Blog éclectique & sans sujet précis - Mot-clé - lobbys<p>Si ça me passe par la tête, si ça n’intéresse que moi, alors c’est peut-être ici. Ou pas.</p>2024-02-13T09:44:49+01:00L'éditeur est le propriétaire du domaineurn:md5:bf83720a7189bba489682d945b972671Dotclear« Pour la Science » de novembre 2012urn:md5:0394e2356f4f7b9fc5bf8374e85dca1a2013-02-16T16:53:00+01:002016-03-21T13:36:57+01:00ChristopheScience et conscienceabominationanthropieanthropomorphismeanticonsumérismebon sensconquête de l’inutilecoup basDieudommagedéterminismefoutage de gueulehistoirejardinagelobbysmanipulationmathématiquesoh le beau cas !psychologiereligionsantésciencethéorieécologieévolution <p>Pour ce numéro qui n’est plus en vente et qui globalement ne m’a pas autant intéressé que d’autres, je vais pour une fois essayer de faire court :</p>
<h3>Le bloc-notes de Didier Nordon</h3>
<p>Beau festival ce mois-ci :</p>
<ul>
<li>Même les grands mathématiciens de notre époque ne comprennent rien à certains domaines des maths qu’ils considèrent totalement sans intérêt.</li>
</ul>
<ul>
<li>Évident mais frappant : « donner des exemples est une démarche inverse à celle qui consiste à énumérer ». <strong>Si on vous noie sous des listes interminables, c’est que l’idée sous-jacente est banale ou qu’on vous enfume !</strong></li>
</ul>
<ul>
<li>Didier Nordon rapporte l’exemple d’un physicien russe qui demande l’autorisation de dater au carbone 14 un prétendu morceau de l’arche Noé. Le prêtre arménien accepte : ce serait un bon test pour cette méthode scientifique. Clash des systèmes de pensée.<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup></li>
</ul>
<pre></pre>
<h3>La conjecture ABC résolue ?</h3>
<p>Résolue ou pas, ça ne changera pas votre quotidien. Ne me demandez pas en quoi elle consiste, je n’ai ni compris ni cherché à comprendre. C’est de la théorie des nombres, pour laquelle j’ai toujours eu une certaine allergie.</p>
<p>Je peux juste préciser que cette conjecture permettrait de démontrer le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dernier_th%C3%A9or%C3%A8me_de_Fermat">dernier théorème de Fermat</a> plus élégamment que dans la démonstration de Wiles en 1993. Et que la démonstration proposée par un Japonais réputé est longue et prendra du temps à valider.</p>
<h3>Science & croyance</h3>
<p>Une des principales perles du numéro n’est qu’un entretien avec <a href="http://lettre.ehess.fr/4261">Yves Gingras</a> sur le mélange des genres entre science & croyance, chose un peu trop à la mode ces temps-ci chez de grands scientifiques reconnus.</p>
<p>On est très loin des délires des créationistes des diverses religions, mais la séparation stricte entre science et religion devient poreuse. Le mysticisme ou la spiritualité percent dans un titre comme <em>The God Particle</em> (du Prix Nobel <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Leon_Lederman">Leon Lederman</a>), ou dans ce qu’à pu écrire Trinh Xuan Thuan (j’avais été choqué du finalisme qui perçait dans <em><a href="http://www.trinhxuanthuan.com/origines.htm">Origines</a></em>, superbe et instructif par ailleurs). Certains rapprochent bizarrement théorie quantique et mystique indienne ou immortalité de l’âme. D’autres abusent du « <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_anthropique">principe anthropique</a> ».</p>
<p>La confusion ne peut que se faire dans le grand public impressionné par l’aura de ces scientifiques éminents. Yves Gingras tire la sonnette d’alarme sur ce mélange des genres encore vu avec indulgence par le milieu scientifique.</p>
<blockquote><p>Un homme savant a compris un certain nombre de vérités. Un homme cultivé a compris un certain nombre d’erreurs. Et voilà toute la différence entre l’esprit droit et l’esprit juste. L’esprit droit surmonte l’erreur sans la voir ; l’esprit juste voit l’erreur ; et certes il n’y veut pas tomber, mais il y veut descendre. <br /> <br />Alain, <em><a href="http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/Vigiles_de_lesprit/vigiles.html">Les Vigiles de l’esprit</a></em>, XXXI</p></blockquote>
<h3>Histoire des sciences : le DDT</h3>
<p>En 1962, le <em>Printemps silencieux</em> de Rachel Carson dénonçait les ravages du DDT. C’est l’occasion de revenir sur la prédominance de la chimie dans l’agriculture : si pratique, compensant les faiblesses de la monoculture industrielle, elle semblait invincible. Les diverses influences sociales, la foi aveugle dans le progrès technique, ont fait le reste et ignoré les réserves.</p>
<p>Pourtant, à l’extrême fin du XIXè siècle, aux États-Unis, on avait déjà régulé les pulvérisations de « vert de Paris » dans les vergers : les apiculteurs voyaient mourir leurs abeilles. Il faut croire que chaque génération doit redécouvrir que balancer des produits chimiques en vrac n'est pas innocent, et que les faibles dosages peuvent avoir des effets à long terme. Désespérant.</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Les LED blanches vont petit à petit remplacer nos fluocompactes, je n’ai pas cherché à comprendre les détails techniques.</li>
</ul>
<ul>
<li>Au milieu du magazine, quatre pages de pubs payées par LVMH Cosmétique rapportent un colloque : pavé illisible sans fil conducteur évident et au langage boursouflé (application de la remarque de Nordon ci-dessus).</li>
</ul>
<ul>
<li>L’épidémie mondiale d’obésité s’étend : plusieurs articles décrivent le coût faramineux, le rôle majeur mais non fatal des gènes, et celui des perturbateurs endocriniens trop utilisés dans notre civilisation.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les dernières recherches sur le cerveau dissocient les circuits du désir (déterminant les actions) et du plaisir. Un drogué agit sans plaisir : quand les deux circuits divergent, il y a maladie mentale, que l’on pourra peut-être mieux traiter à présent.</li>
</ul>
<ul>
<li>Un paléontologue et un astrophysicien essaient d’interpréter ce que pourraient être les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Midi-chlorien">midichloriens</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>, si nombreux dans le sang d’Anakin Skywalker. Les Jedis sont-ils des « super-organismes » ? Ce n‘est pourtant pas le numéro d’avril.</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>J’avais trouvé un site web d’un fondamentaliste américain qui réinterprétait toutes les incohérences entre Bible et science en prenant bien sûr ses croyances au pied de la lettre : un fascinant exercice de loopings intellectuels.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Une des pires bourdes de Lucas dans </em>Episode I<em>, heureusement non développée par la suite.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-Novembre-2012#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/732« Pour la Science » de juillet 2011 : l’hydrogène comme énergie propre ; le démon de Maxwell existe ; nucléaire : le débat date du XIXè siècleurn:md5:dd021c3ac1cfef245124559ffb244bfc2011-07-21T14:06:00+02:002015-09-03T12:13:36+02:00ChristopheScience et consciencecatastrophechiffrescomplexitéconquête de l’inutiledilemmediscriminationhistoirelobbysmèmemémoireoptimisationoptimismeParisperspectivequêtesantéthéorieécologieéconomieéconomies d’énergieémerveillementénergie <p>Encore un bon cru que ce numéro. Comme d’habitude en vrac <em>avec mes commentaires personnels en italique</em>.</p>
<p><img src="http://www.pourlascience.fr/e_img/boutique/full/_done_20110622_152533_PLS-2011-juillet_405-fu-pls_405_couv_175.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<h3>Pub pour l’hydrogène</h3>
<p>Plusieurs articles font la promotion de l’hydrogène comme vecteur de l’énergie de demain. Ce n’est pas nouveau, mais on s’en rapproche.</p>
<p>Le problème principal est le stockage : on commence à le maîtriser correctement, ainsi que la restitution sous forme d’électricité avec de bons rendements. À l’heure de l’expansion nécessaire de sources d’énergie renouvelables mais à la production erratique (éolien, solaire), l’hydrogène serait <em>le</em> tampon idéal. Des exemples à petite échelle dans des îles existent. Et sans pollution puisque les « déchets » de la production par électrolyse et de la consommation dans une pile à combustible sont respectivement l’oxygène et l’eau.</p>
<p>Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Sur le long terme on peut tout espérer (<em>soyons optimistes</em>) mais pour le moment aucune technologie ne concilie coût faible, compacité et durabilité (<em>on est encore loin de l’autosuffisance d’une maison couverte de panneaux solaires et avec des piles à combustible dans la cave</em>) et bien sûr le chauffage est exclu de l’équation, il devra être fourni par une autre source.</p>
<p>Parmi les catalyseurs de l’électrolyse on évitera le platine (ruineux, et il n’y en aurait pas pour tout le monde). Il existe des membranes échangeuses de protons nées des nanotechnologies. Le plus intéressant reste la bonne vieille photosynthèse, au stade industriel grâce à des procédés s’inspirant du vivant (feuilles artificielles) et utilisant des métaux courants (nickel…).</p>
<p>Le stockage, impossible simplement sous pression pour une molécule aussi petite, pourrait se faire dans des récipients plastiques, ou dans des matériaux composites. Coût et poids seront encore longtemps rédhibitoires pour une voiture.</p>
<p>Bref, l’hydrogène est mûr pour 2050… si la recherche suit. (<em>Et elle ne suivra que si on y met les moyens.</em>)</p>
<h3>Le démon de Maxwell existe</h3>
<p>Pas de démonologie ici, juste une expérience de pensée de 140 ans d’âge enfin implémentée. Maxwell avait imaginé séparer les molécules chaudes et froides d’un gaz grâce à un « démon » qui ouvrirait ou fermerait une porte en fonction de la vitesse de la molécule. Une équipe américaine, dans sa quête sans fin du zéro absolu, a utilisé des lasers pour parvenir à ses fins et séparer atomes froids et chauds.</p>
<p>Et l’entropie dans tout ça ? Les lasers emportent pile poil avec eux l’information perdue par les gaz. Le second principe de la thermodynamique est sauf.</p>
<p>Au final, plein de découvertes en perspective, qui laisseront froid le commun des mortels (qui s’intéresse à la masse du neutrino ?). (<em>Mais qui évidemment seront indirectement à la base de notre confort en 2100…</em>)</p>
<h3>La controverse du gaz d’éclairage</h3>
<p>Le débat actuel sur le nucléaire, utile, effroyablement dangereux selon les uns, raisonnablement sûr selon les autres, a déjà été livré il y a presque deux siècles, à propos des usines à gaz et gazomètres. L’article de Jean-Baptiste Fressoz est passionnant.</p>
<p>En 1823, l’extension de l’éclairage au gaz (une véritable révolution !) nécessite la construction de grands réservoirs, dont un rue du Faubourg Poissonnière à Paris. Les riverains inquiets en appellent à l’équivalent du principe de précaution, l’Académie des Sciences est impliquée et conclut à un non-risque pratique d’explosion. Ajoutons que le débat est pollué par les querelles politiques de l’époque (la Restauration fut agitée).</p>
<p>Évidemment, pour contredire l’Académie, certains gazomètres explosèrent dans les décennies suivantes. Les académiciens avaient négligé de nombreux problèmes pratiques que le personnel de terrain connaissait pourtant ; certains scientifiques étaient intéressés financièrement par l'expansion des gazomètres ; certaines interactions physico-chimiques provoquèrent plus tard des catastrophes expliquées seulement cinquante ans plus tard ; enfin l’interaction avec d’autres technologies, fondamentalement imprévisible, mena aussi à des explosions (réseau d’eau (autre révolution !) qui fuit => éboulement => fuite du réseau de gaz proche => le gaz ne peut s’échapper car les routes sont en macadam (autre nouveauté !) => accumulation dans les égoûts et cave => explosion => 86 morts en 1883).</p>
<p>Les scientifiques ne furent pas les seuls à être aveugles. Le débat en France mena tout de même à un début de régulation de la sécurité du gaz. En Angleterre, pourtant plus consciente des problèmes, l’argument du coût balaya toute velléité de norme.</p>
<p>Ajoutons que, un siècle après leur démantèlement, les usines à gaz polluent toujours nos sols par les goudrons issus de la distillation...</p>
<p>Le parallèle avec le débat actuel nucléaire est frappant. « Le seul vainqueur de la controverse a été l’imprévisible. »</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Un peu au-dessus de l’équateur existe une <strong>bande de précipitations</strong> vitale pour l’agriculture de nombreux pays. Des chercheurs se sont donnés la lourde et pénible mission de parcourir de nombreuses îles paradisiaques du Pacifique, et d’y trouver les traces de l’évolution de cette bande au sein de sédiments au fond des lacs intérieurs. Verdict : la bande est très sensible à toute variation de la température, et va donc se décaler très vite de plusieurs degrés de latitude vers le nord, avec une redistribution des pluies et des impacts en cascade sur toute la planète.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>L’innovation technologique peut aider les pays pauvres</strong>, sans qu’il y ait besoin de prix Nobel, de percées technologiques délirantes, ou de méga-investissements : une simple mini-centrale hydroélectrique sur une chute d’eau de 400 W (<em>la puissance d’un gros PC de joueur</em>) peut suffire à changer le quotidien de plusieurs foyers (éclairage, télécommunications, une télé) ; des séchoirs à légume stimulent des pans entiers de l’économie burkinabée ; une bête capsule en polyéthylène réduit les risques de propagation du sida, etc. Les solutions les plus simples et les moins chères ont souvent l’impact le plus énorme. Il manque un répertoire mondial de toutes ces petites avancées pour en généraliser l’utilisation.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les gélules-robots</strong> avec caméra, que l’on peut avaler et qui ressortent naturellement, rendent déjà des services. Un article traite de l’étape suivante : gélules à bras pour explorer, voire gélules avalées indépendamment, et s’auto-organisant pour opérer de l’intérieur !</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Les premiers accouplements</strong>, chez certains poissons d’il y a 375 millions d’années (déjà vivipares), seraient nés de la nécessité de protéger les petits des prédateurs : plus gros à la naissance, leurs chances de survie étaient meilleures. Certains attributs virils seraient des nageoires détournées et… la mâchoire à l’origine plutôt destinée à maintenir les femelles pendant l’acte pour pouvoir féconder les œufs le plus vite possible avant d’autres prétendants ! (<em>J’adore tous ces bricolages évolutifs : cette mâchoire de prise devenue arme ; les nageoires-pagaies évoluant en pattes ; les poumons-stabilisateurs devenus poumons...</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>L’<strong>article mathématique de Jean-Paul Delahaye relève du quasi-surréalisme</strong> : <a href="http://www.mathrix.org/zenil/" hreflang="en">Hector Zenil</a>, un de ses doctorants, a ordonné par ordre de complexité les nombres de 0 à 31 — en binaire. En parlant de complexité, on évoque le fait que 11010 est plus complexe que 11111, lui-même plus complexe que 1. La complexité selon Kolmogorov d’un nombre (qui est, en gros, proportionnelle à sa taille après passage à la moulinette d’un algorithme de compression comme <code>zip</code>) se calcule mal pour les tous petits chiffres. Il a donc fallu revenir à la définition et tester les 11 milliards de programmes possibles d’une machine de Turing à quatre états pour voir quelles chaînes de un à cinq bits sortaient le plus fréquemment. Bref, au final 0 et 1 sont les moins complexes des chaînes, 11100 est dernier (<em>ex-æquo</em> avec 00111 et d’autres). Si si, il y a des applications.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-juillet-2011#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/649« Pour la Science » de septembre 2010urn:md5:f7ee3d7305c8d20becf129776d192fc12010-09-10T00:00:00+02:002015-08-20T10:13:43+02:00ChristopheScience et conscienceabominationanalogieanthropieargentastronomieauto-organisationbon sensbullechaoscivilisationconquête de l’inutilecosmologiecoup bascynismedilemmeeauemmerdeursentropiefoutage de gueulehard sciencelobbyslyrismemathématiquesoptimismepanurgismeperspectiveprise de têteprovocationréalitésabotagesciencescience-fictionspéculationsurréalismetempsthéorieuchronieuniversvaleurvirtuelécologieéconomieémerveillementénergieéons<p>Miracle : j’ai eu le temps de lire ce numéro avant même que son mois théorique d’édition soit entamé.</p> <p>Comme d’hab’, en italique mes commentaires personnels.</p>
<h3>La carnet de Didier Nordon</h3>
<p>Entre autres :</p>
<p>Les unités de mesure, tout le monde connaît. Didier Nordon propose les unités de <em>démesure</em> : le kerviel (somme qu’un employé peut faite perdre à l’employeur) ; le paléobiologiste (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/Pour-la-Science-d-aout-2010">capable de se tromper de 1,5 milliards d’années dans l’estimation de la date d’apparition de la vie multicellulaire</a>) ; le BP (argent dilapidé par pollution d’une réserve naturelle).</p>
<h3>Les fractales 3D</h3>
<p>Franchement, tout le monde devrait connaître l’ensemble de Mandelbrot. Je rappelle juste ici qu’il rassemble les points du plan complexe qui divergent quand on itère la suite <code>z(n+1) = z(n)²+c</code> (<code>c</code> constante).</p>
<p>Habituellement, l’ensemble est en noir et les jolies couleurs sont fonction de la vitesse de divergence hors de l’ensemble. Infiniment découpable, c’est LA fractale la plus connue. On peut en imaginer une infinité d’autres, basées sur la fameuse non-linéarité de l’équation de base, mais il semble que le simple carré contienne en fait toute la substantifique moëlle du sujet.
<img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/de/Mandelbrot_set_rainbow_colors.png/800px-Mandelbrot_set_rainbow_colors.png" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>Mais elle est plate, une simple image, bien que déjà gourmande en puissance de calcul (<em>Je me souviens de la première fois où je l’ai calculée sur mon vieil <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Atari_ST">Atari 520 ST</a>, et c’était déjà leeeeent.</em>), ce qui explique en partie que la version en trois dimensions ait dû attendre.</p>
<p>Cependant les obstacles n’étaient pas que technologiques :</p>
<ul>
<li>la généralisation en 3D n’est <em>pas</em> immédiate, ou plutôt ne donne pas aisément des résultats esthétiques : déjà il faut définir ce qu’est une multiplication dans un espace en trois dimensions (ce n’est pas trivial) ; certains ont obtenu quelques résultats avec les <a href="http://nylander.wordpress.com/2009/07/07/4d-quaternion-mandelbrot-set/" hreflang="en">quaternions</a> (des couples de complexes, en 4D donc) ;</li>
<li>une fois définie cette multiplication (de manière plus géométrique qu’algébrique), il faut trouver la « bonne » puissance pour un résultat intéressant : si le Mandelbrot classique se contente d’un <code>z²</code>, il a fallu aller jusqu’à la puissance huit pour le <a href="http://www.skytopia.com/project/fractal/mandelbulb.html#renders" hreflang="en">Mandelbulb</a> :</li>
</ul>
<p><img src="http://www.skytopia.com/project/fractal/new/ff/q85/z7_b_3D_fractal_2-s_by_KrzysztofMarczak.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li>pour le rendu on arrive aux limites des moteurs de calcul : comment calculer le vecteur normal d’une surface en <em>ray-tracing</em> sur une fractale par définition infiniment découpée qui n’admet aucune tangente ? En conséquence, certaines surfaces apparemment et bizarrement lisses ne le sont peut-être qu’à cause d’un artefact de calcul.</li>
</ul>
<p>Les images du Mandelbulb (voir <a href="http://www.skytopia.com/project/fractal/mandelbulb.html#renders" hreflang="en">Skytopia</a>) sont fascinantes, un véritable monde de cauchemar, et ce n’est qu’une des variantes possibles.</p>
<h3>L’univers perd-il de l’énergie ?</h3>
<p>Contrairement à certains paradoxes astrophysiques très ésotériques que ne comprennent que quelques chercheurs, celui-ci est à la porté d’un étudiant de base : à cause de l’expansion de l’univers, la longueur d’onde de la lumière qui se promène sur des milliards d’années-lumière diminue de plus en plus (décalage vers le rouge). L’énergie des photons décroît en conséquence. Cette énergie perdue n’étant apparemment allé nulle part, le principe universel de conservation de l’énergie, base fondamentale de la physique depuis deux siècles, est-il violé ?</p>
<p>J’ai appris à cette occasion le lien entre une loi de conservation et une symétrie de l’espace, découvert par <a href="http://de.wikipedia.org/wiki/Emmy_Noether" hreflang="de">Emmy Noerther</a> : notamment la conservation de l’énergie est liée à la symétrie de translation dans le temps des phénomènes, c’est-à-dire au fait que la forme de l’espace-temps ne change pas, donc que les lois de la physique peuvent être « rejouées » indifféremment en descendant ou en remontant le temps (en reprenant le classique exemple des boules de billard, on peut dire que la conservation de l’énergie entre les billes suppose que la forme du tapis ne change pas pendant leur déplacement). De même la symétrie de translation dans l’espace implique la conservation de toute quantité de mouvement.</p>
<p>Donc, puisque l’espace-temps, aux échelles cosmiques, évolue, la loi de conservation n’est pas forcément observée.</p>
<p>À l’inverse, il est possible d’expliquer l’expansion de l’univers comme un simple éloignement classique de deux objets, l’émetteur et le receveur, et de réduire le problème à un effet doppler classique où l’énergie est conservée (les ondes sonores comme lumineuses d’une voiture de police ne changent pas d’énergie entre l’émission et l’arrivée à vos oreilles ; pourtant on entend bien l’effet de changement de la longueur d’onde de la sirène avec le déplacement de la voiture, et on verrait l’effet Doppler sur le gyrophare avec des yeux plus sensibles).</p>
<p>Quant à la comptabilisation de l’énergie totale contenue dans l’univers, travail déjà totalement titanesque, il est rendu vain par l’énergie sombre (à la densité constante, donc en augmentation si le volume d’univers s’étend !), la prise en compte de l’énergie cinétique des galaxies, ou des ambiguïtés dans la théorie de la relativité.</p>
<h3>Immortalité et suicide quantique</h3>
<p>Idée provocante : si la théorie des « mondes multiples » de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Hugh_Everett_III" hreflang="en">Hugh Everett </a> est juste, chaque réduction de fonction d’onde donne lieu à une divergence et à la création de deux univers : le célèbre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schrödinger">chat de Schrödinger</a> meurt donc dans un univers, vit dans un autre. En conséquence, on peut jouer au « suicide quantique » : je joue au loto, et la boîte du chat me tue dans tous les cas où je n’ai pas gagné. Je ne survis donc que dans l’univers où je suis richissime. Mille variantes existent, permettant même d’accéder à l’immortalité — en fait, si l’hypothèse des mondes multiples est juste, nous serons tous immortels.</p>
<p>Évidemment, le moindre doute sur la justesse de cette théorie justifie le refus de jouer cette roulette russe quantique. Même sans cela, des problèmes éthiques se posent, par exemple par la douleur infligée aux proches dans les univers (majoritaires) où l’on décède.</p>
<p>(<em>Commentaire personnel : Mouais. L’hypothèse des mondes multiples est séduisante, expliquerait bien des paradoxes, et est à mon avis à peu près invérifiable. Si chaque seconde, les myriades de réductions d’onde qui se produisent dans notre environnement donnent lieu à autant d’univers, nous n’avons en tout cas l’impression que d’un seul fil temporel. Chaque fois que j’ai joué à l’Euromillion une de mes copies a gagné, mais je n’en ai ni le souvenir ni la connaissance. Donc nous sommes (nous les êtres conscients, peut-être réductibles à une « âme », quoi que ce que cela signifie) également multipliés par le nombre d’univers créés. Il n’y a pas de raison que la mort ne suive pas le même chemin et que l’écrasante majorité de nos « exemplaires » ne décède pas à un âge normal, même si existe un archi-improbable-mais-possible quasi-immortel. Or dans le suicide quantique, on suppose que l’âme se « réfugie » automatiquement dans les univers où l’on est encore vivant. Si cela est vrai, nous sommes tous effectivement immortels mais sera-ce enviable ? C’est peut-être cela l’Enfer : l’immortalité dans un corps très probablement totalement décrépi. Mais je n’y crois pas.</em>)</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Les Mayas sacrifiaient des enfants lors de l’enterrement de leurs rois. Ils n’ont pas été les seuls à faire accompagner leurs grands défunts de membres de leur entourage, mais là c’est macabre…</li>
</ul>
<ul>
<li>Certaines petites lunes de Saturne seraient tellement jeunes et brillantes qu’elles ne peuvent s’être formées qu’à partir d’agrégats de matière échappée des anneaux. Elles seraient donc les derniers objets formés dans le Système solaire.</li>
</ul>
<ul>
<li>Ivar Ekeland annonce que l’Europe tolère une « expérience grandeur nature » : le <em>trading</em> haute fréquence, où les logiciels sont seuls à décider, où la vitesse de la lumière devient une limite, où les cours virent probabilistes. Déjà un tiers de l’activité des bourses, sans aucune théorie économique derrière, et un impact sur des millions de personnes. <br /> <br />(<em>Et l’utilité sociale là-dedans ? J’ai toujours été partisan d’une taxation des bénéfices boursiers en fonction de la durée de détention. En-dessous de 24 h je prendrais 100% des bénéfs’, et rien des pertes bien sûr. Alors en-dessous de la seconde ?</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Deux chercheurs québécois plaident pour les plantations : intelligemment gérées (plusieurs essences complémentaires...), elles ne sont pas le mal absolu et peuvent se rapprocher du « service écologique » des forêts primaires (biodiversité, stockage de CO₂ ...), surtout sur sol déjà dégradé.<br /> <br />(<em>Je me méfie toujours de ce genre de rationalisation qui est une porte ouverte à pas mal d’abus, mais à l’inverse le danger de virer khmer vert est réel. En Europe, où la forêt primaire n’est plus qu’un souvenir, nous sommes d’ailleurs dans la configuration de l’article depuis longtemps.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Nous ne sommes pas égaux face au sommeil. Être du soir ou du matin a une base génétique, mais dépend aussi de la date de naissance des enfants ! Un bébé cale son rythme vers trois mois et si c’est l’été, a des chances de rester « du soir ». <br /> <br />(<em>Dans la famille, c’est raté, l’hérédité semble être trop lourde.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Les couleurs interdites existent : le jaune bleuâtre et le vert rougeâtre sont discernables quand on force le cerveau à mélanger des couleurs, comme quoi l’opposition entre ces couleurs n’est pas aussi fondamentalement ancrée dans le cerveau qu’on le pensait.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le manioc est une plante peu connue sous nos latitudes, et en conséquence délaissée par la recherche occidentale. C’est pourtant la base de l’alimentation de centaines de millions de personnes. La recherche de variétés plus résistantes et plus riches en vitamines et nutriments bat son plein, plutôt en Égypte, au Nigéria et au Brésil qu’en Occident. La bonne nouvelle : ça se fait plutôt par les méthodes traditionnelles ; les OGM, c’est trop cher.<br /> <br />Rigolo : le manioc est une plante qui se bouture aisément, mais les pieds/clones ont tendance à accumuler tous les virus qu’ils rencontrent et voient leur rendement dépérir à chaque génération — jusqu’à ce qu’on reparte d’une graine.</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans l’île de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bahreïn">Bahreïn</a>, les sources artésiennes qui ont fait la prospérité de l’île dès l’Antiquité (en plus de sa position géographique idéale dans le Golfe Persique) se sont récemment taries. Comme dans nombre d’oasis de la péninsule arabique, l’eau provenait de nappes remplies il y a des millions d’années, époque d’un climat plus verdoyant. L’exploitation humaine a eu raison de cette précieuse ressource… Les habitants se reposent donc entièrement sur leurs usines de dessalement, mais comment les faire tourner le jour où le pétrole aussi se tarira ? Pour éviter (ou retarder…) la même catastrophe, l’Arabie saoudite a carrément renoncé à cultiver des céréales. Trop tard ?</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2010#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/628« Petit traité de l’imposture scientifique » d’Aleksandra Krohurn:md5:b6cf628183ce8ae4b254d876d1ee166f2009-06-26T00:00:00+02:002012-01-04T21:13:27+01:00ChristopheScience et conscienceanthropieanthropomorphismeauto-organisationBiblebon senschristianismecivilisationcommunismecomplexitécynismeDieudiscriminationdommagedysfonctionnementdéterminismeenseignementexpertiseextraterrestresfoutage de gueuleGuerre Froideguerre saintehistoireincohérenceintelligencelivres luslobbysmanipulationmèmeouverture d’espritparanoïaperspectivepessimismeprovocationreligionRussieréalitésabotagesciencescience-fictionthéologiethéorietotalitarismetranscendanceuniverséducationÉtats-Unisévolution<p>Les titres des dernies livres de <em>Pour la Science</em> sont accrocheurs mais parfois un peu trompeur. Il y avait déjà le cas de (l’excellent) <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-Sébastien-Steyer-et-Alain-Béneteau">la Terre avant les dinosaures</a></em>, qui traitait exclusivement des tétrapodes, et ici ce <em>Petit traité de l’imposture scientifique</em> décevra tous ceux qui cherchent à casser du sucre sur le dos de la science officielle. C’est peut-être le but d’ailleurs :-)</p> <p>Le livre vise plutôt à dénoncer tous ceux qui, sous couvert de science justement, sortent des inepties plus ou moins criminelles, plus ou moins sincères. Sur les pages flotte l’esprit du regretté <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jay_Gould">Stephen Jay Gould</a>, grand pédagogue de l’évolution et grand pourfendeur de racistes et créationistes en tout genre. Mais le titre est encore une fois trompeur car il n’y a rien d’un « traité », on se limitera à un aperçu historique de quelques cas plus ou moins connus.</p>
<p><img src="http://www.editions-belin.com/e_img/boutique/full/004624.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />Sont abordés plus ou moins succintement :</p>
<h3>Les canulars</h3>
<p>« Forme bénigne », les canulars touchent tous les domaines. Les plus connus sont l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_de_Piltdown">homme de Piltdown</a> ou certains témoignages d’OVNI (dont un, français, exemplaire). J’ai adoré le canular d’Alain Sokal (développé dans <a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a>, j’en parlerai ici).</p>
<h3>La mémoire de l’eau</h3>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Benveniste">Jacques Benveniste</a>, loin d’être un original, a déclenché une tempête avec sa « mémoire de l’eau », que quasiment personne n’a pu reproduire et qui flanque en l’air les bases de la chimie, mais fut soutenu par toute l’industrie homéopathique (l’article Wikipédia sur le sujet est un modèle de schizophrénie.) L’homéopathie aurait d’ailleurs mérité un chapitre dans le livre...</p>
<p>Benveniste n’a jamais été accusé de fraude, au pire de faire n’importe quoi. Son cas est exemplaire par l’impact médiatique (<em>le Monde</em>, rien que ça, et je me souviens des tempêtes dans <em>Science & Vie</em>...).</p>
<h3>OVNI</h3>
<p>La mode des « soucoupes volantes » a duré de l’immédiat après-guerre à la fin du XXè siècle, parasitée par canulars et fraudes, interprétation sélective, phénomènes étonnants mais naturels mal interprétés, un ras-le-bol des scientifiques d’être assaillis de témoignages bidons, une méfiance envers les autorités de la part des «croyants », le tout sur fond de paranoïa en temps de guerre froide. Aleksandra Kroh dépeint, entre autres, l’histoire des commissions militaires ou civiles chargées de faire la lumière sur ces affaires, fatalement sans convaincre personne.</p>
<h3>Lyssenko</h3>
<p>C’est là le plus énorme et catastrophique exemple de charlatanisme scientifique.</p>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lyssenko">Trofim Lyssenko</a>, petit technicien agricole ukrainien, réussit à se hisser au sommet de la hiérarchie scientifique de l’URSS stalinienne par son astuce, ses « découvertes » toujours affirmées avec enthousiasme, mais jamais vérifiées, son talent oratoire, et sa capacité à deviner les attentes d’un Staline qui sera son soutien principal. Perte collatérale : l’agriculture soviétique, gérée en dépit du bon sens pendant des décennies, et la génétique de tout le bloc de l’Est — pendant qu’elle se développait massivement à l’ouest.</p>
<p>Comment un arriviste a-t-il pu si longtemps abuser un pays entier ? Pour Kroh, la réponse n’est pas qu’idéologique : la vue à très court terme des fonctionnaires de l’époque, assez désespérés par la situation catastrophique de l’agriculture soviétique pour croire le premier charlatan venu, et ce « règne des médiocres » typique des régimes totalitaires, sont la cause principale, et non un réel souci d’établir une « science prolétarienne ». La « logique » interne du stalinisme a fait le reste.</p>
<h3>La supériorité blanche</h3>
<p>L’apothéose des théories racistes s’incarne évidemment dans les délires du Ⅲè Reich. Cependant, bien longtemps avant, il était « évident » qu’il y avait plusieurs races humaines, et que la race blanche était « évidemment » supérieure. Selon l’époque et le milieu, on justifiait ainsi l’esclavagisme ou un simple paternalisme colonial.</p>
<p>Plus d’un scientifique a tenté de trouver une base réelle à la supériorité blanche, sans succès à chaque fois que le travail était fait sérieusement, sans sélection préalable ou postérieure des données. La génétique actuelle a sonné le glas définitif (en sciences...) du racisme en permettant, certes, de discerner des provenances géographiques mais en dévoilant l’énorme diversité génétique à l’intérieur de chaque groupe, et des indices sur nos ancêtres communs —bien trop proches et peu nombreux pour que toute différentiation sérieuse ait pu avoir lieu, sans compter les métissages réguliers.</p>
<p>La fin du chapitre relève quelques survivances racistes dans notre civilisation : le <a href="http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juillet/allocution_a_l_universite_de_dakar.79184.html">discours de Dakar</a> de Sarkozy (vers le milieu : « <em>Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire</em> » et la suite immédiate), ou les élucubrations de Watson (nouveau rappel que les Nobel ne sont pas toujours les derniers à dire des sottises).</p>
<h3>Le créationisme</h3>
<p>Les pages sur Darwin montrent bien la vitalité et disparité du monde créationiste, qui rejette le darwinisme, l’évolution, la sélection naturelle. Il y a un monde entre le rejet viscéral de fondamentalistes américains financièrement puissants, celui du clergé polonais qui même rejette les avis de Jean-Paul Ⅱ sur l’évolution (« <em>plus qu’une hypothèse</em> »), ou celui de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/William_Jennings_Bryan" hreflang="en">William J. Bryan</a> (un politicien américain du début du siècle, plutôt de gauche mais fondamentaliste, incapable de concilier d’une part la morale et le progrès, et d’autre part l’impitoyable lutte pour la survie et ses implications sociales effroyables — ses craintes sur ce point étaient fondées !), ou le « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessein_intelligent">dessein intelligent</a> ».</p>
<p>Ce dernier, qui se veut une version « scientifiquement correcte » ne va pas jusqu’à nier l’âge canonique de la Terre ni même la modification graduelle des espèces, mais (et ça me rappelle le « Dieu des manques », explication bouche-trous aux manques de la science, et fatalement destiné à se réduire au fur et à mesure que celle-ci progresse) voit dans certaines choses « irréductiblement complexes » la main d’une intervention extérieure<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#pnote-577-1" id="rev-pnote-577-1">1</a>]</sup>. Le piège <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Finalisme">finaliste</a> est sournois et courant (et, justement, <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/">la Terre avant les dinosaures</a></em> montre bien qu’il n’y a aucune finalité dans la transition poisson/reptiles).</p>
<p>Le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Procès_du_singe">procès du singe</a> est évidemment traité, ainsi que l’état désastreux de la culture américaine, polonaise ou turque dans le domaine de l’évolution. La montée d’un créationisme islamique est inquiétant même s’il touche peu les scientifiques locaux.</p>
<h3>Bilan</h3>
<p>Ce livre prêche plutôt à un public convaincu d’avance. Je lui reprocherais de ne pas s’étendre sur les critères qui font de la <em>bonne</em> science : reproductibilité, publication et avis des pairs, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Réfutabilité">réfutabilité</a> à la Popper, non-pertinence des anecdotes personnelles, règles statistiques contre-intuitives... ou les écueils à éviter : tour d’ivoire, consensus d’un petit cercle, parasites socio-économiques, modes... que les fanatiques de telle ou telle théorie rejetée brandissent un peu trop vite.</p>
<p>La possibilité d’une cohabitation paisible de la science et de la religion est par contre bien évoquée (référence à la doctrine <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Non-Overlapping_Magisteria" hreflang="en">NOMA</a> de non-empiètement de Gould).</p>
<p>Auraient mérité d’être abordés : les charlatanismes du genre de l’astrologie, les médecines douces plus ou moins délirantes, homéopathie en tête, tout ce qui tourne autour des manipulations motivées par des soucis financiers ou <em>marketing</em> (lobby pharmacie, lobby pétrolier anti-réchauffement climatique), ou la fraude délibérée venant des scientifiques eux-mêmes.</p>
<p>Bref : malgré tout, si vous ne connaissez pas déjà à fond les sujets ci-dessus, ce <em>Petit traité</em> sera une saine lecture, plus historique que fondamentale, juste un peu frustrante par le manque de profondeur.</p>
<p><a href="http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-petit-traite-de-l-imposture-scientifique-12486.php">Présentation sur le site web de l’éditeur</a><br />
<a href="http://charlatans.info/news/spip.php?article156">Avis sur charlatans.info</a><br />
<a href="http://scepticismescientifique.blogspot.com/2009/04/notes-de-lectures-9-petit-traite-de.html">Avis critique sur le blog scepticismescientifique</a>, avec des réserves sur le manque d’explication sur <em>pourquoi</em> certaines affirmations ne sont pas scientifiques.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#rev-pnote-577-1" id="pnote-577-1">1</a>] <em>Qu’on ose avancer cette explication, qui implique l’existence d’une entité </em>encore plus complexe<em>, me fascine.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/577APRILurn:md5:d1f7160be7664856da9131b8aab263112009-03-07T12:09:00+01:002010-10-18T17:46:41+02:00ChristopheInformatique militante et technologieanticonsumérismedémocratieinformatiquelibertéLinuxlobbyslogiciel libreoptimismeorganisationpolitiquerésolutionssolidaritévaleuréconomie <p><strong>Facteur déclenchant</strong> : <a href="http://www.ubuntu-fr.org/april">L’appel d’Ubuntu-Fr</a></p>
<p><strong>Facteurs non déclenchants mais importants</strong> : HADOPI ; l’<a href="http://standblog.org/blog/post/2008/11/12/La-campagne-d-adhesion-de-l-APRIL">appel de Tristan Nitot</a>.</p>
<p><strong>Raison fondamentale</strong> : Parce qu’avant de vous recevoir, un ministre vous demande « combien êtes-vous ? ».</p>
<p><strong>Illusions</strong> : Aucune, mais ça ne peut pas faire de mal. Et qui sait ?</p>
<p><img src="http://www.april.org/files/images/banniere_campagne-adhesion-objectif-5000-adherents.png" alt="Objectif 5000 adhérents pour l’APRIL" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<p><a href="http://www.april.org/adherer?referent=Christophe+Courtois"><img src="http://www.april.org/files/association/documents/bannieres/adherer_april.png" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></a></p>
<p><img src="http://media.laquadrature.net/Quadrature_black-out_HADOPI_234x60px.gif" alt="HADOPI - Le Net en France : black-out" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/03/01/April#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/540Black out or not black out?urn:md5:afc430b210ac78e7d515436e17f7df132009-02-27T23:12:00+01:002010-10-18T18:25:48+02:00ChristopheRes publicaabominationanticonsumérismeautodestructioncommunicationcoup bascynismeDRMdéfense du françaisdémocratiefichagefoutage de gueuleguerre sainteincohérenceinformatiquelibertélobbyslogiciel librepanurgismepessimismepolitiqueréseautotalitarismeéconomieéconomie de l’attention<p>Black out pour une loi stupide.</p> <p>La réponse est éclatante de noirceur, j’ai « blackouté »<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#pnote-538-1" id="rev-pnote-538-1">1</a>]</sup>.</p>
<p><img src="http://media.laquadrature.net/Quadrature_black-out_HADOPI_234x60px.gif" alt="HADOPI - Le Net en France : black-out" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<p>L’initiative vient de la <a href="http://www.laquadrature.net/fr/APPEL-HADOPI-blackout-du-net-francais">Quadrature du Net</a>. La première personne à m’avoir sensibilisé est <a href="http://www.pasithee.fr/blog/index.php?post/2009/02/25/Appel-au-blackout-du-net-francais-par-La-Quadrature-du-Net">Isa</a>.</p>
<p>La cause initiale : les derniers projets de loi anti-piratage de notre gouvernement, la loi HADOPI en particulier, un chef d’œuvre de n’importe quoi, rédigée par des gens qui ne comprennent rien à Internet, à l’informatique, au droit et à leur époque, et multi-récidivistes en matière de lois stupides, coûteuses et inefficaces.</p>
<p>J’arrête là parce que je m’énerve et que je n’ai pas envie de finir fiché comme opposant primaire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#pnote-538-2" id="rev-pnote-538-2">2</a>]</sup> ; et puis les sites ci-dessous causent déjà suffisamment du sujet :</p>
<ul>
<li>Entre autres, la Quadrature a fait un <a href="http://www.laquadrature.net/files/LaQuadratureduNet-20090207_Riposte-Graduee_inefficace-inapplicable-dangereuse_2pages.pdf">petit résumé</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>Voir aussi <a href="http://olivier.dossmann.net/joueb/archives/2009/02/27/pourquoi_jai_momentanément_colorié_mon_joueb_en_noir/index.html">le site d’Olivier</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>Lire surtout <a href="http://fr.readwriteweb.com/2009/02/26/prospective/hadopi-est-une-mauvaise-reponse-faite-par-des-gens-desempares/">cette interview d’un acteur du domaine, Patrick Waelbroeck</a>. En résumé, les pirates se sont <em>déjà</em> adapté à ce genre de texte, et au mieux, on reviendra à la bonne vieille technique de l’échange de clés USB dans les cours des lycées. J’ai connu à l’époque des disquettes, c’était redoutablement efficace. Et Internet redeviendra (en France) ce qu’il était à l’époque : un Minitel.</li>
</ul>
<ul>
<li>(<em>Mise à jour du lendemain</em>) <a href="http://www.pcinpact.com/actu/news/49358-free-filtrage-blocage-riposte-graduee.htm">Le fournisseur d’accès Free est contre cette loi</a>. Évidemment, ça va lui coûter de l’argent, sinon des clients !</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://linuxfr.org/2009/02/23/25073.html">LinuxFr</a> pointe notamment les problèmes d’interopérabilité que le rapporteur de la loi semble complètement ignorer. Microsoft se frotte probablement les mains.</li>
</ul>
<p>Histoire de gloser un peu, je précise que je me suis posé la question sur « je suis le mouvement en bon <em>geek</em> de Panurge, ou je pousse un soupir et je passe à autre chose ? ».</p>
<ul>
<li><a href="http://www.maitre-eolas.fr/2009/02/27/1329-pas-de-blackout-chez-eolas">Le très réfléchi Maître Eolas explique pourquoi lui, il ne suit pas</a>. Je comprends un peu ses positions : la loi HADOPI succède à la DADVSI ou à la LCEN comme épouvantail, ce sont des usines à gaz inutiles, il y a bien pire qui passe au Parlement sans mobilisation, et on sera toujours en démocratie après ça. DADVSI et LCEN n’ont pas empêché les DRM d’agoniser sous la pression du marché. <br />Mais je désapprouve. Ces lois sont débiles et inapplicables mais il y aura forcément des pertes collatérales. Eolas aura la capacité de décortiquer (férocement j’espère) le texte sur le plan du droit, moi je hurlerai de façon plus primitive : ce n’est même plus une lutte juridique mais de lobbying. Quant aux DRM, ils bougent encore (Blu-Ray, WMA...) et le marché ne fonctionne que quand la loi le laisse s’exercer réellement.<br />(<em>Mise à jour du 5 mars </em> : Maître Eolas analyse la loi de manière plus détaillée et ironique <a href="http://www.maitre-eolas.fr/2009/03/04/1333-hadopi-mon-amie-qui-es-tu" title="http://www.maitre-eolas.fr/2009/03/04/1333-hadopi-mon-amie-qui-es-tu">http://www.maitre-eolas.fr/2009/03/...</a>.)</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://www.henrymichel.com/reseaux/black-out-francais-ou-backlink-party/">Henry Michel</a> est sceptique sur l’utilité (à raison mais l’espoir fait vivre) et dit qu’un vrai <em>black-out</em> ça consiste à bloquer les sites, pas à afficher l’équivalent du brassard de gréviste japonais. Mais baillonner mon blog n’apporterait rien, tandis qu’un deuil généralisé et verbeux pourrait donner l’idée à l’opposition de se remuer (pour changer) ou à quelques députés UMP avec un cerveau et une colonne vertébrale (solide) de ne pas voter ces âneries.</li>
</ul>
<ul>
<li>En accord avec Henry Michel, <a href="http://petaramesh.org/">le Âshram a fermé sur un message d’avertissement</a>, histoire de donner un avant-goût du <em>1984</em> qui attend les larves inactives que nous sommes.</li>
</ul>
<p><em>Post-scriptum</em> : Oui, les couleurs sont laides, je n’ai pas eu le temps de travailler ça.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#rev-pnote-538-1" id="pnote-538-1">1</a>] <em>Une pensée pour mon professeur de français de 6è qui aurait fait une attaque à cause d’un tel anglicisme. Personnellement ça me répugne aussi.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#rev-pnote-538-2" id="pnote-538-2">2</a>] <em>Bonjour au petit robot ficheur des Renseignements généraux.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/02/27/Black-out#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/538Samsung YP-U3, Mac & Linuxurn:md5:2168175fdab67b6d46b7e1742add1b452008-01-04T20:42:00+00:002011-05-24T11:54:20+00:00ChristopheInformatique pratiqueanticonsumérismeDRMhowtoinformatiqueLinuxlobbyslogiciel libreMacOSMicrosoftMP3musiqueUbuntuWindows<p>Nous n’avions pas de lecteur MP3 à la maison (non, même pas dans les téléphones portables, et à part mon vieux Palm un peu limite de ce côté), et cela commençait à manquer ponctuellement. Papa Noël a lu notre liste et, ô joie, le petit bout d’électronique est arrivé.</p> <p>Un Samsung YP-U3 donc, qui lit les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ogg">OGG</a> et les MP3. L’écran est tout petit, mais pour le prix et la taille il ne fallait pas en demander trop (surtout que je n’ai aucune utilité de vidéos loin de mon écran). Il fait également radio et dictaphone, deux gadgets qui peuvent bien servir.</p>
<p>Pour les fonctions de base, rien de surprenant une fois compris comment allumer la bête (appuyer quelques secondes sur le bouton de lecture). Il délivre un son apparemment décent dans les oreillettes (je n’ai pas l’oreille éduquée et je n’ai pas fait de test en double aveugle avec les concurrents donc il ne faut pas prendre cette appréciation comme un avis définitif si vous êtes un fanatique de musique dodécaphonique sur amplificateur à lampes forgées par des vierges de l’École de Musique de Bayreuth dans votre salle insonorisée du fond du désert de l’Atacama.)</p>
<p>L’interface tactile (pas un écran) réclame un peu d’habitude, mais surtout à cause de la taille ridicule des boutons due à la taille ridicule du gadget. Attention, les touches sont sensibles.</p>
<p><del>Un reproche : apparemment il n’y a pas d’avance ou de retour rapide...</del> <strong>(Mise à jour de juin 2009)</strong> Finalement : la touche d’avance sert à l’avance rapide si on la tient enfoncée, et à changer de morceau si on l’effleure une fois.</p>
<h3>MTP</h3>
<p>La première tare est hélas assez immédiatement discernable : le YP-U3 suit la norme <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Media_Transfer_Protocol" hreflang="en">MTP</a>, une aberration directement issue de Redmond, et n’est donc pas simplement accessible sous forme de clé USB ou de disque externe. Il faut suivre un protocole supplémentaire. Super... Et comme je n’ai pas de Windows sous la main, en tout cas aucun qui ait accès à ma collection de musique, ni l’envie d’en monter un à court terme...</p>
<h3>Avec le Mac via XNJB</h3>
<p>Sur Mac, le logiciel <strong><a href="http://www.wentnet.com/projects/xnjb/" hreflang="en">XNJB</a></strong> sauve la mise, il permet le transfert des morceaux dans les deux sens, l’effacement, etc. Le plus difficile est de trouver où iTunes cache sa bibliothèque de morceaux, c’est dire... <del>(Il faudra que je pense à faire un don à l’auteur, tiens.)</del> (C’est fait.)</p>
<p>Inconvénients : les .ogg sont transférés par XNJB, mais sans leurs tags ! Très gênant quand on les lit... Si j’en crois les forums de XNJB, je ne suis pas le seul à avoir le problème. Selon ces mêmes forums, cela marcherait peut-être en stockant les .ogg préalablement dans iTunes (hors de question pour moi, le Mac n’a pas assez de disque pour stocker toute ma musique). L’auteur de XNJB a rajouté le problème à sa Todo liste en tout cas. (<strong>Mise à jour de juin 2009</strong> : Le problème se pose encore quand on se balade dans l’arborescence, mais le morceau lui-même contient titre et auteur.)</p>
<p>En ce qui concerne mes podcasts récupérés par iTunes, comme ils portent tous le nom <code>download.mp3</code>, je ne peux en transférer plusieurs (le contournement est simple, il suffit d’effacer le podcast en demandant à le laisser dans la corbeille, et on l’y retrouve avec un nom complet explicite.)</p>
<h3>Avec Linux Ubuntu 7.10</h3>
<p>Sous Linux (Ubuntu 7.10 « Gutsy » en ce qui me concerne), c’est plus délicat. Il est possible de « parler » au lecteur grâce à la bibliothèque <code><a href="http://libmtp/sourceforge.net/" hreflang="en">libmtp</a></code> et aux mtp-tools... Ceux-ci sont en ligne de commande, ce avec quoi je peux vivre, mais sans aucune documentation trouvable, ce qui me gêne plus (<a href="http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?pid=1393430">et je ne suis pas le seul</a> — un défaut du libre rarement rencontré mais vite pénible). En résumé express pour ceux qui tomberaient ici :</p>
<ul>
<li>installer les paquets nécessaires : <br /><code>aptitude install libmtp6 mtp-tools libmtp-doc</code> <br />(le dernier pour avoir le peu de doc qui puisse se trouver sur le sujet ; très technique elle n’intéressera que les informatiens) ;</li>
<li>le lecteur branché, la commande <code>mtp-detect</code> devrait cracher une flopée d’informations dont le nom du lecteur ;</li>
<li><code>mtp-sendfile</code> permet d’envoyer un fichier au lecteur ; coup de bol exceptionnel la syntaxe est accessible en tapant juste <code>mtp-sendfile</code>... ce qui n’est pas un acquis partout dans tous les mtp-tools ;</li>
<li>pour le transfert en masse, il n’y a apparemment pas de moyen simple en ligne de commande… ;</li>
<li>il faudra également oublier les albums ;</li>
<li>je nai rien trouvé non plus pour une déconnexion « propre » si c’est nécessaire.</li>
</ul>
<h3>Sous Ubuntu 9.04 (Ajout de juin 2009)</h3>
<p><strong>Ajout de juin 2009</strong> : Avec Ubuntu 9.04 (« Jaunty »), la situation n’est pas meilleure, voire pire. Je n’ai pas réussi à faire fonctionner les mtp-tools de manière fiable (détection correcte mais pas d’accès). Un problème de conflit d’accès :</p>
<ul>
<li>lancer <code>mtp-detect</code> ;</li>
<li>s’il se plaint (<code>LIBMTP-PANIC</code>), c’est qu’il est en conflit avec un autre logiciel qui veut aussi accéder au lecteur ;</li>
<li>on peut savoir lesquels avec <code>lsof | grep usb</code>, et il faut chercher le lecteur à un emplacement numéroté comme <code> /dev/bus/usb/005/005</code> ;</li>
<li>repérer tout à droite l’application correspondante, la fermer normalement ou avec un <code>kill <em>son numéro</em></code> (typiquement chez moi se lançait spontanément gphoto2 sans pour autant apparaître à l’écran, alors que Ubuntu proposait d’ouvrir Rhythmbox...) ;</li>
<li>si <code>mtp-detect</code> marche et se met à vomir plein d’infos techniques, alors utiliser les <code>mtp-tools</code> ou relancer Amarok2 qui devrait pouvoir reconnaître le lecteur ;</li>
<li>ouf !</li>
</ul>
<p>Il paraît que ça pourrait s’automatiser en trifouillant dans la config de <code>hald</code>, à creuser...</p>
<p>Par contre, un superbe outil existe, c’est <code>mtpfs</code> (un paquet homonyme à installer) qui permet ensuite de monter le lecteur comme une clé classique. Copier un morceau de musique dans le répertoire ainsi monté semble fonctionner, je n’ai pas encore utilisé sérieusement.</p>
<h3>Cliquodromes</h3>
<p>J’ai bien sûr testé avec les applications musicales à cliquodrome classiques :</p>
<ul>
<li><strong>Amarok</strong> (de KDE 3.5), mon lecteur préféré bien que pesant et lent (c’est du KDE...), ne voulait rien voir jusqu’à ce que je teste par acquis de conscience au moment de rédiger ceci. Et bien tant mieux, il était frustrant de lire partout sur les forums que cela fonctionnait avec lui. Au final, je suis juste allé dans <em>Configuration</em>, <em>Périphériques</em> et ajouté un périphérique de type MTP au nom arbitraire. L’autodétection automatique échoue mais cliquer sur <em>Connexion</em> en haut à gauche de la fenêtre principale donne accès au lecteur et permet un transfert par copier-coller. Les albums, tags... sont gérés. Joie !<br /> <br />Le transfert des .mp3 comme .ogg fonctionne (les albums sont reconnus par le lecteur) mais le transfert brut de fichier .flac échoue, évidemment (Je sais, j’abuse). Il existe des scripts Amarok qui feraient la conversion à la volée : Amakode ou surtout transKode, installables via le <em>Gestionnaire de scripts</em> ; cependant le premier est trop brut de fonderie, et le second, plus réputé, réclame une librairie libutempter.so.0 inconnue sous Ubuntu. Je recompilerais bien transKode si j’avais le temps de chercher toutes les librairies de développement KDE qu’il réclame, mais je sens que j’aurai plus vite fait de mitonner un script bash dans un coin... (qui existent déjà d’ailleurs : flac2mp3 marche pas mal, il y a même un flac2ogg pas très flexible dans un coin du web).</li>
</ul>
<ul>
<li>(<strong>Juin 2009</strong>) <strong>Amarok 2.0.2</strong> de KDE 4.2, fonctionne aussi, une fois réglés ces conflits d’accès. Le lecteur apparaît discrètement comme une autre collection, et le transfert des morceaux d’une collection à l’autre se fait via clic droit. Je préférais avant mais ça fonctionne.<br />Les informations sont moyennement bien gérées ; manque par exemple la taille...</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Gnomad2</strong> a été le premier logiciel sous Linux à reconnaître le lecteur, mais il est au niveau de XNJB en plus moche. Et il ne reconnaît pas les tags des .ogg ce qui le rend inutile pour autre chose que des .mp3. (<strong>Juin 2009</strong> : Rustique mais fonctionne.).</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Rhythmbox</strong> est beaucoup plus propre et fonctionnel mais il semble un peu instable. Il a fallu activer les lecteurs MTP dans les greffons. Vu qu’Amarok fonctionne, je ne l’étudie pas plus loin.<br />(<strong>Juin 2009</strong> : Pas de détection du lecteur...)</li>
</ul>
<p>Pour finir, en vrac :</p>
<ul>
<li>Un lien vers le forum Ubuntu francophone pour la mise en place : <a href="http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=133275">http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=133275</a> (3 pages d’échanges concernant deux ou trois versions d’Ubuntu).</li>
<li>Un <a href="http://zulio.org/journal/post/2007/07/23/Installation-dun-lecteur-Samsung-YP-U3-sur-un-systeme-GNU-Linux">résumé de l’installation sur Ubuntu</a> chez <a href="http://zulio.org/journal/">Varia</a>.</li>
<li>Un lien sur un flashage du <em>firmware</em> pour obtenir un lecteur UMS, donc utilisable comme clé USB. Je n’ai pas essayé, ç’aurait été une dernière extrémité ; en plus il faut un Windows sous la main : <a href="http://forum.generationmp3.com/index.php?showtopic=60464&st=0&p=515150&#entry515150">http://forum.generationmp3.com/index.php?showtopic=60464&st=0&p=515150&#entry515150</a>.</li>
</ul>
<p><strong>Mise à jour d'octobre 2009</strong> : Finalement, après moults essais plus ou moins infructueux, je me suis rabattu sur le flashage, en suivant le tutoriel au milieu des commentaires. En dix minutes, ça marche. Attention, on perd le RDS paraît-il. Mais rien ne vaut une bonne vieille clé USB.</p>
<h3>La doc du CD</h3>
<p>Le CD livré avec le lecteur a le défaut d’être en format miniature. Il ne passe pas dans le mange-disque du Mac, et est illisible dans le portable Dell de mon père ! Il aurait été trop simple de placer la documentation directement sur le stick, qui aurait lui-même été lisible comme un disque dur... Mon PC de bureau a accepté de le lire, finalement.</p>
<p>Je n’ai pas testé le soft livré, il ne fonctionne que sous Windows, et j’ai de toute manière de très mauvais souvenirs des logiciels bâclés hideux et instables livrés avec l’électronique même — et surtout — de marque.</p>
<p>La documentation est présente dans un nombre impressionnant de langues. Je me suis limité au PDF en français pour la France. Il est assez clair quand au maniement de l’objet. Bizarrement, pas un mot sur le .ogg qui est un argument de vente auprès du public <em>geek</em> mais semble un gros mot pour le reste du monde.</p>
<h3>Au final</h3>
<p>Un lecteur MP3 qui se défend, pas encombrant, léger, qui lit bien les .ogg, et plus compliqué à mettre en place quel que soit l’OS à cause de ce fichu mode MTP qui marque une régression de deux générations dans l’informatique domestique, quel que soit l’OS d’ailleurs.</p>
<p>Le choix du lecteur a été fait sur catalogue et en tenant des disponibilités. Il aurait pu être différent si j’avais eu le temps de fouiller plus les forums, de comparer le maniement par rapport à d’autres lecteurs (mais vous en connaissez beaucoup des magasins avec l’électronique en essai libre ?), ou d’oser tenter des imports des pays les plus avancés en la matière (du côté des Empires du Milieu et du Soleil Levant).</p>
<p><strong>Juin 2009</strong> : Il y a quelques mois, plus d’un an après le premier comparatif, le lecteur était toujours dans les préférés de <em>Que Choisir</em> ! Un an et demi après, j’en suis toujours content (utilisation musicale exclusivement).</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/04/459-samsung-yp-u3#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/391MP3 sans DRM achetables en ligne : enfin !urn:md5:9bbcbf1c93a400b023e6c9c22312695f2007-02-28T22:02:00+00:002011-03-28T05:10:52+00:00ChristopheSavoir mortelDRMlibertélobbysmicroéconomieMP3musiqueoptimismevirtueléconomie<p>La lutte pour une musique vendue sans boulet au pied continue...</p> <p>La musique en ligne sous forme de MP3 non protégés existe depuis longtemps, par exemple pour des morceaux amortis depuis longtemps (<a href="http://www.emusic.com/" hreflang="en">Emusic</a>), ou comme <a href="http://www.jamendo.com/fr/">moyen de promouvoir des artistes inconnus</a>, rémunérés au « pourboire », mais jamais jusque là je n’avais pu acheter simultanément :</p>
<ul>
<li>en ligne ;</li>
<li>des morceaux récents ;</li>
<li>sans DRM.</li>
</ul>
<p>Frustration. J’ai bien testé iTunes, ça marche bien, j’y ai claqué quelques euros, perdu un temps fou pour qu’ils soient lus sur mon Linux (AAC crypté), ce qui n’a duré qu’un temps. Quel intérêt d’acheter des morceaux dont je n’ai pas la garantie que je pourrai les lire sur mon Linux en 2008, mon autoradio MP3 en 2009, mon implant cochléaire en 2020, ou au sein de la Matrice qui me simulera en 2150, tout ça parce que le vendeur aura cru bon d’enrober ça d’une couche de cryptage techniquement faillible mais légalement indestructible ? <br />Et non, je n’achèterai pas de baladeur avec une pomme dessus (si j’ai besoin d’un lecteur MP3, mon vieux Palm me suffit (<strong>Ajout de 2011</strong> : Et il suffit toujours quatre ans après), et la musique je l’écoute sur une chaîne reliée au Linux le plus souvent), et je n’ai pas envie de perdre temps et qualité sonore à graver sur CD et ré-encoder - je préfère encore acheter les CDs originaux, qualité maximale disponible, prix corrects en promo - mais adieu les achats d’impulsion sur le morceau à la mode qui sonne bien. Pas de bol, je croyais que c’était ça qui faisait la marge des maisons de disque.</p>
<p>Fnacmusic (ce n’est que le premier) a cassé le tabou : le site offre une liste de MP3 de morceaux récents. Donc compatibilité universelle (qui ne sait pas lire un MP3 ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/28/313-mp3-sans-drm-achetables-en-ligne-enfin#pnote-162-1" id="rev-pnote-162-1">1</a>]</sup>), et je peux me lâcher.</p>
<p>Bon, la sélection est encore un peu maigrichonne, on sent qu’ils « tâtent le terrain », et c’est pour cela qu’il ne faut hésiter à les encourager. « Là-haut », ils ne comprennent que le bruit du tiroir-caisse, faisons-le résonner pour libérer <em>toute</em> la musique.</p>
<p>Ce serait parfait si le morceau était aussi disponible également en <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/FLAC">FLAC</a> (donc sans perte par rapport au CD), mais à 256 kbit/s le MP3<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/28/313-mp3-sans-drm-achetables-en-ligne-enfin#pnote-162-2" id="rev-pnote-162-2">2</a>]</sup>, même un râleur professionnel comme moi ne va pas chipoter.</p>
<p>Plus grave, le site étiquette bien les MP3... mais pas les autres (sous-entendu : WMA blindé). Après avoir fureté sur de nombreuses pages, il faut donc bien faire gaffe quand on clique sur tel ou tel morceau que oui, c’est bien un MP3.</p>
<p>PS : Ces morceaux sont-ils marqués d’ailleurs ? Il faudrait comparer deux achats par des comptes différents du même morceau.</p>
<p><strong>Ajout du 6 avril 2007</strong> : Et maintenant <a href="http://www.ratiatum.com/news4733_EMI_abandonne_les_DRM_sur_iTunes_quelles_consequences.html">iTunes va s’y mettre aussi, EMI a cédé et vendra des morceaux sans DRM</a>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/28/313-mp3-sans-drm-achetables-en-ligne-enfin#rev-pnote-162-1" id="pnote-162-1">1</a>] <em>Je passe sur les histoires de brevets, de toute manière inapplicables en Europe, et qui concernent également les AAC d’iTunes ou les WMA des sites concurrents.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/28/313-mp3-sans-drm-achetables-en-ligne-enfin#rev-pnote-162-2" id="pnote-162-2">2</a>] <em>Testé sur un seul morceau, est-ce une constante ?</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/28/313-mp3-sans-drm-achetables-en-ligne-enfin#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/162Analyse du coût de la protection de contenu de Windows Vista, par Peter Gutmannurn:md5:71f6d6cc5da6a5bc3aac0e897194c67f2007-02-12T21:59:00+00:002011-03-27T20:53:16+00:00ChristopheInformatique pratiqueApplecomplexitédommageDRMdécadencefoutage de gueulegaspillagehiérarchieinformatiquelobbysMacOSMicrosoftMP3organisationpessimismesabotageWindowséconomie<p>Comment Vista gaspille beaucoup de cycles processeurs à vérifier que vous ne piratez pas.</p> <p>Circule en ce moment sur le net un très argumenté et cruel texte sur les protections du « contenu de première qualité » (haute définition) par Vista.</p>
<p>Version originale anglaise : <a href="http://www.cs.auckland.ac.nz/~pgut001/pubs/vista_cost.txt" hreflang="en">http://www.cs.auckland.ac.nz/~pgut001/pubs/vista_cost.txt</a><br />Version française : <a href="http://chl.be/vista/">http://chl.be/vista/</a><br />Commentaire-résumé-approbation par l’estimé Bruce Schneier, à lire dans la foulée : <a href="http://www.schneier.com/blog/archives/2007/02/drm_in_windows.html" hreflang="en">http://www.schneier.com/blog/archives/2007/02/drm_in_windows.html</a>.</p>
<p>Il faut aller le lire, mais je m’en vais tenter un résumé trop sauvage qui laisse tous les détails techniques de côté (<em>mes commentaires sont en italique</em>) :</p>
<ul>
<li>Les spécifications techniques des DRM de Microsoft sont bourées de consignes floues demandant à obscurcir délibérément le code et à rajouter des protections au petit bonheur, ce qui relève plus de l’idéologie que de la spécification technique.</li>
</ul>
<ul>
<li>Vista passe plus de temps à vérifier qu’on ne le hacke pas qu’à réellement afficher une vidéo ; cette paranoïa rend le système plus instable et susceptible aux attaques (déni de service).</li>
</ul>
<ul>
<li>L’affichage de contenu haute définition force le brouillage ou la désactivation de bien des entrées/sorties (S/PDIF), avec des effets pervers intéressants... et masqués (exemple de l’acquisition d’image par un scanner médical qui lit en même temps un CD).</li>
</ul>
<ul>
<li>Les techniques utilisées imposent aux constructeurs de périphériques de très coûteuses modifications matérielles (interdisant certaines techniques qui rendraient les puces trop « ouvertes ») comme logicielles, ainsi que des frais de licences. Tous ces coûts sont répercutés au consommateur bien sûr.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le marché se retrouve au final totalement verrouillé par Microsoft qui impose et étouffe des technologies concurrentes (<em>vieille habitude</em>).</li>
</ul>
<ul>
<li>L’argument « c’est une exigence de Hollywood, on n’y peut rien » est une véritable insulte aux clients venant de la part d’une entreprise comme Microsoft qui possède 95% du marché et définit lui-même les normes. (<em>D’un côté, les </em>majors<em> ont besoin de Microsoft pour imposer un standard haute définition. D’un autre côté, toutes les actions des </em>majors<em> font penser que la dernière chose dont elles ont envie est qu’un PC, complexe, souple et donc faillible, touche leur précieuse « propriété intellectuelle ». Un bon exemple de rame à contre-courant de toutes les tendances actuelles... Bruce Schneier considère que Microsoft cherche à mettre au pas Hollywood en prenant le contrôle complet de la technique. On ne le plaindra pas.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>La possibilité de révoquer des périphériques à distance est une bombe atomique légale dont on ne sait si elle sera utilisée, mais il est incompréhensible qu’elle soit tolérée par des gouvernements un peu soucieux de sécurité nationale.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’impact de tout cela sur les segments du marché les plus chatouilleux sur les performances (<em>gamers</em>) se prévoit difficilement (<em>je ne les vois pas migrer en masse sous Linux...</em>). Mais il est à peu près sûr que les lecteurs chinois à 50 $ dans quelques années permettront de faire plus qu’un récent PC sous Vista. Vous avez <em>vraiment</em> besoin de HD, <em>tout de suite</em> ? Le contenu illégal (<em>peer to peer</em> et autres) prendra de la « valeur » en conséquence (plus pratique et fiable !).</li>
</ul>
<ul>
<li>Comme pour les protections antérieures, le contournement sera probablement effectué par un <em>hacker</em> exaspéré de ces limites en une semaine dans un futur proche. (<em>Et d’ailleurs les protections du Blu-Ray et du HD DVD viennent de sauter. Mais il y a longtemps que la protection offerte est plus légale que technique : faire sauter une protection, même dérisoire, est à présent un délit, sinon un crime, dans la plupart des pays d’Occident.</em>)</li>
</ul>
<p>Je ne suis pas qualifié pour juger de la pertinence technique de tout cela, les docs abondent que le lecteur intéressé ira dépouiller. Connaissant la volonté de Microsoft de tout contrôler et d’écraser la concurrence autant que ses partenaires et clients, et vue l’ambiance paranoïaque quant à la protection du « contenu », je veux bien croire l’intégralité de tout cela. La dernière chose dont j’ai envie est de me battre contre le système délibérément bridé de <em>ma</em> machine <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/12/298-analyse-du-cout-de-la-protection-de-contenu-de-windows-vista-par-peter-gutmann#pnote-268-1" id="rev-pnote-268-1">1</a>]</sup>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/12/298-analyse-du-cout-de-la-protection-de-contenu-de-windows-vista-par-peter-gutmann#rev-pnote-268-1" id="pnote-268-1">1</a>] <em>Et ça vaut aussi pour le Mac dont la compatibilité avec les codecs non Apple est délibérément limitée...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/02/12/298-analyse-du-cout-de-la-protection-de-contenu-de-windows-vista-par-peter-gutmann#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/268Références glissantes, extinctions de masse, purée d’orties et univers calculable (« Pour la Science » de novembre 2006)urn:md5:ee7884403ff4436fadf9e462fb710caf2006-11-19T22:52:00+00:002010-11-16T20:57:25+00:00ChristopheScience et consciencecataclysmeclimatconquête de l’inutilecosmologiedinosaureseffet de serregéologieinformatiquelobbysperspectivepessimismesciencespéculationécologie<p>Le dernier <em><a href="http://www.pourlascience.com/">Pour la Science</a></em> n’est pas très rassurant sur l’avenir de la planète : « références glissantes » qui faussent notre perspective, effet de serre tendant vers l’extinction thermique, lacs de CO2...</p> <h3>De la fin du monde</h3>
<ul>
<li>Ivar Ekeland évoque les « <strong>références glissantes</strong> », à savoir que chaque génération évalue la dégradation de son environnement à partir de ce qu’elle a connu, et pas dans l’absolu. Mais les changements écologiques ne sont pas immédiatement visibles : nous n’aurons donc jamais l’impression de franchir un seuil. Et cela est valable même pour chaque génération <em>de chercheurs</em>.<br />Le phénomène est particulièrement net pour l’évolution des espèces de poissons. Les océans sont en voie rapide de ne plus bientôt contenir que bactéries et méduses à cause de la surpêche, mais cette disparition est progressive.<br />L’exemple de <strong><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Île_de_Pâques">l’Île de Pâques</a></strong> est effrayant : autrefois très boisée, cette île a été victime de la déforestation humaine en quelques siècles<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/19/280-pour-la-science-de-novembre-2006#pnote-249-1" id="rev-pnote-249-1">1</a>]</sup>, et on peut se demander « qui a osé couper le dernier arbre ? » Mais le dernier arbre n’était qu’une brindille coupée par un paysan qui avait oublié jusqu’au souvenir des forêts d’arbres géants.<br />De même, la morue moyenne a vu sa taille divisée par trois et la biomasse de certains océans par dix. <strong>Les négociations internationales visent à stabiliser les stocks au niveau actuel, qui est peut-être déjà insuffisant</strong>.<br />Dernière flèche de Ekeland : bientôt nous aurons oublié qu’on ne parlait pas au téléphone qu’à des répondeurs et qu’on n’était pas fiché à chaque passage de frontière. « Pour nous qui avons connu autre chose, c’est un pas de plus vers un état totalitaire et policier à l’échelle du monde. »</li>
</ul>
<ul>
<li>Grand article sur <strong>l’effet de serre, responsable des extinctions de masse</strong> : à part pour la plus connue (provoquée par la chute d’une météorite et où disparurent les dinosaures), les grandes extinctions de masse de l’histoire de la vie terrestre auraient été provoquées par l’effet de serre : le dioxyde de carbone de provenance volcanique provoque le réchauffement, et génère du sulfure d’hydrogène dans les océans, qui y oblitère la vie et se répand ensuite dans l’atmosphère, où il attaque la couche d’ozone.<br />Le point positif est, qu’au rythme d’émission actuel, nous avons encore deux siècles de sursis avant d’arriver au niveau de CO2 de l’« extinction thermique » d’il y a 54 millions d’années. Cette extinction est mineure, mais apparemment de nombreuses autres petites extinctions de masse auraient eu lieu. (Note personnelle : Cela signifie que si le « <a href="http://www.eons.fr/catalogue/extraits/E0020X.pdf">scénario Vénus</a> » n’est pas probable, nous courrons quand même de gros risques à déstabiliser notre écosystème. Et il y a d’<a href="http://generationsfutures.chez-alice.fr/livre/3scenarios_de_Reeves.htm">autres scénarios moins apocalyptiques mais pas plus rassurants</a> comme le « scénario désert » ou le « scénario geyser ». Cependant, on notera que cet effet de serre d’origine volcanique est peut-être ce qui nous a sauvé de la « <a href="http://www.futura-sciences.com/news-terre-boule-neige-avis-grand-froid-il-y-750-millions-annees_3406.php">Terre-boule de neige</a> ».)</li>
</ul>
<h3>Mais aussi...</h3>
<ul>
<li>Il existe sous la mer des <strong>lacs de dioxyde de carbone</strong>, où la pression est forte et la température basse. J’avais entendu parler de la possibilité de stocker ainsi le CO2 au fond de la mer, mais naturellement c’est donc déjà le cas. Il existe des formes de vie très spécifiques à l’interface dioxyde de carbone/eau... qu’on pourrait retrouver dans les glaces de... Mars !</li>
</ul>
<ul>
<li>La <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pythie">Pythie de l’Oracle de Delphes</a> ne devait pas ses transes divinatoires à l’éthylène supposé dans les émanations qu’elle respirait dans sa grotte, située au-dessus de deux failles géologiques, mais simplement au manque d’oxygène dans les émanations.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>De l’impact des séries télévisées telles que <em>les Experts</em> sur les jurys américains</strong> : même si les anecdotes sur les exigences croissantes des jurés en preuves matérielles abondent, les études ne montrent pas de changement réel. Par contre, le nombre d’analyses, les effectifs de techniciens spécialisés... explosent. Une conséquence sympathique est l’amélioration de l’image de la science et les perspectives d’augmentation des crédits pour la recherche fondamentale liée à ces sujets.</li>
</ul>
<ul>
<li>« <strong>Les orties hors loi</strong> » : un article de Alain Baraton sur l’interdiction du purin d’ortie sous la pression des lobbys chimiques probablement : <a href="http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=2354">plus de détails ici</a> et <a href="http://www.eco-echos.com/dotclear/index.php?2006/09/07/81-purin-d-ortie-ca-relaie-ca-relaie">ici</a>, le sujet a pas mal remué la blogosphère. Cela fait plaisir de voir que nos gouvernants ont plus peur des recettes transmises depuis la nuit des temps que des OGMs libérés sans grande précaution dans la nature. <a href="http://philippe.ameline.free.fr/wordpress/">Philippe Ameline fait même le lien avec l’article d’Ekeland</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Concevoir l’univers comme un ordinateur ?</strong> : Un article de Jean-Paul Delahaye qui démarre par une nouvelle d’<a href="http://www.noosfere.com/heberg/fbeurg/asimov.htm">Asimov</a> et pulvérise le mégalo <a href="http://www.boson2x.org/article.php3?id_article=63">Stephen Wolfram</a> au passage. La question est : « L’univers pourrait-il être réductible à une simple simulation informatique ? » Le <a href="http://www.univ-lemans.fr/enseignements/physique/02/divers/conway.html">jeu de la vie</a> est un exemple, simpliste (problème de directions privilégiées).<br />Une réponse affirmative permettrait de se débarrasser de ces problèmes de continuité infinie et de ramener l’évolution de l’univers à un simple calcul sur un ensemble discret. Une objection majeure à cette théorie est l’incompatibilité avec certains effets à distance de la mécanique quantique : on peut toutefois spéculer que l’ordinateur sous-jacent est lui-même quantique (donc on oublie localité et automates cellulaires).<br />Suivent des réflexions sur la complexité du programme sous-jacent (il doit être relativement simple puisque les lois de l’univers sont compréhensibles), et une possibilité que l’Univers échappe à la « mort thermique » à cause de ce fichu <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxième_principe_de_la_thermodynamique">second principe de la thermodynamique</a> : il « suffit » que ce calcul soit réversible.<br />J’adore <em>Pour la Science</em> pour les articles parfois archi-spéculatifs de ce genre, fréquents dans la partie « logique et calcul ».</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/19/280-pour-la-science-de-novembre-2006#rev-pnote-249-1" id="pnote-249-1">1</a>] <em>L’article sur Wikipédia est plus nuancé et affirme que la météorologie y est aussi pour quelque chose ; ce qui ne change pas grand-chose à l’argument d’Ekeland.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/19/280-pour-la-science-de-novembre-2006#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/249Pourquoi le DVD va échouerurn:md5:0466e29483922a1a1b5a978f1e888ec02006-08-09T19:20:00+00:002014-02-26T10:55:09+00:00ChristopheInformatique militante et technologieanticonsumérismebon sensDRMhumourlobbysperspectiveévolution<p>Fouiller dans les entrailles de Google permet de retrouver une discussion sur l’échec prévisible du DVD (!). Et d’éclairer les pronostics actuels sur l’issue du feuilleton HD DVD contre Blu-Ray.</p> <p>Ceci fait suite à <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis//index.php?post/2005/09/16/2-hd-dvd-contre-blu-ray">mon billet déjà assez ancien (septembre 2005) sur la guerre des formats entre HD DVD et Blu-Ray, et les formats qui avaient précédé (cassettes, minidisc, SACD, etc. etc.)</a>. <br />La conclusion en était que le succès de l’un ou l’autre format était douteux, à cause notamment de l’attentisme dû à la guerre des formats, les problèmes de protection contre la copie délirante, la base installée de télévisions haute définition assez réduite, le manque de changement vraiment radical en praticité (juste une meilleure qualité d’image - parfois), et la concurrence de la vidéo à la demande par Internet haut débit.</p>
<p><a href="http://hardware.slashdot.org/comments.pl?sid=189590&cid=15610199" hreflang="en">Un commentaire</a> dans une <a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=06/06/26/2144229&threshold=4" hreflang="en">discussion sur Slashdot sur le sujet en juin 2006</a> a sorti des tréfonds de <code><a href="http://groups.google.fr/group/alt.video.laserdisc" hreflang="en">alt.video.laserdisc</a></code> un article de Patrick T. Chamberlain de février 1996 : <em>Why DVD Would Fail</em> (<a href="http://groups.google.fr/group/alt.video.laserdisc" hreflang="en">version web</a>, <a href="http://groups.google.fr/group/alt.video.laserdisc/browse_thread/thread/518d08e625f05286/d3748857c771e61f?lnk=gst&q=why+dvd+would+fail+patrick+chamberlain&rnum=3#d3748857c771e61f" hreflang="en">version newsgroups archivée par Google</a>).<br />Rétrospectivement passionnant.</p>
<h3>Échec prévisible ?</h3>
<p>Les arguments étaient les suivants (mes remarques, compléments et ceux des commentateurs de l’époque ou de Slashdot sont en <em>italique</em>) :</p>
<ul>
<li>On pouvait rapprocher le DVD du <strong>VideoDisc</strong>, commercialisé entre 1981 et 1984. Ce dernier fut un échec ruineux pour RCA : le système ne permettait pas d’<strong>enregistrer</strong>, et n’avait pas la qualité des systèmes concurrents (<em>des magnétoscopes</em>). La location n’existait pas.<br /><em>(Et le Laserdisc, qui lui eut un certain succès, était également apparu pour attaquer la même niche.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>La <strong>capacité d’enregistrement</strong> pouvait être donc considérée comme primordiale pour l’utilisateur <em>(a posteriori, ça se discute)</em> ; le temps disponible sur une cassette fut d’ailleurs un des facteurs de la victoire du VHS. Cela est valable même pour la majorité (!) qui n’utilise pas les fonctions d’enregistrement mais se contentent de louer. Le DVD, incapable d’enregistrer, aurait donc dû être perçu comme « inférieur » <em>(effet purement subjectif dont l’effet est difficile à calculer)</em>.<br /><em>(Ce que Chamberlain n’avait également pas prévu était que le DVD complèterait le magnétoscope après sa généralisation, sans prétendre le remplacer. Le magnétoscope permet d’enregistrer la télé, le DVD permet de voir des films. Noter aussi l’importance de la disponibilité à la location.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>L’auteur calcule qu’il est <strong>impossible que tous les titres promis soient disponibles à temps</strong> <em>(mais les studios ne possédaient pas qu’un seul ordinateur pour encoder en MPEG2 !)</em>.<br />De plus, ces films sont les vieux classiques que tout le monde possède déjà.<br />Il serait illusoire de penser que les studios vont préparer chaque film avec les nombreuses versions différentes prévues (langues, sous-titres...) vu le prix modéré prévu pour chaque disque. <br /><em>(Et pourtant ils l’ont fait. Le doublage ou le sous-titrage étaient de toute façon à faire dans la plupart des pays, autant l’inclure. Des versions différentes du film principal sur un même DVD sont à ma connaissance plus rares et n’étaient effectivement que de la pub de l’époque...)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>Qui voudra utiliser toutes les options qu’offre un DVD quand la plupart des utilisateurs connaissent juste la touche <em>Play</em> de leur magnétoscope et de leur lecteur de CD ?<br /><em>(Rien n’empêche un utilisateur de DVD d’avoir un comportement aussi basique. En fait, c’est encore plus simple avec un DVD, pas besoin de rembobiner.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>Quels studios vont sortir <strong>différentes versions</strong> (approuvées pour différentes classes d’âge par exemple) du même film ?<br /><em>(Encore une fois, ce ne fut pas un facteur important pour le grand public.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>Combien de magasins vont vendre des DVDs quand il y a <strong>si peu de lecteurs</strong> ?<br /><em>(Éternel problème de la poule et de l’œuf dans le domaine de l’électronique grand public. Certains y arrivent.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>La <strong>qualité de lecture</strong> promise est une escroquerie, les lecteurs n’y arriveront pas sur des films d’action entiers difficiles à compresser. <br /><em>(Manifestement ils y sont arrivés, les lecteurs ont fait des progrès depuis 1996, l’encodage aussi.)</em><br />Les artefacts de compression sont bien visibles.<br /><em>(Il est vrai, mais ils sont rares et en général ponctuels ; les fanatiques du Laserdisc ont résisté sur ce point de la qualité, puis leur format a disparu.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>Les DVDs <strong>ne pourront pas être aussi bon marché</strong> à produire que les CDs. <br /><em>(Il semble qu’à présent, si. Une fois le cercle vertueux des ventes et de la baisse des prix enclenché, le prix du support devient toujours ridicule par rapport au contenu, au packaging, à la distribution.)</em></li>
</ul>
<ul>
<li>Le DVD était une mauvaise idée lancée par des <strong>studios avides de revendre une nouvelle fois les mêmes films</strong>, et qui aurait pu risquer de ruiner toute l’industrie... Les consommateurs vont se révolter en refusant d’acheter les DVDs même si les cassettes ne sont plus disponibles, et les cassettes elles-même.<br /><em>(Il ne faut jamais compter sur une révolte des consommateurs. Au plus de l’apathie et du conservatisme... Le marché a effectué une transition en douceur, avec les cassettes et les DVDs vendus côte à côte pendant un certain temps.)</em></li>
</ul>
<h3>Démenti</h3>
<p>Pourquoi Chamberlain a-t-il été démenti par les événements ? Comme déjà dit, il n’y a pas eu concurrence mais <strong>complémentarité avec le magnétoscope</strong>.<br />Puis les studios et fabricants ont su enclencher le <strong>cercle vertueux</strong> (des lecteurs et des films disponibles et de moins en moins cher), de la même manière que pour les CDs, en publiant les disques que tout le monde voulait dans le nouveau format également.</p>
<p>Comme le CD en son temps, le DVD avait un <strong>aspect pratique indéniable sur les cassettes</strong>, et une qualité d’image meilleure - au point que, progrès des lecteurs aidant, la haute définition n’est pas perçue comme si grandiose par tout le monde. Le support simultané du 16/9è et du 4/3 pour contenter puristes et grand public (à une époque où les télés 16/9è étaient rares, surtout aux États-Unis) a été un autre point.</p>
<p>On peut ajouter à titre secondaire les bonus des DVDs, la multiplicité des sous-titres et langues, que la taille du support a permis de rajouter. L’aspect informatique a pu également entrer en compte, les besoins des jeux ayant vite nécessité plus d’un CD-ROM.</p>
<p>Et ce succès s’est également réalisé malgré les restrictions à la circulation<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/08/09/206-pourquoi-le-dvd-va-echouer#pnote-184-1" id="rev-pnote-184-1">1</a>]</sup> (découpage du monde en cinq régions), les protections contre la copie (qui n’avaient pas encore vraiment d’importance en 1996), les artefacts (mineurs pour le commun des mortels).</p>
<p>Mentionnons encore l’importance des <strong>loueurs</strong>, qui ont vite vu l’intérêt du DVD : bien moins fragile que les cassettes, plus compact, pas de problème de rembobinage.</p>
<p>En face, le Laserdisc nécessitait pour un film deux disques, encombrants et fragiles, coûtait plus cher, était moins supporté par les studios. <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Laserdisc#Success_of_the_format" hreflang="en">Peut-être aurait-il pu s’imposer aussi...</a></p>
<p><strong>Conclusion possible</strong> : <strong>si</strong> les studios « jouent » bien et tiennent à imposer ce format, <strong>si</strong> la guerre des formats ne fait pas rage, <strong>si le grand public trouve un réel intérêt aux films en haute définition</strong> (c’est pour moi la principale question...), le HD DVD/Blu-Ray pourrait être un succès. Surtout que la compatibilité ascendante est facile : les nouveaux lecteurs liront aussi les anciens DVDs.</p>
<p>Qui vivra verra.</p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/08/09/206-pourquoi-le-dvd-va-echouer#rev-pnote-184-1" id="pnote-184-1">1</a>] <em>Un scandale que l’OMC et les autorités anti-cartels de différents pays ignorent totalement, pourquoi ?</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/08/09/206-pourquoi-le-dvd-va-echouer#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/184Les « non-CDs » inefficacesurn:md5:acfa740fbc2bce910a750acd0dd61c372006-04-01T15:14:00+00:002014-02-26T10:49:26+00:00ChristopheInformatique militante et technologieanticonsumérismebon senscynismedommageDRMdysfonctionnementfoutage de gueulehowtolobbysprovocationWindows<p>Article de C’t sur les protections anti-copie des CDs. Pitoyable.</p> <p>Je viens de lire <a href="http://www.heise.de/newsticker/meldung/71552" hreflang="de">un article en ligne du magazine allemand C’t sur les dernières protections en place sur les CDs du marché teuton</a>, notamment un disque d’EMI. <br />C’est pitoyable.</p>
<h3>Quoi</h3>
<p>En résumé : un logiciel se lance automatiquement quand on insère le CD dans un PC Windows. Ledit logiciel :</p>
<ul>
<li>a une licence illisible, et faite pour être illisible (comme toute les licences logicielles on me dira),</li>
<li>empêche tout accès direct aux pistes audio du CD ;</li>
<li>n’autorise une copie numérique que sous forme de WMA avec DRM de Microsoft (traduction : impossible de copier en MP3 « libre » lisible partout, ni en AAC, même protégé, compatible iPod) ;</li>
<li>se désactive et contourne complètement si on garde la touche <code>Shift</code> enfoncée à l’insertion du CD.</li>
</ul>
<h3>Contournement</h3>
<p>Le moyen de contourner est tout con, et connu depuis belle lurette : <code>Shift</code> permet <strong>ne pas démarrer le logiciel sur le CD</strong> ; une fois celui-ci hors circuit, il lui est impossible de barrer l’accès aux pistes audio du CD.</p>
<p>L’article ne le précise pas, mais je suppose fortement que l’utilisateur d’un Mac ou d’un Linux ne verra même pas la présence de la protection.</p>
<p>Vue la manière de plus en plus cavalière dont se comportent ces logiciels de protection de CD (<a href="http://standblog.org/blog/2005/11/14/93114500-drm-sony-bmg-chronique-d-un-massacre">voir le fiasco du rootkit Sony</a> comme sommet émergé de l’iceberg), <em>C’t</em> conseille de <strong>désactiver définitivement l’exécution au démarrage</strong> pour les lecteurs optiques sous Windows. S’il y a un logiciel dessus qu’on <em>veut</em> lancer, il sera toujours temps de le faire avec l’explorateur.</p>
<h3>Résultat</h3>
<p>Donc cette « technologie » stupide</p>
<ul>
<li>a dû retarder d’environ 15 secondes l’arrivée des MP3 des CDs sur les réseaux <em>peer-to-peer</em> ;</li>
<li>a dû <del>emm</del> gêner quelques centaines ou milliers de personnes peu technophiles qui se demandaient ce qui se passait ;</li>
<li>rendre furax quelques autres milliers qui ne pouvaient pas copier cette musique légalement et chèrement acquise sur leur iPod, qui ont aussi dû se poser la question s’ils n’auraient pas dû aller directement sur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/EMule">eMule</a> ;</li>
<li>a donné à quelques gamins et adultes le frisson d’être un <em>hacker</em> r3b3lz quand ils ont essayé l’astuce archi-connue de la touche <code>Shift</code> ;</li>
<li>a dû aussi coûter quelques millions de dollars au fabricant, que les artistes et les clients paieront.</li>
</ul>
<p>Je me demande d’ailleurs qui dans cette histoire est le dindon de la farce. Oser vendre une technologie de protection qui se désactive d’une pression de touche <del>est à la limite de l’escro</del> n’est après tout pas immoral quand le client est une <em>major</em> qui prend ses clients pour ses ennemis.</p>
<h3>Vive le CD !</h3>
<p>Cette protection de CD n’est pas efficace et ne peut jamais l’être totalement, et cela tient à la <strong>nature des CDs</strong> : s’ils doivent être compatibles avec toutes les platines audio existantes, leur flux audio se doit d’être <strong>en clair</strong>, et, sur un ordinateur, un logiciel peut donc aller les récupérer.</p>
<p>On peut à la rigueur tromper un logiciel « basique » avec des pistes trafiquées ou non conforme, ou lancer un logiciel qui interdira au système d’exploitation (en pratique seulement Windows) de récupérer ces données, mais rien qui résiste à la touche <code>Shift</code> alliée à un <em>ripper</em> ou un homologue spécialisé dans la reconstruction de CDs abîmés - par accident... ou conception.</p>
<p>Le cas est différent pour les logiciels de jeux sur CD-ROM, qui eux, <em>doivent</em> passer par le système d’exploitation et peuvent <em>exiger</em> la présence du logiciel anticopie ou une connexion en ligne - avec des <a href="http://www.clubic.com/actualite-31576-starforce-proclame-la-fin-des-rumeurs.html">effets de bord non négligeable</a>.</p>
<h3>Les autres formats</h3>
<p>Dans le cas de l’audio ou de la vidéo, la réponse est déjà en place puisque l’information stockée sur les DVDs est cryptée depuis l’origine du format. Accéder au contenu oblige donc à passer par un logiciel agréé par le DVD Forum, qui interdit la copie brute. Le cryptage étant cassé depuis longtemps, les DVDs sont cependant de nos jours aussi « rippables » que les CDs.</p>
<p>Les candidats à la succession des CDs et DVDs, respectivement les <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/09/16/2-hd-dvd-contre-blu-ray">SACD/DVD-A et Blu-Ray/HD DVD</a>, possèdent des protections bien plus sérieuses. Ces formats n’ont pas encore percé. Il est trop tôt pour dire si la protection contre la copie jouera ou pas, ou si leur principal problème est le manque d’intérêt pour le commun des mortels. (<strong>Mise à jour de 2010</strong> : Presque cinq ans après, je pense qu’on peut considérer le SACD comme mort. Le Blu-Ray décolle doucement, mais la protection HDCP est de toute façon quasiment craquée, et les films piratés pullulent toujours.)</p>
<p>Quant aux formats cryptés de vente de musique en ligne légale (iTunes ou concurrents au format Microsoft), ils ne permettent pas de tout acheter, interdisent la compatibilité entre les lecteurs et je doute de leur pérennité sur les systèmes utilisés dans 20 ans. (<strong>Mise à jour de 2010</strong> : Les DRMs sont quasiment un souvenir dans la musique en ligne. Tous les MP3 possibles sont disponibles chez Amazon.)</p>
<p>Bref, longue vie au CD pour ceux qui tiennent à la pérennité et la souplesse d’utilisation de leurs achats musicaux !</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/04/01/130-les-non-cds-inefficaces#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/122Pour ou contre la licence globaleurn:md5:41c0dda8a58be39064dfe52e73ee467c2006-03-07T23:22:00+00:002010-10-27T20:23:50+00:00ChristopheInformatique militante et technologieanticonsumérismeDRMdémocratielibertélobbysMP3politique<p>Roberto di Cosmo démontre mathématiquement que la licence globale est une bonne chose pour les artistes connus. Bertrand Lemaire est farouchement contre.</p> <p>(<em>J'avais commencé à taper ce billet lors du premier vote sur la DADVSI, l’époque est à nouveau au sujet. Il mériterait un nouvel approfondissement, et pas mal d’octets ont coulé dans les réseaux sur le sujet, mais on ne peut retenir indéfiniment le départ d’un billet vers la liberté.</em>)</p>
<p>Pour le principe de la licence globale, voir l’<a href="http://www.lalliance.org/pages/2_1.html">Alliance public.artistes</a>. C’est en gros ce que voulaient instaurer les amendements votés par nos députés fin décembre, à la surprise générale, et que le gouvernement a à nouveau supprimé en deuxième lecture<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#pnote-77-1" id="rev-pnote-77-1">1</a>]</sup>.</p>
<h3>Roberto Di Cosmo est pour</h3>
<p>Sur son site, <a href="http://www.pps.jussieu.fr/~dicosmo/">Roberto di Cosmo</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#pnote-77-2" id="rev-pnote-77-2">2</a>]</sup> <a href="http://www.pps.jussieu.fr/~dicosmo/MyOpinions/index.php/2006/01/02/19-monsieur-mitchell-soyons-amis">calcule ce que « gagneraient » les artistes avec la mise en place de la licence globale</a>. Il en <a href="http://www.pps.jussieu.fr/~dicosmo/MyOpinions/index.php/2006/02/20/22-post-scriptum-a-monsieur-eddy-mitchell">remet récemment une couche dans un post-scriptum</a>.</p>
<p>En résumé :</p>
<ul>
<li>La <strong>consommation de biens culturels a atteint un pic</strong> ; les gens ne dépenseront pas plus. Au mieux ils arbitrent entre différents biens culturels. Or avec la license globale, la <strong>même somme dépensée passe dans les poches des artistes</strong>.</li>
<li>L’artiste continue à être diffusé autant qu’avant, sinon plus, en tout cas plus que dans le schéma où la copie est interdite et techniquement impossible. Cette restriction a un coût, déduit des revenus reversés aux artistes... et ampute en conséquence les revenus des <strong>taxes sur les supports vierges</strong> !</li>
<li>9 millions de foyers payants par 4 €/mois permet de <strong>doubler la somme</strong> versée aux artistes (dont les droits sur les supports).</li>
<li>Les maisons de disques ne sont pas les vrais amis des artistes.</li>
<li>Le téléchargement <em>payant</em> rapporte moins aux artistes que les CDs, à dépense des consommateurs égale ! « <em>Avec les titres à 99 centimes à l’unité, il ne me restera rien (si je veux remplir le nouvel iPod avec 60Go de disques, il me faudrait 15000 euros, je doute de pouvoir venir vous applaudir après).</em> »</li>
</ul>
<h4>Commentaire personnel :</h4>
<p>Le commentaire sur le « pic » est probablement juste : le budget « loisirs » n’est pas extensible à l’infini, en argent comme en temps à y consacrer. Téléphones, CDs, DVDs...</p>
<p>Je ne peux juger des calculs, mais Di Cosmo en vient à demander à Eddy Mitchell, Britney Spears... de déclarer la guerre à leurs maisons de disque. Non que je porte celles-ci dans mon cœur<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#pnote-77-3" id="rev-pnote-77-3">3</a>]</sup>, mais le problème serait le même pour les petits labels : <em>quid</em> des frais annexes, de la logistique, de la recherche des musiciens qui accompagnent le chanteur, des CDs à presser (il en restera) ? L’artiste doit-il tout payer avec ses revenus directs, et est-il condamné à devenir systématiquement homme d’affaire pour élaborer son œuvre ? Ou à accepter de tout faire passer par la SACEM ou iTunes ?</p>
<p>Goldman ou Mitchell peuvent décider du jour au lendemain de faire ce qu’ils veulent (si leurs contrats le permettent, Johnny s’y est brûlé les ailes), mais les « petits » ? À l’inverse, ces « petits » ont-ils d’ailleurs une quelconque chance réelle avec le système actuel ? Selon les présidents de l’Adami et de la Spedidam dans le <em>Monde</em>, les <a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-728828@51-698751,0.html">artistes ne gagnent souvent presque rien, et sont globalement pour le principe de la license globale</a>.</p>
<p>De toute manière, il est clair que les studios n’auraient rien à gagner au système de licence globale (ils en perdraient le contrôle). Cependant, toute transition économique ou technique a produit ses victimes, et ce sont les artistes, ce qu’ils produisent, et comment le maximum de monde peut en profiter, qui comptent. Mais ce sont Virgin et Sony qui bloquent l’évolution, pas Bénabar ou Goldman.</p>
<p>On peut discuter du principe de la taxe sur les supports (disques vierges, disques durs...), mais payer une taxe pour sauvegarder <strong>mes</strong> photos et <strong>mes</strong> films me met hors de moi. <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#pnote-77-4" id="rev-pnote-77-4">4</a>]</sup></p>
<h3>Bertrand Lemaire est contre</h3>
<p><a href="http://blog.bertrand-lemaire.com/dotclear/index.php?2006/01/12/110-dadvsi-pourquoi-je-suis-contre-la-licence-globale">Bertrand Lemaire est farouchement contre la licence globale</a>. Pour résumer en très gros :</p>
<ul>
<li>Il n’y a pas de raison que les resquilleurs paient la surprime de la licence globale quand ils peuvent continuer à téléchargement illégalement ; le contrôle est impossible.</li>
<li>On confond encore copie privée et rediffusion. L’une devrait être un droit, l’autre devrait rester du contrôle de l’auteur.</li>
<li>Roberto di Cosmo est beaucoup trop optimiste :
<ul>
<li>Comment répartir l’argent entre les artistes (et entre les différents types d’interprètes) ? Par sondages ? Par flicage ?</li>
<li>Étatisation du circuit artistique, mais ce n’est pas nouveau.</li>
<li>L’information se duplique, mais économiquement les créateurs ne créeront plus trop s’ils n’y trouvent plus leur compte.</li>
</ul></li>
</ul>
<h4>Commentaire personnel :</h4>
<p>Je ne suis pas aussi pessimiste sur l’ampleur de la resquille à la surprime. La plupart des gens aiment se voir comme honnêtes, et acceptent de payer un prix bas. Le prix du CD (10 € strict minimum) est assez haut pour encourager la copie, tandis que moitié moins pour potentiellement des centaines de CDs...</p>
<p>Si la licence globale est mise en place, il est clair que nombre de gros consommateurs de musique vont y passer en masse ; il ne va plus falloir espérer vendre grand-chose aux ados. Cependant, on sait que les plus gros consommateurs de P2P sont aussi les plus gros consommateurs de musique tout court, il y a peut-être une bonne surprise à attendre de ce côté-là. (Surtout si la concurrence fait baisser le prix des CDs physiques).</p>
<p>Le contrôle peut se faire, il faut simplement renoncer à être parfaitement précis. Les sondages marchent bien sur des échantillons ridicules. De plus, sans risque de poursuites, un internaute pourrait très bien dire ce qu’il télécharge. (Soit dit en passant, télécharger ne veut pas dire écouter - mais acheter n’est pas écouter non plus...) Quel effet cela aura-t-il sur la promotion des artistes ? (J’aurais tendance à dire que ce sera une répétition au décuple des dernières <em>Victoires de la Musique</em>, où la plupart des artistes sont apparus d’abord sur scène).</p>
<p>La distinction entre copie <em>vraiment</em> privée (pas à des millions de pseudo-copains sur quatre continents) et droit de rediffuser est effectivement importante. En tant que journaliste, Bertrand Lemaire est touché d’une autre manière que les artistes, il vit aussi de ses écrits...
<br />Mais les DRM l’énervent autant que moi. Et je doute que le débat sur la licence globale les fasse disparaître.</p>
<h3>Et moi je ne sais pas...</h3>
<p>On parle beaucoup de musique. Mais <em>quid</em> des films ? Doivent-ils être soumis aussi à la licence globale ? La réponse est non d’après ce que je sais des amendements. L’économie des deux secteurs est différente. Cependant, laisser la musique être redistribuable quasiment sans frein risque de donner des habitudes qui seront très vite transposées aux autres domaines.</p>
<p>La remarque de Lemaire sur le découplage copie/rediffusion est capital. En fait c’est aussi copie privée/rediffusion/rétribution. Car <strong>qui sont les acteurs</strong> ?</p>
<ul>
<li>Les <strong>artistes</strong>, grands comme petits (Johnny, Bénabar, leurs musiciens, les compositeurs, les groupes inconnus...) veulent en général faire de la musique, et en vivre (et à la rigueur que Johnny touche trois fois moins de millions est un détail, si trente inconnus talentueux arrivent au niveau du SMIC) ;</li>
<li>Les <strong>auditeurs</strong> veulent leur musique, au coût le plus faible ; comme déjà dit ils sont en général prêt à payer un prix raisonnable si l’aspect pratique est là (transfert sur leur iPod notamment), mais <a href="http://arstechnica.com/news.ars/post/20060202-6103.html" hreflang="en">les prix des CD actuels sont trop élevés</a> ;</li>
<li>Les artistes et <strong>techniciens</strong> qui gravitent autour des albums (techniciens de studio, requins...) sont pris entre le marteau et l’enclume. J’ignore dans quelle mesure ils pourraient se débrouiller en contact direct avec les artistes - ou seuls ;</li>
<li>Les <strong>studios</strong> sont d’abord des entreprises qui veulent gagner de l’argent, et sont ceux qui ont le plus à perdre. Ils ne sont que des intermédiaires, condamnés comme toute entreprise à s’adapter ou à disparaître et être remplacée.<br /> En fait, le sort des <em>majors</em> devrait être indifférent au législateur ; surtout qu’organisées en cartel, avec leur poids énorme, elles sont le principal frein à toute évolution du marché.<br />Le cas des plus petits studios est différent, on peut quasiment les confondre avec les artistes. Leur rôle comme écurie d’artistes est le plus important.</li>
</ul>
<p>La licence globale met le doigt sur un point majeur : le <strong>découplage entre production/rémunération et contrôle</strong>. Ce qui m’énerve n’est pas tant que le prix que le fait que l’intermédiaire comme le support sont imposés, et qu’une lacune dans le marché ne peut être comblée par la loi du marché : tous les artistes ne sont pas disponibles sur le système de musique en ligne compatible avec ma machine, tous les 33 T ne sont pas disponibles en CD ou en téléchargement. Ce n’est pas une contrainte technique<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#pnote-77-5" id="rev-pnote-77-5">5</a>]</sup> mais totalement artificielle (légale).</p>
<p>Sous certaines conditions (respect maximum de la forme de l’œuvre notamment) et contre rétribution évidemment (pourcentage ? la SACEM est faite pour cela), je plaide pour la <strong>licence obligatoire</strong>, <em>ie</em> que les artistes, techniciens, soient rétribués pour faire leur musique, que leur rediffusion soit payante, mais puisse être effectuée par qui le peut techniquement, et qu’<strong>on ne laisse pas le jeu des intérêts de leur major réguler la diffusion de la musique</strong>. <br />Un tel système aurait permis à Napster de décoller immédiatement et légalement sans que les maisons de disque lui interdisent la rediffusion de morceaux, et moi je n’aurai pas peur d’être emm...dé par des DRM qu’aucun revendeur ne voudrait pourtant mettre en place de peur de perdre des clients, mais actuellement imposés par les maisons de disque.<br />En toute logique, une maison de disque devrait seulement penser à faire la bonne musique, et à la diffuser au maximum, pas en restreindre la diffusion légalement ou techniquement ! <br />(Est-ce la solution du dilemme <em>Information wants to be free / Rents want to be paid</em> ?)</p>
<p>Pour finir, une remarque, piquée sur le <a href="http://www.couchet.org/blog/index.php?2006/01/17/108-reunion-a-l-ump-sur-le-projet-de-loi-dadvsi">blog de Mad, qui a participé à une réunion de l’UMP sur le sujet</a> : Sarkozy <em>himself</em> avoue que ce sont ses propres enfants qui ont fait son éducation sur le sujet. Il y a encore du boulot... (Plein d’évidences intelligentes ont été dites lors de cette réunion).</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#rev-pnote-77-1" id="pnote-77-1">1</a>] <em>Que ce soit le gouvernement qui décide seul du contenu des lois des députés me laisse rêveur, mais c’est un autre débat. Voir par exemple <a href="http://www.generation-nt.com/actualites/12807/dadvsi-opacites-symboles-scandales">ce billet sur generation-nt.com pour le contexte</a></em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#rev-pnote-77-2" id="pnote-77-2">2</a>] <em>Plus connu pour ses charges contre Microsoft, notamment le livre </em>le Hold-up planétaire<em> et l’article </em><a href="http://www.pps.jussieu.fr/~dicosmo/Piege/PiegeFR.html">Piège dans le cyberespace</a></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#rev-pnote-77-3" id="pnote-77-3">3</a>] <em>Depuis l’affaire du <a href="http://standblog.org/blog/2005/11/14/93114500-drm-sony-bmg-chronique-d-un-massacre">rootkit Sony</a>, je les considère même comme des gens dangereux qui mette ma sécurité informatique en danger...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#rev-pnote-77-4" id="pnote-77-4">4</a>] <em>Quand même on me laisse <a href="http://idg3.typepad.com/infrastructure/2006/01/cprm_un_joyeux_.html">le droit de les recopier</a>...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#rev-pnote-77-5" id="pnote-77-5">5</a>] <em>Il y a certes des bandes à remasteriser, par exemple, mais ce n’est pas un obstacle majeur.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/03/07/74-de-la-license-globale#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/77D’IPv4 à IPv6 (II)urn:md5:7b78d4b7c4641ba72429e8ecfc7f853a2006-01-13T00:00:00+00:002010-10-26T08:00:46+00:00ChristopheInformatique militante et technologiecatastropheinformatiqueLinuxlobbysMicrosoftperspectiveréseausaturationtempsévolution<p>Il y a plusieurs raisons qui freinent le passage à IP v6. Certaines humaines, d’autres moins avouables.</p> <p>Sur le sujet on peut parcourir la <a href="http://it.slashdot.org/article.pl?sid=05/11/10/1623259&threshold=4" hreflang="en">discussion (légèrement paranoïaque) qui a eu lieu sur Slashdot</a> suite à un <a href="http://www.computerworld.com.au/index.php/id;1030418056;fp;16;fpid;0" hreflang="en">article de Computerworld sur la résistance à la migration</a>, ou <a href="http://slashdot.org/article.pl?sid=05/12/12/2342218&threshold=4" hreflang="en">celle à propos d’une estimation d’un coût de 25 à 75 milliards de dollars rien qu'aux États-Unis, et de leur retard par rapport au Japon ou à l’Union Européenne</a> (cette estimation de coût a été vertement critiquée, notamment parce que de toute façon matériels et logiciels seront forcément remplacés, IP v6 ou pas).</p>
<p>On peut lire aussi cette <a href="http://www.vnunet.fr/actualite/reseau/technologie/20051222008">interview de Mohsen Suissi</a>.</p>
<ul>
<li>Concrètement et techniquement, le plus gros du travail consiste à :
<ul>
<li>changer les <strong>routeurs</strong> qui aiguillent le trafic vers les différentes branches du réseau ; bien des machines anciennes ne connaissent pas IP v6, et certaines ont du mal à assurer le trafic nécessaire avec de bonnes performances ;</li>
<li>adapter tous les logiciels qui manipulent des adresses IP (ce qui n’est pas forcément compliqué, mais même un logiciel peut avoir une très longue durée de vie au sein d’une entreprise).</li>
</ul></li>
</ul>
<ul>
<li>Mais la cause principale de l’inertie est le bon vieux « <strong>on ne change pas une équipe qui gagne</strong> ».<br />Dans un sens, cela se justifie : le système actuel marche globalement correctement, et les problèmes nés de la rareté des adresses se contournent... pour le moment. Les problèmes des ingénieurs ne sont pas encore apparents aux décideurs.</li>
</ul>
<ul>
<li>Il n’y a actuellement <strong>pas de <em>killer application</em></strong> que tout le monde veut et qui exige IP v6. Toutes ses améliorations annexes (cryptage...) sont possibles en bricolant IP v4 ; et les grandes améliorations (migration de réseau facile...) ne valent que si IP v6 est <em>déjà</em> répandu.</li>
</ul>
<ul>
<li>« <strong>On a encore le temps</strong> ». La plupart des gens sont bien entendus totalement inconscients du problème. Et M. Dupont, fraîchement connecté à Internet, aurait du mal à comprendre pourquoi il doit changer son routeur qui marche si bien.<br />De même, M. Durand, directeur informatique, aura <strong>du mal à justifier une dépense pour quelque chose que personne ne comprend</strong>, et qui est très au-delà du prochain budget. Cependant, nous nous prendrons <a href="http://www.potaroo.net/ispcol/2005-11/numerology.html" hreflang="en">ce mur de face un jour</a>, et cela de manière bien plus certaine que la pénurie de pétrole.<br />À l’autre bout de l’écosystème du réseau, les fournisseurs d’accès doivent vivre avec des marges de plus en plus fines.</li>
</ul>
<ul>
<li>De plus, la décision sur ce genre de choses est surtout dans la main de fabricants ou de décisionnaires d’Occident, notamment des États-Unis, endroits où <strong>la pénurie d’adresses ne frappe pas</strong>. <br />À l’inverse, le Japon participe à « lancer la machine ».</li>
</ul>
<ul>
<li>Le système économique actuel favorise largement ce qui marche « à peu près, maintenant » que les « solutions définitives, plus tard », à un point qu’<strong>on ne migre pas vers ces solutions définitives</strong>, même si le coût à long terme est plus élevé. En fait, c’est un peu le même phénomène que le bug de l’an 2000, mais sans date butoir ferme.</li>
</ul>
<ul>
<li>La solution est <strong>incrémentielle</strong> (pas de nouveauté fulgurante que tout le monde veut), et bien moins « médiatisable » que deux chiffres oubliés dans 2000. De plus, on pourra toujours « bidouiller » pour s’en sortir, et la pénurie ne provoquera pas la fin du monde. <br />Pour les <a href="http://www.lexpansion.com/compteur/compteur.asp?compteurId=689&redirURL=http://www.lexpansion.com/Resumes/2372.37.74416.html">compteurs de haricots</a>, <strong>il coûtera toujours trop cher de migrer quand on peut « faire avec »</strong>, même si chaque entreprise se voit plus tard rançonnée pour des adresses hors de prix.</li>
</ul>
<ul>
<li>Il manque un effet Panurge, comme pour l’an 2000. Longtemps, personne n'a développé pour IP v6 car personne ne le demandait, faute de savoir ce que c’était.</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans un sens, certains fournisseurs ont tout <strong>intérêt à maintenir ce <em>statu quo</em></strong>, de manière plus ou moins délibérée ou consciente :
<ul>
<li>Pour les fabricants : plus de matériel IP v4 sera vendu, plus il y aura de matériel à re-vendre au moment de la transition ; de plus certains matériels n’existent qu’à cause de la pénurie d’adresses (boîtiers NAT).</li>
<li>De même, une nuée de consultants font leur beurre de cette complexité, de la pénurie, et des manques d’IP v4. Simplifier et améliorer le système n’est pas leur intérêt.</li>
<li>Il faudrait creuser les règles d’attribution des adresses, mais si c’est <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/ICANN" hreflang="en">aussi glauque que celui des noms de domaines avec l’ICANN</a>, il ne serait pas étonnant que certains aient compris que « pénurie » égale « gros bénéfices pour ceux qui attribuent les adresses et les intermédiaires » ! Ce qui est rare est cher, et les adresses inutilisées pourront se revendre ! Il suffira de généraliser le NAT dans les systèmes <em>existants</em> pour revendre ou économiser des adresses. Ou comment on en revient à la pénurie artificielle de biens inépuisables immatériels pour justifier des rentes économiques. J’espère être mauvaise langue mais certains y ont forcément pensé...</li>
</ul></li>
</ul>
<ul>
<li>Techniquement, <strong>on est presque prêt</strong>. <a href="http://www.laboratoire-microsoft.org/t/1429/">Windows XP</a> ou <a href="http://www.google.fr/search?hl=fr&q=linux+ipv6">Linux</a> maîtrisent IP v6 depuis longtemps. Certains fournisseurs proposent IP v6. <br />Il reste pas mal de boulons à serrer au niveau des applications et des routeurs à remplacer, mais ils ne le seront pas tant que le mouvement de migration ne sera pas sérieusement amorcé.</li>
</ul>
<p><strong>Amorcer le mouvement</strong></p>
<ul>
<li><strong>C’est justement parce que tout va bien maintenant qu’il faudrait migrer assez vite</strong>.<br />Les deux réseaux peuvent certes coexister, mais si on attend le moment où la pénurie d’IP v4 apparaît, certains serveurs ne seront plus alors accessibles <em>que</em> sur IP v6, ou à travers des rustines techniquement assez glauques ; et les adresses IP v4 seront ruineuses. La transition risque alors d’être brutale et coûteuse pour tout le monde.<br />Prise maintenant, la transition sera de toute façon lente (applications à migrer, routeurs à changer progressivement...) mais tolérable et planifiée.</li>
</ul>
<ul>
<li>Comme point de départ pour une migration, voir par exemple <a href="http://www.point6.net/modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=45">point6.net</a> (site financé par vos impôts).</li>
</ul>
<p>Personnellement, je pense que nous verrons IP v6. <a href="http://www.vnunet.fr/actualite/reseau/technologie/20051222008">Selon Mohsen Souissi le mouvement est déjà bien amorcé en Asie</a>. Cependant :</p>
<ul>
<li>Ce sera <strong>trop tard</strong> par rapport à ce qui aurait été possible. IP v6 sera peut-être généralisé en 2012 alors que cela pourrait commencer maintenant. Et beaucoup d'argent aura été dépensé en vain ou dans l'urgence.</li>
</ul>
<ul>
<li>Il faudra peut-être soit que <strong>des gouvernements amorcent la pompe</strong> (et l’effet Panurge) par leurs exigences, soit que des monstres incontournables comme <strong>Microsoft</strong> décident de la migration, <del>par exemple avec la sortie de Vista (et ils en seront pour une fois remerciés, quelles que soient leurs arrière-pensées et leurs ambitions de main-mise sur le marché domotique)</del> (<strong>Mise à jour du 19 décembre 2007, après Vista</strong> : C’est raté.).</li>
</ul>
<ul>
<li>Ou bien faudra-t-il attendre une mode ou une <strong>semi-panique similaire à l’an 2000</strong> ? <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/13/50-ipv4ipv6-ii#pnote-50-1" id="rev-pnote-50-1">1</a>]</sup></li>
</ul>
<ul>
<li>En Occident, d’IP v6 risque fort d’arriver de <strong>manière masquée</strong>, dans des réseaux privés, bien maîtrisés (<a href="http://www.point6.net/docs/Matinale_31032005_DGA.pdf">installations militaires</a>, téléphones mobiles, câblés, domotique, <a href="http://www.point6.net/docs/Matinale_31032005_Renault.pdf">automobile communicante</a>...). La <em>killer application</em> sera la pléthore d’adresses qui facilitent l’administration et la migration de réseau en réseau.<br /><br />Et un jour, tout cela « coagulera ».</li>
</ul>
<ul>
<li>Parallèlement, les endroits où les besoins sont les plus modestes (grosses entreprises bien fournies en adresse, particuliers se contentant d’une seule adresse par leur modem) pourront rester en IP v4 presque indéfiniment.</li>
</ul>
<p>Rendez-vous en 2010.</p>
<hr />
<p><strong>Mise à jour du 12 février 2006</strong> : <a href="http://it.slashdot.org/it/06/01/30/1612241.shtm" hreflang="en">L'état de préparation à IPv6 : commentaires sur Slashdot</a> à partir d'un <a href="http://www.intellectualicebergs.org/archives/intice_08_060129.mp3" hreflang="en">reportage audio sur Intellectual Icebergs</a>.<br />Voir aussi un article de Geoff Huston (janvier 2006) : <a href="http://www.circleid.com/posts/ipv6_extinction_evolution_or_revolution/" hreflang="en">IPv6: Extinction, Evolution or Revolution?</a>.<br /></p>
<p><strong>Ajout du 17 novembre 2006</strong> : <a href="http://books.slashdot.org/article.pl?sid=06/10/02/1338216" hreflang="en">Slashdot commente un livre sur IPv6, et s’ensuit une discussion sur sa mise en pratique</a>.</p>
<p><strong>Mise à jour de fin 2010</strong> : Free offre l’IPv6 à ses abonnés mais on ne peut dire que la publicité est massive. Dans mon domaine (bureautique d’entreprise) tout tourne encore avec de l’IPv4. Le stock restant d’adresses IP est estimé pouvoir tenir jusque mi-2011 - six mois.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/13/50-ipv4ipv6-ii#rev-pnote-50-1" id="pnote-50-1">1</a>] Oui, la semi-panique du bug de l'an 2000 est pour moi la raison principale de sa résolution généralisée.</p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/13/50-ipv4ipv6-ii#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/50DADVSI : Blogueurs et ministre autour d’une saladeurn:md5:31a971a03ed7f4019f116b7dad48fe042006-01-07T16:30:00+00:002010-10-26T07:14:17+00:00ChristopheInformatique militante et technologieDRMdémocratiefoutage de gueulelobbyslogiciel libreMP3politiquevirtuel<p>Des bloggeurs ont rencontré le ministre de la Culture après la catastrophe législative de décembre dernier.</p> <p>Pas de commentaire inutile, <a href="http://blog2.lemondeinformatique.fr/management_du_si/2006/01/dadvsi_djeuner_.html">allez lire cela directement sur le blog du très pertinent Bertrand Lemaire</a>, ou bien la version sur le <a href="http://standblog.org/blog/2006/01/07/93114595-et-si-on-se-faisait-une-bouffe-au-palais-royal-dejeuner-dadvsi-au-ministere-de-la-culture">blog d’un autre invité, Tristan Nitot</a>.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/07/73-dadvsi-blogueurs-contre-ministre#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/76DADVSI : Abomination, retour de flammes, n’importe quoi juridiqueurn:md5:625d1bef1690eeaae7886798fe89f3ba2005-12-29T11:43:00+00:002010-07-04T09:51:12+00:00ChristopheRes publicacoup basDRMdémocratieinformatiquelibertélobbyslogiciel libreMP3paranoïapessimisme<p>Délires et lobbying croisés autour d’une loi qui impactera tout le monde et dont les médias ne parlent pas.</p> <p>Ceux qui ne suivent pas les blogs et sites de tendance « informatique libre/lutte pour le droit d’auteur raisonné » n’ont pas entendu parler de la loi DADVSI avant le 20 décembre (et encore). La loi originelle était une abomination, dont des interprétations pouvaient mener à l’interdiction des logiciels libres voire de tous les logiciels d’e-mail actuel. Voir entre autres <a href="http://www.odebi.org/dadvsi/LeDADvSIpourlesnuls.html">le site de ODEBI</a> ou celui d'<a href="http://eucd.info/">EUCD.INFO</a>. <br />Cette loi transpose, en pire, une directive européenne nommée <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/EUCD">EUCD</a>, elle-même copie d’une <a href="http://www.anti-dmca.org/" hreflang="en">loi américaine liberticide</a>, la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/DMCA">DMCA</a>.</p>
<p>Le débat parlementaire a commencé sous le régime de la procédure d’urgence (un bel exemple de démocratie), mais les parlementaires ont pour une fois fait leur travail (ou n’ont pas écouté qu’un lobby) : à la grande fureur du ministre de la Culture et de la SACEM, ils ont ajouté à la loi le principe de la mise en place de la <a href="http://www.ratiatum.com/journal.php?id=2043">licence légale</a> (en gros : quelques euros par mois offerts à la SACEM, et on peut profiter à donf’ de la gigantesque bibliothèques d’œuvres piratées du Net ; idée défendue notamment par <a href="http://www.quechoisir.org/">Que Choisir</a>). <a href="http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2005/12/22/258-le-dadvsi-code-2-le-p2p-de-sion">Maître Eolas résume le débat qui a eu lieu</a>, c’est assez surréaliste, avec par exemple une Christine Boutin qu’on n’attendait pas là. <br />Quelle est, chez les députés, la part de démagogie, de réflexion, de crainte de voir sa propre famille touchée par les poursuites, à vous de voir.</p>
<p>Il ne faut pas crier victoire, et je me contenterai de conseiller de lire <a href="http://blog2.lemondeinformatique.fr/management_du_si/2005/12/dadvsi_ne_sorte.html">le blog de Bertrand Lemaire</a> qui résume bien mon opinion : principe de la licence légale bancal ; nécessité d’assurer les revenus des artistes (et non des intermédiaires) ; horreur du DRM ; nécessité d’un vrai débat sur les droits d’auteur, sans parasitage de la part des <em>majors</em>.<br />Cet excellent auteur avait <a href="http://blog2.lemondeinformatique.fr/management_du_si/2005/12/dadvsi_le_minis.html">massacré la loi quelques jours auparavant</a>.</p>
<p>Autre billet important, celui de <a href="http://standblog.org/blog/2005/12/22/93114567-le-point-a-mi-parcours-sur-dadvsi">Tristan Nicot</a>, plein de liens sur le sujet. (C’est le même dont <a href="http://standblog.org/blog/2005/12/27">le fils de 8 ans a vu son Noël gâché par du DRM sur un CD</a> et qui aura sans doute retenu la leçon que ça ne marche pas<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/29/59-dadvsi#pnote-64-1" id="rev-pnote-64-1">1</a>]</sup>).</p>
<p>Pour finir sur un sourire, <a href="http://blog4.lemondeinformatique.fr/le_blog_des_cybriens/2005/12/lgifrer_sur_int.html">un dessin de Cointé</a> sur le sujet.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/29/59-dadvsi#rev-pnote-64-1" id="pnote-64-1">1</a>] <em>Et moi pendant ce temps, j’attends que <a href="http://www.hymn-project.org/" hreflang="en">JHymn</a> fonctionne avec iTunes 6 pour pouvoir racheter des morceaux chez <a href="http://www.apple.com/fr/itunes/music/">Apple</a> ; avec le <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Digital_restriction_management" hreflang="en">DRM</a> ils sont pour moi inutilisables, et pourtant je veux acheter ! :-( (<strong>Mise ) jour des années plus tard</strong> : Cette époque est révolue, Amazon ou la Fnac vendent enfin des MP3 comme ils auraient dû pouvoir le faire une demi-décennie avant la publication de ce billet.)</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/12/29/59-dadvsi#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/64HD DVD contre Blu-Rayurn:md5:be04729ee6c2c26236a5eaa0433f92932005-09-16T12:53:00+00:002010-04-17T18:50:08+00:00ChristopheInformatique militante et technologieanticonsumérismebon senscomplexitéDRMfoutage de gueuleinformatiquelobbysMicrosoftMP3perspectivepessimismeévolution<p>Deux formats pour remplacer le DVD. Je parie sur le DVD et Internet.</p> <p>(<em><strong>Caveat</strong> : Cet article de septembre 2005 est régulièrement édité de manière mineure pour corriger ou compléter certains points. Les mises à jour sont en fin d’article.</em>)</p>
<p>Une discussion du mois dernier sur <a href="http://www.slashdot.org/" hreflang="en">Slashdot</a> à propos des deux concurrents au remplacement du DVD, <strong>Blu-Ray</strong> et <strong>HD DVD</strong> :
<a href="http://it.slashdot.org/article.pl?sid=05/08/23/2213207&threshold=4" hreflang="en">http://it.slashdot.org/article.pl?sid=05/08/23/2213207&threshold=4</a>.</p>
<p>Techniquement, le but est de stocker des quantités encore plus démentielles de données sur une galette, pour une image toujours top plus mieux. Serait-ce une simple évolution que nous suivrons tous petit à petit ? J'en doute fort.</p>
<p>Il faut comparer aux évolutions technologiques précédentes :</p>
<ul>
<li><strong>La Cassette VHS </strong></li>
</ul>
<p>Elle a rempli un besoin (enregistrer une émission, voir un film loué quand on le veut), donc pas de problème de marché en-dessous d’un certain prix. On a vu une guerre des standards, gagnée par KO par VHS. Ce n'était pas techniquement le meilleur paraît-il, mais en électronique et en informatique grand public la perfection technique passe bien après le prix, le marketing et le copinage avec les détenteurs de droits sur le contenu... et les choix de l’industrie de la fesse, eux-même très dépendants des facilités de licences. Sony (Betamax) aurait perdu la bataille en partie sur ce dernier point.</p>
<p><strong>Leçons</strong> : Il n'y a qu'un gagnant, et il remporte tout (effet de réseau). Les facilités de licence et un contrôle lâche amorce cet effet de réseau.</p>
<ul>
<li><strong>Le CD</strong></li>
</ul>
<p>Que je sache, il n'y avait pas de concurrent (coopération Sony-Philips). Le progrès par rapport à l’ancien système (vinyle, K7 audio) était net (qualité, moins d’usure, format pratique). Un gros succès qui a permis aux majors de revendre leur catalogue une deuxième fois aux mêmes personnes, et plus cher que dans l’ancien format (alors que le CD est moins cher à produire en masse...).</p>
<p><strong>Leçon</strong> : On peut imposer un format de changement aux gens.</p>
<ul>
<li><strong>Le DVD</strong></li>
</ul>
<p>Comme pour le CD : coopération des constructeurs, un seul format, plus pratique que la cassette. Gros succès. La compatibilité avec le CD (un lecteur DVD lit les les CDs, plus tard un graveur DVD gravera des CDs) est la cerise sur le gâteau.</p>
<ul>
<li><strong>Le MP3</strong></li>
</ul>
<p>Premier à couvrir un nouveau besoin et suffisamment bon à cela : il se répand comme une traînée de poudre. Il n'y a pas de média physique, mais le détenteur des droits (brevets) sur le format du fichier(<a href="http://www.iis.fraunhofer.de/" hreflang="de">Fraunhofer</a> ne cherche pas à en profiter trop (les lecteurs sont gratuits et très répandus).</p>
<p>C’est aussi le premier format où le « piratage » (terme galvaudé) joue un rôle massif dans l’histoire d’un format (affaire Napster). Les cassettes VHS avaient été accusées d’être l’équivalent de l’« étrangleur de Boston » pour le cinéma américain, mais le piratage n'a jamais été massif dans la population générale occidentale. Pour le MP3, cela est devenu une autre affaire, mais le format lui-même n'offre aucune protection. Et il n'a pas à le faire, ce n'est qu'un format de description d’un morceau de musique.</p>
<p>De plus, la qualité de compression des MP3 à l’époque héroïque n'a jamais été transcendante (taille des disques et liaisons par modem obligent).</p>
<p><strong>Leçons</strong> : Le piratage est un bon moyen de répandre un standard ; une qualité moyenne ne gêne pas l’ado moyen.</p>
<p><strong>Remake</strong> : Le phénomène s'est répété peu après avec le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/DivX">DivX</a>, équivalent du MP3 pour la vidéo : qualité réduite mais gratuité et praticité.</p>
<ul>
<li><strong>Les Flops : DAT, DCC, MiniDisc</strong></li>
</ul>
<p>La <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Digital_Audio_Tape">DAT</a> de Sony et la <a href="http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Digital_Compact_Cassette">DCC</a> de Philips voulaient être à la cassette audio ce que le CD était au vinyle. (On rappellera que la cassette audio avait dû s'imposer aussi face aux cartouches ; je suis trop jeune pour parler de cette bataille-là).</p>
<p>Au niveau du grand public, ce fut un échec complet : malgré la compatibilité avec les anciennes cassettes audio, le progrès était faible. La DAT aurait été plombée par son incompatibilité avec l’ancien standard, <a href="http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=4755">par son prix et les coûts de reproduction, et n'a pu amorcer le cercle vertueux lecteurs vendus->contenus->ventes->baisse des prix->ventes</a>. La protection contre la copie (numérique donc parfaite) a pu jouer.<br />Dans le milieu professionnel la DAT existe encore (sauvegardes informatiques par exemple).</p>
<p>La DCC n'a pas fait long feu, malgré la compatibilité avec les anciennes cassettes analogiques. Le MiniDisc lui a coupé l’herbe sous le pied comme format physique d’enregistrement numérique, mais lui non plus ne s'est jamais répandu de manière foudroyante (il a encore sa niche et ses fans).</p>
<p><strong>Leçons</strong> : La compatibilité avec l’ancien standard n'est pas une garantie de succès. Il faut que Monsieur Tout-le-monde voit un intérêt autre qu'une simple amélioration de qualité. Surtout s'il faut racheter du matériel.</p>
<ul>
<li><strong>Les Semi-Flops : le Laserdisc</strong></li>
</ul>
<p><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Laserdisc#Success_of_the_format" hreflang="en">Les détails techniques sont sur Wikipédia</a>. Cette technologie s’est répandu, notamment en Amérique et au Japon, entre 1979 et 2001. Équivalent vidéo du CD, un laserdisc offrait une qualité vidéo double de la cassette VHS et une bande audio de qualité CD, puis Dolby voire DTS. Comme le DVD plus tard, il pouvait y avoir plusieurs pistes audio, et une navigation par chapitre. Par rapport aux cassettes, ils étaient moins chers à fabriquer et inusables. <br />Les inconvénients par rapport au VHS étaient un encombrement supérieur (disques grands et fragiles), une durée courte (30 ou 60 minutes par face, deux faces par disque, parfois deux disques pour un film !), et pas de possibilité d’enregistrement.<br />Nombre de puristes préfèrent encore leurs Laserdiscs aux DVDs (pas d’artefacts de compression notamment).<br />Le prix des lecteurs et des disques fut une autre raison de la faible (mais réelle) pénétration du format et de son remplacement par le DVD.</p>
<p><strong>Leçons :</strong> Le côté pratique et le prix l’emportent sur la qualité intrinsèque.</p>
<ul>
<li><strong>Les Flops (suite) : SACD, DVD Audio</strong></li>
</ul>
<p>Il est peut-être un peu présomptueux de parler déjà de flop, mais ces deux formats concurrents (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Super_Audio_CD">SACD</a> de Philips-Sony et <a href="http://electronics.howstuffworks.com/question344.htm" hreflang="en">DVD Audio</a> du DVD Forum) n'ont pas encore convaincu. <br />Conçus pour remplacer le CD par un format voisin du DVD, exigeant un nouveau lecteur (certes compatible CD, et certes les SACD peuvent contenir une couche compatible avec les anciens lecteurs CD), et même <a href="http://www.digit-life.com/articles2/sacd-dvd-a/" hreflang="en">une nouvelle chaîne pour profiter de la qualité</a>, plus sécurisés contre la copie que le CD ou le DVD, ils proposent essentiellement une qualité que 90% des gens ne sauront pas déceler (surtout ceux qui carburent déjà au MP3) et du son surround (sans grand intérêt dans le métro ou la voiture).</p>
<p>Pour enfoncer le clou, le prix des SACD et DVD-A est plus élevé que celui des CD simples, ce qui n'encourage pas la création d’une base installée qui aurait envie d’acheter un lecteur (mais lequel ?). On trouve déjà des lecteurs qui lisent les deux formats, mais l’arrivée ne se fait que doucement lors du renouvellement. En conséquence, on ne trouve pas de média, alors qu'il « suffirait » que les studios profitent de la compatibilité avec les anciens lecteurs de CD et ne diffusent plus les nouveautés qu'en SACD ou DVD-A...</p>
<p><strong>Leçons</strong> : La compatibilité avec l’ancien standard n'est pas une garantie de succès. Il faut que Monsieur Tout-le-monde voit un intérêt autre qu'une simple amélioration de qualité pour audiophiles (bis). Surtout si c’est plus cher. <br />De plus, deux formats physique concurrents mènent à un effet d’attente des utilisateurs : en cas de mauvais choix, le lecteur chèrement acquis devra être remplacé par un autre du format concurrent vainqueur, et les médias achetés n'y seront peut-être plus lisibles. Si les deux formats coexistent, il faudra acheter également un autre lecteur (éventuellement bi-format).</p>
<ul>
<li><strong>Le flop de l’UMD</strong></li>
</ul>
<p>L’UMD, format propriétaire de Sony, ne fonctionne que sur PSP (version portable de la Playstation). <a href="http://slashdot.org/article.pl?sid=06/04/04/005201&threshold=4" hreflang="en">Un an après un bon départ, le format est en voie de disparition</a>.</p>
<p><strong>Leçons :</strong> Un format à lecture seule, utilisable sur un seul type d’appareil (même pas sur tout la gamme du fabricant, PS3 comprise), non connectable à une télé, dont les supports sont vendus plus chers que des DVDs pour grand écran, risque d’avoir du mal à trouver sa niche.</p>
<ul>
<li><strong> Bataille en cours : les formats audio numériques : ATRAC3, mp3PRO, Ogg, WMA, AAC</strong></li>
</ul>
<p>L’<a href="http://www.infoanarchy.org/wiki/index.php/ATRAC3" hreflang="en">ATRAC3</a> est le format d’enregistrement numérique de Sony, concurrent du MP3, utilisé essentiellement sur les MiniDisc ou le site musical de Sony.</p>
<p>Sony a la très mauvaise habitude de tenir à concocter « ses » standards incompatibles avec le reste du monde, pas forcément meilleurs que la concurrence, de ne pas chercher à les répandre (trop gourmand sur les royalties ?), de les soutenir jusqu'à l’absurde, et de tenir absolument aux protections anti-copie (pression de Sony Pictures). <br />Grâce à cette stratégie géniale, le marché du baladeur numérique est dominé massivement par l’iPod d’Apple, compatible MP3, même pas arrivé premier sur le marché, et non Sony, pendant que les appareils photo se standardisent plus autour des cartes SD/MMC que des Memory Stick de Sony.</p>
<p><strong>Leçon</strong> : Le marché a raison et n'avalera pas n'importe quoi juste sous la pression d’un unique très gros producteur d’électronique.</p>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ogg">Ogg Vorbis</a> est un concurrent direct du MP3, mais théoriquement libéré de tous les brevets. <br />L’utilisation est totalement libre (logiciels libres). Il est meilleur que le MP3 à compression égale, mais à l’âge des disques de 200 Go et de l’ADSL, ce n'est plus si important. Seul le linuxien militant est exposé au format et aux outils qui poussent à en créer/utiliser, et le grand public ne voit pas l’intérêt face au MP3.</p>
<p><strong>Leçon</strong> : Le marché se contrefiche du côté « libre » si la version « propriétaire » est raisonnablement efficace.</p>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Wma">WMA</a> est un autre concurrent, venu lui de chez Microsoft, donc totalement verrouillé par son créateur, et doté de fonctionnalités anti-copie. L’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Advanced_Audio_Coding">AAC</a> est un format plus ouvert (même créateur que le MP3, intégration à la norme Mpeg4). Les deux, ainsi que l’Atrac3, se répandent essentiellement grâce à la vente en ligne (<a href="http://www.itunes.com/">iTunes d’Apple</a> pour l’AAC, <a href="http://www.connect-europe.com/">Connect de Sony</a> pour l’Atrac3, bien d’autres pour le WMA). <br /><strong>Mise à jour du 31 août 2007</strong> : <a href="http://arstechnica.com/news.ars/post/20070830-sony-euthanizes-sony-connect.html" hreflang="en">Sony abandonne l’ATRAC</a>. Les clients qui avaient acheté des morceaux à ce format doivent les re-ripper sous forme de MP3. Comme quoi il ne faut jamais faire confiance à un système propriétaire...</p>
<p>Le <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Mp3pro" hreflang="en">mp3PRO</a>, évolution plus compacte du MP3, compatible de manière dégradée avec les lecteurs MP3, a également été un échec par manque de logiciels adaptés et de lecteurs.</p>
<p><strong>Leçon</strong> : Plusieurs formats purement numériques (pas de support physique) peuvent se partager le marché, tout est affaire d’outils pour les lire. Le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_des_droits_num%C3%A9riques">DRM</a>, au moins à dose raisonnable, ne gêne pas le succès (au moins celui d’iTunes).<br />Il est trop tôt pour savoir si les DRM plus stricts sont viables sans déverrouillage répandu (illégal). Pour le moment, il n'est pas encore très connu du grand public qu'en cas de changement de machine ou de fournisseur, on peut perdre instantanément toute sa musique achetée.<br />Le taux de compression n’est plus un argument vendeur pour le grand public, ni le gain éventuel en qualité sonore. Les audiophiles ou les fanatiques de l’archivage auraient plutôt tendance à s’intéresser aux formats sans perte comme <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Flac" hreflang="en">FLAC</a>.<br /><strong>Mise à jour du 31 août 2007</strong> : En deux ans, la situation a changé. iTunes, la FNAC, EMI... vendent des morceaux sans protection. Et le marché ne s’effondre pas pour autant.</p>
<ul>
<li><strong>Format vidéo numériques</strong></li>
</ul>
<p>Là, la bataille n'a pas vraiment commencé entre Mpeg-2,4, Quicktime, Real... car le marché de vente de vidéo en ligne au grand public est à peu près nul (<em>Du moins en septembre 2005 quand ceci a été rédigé.</em>). Les formats « pirates » (DivX) ont une longueur d’avance (DivX sur nombre de lecteur DVD). La télé par ADSL et l’arrivée (enfin !) de la vidéo à la demande pourraient changer la donne.</p>
<p><strong>Le match HD DVD contre Blu-Ray</strong></p>
<p>En gros, ce sont deux formats totalement concurrents (les négociations de gros sous pour unifier le format ont échoué), dont la qualité d’image est bien supérieure à celle du DVD classique (plus de place pour les données et meilleure compression), et bien mieux verrouillées contre la copie.</p>
<p>Le <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Blu_Ray" hreflang="en">Blu-ray</a> de Sony et Philips affiche une capacité minimum de 22 Go, potentiellement 200 en multi-couches (mais les premiers lecteurs sauront-ils en tirer parti ?). Grâce aux progrès des codecs vidéo, on pense ainsi arriver à 4 heures de contenu haute définition.</p>
<p>Le <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/HD_DVD" hreflang="HD-DVD">HD DVD</a> de Toshiba, NEC et Sanyo est une évolution du DVD pour la haute définition. Sa capacité est plus réduite (15 Go par couche), mais le coût de fabrication initial est plus bas que pour le Blu-Ray.</p>
<p><strong>Hypothèse</strong> : Les leçons de l’audio sont applicables à la vidéo.</p>
<p>Cela se discute, sachant le marché n'est pas strictement identique : les films nécessitent plus de temps libre, exigent une attention complète, et un environnement dédié (télé, la plus grande possible, divan, espace), alors que des morceaux de musique peuvent se consommer n'importe où en faisant autre chose, nécessitant juste un boîtier pour les stocker. <br />L’impossibilité de copier un format protégé est sans doute moins gênante pour le consommateur moyen en vidéo qu'en musique (où certains se demandent même si le « piratage » sur les réseaux <em>peer to peer</em> n'est pas en fait un moyen de stimuler les ventes des <em>bons</em> artistes). <br />D’un autre côté, le marché est dans les deux cas dominé par la même population (ados désargentés peu regardant sur la qualité et accros au piratage).</p>
<p><strong>Points optimistes</strong></p>
<ul>
<li>La base installée (actuellement nulle) devrait gonfler très vite lorsque la Playstation 3 de Sony sortira avec un lecteur Blu-Ray (mais quand ?). Toutefois, ce ne serait pas le premier format propre à une console qui y resterait cantonné. Le futur HD DVD aura plus de mal à décoller.</li>
</ul>
<ul>
<li>Sony, notamment, a des studios qui « voteront » Blu-Ray. Sera-ce suffisant ? Cet atout n'a pas sauvé le Betamax ou le SACD. D’autres studios ont dit préférer le HD DVD.</li>
</ul>
<ul>
<li>La bataille des formats risque d’être courte, le Blu-Ray part avec plusieurs longueurs d’avance, notamment en nombre de studios qui le soutiennent. Mais l’effet « attendons pour voir » risque de retarder ce décollage.</li>
</ul>
<ul>
<li>La qualité est meilleure que celle d’un DVD, si on a le matériel adéquat.</li>
</ul>
<ul>
<li>Les nouveaux lecteurs devraient bien sûr savoir lire les anciens DVD.</li>
</ul>
<p><strong>Points noirs</strong></p>
<ul>
<li>Beaucoup de gens se satisfont parfaitement de la qualité des DVDs. Les DivX ou les DVD copiés passent déjà bien sur une télé classique, et les artefacts de compression des DVDs ne gênent qu'une frange de l’humanité qui peut s'offrir une télé de 2 m haute résolution dans un salon géant. Quel intérêt de payer plus cher si on ne voit pas la différence ?</li>
</ul>
<ul>
<li>La base installée des DVDs est monstrueuse. Une bonne partie des clients ne migrera que très tardivement, et continuera à utiliser les DVDs, étouffant dans l’œuf le marché des versions haute définition.</li>
</ul>
<ul>
<li>Je doute fort que le coût d’un Blu-Ray soit inférieur à celui du même film sur DVD simple. (Ne jamais sous-estimer la rapacité des studios ; voir l’exemple des SACD).</li>
</ul>
<ul>
<li>Plus encore que dans l’audio, le coût d’un renouvellement de matériel vidéo peut être ruineux, alors que la télé haute définition se regarde rarement tous les jours. Un lecteur DVD se trouve à quelques dizaines d’euros, c’est TRÈS bas.</li>
</ul>
<ul>
<li>Il n'y a pas que le lecteur à changer : combien ont déjà des télés haute définition ? Certes les prix vont baisser.</li>
</ul>
<ul>
<li>Plus drôle : pour empêcher totalement toute copie haute définition, le <a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=05/08/10/1917210" hreflang="en">DRM va être omniprésent</a> : watermarking, cryptage massif, révocation d’un lecteur compromis par des pirates à l’autre bout de la planète, voire <a href="http://yro.slashdot.org/article.pl?sid=05/09/04/1827250" hreflang="en">autodestruction d’un lecteur</a>. Cela promet de très intéressants problèmes de garantie, ou de chantage d’un escroc envers un fabricant.<br />Une des protections implique notamment que la qualité optimale <a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=05/07/12/0233228" hreflang="en">ne sera utilisable que sur les tous derniers téléviseurs</a> qui pourront s'identifier auprès du lecteur avec une prise <a href="http://anandtech.com/multimedia/showdoc.aspx?i=2321" hreflang="en">HDMI-HDCP</a>, car la prise numérique classique DVI n'est pas protégée. <br />La frange des technophiles <em>déjà</em> équipés en haute résolution (via DVI ou analogique), qui profite déjà de la Haute Définition par câble ou satellite, va devoir encore changer de téléviseur... ou risquer de rester en qualité télé sur leur télé HD !<br />Or cette frange de technophiles est très importante pour lancer et commencer à amortir un format.<br />(Voir aussi ce <a href="http://www.quechoisir.org/Article.jsp?id=Ressources:Articles:C98DC944A1F59C33C1257118005CD0A4&catcss=IMA000">petit article de Que Choisir de février 2006</a>).<br />En mars 2006, <a href="http://arstechnica.com/news.ars/post/20060314-6377.html" hreflang="en">Sony a annoncé ne pas vouloir utiliser ce blocage pour la HD en analogique (sans HDCP donc)</a>. C’est tout de même la moindre des choses. Mais à long terme les studios <strong><a href="http://arstechnica.com/articles/culture/analog-hole.ars" hreflang="en">veulent boucher ce « trou analogique »</a>, la <a href="http://arstechnica.com/news.ars/post/20060224-6255.html" hreflang="en">date est déjà fixée : 2010-2014</a></strong>.</li>
</ul>
<ul>
<li>(Au passage, j'ai du mal à comprendre en quoi tout ce verrouillage va réduire vraiment la copie des films quand 90% du public se contente d’un DVD en qualité télé qui sera toujours récupérable, et que le premier piratage des films s'effectue d’abord au sein même des studios et cinémas. Comme le dit l’éditorial du dernier <a href="http://www.heise.de/ct/" hreflang="de">C’t</a>, la mafia du DVD pirate ne peut pas lutter contre le piratage domestique et les réseaux P2P, mais le marché peut redevenir juteux s'ils disparaissent - et ils ont plus de moyens que le copieur amateur).</li>
</ul>
<ul>
<li>L’industrie du porno, qui est connue pour montrer le chemin des technologies qui vont réussir (VHS, Internet), ne devrait pas trouver un intérêt énorme à ces nouveaux formats. Elle a d’ailleurs déjà en bonne partie migré sur Internet.</li>
</ul>
<ul>
<li>Bien des films <em>souffriront</em> de la conversion en haute définition : le maquillage doit être impeccable et <a href="http://hardware.slashdot.org/comments.pl?sid=173228&cid=14415340" hreflang="en">les trucages également</a>, sinon ils deviennent visibles !</li>
</ul>
<ul>
<li>Bien des gens risquent de ne pas voir l’intérêt de la haute définition même s'ils la désirent : non restituée sur leur matériel actuel ; nécessité de le renouveler entièrement ; pas de gros gain en simplicité ou manutention par rapport au DVD (contrairement à la transition VHS/DVD).</li>
</ul>
<ul>
<li>Techniquement, un DVD double couche (8,5 Go) pourrait quasiment contenir un film haute définition grâce aux nouveaux codecs (de gros progrès ont été faits depuis le MPEG-2). Pour la vidéo, il suffirait donc d’une mise à jour « logicielle » des lecteurs de DVD, du moins si le débit obtenu depuis le disque s’avère suffisant (Blu-Ray et HD DVD semble avoir fait de gros progrès à ce niveau).<br />En fait, selon un commentateur anonyme, tellement de monde a déjà essayé de caser un codec récent (MPEG-4, WMV, Nero, DivX...) sur un simple DVD, ce qui est en fait assez facile, que tous ces formats ont été tués dans l’œuf !<br />Pour les autres utilisations (stockage informatique), l’augmentation de la taille du stockage est bien sûr intéressante.</li>
</ul>
<ul>
<li>Et finalement : Ces formats physiques ne sont après tout que des moyens de stocker des films encodés par des moyens « classiques » (codecs Mpeg 2 ou 4, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/H.264/MPEG-4_AVC" hreflang="en">H.264</a>). Or, la télé arrive par ADSL dans des millions de foyers, avec des débits toujours plus délirants. Le marché de la vente de films en ligne est à portée de main. Le téléchargement de musique légal démarre timidement, plus freiné par les majors que par le public avide. Pour les films le marché est là (c’est le même que la location, en plus pratique !). Free et iTunes viennent d’ailleurs de démarrer... <br />Quel besoin alors d’un nouveau format physique ? Le budget familial risque plus de se lancer dans la consommation de films et séries à la demande que dans des formats de qualité presque inutile. Un jour, ces formats haute qualité très lourds pourront peut-être passer par Internet eux aussi.</li>
</ul>
<ul>
<li>(<strong>4 septembre 2006</strong>) <a href="http://blog2.lemondeinformatique.fr/management_du_si/2006/09/le_hddvd_obsolt.html">Pour Louis Naugès</a>, les supports physiques en général sont destinés à l’extinction rapide face aux disques durs et aux clés USB de plus en plus gigantesques, et aux divers stockages en ligne. Les nouveaux supports physiques, incopiables, vont directement à l’encontre des changements des habitudes des consommateurs. (Voir aussi le <a href="http://blog2.lemondeinformatique.fr/management_du_si/2006/09/le_hddvd_obsolt.html">commentaire de Bertrand Lemaire</a>.)</li>
</ul>
<p><strong>Conclusion</strong></p>
<p>Le Blu-Ray ne sera sans doute pas un échec complet, ne serait-ce qu'à cause de la Playstation 3 puis la XBox 360. Les lecteurs se répandront peut-être petit à petit dans les salons et sur les ordinateurs, éventuellement capables de lire les deux formats.</p>
<p>Mais le commun des mortels ne profitera pas de la nouvelle qualité avant longtemps car sa télé, même récente, ne lui montrera pas, et le marché des télés a un renouvellement très lent. De plus, on l’a vu, une simple amélioration de qualité n'est pas suffisante pour forcer un changement d’un standard très répandu. Ceci, ajouté à l’inévitable effet d’attente dû à l’existence de deux formats, et au prix probablement plus élevé des films en version Blu-Ray et HD DVD, pourrait tuer dans l’œuf le décollage ou le ralentir terriblement, si l’éclosion de la vidéo en ligne ne règle pas la question par le vide. Dans le match SACD contre DVD-Audio, le vainqueur est iTunes...</p>
<p>Rendez-vous en 2007 pour un premier verdict. Je rigolerai peut-être en relisant ce billet et en me disant « mais quel idiot ! » :-)
(<strong>Ajout de 2009</strong> : Pour le moment, je n’ai pas été trop mauvais prophète...)</p>
<hr />
<p><strong>Mises à jour</strong> :</p>
<p><strong>26 septembre 2005</strong> : Un <a href="http://arstechnica.com/articles/paedia/hardware/next-gen-dvd.ars" hreflang="en">article d’Arstechnica</a> sur les aspects économiques de la question : le Blu-Ray semble nettement plus cher à fabriquer et le HD DVD peut profiter des chaînes de production du DVD.</p>
<p><strong>28 septembre 2005</strong> : Un <a href="http://arstechnica.com/articles/paedia/hardware/microsoft-hd-dvd.ars" hreflang="en">article d’Arstechnica</a> sur les raisons du soutien de Microsoft et Intel au HD DVD et sur l’importance des coûts de fabrication et la possibilité de sortir des HD DVD/DVD hybrides.</p>
<p><strong>13 octobre 2005</strong> : Le <a href="http://www.heise.de/ct/" hreflang="de">C’t</a> de ce mois contient un article sur les protections des deux formats. Une usine à gaz. Je pronostique des délires de compatibilité à cause de cela.<br /> Excellente remarque en fin d’article : l’énergie dépensée pour créer ces protections, et le coût de rééquipement pour le client final, atteignent des dimensions délirantes, et cela au dépens des fonctionnalités, alors que l’utilisateur moyen ne dispose pas de l’équipement technique nécessaire - et les pirates professionnels, une plaie dans nombre de pays, ne seront pas stoppés longtemps, ou auront d’autres sources. <br />Pendant ce temps, Apple vient de commencer à vendre des clips et des épisodes de série télé...</p>
<p><strong>15 novembre 2005</strong> : Nouvelle <a href="http://slashdot.org/article.pl?sid=05/11/15/161200" hreflang="en">discussion sur Slashdot.org</a>.</p>
<p><strong>30 décembre 2005</strong> : Un <a href="http://arstechnica.com/news.ars/post/20051228-5856.html" hreflang="en">article de Arstechnica</a> résume les problèmes des candidats au remplacement du DVD (en plus des habituels problèmes de changement de génération) : rien n'est encore disponible ; le public a <em>déjà</em> tout ce dont il a besoin avec un simple DVD ; le système actuel rapporte déjà énormément aux studios ; le <em>on demand</em> par le câble a du succès. Cependant les disques ou lecteurs mixtes, plus la PS3, pourraient débloquer le marché.</p>
<p><strong>04 janvier 2006</strong> : <a href="http://www.eet.com/news/latest/showArticle.jhtml?sssdmh=dm4.160644&articleID=175000947" hreflang="en">La sortie du HD DVD est reportée à 2006 à cause de sa protection contre la copie</a>. Le HD DVD perd donc son principal intérêt, à savoir qu'il est déjà prêt. Voir <a href="http://slashdot.org/article.pl?sid=05/12/13/213209&threshold=4" hreflang="en">la discussion sur Slashdot</a>, où on enrage que du DRM (impératif pour que les studios sortent des films sur ce format) mène à retarder une évolution technologique.</p>
<p><strong>05 janvier 2006</strong> : <a href="http://slashdot.org/article.pl?sid=05/12/13/0155225&threshold=4" hreflang="en">Discussion en mi-décembre sur Slashdot</a>, à propos d’un <a href="http://news.designtechnica.com/featured_article35.html" hreflang="en">article</a> sur une conférence de la Blu-ray Disc Association qui considère que la guerre est déjà gagnée pour eux.</p>
<p><strong>09 janvier 2006</strong> : <a href="http://www.hardware.fr/articles/603-1/hdcp-cauchemar-cartes-graphiques-ecrans.html">Un bon article de hardware.fr sur le HDCP et la compatibilité</a> des écrans et cartes graphiques existantes : elle est NULLE !
<br />En <a href="http://www.hardware.fr/articles/603-4/hdcp-cauchemar-cartes-graphiques-ecrans.html">conclusion</a> : pas de demande des consommateurs pour le moment, donc pas de carte graphique compatible malgré les promesses marketing et certaines appellations trompeuses. Même des appareils techniquement capables d’afficher la haute définition risquent de <strong>ne même pas accepter d’afficher une résolution « classique »</strong> ! Le consommateur va être le dindon de la farce une nouvelle fois.
<br />Cet article comprend un <a href="http://www.hardware.fr/articles/603-2/hdcp-cauchemar-cartes-graphiques-ecrans.html">très intéressant comparatif sur les différentes normes de HD et leur intérêt</a>.</p>
<p><strong>12 janvier 2006</strong> : <a href="http://slashdot.org/article.pl?sid=05/12/28/1831236&threshold=4" hreflang="en">Discussion fin décembre 2005 sur Slashdot</a> sur le rôle que Microsoft va jouer pour soutenir le HD DVD (à cause en partie du Java embarqué sur le Blu-Ray), et toutes les arrière-pensées que ces gens et leurs alliés (Apple, Sun...) pourraient avoir.<br />La guerre pour la HD aura-t-elle vraiment lieu ?</p>
<p><strong>16 mars 2006</strong> : <a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=06/02/13/060232&threshold=4" hreflang="en">Nouvelle discussion sur Slashdot sur le problème des cartes vidéo grand publics qui risquent fort de ne pas pouvoir gérer le HDCP</a>. <br />Remarque perfide d’un commentateur : tout se passe comme si industriels <strong>voulaient que les flux HD soient inutilisables sur PC ; ils veulent éviter que leur contenu touche un PC</strong>. <br />Si c’est le cas, consciemment ou pas, cela va à l’encontre totale des tendances du marché... et ouvre un boulevard aux alternatives, légales (vidéo par Internet) ou pas (le film piraté gagne l’avantage de la praticité et de la simplicité).<br />À l’été 2006, <a href="http://www.apcstart.com/site/dwarne/2006/08/1139/microsoft-cuts-another-feature-full-hd-playback-in-32bit-vista" title="en">Microsoft a annoncé que le contenu HD ne tournerait pas sur les versions 32 bits de Vista</a> (donc sur la plupart des PC vendus actuellement), mais uniquement sur les 64 bits (où ne tourneront que des <em>drivers</em> certifiés).</p>
<p><strong>1er juin 2006</strong> : <a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=06/03/27/1827238&threshold=4" hreflang="en">Nouvelle discussion sur Slashdot</a>. Quelques détails techniques. Ajout du passage sur le Laserdisc.<br />Les premiers lecteurs commencent à sortir, et le camp des HD DVD reprend espoir à cause des retards du Blu Ray.</p>
<p><strong>15 juin 2006</strong> : Mention de l’UMD de la PSP de Sony.</p>
<p><strong>19 juillet 2006</strong> : Les premiers lecteurs des deux camps sont disponibles, à des prix encore prohibitifs.<br /><a href="http://www.heise.de/ct/" hreflang="de">C’t</a> publie un dossier sur le Blu-Ray et le HD DVD (n° 15/2006). Point de vue technique, quelques points noirs mineurs dus à la jeunesse des produits, et match nul quant au résultat visible... mais sans véritable progrès par rapport au DVD sur des lecteurs récents.<br />L’intérêt par contre est patent pour les graveurs, et la qualité (taux d’erreurs) au rendez-vous (mais la chasse à la vitesse n’a pas commencé).</p>
<p><strong>8 août 2006</strong> : Excellent article sur Audioholics.com : <a href="http://www.audioholics.com/news/editorials/10reasonsHDDVDsfailed.php" hreflang="en">10 Reasons Why High Definition DVD Formats Have Already Failed</a>. En résumé : départ très laborieux ; attentisme dû à la guerre des formats ; progrès incrémentiel mais pas « quantique », notamment sur la facilité d’utilisation ; manque de titre par conservatisme et rapacité des studios ; la PS3 n’est qu’une console et aucune console n’a jamais réussi à prendre le créneau des <em>set top boxes</em> ; répétition des erreurs du SACD et du DVD-Audio ; les gains les plus impressionants en qualité d’image se font en passant du cathodique au LCD, pas du DVD au Blu-Ray/HD DVD ni du 720p au 1080i ; population (<em>early adopters</em> comme grand public) s’est trop brûlé aux innovations aux coûts cachés ou qui ont échoué ; les médias sont sceptiques ; les films par Internet haut débit risquent d’occuper le créneau, même en HD.<br /><a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=06/06/26/2144229&threshold=4" hreflang="en">Discussion de l’article sur Slashdot le 6 juin</a>.</p>
<p><strong>2 septembre 2006</strong> : <a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=06/09/01/1719202" hreflang="en">Discussion sur Slashdot sur les chiffres décevants de ventes de Blu-Ray et HD DVD</a>, avec d’énièmes rengaines sur les causes : pas de gain en praticité, différence de qualité minime (le potentiel de la HD est-il exploité ?), guerre des formats.</p>
<p><strong>5 janvier 2007</strong> : <a href="http://www.cdrinfo.com/Sections/News/Details.aspx?NewsId=19391" hreflang="en">Annonce de LG sur des appareils capable de lire les deux formats</a>. Je n’aurais pas cru que cela arrive aussi vite. <a href="http://www.nytimes.com/2007/01/04/technology/04video.html?_r=1&ref=technology&oref=slogin" hreflang="en">Un disque double standard lisible par les deux types de lecteurs est annoncé par Warner</a>. Au même moment, on annonce le <a href="http://www.cdrinfo.com/Sections/News/Details.aspx?NewsId=19400" hreflang="en">contournement de la protection AACS</a>. Ces trois éléments combinés vont-ils lancer réellement l’adoption des formats haute définition (je ne connais personne qui possède un de ces lecteurs !) ?</p>
<p><strong>19 décembre 2007</strong> : Le combat est toujours indécis. Le Blu-Ray est favori grâce aux ventes de la Playstation, et à l’absence de graveur HD DVD. On ne peut pas parler de conversion massive du grand public. De plus, la technologie continue d’évoluer et les mises à jour de <em>firmware</em> sont fréquentes !</p>
<p><strong>mars 2008</strong> : Toshiba a jeté l’éponge, le HD DVD n’existe plus. Le Blu-Ray s’imposera-t-il pour autant, alors qu’il reste encore plus cher ?</p>
<p><strong>mai 2008</strong> : <a href="http://www.macbidouille.com/news/2008-05-05/#16273">Le Blu-Ray est encore loin de remplacer le DVD</a> : il reste plus cher que le DVD car les industriels veulent « se refaire ». Il semblerait que sa domination ne soit qu’une question de temps, mais les services de vidéo en ligne, iTunes en tête, pourraient lui couper l’herbe sous le pied. Il faudra voir si les clients préfèrent du « à la demande » en moyenne définition par l’ADSL, ou de la haute définition sur une galette coûteuse.</p>
<p><strong>septembre 2008</strong> : <a href="http://hardware.slashdot.org/article.pl?sid=08/09/23/0051212" hreflang="en">Le décollage n’a toujours pas eu lieu, et la crise n’arrange vraiment rien</a>. <a href="http://hardware.slashdot.org/comments.pl?sid=972413&cid=25115093" hreflang="en">Une remarque entre mille autres</a> :</p>
<blockquote><p>“Blu-Ray may just be ‘better than DVD’ in the same way that Beta was ‘better than VHS’ — ie, in a way that consumers don’t give a flying fsck about.”</p></blockquote>
<p><strong>février 2009</strong> : Quelques articles optimistes sur décollage progressif du Blu-Ray aux États-Unis comme en France : <br />http://www.hdnumerique.com/actualite/articles/4045-nouvelle-etude-blu-ray-disc-pas-de-succes-rapide-pour-le-blu-ray.html
<br /><a href="http://www.pointsdevente.fr/le-blu-ray-devrait-supplanter-le-dvd-a-l-horizon-2011-art206326-6.html">http://www.pointsdevente.fr/le-blu-ray-devrait-supplanter-le-dvd-a-l-horizon-2011-art206326-6.html</a>
<br /><a href="http://actus.rueducommerce.fr/index.php/2009/02/19/4888-le-blu-ray-en-france-ca-demarre-bien">http://actus.rueducommerce.fr/index.php/2009/02/19/4888-le-blu-ray-en-france-ca-demarre-bien</a>
<br /><a href="http://www.lesnumeriques.com/news_id-7536.html">http://www.lesnumeriques.com/news_id-7536.html</a><br />Pour moi, entre la crise et la VOD qui se développe (mais dont les contenus sont parfois maigrichons, et ce n’est pas la faute des fournisseurs d’accès) , ce n’est pas encore gagné. Pour le stockage informatique, le disque dur externe se généralise actuellement comme seule sauvegarde souple et fiable, celui sur galette n’est plus valable pour de grosses quantités.</p>
<p><strong>avril 2010</strong> : Le Blu-Ray est de plus en plus commun même si le DVD est encore dominant. Les films en 3D, s’ils se généralisent, ne seraient possible qu’avec des lecteurs Blu-Ray, et donneraient donc enfin au format un intérêt réel par rapport au DVD.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/09/16/2-hd-dvd-contre-blu-ray#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/2