicium fait dans le lèche-botte : “<em>What drives smarter technology is actually smarter customers.</em>” <br />(Exemples tirés d’un magazine américain, je ne connais pas la version francophone.)</p>
<p>Autre exemple, un <em>très</em> gros éditeur de logiciels d’entreprise européen<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-5" id="rev-pnote-205-5">5</a>]</sup>, dont les supports informatifs me donnent l’impression de lire sans comprendre un traître mot, un peu comme prononcer une langue étrangère sans en avoir le vocabulaire :</p>
<blockquote><p>“<em>With ...’s composition platform, you can deploy enterprise service-oriented architecture to increase your flexibility with innovative business solutions, leverage existing investments to deliver competitive advantage quickly, and consolidate technologies to lower TCO.</em>”</p></blockquote>
<blockquote><p>“<em>... is enhancing its market-leading governance, risk, and compliance (GRC) portfolio, which is based on a holistic approach to managing GRC. Three new applications will help ... solutions deliver more simplicity and increase GRC process and cost efficiency, accountability, and control.</em>”</p></blockquote>
<p>On saluera la haute concentration de <em>buzzword</em> par ligne de texte. Ce genre de rengaine émaille site, plaquette, CDs promotionnels. La cible est le <em>manager</em>, pas le développeur ; je ne suis pas dans la cible. La traque d’informations techniques précises peut être longue sur le site (ergonomiquement mal foutu).</p>
<h3>Message subliminal</h3>
<p>En fait je suis mauvaise langue. Le véritable message est à deux niveaux.</p>
<p>Le premier est une formulation pour <em>managers</em> de « <em>ce truc qu’on veut vous vendre est bien, il va vous faciliter la vie et vous rapporter un max de thune</em> ». <br />Le deuxième est sous-entendu : « <em>Vous voyez, on parle le même langage creux qui en jette que vos chefs, même si c’est de l’informatique</em> », et : « <em>Nous n’avons aucune originalité, ce ne sont pas des zazous barbus qui dirigent ici </em>».</p>
<h3>Pour du service</h3>
<p>Les sites des SSII et autres sociétés de service diverses sont dans le même cas :</p>
<blockquote><p>«<em> (Nom de la société) vous invite à partager le dynamisme d’une entreprise dont les projets n’ont d’égal que les conquêtes. Parce que demain se décide aujourd’hui, décidez-vous pour ....</em> »</p></blockquote>
<blockquote><p>« <em>S’appuyant sur une forte expérience des fonctions de l’entreprise et des processus métiers, (nos consultants) proposent aux maîtrises d’ouvrage et aux maîtrises d’œuvre une démarche de conseil structurée afin de prendre rapidement les bonnes décisions pour atteindre leurs objectifs. </em>»</p></blockquote>
<p>Là aussi un monceau d’évidences qui n’apportent aucun message. Il faut concéder aux entreprises du milieu qu’il est difficile de se démarquer les unes des autres au sein d’un même créneau, et que l’originalité est toujours un risque.</p>
<p>Ce qui ne veut rien dire des gens sur le terrain, un site « institutionnel » n’est jamais fait par ceux qui font le boulot. Il faut juste ne pas se faire d’illusion sur le contenu informatif. Je ne connais pas de société de service qui ose écrire : « <em>Nous sommes une société de service comme il en existe tant d’autres, spécialisée dans tel domaine. Nous serions très heureux de vous facturer nos prestataires pour n’importe quel projet ; nous trouverons leurs CVs sur Monster dès que notre commercial vous aura contacté et les embaucheront dès signature du contrat.</em> »</p>
<h3>Information nulle</h3>
<p>Il y a cependant encore pire : la face « ressources humaines » du site institutionnel de sociétés de service, destiné à attirer les <del>meilleurs</del> plus naïfs pour qu’ils viennent travailler dans ladite société. Un exemple parmi d’autres :</p>
<blockquote><p>« <em>Notre société a toujours placé « l’humain » au centre de ses préoccupations. Nous pensons qu’une entreprise se définit avant tout par les membres qui la composent, la représentent et lui donnent toute sa dimension. (...) Gestion individualisée des carrières, entretien annuel permettant d’effectuer un bilan sur l’année écoulée, plans de formation adaptés aux besoins de chacun... tout est mis en œuvre afin que de nos consultants se sentent reconnus au sein de notre organisation. (...)<br />Afin de maintenir un lien social essentiel au bon fonctionnement de ..., nous avons élaboré une politique de communication que nous souhaitons la plus efficace possible : des newsletters sont régulièrement adressées aux collaborateurs (...), des réunions mensuelles permettent de réfléchir ensemble à des problématiques projets, des séminaires d’entreprise sont organisés annuellement ainsi que des dîners ou des sorties.<br />Rejoindre ... c’est intégrer une équipe où chaque individu a sa place. </em> »</p></blockquote>
<p>Cette rengaine figure dans le baratin de <strong>toutes</strong> les SSII que je connais, sur le site, la plaquette ou dans la présentation orale lors de l’entretien de recrutement. Les connaisseurs du milieu des services savent donc qu’il s’agit d’un mélange de minimalisme (des <em>newsletters</em> : idéal pour « créer du lien » ! entretiens annuels : qui n’est pas censé les faire ? n’est-ce pas un peu léger ?) et de pipeau d’autre part (la mentalité « facturation et marge avant tout » annihile vite toute bonne volonté d’un chef de former au-delà du strict nécessaire).</p>
<p>(<strong>Mise à jour du 18 décembre</strong>) Pour bien signifier que cela ne veut rien dire, j’ai entendu des gens qui y travaillent dire beaucoup de bien de la société de service en question (paie, formation, ambiance...). Comme quoi même en négatif on ne peut se fier au verbiage !</p>
<h3>Non-baratin anti-commercial à bruit nul</h3>
<p>L’excès inverse existe, c’est celui du site d’un logiciel de et pour <em>geek</em> sans aucun texte de présentation sommaire, dont la première page est une liste de nouvelles dont la plus récente a six mois, et annonçant le support de la libgkxthml 3.42. À la rigueur une F.A.Q. disserte de subtils problèmes de compilation selon la version de <a href="http://gcc.gnu.org/" hreflang="en">gcc</a> ou de l’inscription à une liste de diffusion des développeurs.</p>
<p>Dans ce cas le rapport signal/bruit est infini, mais le signal lui-même est ténu...</p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-1" id="pnote-205-1">1</a>] <em><strong>Mise à jour de juin 2009</strong> : vous vous en souvenez ? Pas moi !</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-2" id="pnote-205-2">2</a>] <em>Si je ne voulais pas être accusé d’être un anti-Microsoft primaire, j’ajouterais <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/08/13/159-les-retards-de-vista">Vista</a>, dont le contenu a semblé très flou jusque récemment, et se révèle finalement réellement creux.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-3" id="pnote-205-3">3</a>] <em>Courant dans les pubs pour cartes graphiques...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-4" id="pnote-205-4">4</a>] <em>En dégât collatéral, peut-être, mais en tout cas pas vendu </em>pour ça.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-5" id="pnote-205-5">5</a>] <em>Les habitués de ce blog savent de qui je veux parler.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/205Ubu et réservation aérienneurn:md5:a1abf6cac1c2fd8ecee7a161e1198ed42006-11-14T11:37:00+00:002023-12-27T11:04:23+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismeargentbon sensbugchaoscommunicationcomplexitécynismedommagedysfonctionnementdécadencedéshumanisationemmerdeursfoutage de gueulegaspillageincohérenceinformatiquelibertémicroéconomiemèmeoptimisationorganisationperspectivepessimismepouvoir d’acheterprise de têteprovocationsabotagetravailvaleuréconomie<p>Le calvaire aérien d’une collègue, typique des travers de notre époque.</p> <p>Je dis toujours que les compagnies aériennes constituent l’illustration parfaite de la différence entre <strong>sécurité</strong> et <strong>fiabilité</strong> : s’il est effectivement très peu risqué de prendre un avion (bien moins que sa voiture ou son vélo), les chances d’arriver en temps et en heure sans une contrariété quelconque évoluent plus près de 50 % que de 99,999 %. <br />Je vole peu, pourtant j’ai déjà ma part d’histoires de vols annulés, retardés, pour raisons techniques ou sociales, plus souvent pour des bouchons sur les pistes (typiquement à Orly le vendredi soir). <br /><a href="http://www.lgv-est.com/">Vivement le TGV</a> (et je dis ça peu après une grève de la SNCF). (<strong>Ajout de 2010</strong> : Le TGV on l’a et c’est super, mangez-en !)</p>
<h3>Les différents intervenants</h3>
<p>Une collègue vient de nous raconter son calvaire. <br />Elle utilise une compagnie très connue pour les vols intérieurs (appelons-là, disons, Air Gaule). Notre employeur commun nous <del>demande</del> ordonne de commander tous nos billets (ferroviaires, aériens…) par une agence de voyages assez connue qui fait aussi dans les services financiers ; appelons-la Antarctic Express.</p>
<p>Le passage par cette agence de voyages permet apparemment de gagner 20 € sur le prix du billet. Quand je dis « gagner », c’est l’agence qui encaisse 35 € de frais, au lieu de 15 € par Air Gaule.<br />En échange, nous disposons d’un joli site web qui stocke nombre d’informations confidentielles à notre sujet, et nous refuse des vols qui ne couvrent pas la « politique voyage ». (Ce sont des interdictions du genre : « non, tu ne traverseras pas la moitié de la France en avion, faudrait le faire en train et y passer quatre fois plus de temps au total et payer une nuit supplémentaire à Lutèce. » Bon, les <em>bigs chefs</em> valident systématiquement la dérogation aux critères sans doute pondus par un acheteur à la Défense qui ne doit pas aller souvent en clientèle hors d’Île-de-France. Bref.)</p>
<h3>Clouée au sol</h3>
<p>À notre époque, les billets sont tous électroniques, en fait juste un numéro quelque part pour qu’à l’enregistrement il soit possible de retrouver notre trace dans l’ordinateur au cas où le vol, le nom et le numéro de la pièce d’identité ne suffisent pas. L’inconvénient est qu’il n’existe plus aucune garantie <em>physique</em> au client que son billet est valable.</p>
<p>La collègue en question a donc été fort marrie quand, après une longue queue devant le guichet, l’humeur maussade comme on l’est à six heures du matin après s’être levé à quatre, la charmante hôtesse<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> ne l’a pas trouvée parmi les passagers recensés par le Grand Serveur Central : l’agence n’avait pas transmis la réservation. <br />Adrénaline, queue au guichet vente, re-queue devant l’enregistrement, obligation de se contenter des dernières places (ni hublot ni couloir) si même il y a encore de la place, retard éventuel, etc.</p>
<p>Ce genre d’incident est pénible la première fois ; mais bosser dans l’informatique enlève toute illusion sur la fiabilité absolue de tout ce qui est électronique, et rend philosophe.</p>
<p>La deuxième fois c’est encore plus pénible.</p>
<p>La troisième fois, on se demande si on ne va pas lâcher l’agence de voyages<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>.<br />Surtout quand, au moment de re-réserver le billet qui n’a jamais été transmis, on s’aperçoit que l’abonnement à Air Gaule a été bloqué pour un papier jamais arrivé, jamais transmis apparemment par l’agence de voyage. Air Gaule proteste de sa bonne foi en avertissant qu’ils ont averti l’agence de voyages… qui n’a jamais averti sa cliente.<br />Le paiement, lui, a bien été transmis.</p>
<p>(Au passage : cette même collègue s’est fait « ensacheter » deux dangereux bâtons de rouge à lèvre par les services de sécurité. Coup de chance, ils n’ont pas vu ses médicaments, elle n’avait pas l’ordonnance.)</p>
<p>La même collègue a rapporté le cas d’un autre utilsateur d’Antarctic Express, qui un jour manqua son vol départ pour une raison quelconque. Après s’être débrouillé seul pour prendre un autre vol (sur le même billet affaire donc décalable), et avoir fait ce qu’il avait à faire là où il allait, le malheureux a découvert à l’enregistrement la disparition de son voyage retour : informée de son absence au départ originel, l’agence avait annulé le retour.</p>
<p>Ces problèmes, paraît-il, n’existaient pas avec l’agence de voyage locale utilisée encore il y a quelques années. Ces gens-là n’avaient pourtant pas de centre d’appel continental avec des employés dressés comme des robots à lire leur script et à ne surtout pas prendre d’initiative, et qui changent à chaque contact. Comment diable pouvaient-ils être compétitifs ?</p>
<h3>Moralités</h3>
<p>Que le malheur des uns serve de leçon aux autres : ces exemples pointent un problème de plus en plus courant à notre époque. Ici on ajoute un <strong>intermédiaire qui est censé fournir les mêmes services que le fournisseur final</strong>. Il ne s’agit pas ici de cas où une agence de voyages vous mitonne un Dijon-Christchurch<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup> <em>via</em> quatorze correspondances et huit compagnies, en choisissant parmi sept mille trajets possibles (rôle de courtier en quelque sorte), mais du cas très courant dans le métier de vols sur des lignes du principal opérateur national.</p>
<p>Intermédiaire inutile également car Air Gaule, non content de faire voler ses clients, fournit service web, centre d’appel, etc. <em>a priori</em> moins dysfonctionnels que tout intermédiaire puisque la compagnie a la maîtrise des machines et l’accès direct aux données et logiciels. (Quoique avec la vogue actuelle de décentralisation et filialisation, ce serait à vérifier…)</p>
<p>Bref, un cas typique de notre époque où <strong>les couches s’amoncellent, et les problèmes de communication (inévitables, même à l’époque d’Internet) vont avec la complexité du flux</strong>.</p>
<p>Bizarrement, la facturation ne tombe jamais en panne. Elle est même la seule à faire du zèle.</p>
<p>Je ferais volontier le parallèle avec <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille">mes problèmes très techniques et très personnels de sabotage mutuel entre trois outils qui essaient tous les trois de faire la même chose</a>…</p>
<p>Pour finir, revenons à la justification de l’utilisation de l’agence de voyage : il paraît qu’en fonction du chiffre d’affaire généré avec elle, notre groupe encaisse une ristourne. Cette ristourne est invisible sur les avances de fonds que nous, petits consultants migrants, faisons<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup> (avances débitées après le remboursement des frais, à quelques jours près, si le secrétariat ne fait pas d’erreur et est alimenté en feuilles de frais suffisamment à temps). Elle est aussi invisible sur les billets à titre privé que nous serions tentés de commander <em>via</em> Antarctic Express. On pointe là un autre problème, celui de la <strong>séparation entre l’effort et le bénéfice</strong>. La conscience professionnelle et la volonté de réduire les coûts de son employeur ont leurs limites quand les contraintes s’accumulent et que les gains ne sont jamais, même symboliquement, partagés.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je brode, c’était peut-être un très moche </em>stewart<em>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>D’ailleurs elle a annoncé ne plus l’utiliser. Vue l’ambiance à l’agence, je ne pense pas qu’il y ait jamais de sanction pour cette violation des procédures.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Nouvelle-Zélande.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Oui, dans ma <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/31/187-les-joies-de-la-ssii-1-angoisse-existentielle">SSII</a> </em>(c’était en 2006, mon nouvel employeur paie lui-même l’avion. - Note de 2007)<em>, nous devons avancer </em>tous<em> les frais de déplacement sur nos deniers personnels, </em>via<em> la carte de crédit à débit différée fournie par l’entreprise et débitée sur notre compte personnel. Cela implique surtout d’assumer les risques qui vont avec toute transaction quelle qu’elle soit.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/240Prise de tête en ABAPurn:md5:f11bca39aa015f90a708f8efb799ac3f2006-07-19T13:31:00+00:002010-11-01T18:13:08+00:00ChristopheInformatique lourdebase de donnéesdommagedysfonctionnementdéveloppementergonomieERPhaineincohérenceinformatiqueoffshoreponctuationprise de têteSAPSSII<p>Aberrations syntaxiques d’un langage aux lacunes parfois hallucinantes.</p> <p><em>(Rappel : L’ABAP est le langage dans lequel tout SAP R/3 est développé. On parle là d’un <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?category/Informatique-lourder">ERP</a> à beaucoup de millions d’euros de license, avec une industrie entière qui gravite autour. Il montre parfois qu’il a trois décennies d’âge.)</em></p>
<p>Ce code compile (sans rien faire mais ce n’est pas le problème) :</p>
<blockquote><p><code>REPORT ZCCO_TEST.</code><br />
<code>IF 1 > 2 .</code><br />
<code>ENDIF.</code></p></blockquote>
<p>Ceci ne compile pas :</p>
<blockquote><p><code>REPORT ZCCO_TEST.</code><br /><code>IF ( 1 * 5 ) > 2 .</code><br /><code>ENDIF.</code></p></blockquote>
<p>“<code>Relational operator "*" is not supported</code>”, qu’il dit. On ne fait donc pas de calcul dans une condition. Je suis condamné à utiliser une variable de travail (une de plus).</p>
<p>Ceci non plus ne passe pas :</p>
<blockquote><p><code>REPORT ZCCO_TEST.<br />IF 1>2.<br />ENDIF.</code></p></blockquote>
<p>Pourquoi ? Il manque des espaces autour du <code>></code>. Un scandale, effectivement.</p>
<p>C’est pareil pour les parenthèses (<code>IF ( 1 > 2 ) .</code>), il faut les séparer de ce qu’elles contiennent par des espaces. Sauf dans le cas d’un ordre SQL comme <code>SELECT... INTO (variable1, variable2) WHERE...</code> où, là, les parenthèses doivent être collées au reste.</p>
<p>Les limites de ce genre sont pléthore en ABAP. Je hais ce langage. On peut faire son boulot avec, mais c’est comme taper sur un clavier avec des moufles.</p>
<p>Il y a aussi des incohérences un peu pénibles. Par exemple, deux syntaxes totalement différentes selon que l’on recherche une donnée dans une table réelle (de la base de données) ou interne (un bête tableau en mémoire, de même structure que la table réelle).</p>
<p>Le premier ressemble à ça (recherche d’un poste de commande sur sa clé primaire constituée de <code>vbeln</code> et <code>posnr</code>) :</p>
<blockquote><p><code>SELECT ... FROM vbap<br />WHERE vbeln = ... <br />AND posnr = ...</code></p></blockquote>
<p>Par contre pour la table interne :</p>
<blockquote><p><code>READ TABLE t_vbap ... <br />WITH KEY vbeln =...<br />posnr = ...</code></p></blockquote>
<p>Vous avez remarqué : dans un cas il y a un <code>AND</code> entre les deux critères de recherche. Dans l’autre, non. Pourquoi ? Mystère. Petit détail, oui. Mais à la fin de la journée on en perd, des minutes à faire plaisir au compilateur.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/19/186-prise-de-tete-en-abap#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/167La Guerre des ERP : SAP vs Oracle Applications (5) : Schémas de donnéesurn:md5:bbf126b980bb6984d074230ba27103bb2006-07-05T11:11:00+00:002010-11-01T08:26:48+00:00ChristopheInformatique lourdebase de donnéescomplexitédommagedéveloppementergonomieERPincohérenceinformatiquemétainformationOracleprise de têteSAPSQLtravail<p>Un ERP, c’est une foule d’écrans, de fonctions, de formulaires... pour manier des données, mais d’abord une masse (souvent montrueuse) de données soigneusement rangées dans des tables, bien au chaud au sein d’une grosse base.</p>
<p>Ce qui ne veut pas dire que les deux ennemis se ressemblent sur ce point...</p> <p>(<em>Caveat</em> : Des notions de maniement de bases de données ne nuiront pas à la compréhension de ce qui suit. - <strong>Addendum</strong> : <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/05/28/403-cle-primaire-de-substitution-ou-cle-naturelle">Je parle plus en détail et en théorie des différences entre clés fonctionnelles et arbitraires dans ce billet</a>)</p>
<h3>Oracle Applications</h3>
<p>Le schéma de données est à peu près <a href="http://tecfa.unige.ch/staf/staf-h/tassini/staf2x/Heidi/last_bd.htm">normalisé</a> ; les noms de table sont en anglais, à peu près explicites. Chaque ligne porte un identifiant numérique, distinct de celui vu par l’être humain sur un écran ou un rapport. Bref, une conception comme on l’enseigne aux étudiants de première année d’informatique.</p>
<p>Par exemple, la table des en-têtes de commande <code>OE_ORDER_HEADERS</code> a comme
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Clé_primaire">clé primaire</a> un identifiant numérique <code>ORDER_HEADER_ID</code>, et un numéro de commande utilisateur <code>ORDER_NUMBER</code>. <br />Cet <code>ORDER_HEADER_ID</code> sert de clé externe pour une <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jointure">jointure</a> sur la table des lignes de commandes, <code>OE_ORDER_LINES</code>, dont la clé est <code>ORDER_LINE_ID</code>. <br />Pour être compréhensible par un humain, une ligne (un enregistrement dans la table), possède les champs <code>LINE_NUMBER</code> (valeur démarrant à <code>1</code>) et <code>SHIPMENT_NUMBER</code> (idem). <br />Ce sont ces deux dernières valeurs qui s’affichent sur un écran ou un rapport, les clés réelles ne sont utiles qu’aux développeurs.</p>
<p><em>Exemple</em> : par le <code>ORDER_HEADER_ID</code> <code>175321</code>, je peux joindre les deux tables
et récupérer les identifiants apparents de la commande, par exemple <code>ORDER_NUMBER</code> = <code>1000</code>
et <code>LINE_NUMBER</code> = <code>1</code> et <code>SHIPMENT_NUMBER</code> = <code>1</code>.</p>
<p>Un <code>ORDER_NUMBER</code> possède ses contraintes de numérotation (telle plage pour tel type de <em>business</em> par exemple) mais l’<code>ORDER_HEADER_ID</code>, identifiant unique de l’enregistrement, est unique et peut valoir ce qu’il veut. En général c’est une valeur abstraite mais « compréhensible » par un humain, genre <code>175321</code>. Idem pour l’<code>ORDER_LINE_ID</code>, par exemple <code>321000</code>.</p>
<p>À première vue, <strong>doublonner les identifiants numériques et les identifiants visibles semble inutile</strong> et ne facilite pas le travail du développeur ; mais au contraire cela offre une souplesse complète, les identifiants numériques pouvant
être manipulés à volonté sans conséquence visible pour l’utilisateur<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-1" id="rev-pnote-158-1">1</a>]</sup>. De plus, chacune des tables principales n’a ainsi qu’une seule colonne en clé primaire, ce qui simplifie bien des choses<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-2" id="rev-pnote-158-2">2</a>]</sup>.</p>
<p>Petit bonus également pour le développeur : avec un peu d’habitude d’une base précise, il sait qu’un <code>ORDER_HEADER_ID</code> tourne autour de <code>170-180000</code>, un <code>ORDER_LINE_ID</code> de <code>320000</code>, et les reconnaît au premier coup d’oeil.<br />De la même manière, il sait vite que la colonne <code>ORDER_TYPE_ID</code> des en-têtes de commande pointe vers <code>OE_ORDER_TYPES</code>, et que la valeur <code>74</code> correspond par exemple au type de commande « Petit électroménager » dans telle installation de tel revendeur d’électroménager.<br />Le seul inconvénient que je connaisse est que la mise en place sur différentes bases du même paramétrage (par exemple création d’un nouveau type de commande sur les bases de développement, recette et production) mène à des différences d’identifiants numériques (sauf coup de bol). Ce n’est pas censé être un problème si on programme proprement (ne jamais mettre ces identifiants « en dur » dans un programme), et si on rafraîchit suffisamment souvent ses bases de développement et recette<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-3" id="rev-pnote-158-3">3</a>]</sup>.</p>
<p>Donc au final un schéma très propre, forcément touffu vu le nombre de tables impliquées, qui a cependant la mauvaise habitude de devenir de plus en plus tordu avec le temps et les nouvelles fonctionnalités. La pire aberration que j’ai rencontrée provient de lots de données qui migrent de table en table suivant l’état du statut au sein du flux logistique. Il y a peut-être une raison profonde mais cela jure avec la cohérence du reste.</p>
<h3>SAP R/3</h3>
<p>Le modèle de données de R/3 est à la fois plus simple et plus cauchemardesque.</p>
<p>Comme dit dans <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/03/04/87-les-joies-de-l-erp-et-du-crm-i">un précédent billet</a>, R/3 (l’ERP « classique ») utilise surtout des tables dont les noms inspirés de l’allemand ont quatre lettres, du genre <code>MARA</code>, <code>VBAK</code>, <code>LIKP</code>, <code>T001</code>...</p>
<p>Dans ces tables il n’y a pas d’identifiant numérique comme sous Oracle. <strong>La clé primaire est fonctionnelle</strong>. Pour <code>VBAK</code> (les en-têtes de commande), cette clé est composée des champs <code>MANDT</code> (le mandant, qui en quelque sorte identifie la base de travail<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-4" id="rev-pnote-158-4">4</a>]</sup>) et de <code>VBELN</code>, le document commercial <em>visible par l’utilisateur</em> !</p>
<p>Évidemment, dans <code>VBAP</code>, correspondant aux postes (lignes de commandes), ce même <code>VBELN</code> sera répercuté pour identifier ce qui correspond à une commande donnée. Et la clé primaire de cette table des postes est un triplet <code>MANDT</code>, <code>VBELN</code>, <code>POSNR</code>.<br />De même, la table <code>TVAK</code> des types de commande contient la valeur de type directement
dans sa clé.</p>
<p>En conséquence, <strong>renommer un objet sous SAP revient à renommer sa clé primaire</strong> ! Ça ne se fait pas à la légère, sous peine de corrompre les données. Donc, sous SAP, on ne <strong>modifie jamais rien directement dans les tables</strong><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-5" id="rev-pnote-158-5">5</a>]</sup> ! Le système fait d’ailleurs de son mieux pour l’interdire au développeur, et il faut utiliser les fonctions, BAPIs, BADIs, IDOCs, <em>user exits</em>, programmes d’import... livrés avec le système.</p>
<p>Pire : la clé « fonctionnelle » utilisée ici n’est <strong>plus un moyen de vérifer l’unicité ou la destruction d’un enregistrement</strong>. Supposons une ligne de commande (clé : <code>VBELN</code>+<code>POSNR</code>) créée, puis détruite (pas logiquement, mais physiquement et totalement), puis récréée avec le même numéro de poste (ligne)<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-6" id="rev-pnote-158-6">6</a>]</sup>. Un programme extérieur<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-7" id="rev-pnote-158-7">7</a>]</sup> ne peut savoir si une ligne qu’il a mémorisée (par sa clé <code>VBELN</code>+<code>POSNR</code>) est la même ou pas.<br />Sous Oracle, le <code>ORDER_LINE_ID</code> aurait totalement disparu, et un nouveau aurait été recréé, même si l’utilisateur a choisi de conserver les mêmes <code>LINE_NUMBER</code> et <code>SHIPMENT_NUMBER</code>.</p>
<p>Il y a plus vicieux. L’utilisateur verra à l’écran un document de vente numéroté <code>18500</code>, alors que la base stockera en réalité dans <code>VBELN</code> la chaîne <code>0000018500</code> (dix caractères). Forcer la taille de la chaîne a un intérêt en terme de classement (sans cela, <code>1869</code> serait entre <code>18500</code> et <code>18695</code>), mais pour le développeur c’est un petit cauchemar : chaque variable est susceptible de contenir la chaîne avec ou sans ses zéros initiaux et il faut convertir à gogo (sachant que le moindre appel de fonction en ABAP fait cinq lignes et qu’elles ne peuvent pas être imbriquées les unes dans les autres sur la même ligne comme dans la plupart des langages de programmation).</p>
<p>Encore plus drôle : les nouveaux modules, en premier lieu le CRM mais aussi des morceaux de R/3, ont décidé de prendre en compte les avancées du dernier quart du siècle dernier en matière de bases de données, et de passer aux identifiants numériques !<br />Mais dans une optique d’universalité (sans doute pour faciliter la fusion de bases SAP différentes), ces identifiants sont des <strong>GUID</strong> (<em>global identifier</em>), en hexadécimal, du genre de 447072A2FB800063000000000A1F352F. <br />Allez déboguer des programmes où la moitié des variables sont des identifiants de ce genre...<br />Le plus drôle c’est que ces GUID apparaissent parfois à l’utilisateur (abomination peut-être liée au paramétrage là où je travaille).</p>
<p>Enfin, pour compliquer la tâche, SAP interdisant tout accès à Oracle (la base, qui en général tourne derrière) et imposant ses propres outils de développement, une bonne partie des outils de contrôle d’Oracle sont inaccessibles. Adieu les bonnes grosses requêtes de contrôle du bon déroulement d’un programme qui impliquaient dix tables...<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#pnote-158-8" id="rev-pnote-158-8">8</a>]</sup></p>
<h3>Verdict</h3>
<p>Travailler avec Oracle avait ses bons côtés ; j’ai beaucoup de mal à apprécier SAP pour le développement. Autant SAP est en avance par son interface perfectible mais fonctionnelle, et l’effroyable panel de possibilités, autant Oracle permet au développeur de faire ce qu’il veut pour intervenir sur les données ou rajouter des programmes, sans lui mettre de bâtons dans les roues. Mais on demande rarement son avis au développeur lors du choix d’un ERP...</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses">Partie 1 : Des interfaces hideuses</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks">Partie 2 : Deux gros patchworks</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/03/178-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-3-des-interfaces-tres-particulieres">Partie 3 : Des interfaces très particulières</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/04/176-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-4-philosophie-opposees">Partie 4 : Philosophies opposées</a></p>
<p>Partie 5 : Schémas de données</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-1" id="pnote-158-1">1</a>] <em>Encore un niveau en dessous, Oracle identifie l’enregistrement sur le disque dur par un autre identifiant, le <code>ROWID</code>, qui suit le même principe, et est susceptible de modification à tout moment, en cas de réorganisation des données. L’utilisateur de la base de donneés (le développeur) n’a en général pas à se préoccuper de ce <code>ROWID</code>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-2" id="pnote-158-2">2</a>] <em>Les tables de correspondance notamment peuvent avoir des clés composées, et rien n’interdit de rajouter des index à volonté sur les autres colonnes (au contraire).</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-3" id="pnote-158-3">3</a>] <em>Et là on s’aperçoit que c’est une opération lourde ; je travaille actuellement avec une base de développement vieille d’un an au bas mot, et mon client précédent attendait souvent six mois pour rafraîchir son Oracle.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-4" id="pnote-158-4">4</a>] <em>Je simplifie. Un mandant indique une </em>vision du monde<em>, et on peut ainsi collectioner les mandants dans une même base de données SAP : mandant de paramétrage, mandant de développement ne comportant que des programmes, mandant de test comportant des données. Lourd mais pratique. Chaque clé primaire de table commence par le mandant.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-5" id="pnote-158-5">5</a>] <em>Exception pour les tables ajoutées par l’utilisateur que SAP à proprement parler ignore.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-6" id="pnote-158-6">6</a>] <em>Je suis d’accord que ça ne devrait pas pouvoir se faire, mais l’utilisateur peut le faire, et il le fera.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-7" id="pnote-158-7">7</a>] <em>Comme celui que je suis en train d’écrire au moment où je rédige ceci.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#rev-pnote-158-8" id="pnote-158-8">8</a>] <em>De plus se pose le problème des droits d’accès à la base, forcément restreints dans ce contexte...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/158La Guerre des ERP : SAP vs Oracle Applications (4) : Philosophie opposéesurn:md5:4d36d1d9d4ea7ec1063602c848f554ee2006-07-04T12:49:00+00:002010-10-31T21:19:42+00:00ChristopheInformatique lourdeabominationanalogiebase de donnéescomplexitédommagedéveloppementergonomieERPincohérenceinformatiqueMacOracleorganisationpanurgismeprise de têteSAPSQLsécuritétravailéconomieévolution<p>« SAP conçoit un Mac, Oracle assemble un PC » : de l’ABAP et du PL/SQL, et des serveurs.</p> <h3>Philosophie</h3>
<p>La différence de philosophie entre SAP et Oracle Applications est très bien résumée par <a href="http://blog1.lemondeinformatique.fr/ingenierie_logicielle/2006/05/sap_construit_u.html">cette remarque de Ray Wang, reprise par Olivier Rafal</a> : <strong>SAP conçoit un Mac, Oracle assemble un PC</strong>.<br />
Autrement dit : SAP veut tout faire de A à Z (interfaces, base, administration...) et verrouille ses interfaces, alors qu’Oracle procède plutôt par agrégat de briques interconnectées, disponibles seules, dont l’utilisateur peut faire un peu ce qu’il veut.</p>
<h3>La base</h3>
<p>Oracle vend des bases de données avant tout, il a donc bâti son ERP autour de cette base, en exploitant ses spécificités (l’ERP a cependant toujours une génération de retard sur la base et les outils annexes, par conservatisme et par nécessité de migrer et certifier une telle masse de code).<br />Les tables sont directement accessibles depuis le code source du programme en PL/SQL.</p>
<p>SAP considère que la base de données peut être n’importe quoi : Oracle, SQL Server, DB2, <del>MySQL</del>... <del>Oui, même MySQL (qui existe sous la forme de <a href="http://www.mysql.com/products/maxdb/" hreflang="en">MaxDB</a> dans le monde SAP)</del> (<strong>Correction</strong> : <em>En fait, MaxDB n’a rien à voir avec la base MySQL. Ça semblait gros quand même...)</em>. SAP rajoute donc sa couche d’administration de la base, impose de passer par une version maison appauvrie du SQL pour interroger la base, et interdit toute modification sous-jacente au niveau SQL.<br />Ironie de l’histoire : l’essentiel des installations de SAP tourne cependant sous Oracle (par sécurité et panurgisme), et rapportent donc de l’argent au concurrent principal...</p>
<h3>Langage : SAP et l’ABAP</h3>
<p>SAP est basé sur un langage spécifique, utilisé nulle part ailleurs, qui fleure bon le néolithique de l’informatique, à savoir l’<strong>ABAP</strong>. Il paraît que cela ressemble au Cobol avec quelques notions simplettes de SQL.</p>
<p>Il est basé sur les notions de « structure » (un enregistrement de base de données en fait, par exemple <em>une</em> ligne de commande), que l’on manipule dans des <em>tables internes</em>, et que l’on synchronise à l’occasion avec les vraies tables de la base de données. Les jointures sont lourdes, et récupérer des données consiste souvent à récupérer un jeu de lignes, le parcourir, et réeffectuer des requêtes pour chaque ligne.</p>
<p>Le langage a tout ce qu’il faut pour être qualifié de langage de programmation, mais il manque beaucoup de « sucre syntaxique » apparu depuis les années 1990. Comme je l’ai déjà évoqué, l’environnement de développement est un éditeur imposé, intégré, basique et sans fioriture qui connaît à peine la coloration syntaxique des commentaires. Programmer en ABAP me fait l’effet de programmer avec un boulet aux pieds.</p>
<h3>Langage : Oracle et PL/SQL</h3>
<p>Oracle Applications (l’ERP) est basé sur le <strong>PL/SQL</strong>, le langage intégré à Oracle (la base). On peut aussi utiliser du Java, mais ce n’est pas si courant, du moins sur les modules les moins récents.</p>
<p>Le PL/SQL a l’avantage d’être un véritable langage, sans doute pas aussi souple et riche que du .Net ou du Ruby, mais plutôt un mariage heureux entre le Pascal et le SQL, qui évolue peu à peu et, je pense, dans la bonne direction, sans trop de fioritures inutiles. Un avantage majeur est que l’on interagit directement avec les données sans couche intermédiaire qui freine ou impose ses limites ; on profite de <em>toutes</em> les fonctionnalités d’Oracle (la base)<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/04/176-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-4-philosophie-opposees#pnote-141-1" id="rev-pnote-141-1">1</a>]</sup>. Les « tables internes » ne servent que dans certains cas précis d’optimisation (mise à jour en masse), puisque la base optimise déjà le commun des requêtes toute seule. La création de « requêtes de feu » de plusieurs pages n’est pas un problème ; le principe est de sous-traiter au maximum à la base de données puisqu’on est très proche d’elle.</p>
<p>Le PL/SQL est conçu pour manipuler des données mais est assez « généraliste », pas réduit à ne travailler qu’avec l’ERP. Exécuter du code d’un autre langage (hors de la base cependant, donc au niveau du système d’exploitation) n’est pas un problème, c’est prévu.</p>
<h3>Serveurs d’application et autres monstres</h3>
<p>Oracle Application inclut un serveur d’application maison, genre d’objet que je connais très mal par ailleurs. SAP mitonne son équivalent, <a href="http://de.wikipedia.org/wiki/SAP_NetWeaver" hreflang="de">Netweaver</a>, mais je ne connais pas d’environnement où Netweaver soit utilisé indépendamment de SAP.</p>
<p>À côté de tout ça, chacun a son essaim d’outils annexes, modules optionnels, portails webs, etc.</p>
<h3>Sous le capot</h3>
<p>Le modèle de données n’a <em>rien</em> à voir, et de ceci que je vais parler <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees">la prochaine fois</a>…</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses">Partie 1 : Des interfaces hideuses</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks">Partie 2 : Deux gros patchworks</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/03/178-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-3-des-interfaces-tres-particulieres">Partie 3 : Des interfaces très particulières</a></p>
<p>Partie 4 : Philosophies opposées</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees">Partie 5 : Schémas de données</a></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/04/176-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-4-philosophie-opposees#rev-pnote-141-1" id="pnote-141-1">1</a>] <em>Et vu le prix de la licence, c’est bien la moindre des choses...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/04/176-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-4-philosophie-opposees#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/141La Guerre des ERP : SAP vs Oracle Applications (3) : Des interfaces très particulièresurn:md5:ffb69bfbd90f13d2583d6312218235a42006-07-03T10:50:00+00:002010-10-31T21:15:53+00:00ChristopheInformatique lourdeanalogieargentbase de donnéescomplexitédommagedysfonctionnementergonomieERPincohérenceinformatiqueOracleorganisationprise de têteSAPSSIItravailéconomieévolution<p>Caractéristiques historiques et techniques des interfaces de SAP et Oracle.</p> <p>Les deux produits se basent au final sur des <strong>interfaces (apparence et technique) totalement propriétaires et utilisées nulle part ailleurs</strong> (sinon par leurs autres produits).</p>
<p>Qu’on ne s’imagine pas que cette indépendance permet de s’affranchir du système d’exploitation sous-jacent, je n’ai jamais vu en pratique tourner ces produits ailleurs que sous Windows. Je me trompe peut-être, les deux interfaces ont migré au moins partiellement vers Java, avec la persective théorique d’être utilisable n’importe où, mais SAP notamment est connu pour être très proche de Microsoft. Le projet <a href="http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-sapphire-06-paris-muse-devra-rendre-l-utilisateur-heureux-19651.html">Duet</a> est d’ailleurs destiné à lier de plus en plus SAP et Office. L’évolution sous forme d’applis web pourrait rendre le problème caduc, au moins pour certains modules, ou certains écrans.</p>
<p>La cause de ces interfaces bizarres serait plutôt qu’<strong>à force de migrer de système en système</strong> au cours de l’histoire de l’informatique (du listing papier de 1972 au terminal texte de 1985 au client-serveur de 1990 au client lourd de 2000 au futur <em>full web</em> de 200?), avec l’impératif de maintenir le maximum de compatibilité (pour limiter des coûts de migration toujours astronomiques<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/03/178-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-3-des-interfaces-tres-particulieres#pnote-160-1" id="rev-pnote-160-1">1</a>]</sup>), chacun des deux systèmes s’est « enfermé » dans son propre univers. Le souci de l’interfaçage avec le reste des outils professionnels (notamment Office) s’accroît avec le temps, mais on ne cherche pas des applications intégrées parfaitement au système d’exploitation en apparence comme en comportement.</p>
<p>De plus, SAP et Oracle Applications se <strong>vendent sur leurs fonctionnalités</strong> (et leur capacité à faire le maximum de choses avec le minimum de monde, du moins en théorie), pas sur leur ergonomie ou leur <em>design</em> (un commercial m’a confié présenter Oracle Applications sur un écran au client le plus tard possible).</p>
<p>On obtient donc l’inverse total et simultané des philosophies à la Microsoft (en mettre plein la vue et insister sur la facilité d’utilisation apparente), à la Apple (interface nette et cohérente avant tout), ou à la Unix (austère et élitiste mais propre).</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses">Partie 1 : Des interfaces hideuses</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks">Partie 2 : Deux gros patchworks</a></p>
<p>Partie 3 : Des interfaces très particulières</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/04/176-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-4-philosophie-opposees">Partie 4 : Philosophies opposées</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees">Partie 5 : Schémas de données</a></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/03/178-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-3-des-interfaces-tres-particulieres#rev-pnote-160-1" id="pnote-160-1">1</a>] <em>En réécriture ou adaptation de programmes spécifiques au client, revalidation de tous les flux métier, découverte de nouveaux bugs, formation, temps de migration technique des données, nouvelles normes de programmation... Une migration de version de SAP ou Oracle prend facilement plusieurs mois.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/03/178-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-3-des-interfaces-tres-particulieres#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/160La Guerre des ERP : SAP vs Oracle Applications (2) : Deux gros patchworksurn:md5:25367ff598fa2f1cbcc9880db3e1df822006-06-30T13:42:00+00:002010-10-31T21:13:59+00:00ChristopheInformatique lourdeargentbase de donnéescomplexitéCRMdommagedéveloppementergonomieERPincohérenceinformatiqueorganisationprise de têteSSIItravailéconomieévolution<p>Les deux logiciels sont en réalité un assemblage de plusieurs modules développés à part...</p> <p>Les deux logiciels sont en réalité un <strong>assemblage de plusieurs modules développés à part</strong> les uns des autres, parfois pour des commandes précises de client, parfois rachetés à d’autres entreprises, reliés à grand-peine et intégrés au chausse-pied.</p>
<p>Les <strong>modules financiers</strong> sont les plus anciens<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#pnote-159-1" id="rev-pnote-159-1">1</a>]</sup>, et vus leur complexité et leur importance<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#pnote-159-2" id="rev-pnote-159-2">2</a>]</sup>, ils n’ont jamais été totalement réécrits. <br />Du point de vue de l’organisation des données, ils ont le mérite d’une architecture simple et compréhensible. À l’utilisation, ils me sont à peu près incompréhensibles (mais je ne suis ni comptable ni formé sur ces modules).</p>
<p>À l’inverse les modules de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_de_la_relation_client">CRM</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#pnote-159-3" id="rev-pnote-159-3">3</a>]</sup>, à la mode depuis quelques années, bénéficient de tous les derniers gadgets d’interface <em>ad nauseam</em> : arborescences, tableaux intégrés genre Excel et pléthore d’onglets, sous-onglets, sous-sous-onglets, fenêtres imbriquées, paramétrage plus-flexible-tu-meurs.... <br />En général ces innovations sont contrebalancées par la perte des avantages de l’interface « ancien style » (facilité de recherche des champs techniques, copier-coller facile, double-clic dans SAP...) et un degré de complexité de plus dans la programmation<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#pnote-159-4" id="rev-pnote-159-4">4</a>]</sup>.</p>
<p>Oracle ayant racheté plusieurs de ses challengers (l’ERP <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Peoplesoft" hreflang="en">Peoplesoft, lui-même acquéreur auparavant de JDEdwards</a>, ou le CRM <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Siebel_Systems" hreflang="en">Siebel</a>), les incohérences de logique et d’interface ne sont pas terminées dans l’unification de tout ce beau monde (projet <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Fusion_Software" hreflang="en">Fusion</a> d’Oracle). Ce qui était au départ une base de données qui faisait tourner des programmes PL/SQL se dirige vers un mille-feuilles de PL/Java/<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/XML">XML</a>/<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_Oriented_Architecture">SOA</a>/<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/BPEL" hreflang="en">BPEL</a> intégrant l’ancienne suite d’Oracle, celle de Peoplesoft, etc.<br />SAP pour sa part cherche plus à tout redévelopper lui-même, mais fait évoluer son produit radicalement. R/3 (l’ERP « classique ») a peu évolué pendant que la partie CRM évoluait à fond, la différence est flagrante.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses">Partie 1 : Des interfaces hideuses</a></p>
<p>Partie 2 : Deux gros patchworks</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/03/178-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-3-des-interfaces-tres-particulieres">Partie 3 : Des interfaces très particulières</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/04/176-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-4-philosophie-opposees">Partie 4 : Philosophies opposées</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees">Partie 5 : Schémas de données</a></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#rev-pnote-159-1" id="pnote-159-1">1</a>] <em>Rappelez-vous : ce sont les comptables qui ont payé le développement de l’informatique (avec les militaires).</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#rev-pnote-159-2" id="pnote-159-2">2</a>] <em>Un bon consultant dirait « criticité ».</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#rev-pnote-159-3" id="pnote-159-3">3</a>] <em>Gestion de la Relation Client, en pseudo-français ; rappelons que cela couvre aussi bien la télé- que l’après-vente.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#rev-pnote-159-4" id="pnote-159-4">4</a>] <em>Sous SAP : La programmation à l’ancienne genre ABAP/Cobol avait le mérite de la clarté besogneuse. Tenter d’y rajouter des notions de programmation objet relève du mariage contre-nature, et la difficulté tient autant à l’environnement de développement lourdingue qu’à l’évolution du langage. Sous Oracle, la transition me semble plus facile, peut-être parce qu’on reste finalement au sein de triggers, programmes, packages PL/SQL en rajoutant juste quelques types d’objets différents ; je n’ai pas touché au Java.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/159La Guerre des ERP : SAP vs Oracle Applications (1) : Des interfaces hideusesurn:md5:eec056667d95c5a35b8de23a72af68d02006-06-28T12:58:00+00:002010-10-31T18:25:46+00:00ChristopheInformatique lourdeabominationargentbase de donnéescomplexitéCRMdommagedéfense du françaisergonomieERPexpertiseincohérenceinformatiqueOracleorganisationprise de têteSAPSSIItravailéconomie<p>Les deux poids lourds mondiaux des logiciels de gestion d’entreprise intégrés partagent les caractéristiques communes de lourdeur certaine et d’une ergonomie plus que perfectible.</p> <p>Les deux leaders sur le marché de l’ERP sont <strong>SAP</strong>, n°1 incontesté <em>made in Germany</em>, lourd et ruineux, et l’américain <strong>Oracle Applications</strong>, un cran en-dessous en terme de marché, chiffre d’affaire et fonctionnalités, mais qui achète à tour de bras pour rattraper son retard. Les autres ne comptent pas, ont un marché de niche, ciblent les PME, ou ont été rachetés.</p>
<p><a href="http://de.wikipedia.org/wiki/SAP" hreflang="de">SAP existe depuis plus longtemps que moi</a>, tandis qu’<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Oracle_Corporation">Oracle</a> a longtemps basé sa réputation sur <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Oracle_database" hreflang="en">sa base de données</a> qui, malgré bien des défauts, est devenue <em>la</em> référence dans le domaine. Si je parle d’Oracle ici, j’entends <em>Oracle Applications</em>, pas la base de données<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses#pnote-140-1" id="rev-pnote-140-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>Je connais principalement Oracle Applications 11.0 et 11i, et, avec beaucoup moins d’expérience SAP R/3 et un peu le SAP CRM. Ce qui suit peut être dépendant du paramétrage des bases que j’ai rencontrées.</p>
<p>En passant d’Oracle à SAP, on s’aperçoit que la philosophie des deux produits est totalement opposée, même s’ils tentent de répondre aux mêmes besoins (gérer une entreprise de bonne taille de bout en bout) avec les mêmes moyens (beaucoup de MHz, de Go et de frais en licences et <em>consulting</em>).</p>
<h3>C’est hideux</h3>
<p>L’<strong>interface</strong> est aussi hideuse et anti-ergonomique chez l’un que chez l’autre, mais d’une manière totalement différente. En fait, ni l’une ni l’autre n’a vraiment évolué depuis au bas mot 1998.</p>
<ul>
<li><strong>Oracle semble avoir dix ans de retard sur le développement des interfaces graphiques à la Mac ou Windows</strong>. L’entreprise n’est pas connue pour son souci de l’ergonomie de toute manière.<br /> Depuis environ l’an 2000, l’utilisation de Java pour <em>toutes</em> les interfaces graphiques (de l’utilisateur de base à l’administrateur de la base) se traduit par une lourdeur certaine (plus supportable sur les machines actuelles), et un manque de cohérence avec les applications habituelles dans le monde Windows.<br />L’essentiel de l’ERP est resté au paradigme des <strong>fenêtres</strong> qui s’enchaînent, se chevauchent... en mode MDI (des fenêtres dans la fenêtre principale, très à la mode sous Windows 3.1). <br />Pour basculer d’une fenêtre à une autre (par exemple avoir des informations sur un article depuis l’écran d’une commande), le plus simple est encore de noter sur un papier ou dans le presse-papier ce qu’on cherche, de refermer toutes les fenêtres du module fonctionnel (!), et d’aller dans l’autre module...<br />Le passage d’une partie de l’interface au mode web est déjà effectif mais son ergonomie est pour le moins perfectible. Oracle a l’intention d’évoluer vers un modèle mixte moitié « classique » (serveurs en entreprise, licenses...) moitié « à la demande», <em>ie</em> hébergé, par le web (un peu comme <a href="http://www.salesforce.com/" hreflang="en">Salesforce</a>).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>SAP affiche ouvertement ses origines sur gros systèmes</strong> à une époque où l’idée d’un ordinateur sur chaque bureau relevait de la science-fiction sinon de l’utopie. Les « listes » brutes existent encore, avec les tableaux dessinés à coup de caractères de contrôle, qui autrefois s’affichaient sans doute sur un bel écran de terminal noir et vert (sinon sur du listing papier).<br />Le flux se base sur une succession d’écrans qui occupent toute la fenêtre, comme une page web, et pas comme des fenêtres séparées. À l’usage, ce n’est pas si mal.<br />Depuis le texte a été enrobé, d’absconses icônes sont apparues, quelques gadgets sont sympathiques (notamment le double-clic pour accéder à une autre information, très pratique... quand il est là), mais l’interface ferait hurler n’importe quel ergonome. Par exemple certains onglets ont l’apparence de boutons d’actions (les onglets dignes de ce nom existent aussi) : <img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/erp/sap_commande_client.jpg" alt="Commande client SAP" style="display:block; margin:0 auto;" /><br /></li>
</ul>
<h3>Des limites énervantes partout</h3>
<p>Les limites abondent chez l’un et l’autre, qui auraient apparemment pu être levées avec un peu d’effort (mais elles sont là depuis des lustres). Quelques exemples graves ou minimes, comme ils me viennent :</p>
<ul>
<li>Le <strong>menu</strong> principal d’Oracle est du texte sous forme de menu (moche mais fonctionnel), restreint à la « responsabilité » (en gros, un module fonctionnel plus ou moins personnalisé) en cours. Les raccourcis qu’on peut y placer sont limités à dix (10), numérotés de 0 à 9. Supprimer l’un d’entre eux revient à renuméroter les autres. <br /><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/erp/oracle_appli_ecran_princ.jpg" alt="Écran principal Oracle" style="display:block; margin:0 auto;" /><br />Avoir plusieurs sessions simultanées d’Oracle Applications est possible en se reconnectant plusieurs fois.<br />À l’inverse, SAP offre un menu avec tous les écrans autorisés à l’utilisateur, plus les « codes transactions » (taper <code>VA03</code> pour lire les commandes, <code>VF01</code> pour créer une facture...), et la gestion simultanée de plusieurs écrans (« modes ») est facilitée.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les <strong>raccourcis clavier</strong> sous Oracle sont assez pauvres ; sous SAP l’usage des touches de fonction est massif mais le raccourci pour une même fonctionnalité change suivant l’écran.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les raccourcis n’ont souvent pas grand-chose en commun avec ceux répandus sous Windows ou ailleurs.</li>
</ul>
<ul>
<li>SAP prend un malin plaisir à rendre difficile le <strong>pointage de souris</strong>. Les boutons de boîtes de dialogue sont petits, les boutons par défaut ne sont pas plus grands que les autres, et, cerise sur le gâteau, une grosse icône SAP remplace les habituels trois petits boutons Réduire/Agrandir/Fermer de toute fenêtre de Windows, lesdits boutons étant décalés plus à gauche, en réduction, pour bien être sûr de mal viser. (Voir copie d’écran ci-dessous.)<br />Oracle n’a pas ce défaut, les boutons sont moches mais décemment dimensionnés. Par contre, inutile de chercher à agrandir ou réduire une fenêtre pour avoir plus de colonnes/lignes à l’écran, ce n’est pas prévu.</li>
</ul>
<ul>
<li>Nombre des écrans d’Oracle sont <strong>accessibles en écriture comme en lecture</strong>, pas de juste milieu (apparemment et simplement en tout cas). Dans le cadre de la restriction généralisée et paranoïaque des accès (<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Sarbanes-Oxley" hreflang="en">Sarbanes-Oxley</a> et <em>tutti quanti</em>), c’est très gênant.<br />SAP a généralisé (au moins dans les vieux modules) le principe de transactions (entrées de menu) différentes selon qu’on veut créer, modifier, ou juste voir, une commande, un article...</li>
</ul>
<ul>
<li>La <strong>traduction française</strong> est désastreuse sur SAP (je connais Oracle surtout en version originale). La grammaire est correcte, mais je comprends souvent mieux en version allemande ou anglaise, un comble ! Entre autres détails : en français, on dit « <em>Annuler</em> » pour sortir sans rien faire d’une boîte de dialogue (comme en anglais : “<em>Dismiss</em>” ou “<em>Cancel</em>”), pas « <em>Interrompre</em> » (»<em>Abbrechen</em>« en allemand) !<br />Que des morceaux d’allemand surnagent par-ci par-là dans les modules techniques, ou que des morceaux de phrases aient sauté de-ci de-là, est paradoxalement moins grave.</li>
</ul>
<ul>
<li>SAP abuse des <strong>abréviations</strong> dans les noms de colonne ou de champ, jusqu’à l’absurde (« C. » comme nom de colonne !). Y compris dans les infobulles, sisi. <br />Oracle connaît peu les infobulles mais en général remplit moins ses écrans.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’<strong>aide</strong> en ligne des deux concurrents pèche de la même manière : correcte dans un sens descriptif, insuffisante comme base de travail pour chercher comment retrouver ou paramétrer tel ou tel objet (il faut reconnaître que l’exhaustivité serait titanesque à obtenir).</li>
</ul>
<ul>
<li>(SAP) Pour imprimer une facture, il ne faut surtout pas cliquer sur le symbole vert qui signifie « <em>OK</em> » dans la boîte de dialogue après un clic sur «<em> Éditer</em> », mais sur l’icône de l’imprimante. Le bouton vert ne <em>sert à rien</em> !<img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/erp/SAP-facture-editer.png" alt="Édition de facture sous SAP" style="display:block; margin:0 auto;" /></li>
</ul>
<ul>
<li>Pour le développeur : dans l’éditeur de code ABAP (imposé, oubliez <a href="http://www.eclipse.org/" hreflang="en">Eclipse</a>, <a href="http://www.vim.org/" hreflang="en">vi</a>, <a href="http://www.nedit.org/" hreflang="en">nedit</a>...), les commentaires sont en bleu... s’ils sont déclarés avec une étoile sur le premier caractère de la ligne. Si le commentaire se trouve sur la même ligne que du code, séparé par un <code>"</code>, ils ne bénéficient pas de la coloration syntaxique !<br />On prend donc vite l’habitude d’aérer le code ABAP (déjà très verbeux) par des commentaires seuls sur leur ligne. Ce n’est pas si gênant, car de toute façon l’éditeur ne supporte pas les lignes de plus de 72 caractères (le standard en 1983) !<img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/erp/sap_editeur_commentaires.jpg" alt="Éditeur ABAP" style="display:block; margin:0 auto;" /></li>
</ul>
<ul>
<li>SmartForms, un module de SAP de développement de formulaire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses#pnote-140-2" id="rev-pnote-140-2">2</a>]</sup> possède des fenêtres avec ascenseur au sein d’autres fenêtres avec ascenseur ! Une monstruosité ergonomique que je n’ai jamais rencontré qu’au sein de pages web qui n’avaient pas le choix de faire autrement. Smartforms n’est pourtant pas un vieux clou traîné depuis vingt ans, mais un outil très récent de SAP - ce sont souvent les pires (en complexité inutile surtout).</li>
</ul>
<ul>
<li>Smartforms (encore lui) ne gère pas les différentes versions d’un objet, alors que la notion de gestion de versions est intégrée à l’éditeur des programmes ABAP depuis des années. Au passage, cela rend cauchemardesque la simple annulation de modifications... Chaque outil de développement a été ajouté sans grand respect pour la cohérence avec les outils précédents.</li>
</ul>
<ul>
<li>Etc. etc. <br />Ce ne sont que des détails, mais mis bout à bout ils me tapent sur les nerfs. Ils résument bien la philosophie des produits et la manière dont il sont conçus et vendus.</li>
</ul>
<h3>Quelques gadgets sympas</h3>
<p>C’est surtout SAP qui les possède (<strong>Mise à jour de 2008</strong>: <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2008/10/04/194-les-bonnes-idees-de-sap">voir aussi ce billet</a> ) :</p>
<ul>
<li>le double-clic déjà évoqué pour avoir plus d’information sur tel ou tel objet (mais il n’est pas toujours là) ;</li>
</ul>
<ul>
<li>les <em>matchcodes</em>, des petits sous-écrans qui permettent de faire des sélections de plages de valeurs un peu tordues (du genre « prendre les codes articles 1023 à 8123 sauf les 4526 à 5622, et pas le 8001 »), et bien intégrés au langage ABAP sous-jacent ; Oracle ne connaît que les plages de valeur simples ;</li>
</ul>
<ul>
<li>SAP mémorise les dernières valeurs entrées dans un champ ; si vous manipulez les dix mêmes articles/commandes/programmes, ils sont automatiquement proposés dans un menu déroulant à chaque saisie ;</li>
</ul>
<ul>
<li>Hélas, si l’interface de SAP est supportable après un peu d’apprentissage par un utilisateur, <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks">celle réservée au développeur « sous le capot » fait nettement plus peur</a>…</li>
</ul>
<p>Partie 1 : Des interfaces hideuses</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/06/30/177-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-2-deux-gros-patchworks">Partie 2 : Deux gros patchworks</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/03/178-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-3-des-interfaces-tres-particulieres">Partie 3 : Des interfaces très particulières</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/04/176-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-4-philosophie-opposees">Partie 4 : Philosophies opposées</a></p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/05/175-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-5-schemas-de-donnees">Partie 5 : Schémas de données</a></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses#rev-pnote-140-1" id="pnote-140-1">1</a>] <em>De toute façon, SAP utilise en général Oracle (la base) en arrière-plan...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses#rev-pnote-140-2" id="pnote-140-2">2</a>] <em>Dans le sens « bout de papier à imprimer » ; pour compliquer les choses, les terminologies de « rapport » et « formulaire » sont à peu près opposées entre les deux concurrents...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/06/28/156-la-guerre-des-erp-sap-vs-oracle-applications-1-des-interfaces-hideuses#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/140Mon damoiseauurn:md5:653c04decbcacc321c0d37cfc10135da2006-01-10T13:06:00+00:002013-02-06T20:59:44+00:00ChristopheDes formes des motsadministrationAllemagneconquête de l’inutilediscriminationdécadencedéfense du françaisenfantsincohérencelanguesMoyen Âgemèmeperspectiveprécisionévolution<p>Pourquoi cette discrimination dans les prénoms ?</p> <p>On parle beaucoup de lutte contre les discriminations. Une très courante est qu’on appelle les femmes mariées « Madame » et les célibataires « Mademoiselle ». À l’inverse, « Monsieur », marié, sera toujours « Monsieur ». Pour quelle raison ? Une femme non mariée est-elle incomplète ? Un homme toujours disponible ?</p>
<p>Quel serait l’équivalent masculin de « Mademoiselle » ? « Mondamoiseau » serait logique et une restauration de la grandeur du bon vieux français d’autrefois. Mais je ne le « sens pas » ; il y a comme une ironie sous-jacente. Une autre idée ?</p>
<p>À l’inverse, en Allemagne, le « Fraülein » aurait disparu. Là c’est l’égalité par appauvrissement de la langue.</p>
<p>Constatons également que la paperasse administrative n’est pas au goût du jour : il est actuellement possible pour un couple de choisir le nom de la dame comme nom de famille commun, mais en pratique aucun papier ne m’a demandé mon « nom de jeune homme ».</p>
<p>Les Espagnols ont peut-être raison, dans le sens où Madame peut ne jamais prendre le nom de son mari — ce qui ne simplifie pas certaines relations, mais a des avantages à une époque où l’on peut enchaîner plusieurs mariages dans sa vie (le cas le plus tordu étant la divorcée qui garde le nom de l’ex-mari pour des raisons professionnelles — mais je digresse).</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/10/63-mon-damoiseau#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/69Les majuscules accentuéesurn:md5:99ff7ba1035f727fb348cffda3879f162005-09-07T21:50:00+00:002014-02-26T10:20:43+00:00ChristopheDes formes des motsapparenceApplecommunicationconquête de l’inutiledécadencedéfense du françaisergonomiehowtoincohérenceinformatiquelanguesLinuxMacMacOSperfectionnismeponctuationprise de têteprécisionsignifiéUbuntuWindowséducationémerveillement<p>Les majuscules accentuées sont injustement négligées de nos jours en informatique. Ce n’est pourtant pas si dur.</p> <p>Google m’a déniché cette excellente vieille entrée de blog <a href="http://www.latchman.org/sam/index.php/2003/04/07/56-LesPointsSurLes">le Samlog</a> sur les majuscules accentuées sous Windows. Je ne rajouterai rien sur la justification (le monsieur a raison, sauvons nos particularismes).
<br />En pratique :</p>
<ul>
<li><strong>Sous Windows XP</strong> : La situation est meilleure que sur les versions précédentes même si j’ai parfois des problèmes suivant l’application (le Bloc-Notes est moins coopératif que Word).<br />L’accent circonflexe est une touche morte (on a ainsi facilement <strong>Â</strong> par <code>^</code> puis <code>A</code>).<br /><code>AltGr</code>-<code>7</code> permet d’avoir la touche morte de l’accent grave, puis on tape la majuscule (ex : <strong>À</strong>). <br />Un <code>Ctrl</code>+<code>,</code> (virgule) permet d’avoir la touche morte des cédilles (pour <strong>Ç</strong>).<br />Une sorte de « mode ligature » s’obtient par <code>Ctrl</code>+<code>&</code> (ex : <code>Ctrl</code>+<code>&</code> puis <code>O</code> donne <strong>Œ</strong>).<br />On peut se rabattre sur des codes (qui existent même en deux versions) : <code>Alt</code>+0199 = <code>Alt</code>+128 = <strong>Ç</strong>, <code>Alt</code>+0200 = <code>Alt</code>+212 = <strong>È</strong>, etc… (cf cet <a href="http://perso.wanadoo.fr/jm3/trucs/maj_accent.htm">article</a>).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Sous Mac OS X</strong> : <br />La touche <code>Caps Lock</code> a un rôle différent par rapport à Windows : au lieu de remplacer un <code>Shift</code> bloqué, elle indique bien le mode <strong>majuscule</strong>. <br />Donc <code>CapsLock</code> puis <code>é</code> = <strong>É</strong>. C’est bien pratique pour taper du texte tout en majuscule, mais ceux qui sous Windows utilisaient <code>CapsLock</code> pour forcer les chiffres sur un portable doivent être désorientés.<br /><del>Problème</del> (<strong>Corrigé en 2009 avec Snow Leopard</strong>) <del>: Le <strong>Ç</strong> et le <strong>Ù</strong> ne s’obtiennent pas de la même manière, il faut plutôt un <code>Alt</code>-<code>ç</code> ou <code>Alt</code>-<code>ù</code>. Inconsistant. </del></li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Sous Linux</strong> : <br />On procède comme sous Mac, avec en plus la souplesse de la touche <code>Compose</code> (la touche Windows droite chez moi). C’est sublime :<br /><code>Compose</code> + <code>'</code> + <code>E</code> = <strong>É</strong>,<br /><code>Compose</code> + <code>-</code> + <code>D</code> = <strong>Đ</strong> (D barré vietnamien),<br /><code>Compose</code> + <code>o</code> + <code>/</code> = <strong>ø</strong> (o barré scandinave),<br /><code>Compose</code> + <code>,</code> + <code>C</code> = <strong>Ç</strong>,<br /><code>Compose</code> + <code>O</code> + <code>R</code> = <strong>®</strong><br /><code>Compose</code> + <code>s</code> + <code>s</code> = <strong>ß</strong> (ss allemand)<br /><code>Compose</code> + <code><</code> + <code><</code> = <strong>«</strong> (guillemets français que nous devrions utiliser systématiquement à la place des <strong>“</strong> anglosaxons ; <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis//index.php?post/2006/04/20/127-guillemets-francais">je détaille ici</a>)<br /><code>Compose</code> + <code>=</code> + <code>Y</code> = <strong>¥</strong><br /><code>Compose</code> + <code>'</code> + <code>i</code> = <strong>í</strong><br />etc.<br />On a en plus la souplesse de pouvoir reprogrammer chaque touche à volonté. C’est réservé aux gourous (il faut tutoyer <a href="http://www.linux-france.org/article/nation/Fr-HOWTO/Fr-HOWTO-8.html">xmodmap</a> ou triturer les fichiers de configurations de <a href="http://www.x.org/" hreflang="en">X</a>) mais avec un grand clavier, remapper <code>#</code> (<code>AltGr</code>+<code>3</code>) sur <code>AltGr</code>+<code>J</code> est bien utile quand on ne peut taper que d’une main.</li>
</ul>
<p>(<strong>Mise à jour du 06/01/2006</strong> : Compléments sur XP grâce à <a href="http://perso.wanadoo.fr/jm3/trucs/maj_accent.htm">ce site</a> + mise en forme.)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/09/07/3-majuscules-accentuees#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/3