Blog éclectique & sans sujet précis - Mot-clé - provocation<p>Si ça me passe par la tête, si ça n’intéresse que moi, alors c’est peut-être ici. Ou pas.</p>2024-02-13T09:44:49+01:00L'éditeur est le propriétaire du domaineurn:md5:bf83720a7189bba489682d945b972671Dotclear“The sleepwalkers — How Europe went to war in 1914” (« Les somnambules — Eté 1914 : Comment l’Europe a marché vers la guerre ») de Christopher Clarkurn:md5:2521e44836d265fb4a56207b0ef066e22015-04-19T22:25:00+02:002021-07-31T14:38:14+02:00ChristopheHistoireabominationAllemagneapocalypseautodestructioncataclysmecatastrophecolonisationdommagedéterminismeEuropeguerregéopolitiquehainehistoireHistoire de FranceimpérialismeincohérencenationalismeperspectivepessimismepolitiquePremière Guerre Mondialeprise de têteprovocationpsychologieRealpolitikRussieuchronie <blockquote><p>The outbreak of the war was a tragedy, not a crime. <br /> <em>Le déclenchement de la guerre fut une tragédie, pas un crime.<br /><br />Christophe Clark, </em>The Sleepwalkers<em>, Conclusion, p. 561</em></p></blockquote>
<p>L’Europe s’est suicidée sans que personne veuille vraiment la guerre : c’est la tragédie de la Première Guerre Mondiale, et une leçon pour le futur. Certaines causes résonnent encore au XXIè siècle.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/GM1/the_sleepwalkers.jpg" alt="the_sleepwalkers.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>La séquence d’introduction porte déjà la violence des conséquences lointaines (oui, le titre français est trompeur : Christopher Clark commence bien plus tôt que l’été 1914). En Serbie en 1903, des officiers ultranationalistes assassinent sauvagement le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Ier_de_Serbie">roi Alexandre</a> et sa femme. D’après la description de Clark, ce souverain n’était pas très sympathique, mais les tueurs ne le sont pas plus. Cette clique militaire régicide, notamment un certain colonel <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dragutin_Dimitrijevi%C4%87">Apis</a>, va acquérir une grande influence en Serbie dans les années suivantes, et, de manière à peu près autonome, semer le trouble dans la Bosnie-Herzégovine voisine (partiellement serbe mais annexée par l’Autriche), puis organiser l’assassinat de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Ferdinand_d%27Autriche">François-Ferdinand</a>, l’allumette qui embrasera le continent.</p>
<p>Toute cette partie sur la politique serbe, le nationalisme intense, le déni par exemple de l’existence même de Slaves non serbes en Bosnie et Croatie, les exactions pendant la conquête serbe de la Macédoine en 1912-13… rappellent furieusement ce qui s’est passé dans les années 1990 en Yougoslavie ; jusqu’au rôle de la Russie, ange gardien autoproclamé des Slaves des Balkans ; jusqu’au conflit est-ukrainien actuel (un russophone est-il forcément russe ?).</p>
<h3>Les acteurs</h3>
<p>Clark fait le tour de toutes les grandes puissances du moment, leurs gouvernants, leur organisation, leurs faiblesses, leurs relations mutuelles…</p>
<p>Tout le monde voyait la Russie, en croissance très rapide, comme la nouvelle superpuissance, malgré la défaite de 1905 face au Japon, malgré son gouvernement pas très stable et marqué par l’absolutisme — ce qui ne voulait pas dire que le Tsar donnait toujours le ton.</p>
<p>À l’inverse, l’Autriche-Hongrie semblait en décrépitude, paralysée par un gouvernement double et les revendications ethniques, malgré une économie florissante. Que serait-elle devenue si François-Ferdinand avait vécu, lui qui ne voulait pas de guerre et ambitionnait de créer un État fédéral ?</p>
<p>Le fantasque Kaiser ne dominait pas une Allemagne envieuse des empires coloniaux de ses voisins.</p>
<p>La France ne s’impliquait pas dans les Balkans, sinon par ses banques et ses exportations d’armes. Face à des Ministres des Affaires étrangères instables, les diplomates étaient devenus autonomes ; mais en 1914 Poincaré, Président, donnait le ton et prônait la fermeté face à l’Allemagne. Clark n’est pas tendre avec lui.</p>
<p>L’Angleterre (comme souvent…) ne tenait pas à s’engager irrévocablement, comme la France auprès de la Russie. Au Foreign Office, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Edward_Grey,_1st_Viscount_Grey_of_Fallodon" hreflang="en">Edward Grey</a> n’en faisait qu’à sa tête et lia son pays à la France.</p>
<p>L’Italie, théoriquement alliée aux puissances centrales, se rapprochait de plus en plus de l’Entente.</p>
<p>Les états des Balkans combattaient depuis 1912, contre l’Empire ottoman et entre eux.</p>
<h3>Les alertes et la déstabilisation</h3>
<p>La Grande Guerre n’a pas éclaté dans un ciel serein. Sans remonter jusqu’au conflit franco-allemand de 1870, les années d’avant-guerre virent plusieurs affrontements dont certains auraient pu dégénérer, et dont le souvenir influença les décideurs de 1914.</p>
<p>Allemagne et France s’accrochèrent notamment au Maroc (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27Agadir">crise d’Agadir en 1911</a>), mais cela ne dégénéra qu’en marchandage (Maroc contre Cameroun). L’Allemagne remettait en cause la domination britannique sur les mers, mais ne l’inquiéta en fait jamais sérieusement. En Asie, les impérialismes russe et britanniques se heurtèrent plus d’une fois (Inde, Afghanistan, Iran…), sans conséquence majeure. En Afrique, les Anglais s’étaient heurtés aux Français (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_Fachoda">Fachoda en 1898</a>), et, juste après, lors de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Boers">guerre des Boers</a>, émergea fugitivement l’idée d’une alliance franco-germano-russe contre l’Empire britannique.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/627px-Balkan_1912.svg.png" title="627px-Balkan_1912.svg.png"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.627px-Balkan_1912.svg_m.png" alt="627px-Balkan_1912.svg.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>La vraie déstabilisation commença en 1912 avec l’agression italienne contre l’Empire ottoman, qui perdit Lybie et Dodécanèse. Les jeunes et ambitieux États européens fraîchement émancipés de la tutelle turque (Serbie, Bulgarie, Grèce) se ruèrent sur l’Empire malade. Le partage tourna mal : la Bulgarie finit en guerre contre ses anciens alliés, et la Serbie menaça déjà de déclencher une guerre européenne en voulant croquer l’Albanie (et l’on parlait déjà de purification ethnique au Kosovo). Autriche et Italie considérèrent cela comme une ingérence dans leur sphère ; l’Autriche mobilisa partiellement ; la Russie aussi. On fut à deux doigts de la guerre ; puis les Serbes, sous la pression internationale, renoncèrent. Ces fausses alertes éloignèrent le spectre d’un conflit continental, et en 1914 les décideurs y crurent hélas moins.</p>
<h3>Des blocs non figés</h3>
<p>Tout n’était pas figé, et la guerre n’était pas inéluctable. Certes certains l’attendaient, par exemple certains Allemands effrayés de la très rapide (mais fragile) évolution industrielle et militaire russe, ou certains généraux autrichiens belliqueux. Mais il existait à l’inverse une multitude de facteurs de pacification : Guillaume II, tout fantasque qu’il ait été, reculait devant cette perspective ; ses relations avec Nicolas II étaient cordiales ; la rivalité navale entre Royaume-Uni et Allemagne avait déjà été gagnée par le premier ; François-Ferdinand ne voulait pas de guerre… Les guerres d’agression entre puissances européennes étaient impensables<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, même l’attaque autrichienne sur la Serbie nécessitait une justification. (<strong>Ajout de 2021</strong> : <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-monde-d-hier-de-Stefan-Zweig">voir ce qu’en dit Stefan Zweig dans <em>Le monde d’hier</em></a>.)</p>
<p>Enfin, les alliances étaient elles-mêmes mouvantes : la petite Serbie avait été protégée par l’Autriche avant de se retourner contre elle ; les alliés balkaniques de 1912-13 s’étaient entre-déchirés immédiatement après leur victoire ; la Russie et l’Angleterre avaient de nombreux points de friction coloniaux ; l’alliance de la France démocratique et de la Russie autocratique n’allait pas de soi ; la Russie s’était focalisée sur les Balkans en partie parce que sa cible prioritaire (Constantinople et les détroits) restait pour le moment inaccessible ; la Turquie avait un général allemand pour moderniser son armée, mais aussi un amiral anglais pour sa flotte ; etc.</p>
<p><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png" title="800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png"><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/histoire/.800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg_m.png" alt="800px-Map_Europe_alliances_1914-fr.svg.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>
Cette instabilité des blocs provoqua d’ailleurs l’enchaînement inéluctable ! La France craignait que la Russie, puissance montante, n’ait plus besoin de son alliance, absolument vitale pour elle contre l’Allemagne : Poincaré l’assurait donc de son soutien indéfectible, y compris dans les Balkans, pourtant inutiles aux Français. Symétriquement, l’Allemagne ne faisait pas confiance à seul grand allié, l’Autriche, et la soutint donc inconditionnellement, là aussi dans les Balkans. La Russie se devait de soutenir son allié serbe, autrefois soumis à l’Autriche. L’Angleterre avait garanti la protection des côtes du nord de la France, dont toute la flotte croisait en Méditerranée : l’Angleterre se voyait donc entraînée par son alliée contre l’Allemagne.</p>
<h3>Tous ensembles vers l’abîme</h3>
<p>La Main Noire serbe, aidée par des services serbes, sans accord réel du plus haut niveau, place ses tueurs : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gavrilo_Princip">Prinzip</a> assassine l’archiduc François-Ferdinand. L’Autriche-Hongrie prend son temps pour l’enquête, finit par envoyer un ultimatum à la peu coopérative Serbie — ultimatum que Clark trouve presque acceptable, comparé à celui adressé par l’OTAN à la Serbie en 1999 ! La tradition occidentale veut que la Serbie ait quasiment accepté ces conditions coupant toute justification à l’attaque autrichienne ; en fait Clark qualifie la réponse serbe de « chef-d’œuvre d’équivoque diplomatique » (<em>a masterpiece of diplomatic equivocation</em>). L’Autriche menace d’attaquer, la Russie mobilise (complètement), donc l’Allemagne prend peur et mobilise, provoquant la mobilisation française. La rapidité de mobilisation et d’attaque pouvant décider du sort de la guerre, les hostilités commencent ; puis l’entrée du Reich en Belgique provoque l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne.</p>
<p>Cet enchaînement, tout le monde l’avait vu venir, mais personne ne le voulait et chacun croyait faire toutes les concessions possibles pour éviter la guerre. Dans les deux camps, chacun pensait que ceux d’en face la voulait, et y recourrait sans une volonté de fer en face — toute conciliation ou désaveu d’un allié serait donc un dangereux signe de faiblesse, de plus inutile puisque l’ennemi <em>voulait</em> la guerre. La fermeté protégeait donc la paix. Sans cela, difficile d’expliquer que Poincaré en Russie lie sciemment la France aux événements d’une zone aussi instable que les Balkans. Et chaque progrès d’une alliance effrayait l’autre, la poussant à se préparer au pire (un grand classique).</p>
<h3>Facteurs psychologiques</h3>
<p>Ils jouèrent massivement dans l’enchaînement de la crise. Les Serbes en voulurent trop dès 1912, et surestimèrent le poids du soutien russe. Les Autrichiens, exaspérés par les Serbes depuis des années, furent légers en les attaquant sans penser aux terribles conséquences. En cette période sans instance supranationale reconnue, tout abandon de souveraineté était inconcevable — les Serbes ne pouvaient <em>pas</em> accepter l’ultimatum. Les Russes ne comprirent pas que les Autrichiens ne pouvaient <em>pas</em> laisser passer impuni le meurtre du prince héritier. Les Autrichiens auraient pu attaquer dès après le meurtre, ce qui aurait été bien mieux accepté, mais le processus de décision de la double monarchie se traînait (les Hongrois notamment craignaient une invasion des Carpathes par la Roumanie). Les Russes auraient pu attendre pour mobiliser, laissant aux Serbes une chance d’accepter l’ultimatum, ou se contenter d’une mobilisation partielle contre l’Autriche pour ne pas effrayer l’Allemagne, mais leur logistique ne le prévoyait pas. Les Allemands auraient pu se contenter de n’envahir qu’une petite partie de la Belgique (<em>tout le monde</em> s’y attendait) : cela aurait donné une chance aux pacifistes dans le gouvernement anglais. Mais les militaires allemands (contrairement aux civils) sous-estimaient la Grande-Bretagne.</p>
<p>Clark ajoute une note : la « masculinité » du mâle européen semblait menacée à cette période précise par les évolutions de la société et, par réaction, le besoin de s’affirmer dur et endurant prenait le pas sur les vieilles valeurs aristocratiques, plus accommodantes.</p>
<p>Une chose finalement est sûre : attribuer à l’Allemagne la responsabilité totale de la guerre dans le Traité de Versailles, en plus d’une faute politique à l’époque, était purement et simplement une erreur factuelle. Si les Alliés s’imaginaient dès le début que l’intransigeance autrichienne venait de Berlin, la paranoïa régnait partout.</p>
<h3>Digestion</h3>
<p>C’est un pavé (pas loin de 600 pages en anglais sans les notes) et, forcément, les affrontements diplomatico-commerciaux subtils et pleins de sous-entendus ne sont pas la meilleure matière pour des rebondissements trépidants mêlés de réparties cinglantes, surtout quand on connaît déjà la fin. J’ai été un peu frustré par la relation du déclenchement des hostilités : Clark s’arrête aux mobilisations et ne relate pas l’assassinat de Jaurès, par exemple (est-il tellement important d’ailleurs, vu par un Anglo-Saxon ?) ni les réflexions des Français dans les derniers jours.</p>
<p>Si le passionné d’histoire trouvera son compte dans les causes plus ou moins immédiates de la mort de millions de soldats et l’effondrement de quatre empires, le dilettante risque de trouver la chose indigeste. <em>The Sleepwalkers</em> est pourtant déjà devenu une référence sur le sujet. Et comme je le disais au début, le XXIè siècle semble en rejouer des pans entiers.</p>
<p>Quant à l’amateur d’uchronies, il croulera sous les points de divergence potentiels…</p>
<div class="footnotes"><h4>Note</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Contre les Turcs et autres non-Européens, on s’en donnait par contre à cœur joie.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-sleepwalkers-de-Christopher-Clark#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/786« Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu’une pierre est le fondateur de la civilisation. »urn:md5:00b880a09f7f338d4b265bfb1fee3ea82015-01-08T22:41:00+01:002015-01-22T14:31:28+01:00ChristopheCitationsanalogiebon senscitationcivilisationcommunicationcourageculturecynismeguerreguerre saintehainehistoireintelligencejusticemèmeouverture d’espritpeine de mortperspectivepolitiqueprovocationpsychologieracléesignifiésociétés primitivesterrorismeéducation <blockquote><p>Derjenige, der zum erstenmal an Stelle eines Speeres ein Schimpfwort benutzte, war der Begründer der Zivilisation.<br /> <br />Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu’une pierre est le fondateur de la civilisation. <br /> <br />Attribué à Sigmund Freud</p></blockquote>
<p><a href="https://de.wikiquote.org/wiki/Diskussion:Sigmund_Freud#Noch_.27n_Zitat" hreflang="de">La source de cette citation reste douteuse</a> : raison de plus de garder la version française plus proche de la version anglaise qui coure sur le net (“<em>The first human who hurled an insult instead of a stone was the founder of civilization.</em>”) que de cette hypothétique version allemande originale qui parle plutôt de javelot.</p>
<p>Elle n’en reste pas moins douloureusement actuelle.</p>
<p>Elle commence très mal, mais bonne année à tous quand même.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-premier-homme-%C3%A0-jeter-une-insulte#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/784« Guerres & Histoire » n°15 d’octobre 2013 : l’assassinat de la Luftwaffe, les châteaux forts japonais, Andrinople, la guerre du Kippoururn:md5:40afaf14fbe55fb16c3b8e60eed27eea2013-10-25T16:56:00+02:002016-07-07T13:24:48+02:00ChristopheHistoireAfriqueAllemagneAntiquitébon senscatastrophechâteauxcoup bascynismedommagedéshumanisationEmpire romainespionnageEuropegigantismeGrandes InvasionsguerregéopolitiquehistoireHistoire de FranceimpérialismeLibérationlivres luslogistiquemercenairemobilitéMoyen ÂgeorganisationperspectivePremière Guerre MondialeprovocationpétroleracléesaturationSeconde Guerre MondialespéculationsécuritétotalitarismeténacitéuchronieÉtats-Unis <p>Avec « l’assassinat de la Luftwaffe » en gros titre, <em>G&H</em> fait dans le racolage digne de ces revues militaires qui bavent devant le matériel, surtout celui avec croix gammée. Si je ne connaissais pas le sérieux de la revue et son manque d’admiration pour la Wehrmacht <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, je me serais méfié.</p>
<p><img src="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/images/livres/GuerreEtHistoire_13.jpg" alt="GuerreEtHistoire_13.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>En fait, point d’hagiographie des ailes allemandes, mais la description de l’opération soigneusement planifiée visant à briser la chasse allemande début 1944, en utilisant les bombardements sur l’Allemagne comme appât, et dans le but de conquérir la maîtrise du ciel avant le Débarquement.</p>
<p>À part ça, excellent numéro, avec les analyses de fond habituelles. Je suis à chaque fois fasciné par les tendances de fond ou les modèles mentaux des différents adversaires qui expliquent bien des événements. Et en même temps, bien d’autres choses ont tenu à si peu...</p>
<p><em>Comme d’habitude, les remarques personnelles sont en italique.</em></p>
<h3>Le prisonnier miraculé</h3>
<p>Le soldat soviétique Sacha Volkov raconte sa terrible odyssée dans l’interview qui ouvre le numéro. Prisonnier à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Koursk">Koursk</a> en 1943, il subit les terribles marches vers les camps de prisonniers, eux-mêmes souvent des mouroirs <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>, pour finir à Buchenwald. Il a survécu, mais il insiste sur sa chance.</p>
<h3>La guerre des Boers</h3>
<p>Entre 1899 et 1902, les Anglais en ont bavé pour mettre au pas et annexer deux États sud-africains fondés par d’anciens immigrants néerlandais (et français, des huguenots chassés par Louis XIV !). Ces teigneux fermiers, bien équipés en matériel allemand, n’ont été mis au pas que grâce au blocus naval, à la terreur, à la déportation des familles dans des camps de concentration au taux de mortalité effroyable. Un avant-goût des horreurs du XX <sup>è</sup> siècle...</p>
<h3>Opération Pointblank</h3>
<p>En 1943, les Alliés décident de se débarrasser de la Luftwaffe, condition <em>sine qua non</em> pour tenter un débarquement l’année suivante. L’année 1943 montre aussi que les bombardements massifs ne suffiront pas à faire plier le Reich, une illusion longtemps entretenue avant guerre (<em>en 1940, le Blitz avait pourtant montré que bombarder les villes ne cassait pas le moral des agressés, au contraire</em>). Pire, ils ont un coût humain effroyable pour l’attaquant : les forteresses volantes (B 17) ont beau être hérissées de mitrailleuses et voler en formation, mais sans escorte, elles se font souvent hacher menu (parfois plus de 30% de pertes).</p>
<p>La solution : escorter ces bombardiers par une chasse capable de les accompagner jusqu’à Berlin. Étonnamment, ce n’était pas prévu jusqu’ici : les réservoirs d’essence largables, pas si faciles à mettre au point sans altérer les capacités de l’avion, ne seront prêts que fin 1943, et l’avion idéal (P-51 Mustang) en 1944.</p>
<p>Cette escorte ne sert en fait pas à protéger les bombardiers. Début 1944 sa mission devient la destruction de la chasse allemande : les bombardiers ne sont plus qu’un appât. Les missions s’enchaînent, toujours plus massives (culminant en une bataille aérienne entre 2000 appareils le 24 février 1944 !). Les Allemands sont obligés d‘affecter des ressources énormes à la défense aérienne de leurs villes, et en quelques semaines de pilonnage intensif, la chasse allemande est laminée.</p>
<p>Göring n’avait pas prévu ces escortes lointaines et les chasseurs lourds allemands ne sont pas prêts face à la chasse allié. Ils deviennent la cible principale alors qu’eux-mêmes visent d’abord les bombardiers. Puis le cercle infernal s’enchaîne pour la Luftwaffe : pénurie de chasseurs, peu favorisés jusque là par la Luftwaffe au profit des bombardiers ; appareils pas assez vite construits par des usines elles-même cibles majeures, certes pas aussi gravement touchées que le pensent les Alliés, mais dispersées par crainte des bombardements ; pénurie de pilotes, de plus en plus vite et mal formés <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup> ; siphonnage de tous les appareils disponibles pour la défense aérienne ; réquisition par la DCA de nombreux gros canons et de précieuses munitions qui manqueront sur le front...</p>
<p>L’opération Pointblank se révèle un succès total : en quelques semaines la Luftwaffe a perdu ses meilleurs pilotes de chasse et des milliers d’appareils, et peine à remplacer les avions quand les usines américaines tournent à plein. Les bombardiers se concentrent alors sur les voies de communications vers la zone du Débarquement, et le pétrole. La chasse allemande, dispersée sur trois fronts, laisse la totale maîtrise du ciel aux Alliés jusqu’à la fin de la guerre, ce qui facilitera grandement leur victoire.</p>
<p>Pointblank ne sera jamais rééditée. L’US Air Force acquiert son indépendance, et se concentre sur le bombardement, notamment atomique, revenant ainsi aux erreurs des débuts de la guerre. Le Vietnam et l’amélioration des défenses sol-air (guerre du Kippour) montrent que la supériorité aérienne n’est jamais un acquis. Surtout, les États-Unis considèrent le ciel comme leur chasse gardée et la base de leur puissance : on peut les considérer comme une <em>ouranocratie</em> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup>.</p>
<h3>Guerre du Kippour</h3>
<p>Les espions annonçaient une attaque imminente, l’ennemi cachait à peine ses préparatifs, et ils avaient une connexion discrète sur ses communications : pourquoi la guerre du Kippour de 1973 fut-elle une telle surprise pour les Israéliens ? L’article rejette l’essentiel de la faute sur un péché d’orgueil (sous-estimer les Arabes après les victoires précédentes, et considérer que les Égyptiens n’attaqueraient pas tant qu'ils ne disposeraient pas de certains moyens de bombardements), et le refus du chef des renseignements extérieurs de ne pas activer ses « moyens spéciaux » (cette bretelle sur les communications égyptiennes) de peur de les griller. Israël croit à un exercice jusqu’au dernier moment, et passe à deux doigts de la catastrophe.</p>
<p>(<em>Cette peur de trahir ses sources au point qu’on ne les utilise même plus est courante chez tous ceux qui sont sur la défensive et ont peu d’atouts, comme les Anglais avec Enigma pendant la Seconde Guerre Mondiale.</em>)</p>
<h3>Andrinople</h3>
<p>Cette bataille marque peut-être la fin de l’Antiquité : les Goths écrasent l’armée romaine tout prêt de Constantinople. Pourtant les Goths étaient déjà des alliés (fédérés), venaient en réfugiés pacifiques, et on leur avait promis des terres en Thrace. La cupidité d’un gouverneur et l’incompétence de l’administration les poussent à la révolte <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>.</p>
<p>Sous-estimation de l’adversaire (en partie déjà formé à la romaine !), incapacité de l’Empire à lever de grandes armées, stratégie inadaptée, indiscipline de troupes, et rôle décisif de la cavalerie lourde goth : c’est un désastre et l’empereur Valens y laisse la vie. Les conséquence directes sont finalement faibles (les Goths n’arrivent pas exploiter leur victoire, et le nouvel empereur d’Orient, Théodose, leur donne ce qui avait été promis au départ), mais symboliquement tout a changé : ni le prestige ni l’armée de Rome ne s’en remettront jamais, les Goths iront finalement piller les Balkans, Rome... et la cavalerie lourde dominera à présent les champs de bataille, comme tout au long du Moyen-Âge.</p>
<h3>Les châteaux forts japonais</h3>
<p>Même cause, mêmes effets : le Japon du XVè siècle se fragmente en seigneuries en guerre permanente, et comme en Europe un demi-millénaire plus tôt apparaissent des châteaux forts, à la fois résidence d’une lignée, centre de pouvoir et point de résistance majeur. Pourtant, le Japon connaît déjà l’artillerie, qui est à l’origine de la disparition des châteaux forts en Europe au même moment !</p>
<p>Le château fort japonais diffère cependant par sa structure. En raison des tremblements de terre, il se rapproche déjà plus de la cité fortifiée aux très épaisses murailles, quasiment des bastions, que des hauts châteaux élancés. L’artillerie ou la sape se révèlent donc beaucoup moins efficace. La conquête de ces châteaux pleins de pièges coûte très cher aux assaillants. (<em>Vauban aurait été ravi.</em>)</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Le <strong>colonel Brémond</strong> devrait être aussi connu que Lawrence d’Arabie. Il commandait les quelques troupes françaises qui ont rendu de fiers services à la rébellion arabe de 1916. Mais la métropole lui accorda peu de moyens, et son talent littéraire était plus faible. (<em>J’adore les faces cachées des légendes.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Projet Habbakuk</strong> : en 1942, un projet de porte-avion géant insubmersible, à base de glace mélangée à de la pâte à papiers, enthousiasme Lord Mountbatten et Churchill. Le projet capote, à cause des difficultés techniques, et surtout parce qu’en 1943 les Alliés reprennent déjà le contrôle de l’Atlantique. <br />(<em>Encore un de ces projets fous pour les amateurs d’uchronie. D’un autre côté, si certains projets ont échoué, c’est effectivement qu’ils étaient vraiment infaisables ou avec un rapport bénéfice/coût trop faible. Un des avantages des Alliés sur les nazis était de savoir arbitrer en faveur du fiable/pas cher/facile à maintenir face au monstrueux/prestigieux/coûteux.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li><strong><em>Joukov, l’homme qui a vaincu Hitler</em></strong> : les chroniqueurs m’ont donné l’envie de me ruer sur cette biographie du maréchal soviétique (<strong>2014</strong> : <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Joukov-l-homme-qui-a-vaincu-Hitler">chroniquée ici</a>) . Il n’avait reçu aucune instruction mais s’est révélé plus doué que les généraux allemands pour la guerre moderne ; il a survécu à toutes les guerres de la Russie et de l’URSS, et même au stalinisme. <br />(<em>Seul bémol : l’auteur comme le rédacteur de la critique font tous les deux partie du comité éditorial de la revue. Même si c’est ouvert, ça fait quand même un peu mauvais mélange des genres.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>J’aime bien la chronique dialoguée de Charles Turquin, à la fin : Waterloo et Bir Hakeim sont des victoires anglaise et française, mais... d’où venaient en fait les troupes ? <br />(<em>Rien de neuf sous le soleil. Aux Champs catalauniques, les Germains étaient majoritaires dans les troupes d’Attila comme dans celles d’Aetius.</em>)</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Un des numéros précédents avait décrit les lacunes fondamentales de l’armée allemande, notamment la recherche systématique des batailles décisives, un concept anachronique au XXè siècle. Les gaffes stratégiques majeures des nazis (guerre sur deux fronts, fascination pour le gros matos invulnérable mais trop coûteux à produire...) n’a été qu’une seconde couche.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Le traitement des prisonniers de guerre soviétiques relevait de l’extermination : 3,3 millions de morts, notamment de faim, et surtout en 1941-42 avant que les nazis se disent qu’il faudrait plutôt les faire travailler.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Pendant ce temps les Américains développent des moyens de formation considérables, retirent leurs pilotes expérimentés du front et les utilisent comme formateurs.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Terme forgé sur le modèle de la thalassocratie athénienne. C’est logique puisque les transports sont forcément aériens à l’échelle d’une superpuissance planétaire. Google ne connaît bizarrement qu’une occurrence du mot — comme quoi il n’indexe pas tout. Et je me demande si un jour il y aura une spatiocratie ou une cosmocratie ?</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Je sens comme une résonance avec notre époque...</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Guerres-et-Histoire-n15-octobre-2013#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/754“I once met a man...”urn:md5:e138f104474c9ffa6dee856c34c353852012-08-30T00:00:00+02:002016-01-22T15:25:18+01:00ChristopheCitationscitationcivilisationcommunicationcoup bascynismedommageparadoxepessimismeprovocationpsychologie <blockquote><p>“I once met a man who had forgiven an injury. I hope some day to meet the man who has forgiven an insult.”<br /> <br /><em>« J'ai un jour rencontré un homme qui avait pardonné une blessure.<br /> J'espère un jour rencontrer l’homme qui aura pardonné une injure. »</em><br /> <br /><em>Charles Buxton (1823-1871), parlementaire britannique </em></p></blockquote>
<p>Noter la différence de sens entre « injure » et <em>injury</em>, le latin originel <em><a href="http://www.dicolatin.fr/FR/LAK/0/INJURIA/index.htm">injuria</a></em> semblant mélanger les deux sens. J’adore ces glissements sémantiques.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/I-once-met-a-man#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/707« L’espion du Président » d’Olivia Recasens, Didier Hassoux & Christophe Labbéurn:md5:067359d391db2d40113c9350e66f820c2012-02-11T16:36:00+01:002015-10-06T12:23:56+02:00ChristopheRes publicaabominationadministrationcoup basespionnagefichagefoutage de gueulehistoireHistoire de Francehiérarchieincohérenceoh le beau cas !perspectivepessimismepolitiqueprovocationpériméRealpolitikréseausabotagesécuritéterrorisme <p><img src="http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/Grandes110/8/3/8/9782221129838.gif" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />À sa parution le mois dernier, cette enquête a fait l’effet d’une bombe. Quoiqu’elle ne fasse que confirmer et coucher par écrit ce que de nombreuses personnes craignent (à commencer, selon les journalistes, divers candidats à la présidentielle qui à présent enlèvent toujours la batterie de leur portable). Les auteurs accusent carrément <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Squarcini">Bernard Squarcini</a>, patron de la DCRI (née de la fusion de la DST et des Renseignements Généraux) d’avoir fait de son service une officine de renseignement au service de l’Élysée.</p>
<p>Espionnage de journalistes pour trouver les « traîtres » qui les renseignent, protection de Sarkozy (lui-même autrefois cible de bien des crasses comme <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Clearstream_2#Nicolas_Sarkozy">Clearstream</a>), protection de la vie privée du même et de ses femmes (ne cherchez pas, le livre n’a pas de secret croustillant à dévoiler<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>), mise à l’écart de policiers sur des critères de politique de couloir et de proximité avec l’ancienne équipe, menace terroriste agitée dès que le Président est embarrassé, abus du « secret défense », et instrumentalisation de l’habilitation « secret défense », paranoïa anti-fuites doublée d'écrans de fumée dans la presse… Squarcini est accusé d’avoir désorganisé le renseignement français, de l’avoir mis au service exclusif de l’Élysée, et d’être si peu discret qu’il en perd toute crédibilité. Pendant ce temps, la CIA a le champ libre dans l'espionnage économique, on ne surveille plus la scientologie et autres sectes, et le véritable renseignement antiterroriste souffre.</p>
<p>Un des problèmes vient de la personnalité même de Squarcini, flic de terrain des Renseignements Généraux, homme de terrain, de réseau et de bagout, forcément lié à des gens louches par son métier, et toujours sur le fil. Un bon chasseur et traqueur de terroristes basques ou corses, mais aussi quelqu’un incapable de dire non à ses supérieurs. Un membre plus fidèle à « la Firme », l’équipe qui a mené Sarkozy là où il est, qu’à l’État. Bref, l’antithèse d’un chef de service de renseignement, qui doit être un serviteur de l’État rigoureux.</p>
<p>Les journalistes ont rencontré beaucoup de monde, à commencer par Squarcini lui-même. Nombreux sont les commissaires ou membres des services qui se livrent en critiquant leur patron, après avoir bien précisé que toutes leurs paroles étaient <em>off</em> et enlevé les batteries de portables.</p>
<p>On en apprend de belles sur nos services de renseignement comme leur capacité à « siphonner » un ordinateur à distance, ou à avoir accès aux « fadettes » (les relevés téléphoniques) de quiconque, en court-circuitant l’organisme chargé d’éviter les abus (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Squarcini#Mise_en_examen_dans_l.27affaire_Woerth-Bettencourt">Squarcini est mis en examen pour cela justement</a>). J’ai bien aimé les équipes capables de fouiller un appartement sans laisser de traces : si vous vous dites que votre serrure a été forcée mais que le cambrioleur n’a rien emporté, c’est que ce n’était pas un cambrioleur. L’appartement a de bonnes chances d'avoir été « sonorisé» au passage, bien sûr. Rigolo aussi le passage où l’équipe s'était trompé d’appartement, elle ne comprenait rien aux conversations… Moins rigolo quand les auteurs disent justement qu’on a un jour forcé leur porte...</p>
<p>Les policiers qui font cela n’ont normalement pas une âme d’espion, et à la base veulent servir la France, traquer les terroristes et les gangsters. Mais dans une organisation aussi compartimentée, impossible de savoir si la cible est légitime. La mentalité de la maison veut que les exécutants soient dociles car « couverts ». Or Squarcini casserait cette logique toute militaire en refusant d’assumer.</p>
<p>La maison a aussi des archives. Où sont-elles, qui y a accès ? Flou total. Un passage croustillant porte sur un ancien ministre de l’Intérieur des années 80 qui cherche à consulter son propre dossier. Y figurent ses conversations avec sa future femme. Pourquoi ne furent-elles jamais purgées des fichiers ? Plus récemment, les conversations coquines de DSK s’échangeaient sur clés USB.</p>
<p>La Corse est un fil rouge. Squarcini est à moitié italien. C’est pratique pour discuter avec Carla ou un homologue américain, mais aussi pour traquer le terroriste corse dans son maquis. Squarcini connaît tous les réseaux de l’île, une logique clanique faite de services rendus et de copinage, qu’un citadin continental légaliste aura bien du mal à comprendre<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>. Ces réseaux ont bien servi quand il a fallu traquer Yvan Colonna, mais les liens entre Squarcini, certains politiques, et d’autres nationalistes devenus hommes d’affaires posent question.</p>
<p>Autre lien sulfureux : Squarcini a casé un de ses fils dans l’administration de Guérini, le Président socialiste du Conseil Général des Bouches-du-Rhônes, assez empêtré dans les ennuis judiciaires avec son frère. Compromettant et stupide.</p>
<p>Enfin : la DCRI travaille-t-elle sur l’opposition, bref a-t-on un <em>watergate</em> français en cours ? L’équipe de Strauss-Kahn s’était fournie en portables belges, et les conversations coquines suscitées n’auraient jamais dû être enregistrées. Apparemment la DCRI n’est pour rien dans l’affaire du Sofitel à New-York <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>. Par contre il aurait été prévu que l’affaire du Carlton sorte pendant les primaires socialistes. De même, Martine Aubry est persuadée que les bruits sur ses problèmes ophtalmologiques (réels mais délibérément grossis) viennent de la DCRI. Un des auteurs est témoin de première main du lancement de la rumeur, pseudo-confidence lancée en <em>off</em> au cour d’une conversation.</p>
<p>Les notices de bas de page abondent, indiquant les dates des entretiens comme les démentis de personnes impliquées par d’autres. On aimerait être certain qu’il n’y a pas des règlements de comptes par journalistes interposés.</p>
<p>Scarcini a porté plainte contre les journalistes pour diffamation, une habitude chez lui et Guéant apparemment. Cela laisse apparemment froid les auteurs :
<a href="http://www.lepoint.fr/societe/apres-l-espion-du-president-le-patron-de-la-dcri-promet-une-riposte-judiciaire-19-01-2012-1421196_23.php">(Le Point.fr)Le patron de la DCRI promet une riposte judiciaire</a>
<a href="http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/01/19/le-contre-espionnage-francais-accuse-d-etre-un-instrument-du-pouvoir_1632122_823448.html">(Le monde.fr)Bernard Squarcini mis en cause dans un livre d'enquête</a></p>
<p>Je laisse la morale à un des intervenants du livre, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Rémy_Pautrat">Rémy Pautrat</a>, ancien patron de la DST, créateur de sous-direction antiterroriste trente ans plus tôt :</p>
<blockquote><p>« <em>Je savais que je prenais le risque de voir la lutte antiterroriste, qui a toujours eu l’attention du politique, devenir trop importante au détriment du reste. C’est ce qui est arrivé. Les services se sont nourris de cette menace, surtout après le 11 septembre, pour grossir leurs pouvoirs de façon démesurée. On a accepté beaucoup de choses sans qu’il y ait eu de débat… </em>»<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup></p></blockquote>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Non plus que sur le père de l’enfant de Rachida Dati, il n’y a rien de plus que les ragots rencontrés à l’époque sur Internet. D’ailleurs Rachida Dati apparaît aussi comme cible d’écoutes destinées à voir si elle a révélé/ragoté sur le Président.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Et ça me révulse.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Je me disais aussi que le </em>timing<em> n’était pas bon</em>.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>10 mai 2011, p.268</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/L-espion-du-Pr%C3%A9sident#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/679Nestlé m’énerveurn:md5:b3fc298b4e7f02a0ca33df12508662d12011-12-09T16:51:00+01:002015-10-01T10:28:09+02:00ChristopheGuerre au marketingabominationaddictionanticonsumérismebon senscommunicationcoup bascynismediscriminationdommagedysfonctionnementdéshumanisationemmerdeursenfantsfichagefoutage de gueulehainemicroéconomieoh le beau cas !paranoïapeine de mortpessimismepouvoir d’acheterprovocationprécisionpériméquêteécologieéconomie <p>Bon, c’est pas nouveau, <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis//index.php?post/Petits-pots-pour-bébé">j’avais déjà été écœuré par la composition d’un de leurs petits pots pour bébé</a>.</p>
<p>Cette fois c’est à propos de Babivanille, une poudre aux céréales à rajouter dans le lait pour pousser la petite à finir son bib’ du matin quand elle chercherait plutôt à aller jouer, bouquiner ou à se rabattre sur le mélange de jus d’orange, pomme et carottes.</p>
<p>Composition : 3/4 de céréales, un peu de sucre (on a vu pire), des vitamines… et un truc qui fait tache : « huiles végétales »</p>
<p>En général, quand un fabricant indique pudiquement ça, c’est pour dire que ce n’est pas du beurre, et pour éviter de dire que c’est de l’<a href="http://forums.futura-sciences.com/sante-medecine-generale/134779-huile-de-palme-danger-sante-cauchemar-ecologique.html">huile de palme, dont la réputation est catastrophique</a>, pour des raisons aussi bien écologiques (déforestation) que nutritionnelles.</p>
<p>Je me dis que je vais la jouer naïve en posant direct la question sur leur site web, bebe.nestle.fr. Déjà je ne m’y sens pas à l’aise, la cible est clairement féminine, il semble qu’il ne soit pas arrivé au cerveau de tout le monde que Monsieur de nos jours est censé s’intéresser autant aux mômes que leur mère. Mais les marketeux qui commandent ces sites ciblent uniquement ceux qui les consultent principalement, le militantisme ils s’en fichent. Bref.</p>
<p><a href="http://www.bebe.nestle.fr/FR/Products/ProductCatalog/PetitsDejeuners/Pages/babivanille-400g.aspx">Rien sur la composition sur la page dédiée au produit</a>, ils disent juste que c’est 38% moins sucré que les poudres classiques. S’ils comparent à leur propre Nesquik <a href="http://www.nestleprofessional.com/france/fr/BrandsAndProducts/Brands/NESQUIK/Pages/NESQUIK_Plus_Boite.aspx">dont le sucre est le premier ingrédient</a>, il n’y a pas de quoi se vanter. En tout cas pas un mot sur l’huile végétale.</p>
<p>Le seul bouton que je vois pour poser une question est un « Nous contacter » tout en bas. Je clique ensuite sur « Contactez-nous en ligne». S’ensuit une page qui me demande mon email. Très bien… ah mais non, c’est pour m’inscrire à leur site ! Par curiosité et peut-être masochisme, je clique sur « Pourquoi m’inscrire ? ». En réponse on veut savoir les dates de naissance de mes bébés ! Et aussi si je veux être averti<strong><ins>e</ins></strong> (je suis clairement pas le bienvenu !) de diverses offres promotionnelles.</p>
<p>J’en suis resté là. De toute façon <a href="http://www.coradrive.fr/moulinslesmetz/tous-les-rayons/bebes/aliments-sucres-sales/petit-dejeuner/article/11170/nestle-ptit-dejeuner-babivanille-poudre-400g.html">la composition est sur le web en fouillant un peu</a>, et il y a bien de la palme.</p>
<p>Y a pas de raison que mon avis change sur Nestlé, qui a tout de la grosse multinationale tête à claques qui aurait dû être dissoute après le scandale du lait en poudre lourdement promu dans les années 1970 à des Africains loin d’avoir tous sous la main l’eau saine adéquate. Ça semble continuer encore, <a href="http://www.suisse.attac.org/IMG/pdf/Nestle_le_dossier_noir.pdf">Attac a tout un dossier à charge sur eux</a>. Mais pas facile de boycotter ce monstre, <a href="http://www.ledetracteur.com/scandale-nestle-boycott/">ils sont partout</a> (diantre, même les <em>After Eight !</em>).</p>
<p>Et puis surtout <a href="http://groquik.zemax.net/">ils ont tué Groquik</a>, et ça ceux de ma génération ne pourront pas le pardonner.</p>
<p>Je me demande s’il y a un équivalent au magasin bio du coin, ou si elle peut se passer de ça. J’ai bien réussi à me sevrer du Nesquik après une remarque de mon médecin sur mon taux de cholestérol :-)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Nestl%C3%A9-m-%C3%A9nerve#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/669“The Unix-Haters Handbook” (« Le manuel de haine anti-Unix »)urn:md5:1ebc825b85120dcdae5cbd2b0ba4a9862011-03-27T12:45:00+02:002018-02-10T11:04:52+01:00ChristopheInformatique militante et technologieApplebugcitationcoup bascynismeDebiandinosauresdommagedysfonctionnementdécadencedéveloppementemmerdeursergonomieexpertisefoutage de gueulegaspillageguerre saintehainehumourinformatiqueLinuxlivres luslogiciel librelyrismeMacMacOSMicrosoftmèmemémoireouverture d’espritpanurgismeperfectionnismeperspectivepessimismeprise de têteprovocationprécisionpériméspéculationsécuritéUbuntuuchronieUnixutopievaleurWindowsévolution<p>Résumé et critique-après-coup d’un <a href="http://web.mit.edu/~simsong/www/ugh.pdf" hreflang="en">livre de haine</a> envers ce qui est tout de même devenu quasiment le standard sur quoi se base l’essentiel de l’informatique moderne (hors Windows) : Unix. Rigolo et instructif.</p> <p>(Comme d’hab’, <em>les italiques sont des avis et commentaires personnels, ou des citations en langue non française</em>. Le non-italique tente la fidélité au livre. Les traductions sont personnelles et pas forcément bonnes, je suis preneur de meilleures adaptations, par exemple pour <em>hater</em>. D’ailleurs j’ai plusieurs fois jeté l’éponge. )</p>
<p><em>Certains qui me connaissent auront du mal à croire que j’ai lu ça. Et pourtant.</em></p>
<p><img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/7/77/UNIX-HATERS_Handbook_cover_ISBN_1-56884-203-1.png" alt="Unix Hater Handbook : couverture du livre chez IDG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Le <em>Unix-Haters Handbook</em> relève en fait plus du document historique (1994), sinon archéologique, que de quoi que ce soit d’actuel. Il serait une mine de thèmes d’uchronies, : si Unix n’avait pas existé, quel système l’aurait remplacé ? Je parle d’une époque où MS-DOS, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Windows_3.1x" hreflang="en">Windows 3.1</a> et Macintosh (<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/System_7" hreflang="en">Système 7</a>) régnaient sur la bureautique — ou n’étaient pas. Évidemment, le mélange des domaines (l’Unix serveur de fichiers ou serveur de courrier de l’époque n’est pas le poste bureautique ou le serveur web de maintenant) fait partie du jeu.</p>
<p>Les auteurs, Simson Garfinkel, Daniel Weise, Steven Strassmann, ont vécu l’époque où Unix remplaçait petit à petit <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/OpenVMS" hreflang="en">VMS</a>, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Incompatible_Timesharing_System" hreflang="en">ITS</a> et d’autres. Et ils n’ont pas aimé. Le livre est à charge, donc paradoxalement j’en ai très peu appris sur ces concurrents qui étaient forcément plus mieux, sinon en creux. Dennis Ritchie se paye leur tête dans l’anti-préface (je pense que c’est intraduisible) :</p>
<blockquote><p>“The systems you remember so fondly (TOPS-20, ITS, Multics, Lisp Machine, Cedar/Mesa, the Dorado) are not just out to pasture, they are fertilizing it from below.”<br /> <br /><em>— Dennis Ritchie</em></p></blockquote>
<p>et aussi (à apprendre par cœur et à resservir dans votre prochaine <em>flamewar</em>) :</p>
<blockquote><p>“Like excrement, it [this book] contains enough undigested nuggets of nutrition to sustain life for some. But it is not a tasty pie: it reeks too much of contempt and of envy.”<br /> <br /><em>« Comme des excréments, [ce livre] contient assez de pépites nourissantes non digérées pour permettre à certains de vivre. Mais ce n’est pas un plat appétissant : il exhale trop le mépris et l’envie. »</em><br /> <br /><em>— Dennis Ritchie</em></p></blockquote>
<p><em>Ceux de ma génération et d’après considèrent souvent qu’en pratique Unix = Linux, même si intellectuellement nous savons (?) que ce n’est pas le cas. Oh, il y a bien encore <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Solaris_(système_d'exploitation)">Solaris</a>, du moins jusqu’à ce qu’Oracle se lasse, un <a href="http://www.gnu.org/software/hurd/hurd.html" hreflang="en">Hurd</a> dont la ponctualité effraierait même un mainteneur Debian, et puis cette incarnation un peu exotique, qui est à Unix ce que le toucan est au </em>Tyrannosaurus rex<em>, MacOS X, autrefois connu sous le nom de NeXSTEP</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>. <em>Et puis HP-UX, AIX dans pas mal d’entreprises, QNX dans l’embarqué… Linux lui-même se décline en tellement de versions qu’on pourrait parler de systèmes différents. Et Android et iOS entrent-ils dans la catégorie ?</em></p>
<p><em>Bref. Ce livre n’évoque même pas le Linux 0.99 sous Slackware ou Debian (déjà !) de l’époque, dure leçon d’humilité pour tous les fanatiques, </em>fanboys<em> et adeptes du libre. GNU n’existe alors que par <a href="http://www.gnu.org/software/emacs/" hreflang="en">Emacs</a> et les compilateurs. Sun par contre est évoqué — de la même manière dont je vomissais ma bile autrefois sur Windows 98 (mais avec plus de style).</em></p>
<p>Unix (la version originale) date de l'époque où l’on marchait encore sur la Lune. Il a beaucoup évolué depuis, et avec succès. En fait, il serait devenu un virus (minimaliste et en conséquence portable, il vampirise son hôte, et mute souvent) avec une interface utilisateur.</p>
<p>Sun est une cible particulièrement appréciée. <em>Dans mon esprit Sun et Solaris étaient associés aux gros Unix stables et indestructibles sur lesquels moulinent les bases Oracle critiques (ai-je simplement été victime du </em>marketing<em> ?), mais ici on croit entendre des linuxiens parler de Windows.</em> Les stations Sun ne sont là que parce qu’elles sont moins chères, la stabilité n’est pas leur fort, et nombre des produits issus de la firme semblent mériter une haine inextinguible.</p>
<p>La mauvaise foi et les généralisations abusives suintent partout où les reproches ne sont pas solidement étayés par des anecdotes, exemples, et <em>emails</em> de victimes désespérées — donc seulement une ligne sur deux. Les flèches touchent d’autant plus juste que certaines lacunes unixiennes… ont persisté jusque 2011 ! Le tout sur un style pince-sans-rire typique du milieu.</p>
<p>Exemples :</p>
<h3>Sendmail</h3>
<p>Ce logiciel de transfert de mail a sévi jusqu’à mon époque (j’ai très vite eu envie de découvrir <code>postfix</code> ou <code>exim</code>), et était déjà connu pour sa stabilité relative, ses fichiers de paramétrage cryptiques (encore plus proches du bruit blanc que <code>perl</code>, c’est dire), sa compatibilité pathologique avec la pléthore de systèmes de l’époque (<code> @#$@$^%<<<@# ) at @$%#^! </code> est paraît-il une adresse email valide), sa capacité à interpréter le corps du message comme une suite d’adresses, ou les messages d’erreur <code>Deferred: Not a typewriter</code>. Avec un sens aigu de la justice équilibrée, un cri du cœur a été lancé en 1993 :</p>
<blockquote><p>“The thing that gets me is that one of the arguments that landed Robert Morris, author of ‘the Internet Worm’ in jail was all the sysadmins’ time his prank cost. Yet the author of sendmail is still walking around free without even a U (for Unixery) branded on his forehead.”<br /> <br /><em>« Ce qui me rend dingue, c’est que l’un des arguments utilisés pour envoyer en prison Robert Morris, l’auteur du “ver Internet” était ce que sa plaisanterie a coûté en temps d’administrateurs système. Et pourtant l’auteur de sendmail se balade encore librement sans même un U (pour Unixellerie) tatoué sur son front. »</em></p></blockquote>
<p><a href="http://shop.oreilly.com/product/9781565928398.do">Le livre dédié chez O’Reilly</a> contenait plus de pages que <em>Guerre et paix</em> et aurait arrêté une balle tirée à bout portant. La chauve-souris de la couverture a inspiré une comparaison entre l’animal et l’outil, par exemple :</p>
<blockquote><p>“Bat guano is a good source of potassium nitrate, a principal ingredient in things that blow up in your face. Like Sendmail.”<br /> <br /><em>« Le guano de chauve-souris est une bonne source de nitrate de potassium, ingrédient principal des choses qui vous explosent à la figure. Comme Sendmail. »</em></p></blockquote>
<h3>Tout est un flux d’octets</h3>
<p>La philosophie Unix, c’est « tout est un flux d’octets » (<em>a stream of bytes</em>), manipulés à l’aide d’une cascade d’outils divers, censés faire une seule chose et bien. En conséquence, les outils n’ont aucune cohérence quant aux arguments de ligne de commande.</p>
<p>Les rédacteurs regrettent amèrement l’absence de notion d’enregistrement. Chaque application doit en conséquence redécouvrir la roue de ce côté (“<em>You see Unix knows parsing like <a href="http://www.quotationspage.com/quotes/Dan_Quayle/" hreflang="en">Dan Quayle</a> knows quantum mechanics.</em>” (oui, forcément, les références politiques datent aussi)), par exemple sur un fichier aussi critique que <code>/etc/passwd</code>, où la synergie bugatoire avec <code>sendmail</code> s’exprime pleinement.</p>
<p>Un chapitre croustillant détaille l’absence de systèmes de locks et donc… leur émulation via deux systèmes qui s’ignorent (j’ai l’impression que perdure la situation...).</p>
<h3>Le système de fichiers</h3>
<p>Les systèmes de fichier actuels (<code>ext4</code>, <code>ZFS</code>…) ont bien évolué depuis l’antique <code>UFS</code> — qui est toujours là, avec ses répertoires contenant les noms des fichiers. Le temps a eu raison de certains des reproches, par exemple l’absence de journalisation (quoique pas depuis si longtemps sous Linux…). D’autres sont des lacunes toujours là dans une Ubuntu toute fraîche, même si des outils au-dessus du système de fichiers peuvent les combler :</p>
<ul>
<li>pas de cryptage intégré ;</li>
<li>aucune notion de versions de fichiers (comme dans VMS) (<em>et le prochain MacOS va redécouvrir la chose trois décennies plus tard !</em>) ;</li>
<li>pas de notion de type de fichier comme les connaissent les Macintosh depuis 1984, juste des extensions aux noms de fichiers associés à des « nombres magiques » dans les fichiers eux-mêmes, nouvelles source de mille bugs (<em>Les tendances sur le sujet sont contradictoires, avec le Mac OS X qui renonce aux ressources et ne prend en compte que l’extension et, dans la plupart des OS récents, les types reconnus par des couches supérieures via l’extension… Est-ce parce que la notion de métadonnée est hermétique à l’utilisateur et l’association d’icelle au fichier trop difficile à maintenir au fil des migrations et déplacements au travers du net et de divers systèmes ?</em>) ;</li>
<li>la possibilité d’avoir dans le nom du fichier à peu près n’importe quoi d’autre qu’un /, d’où moults bugs ésotériques, fichiers ineffaçables, voire trous de sécurité (c’est encore plus drôle après qu’on a réussi à créer ce fichier avec un /...).</li>
</ul>
<h3>L’administration</h3>
<p>Un Unix bien administré est censé avoir plusieurs partitions, histoire par exemple que <code>/tmp</code> ne remplisse pas de l’espace au détriment de <code>/usr</code>, ou pour sauvegarder une partition (<em>forcément</em> entièrement, jamais en <em>live</em>). Les utilisateurs d’autres systèmes ont beau jeu de dire qu’à l’inverse un système de fichier pouvait s’étaler sur plusieurs disques, et gérer l’espace grâce à des quotas, plus d’une décennie avant la rédaction du livre. Les partitions <em>swap</em> existent encore, d’ailleurs (<em>en voie de disparition sur les Linux récents ?</em>), quand le système de fichier pourrait tout simplement convenir.</p>
<p>Bref, toute la logique de gestion des disques vise en fait à contourner des limites ou les conséquences de bugs.</p>
<p>Un autre sujet, toujours d’actualité : la pléthore de fichiers de configuration.</p>
<blockquote><p>“Those allergic to Microsoft Windows with its four system configuration files shouldn’t get near Unix, lest they risk anaphylactic shock.”<br /> <br /><em>« Ceux allergiques à Microsoft Windows</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup><em> et ses quatre fichiers de configuration ne devraient pas s’approcher d’Unix, au risque d’un choc anaphylactique. »</em></p></blockquote>
<p>Bien sûr, tous ces fichiers ont une syntaxe différente, supportent ou pas des commentaires, et confondent ou pas tabulations et espaces. (<em>Honnêtement, je préfère un bordel de fichiers texte qui sont à peu près localisables, au moins dans une Debian ou mon vieux Windows 3.1, à quelque chose de plus complexe à base de XML, ou, horreur, de binaire.</em>)</p>
<p>Pour compliquer la chose, les outils standards font de même chacun leur sauce sans soucis de cohérence. Le phénomène s’étend jusqu’aux <em>shells</em>, dont il y a pléthore, aux sémantiques qui diffèrent parfois. Et écrire un script un peu costaud devant tenir compte de tous les cas devient un cauchemar.</p>
<blockquote><p>“And, indeed, that is my memory of Unix tools—you spend all your time learning to do complex and peculiar things that are, in the end, not really all that impressive. I decided I’d rather learn to get some real work done.”<br /> <br /><em>« En fait, c’est mon souvenir des outils Unix — on passe son temps à apprendre à faire des choses complexes et bizarres qui au final ne sont pas si impressionnantes. J’ai décidé que j’allais plutôt apprendre à bosser. »</em><br /> <br /><em>— Jim Giles</em></p></blockquote>
<p>(<em>On voit que certains n’ont pas sué sur des bêtes fichiers <code>.bat</code>.</em>) Les <em>pipes</em> permettent de faire communiquer des programmes, de manière fragile. Rien de sérieux n’a jamais été développé ainsi. Le Macintosh se passait très bien de cela (<em>dans une utilisation totalement différente et sans soucis de réutilisation d’un script, œuf corse</em>)(<em>s’il lit jusque là, je sais qu’un certain lecteur aura déjà bondi et m’aura parlé d’un outil de scriptage remontant même à l’époque où Steve Jobs n’avait pas encore été viré d’Apple.</em>).</p>
<p>Allez, j’adore ces deux paragraphes, surtout avec le recul et le passage à MacOS X :</p>
<blockquote><p>“When was the last time your Unix workstation was as useful as a Macintosh? When was the last time it ran programs from different companies (or even different divisions of the same company) that could really communicate? If it’s done so at all, it's because some Mac software vendor sweated blood porting its programs to Unix, and tried to make Unix look more like the Mac.<br />The fundamental difference between Unix and the Macintosh operating system is that Unix was designed to please programmers, whereas the Mac was designed to please users. (Windows, on the other hand, was designed to please accountants, but that’s another story.)”<br /> <br /><em>« À quand remonte la dernière fois où votre station Unix a été aussi utile qu’un Macintosh ? Quand pour la dernière fois avez-vous utilisé des programmes de différentes sociétés (ou même de différentes divisions d’une même société) qui pouvaient vraiment communiquer ? Si c’est même faisable, c’est qu’un vendeur de logiciels Mac a sué sang et eau pour porter ses programmes sur Unix, et tenté de transformer un Unix en Mac. <br />La différence fondamentale entre Unix et le système du Macintosh est qu’Unix a été conçu pour plaire aux programmeurs, alors que le Mac a été conçu pour plaire aux utilisateurs. (Windows, d’un autre côté, a été conçu pour plaire aux comptables, mais c’est une autre histoire.) »</em></p></blockquote>
<h3>NFS</h3>
<blockquote><p>“The ‘N’ in NFS stands for Not, or Need, or perhaps Nightmare.”<br /> <br /><em>— Henry Spencer</em></p></blockquote>
<p>Ce protocole inventé par Sun (<em>déjà une tare en soi, apparemment</em>) est coupable d’être sans état, sans sécurité (puisque basé sur des <em>magic cookies</em>), dans le but de contourner l’instabilité des serveurs et stations Sun, puis d’avoir eu besoin de rajouter état (verrous…) et sécurité par-dessus à coup de rustines. Les anecdotes sont cruelles. La page 291, au milieu d’une <a href="https://www.coindeweb.net/humour/info_eco.html">comparaison digne d’Umberto Eco</a>, contient le délicieux :</p>
<blockquote><p>“The Sun kernel has a user-patchable cosmology.”<br /> <br /><em>« Le noyau Sun a une cosmologie rapiéçable par l’utilisateur. »</em></p></blockquote>
<p>Pour finir, l’indépendance de NFS par rapport à l’OS client est une blague.</p>
<p>(<em>Le récent <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Network_File_System#NFSv4">NFS v4</a> valide </em>a posteriori<em> tout cela puisqu’il apparemment il garde le nom mais n’a plus rien à voir avec les versions précédentes.</em>)</p>
<h3>Le C, le C++ et le développement</h3>
<blockquote><p>“Do not meddle in the affairs of Unix, for it is subtle and quick to core dump.”<br /> <br /><em>— Anonyme</em></p></blockquote>
<p>L’annexe B l’affirme : le C et Unix sont un poisson d’avril qui a mal tourné. Thompson, Kernighan & Ritchie ont cherché en 1969 à créer le système le plus cryptique qui soit, parodie de Multics et du Pascal.</p>
<blockquote><p>”We stopped when we got a clean compile on the following syntax:<br /> <br /><em><code>for(;P("\n"),R=;P("|"))for(e=C;e=P("_"+(*u++/ 8)%2))P("|"+(*u/4)%2); </code>”</em></p></blockquote>
<p><em>Mouais.</em></p>
<p>Toujours est-il que les dinosaures rédacteurs regrettent l’époque où un programme qui plantait pouvait être débogué immédiatement, sans autopsier un <em>core</em> volumineux dont les symboles ont disparu (éventuellement écrasé par le propre <em>core</em> du débuggeur).</p>
<p>Sur le plan fondamental, le C est délicat à <em>parser</em> (analyser ?), d’où d’ailleurs les cascades d’erreurs de compilation générées par une seule faute de syntaxe. Quant au C++, c’est une cause perdue de ce point de vue. Et d’ailleurs : qu’est-ce que c’est que ce langage moderne qui n’a même pas de <em>garbage collector</em> ni même de grammaire claire ?</p>
<blockquote><p>“The only marvelous thing about C++ is that anyone manages to get any work done in it at all.”<br /> <br /><em>« La seule chose merveilleuse avec la C++, c’est que des gens arrivent à bosser avec. »</em></p></blockquote>
<p>(<em>J’ai l’impression que les reproches faits au C++ sont les mêmes de nos jours qu’il y a presque 20 ans. Non je ne connais pas vraiment le C++ et le peu que j’en connais m’a convaincu de le mettre tout en bas de la liste des langages à apprendre et que je n’aurai pas le temps d’apprendre.</em>)</p>
<p>Sur le plan anecdotique, <code>make</code> exige des tabulations et non des espaces au début de ses fichiers de configuration (<em><a href="http://www.gnu.org/software/automake/manual/make/Error-Messages.html" hreflang="en">et encore de nos jours</a></em>) : l’auteur aurait refusé de modifier sa syntaxe car il avait déjà dix (10) utilisateurs. (<em>J’ai retrouvé le même problème dans le beaucoup plus récent <code>rsnapshot</code>.</em>)</p>
<h3>La sécurité</h3>
<p>Au regard de ce qui va suivre, il semble accessoire qu’Unix ne supporte pas la moindre défaillance du matériel sous-jacent :</p>
<blockquote><p>“That’s because Unix programs usually don’t check for hardware errors—they just blindly stumble along when things begin to fail, until they trip and panic.”<br /> <br /><em>« C’est parce que les programmes Unix ne vérifient pas les erreurs matérielles — ils trébuchent dans le noir quand ça commence à dérailler, jusqu’à ce qu’ils se rétament en paniquant. » </em></p></blockquote>
<p>Sur le plan logiciel, on insiste bien sur le fait que le <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Morris_worm" hreflang="en">ver Morris</a>, un des premiers virus passés par le réseau en 1988, et qui l’a paralysé à l’époque, est bien un ver <em>Unix</em> : la faute à <code>sendmail</code>, <code>finger</code>, aux mots de passe faiblards…</p>
<h3>Pire est mieux</h3>
<p>Les auteurs vont jusqu’à dire que conceptuellement Unix est le représentant de l’école de pensée « Pire est mieux » : un truc qui marchotte maintenant est mieux qu’un truc parfait dans longtemps. La simplicité avant tout, et surtout avant la correction, la consistance ou l’exhaustivité.</p>
<p>Cela se retrouve dans les outils de développement par exemple (p 176) :</p>
<blockquote><p>“The designers of the Interlisp environment had a completely different approach. They decided to develop large sophisticated tools that took a long time to learn how to use. The payoff for investing the time to use the tools would be that the programmer who learned the tools would be more productive for it. That seems reasonable.<br /> <br />Sadly, few programmers of today’s machines know what it is like to use such an environment, in all its glory.”<br /> <br /><em>« Les concepteurs de l’environnement Interlisp avaient une approche complètement différente. Ils avaient décidé de développer de gros outils sophistiqués dont la maîtrise nécessitait beaucoup de temps. L’avantage pour le temps investi à apprendre ces outils serait que le programmeur qui les utiliserait serait plus productif. Cela semble raisonnable.<br /> <br />Hélas, peu de programmeurs sur les machines de maintenant savent ce que veut dire utiliser un environnement dans toute sa splendeur. »</em></p></blockquote>
<p>(<em>Je me fais violence pour ne pas commenter et fournir de nombreux exemples où on code d’abord et on apprend après. Certes pas dans un contexte universitaire comme celui des auteurs du livre.</em>)</p>
<p>Et puis :</p>
<blockquote><p>“Consistent mediocrity, delivered on a large scale, is much more profitable than anything on a small scale, no matter how efficient it might be.”<br /> <br /><em>« La médiocrité constante, délivrée à grande échelle, est bien plus profitable que n’importe quoi à petite échelle, aussi efficace que cela soit. »</em></p></blockquote>
<p><em>Il est hilarant de constater que tout ce que l’on reproche ou a reproché à Windows jusque récemment l’a été à Unix : un outil léger bancal immédiatement accessible qui marche la plupart du temps </em>vs<em> le gros Unix propriétaire rigide et complexe. Soit Windows marque une nouvelle descente dans le néant, soit Unix s’était entretemps stabilisé — comme Windows l’a fait ensuite. </em><br /><em>Les pessimistes noteront que le « bancal tout de suite » au lieu de « réfléchi demain » est également la philosophie dominante pour tout ce qui concerne ce qui se fait sur le web, voire l’économie entière, pression du court terme oblige. Au moins là y a-t-il une certaine sélection naturelle qui s’opère (pour le mieux ? c’est discutable). </em></p>
<h3>Lisez-le !</h3>
<p><em>Le <a href="http://web.mit.edu/~simsong/www/ugh.pdf" hreflang="en">PDF est gratuitement en ligne</a> mais hélas je ne connais aucune traduction française. En même temps, celui qui s’intéresse au <del>Néolithique</del> Paléozoïque de l’informatique a intérêt à maîtriser l’anglais.</em></p>
<p><em>Voir aussi la <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/The_UNIX-HATERS_Handbook" hreflang="en">page Wikipédia dédiée</a>, la <a href="http://www.art.net/~hopkins/Don/unix-haters/handbook.html" hreflang="en">page de pub de l’époque</a>, ou encore l’<a href="http://www.mindspring.com/~blackhart/index.html" hreflang="en">archive de la liste de diffusion qui a donné naissance au livre</a>. On y trouvera d’autres merveilles assassines non incluses dans le livre comme <a href="http://www.mindspring.com/~blackhart/requium.html" hreflang="en">A Requiem for a Dying Operating System</a>, <a href="http://www.hillside.co.uk/articles/cult.html" hreflang="en">The UNIX cult</a>, <a href="http://www.andromeda.com/people/ddyer/topten.html" hreflang="en">The Top 10 Ways to get screwed by the "C" programming language</a></em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup><em>.</em></p>
<h3>Critiques</h3>
<p><em>Il existe des critiques du livres sur le net, par exemple celle d’<a href="http://esr.ibiblio.org/?p=538" hreflang="en">Eric Raymond</a> en 2008 : en gros, il reproche au livre d’être daté (forcément), de noyer « une once de pertinence dans une livre de polémique », de ne pas prendre en compte les interfaces graphiques apparues un lustre plus tard voire plus, de ne pas reconnaître qu’ailleurs ce n’était pas mieux, et de ne pas avoir prévu Linux (qui découvrait à l’époque ce qu’était un réseau), ou Python (vagissant également), plus perfidement d’avoir été en 1994 bloqué aux années 80, ou d’avoir été du mauvais côté de l’histoire (un des auteurs a participé à NeWS, concurrent de X) et de tomber dans le romantique regret de ce qui aurait pu être ; même de ne pas avoir cherché eux-même à améliorer la chose. En fait, ESR justifie de grosses parties du bouquin (ici à propos du C) : </em></p>
<blockquote><p>“Gradually, in a messy and evolutionary way, the Unix community is teaching itself the lesson that the authors of this chapter wanted to give it. I agree with them that it could have happened faster and should have happened sooner.”<br /> <br /><em>« Graduellement, de manière brouillonne et par évolutions successives, la communauté Unix s’est enseigné la leçon que les auteurs de ce chapitre voulait lui donner. Je leur accorde que cela aurait pu arriver plus vite et aurait dû arriver plus tôt. »</em></p></blockquote>
<p>Beaucoup moins récemment, en 1997, la <a href="http://linuxgazette.net/issue22/haters.html" hreflang="en">Linux Gazette</a> parlait du livre (en pleine explosion du nouvel OS libre) : Andrew Kuchling reconnaît quelque pertinence (“<em>The chapter on the X Window System is devastating and accurate</em>.”) et se demande si la raison de ces plaintes ne serait pas qu’en 1994 les Unix libres au source ouvert étaient beaucoup moins répandus et connus : certaines lacunes ont été corrigées à ce moment. Dans ce sens, le livre est une mine d’idées d’améliorations — pour beaucoup implémentées dans Linux ou MacOS X quatorze ans après.</p>
<p>En notre millénaire (2003), <a href="http://slashdot.org/story/03/04/26/2354245/Unix-Haters-Handbook-Available-Online" hreflang="en">Slashdot a lancé un fil</a> lors de la publication intégrale en ligne : au milieu des habituels verbiages et crachats sur Windows, on trouve quelques gemmes, comme ce <a href="http://slashdot.org/comments.pl?sid=62116&cid=5817398" hreflang="en">rappel du contexte par un des auteurs, qui ne regrette rien</a>.</p>
<h3>Validité</h3>
<p><em><a href="http://slashdot.org/comments.pl?sid=62116&cid=5817447" hreflang="en">Il a été dit</a> que le </em>Handbook<em> n’est plus drôle depuis la sortie de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Windows_NT_4.0" hreflang="en">Windows NT 4</a> (maudit soit son nom). L’année 1995, celle d’après la parution du livre, marque le début de l’apogée de Microsoft, sur les bureaux d’abord, dans les serveurs ensuite, et l’union sacrée contre Redmond fut alors de mise. </em></p>
<p><em>Les tables tournèrent et Windows se prit dans la tronche tous les reproches des barbus à Unix : instabilité pathologique (par exemple Windows 95 plantait systématiquement après une quarantaine de jours, et on mit des années à s’en apercevoir)</em> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup><em>, mépris des standards (et carrément </em>by design<em>), impossibilité de scripter… Windows s’est bien amélioré depuis</em><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup> <em>même si son hégémonie est menacée à terme (des mondes entiers se développent sans lui, sous Linux, MacOS, Android…). Y aura-t-il un nouveau système « bâclé mais suffisant » pour nous faire regretter Windows ? </em></p>
<p><em>Ou est-ce le libre (qui fait tourner l’essentiel des <a href="http://www.top500.org/charts/list/36/os" hreflang="en">supercalculateurs</a>, des box comme des téléphones évolués de nos jours, de Linux à Java en passant par BSD, Apache...) qui a réellement changé la donne ? Et si le libre était apparu dès l’époque de Multics, VMS et autres regrettés <del>dinosaures</del> <del>ammonites</del> <del><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ichthyostega">ichthyostegas</a></del> créatures précambriennes de l’informatique ? ESR, dans la critique ci-dessus, le reconnaît pour X : il a gagné parce qu’</em>open source<em>.</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>L’orthographe n’est pas claire et déjà à l’époque ils s’interrogeaient sur la nature de la créature de Steve Jobs :</em> “NeXT, meanwhile, calls their version of Unix (which is really Mach with brain-dead Unix wrapped around it) NEXTSTEP. But it’s impossible to get a definition of NEXTSTEP: is it the window system? Objective-C? The environment? Mach?”</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Époque bénie où on se cassait les dents sur <code>AUTOEXEC.BAT</code> au lieu de se noyer dans la base de registre.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Et moi non plus je ne peux pas supporter ce langage. En fait c’est comme la nitroglycérine, il faut le laisser aux gens qui en ont </em>vraiment<em> besoin pour faire des choses que le commun des mortels ne fait jamais.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Et la situation était tellement sérieuse qu’un des lecteurs de ce blog écrivit un <a href="http://gentiane.org/~miod/software/murphy/index.html">outil pour personnaliser l’écran bleu</a>. Souvenirs souvenirs…</em> </p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Si si !</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-Unix-Haters-Handbook#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/641« Pour la Science » de septembre 2010urn:md5:f7ee3d7305c8d20becf129776d192fc12010-09-10T00:00:00+02:002015-08-20T10:13:43+02:00ChristopheScience et conscienceabominationanalogieanthropieargentastronomieauto-organisationbon sensbullechaoscivilisationconquête de l’inutilecosmologiecoup bascynismedilemmeeauemmerdeursentropiefoutage de gueulehard sciencelobbyslyrismemathématiquesoptimismepanurgismeperspectiveprise de têteprovocationréalitésabotagesciencescience-fictionspéculationsurréalismetempsthéorieuchronieuniversvaleurvirtuelécologieéconomieémerveillementénergieéons<p>Miracle : j’ai eu le temps de lire ce numéro avant même que son mois théorique d’édition soit entamé.</p> <p>Comme d’hab’, en italique mes commentaires personnels.</p>
<h3>La carnet de Didier Nordon</h3>
<p>Entre autres :</p>
<p>Les unités de mesure, tout le monde connaît. Didier Nordon propose les unités de <em>démesure</em> : le kerviel (somme qu’un employé peut faite perdre à l’employeur) ; le paléobiologiste (<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/Pour-la-Science-d-aout-2010">capable de se tromper de 1,5 milliards d’années dans l’estimation de la date d’apparition de la vie multicellulaire</a>) ; le BP (argent dilapidé par pollution d’une réserve naturelle).</p>
<h3>Les fractales 3D</h3>
<p>Franchement, tout le monde devrait connaître l’ensemble de Mandelbrot. Je rappelle juste ici qu’il rassemble les points du plan complexe qui divergent quand on itère la suite <code>z(n+1) = z(n)²+c</code> (<code>c</code> constante).</p>
<p>Habituellement, l’ensemble est en noir et les jolies couleurs sont fonction de la vitesse de divergence hors de l’ensemble. Infiniment découpable, c’est LA fractale la plus connue. On peut en imaginer une infinité d’autres, basées sur la fameuse non-linéarité de l’équation de base, mais il semble que le simple carré contienne en fait toute la substantifique moëlle du sujet.
<img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/de/Mandelbrot_set_rainbow_colors.png/800px-Mandelbrot_set_rainbow_colors.png" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>Mais elle est plate, une simple image, bien que déjà gourmande en puissance de calcul (<em>Je me souviens de la première fois où je l’ai calculée sur mon vieil <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Atari_ST">Atari 520 ST</a>, et c’était déjà leeeeent.</em>), ce qui explique en partie que la version en trois dimensions ait dû attendre.</p>
<p>Cependant les obstacles n’étaient pas que technologiques :</p>
<ul>
<li>la généralisation en 3D n’est <em>pas</em> immédiate, ou plutôt ne donne pas aisément des résultats esthétiques : déjà il faut définir ce qu’est une multiplication dans un espace en trois dimensions (ce n’est pas trivial) ; certains ont obtenu quelques résultats avec les <a href="http://nylander.wordpress.com/2009/07/07/4d-quaternion-mandelbrot-set/" hreflang="en">quaternions</a> (des couples de complexes, en 4D donc) ;</li>
<li>une fois définie cette multiplication (de manière plus géométrique qu’algébrique), il faut trouver la « bonne » puissance pour un résultat intéressant : si le Mandelbrot classique se contente d’un <code>z²</code>, il a fallu aller jusqu’à la puissance huit pour le <a href="http://www.skytopia.com/project/fractal/mandelbulb.html#renders" hreflang="en">Mandelbulb</a> :</li>
</ul>
<p><img src="http://www.skytopia.com/project/fractal/new/ff/q85/z7_b_3D_fractal_2-s_by_KrzysztofMarczak.jpg" alt="" style="display:block; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li>pour le rendu on arrive aux limites des moteurs de calcul : comment calculer le vecteur normal d’une surface en <em>ray-tracing</em> sur une fractale par définition infiniment découpée qui n’admet aucune tangente ? En conséquence, certaines surfaces apparemment et bizarrement lisses ne le sont peut-être qu’à cause d’un artefact de calcul.</li>
</ul>
<p>Les images du Mandelbulb (voir <a href="http://www.skytopia.com/project/fractal/mandelbulb.html#renders" hreflang="en">Skytopia</a>) sont fascinantes, un véritable monde de cauchemar, et ce n’est qu’une des variantes possibles.</p>
<h3>L’univers perd-il de l’énergie ?</h3>
<p>Contrairement à certains paradoxes astrophysiques très ésotériques que ne comprennent que quelques chercheurs, celui-ci est à la porté d’un étudiant de base : à cause de l’expansion de l’univers, la longueur d’onde de la lumière qui se promène sur des milliards d’années-lumière diminue de plus en plus (décalage vers le rouge). L’énergie des photons décroît en conséquence. Cette énergie perdue n’étant apparemment allé nulle part, le principe universel de conservation de l’énergie, base fondamentale de la physique depuis deux siècles, est-il violé ?</p>
<p>J’ai appris à cette occasion le lien entre une loi de conservation et une symétrie de l’espace, découvert par <a href="http://de.wikipedia.org/wiki/Emmy_Noether" hreflang="de">Emmy Noerther</a> : notamment la conservation de l’énergie est liée à la symétrie de translation dans le temps des phénomènes, c’est-à-dire au fait que la forme de l’espace-temps ne change pas, donc que les lois de la physique peuvent être « rejouées » indifféremment en descendant ou en remontant le temps (en reprenant le classique exemple des boules de billard, on peut dire que la conservation de l’énergie entre les billes suppose que la forme du tapis ne change pas pendant leur déplacement). De même la symétrie de translation dans l’espace implique la conservation de toute quantité de mouvement.</p>
<p>Donc, puisque l’espace-temps, aux échelles cosmiques, évolue, la loi de conservation n’est pas forcément observée.</p>
<p>À l’inverse, il est possible d’expliquer l’expansion de l’univers comme un simple éloignement classique de deux objets, l’émetteur et le receveur, et de réduire le problème à un effet doppler classique où l’énergie est conservée (les ondes sonores comme lumineuses d’une voiture de police ne changent pas d’énergie entre l’émission et l’arrivée à vos oreilles ; pourtant on entend bien l’effet de changement de la longueur d’onde de la sirène avec le déplacement de la voiture, et on verrait l’effet Doppler sur le gyrophare avec des yeux plus sensibles).</p>
<p>Quant à la comptabilisation de l’énergie totale contenue dans l’univers, travail déjà totalement titanesque, il est rendu vain par l’énergie sombre (à la densité constante, donc en augmentation si le volume d’univers s’étend !), la prise en compte de l’énergie cinétique des galaxies, ou des ambiguïtés dans la théorie de la relativité.</p>
<h3>Immortalité et suicide quantique</h3>
<p>Idée provocante : si la théorie des « mondes multiples » de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Hugh_Everett_III" hreflang="en">Hugh Everett </a> est juste, chaque réduction de fonction d’onde donne lieu à une divergence et à la création de deux univers : le célèbre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schrödinger">chat de Schrödinger</a> meurt donc dans un univers, vit dans un autre. En conséquence, on peut jouer au « suicide quantique » : je joue au loto, et la boîte du chat me tue dans tous les cas où je n’ai pas gagné. Je ne survis donc que dans l’univers où je suis richissime. Mille variantes existent, permettant même d’accéder à l’immortalité — en fait, si l’hypothèse des mondes multiples est juste, nous serons tous immortels.</p>
<p>Évidemment, le moindre doute sur la justesse de cette théorie justifie le refus de jouer cette roulette russe quantique. Même sans cela, des problèmes éthiques se posent, par exemple par la douleur infligée aux proches dans les univers (majoritaires) où l’on décède.</p>
<p>(<em>Commentaire personnel : Mouais. L’hypothèse des mondes multiples est séduisante, expliquerait bien des paradoxes, et est à mon avis à peu près invérifiable. Si chaque seconde, les myriades de réductions d’onde qui se produisent dans notre environnement donnent lieu à autant d’univers, nous n’avons en tout cas l’impression que d’un seul fil temporel. Chaque fois que j’ai joué à l’Euromillion une de mes copies a gagné, mais je n’en ai ni le souvenir ni la connaissance. Donc nous sommes (nous les êtres conscients, peut-être réductibles à une « âme », quoi que ce que cela signifie) également multipliés par le nombre d’univers créés. Il n’y a pas de raison que la mort ne suive pas le même chemin et que l’écrasante majorité de nos « exemplaires » ne décède pas à un âge normal, même si existe un archi-improbable-mais-possible quasi-immortel. Or dans le suicide quantique, on suppose que l’âme se « réfugie » automatiquement dans les univers où l’on est encore vivant. Si cela est vrai, nous sommes tous effectivement immortels mais sera-ce enviable ? C’est peut-être cela l’Enfer : l’immortalité dans un corps très probablement totalement décrépi. Mais je n’y crois pas.</em>)</p>
<h3>Divers</h3>
<ul>
<li>Les Mayas sacrifiaient des enfants lors de l’enterrement de leurs rois. Ils n’ont pas été les seuls à faire accompagner leurs grands défunts de membres de leur entourage, mais là c’est macabre…</li>
</ul>
<ul>
<li>Certaines petites lunes de Saturne seraient tellement jeunes et brillantes qu’elles ne peuvent s’être formées qu’à partir d’agrégats de matière échappée des anneaux. Elles seraient donc les derniers objets formés dans le Système solaire.</li>
</ul>
<ul>
<li>Ivar Ekeland annonce que l’Europe tolère une « expérience grandeur nature » : le <em>trading</em> haute fréquence, où les logiciels sont seuls à décider, où la vitesse de la lumière devient une limite, où les cours virent probabilistes. Déjà un tiers de l’activité des bourses, sans aucune théorie économique derrière, et un impact sur des millions de personnes. <br /> <br />(<em>Et l’utilité sociale là-dedans ? J’ai toujours été partisan d’une taxation des bénéfices boursiers en fonction de la durée de détention. En-dessous de 24 h je prendrais 100% des bénéfs’, et rien des pertes bien sûr. Alors en-dessous de la seconde ?</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Deux chercheurs québécois plaident pour les plantations : intelligemment gérées (plusieurs essences complémentaires...), elles ne sont pas le mal absolu et peuvent se rapprocher du « service écologique » des forêts primaires (biodiversité, stockage de CO₂ ...), surtout sur sol déjà dégradé.<br /> <br />(<em>Je me méfie toujours de ce genre de rationalisation qui est une porte ouverte à pas mal d’abus, mais à l’inverse le danger de virer khmer vert est réel. En Europe, où la forêt primaire n’est plus qu’un souvenir, nous sommes d’ailleurs dans la configuration de l’article depuis longtemps.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Nous ne sommes pas égaux face au sommeil. Être du soir ou du matin a une base génétique, mais dépend aussi de la date de naissance des enfants ! Un bébé cale son rythme vers trois mois et si c’est l’été, a des chances de rester « du soir ». <br /> <br />(<em>Dans la famille, c’est raté, l’hérédité semble être trop lourde.</em>)</li>
</ul>
<ul>
<li>Les couleurs interdites existent : le jaune bleuâtre et le vert rougeâtre sont discernables quand on force le cerveau à mélanger des couleurs, comme quoi l’opposition entre ces couleurs n’est pas aussi fondamentalement ancrée dans le cerveau qu’on le pensait.</li>
</ul>
<ul>
<li>Le manioc est une plante peu connue sous nos latitudes, et en conséquence délaissée par la recherche occidentale. C’est pourtant la base de l’alimentation de centaines de millions de personnes. La recherche de variétés plus résistantes et plus riches en vitamines et nutriments bat son plein, plutôt en Égypte, au Nigéria et au Brésil qu’en Occident. La bonne nouvelle : ça se fait plutôt par les méthodes traditionnelles ; les OGM, c’est trop cher.<br /> <br />Rigolo : le manioc est une plante qui se bouture aisément, mais les pieds/clones ont tendance à accumuler tous les virus qu’ils rencontrent et voient leur rendement dépérir à chaque génération — jusqu’à ce qu’on reparte d’une graine.</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans l’île de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bahreïn">Bahreïn</a>, les sources artésiennes qui ont fait la prospérité de l’île dès l’Antiquité (en plus de sa position géographique idéale dans le Golfe Persique) se sont récemment taries. Comme dans nombre d’oasis de la péninsule arabique, l’eau provenait de nappes remplies il y a des millions d’années, époque d’un climat plus verdoyant. L’exploitation humaine a eu raison de cette précieuse ressource… Les habitants se reposent donc entièrement sur leurs usines de dessalement, mais comment les faire tourner le jour où le pétrole aussi se tarira ? Pour éviter (ou retarder…) la même catastrophe, l’Arabie saoudite a carrément renoncé à cultiver des céréales. Trop tard ?</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Pour-la-Science-de-septembre-2010#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/628Arnaque au nom de domaineurn:md5:5fc2dd3ddb6bef48c6b4d986ce4f73fe2010-07-12T00:00:00+02:002011-06-12T15:21:12+02:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismeargentbon senscoup bascourriercynismedysfonctionnementemmerdeursfoutage de gueulehaineoh le beau cas !panurgismepollutionpouvoir d’acheterprovocationéconomie de l’attention<p>J’ai reçu un courrier de l’infâmant Domain Renewal Group.</p> <p>Un exemple de lettre : <a href="http://www.axe-net.fr/actualites/securite/domain/renewal/group/arnaque/119.cfm">http://www.axe-net.fr/actualites/securite/domain/renewal/group/arnaque/119.cfm</a>.</p>
<p>Y a un mot pour ça : <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Slamming">slamming</a></em>. C’est le même principe que pour le dégroupage sauvage et des équivalents dans le domaine énergétique : ils envoient une facture pour renouveler un nom de domaine, sans se faire passer explicitement pour Gandi ou consort, mais en entretenant la confusion ; et le naïf non seulement paye à qui il ne faut pas, à un tarif défiant toute concurrence (aucun concurrent sérieux ne ferait payer autant), mais en plus a transféré son nom de domaine chez un escroc !</p>
<p>Il faut reconnaître que tout est décrit dans le papier, en anglais évidemment, et même en <em>legalese</em>, un dialecte abominable à base de poisson noyé et de cession de droits inaliénables sur sept générations, bien sûr en caractères qu’un plus de 30 ans ne peut pas lire sans loupe, la moitié en majuscules pour réduire encore la lisibilité. <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Arnaque-au-nom-de-domaine#pnote-621-1" id="rev-pnote-621-1">1</a>]</sup></p>
<p>Une fraction non négligeable de pigeons doit exister pour payer sans vérifier. Je me suis parfois demandé si un <em>business</em> (dans le sens caillera du terme) à base de factures plus ou moins fantaisistes de moins de 100 € (histoire de ne déclencher aucun système de contrôle), envoyées en masse à tout le bottin des entreprises, pourrait être viable. 1% de retour et papier et timbre sont remboursés. Au moindre problème, mettre l’erreur sur le dos d’un stagiaire ou de l’informatique. Mais bon, je suis trop honnête et sans besoin financier criant.</p>
<p>Plus je vieillis et plus je suis favorable au retour du pilori.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Arnaque-au-nom-de-domaine#rev-pnote-621-1" id="pnote-621-1">1</a>] <em>Je me demande si on ne devrait pas forcer les avocats et autres juristes qui rédigent des lois et contrats (pas les juges) à tout écrire </em>à la main<em>. Cela réduirait sensiblement le niveau signal/bruit de leurs écrits, il n’y figurerait plus que l’important et pas le million de précautions de toute manière inapplicables destinées à intimider le bas peuple. Dans un registre plus élevé, comparons la valeur et la solidité de la Constitution américaine, ciselée à la plume d’oie, et la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_établissant_une_Constitution_pour_l%27Europe">Constitution Européenne</a> de 2005 tellement longue que même moi ai eu du mal à la finir.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Arnaque-au-nom-de-domaine#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/621Amazon.com dé.comneurn:md5:f9b38d412b496ab1d728ae739d0e1e632010-04-11T18:45:00+02:002015-06-08T14:07:42+02:00ChristopheHumourabominationanticonsumérismeargentbon sensconquête de l’inutilecynismefoutage de gueulehumourintelligencelyrismelégendes urbainesmanipulationmusiquemythemèmepanurgismepouvoir d’acheterprovocationpérimésurréalismevaleuréconomieéconomie de l’attention <p>Sur <a href="http://www.amzon.com/" hreflang="en">Amazon USA</a>, on trouve de tout :</p>
<ul>
<li><a href="http://www.amazon.com/Bosch-15361-Oxygen-Sensor/dp/B000CF1WNM/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=automotive&qid=1270968114&sr=1-1">Un capteur d’oxygène à 3</a> <del>billions</del> (merci Vincent) <a href="http://www.amazon.com/Bosch-15361-Oxygen-Sensor/dp/B000CF1WNM/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=automotive&qid=1270968114&sr=1-1" hreflang="en">milliards de dollars</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://www.amazon.com/Denon-AKDL1-Dedicated-Link-Cable/dp/B000I1X6PM/ref=cm_cr_pr_product_top" hreflang="en">Un câble Ethernet Denon de 1,5 m à 999 dollars</a>.</li>
</ul>
<p>Le plus drôle dans les deux cas réside dans les commentaires déposés par les clients. C’est tout à l’honneur d’Amazon de les laisser. Mon préféré, au milieu de cent pétages de plomb parodiant les pires magazines pour <em>nerds</em> <del>audiophiles</del> audiopathes prêt à claquer un mois de salaire pour l’effet placebo d’un câble au dixième du prix : “<em>Solved Global Warming Locally</em>”.</p>
<p>Les images produit ajoutées par les clients valent aussi le détour.</p>
<p>(<strong>Mise à jour de 2015</strong> : Hélas, tout cela a disparu du site d’Amazon. Reste des câbles à 8000$ pièce seulement.)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Amazon.com-d%C3%A9.comne#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/604Lego vs Playmobilurn:md5:f215929be5f2cc3ab799c9b2840cc7a42010-01-16T15:57:00+01:002023-12-27T11:59:41+01:00ChristopheInclassable & inclasséconquête de l’inutileenfantsmèmeprovocationémerveillement <p>C’est purement génial (le son est pourri, et il faut lire le prologue avant l’épisode 1 puis l’épisode 2, le meilleur) :</p>
<p><a href="http://www.dailymotion.com/playlist/x142s7_-leOoO-_lego-vs-playmo/1">http://www.dailymotion.com/playlist/x142s7_-leOoO-_lego-vs-playmo/1</a></p>
<p>Mais personnellement, je ne vois pas pourquoi Playmobil et Legos, piliers du développement psychomoteur des jeunes Européens de ma génération, et de toutes les suivantes j’espère (<strong>Mise à jour</strong> : pour mon fils, c’est fait), ne pourraient pas cohabiter pacifiquement comme dans nombre de chambres d’enfants depuis trois décennies.</p>
<p>Pour les fans de consoles antiques, <a href="http://www.dailymotion.com/video/x1h08t_mario-bros-lego_creation">un clone en Lego de Mario</a>.</p>
<p>Et ce n’est qu’une fraction de ce que Dailymotion ou Youtube recèlent sur le domaine (dont une partie déconseillée aux enfants, certains osent tout).</p>
<p>À voir aussi : <a href="http://www.thebricktestament.com/acts_of_the_apostles/index.html" hreflang="en">The Brick Testament</a>.</p>
<p>J’aurais plein de trucs à dire sur le sujet mais cette marge de temps libre exceptionnelle dans le rythme auto-boulot-bib’-dodo est trop petite pour les contenir.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Lego-vs-Playmobil#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/599Plus d’histoire en terminaleurn:md5:fece58e2cad69f31836d0e4282b622aa2009-12-11T21:46:00+01:002009-12-11T21:47:02+01:00ChristopheRes publicaabominationAllemagneapocalypseautodestructionbon senscatastrophecitationcivilisationcommunicationconquête de l’inutilecoup basculturecynismedécadencedémocratiedéshumanisationenfantsenseignementexpertisefoutage de gueulegéographiegéopolitiquehistoireincohérenceintelligencelibertémèmemémoirenationalismeouverture d’espritpanurgismeperspectivepessimismepolitiqueprovocationSeconde Guerre Mondialetempstotalitarismeéconomie de l’attention <p>Dans le cadre de l’hallucinant débat sur la consternante proposition de supprimer l’histoire-géo en terminale :</p>
<blockquote><p><em>Those who cannot remember the past are condemned to repeat it.</em><br /> <br />Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. <br /> <br /><a href="http://en.wikiquote.org/wiki/George_Santayana" hreflang="en">George Santayana</a>, <em><a href="http://www.gutenberg.org/files/15000/15000-h/vol1.html" hreflang="en">The Life of Reason</a></em>.</p></blockquote>
<p>J’avais trouvé cette citation très connue en en-tête de <em><a href="http://www.amazon.fr/Rise-Fall-Third-Reich-History/dp/0671728687/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=english-books&qid=1260563359&sr=1-2en">Rise and fall of the Third Reich</a></em> (<em>Le Troisième Reich : Des origines à la chute </em>) de William L. Shirer.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Plus-d-histoire-en-terminale#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/595Le dur chemin vers l’acte authentiqueurn:md5:50266b7a7f4ec75bc55991e51039181a2009-09-21T13:07:00+02:002015-09-01T13:18:42+02:00ChristopheRes publicaadministrationanticonsumérismeargentbon senscomplexitécoup basdommagedysfonctionnementdéshumanisationemmerdeursfoutage de gueulegaspillagehaineincohérencemicroéconomieMurphyorganisationparadoxeperspectivepessimismepouvoir d’acheterprise de têteprovocationsabotagesantétempsténacitééconomie<p>Quand j’ai commencé à boucler mon prêt pour la maison, j’étais optimiste : bon apport, premier achat déjà aux 3/5 payés, situations stables. Notre situation financière n’a effectivement jamais posé problème, mais le chemin vers la signature de l’acte définitif fut long et ardu. Nous avions pourtant déjà été échaudés il y a quelques années.</p> <p>(Pour les locataires : l’acte authentique marque le transfert de la propriété d’un bien, et le notaire doit donc avoir reçu tous les fonds, y compris ceux prêtés par la banque.)</p>
<p>Leçons qui peuvent servir à qui passera par là aussi :</p>
<ol>
<li>Les trois mois de délai entre le <a href="http://www.paruvendu.fr/I/Tout-savoir-sur-le-compromis-de-vent">compromis de vente</a> et l’<a href="http://www.paris.notaires.fr/art.php?cID=181&nID=296">acte authentique</a> final ne sont pas de trop. Si ça ne urge pas, de toute façon ça traînera.</li>
<li>Ne perdez jamais UN jour. Les autres en perdront assez pour vous.</li>
<li>Ne comptez sur les autres que si vous ne pouvez pas faire le travail vous-même.</li>
<li>Vous avez un bel apport, une bonne santé ? C’est bien, le dépassement des délais ne devient pas une certitude.</li>
<li>Même quelqu’un en bonne santé a des chances d’avoir un problème bénin ou passé qui nécessitera un certificat médical. En l’occurrence, préparez tous les certificats médicaux le plus vite possible. (Merci à l’allergologue pour avoir accordé un rendez-vous en trois jours, même s’il a attendu une semaine avant d’envoyer le papier...)</li>
<li>On est au XXIè siècle, email et téléphone portable sont des outils merveilleux. Mais comment faisaient-ils au XXè siècle ?<br />(De toute manière, tous les documents les plus importants, les plus urgents, voyagent par courrier, exceptionnellement par fax.)</li>
<li>Une grosse partie des déménagements se faisant l’été, les demandes de prêts se font donc vers mai (plein de ponts géants et de congés) et les actes authentiques en juillet-août (où personne ne travaille).</li>
<li>En conséquence, dans vos calculs de délai, ne comptez ni le mois de mai ni la moitié de l’été. Pensez à demander les dates de congés de vos interlocuteurs et les noms des assistantes et remplaçants.</li>
<li>L’accord de prêt doit être renvoyé AU MOINS dix jours après l’avoir reçu (la loi est rigide) ! Hors de question de gratter du temps là-dessus.</li>
<li>Une fois l’accord de prêt signé et reçu par la banque, restent les surprises :
<ol>
<li>dans la flopée de papiers, lequel a été oublié/mal signé ? ;</li>
<li>les garanties-surprises exigées auprès du notaire (comme un engagement de récupération du prêt relai sur la vente du bien précédent) ;</li>
<li>le temps pour débloquer les fonds.</li>
</ol></li>
<li>Toutes les banques sont aussi nulles, dixit la notaire (sauf paraît-il le Crédit Mutuel qui gèrerait tout au niveau de l’agence ; les autres centralisent dans des services dédiés, d’où des délais ; mon acheteur a effectivement eu son prêt très vite — même si un papier manquait quand même le jour de la signature de l’acte, je suppose que cela dépend fortement des personnes précises impliquées et de leurs dates de congés...).</li>
<li>Il y a toujours des clauses surprenantes à découvrir dans l’accord de prêt final, qu’on ne peut plus refuser faute de temps.</li>
<li>Il manquera toujours un tampon quelque part. Vous oublierez toujours de signer un obscur coin d’un quelconque papier.</li>
<li>Le gain financier (finalement dérisoire) des prêts à taux zéro, PEL, CEL... sera annulé par le coût de mise en place (énervement, nuits blanches, téléphone portable, accessoirement argent...).</li>
<li>Les clauses les plus inquiétantes d’un contrat d’assurance ne sont connues que lorsqu’il est trop tard pour reculer.</li>
<li>Toutes les personnes rencontrées au téléphone et physiquement seront aimables, serviables, ponctuelles, mais faillibles et débordées. Mais pris dans sa globalité, le <em>back-office</em> de la banque, de l’assurance... n’est, lui, que lent, faillible et débordé<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>.</li>
<li>Si quelqu’un dit « je m’occupe de tout », inquiétez-vous.</li>
<li>J’ai découvert avec fascination que personne ne connaît vraiment tout le flux exact (ça change avec chaque banque, chaque assureur...). Par contre tout le monde s’attend à ce que VOUS le maîtrisiez (« Ah, il faut un chèque de banque ? »).</li>
<li>Une banque est paranoïaque et ne lâche pas un kopeck si elle n’est pas sûre de le récupérer intégralement même si vous vous tuez ET que le prix de l’immobilier chute de 95% un mois avant la fin du prêt ET que vous avez perdu toutes vos économies. <br />À force de vous interroger sur ce que ce vampire va bien demander encore comme garantie, vous trouverez plein d’idées de choses que la banque ne vérifie pas et qui ouvriraient d’intéressantes perspectives à des gens moins honnêtes que vous ; ou simplement qui vous font regretter d’être honnête et franc, ce qui coûte cher en délais (au moins vous serez tranquille plus tard<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>).</li>
<li>La Communauté urbaine a autre chose à faire que faxer des certificats d’urbanisme (faxer, oui, en 2009<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>), y compris le jour de la signature, deux mois après la première demande et après trois relances.</li>
<li>Ayez une pensée pour les gens qui ont moins d’apport que vous, des problèmes de santé et ne peuvent pas fouetter banquier, notaire ou assureur au téléphone pendant les heures ouvrables. Et on se demande pourquoi les transactions immobilières baissent.</li>
<li>Si vous êtes déjà propriétaire, cet apport sera fortement minoré par la banque. J’ai eu de la chance, j’ai vite eu un acheteur dont le banquier a vite pu produire un accord de principe de prêt. (Si possible, vendez, louez, et achetez ensuite, ou débrouillez-vous pour ne pas avoir de prêt relai.) (Un de mes collègues a tout de même réussi le <em>même jour</em> à remplir le camion de déménagement, signer les actes authentiques de vente et d’achat, et à vider le camion dans sa nouvelle maison. Chapeau. Dangereux.)</li>
<li>Tout montage conclu avec votre diligent commercial attitré a de bonnes chances d’être dénoncé par le service crédit — un mois après.</li>
<li>Scannez et gardez sur vous dans une clé USB tous les justificatifs.</li>
<li>Si comme moi vous avez une flopée de comptes d’épargne (historique chargé de deux personnes), centralisez le plus vite possible l’argent sur un minimum de comptes pour éviter de dégainer des dizaines de pages d’extraits de comptes justificatifs à chaque visite chez le banquier.</li>
<li>Un courtier (CAFPI...) peut être un gain de temps si vous ne faites pas vous-même le tour des banques, ou pour un dossier tordu. Rappelez-vous cependant que c’est un commercial qui doit trouver des clients aux banques partenaires. Si vous avez un bon dossier, le courtier peut au moins servir à mettre la pression sur vos banques favorites.</li>
<li>Le taux n’est pas tout. Cela peut coûter beaucoup de frais dès le départ pour espérer gagner un peu bien plus tard. Un taux intéressant sur le prêt principal est parfois la contrepartie d’un crédit relai riquiqui (la banque vous oblige à emprunter plus sur le prêt principal) et de pénalités de remboursement anticipées systématiques<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup>.</li>
<li>Une banque veut vous prêter le maximum le plus longtemps possible : les remboursements anticipés sont une obscénité. Vous n’aurez pas de clause intéressante là-dessus si vous ne l’avez pas exigée.</li>
<li>Dans le système actuel, les banquiers se plaignent des clients qu’ils ne voient plus que pour quémander un prêt, et qui partent pour une faible différence de taux. Les clients savent que les banquiers ne sont là que pour les plumer.</li>
<li>Une promesse orale de banquier vaut moins que le papier sur laquelle elle est écrite.</li>
<li>Si se présente un « conseiller » quelconque, c’est forcément un commercial.</li>
<li>Chaque banque a ses règles de calcul, estimation, garantie, prêt relai, conditions de remboursement anticipé... Mais toutes croit que les autres font pareil qu’elle.</li>
<li>Simuler et comparer des crédits est un excellent exercice de maniement d’Excel ou Calc. Ne cherchez pas à retomber sur les mêmes chiffres que votre banquier, il y aura toujours un écart et on ne vous donnera jamais tous les chiffres.</li>
<li>Actuellement les banques veulent gagner de l’argent avec le crédit, pas juste conquérir un client : si un taux est trop bas et trop intéressant, il y a toujours un loup.</li>
<li>La domiciliation de revenus est illégale, mais ils l’exigent toujours<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>.</li>
<li>Même si vous n’êtes pas bloqué par la date fixée pour les déménageurs, ou la rentrée des enfants, votre vendeur sera lui très pressé de voir son argent, et l’acheteur de votre précédent bien très pressé d’emménager.</li>
<li>Un acheteur à x k€ tout de suite vaut mieux qu’un hypothétique acheteur à x+10 k€ dans deux mois — ou jamais.</li>
<li>Rappelez-vous que l’argent que l’on vous prête est le vôtre. Mais l’État a prêté aux banques, pas à vous.</li>
<li>Les derniers banquiers honnêtes ont déjà sauté du haut de leur tour pendant le dernier krach.</li>
<li>(<strong>Ajouts de 2011</strong>) <br />Finalement j'ai fait une erreur : tout ce cirque pour maximiser le prêt relai pour ne pas avoir à emprunter plus que prévu a été inutile, dans une maison il y a toujours 20 k€ de travaux de plus que prévu (le prévu était : zéro). Au pire, emprunter un peu plus permet d’avoir un matelas qui fructifiera à la banque. Et le prêt sera plus facile à décrocher avec un taux un peu plus intéressant.</li>
<li>N’oubliez pas que tout gain sur les taux se répercutera sur l’assurance, il faut bien que la banque se rattrape quelque part.</li>
</ol>
<p>Une fois l'étape du prêt bouclée, mes douleurs à l’épaule (attribuées d’abord au clavier, mais aussi à ce stress non professionnel) se sont presque totalement envolées. Quel est l’impact sur la Sécu de toute la paperasse banquière ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#wiki-footnote-6" id="rev-wiki-footnote-6">6</a>]</sup></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Que des systèmes composés de gens relativement dévoués et sérieux soient aussi souvent lents et bureaucratiques, sinon carrément cafouilleux, m’« émerveille » tous les jours.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Mouais. À vérifier.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Il paraît que le fax a une valeur légale que l’email n’a pas encore.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>J’ai une objection de principe aux pénalités de remboursement anticipé, c’est vraiment un concept de vampire.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] <em>Il n’y aurait pas moyen de tirer de juteuses amendes de toutes ces clauses sciemment caduques ?</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#rev-wiki-footnote-6" id="wiki-footnote-6">6</a>] <em>Le médecin m’a raconté avoir vu une fois les futurs habitants de tout un lotissement, tous avec les mêmes pathologies. Sans doute pas uniquement à cause des banquiers, mais l’exemple est révélateur.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Le-dur-chemin-vers-l-acte-authentique#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/580« Petit traité de l’imposture scientifique » d’Aleksandra Krohurn:md5:b6cf628183ce8ae4b254d876d1ee166f2009-06-26T00:00:00+02:002012-01-04T21:13:27+01:00ChristopheScience et conscienceanthropieanthropomorphismeauto-organisationBiblebon senschristianismecivilisationcommunismecomplexitécynismeDieudiscriminationdommagedysfonctionnementdéterminismeenseignementexpertiseextraterrestresfoutage de gueuleGuerre Froideguerre saintehistoireincohérenceintelligencelivres luslobbysmanipulationmèmeouverture d’espritparanoïaperspectivepessimismeprovocationreligionRussieréalitésabotagesciencescience-fictionthéologiethéorietotalitarismetranscendanceuniverséducationÉtats-Unisévolution<p>Les titres des dernies livres de <em>Pour la Science</em> sont accrocheurs mais parfois un peu trompeur. Il y avait déjà le cas de (l’excellent) <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/La-Terre-avant-les-dinosaures-de-Sébastien-Steyer-et-Alain-Béneteau">la Terre avant les dinosaures</a></em>, qui traitait exclusivement des tétrapodes, et ici ce <em>Petit traité de l’imposture scientifique</em> décevra tous ceux qui cherchent à casser du sucre sur le dos de la science officielle. C’est peut-être le but d’ailleurs :-)</p> <p>Le livre vise plutôt à dénoncer tous ceux qui, sous couvert de science justement, sortent des inepties plus ou moins criminelles, plus ou moins sincères. Sur les pages flotte l’esprit du regretté <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jay_Gould">Stephen Jay Gould</a>, grand pédagogue de l’évolution et grand pourfendeur de racistes et créationistes en tout genre. Mais le titre est encore une fois trompeur car il n’y a rien d’un « traité », on se limitera à un aperçu historique de quelques cas plus ou moins connus.</p>
<p><img src="http://www.editions-belin.com/e_img/boutique/full/004624.jpg" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />Sont abordés plus ou moins succintement :</p>
<h3>Les canulars</h3>
<p>« Forme bénigne », les canulars touchent tous les domaines. Les plus connus sont l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_de_Piltdown">homme de Piltdown</a> ou certains témoignages d’OVNI (dont un, français, exemplaire). J’ai adoré le canular d’Alain Sokal (développé dans <a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a>, j’en parlerai ici).</p>
<h3>La mémoire de l’eau</h3>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Benveniste">Jacques Benveniste</a>, loin d’être un original, a déclenché une tempête avec sa « mémoire de l’eau », que quasiment personne n’a pu reproduire et qui flanque en l’air les bases de la chimie, mais fut soutenu par toute l’industrie homéopathique (l’article Wikipédia sur le sujet est un modèle de schizophrénie.) L’homéopathie aurait d’ailleurs mérité un chapitre dans le livre...</p>
<p>Benveniste n’a jamais été accusé de fraude, au pire de faire n’importe quoi. Son cas est exemplaire par l’impact médiatique (<em>le Monde</em>, rien que ça, et je me souviens des tempêtes dans <em>Science & Vie</em>...).</p>
<h3>OVNI</h3>
<p>La mode des « soucoupes volantes » a duré de l’immédiat après-guerre à la fin du XXè siècle, parasitée par canulars et fraudes, interprétation sélective, phénomènes étonnants mais naturels mal interprétés, un ras-le-bol des scientifiques d’être assaillis de témoignages bidons, une méfiance envers les autorités de la part des «croyants », le tout sur fond de paranoïa en temps de guerre froide. Aleksandra Kroh dépeint, entre autres, l’histoire des commissions militaires ou civiles chargées de faire la lumière sur ces affaires, fatalement sans convaincre personne.</p>
<h3>Lyssenko</h3>
<p>C’est là le plus énorme et catastrophique exemple de charlatanisme scientifique.</p>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lyssenko">Trofim Lyssenko</a>, petit technicien agricole ukrainien, réussit à se hisser au sommet de la hiérarchie scientifique de l’URSS stalinienne par son astuce, ses « découvertes » toujours affirmées avec enthousiasme, mais jamais vérifiées, son talent oratoire, et sa capacité à deviner les attentes d’un Staline qui sera son soutien principal. Perte collatérale : l’agriculture soviétique, gérée en dépit du bon sens pendant des décennies, et la génétique de tout le bloc de l’Est — pendant qu’elle se développait massivement à l’ouest.</p>
<p>Comment un arriviste a-t-il pu si longtemps abuser un pays entier ? Pour Kroh, la réponse n’est pas qu’idéologique : la vue à très court terme des fonctionnaires de l’époque, assez désespérés par la situation catastrophique de l’agriculture soviétique pour croire le premier charlatan venu, et ce « règne des médiocres » typique des régimes totalitaires, sont la cause principale, et non un réel souci d’établir une « science prolétarienne ». La « logique » interne du stalinisme a fait le reste.</p>
<h3>La supériorité blanche</h3>
<p>L’apothéose des théories racistes s’incarne évidemment dans les délires du Ⅲè Reich. Cependant, bien longtemps avant, il était « évident » qu’il y avait plusieurs races humaines, et que la race blanche était « évidemment » supérieure. Selon l’époque et le milieu, on justifiait ainsi l’esclavagisme ou un simple paternalisme colonial.</p>
<p>Plus d’un scientifique a tenté de trouver une base réelle à la supériorité blanche, sans succès à chaque fois que le travail était fait sérieusement, sans sélection préalable ou postérieure des données. La génétique actuelle a sonné le glas définitif (en sciences...) du racisme en permettant, certes, de discerner des provenances géographiques mais en dévoilant l’énorme diversité génétique à l’intérieur de chaque groupe, et des indices sur nos ancêtres communs —bien trop proches et peu nombreux pour que toute différentiation sérieuse ait pu avoir lieu, sans compter les métissages réguliers.</p>
<p>La fin du chapitre relève quelques survivances racistes dans notre civilisation : le <a href="http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juillet/allocution_a_l_universite_de_dakar.79184.html">discours de Dakar</a> de Sarkozy (vers le milieu : « <em>Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire</em> » et la suite immédiate), ou les élucubrations de Watson (nouveau rappel que les Nobel ne sont pas toujours les derniers à dire des sottises).</p>
<h3>Le créationisme</h3>
<p>Les pages sur Darwin montrent bien la vitalité et disparité du monde créationiste, qui rejette le darwinisme, l’évolution, la sélection naturelle. Il y a un monde entre le rejet viscéral de fondamentalistes américains financièrement puissants, celui du clergé polonais qui même rejette les avis de Jean-Paul Ⅱ sur l’évolution (« <em>plus qu’une hypothèse</em> »), ou celui de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/William_Jennings_Bryan" hreflang="en">William J. Bryan</a> (un politicien américain du début du siècle, plutôt de gauche mais fondamentaliste, incapable de concilier d’une part la morale et le progrès, et d’autre part l’impitoyable lutte pour la survie et ses implications sociales effroyables — ses craintes sur ce point étaient fondées !), ou le « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessein_intelligent">dessein intelligent</a> ».</p>
<p>Ce dernier, qui se veut une version « scientifiquement correcte » ne va pas jusqu’à nier l’âge canonique de la Terre ni même la modification graduelle des espèces, mais (et ça me rappelle le « Dieu des manques », explication bouche-trous aux manques de la science, et fatalement destiné à se réduire au fur et à mesure que celle-ci progresse) voit dans certaines choses « irréductiblement complexes » la main d’une intervention extérieure<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#pnote-577-1" id="rev-pnote-577-1">1</a>]</sup>. Le piège <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Finalisme">finaliste</a> est sournois et courant (et, justement, <em><a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/">la Terre avant les dinosaures</a></em> montre bien qu’il n’y a aucune finalité dans la transition poisson/reptiles).</p>
<p>Le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Procès_du_singe">procès du singe</a> est évidemment traité, ainsi que l’état désastreux de la culture américaine, polonaise ou turque dans le domaine de l’évolution. La montée d’un créationisme islamique est inquiétant même s’il touche peu les scientifiques locaux.</p>
<h3>Bilan</h3>
<p>Ce livre prêche plutôt à un public convaincu d’avance. Je lui reprocherais de ne pas s’étendre sur les critères qui font de la <em>bonne</em> science : reproductibilité, publication et avis des pairs, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Réfutabilité">réfutabilité</a> à la Popper, non-pertinence des anecdotes personnelles, règles statistiques contre-intuitives... ou les écueils à éviter : tour d’ivoire, consensus d’un petit cercle, parasites socio-économiques, modes... que les fanatiques de telle ou telle théorie rejetée brandissent un peu trop vite.</p>
<p>La possibilité d’une cohabitation paisible de la science et de la religion est par contre bien évoquée (référence à la doctrine <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Non-Overlapping_Magisteria" hreflang="en">NOMA</a> de non-empiètement de Gould).</p>
<p>Auraient mérité d’être abordés : les charlatanismes du genre de l’astrologie, les médecines douces plus ou moins délirantes, homéopathie en tête, tout ce qui tourne autour des manipulations motivées par des soucis financiers ou <em>marketing</em> (lobby pharmacie, lobby pétrolier anti-réchauffement climatique), ou la fraude délibérée venant des scientifiques eux-mêmes.</p>
<p>Bref : malgré tout, si vous ne connaissez pas déjà à fond les sujets ci-dessus, ce <em>Petit traité</em> sera une saine lecture, plus historique que fondamentale, juste un peu frustrante par le manque de profondeur.</p>
<p><a href="http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-petit-traite-de-l-imposture-scientifique-12486.php">Présentation sur le site web de l’éditeur</a><br />
<a href="http://charlatans.info/news/spip.php?article156">Avis sur charlatans.info</a><br />
<a href="http://scepticismescientifique.blogspot.com/2009/04/notes-de-lectures-9-petit-traite-de.html">Avis critique sur le blog scepticismescientifique</a>, avec des réserves sur le manque d’explication sur <em>pourquoi</em> certaines affirmations ne sont pas scientifiques.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#rev-pnote-577-1" id="pnote-577-1">1</a>] <em>Qu’on ose avancer cette explication, qui implique l’existence d’une entité </em>encore plus complexe<em>, me fascine.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/Petit-trait%C3%A9-de-l-imposture-scientifique-d-Aleksandra-Kroh#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/577“The soundest argument...”urn:md5:b8c27464a45db5d4f5ad6fb3965d56242009-06-21T00:00:00+02:002011-06-03T18:50:51+02:00ChristopheCitationsbon senscitationcommunicationdommageintelligencemanipulationmèmeouverture d’espritperspectivepessimismeprise de têteprovocationpsychologiesaturationéconomie de l’attention <blockquote><p>“<em>The soundest argument will produce no more conviction in an empty head than the most superficial declamation; as a feather and a guinea fall with equal velocity in a vacuum.</em>” <br /> <br />« L’argument le plus sensé ne convaincra pas plus une tête vide que la plus superficielle des déclamations ; car une plume et une noix tombent à la même vitesse dans le vide. »<br /> <br />Charles Caleb Colton (1780-1832) , <a href="http://books.google.fr/books?id=CjACAAAAQAAJ&dq=colton+many+things+few+words&printsec=frontcover&source=bl&ots=2fDfsep3VZ&sig=YPMOiLGMnt6kGLk0sjadvnGPg7g&hl=fr&ei=RcEySorQJ4PGsgaTkNCwCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1" hreflang="en">Lacon, or Many Things in Few Words</a>, 1826</p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/The-soundest-argument#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/571La Dernière Technologieurn:md5:ece66613b9fedd5b3b474dc3f4b1c79e2009-03-20T00:00:00+01:002015-12-16T19:37:12+01:00ChristopheInformatique : l’art du développementabominationbon sensculturedommagedéveloppementenseignementexpertiseinformatiqueintelligenceMicrosoftmèmeouverture d’espritperfectionnismeperspectiveprovocationréalitéSSIItravailvirtueléconomie de l’attentionéducationévolution<p>“<em>I’ve just worked hard to learn the previous technology. Can you promise me that, if I learn this one, it will be the last one I ever have to learn?</em>”</p> <p>Perle trouvée sur <a href="http://hardware.slashdot.org/comments.pl?sid=602189&cid=24037133" hreflang="en">Slashdot</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, en commentaire aux annonces d’Intel sur les habitudes à changer avec les futures processeurs massivement multicœurs :</p>
<blockquote><p>“I’m reminded of an anecdote told to me during a presentation. The presenter had been introducing a new technology, and one man had a concern: ‘I’ve just worked hard to learn the previous technology. Can you promise me that, if I learn this one, it will be the last one I ever have to learn?’ The presenter replied, ‘I can’t promise you that, but I can promise you that you’re in the wrong profession.’'<br /> <br /> (Traduction imparfaite : « Ça me rappelle une anecdote qu’on m’a racontée pendant une présentation. Le conférencier présentait une nouvelle technologie, et un homme avait un souci : “J’ai travaillé dur pour apprendre la technologie précédente. Pouvez-vous me promettre que si j’apprends celle-là, ce sera la dernière que j’aurai jamais à apprendre ?” Le présentateur répondit : “Je ne peux pas vous promettre ça, mais je peux vous assurer que vous êtes dans la mauvaise profession.”)<br /> <br />GatesDA, <a href="http://hardware.slashdot.org/comments.pl?sid=602189&cid=24037133" hreflang="en">Slashdot.org, 02/07/2008</a></p></blockquote>
<p>Bien dit ! Je suis parfois fasciné par le non-intérêt de certains collègues à ne pas chercher à apprendre de nouvelles technos. Mon problème serait plutôt l’inverse (trop vouloir apprendre alors que je n’en ai jamais le temps), mais <em>refuser</em> d’apprendre un nouvel outil quand l’occasion professionnellement justifiable se présente, ça me dépasse. Même si un ras-le-bol peut se faire jour face à certains éditeurs qui changent leurs bibliothèques tous les trois ans<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>, le problème se pose en terme de temps perdu, de maintenance de logiciels d’époque différentes, pas d’intérêt en terme d’apprentissage. Même quand on considère que l’informatique a atteint sa perfection dès l’enfance avec Unix, il y a toujours quelques trucs à glaner à connaître les concurrents (il n’y a et n’y avait pas que Windows). Même l’<a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/19/186-prise-de-tete-en-abap">ABAP</a> a quelques idées sympas.</p>
<p>Je suis peut-être déformé par ma sous-branche professionnelle : dans le service, on est presque censé connaître tout sans jamais passer une seconde en veille technologique ; plus y en a sur le CV, mieux on peut se recaser chez un autre client ou employeur ; se faire piéger dans une technologie en voie d’extinction ou toujours dans le même contexte relève du suicide professionnel. Cependant, aucun informaticien ne peut dire ce avec quoi il travaillera réellement dans dix ans, même si son cœur de métier reste le même.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Site, rappelons-le, qui n’a d’intérêt que par l’élite de sa population de </em>geeks<em> commentateurs, et pas par son intérêt journalistique, qui serait même négatif.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2009/01/21/La-Derni%C3%A8re-Techno#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>Voir les technos MS d’accès aux données...</em></p></div>
Une idée grandiose : le dîner de consurn:md5:7fa12e59c3a0e0ef42151a2471f8d75d2008-11-16T15:00:00+01:002011-06-02T08:49:08+02:00ChristopheBlogger, une aventureblogcitationcommunicationdotclearemmerdeursfoutage de gueulelibertéprovocationpsychologieéconomie de l’attention<p>Idée de Swâmi Petaramesh : créer un « dîner de cons » sur son blog pour les commentateurs emmerdeurs.</p> <p>Allez, hop, un petit billet rapide pour me changer les idées du <em>taggage</em> en masse et en cours de mes archives<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#pnote-488-1" id="rev-pnote-488-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>Je ne lis pas assez souvent le blog de <a href="http://petaramesh.org/" hreflang="fr">Swâmi Petaramesh</a>, même s’il est dans la (populeuse) classe <em>Favoris</em> de mon (énorme) blogroll, mais je viens juste de retomber dessus en cherchant des infos sur <a href="http://bicycode.org/">Bicycode</a> <sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#pnote-488-2" id="rev-pnote-488-2">2</a>]</sup></p>
<p>Je voudrais juste signaler <a href="http://petaramesh.org/post/2006/05/23/263-diner-de-cons">ce billet, une idée grandiose sur le questionnement éthique de la justification de l’ostracisme et du coup de pied au cul virtuels</a>. Le présent blog étant beaucoup moins fréquenté<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#pnote-488-3" id="rev-pnote-488-3">3</a>]</sup>, et en tout cas par des gens plus discrets et/ou civilisés, je ne vais même pas chercher à appliquer bien que l’envie m’en prenne.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#rev-pnote-488-1" id="pnote-488-1">1</a>] <em>Nouveauté Dotclear 2. Très pratique. Cauchemardesque à maintenir de manière propre. Titanesque pour un blog sans sujet défini et plein d’archives.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#rev-pnote-488-2" id="pnote-488-2">2</a>] <em>De l’immatriculation de vélos pour faire passer les chances de le récupérer après un vol de dérisoire à simplement faibles.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#rev-pnote-488-3" id="pnote-488-3">3</a>] <em>Même les </em>spammers<em> sont partis. On va voir combien de temps ils vont mettre à trouver la nouvelle adresse des commentaires.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/11/16/Une-idee-grandiose-%3A-le-diner-de-cons#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/488Les entreprises de ma liste noire pour cause de pub téléphoniqueurn:md5:4e393b5e8caaec2174e10ff21f85750b2008-05-22T21:29:00+00:002011-05-30T19:18:27+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismecoup basdommageemmerdeursfoutage de gueuleguerrehainelibertémémoireoffshorepouvoir d’acheterprise de têteprovocationrésolutionssabotagesaturationéconomieéconomie de l’attention<p>Liste noire de fournisseurs qui méritent le <em>boycott</em> pour cause de tapage diurne par téléphone interposé.</p> <p>Se sont rendus coupables de démarchage téléphonique sans relation commerciale préalable :</p>
<ul>
<li><strong>KparK</strong>. <br />À une époque, on était à la limite du harcèlement. Ils savent que les fenêtres de mon immeuble commencent à accuser leurs deux décennies et que tout le monde les change. Ils n’ont même pas participé à l’appel d’offre, je suis allé chez un concurrent. Si j’avais eu le temps, j’aurais fait venir un commercial pour un long devis et je lui aurais dit plus tard pourquoi je ne signais pas.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Cégétel</strong> <br />Une pub de la pire espèce : ils font appeler par un robot qui dit « Attention vous allez être mis en relation avec votre correspondant », et ce n’est qu’après quelques secondes qu’un pauvre type de Dieu sait quel pays du Tiers-Monde se met à débiter son baratin.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Alice</strong><br />Le télé-opérateur au petit accent est-asiatique a quand même pris cinq minutes (pendant que je rangeais les courses, pas de bol pour lui j’avais du temps de cerveau disponible) à comprendre que je ne serai pas client, bien que j’ai refusé de lui dire chez quel opérateur j’étais, combien je payais en télécoms... Il a fallu que je lui dise que je ne choisirai jamais Alice à cause de leur réputation désastreuse et surtout du démarchage téléphonique pour qu’il me lâche les baskets.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Bouygues Telecom</strong> :<br />La <del>commerciale</del> pauvre esclave au bout du fil n’a avoué qu’après dix minutes de harcèlement que le portable qu’elle voulait m’offrir était un cadeau empoisonné puisqu’elle avait « oublié » de me parler de l’abonnement obligatoire à beaucoup de brouzoufs sur trop de mois qui allait avec.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong><em>L’Ami des Jardins</em></strong> :<br />Ce magazine, non content de harceler ma femme, lui a proposé un numéro gratuit, en a envoyé trois, et une facture.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Somewhere</strong> :<br /> A franchi un niveau supplémentaire dans le foutage de gueule : je ne m’étais pas encore fait appeler par un robot qui m’ordonnait d’appeler un autre numéro ! Je doute que cela marche, les imbéciles qui obtempèrent n’ont sûrement pas assez de neurones pour retenir le numéro en question. Ils ont réédité le coup deux fois.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Home Natura</strong> : <br />Pour chercher des prospects directement sur annuaire. Quand j’ai dit à la fille que ce qu’elle faisait était illégal, elle s’est énervée. C’était le but.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Nombre de cuisinistes</strong> : <br />Vu le nombre d’escrocs dans le métier (ceux qui appellent ne sont jamais des boîtes dont j’ai entendu parler), et leur propension à harceler, la prochaine fois j’insulte directement le mec. Ma cuisine est neuve de toute façon.</li>
</ul>
<p><br /> <br /> <br /></p>
<p>Se sont rendus coupables de <strong>spam par SMS</strong> alors que j’étais client, et donc sont passées sur ma liste grise (relations à limiter si je suis déjà client ; étudier la concurrence) :</p>
<ul>
<li><strong>Orange</strong></li>
</ul>
<ul>
<li><strong>ING</strong> : <br />Ils ont déjà « oublié » de prendre en compte ma demande de ne plus me faire spammer par SMS. On verra ce que donne la relance.</li>
</ul>
<p><br /> <br /></p>
<p>Se sont rendus coupables de spam par email de manière répétée et scandaleuse :<br /> <br />Heu... Non, cette liste-là, elle ferait trop de mégaoctets et ces boîtes inconnues méritent de le rester.</p>
<p><br /> <br /></p>
<p>À propos de ceux qui utilisent l’annuaire pour de la prospection téléphonique à la petite semaine, rappelons cet
<a href="http://www.pagesjaunes.fr/plusdeservices/infosite/mentionLegale.do;jsessionid=DD59F57791793ED5138815BE288166B7.yas32f?portail=PJ">extrait du site des Pages Jaunes</a> :</p>
<blockquote><p>« En vertu du respect des droits des abonnés inscrits en liste d'opposition à des opérations de prospection directe et des dispositions de l'article R10-1 du Code des Postes et Communications électroniques fixées par décret en Conseil d'Etat du 01/08/03, l’utilisation à des fins commerciales ou de diffusion dans le public de données téléchargées à partir de http://int2.test.pagesjaunes.fr/ est formellement interdite, sous peine des sanctions pénales prévues par les <a href="http://www.cnil.fr/index.php?id=303">articles 226-16 à 226-24 du Code pénal</a> qui sanctionne notamment le délit de collecte illicite de données personnelles. »</p></blockquote>
<p>...et la sanction, selon ledit article, n’est pas innocente :</p>
<blockquote><p>« <strong>Art. 226-16</strong> <br />Le fait, <strong>y compris par négligence</strong>, de procéder ou de faire procéder à des traitements de données à caractère personnel sans qu’aient été respectées les formalités préalables à leur mise en œuvre prévues par la loi est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende. »</p></blockquote>
<p>Je précise pour les parasites qui harcèlent sur annuaire que dans les résultats des <a href="http://www.pagesblanches.fr/">Pagesjaunes/Pagesblanches</a>, un pictogramme indique l’opposition au marketing direct, et donc on tombe sous la sanction, cette fois, de l’article 226-18-1 :</p>
<blockquote><p>« <strong>Art. 226-18-1</strong> : <br />Le fait de procéder à un traitement de données à caractère personnel concernant une personne physique <strong>malgré l’opposition de cette personne</strong>, lorsque ce traitement répond à des fins de prospection, notamment commerciale, ou lorsque cette opposition est fondée sur des motifs légitimes, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende. »</p></blockquote>
<p>(On relèvera en soupirant l’incohérence qui punit des mêmes peines celui qui emmerde le monde par ignorance crasse et celui qui passe délibérément outre...)</p>
<p>Étant totalement dégroupé, j’ai fouillé dans les options de la Freebox à tout hasard, et, ô surprise, j’ai découvert une case à cocher qui permet de refuser tous les appels anonymes, donc en général tous les emmerdeurs utilisant un standard, mais hélas aussi ceux en liste rouge par exemple. De toute manière, je ne donne plus guère que mon téléphone portable aux entrepreneurs et entreprises qui pourraient avoir un besoin légitime de me contacter. On verra à l’usage, mais il semble que pas mal de déchet ne passe déjà plus. L’inconvénient est de ne plus être joint par des gens derrière un standard ou sur ligne rouge — mais ceux-là ont plutôt mon portable en général. La liste rouge me répugne, le simple filtrage suffira peut-être.</p>
<p>(<strong>Mise à jour de septembre 2008</strong> : Et ça marche du feu de Dieu, il y a beaucoup moins d’emmerd...rs !)</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/05/22/383-les-entreprises-de-ma-liste-noire-pour-cause-de-pub-telephonique#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/336Le futur à reboursurn:md5:d173155340981db1812b2b943bf5841d2008-01-26T10:35:00+00:002011-05-24T20:39:31+00:00ChristopheCitationsbon senscitationdécadencegaspillageJupiterperspectivepessimismeprovocationscience-fictionéconomieévolution <p><img src="http://home.earthlink.net/~alprojects/2001/discovery.gif" alt="" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Juste un extrait cinglant d’un contributeur du <a href="http://www.anneau-monde.com/">Club Présence d’Esprit</a> :</p>
<blockquote><p>« Le symbole de notre époque: au lieu de FAIRE le futur, on fait des émissions sur l’époque où on croyait encore dans le futur... :-((<br /> <br />Quand j’étais gamin, je découvrais le Discovery cinglant vers les lunes de Jupiter, et en 2001, quand j’aurais dû le voir en vrai (on en avait les moyens technologique, en plus !) qu’ai-je vu ? Qu’était-ce qui dominait l’actualité des transports ? DES TROTTINETTES ! »<br /> <br />Paul Alary, <a href="http://fr.groups.yahoo.com/group/list-pde/message/12662">liste list-pde, 3 octobre 2007</a></p></blockquote>
<p><img src="http://www.trottinette.org/images/md_bladz_800w.jpg" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/26/433-le-futur-a-rebours#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/392« Je suis anti-tabac... »urn:md5:3b8bf542c68a7fbe54e8bf075151e9b72008-01-07T20:35:11+00:002008-09-07T10:56:25+00:00ChristopheCitationsbon senscitationhumourpollutionprovocationsanté <blockquote><p>« Je suis anti-tabac. Je trouve stupide de se suicider en incommodant ses contemporains. »<br /> <br />Frédéric Dard,<br /><em>Les pensées de San-Antonio</em></p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2008/01/07/461-je-suis-anti-tabac#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/415Que voulez-vous que je réponde à ça ?urn:md5:ab036641323deded401b2e78f597bb0a2007-08-04T11:50:00+00:002009-07-04T17:29:03+00:00ChristopheHumourcynismedommageenfantshumourprise de têteprovocationpsychologiesurréalisme <p>Il y a déjà pas loin d’une décennie que j’ai traduit pour mon site un petit texte humoristique américain qui courait sur le net : « <a href="https://www.coindeweb.net/humour/destin_disney.html">Ce que sont devenus les personnages de chez Disney</a> » (Donald servi laqué dans un restaurant chinois, Winnie l’Ourson mort de cholestérol, Evinrude gobée par un brochet, le Prince charmant guillotiné, etc.). Pas d’un goût terrible mais cet humour décalé m’a fait un temps marrer. C'est également une des pages de mon site qui me vaut le plus de courrier, allant de « c’est de mauvais goût » à « salaud ! », etc.</p>
<p>Et tout récemment j’ai reçu un mail contenant en tout et pour tout ceci :</p>
<blockquote><p>« <em>Est-ce que tout ses personnages ont vraiment existé est son mort comme sa ??</em> »</p></blockquote>
<p>Je suis sur le c... Que voulez-vous que je réponde à ça ???!!</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/08/04/384-que-voulez-vous-que-je-reponde-a-ca#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/337Une réponse aux télémarketeursurn:md5:f3200c1ebe90b4266399d99b01722f6e2007-06-01T20:52:00+00:002009-07-04T14:47:19+00:00ChristopheGuerre au marketinganticonsumérismecommunicationcoup bascynismedommageemmerdeursesclavagefoutage de gueuleguerrehainehowtolibertéparanoïapouvoir d’acheterprovocationpsychologierésolutionssabotageéconomieéconomie de l’attention<p>Une vacherie à envoyer un jour où l’emmerdeur de trop vous téléphonera.</p> <p>L’idée est d’un <a href="http://it.slashdot.org/comments.pl?sid=156949&cid=13161817" hreflang="en">« Couard anonyme » sur Slashdot en juillet 2005</a> : aux télémarketeurs qui le harcèlent pour essayer de lui vendre tout et n’importe quoi il répond :</p>
<blockquote><p>« Vous vous souvenez quand votre mère vous disait de bien écouter à l’école, ou bien vous ne feriez rien de bon dans la vie ? Vous la croyez maintenant ? » <em>Clic !</em></p></blockquote>
<p>Cruel et souvent faux (combien de surdiplômés dans les centres d’appel qui ont juste besoin de manger ?), mais franchement, ce genre de métier <em>doit</em> disparaître, et faire comprendre aux pions à l’autre bout du fil qu’ils doivent en changer est un des moyens, puisque tout est fait pour isoler la victime (vous et moi) du responsable (les marketeux en chef, leurs <del>clients</del> commanditaires, etc.).</p>
<p>Au passage :</p>
<ul>
<li><a href="http://www.xs4all.nl/~egbg/counterscript.html" hreflang="en">le fameux contre-script</a> ;</li>
<li><a href="http://www.stopjunkcalls.com/script.htm" hreflang="en">d’autres vacheries et trucs contre cette engeance</a> ;</li>
<li><a href="http://yro.slashdot.org/article.pl?sid=05/09/12/1222240&threshold=4&tid=158&tid=187" hreflang="en">une des nombreuses enfilades de Slashdot consacrées au sujet</a> (très américano-centrique ; le phénomène est bien pire chez eux).</li>
</ul>
<p>(<strong>Mise à jour du 3 juin</strong>)</p>
<ul>
<li>Discussion tendue, argumentée et intéressante sur le thème de l’attitude à adopter envers les esclaves des centres d’appels chez le Monolecte : <em><a href="http://blog.monolecte.fr/post/2006/12/04/Et-la-politesse-Bordel">Et la politesse bordel ?</a></em>.</li>
<li><em><a href="http://petaramesh.org/post/2006/03/16/132-bonjour-ici-l-emmerdeur-de-service">Bonjour, ici l'emmerdeur de service...</a></em> chez Swâmi Petaramesh.</li>
</ul>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2007/06/01/170-reponses-aux-telemarketeurs#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/153Baratin commercial à signal nulurn:md5:38eae7caca3b92a035c4858e8f0966342006-12-17T20:13:00+00:002014-02-26T11:00:48+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismecommunicationdommagedéfense du françaisdéshumanisationemmerdeursexpertisefoutage de gueuleincohérenceintelligencemèmemétainformationpanurgismeparadoxeperspectivepollutionprise de têteprovocationprécisionpsychologiesabotageSAPsaturationsignifiésurréalismevaleurvirtueléconomieéconomie de l’attention<p>Des gens payés cher en tartinent des sites web et pourtant ça ne veut <em>rien</em> dire.</p> <p>Un de mes défauts récurrents consiste à chercher systématiquement un sens aux textes que je lis, et à accorder bien plus d’importance à ce sens qu’à la manière dont il est formulé. Les belles formules <em>marketing</em> me hérissent, mon mauvais esprit y recherche automatiquement le mot creux, l’allusion mensongère, la récupération, le mensonge par omission, le vocabulaire-qui-en-jette-mais-ne-veut-rien-dire.</p>
<p>(Au passage, cela explique en quoi j’ai adoré <em><a href="https://www.coindeweb.net/lectures/liste_livres_lus.html#impostures_intellectuelles">Impostures intellectuelles</a></em> de Sokal et Bricmont. Aride mais jouissif.)</p>
<h3>Signal obscur mais pur</h3>
<p>En informatique, mon domaine, règnent les termes abscons et les acronymes incompréhensibles. Cependant ces derniers sont des abréviations de termes techniques précis : la compréhension de TCP/IP, FTP, ou SQL ne nécessite que l’effort d’une recherche sur Google, et pas un doctorat en scolastique médiévale, en psychanalyse du lapsus ou en sémantique des sociétés secrètes. <br />L’informaticien passe au contraire l’essentiel de son temps à expliciter sa pensée pour amener ce fichu ordinateur à enfin faire exactement ce que veut l’utilisateur final, et à supplier ledit utilisateur d’expliciter clairement et totalement son besoin. Le flou est source de bug, la qualité se juge au rapport signal/bruit.</p>
<h3>Quand les marketeux s’en mêlent</h3>
<p>Cependant, même en informatique, sévit le n’importe-quoi <em>marketing</em>, masquant par de jolis mots, de clinquantes marques, ou de profonds sigles, une absence de concret.</p>
<p>Dans le grand public, ont sévi par exemple le <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39338700,00.htm?xtor=200">Viiv</a><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-1" id="rev-pnote-205-1">1</a>]</sup>, dont je n’ai jamais compris ce qu’il était concrètement, apparemment à juste titre, le <a href="http://www.fredcavazza.net/index.php?2005/08/24/808-web-20-une-premiere-definition">Web 2.0</a>, concept assez fumeux acquérant déjà un sens péjoratif voire <em>has been</em>, le matraquage de Microsoft sur chaque peaufinage subtil d’Office depuis dix ans<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-2" id="rev-pnote-205-2">2</a>]</sup>, les slogans de compagnies, notamment le récent et prétentieux “<em><a href="http://www.hp.com/personalagain/us/en/index.html" hreflang="en">The computer is personal again</a></em>” pour de bêtes PC, etc.</p>
<h3>Zéro</h3>
<p>Mais on peut descendre encore plus bas : le <strong>degré zéro</strong> du signifiant, le <strong>bruit</strong>, dégagé même de la connotation symbolique ou « qui en jette » d’une formule bien enlevée ou d’une marque bien choisie. La tautologie pure. C’est courant en informatique d’entreprise où la concurrence est rude et le critère « pognon » primordial (impossible de jouer sur l’humour, le <em>design</em> ou de décorer la publicité avec des nymphettes de synthèse en bikini<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-3" id="rev-pnote-205-3">3</a>]</sup>).</p>
<p>Le site d’un certain petit fournisseur de logiciels d’entreprise (logiciel fort utile par ailleurs bien qu’inutilement complexe) contient le texte suivant :</p>
<blockquote><p>« <em>(Nom du logiciel)</em> dynamise les pratiques de facturation en proposant une solution qui améliore la rentabilité et la qualité du service à la clientèle. »</p></blockquote>
<p>Connaissez-vous un logiciel destiné à détruire la rentabilité ou à dégrader un service à la clientèle ?<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-4" id="rev-pnote-205-4">4</a>]</sup> Que veut dire réellement « dynamiser » ?</p>
<p>Une pub d’un gros constructeur de baies de stockage énonce fièrement : “<em>When information comes together, everybody feels much better.</em>” <br />Un gros consommateur de silicium fait dans le lèche-botte : “<em>What drives smarter technology is actually smarter customers.</em>” <br />(Exemples tirés d’un magazine américain, je ne connais pas la version francophone.)</p>
<p>Autre exemple, un <em>très</em> gros éditeur de logiciels d’entreprise européen<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#pnote-205-5" id="rev-pnote-205-5">5</a>]</sup>, dont les supports informatifs me donnent l’impression de lire sans comprendre un traître mot, un peu comme prononcer une langue étrangère sans en avoir le vocabulaire :</p>
<blockquote><p>“<em>With ...’s composition platform, you can deploy enterprise service-oriented architecture to increase your flexibility with innovative business solutions, leverage existing investments to deliver competitive advantage quickly, and consolidate technologies to lower TCO.</em>”</p></blockquote>
<blockquote><p>“<em>... is enhancing its market-leading governance, risk, and compliance (GRC) portfolio, which is based on a holistic approach to managing GRC. Three new applications will help ... solutions deliver more simplicity and increase GRC process and cost efficiency, accountability, and control.</em>”</p></blockquote>
<p>On saluera la haute concentration de <em>buzzword</em> par ligne de texte. Ce genre de rengaine émaille site, plaquette, CDs promotionnels. La cible est le <em>manager</em>, pas le développeur ; je ne suis pas dans la cible. La traque d’informations techniques précises peut être longue sur le site (ergonomiquement mal foutu).</p>
<h3>Message subliminal</h3>
<p>En fait je suis mauvaise langue. Le véritable message est à deux niveaux.</p>
<p>Le premier est une formulation pour <em>managers</em> de « <em>ce truc qu’on veut vous vendre est bien, il va vous faciliter la vie et vous rapporter un max de thune</em> ». <br />Le deuxième est sous-entendu : « <em>Vous voyez, on parle le même langage creux qui en jette que vos chefs, même si c’est de l’informatique</em> », et : « <em>Nous n’avons aucune originalité, ce ne sont pas des zazous barbus qui dirigent ici </em>».</p>
<h3>Pour du service</h3>
<p>Les sites des SSII et autres sociétés de service diverses sont dans le même cas :</p>
<blockquote><p>«<em> (Nom de la société) vous invite à partager le dynamisme d’une entreprise dont les projets n’ont d’égal que les conquêtes. Parce que demain se décide aujourd’hui, décidez-vous pour ....</em> »</p></blockquote>
<blockquote><p>« <em>S’appuyant sur une forte expérience des fonctions de l’entreprise et des processus métiers, (nos consultants) proposent aux maîtrises d’ouvrage et aux maîtrises d’œuvre une démarche de conseil structurée afin de prendre rapidement les bonnes décisions pour atteindre leurs objectifs. </em>»</p></blockquote>
<p>Là aussi un monceau d’évidences qui n’apportent aucun message. Il faut concéder aux entreprises du milieu qu’il est difficile de se démarquer les unes des autres au sein d’un même créneau, et que l’originalité est toujours un risque.</p>
<p>Ce qui ne veut rien dire des gens sur le terrain, un site « institutionnel » n’est jamais fait par ceux qui font le boulot. Il faut juste ne pas se faire d’illusion sur le contenu informatif. Je ne connais pas de société de service qui ose écrire : « <em>Nous sommes une société de service comme il en existe tant d’autres, spécialisée dans tel domaine. Nous serions très heureux de vous facturer nos prestataires pour n’importe quel projet ; nous trouverons leurs CVs sur Monster dès que notre commercial vous aura contacté et les embaucheront dès signature du contrat.</em> »</p>
<h3>Information nulle</h3>
<p>Il y a cependant encore pire : la face « ressources humaines » du site institutionnel de sociétés de service, destiné à attirer les <del>meilleurs</del> plus naïfs pour qu’ils viennent travailler dans ladite société. Un exemple parmi d’autres :</p>
<blockquote><p>« <em>Notre société a toujours placé « l’humain » au centre de ses préoccupations. Nous pensons qu’une entreprise se définit avant tout par les membres qui la composent, la représentent et lui donnent toute sa dimension. (...) Gestion individualisée des carrières, entretien annuel permettant d’effectuer un bilan sur l’année écoulée, plans de formation adaptés aux besoins de chacun... tout est mis en œuvre afin que de nos consultants se sentent reconnus au sein de notre organisation. (...)<br />Afin de maintenir un lien social essentiel au bon fonctionnement de ..., nous avons élaboré une politique de communication que nous souhaitons la plus efficace possible : des newsletters sont régulièrement adressées aux collaborateurs (...), des réunions mensuelles permettent de réfléchir ensemble à des problématiques projets, des séminaires d’entreprise sont organisés annuellement ainsi que des dîners ou des sorties.<br />Rejoindre ... c’est intégrer une équipe où chaque individu a sa place. </em> »</p></blockquote>
<p>Cette rengaine figure dans le baratin de <strong>toutes</strong> les SSII que je connais, sur le site, la plaquette ou dans la présentation orale lors de l’entretien de recrutement. Les connaisseurs du milieu des services savent donc qu’il s’agit d’un mélange de minimalisme (des <em>newsletters</em> : idéal pour « créer du lien » ! entretiens annuels : qui n’est pas censé les faire ? n’est-ce pas un peu léger ?) et de pipeau d’autre part (la mentalité « facturation et marge avant tout » annihile vite toute bonne volonté d’un chef de former au-delà du strict nécessaire).</p>
<p>(<strong>Mise à jour du 18 décembre</strong>) Pour bien signifier que cela ne veut rien dire, j’ai entendu des gens qui y travaillent dire beaucoup de bien de la société de service en question (paie, formation, ambiance...). Comme quoi même en négatif on ne peut se fier au verbiage !</p>
<h3>Non-baratin anti-commercial à bruit nul</h3>
<p>L’excès inverse existe, c’est celui du site d’un logiciel de et pour <em>geek</em> sans aucun texte de présentation sommaire, dont la première page est une liste de nouvelles dont la plus récente a six mois, et annonçant le support de la libgkxthml 3.42. À la rigueur une F.A.Q. disserte de subtils problèmes de compilation selon la version de <a href="http://gcc.gnu.org/" hreflang="en">gcc</a> ou de l’inscription à une liste de diffusion des développeurs.</p>
<p>Dans ce cas le rapport signal/bruit est infini, mais le signal lui-même est ténu...</p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-1" id="pnote-205-1">1</a>] <em><strong>Mise à jour de juin 2009</strong> : vous vous en souvenez ? Pas moi !</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-2" id="pnote-205-2">2</a>] <em>Si je ne voulais pas être accusé d’être un anti-Microsoft primaire, j’ajouterais <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/08/13/159-les-retards-de-vista">Vista</a>, dont le contenu a semblé très flou jusque récemment, et se révèle finalement réellement creux.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-3" id="pnote-205-3">3</a>] <em>Courant dans les pubs pour cartes graphiques...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-4" id="pnote-205-4">4</a>] <em>En dégât collatéral, peut-être, mais en tout cas pas vendu </em>pour ça.</p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#rev-pnote-205-5" id="pnote-205-5">5</a>] <em>Les habitués de ce blog savent de qui je veux parler.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/17/229-baratin-commercial-a-signal-nul#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/205Amusons-nous avec le télémarketing : l’article que j’aurais voulu écrire.urn:md5:1826a37501864b2a8b6abb7eb639bd342006-12-08T11:40:00+00:002009-07-04T14:34:32+00:00ChristopheGuerre au marketinganticonsumérismecommunicationcoup bascynismedommagedéshumanisationemmerdeursesclavagefoutage de gueulegaspillageguerrehainehowtolibertéoffshoreparanoïaperspectivepouvoir d’acheterprovocationpsychologierésolutionssabotageécologieéconomieéconomie de l’attention<p>Un guide pour lutter contre le harcèlement téléphonique.</p> <p>Je viens de découvrir cette perle de Raton laveur : <em><a href="http://ratonlaveur.free.fr/articles/telemarketing.html">Amusons-nous avec le télémarketing</a></em>. C’est presque exactement l’article que j’aurais voulu écrire sur le thème de ces <del>enfoir</del> gentils <del>parasit</del> commerçants qui vous <del>dérange</del> appellent pour vous <del>fourgu</del> proposer leur <del>mer</del> jolie marchandise <del>dont vous ne voulez pas</del> si pratique et utile.</p>
<p>Hors quelques idées de riposte en cas de coup de fil indésirable, et d’astuces pour repérer l’ennemi, l’article contient de judicieuses remarques sur les motivations et la personnalité <del>des pions</del> <del>des désespérés</del> de ceux qui vous appellent. En gros : pauvres hères qui ont besoin de manger, il faut les considérer comme des êtres humains et pourrir le système, et non leur vie, quitte à rajouter un peu de surréalisme dans leur existence.</p>
<p><a href="http://ratonlaveur.free.fr/editotaku/index.php?itemid=1105">Les commentaires sont possibles</a> (et intéressants).</p>
<p>À lire d’urgence !</p>
<p><em>(Merci à celui qui a indiqué le lien sur son blog, je regrette d’avoir oublié qui... Qu’il se dénonce s’il lit ceci.)</em></p>
<p><strong>Post-scriptum</strong> : Éric m’indique un <a href="http://blog.monolecte.fr/post/2006/12/04/Et-la-politesse-Bordel">autre lien très intéressant sur le sujet</a>, écrit par quelqu’un qui a connu le milieu, demande pitié pour les pauvres hères qui appellent, et continue sur notre société où chacun aime enfoncer plus malheureux que lui. Je suis d’accord pour ne pas confondre commanditaire et esclave, il n’empêche que le seul moyen de réduire cette nuisance est de rendre le système économiquement foireux, donc de faire en sorte que les personnes qui appellent ne décrochent <em>rien</em> - donc on leur fait perdre leur temps, fatalement.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/12/08/208-amusons-nous-avec-le-telemarketing-l-article-que-j-aurais-voulu-ecrire#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/186Ubu et réservation aérienneurn:md5:a1abf6cac1c2fd8ecee7a161e1198ed42006-11-14T11:37:00+00:002023-12-27T11:04:23+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismeargentbon sensbugchaoscommunicationcomplexitécynismedommagedysfonctionnementdécadencedéshumanisationemmerdeursfoutage de gueulegaspillageincohérenceinformatiquelibertémicroéconomiemèmeoptimisationorganisationperspectivepessimismepouvoir d’acheterprise de têteprovocationsabotagetravailvaleuréconomie<p>Le calvaire aérien d’une collègue, typique des travers de notre époque.</p> <p>Je dis toujours que les compagnies aériennes constituent l’illustration parfaite de la différence entre <strong>sécurité</strong> et <strong>fiabilité</strong> : s’il est effectivement très peu risqué de prendre un avion (bien moins que sa voiture ou son vélo), les chances d’arriver en temps et en heure sans une contrariété quelconque évoluent plus près de 50 % que de 99,999 %. <br />Je vole peu, pourtant j’ai déjà ma part d’histoires de vols annulés, retardés, pour raisons techniques ou sociales, plus souvent pour des bouchons sur les pistes (typiquement à Orly le vendredi soir). <br /><a href="http://www.lgv-est.com/">Vivement le TGV</a> (et je dis ça peu après une grève de la SNCF). (<strong>Ajout de 2010</strong> : Le TGV on l’a et c’est super, mangez-en !)</p>
<h3>Les différents intervenants</h3>
<p>Une collègue vient de nous raconter son calvaire. <br />Elle utilise une compagnie très connue pour les vols intérieurs (appelons-là, disons, Air Gaule). Notre employeur commun nous <del>demande</del> ordonne de commander tous nos billets (ferroviaires, aériens…) par une agence de voyages assez connue qui fait aussi dans les services financiers ; appelons-la Antarctic Express.</p>
<p>Le passage par cette agence de voyages permet apparemment de gagner 20 € sur le prix du billet. Quand je dis « gagner », c’est l’agence qui encaisse 35 € de frais, au lieu de 15 € par Air Gaule.<br />En échange, nous disposons d’un joli site web qui stocke nombre d’informations confidentielles à notre sujet, et nous refuse des vols qui ne couvrent pas la « politique voyage ». (Ce sont des interdictions du genre : « non, tu ne traverseras pas la moitié de la France en avion, faudrait le faire en train et y passer quatre fois plus de temps au total et payer une nuit supplémentaire à Lutèce. » Bon, les <em>bigs chefs</em> valident systématiquement la dérogation aux critères sans doute pondus par un acheteur à la Défense qui ne doit pas aller souvent en clientèle hors d’Île-de-France. Bref.)</p>
<h3>Clouée au sol</h3>
<p>À notre époque, les billets sont tous électroniques, en fait juste un numéro quelque part pour qu’à l’enregistrement il soit possible de retrouver notre trace dans l’ordinateur au cas où le vol, le nom et le numéro de la pièce d’identité ne suffisent pas. L’inconvénient est qu’il n’existe plus aucune garantie <em>physique</em> au client que son billet est valable.</p>
<p>La collègue en question a donc été fort marrie quand, après une longue queue devant le guichet, l’humeur maussade comme on l’est à six heures du matin après s’être levé à quatre, la charmante hôtesse<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup> ne l’a pas trouvée parmi les passagers recensés par le Grand Serveur Central : l’agence n’avait pas transmis la réservation. <br />Adrénaline, queue au guichet vente, re-queue devant l’enregistrement, obligation de se contenter des dernières places (ni hublot ni couloir) si même il y a encore de la place, retard éventuel, etc.</p>
<p>Ce genre d’incident est pénible la première fois ; mais bosser dans l’informatique enlève toute illusion sur la fiabilité absolue de tout ce qui est électronique, et rend philosophe.</p>
<p>La deuxième fois c’est encore plus pénible.</p>
<p>La troisième fois, on se demande si on ne va pas lâcher l’agence de voyages<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>.<br />Surtout quand, au moment de re-réserver le billet qui n’a jamais été transmis, on s’aperçoit que l’abonnement à Air Gaule a été bloqué pour un papier jamais arrivé, jamais transmis apparemment par l’agence de voyage. Air Gaule proteste de sa bonne foi en avertissant qu’ils ont averti l’agence de voyages… qui n’a jamais averti sa cliente.<br />Le paiement, lui, a bien été transmis.</p>
<p>(Au passage : cette même collègue s’est fait « ensacheter » deux dangereux bâtons de rouge à lèvre par les services de sécurité. Coup de chance, ils n’ont pas vu ses médicaments, elle n’avait pas l’ordonnance.)</p>
<p>La même collègue a rapporté le cas d’un autre utilsateur d’Antarctic Express, qui un jour manqua son vol départ pour une raison quelconque. Après s’être débrouillé seul pour prendre un autre vol (sur le même billet affaire donc décalable), et avoir fait ce qu’il avait à faire là où il allait, le malheureux a découvert à l’enregistrement la disparition de son voyage retour : informée de son absence au départ originel, l’agence avait annulé le retour.</p>
<p>Ces problèmes, paraît-il, n’existaient pas avec l’agence de voyage locale utilisée encore il y a quelques années. Ces gens-là n’avaient pourtant pas de centre d’appel continental avec des employés dressés comme des robots à lire leur script et à ne surtout pas prendre d’initiative, et qui changent à chaque contact. Comment diable pouvaient-ils être compétitifs ?</p>
<h3>Moralités</h3>
<p>Que le malheur des uns serve de leçon aux autres : ces exemples pointent un problème de plus en plus courant à notre époque. Ici on ajoute un <strong>intermédiaire qui est censé fournir les mêmes services que le fournisseur final</strong>. Il ne s’agit pas ici de cas où une agence de voyages vous mitonne un Dijon-Christchurch<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup> <em>via</em> quatorze correspondances et huit compagnies, en choisissant parmi sept mille trajets possibles (rôle de courtier en quelque sorte), mais du cas très courant dans le métier de vols sur des lignes du principal opérateur national.</p>
<p>Intermédiaire inutile également car Air Gaule, non content de faire voler ses clients, fournit service web, centre d’appel, etc. <em>a priori</em> moins dysfonctionnels que tout intermédiaire puisque la compagnie a la maîtrise des machines et l’accès direct aux données et logiciels. (Quoique avec la vogue actuelle de décentralisation et filialisation, ce serait à vérifier…)</p>
<p>Bref, un cas typique de notre époque où <strong>les couches s’amoncellent, et les problèmes de communication (inévitables, même à l’époque d’Internet) vont avec la complexité du flux</strong>.</p>
<p>Bizarrement, la facturation ne tombe jamais en panne. Elle est même la seule à faire du zèle.</p>
<p>Je ferais volontier le parallèle avec <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille">mes problèmes très techniques et très personnels de sabotage mutuel entre trois outils qui essaient tous les trois de faire la même chose</a>…</p>
<p>Pour finir, revenons à la justification de l’utilisation de l’agence de voyage : il paraît qu’en fonction du chiffre d’affaire généré avec elle, notre groupe encaisse une ristourne. Cette ristourne est invisible sur les avances de fonds que nous, petits consultants migrants, faisons<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup> (avances débitées après le remboursement des frais, à quelques jours près, si le secrétariat ne fait pas d’erreur et est alimenté en feuilles de frais suffisamment à temps). Elle est aussi invisible sur les billets à titre privé que nous serions tentés de commander <em>via</em> Antarctic Express. On pointe là un autre problème, celui de la <strong>séparation entre l’effort et le bénéfice</strong>. La conscience professionnelle et la volonté de réduire les coûts de son employeur ont leurs limites quand les contraintes s’accumulent et que les gains ne sont jamais, même symboliquement, partagés.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] <em>Je brode, c’était peut-être un très moche </em>stewart<em>.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] <em>D’ailleurs elle a annoncé ne plus l’utiliser. Vue l’ambiance à l’agence, je ne pense pas qu’il y ait jamais de sanction pour cette violation des procédures.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] <em>Nouvelle-Zélande.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] <em>Oui, dans ma <a href="https://www.coindeweb.net/blogeclectique/index.php?post/2006/07/31/187-les-joies-de-la-ssii-1-angoisse-existentielle">SSII</a> </em>(c’était en 2006, mon nouvel employeur paie lui-même l’avion. - Note de 2007)<em>, nous devons avancer </em>tous<em> les frais de déplacement sur nos deniers personnels, </em>via<em> la carte de crédit à débit différée fournie par l’entreprise et débitée sur notre compte personnel. Cela implique surtout d’assumer les risques qui vont avec toute transaction quelle qu’elle soit.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/11/14/270-ubu-et-reservation-aerienne#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/240Des millions de lignes à travers le millefeuilleurn:md5:e0087cac7dae17633e64eca1d6d9ca812006-10-14T12:47:00+00:002014-02-26T11:06:21+00:00ChristopheInformatique lourdeabominationautodestructionbase de donnéescomplexitédommagedysfonctionnementdéveloppementERPexpertisegaspillageinformatiqueoptimisationOracleorganisationprovocationsabotageSAPsaturationSQLtravailténacité<p>Ou : « Du danger des outils qui s'empilent les uns sur les autres : autopsie d’un plantage en production. »</p> <p>Prenons un <a href="http://solutions.journaldunet.com/0208/020827_bi_panorama1.shtml">ETL</a>, outil chargé d’extraire bêtement des données d’un gros progiciel d’entreprise, <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis//index.php?post/2006/03/04/87-les-joies-de-l-erp-et-du-crm-i">SAP</a> pour ne pas le nommer. SAP lui-même s’appuie sur une base de données <a href="http://www.oracle.com/lang/fr/database/index.html">Oracle</a>. L’ETL pourrait en principe attaquer les données directement au niveau Oracle, mais <strong>SAP impose que l’on passe par lui</strong><sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#pnote-217-1" id="rev-pnote-217-1">1</a>]</sup>.</p>
<p>De ces trois outils, chacun utilise une variante de la <em>lingua franca</em> des bases de données, le <a href="http://www.commentcamarche.net/sql/sqlintro.php3">SQL</a> : Oracle connaît le PL/SQL (langage efficace et sans chichis que j’ai appris à apprécier), SAP utilise l’ABAP (mélange de Cobol et de SQL limité par sa tendance à vouloir s’appuyer sur plusieurs bases de données différentes sans en exploiter une à fond), et l’ETL définit ses requêtes sous forme graphique avec des morceaux de pseudo-SQL<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#pnote-217-2" id="rev-pnote-217-2">2</a>]</sup>.</p>
<h3>Besoin</h3>
<p>Au départ, le besoin était tout simple : une <strong>bête jointure de deux tables</strong> sur les « documents article », et récupération des lignes où au moins une de trois dates potentielles était dans une certaine fourchette.</p>
<p>Du côté de l’ETL, le développeur a exprimé cela ainsi :</p>
<blockquote><p>Joli graphique joignant les tables <code>MKPF</code> (en-têtes) et <code>MSEG</code> (lignes)<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#pnote-217-3" id="rev-pnote-217-3">3</a>]</sup>, <br />et clause de filtrage définie ainsi :<br /> <br />
<code>MKPF.MBLNR = MSEG.MBLNR</code> (jointure)<br />
<code>AND</code><br />
<code>(</code><br />
<code> ( MKPF.CUPDT >= $PARAM2 AND MKPF.CPUDT <= $PARAM1 )</code><br />
<code>OR ( MKPF.AEDAT >= $PARAM2 AND MKPF.AEDAT <= $PARAM1 )</code><br />
<code>OR ( MKPF./BEV2/ED_AEDAT >= $PARAM2 AND MKPF./BEV2/ED_AEDAT <= $PARAM1 )</code><br />
<code>)</code></p></blockquote>
<h3>Boum !</h3>
<p>L’ETL s’adresse donc à SAP, et génère pour cela à la volée un programme ABAP ; le noyau SAP traduit cette requête dans le SQL d’Oracle, lequel renvoie les données au programme ABAP, dont la sortie est renvoyée à l’ETL.</p>
<p>Après quelques mois en production, ce programme a un soir littéralement explosé (le noyau de SAP refusa de lui allouer plus de mémoire, considérant qu’avec plusieurs gigaoctets il abusait déjà).</p>
<p>En fouillant on découvre déjà que la volumétrie remontant dans SAP se compte en <strong>millions de lignes</strong> (tables de mouvements de stocks d’une entreprise de belle taille sur plusieurs années), et qu’aucune des colonnes de filtrage n’est indexée dans la base de donnée. Le résultat final que recueille l’ETL ne compte cependant que peu d’enregistrements.</p>
<p>Dans le contexte présent d’un <em>cluster</em> de machines bien burnées, Oracle exécute ce double <em>full scan</em> en peu de temps — pas assez pour qu’on ait besoin de demander à un chef d’imposer à un administrateur système réticent de rajouter des index lourds sur des tables très sollicitées<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#pnote-217-4" id="rev-pnote-217-4">4</a>]</sup>. Ce n’est pas un <del>simple</del> classique problème de performances.</p>
<p>Le programme ABAP généré par l’ETL ressemble à ceci (je simplifie) :</p>
<blockquote><p><code><strong>SELECT</strong></code><br />
<code> MSEG9~MBLNR</code> (champs) <br />
<code> MSEG9~MJAHR</code><br />
<code> MSEG9~ZEILE</code><br />
<code> ...</code><br />
<code><strong>INTO</strong> (MSEG9MBLNR,</code> (stockage de la ligne dans des variables temporaires)<br />
<code> MSEG9MJAHR,</code><br />
<code> MSEG9ZEILE...)</code><br />
<code><strong>FROM</strong> MSEG AS MSEG9</code><br />
<code> <strong>INNER JOIN</strong> MKPF AS MKPF9</code> (jointure) <br />
<code> <strong>ON</strong> MKPF9<a></a>MBLNR </code><br />
<code>.</code><br />
...<br />
<code><strong>IF</strong> ( ( ( ( MKPF9CPUDT <= $PARAM1 )</code> (clause de filtrage)<br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> AND ( ( ( ( MKPF9CPUDT >= $PARAM2 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> AND ( ( ( ( MKPF9CPUDT <= $PARAM1 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT >= $PARAM2 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> AND ( ( ( ( MKPF9CPUDT >= $PARAM2 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT >= $PARAM2 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> AND ( ( ( ( MKPF9CPUDT <= $PARAM1 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT >= $PARAM2 ) )</code><br />
<code> AND ( ( ( ( MKPF9CPUDT >= $PARAM2 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT <= $PARAM1 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT >= $PARAM2 ) )</code><br />
<code> AND ( ( ( ( MKPF9CPUDT <= $PARAM1 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT >= $PARAM2 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT >= $PARAM2 ) )</code><br />
<code> AND ( ( ( MKPF9CPUDT >= $PARAM2 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9AEDAT >= $PARAM2 ) )</code><br />
<code> OR ( MSEG9/BEV2/ED_AEDAT >= $PARAM2 ) ) ) ) ) ) ) ) ).</code><br />
<br />
... (sauvegarde de la ligne dans une table interne qui sera envoyée à l’ETL)<br />
<br />
<code><strong>ENDIF</strong>.</code><br />
<br />
<code><strong>ENDSELECT</strong>.</code> (fin du parcours des lignes ramenées)</p></blockquote>
<p>J’ignore pourquoi la clause <code>IF</code> est si tourmentée, mais elle est mathématiquement équivalente à celle d’origine (une des trois dates doit être dans la fourchette demandée).</p>
<p>Le point à retenir est que <strong>ce <code>IF</code> est <em>hors</em> de la requête</strong>. Chacune des millions de lignes de la table passe dans ce <code>IF</code> ! <br />On objectera naïvement que de toute manière, faute d’index, il n’y a pas d’autre moyen que ce fastidieux méga-test.</p>
<p>Mais l’important est <strong>l’endroit où ce test s’effectue</strong> : les millions de lignes sont récupérées par la base Oracle, en sortent, entrent dans le noyau SAP (potentiellement une autre machine), et c’est le processeur ABAP qui se charge des tests sur les dates.</p>
<h3>Reformulation</h3>
<p>Le changement du programme ABAP est assez basique : j’ai déplacé la clause de filtrage <em>dans</em> la requête ABAP, espérant ainsi que SAP traduira cela à Oracle en une seule requête avec la clause de filtrage. (Et pour être propre on réécrit lisiblement la clause, et on rajoute <code>MJAHR</code> dans la jointure, qui manquait sans que cela gêne en pratique.)</p>
<blockquote><p><code><strong>SELECT</strong>...</code><br />
<code><strong>FROM</strong> MSEG AS MSEG9</code><br />
<code> <strong>INNER JOIN</strong> MKPF AS MKPF9</code><br />
<code> <strong>ON</strong> ( MKPF9<a></a>MBLNR</code> <br />
<code> AND MKPF9<a></a>MJAHR )</code><br />
<code><strong>WHERE</strong> ( MKPF9~CPUDT BETWEEN $PARAM2 AND $PARAM1 )</code><br />
<code> OR ( MKPF9~AEDAT BETWEEN $PARAM2 AND $PARAM1 )</code><br />
<code> OR ( MSEG9~/BEV2/ED_AEDAT BETWEEN $PARAM2 AND $PARAM1 )</code></p></blockquote>
<p>Oracle fait toujours un double <em>full scan</em>, le temps d’exécution est très proche, mais les lignes filtrées ne sortent même pas de la couche SQL, Oracle les jette à peine délivrées par le disque dur. On a évité à des gigaoctets de données de traverser au moins deux couches du mille-feuilles et d’occuper de la précieuse mémoire.</p>
<p>Pour les curieux, le SQL généré par SAP après la modification est basique :</p>
<blockquote><p><code> <strong>SELECT</strong> </code><br />
<code> T_00 . "MBLNR" , T_00 . "MJAHR" , T_00 . "ZEILE" , ...</code><br />
<code> <strong>FROM</strong> </code><br />
<code> "MSEG" T_00 , "MKPF" T_01</code><br />
<code> <strong>WHERE</strong> </code><br />
(jointure)<br />
<code> ( T_01 . "MANDT"<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#pnote-217-5" id="rev-pnote-217-5">5</a>]</sup> = :A0 AND T_01 . "MBLNR" = T_00 . "MBLNR" </code><br />
<code> AND T_01 . "MJAHR" = T_00 . "MJAHR" ) AND T_00 . "MANDT" = :A1</code><br />
(filtre sur les dates)<br />
<code> AND ( T_01 . "CPUDT" BETWEEN :A2 AND :A3</code><br />
<code> OR T_01 . "AEDAT" BETWEEN :A4 AND :A5</code><br />
<code> OR T_00 . "/BEV2/ED_AEDAT" BETWEEN :A6 AND :A7 </code><br />
<code> ) </code></p></blockquote>
<h3>Moralité</h3>
<p>Cet exemple est inhabituel : le développeur comme l’administrateur d’une base cherchent en général à limiter les <em>full scans</em> sur des tables aussi volumineuses, et rajoutent des index (mais il faut contrebalancer avec le coût en disque et en maintenance). On a ici la conjonction de plusieurs problèmes :</p>
<ul>
<li><strong>pas d’index</strong> sur de grosses tables (quoique, reconnaissons-le, des stats rafraîchies ont mené à un parcours un peu différent en joignant les tables par leur clé commune ; dans le cas d’un parcours complet des tables, cela n’est pas forcément une bonne chose, et on ne change rien au problème de la volumétrie) ;</li>
<li>un <strong>ETL qui n’a pas le droit de s’adresser directement à Oracle</strong>, alors qu’il connaît très bien son langage (un bon ETL est polyglotte : Oracle dans toutes ses variantes, Sybase, MS SQL Server, DB2...) ;</li>
<li>cet ETL (ou plutôt son <em>plug-in</em> pour SAP) commet une erreur stupide en <strong>séparant requête et filtrage (bug d’optimisation)</strong> <br />(<strong>Ajout de 2014</strong> : Cet ETL, je l’utilise encore des années après, et même dans des incarnations plus modernes il reste le plus stupide et le moins agréable de tous ceux que j’ai pu manipuler — mais il est vendu par SAP) ;</li>
<li>le compilateur ABAP n’est pas assez fûté pour repérer le problème et demande à Oracle le contenu complet de <code>MSEG</code> et <code>MKPF</code> ;</li>
<li>le compilateur ABAP semble <strong>incapable de gérer efficacement des paquets de plusieurs gigaoctets</strong>, il semble tout vouloir traiter d’un bloc, alors qu’Oracle traite ses données par paquets maniables de quelques dizaines de lignes (j’aimerais des détails, cette limite de SAP m’étonne) : le même bug ne serait pas apparu en PL/SQL ;</li>
<li>ajoutons un effet pervers dû au dimensionnement imposant des machines concernées : le problème n’est apparu ni en développement ni en recette (de plus ces bases sont anciennes, très anciennes, et je le déplore tous les jours), mais en production après un certain temps, quand les tables ont dépassé une certaine taille.</li>
</ul>
<p>Comme toutes les grandes catastrophes<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#pnote-217-6" id="rev-pnote-217-6">6</a>]</sup>, ce problème naît d’une accumulation de plusieurs bugs, et non d’un seul.</p>
<h3>Effet mille-feuilles et communication</h3>
<p>Les problèmes de communication entre programmes et la génération automatique de code sont courants, mais le « mille-feuilles » est une bonne pratique en programmation : vive la séparation des tâches entre modules spécialisés ! Cf couches OSI, TCP/IP, le protocole X, etc.</p>
<p>Mais ce n’est pas le cas ici : trois éléments ont <strong>chacun leur langage pour exprimer ce qui est fondamentalement une requête SQL</strong> ; la <strong>traduction n’est pas parfaite</strong> ou limitée, et n’utilise en tout cas pas toutes les possibilités de l’outil sous-jacent (Oracle).</p>
<p>On n’a pas <em>délégation</em> du travail et encapsulation des détails propres à un niveau qui ne concernent pas les autres (comme entre les différences couches de TCP/IP ou X), mais <em>réécriture</em> de consignes avec réinterprétation au passage à chaque étape : à la syntaxe près, la requête de l’ETL est strictement la même que le SQL d’Oracle, les couches qui font le boulot sont en dessous (dans le noyau Oracle).</p>
<h3>Analogie</h3>
<p>Cette histoire me rappelle furieusement le fonctionnement d’un service informatique au sens large, où la définition d’un développement à effectuer passe de l’utilisateur au support au fonctionnel interne au fonctionnel externe à l’analyste présent chez le client au chef de projet externe au développeur sur un autre continent, avec spécifications différentes à chaque niveau suivant les consignes/niveau/langue/priorités/besoins/limites/obsessions/normes de chaque strate ; alors que le premier besoin exprimée par l’utilisateur pourrait souvent (pas toujours, loin de là !) suffire au développeur final pour travailler, sans rajouter un effet téléphone arabe et une lourdeur monstrueuse en gestion et « pilotage ».</p>
<div class="footnotes"><h4 class="footnotes-title">Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#rev-pnote-217-1" id="pnote-217-1">1</a>] <em>Je dis toujours que SAP est totalitaire car il veut </em>tout<em> contrôler.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#rev-pnote-217-2" id="pnote-217-2">2</a>] <em>Ce qui devient vite illisible à mon avis.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#rev-pnote-217-3" id="pnote-217-3">3</a>] <em>Si vous ne comprenez pas immédiatement la fonction des tables et colonnes par leur nom, c’est tout à fait <del>normal</del> habituel sur SAP.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#rev-pnote-217-4" id="pnote-217-4">4</a>] <em>Au passage, je suis surpris du faible nombre d’index présents sur les tables de SAP par rapport à celles du concurrent Oracle Applications.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#rev-pnote-217-5" id="pnote-217-5">5</a>] <em>Le mandant est une clé implicite de chaque table. Il correspond à une « vision du monde » et permet de séparer plusieurs jeux de données (test, paramétrage...) voire certains programmes.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#rev-pnote-217-6" id="pnote-217-6">6</a>] <em>N’exagérons pas, c’est « juste » du décisionnel, ni la production ni la logistique n’ont été affectées.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/10/14/246-des-millions-de-lignes-a-travers-le-millefeuille#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/217Citation du 11 septembre 2006urn:md5:1fefdc542a7a9c2eec0965da9d1972a82006-09-11T00:00:00+00:002010-11-03T21:08:13+00:00ChristopheCitationscitationDieuprovocationreligionthéologie <blockquote><p>« Allah : Est grand... Il faudrait nous expliquer comment un dieu unique pourrait être petit. Et pourquoi, surtout, il convient de répéter ce stupide pléonasme plusieurs fois par jour. Y aurait-il un doute ? »<br /><br />Jean-François Kahn, <a href="http://www.institut-expression.com/Pages/institut-expression-a-lire.php?idRubrique=1&idArticle=217&Archives=1&m=5&a=2005">Dictionnaire incorrect</a></p></blockquote>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/09/11/237-citation-du-11-septembre-2006#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/209Google bombing pour Petite Anglaiseurn:md5:e666a8395510c1d5375952214bb512e12006-07-21T22:36:00+00:002010-11-01T18:22:42+00:00ChristopheBlogger, une aventureautodestructionblogdommagejusticelibertéprovocationréseautravail<p>Comment se tirer dans le pied en virant une blogueuse pour des broutilles.</p> <p>C’est le dernier micro-scandale à la mode dans la blogosphère : une <a href="http://www.petiteanglaise.com/" hreflang="en">Anglaise de Paris (« Petite Anglaise », jamais lu pour ma part)</a> virée de son travail pour avoir tenu un blog pas vraiment méchant envers son employeur.</p>
<p><a href="http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2006/07/20/405-la-lettre-de-licenciement-de-petite-anglaise">Maître Eolas a tous les détails ; il décortique et taille en pièces la lettre de licenciement</a>. En gros, il n’y a pas de préjudice démontrable...</p>
<p>...sauf celui qu’est en train de se faire Dixon Wilson tout seul comme un grand. Un désastre de <em>public relations</em>.</p>
<p>Car le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Google_bombing">google bombing</a> a commencé !</p>
<p><a href="http://www.google.fr/search?q=dixon%20wilson">Demandez à Google.fr ce qu’il pense de Dixon Wilson</a> : rien que sur la première page, ce 21 juillet 2006, on note notamment :</p>
<ul>
<li>tout en bas, la page de Maître Eolas ci-dessus liée ;</li>
<li>tout en haut, deux liens sur le site de ladite entreprise ;</li>
<li>un lien sur l’article <em><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Stupid" hreflang="en">Stupid</a></em> de Wikipedia ;</li>
<li>un <a href="http://padawan.info/fr/blogueur_dentreprise/dixon_wilson_se_ridiculise_en_virant_une_salariee_a_cause_de_son_blog.html">billet du blog de Padawan sur Dixon Wilson</a>.</li>
</ul>
<p>M’en vais donc rajouter ma petite contribution et faire profiter de mon modeste mais réel <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pagerank">pagerank</a></em> les deux liens de blog ci-dessus (qui n’en ont pas forcément besoin mais ça ne peut pas faire de mal...), en espérant que Google les affichera vite en début de page.</p>
<p>Le bon côté de l’histoire, c’est que la jurisprudence prud’hommale sur les blogs va s’étoffer...</p>
<p><strong>Mise à jour du 25 juillet 2006</strong> : En quatre jours, la situation a déjà évolué. Google fait accéder Padawan au podium ; deux autres blogs font leur apparition, Maître Eolas est en page 2, moi en 3.</p>
<p><strong>Mise à jour du 6 avril 2007</strong> : <a href="http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/03/29/587-affaire-petite-anglaise-la-victoire-de-la-blogueuse">Petite Anglaise a gagné son procès aux prud’hommes, le licenciement a été jugé comme abusif</a>. Et le présent billet est descendu bien bas dans les résultats de Google, éclipsé par tous les articles à ce sujet. Il est vrai aussi que <a href="http://searchenginewatch.com/showPage.html?page=2164611" hreflang="en">Google a récemment pris des mesures contre le bombing</a>.</p>
<p><strong>Mise à jour de janvier 2009</strong> : Presque deux ans après, toute recherche sur Dixon Wilson ramène plusieurs billets sur l’affaire, y compris en première page (Padawan et Maître Eolas).</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/21/188-google-bombing-pour-petite-anglaise#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/169Un meuble de cuisineurn:md5:a3fd8108f48fda484d80af0d350d5c922006-07-16T23:13:00+00:002009-04-13T20:06:48+00:00ChristopheMoi, ma vie, mon egoanthropomorphismecoup basdommageemmerdeurshainemortpouvoir d’acheterprovocationpsychologieécologie<p>Char­cu­tage d’un meu­ble de cui­sine cou­pa­ble de coups et bles­su­res.</p> <p>Je ne pen­sais pas avoir du plai­sir à sup­pli­cier, démem­brer, écar­te­ler, réduire en miet­tes un inno­cent meu­ble de cui­sine.</p>
<p>Inno­cent ? Que nenni ! Il y a quel­ques années, lors d’une opé­ra­tion des­ti­née à tailler la place pour une pla­que de cuis­son, ledit meu­ble avait osé se défen­dre. Ma main déra­pant, il infli­gea à mon poi­gnet senes­tre une entaille appa­rem­ment légère bien que san­gui­no­lente, mais qui encore aujourd’hui est appa­rente. J’ai une cica­trice. Heu­reu­se­ment on me ques­tionne rare­ment des­sus :</p>
<blockquote><p>« Tu t’es battu ? Tu as eu un acci­dent ?<br />- Non, mon meu­ble s’est défendu quand j’ai voulu l’ampu­ter. »</p></blockquote>
<p>Or en ce moment, le pro­jet de l’année appro­che de sa phase ter­mi­nale : nous réno­vons toute la cui­sine, la nou­velle va arri­ver, il faut faire place. Ces meu­bles bran­lants bon mar­ché légués par les anciens pro­prié­tai­res ayant mérité <del>une bonne retrait</del> la déchet­te­rie, il a fallu les démon­ter pour <del>faci­li­ter</del> ren­dre pos­si­ble le trans­port.</p>
<p>Et ce meu­ble qui m’avait blessé, j’ai pris <em>plai­sir</em>, de mes mains nues, à lui arra­cher les por­tes, mas­sa­crer les pla­ques, et à le balan­cer, par­tie par par­tie, dans le jar­din, préa­la­ble au char­ge­ment pour son der­nier voyage dans l’ano­nyme fosse col­lec­tive des meu­bles à la déchet­te­rie.</p>
<p>Pour­tant je ne suis pas un mec vio­lent, ni ran­cu­nier.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/16/185-un-meuble-de-cuisine#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/166Protection idiote contre la pub téléphoniqueurn:md5:ceb719e16beba232a66930efa092da312006-07-06T13:44:00+00:002010-11-01T08:34:40+00:00ChristopheGuerre au marketingabominationanticonsumérismebon senscommunicationdysfonctionnementdémocratieemmerdeursfichagefoutage de gueulehaineinformatiqueparanoïapessimismeprise de têteprovocationéconomie de l’attention<p>« Stop secret » de France Télécom : quel est l’intérêt ?</p> <p>La situation en France est moins terrible qu’aux États-Unis, mais il faut lutter contre son extension : la pub par téléphone a pris une ampleur démesurée depuis l’extension des centres d’appels bon marché à l’étranger et la baisse du côût des communications.</p>
<p>J’ai récemment lu <a href="http://www.vnunet.fr/actualite/tpepme_-_business/strategies_et_marches/20060614001">cette annonce de « Stop Secret » de France Telecom</a> :</p>
<blockquote><p>« France Télécom lance “Stop Secret”. Ce service, destiné à ses clients particuliers et professionnels, permet de se protéger des “coups de fil” inopportuns (...). Il permet d’identifier les appels masqués, avant même que le téléphone ne sonne. Si un correspondant appelle un client France Télécom en masquant son numéro (fonction “secret d’appel”), un serveur vocal l’invite à déclarer son nom. Le téléphone de l’appelé sonne alors. Au décroché, une annonce vocale restitue le nom de l’appelant. Le client de l’opérateur peut ensuite décider s’il souhaite ou non prendre l’appel, par le biais de commandes vocales ou en utilisant les touches du clavier. En cas de refus de répondre, le correspondant entend alors une annonce l’informant que l’abonné France Télécom n’est pas disponible. De même, si l’appelant a refusé de se présenter, le téléphone ne sonnera pas. “Stop Secret” est facturé un euro TTC par mois (hors période promotionnelle). »</p></blockquote>
<p>Donc comme un appel légitime, depuis le central téléphonique du boulot ou une ligne sur liste rouge, sera retardé de plusieurs secondes au départ comme à l’arrivée sans gain (sinon pour l’opérateur de l’appelant), et un <del>pubard</del> <del>emmerde</del> télémarketeur s’identifiera en racontant plus ou moins n’importe quoi, ou plutôt se fera remplacer à ce moment par un robot à l’alléchante voix de synthèse (les <em>spammers</em> sont les premiers à tout automatiser), le téléphone sonnera, et je serai dérangé quand même.</p>
<p>Actuellement, je repère une pub téléphonique souvent avant d’avoir décroché (je me méfie quand le numéro n’est pas affiché et qu’il est autour de 12-13 h), sinon dans les premières secondes. Le mal étant fait, autant que je me venge et me paye la tête de celui qui appelle (faute de pouvoir appeler ses chefs ou commanditaires à 2 h du matin).</p>
<p>Par contre, bizarrement, France Telecom ne fait pas la publicité de l’inscription gratuite sur liste <a href="http://www.agence.francetelecom.com/mx/?tp=F&id=&donnee_appel=&IDCible=1&code_rubrique=&ref=1224&type=3">orange</a> pour être supprimé des listes commerciales revendues. Ce n’est pas une panacée universelle mais le flux s’était réduit.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/07/06/167-protection-idiote-contre-la-pub-telephonique#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/152Discrimination positiveurn:md5:4cd176a2da31b4cf1cc006790fbc36d82006-05-19T00:00:00+00:002010-10-29T17:56:28+00:00ChristopheRes publicadiscriminationmulticulturalismeouverture d’espritprovocationracisme<p>Proposition pour d’autres quotas.</p> <p>Certains parlent de discrimination positive comme moyen de lutter contre le racisme et autres formes de mise à l’écart plus ou moins consciente, plus ou moins évidente, de parties entières de la population - en premier lieu les descendants d’immigrés « colorés<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#pnote-40-1" id="rev-pnote-40-1">1</a>]</sup> ».</p>
<p>Je serais par nature enclin à n’accepter la discrimination positive que pour les critères indépendants de la culture, de l’héritage, des qualités humaines et de l’aptitude à changer soi-même, donc en faveur des femmes dans certaines circonstances, ou sur critère financier, mais je me trompe peut-être.</p>
<p>Mais si la discrimination positive s’impose, je trouverais logique d’imposer des quotas :</p>
<p>- de nabots comme moi dans les entreprises ;</p>
<p>- de provinciaux dans les conseils d’administration parisiens ;</p>
<p>- d’alsaciens, basque, corses, ch’tis, lorrains <strong>avec un accent</strong> (même léger) parmi les présentateurs du journal de 20 heures ;</p>
<p>- de sourds et muets parmi les chanteurs et musiciens ;</p>
<p>- de moins de quarante ans au Parlement ;</p>
<p>- de blancs dans l’équipe de France d’athlétisme ;</p>
<p>- de noirs dans celle de ski ;</p>
<p>- de candidats de télé-réalité avec un QI supérieur à 80 ;</p>
<p>- d’handicapés mentaux parmi les candidats de <em>Questions pour un champion</em> ;</p>
<p>- de joueurs de moins d’un mètre soixante-dix dans les équipes de basket professionnelles ;</p>
<p>- de « techniciens » (<em>ie</em> pas d’avocats ou professionnels de la « com’ »...) au Parlement et au gouvernement ;</p>
<p>- d’hommes parmi les sages-femmes ;</p>
<p>- d’hommes parmi les instituteurs de maternelle<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#pnote-40-2" id="rev-pnote-40-2">2</a>]</sup> ;</p>
<p>- de linuxiens parmi les revendeurs de matériel informatique grand public ;</p>
<p>- de gens qui savent de quoi ils parlent parmi les journalistes<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#pnote-40-3" id="rev-pnote-40-3">3</a>]</sup> ;</p>
<p>- de personnages positifs de plus de quarante ans dans les films pour adolescents, hors rôle caricatural des grand-parents ;</p>
<p>- de boudins de moins d’un mètre cinquante et plus de cent kilos dans les clips vidéos de rappeurs de MTV ;</p>
<p>- de mecs petits, gros et moches parmi les simili-chanteurs pour minettes ;</p>
<p>- de noirs et d’asiatiques parmi les héros de films de cape et d’épées ;</p>
<p>- de serveurs blancs ou noirs dans les restaurants chinois<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#pnote-40-4" id="rev-pnote-40-4">4</a>]</sup> ;</p>
<p>- de gamins orthographiant correctement le français parmi tous les utilisateurs de MSN et des SMS ;</p>
<p>- de personnes non soumises aux quotas dans les catégories soumises aux quotas ;</p>
<p>- d’handicapés moteurs parmi les athlètes des Jeux Olympiques<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#pnote-40-5" id="rev-pnote-40-5">5</a>]</sup> ;</p>
<p>- d’autodidactes dans le corps professoral (surtout à son sommet) ;</p>
<p>- de femmes parmi les prêtres, toutes religions confondues ;</p>
<p>- de maladroits complets parmi les super-héros de films hollywoodiens ;</p>
<p>- de gens honnêtes parmi les vendeurs de cuisine ;</p>
<p>- de diplômés bac+5 dans les effectifs de la maréchaussée « de base » ;</p>
<p>- de smicards et de non-diplômés<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#pnote-40-6" id="rev-pnote-40-6">6</a>]</sup> à tous les échelons des hiérarchies gouvernementales ou de grandes entreprises ;</p>
<p>- de petits entrepreneurs parmi les lobbystes bruxellois ;</p>
<p>- d’espérantistes et autres locuteurs de langues délaissées à la télévision et la radio ;</p>
<p>- dans la presse informatique, de journalistes sachant écrire un article, et non copier-coller des communiqués de presse ;</p>
<p>- de gens de la direction parmi les victimes de tout plan social ;</p>
<p>- d’hommes parmi les caissi(è)r(e)s de supermarché ;</p>
<p>- d’adultes sachant débattre et discuter, sans s’insulter ni hurler comme des gamins de maternelle, parmi nos députés (au moins le mercredi devant les caméras) ;</p>
<p>- de films étrangers en version originale à la télé, sur toutes les chaînes ;</p>
<p>- de crédibilité dans tout scénario hollywoodien ;</p>
<p>- de femmes aux mensurations normales et d’hommes avec bedaine dans les publicités ;</p>
<p>- de gens responsables parmi les publicitaires et leurs commanditaires ;</p>
<p>- de pacifistes parmi les militaires ;</p>
<p>- de blogueurs qui lisent les blogs des autres au lieu de déblatérer des âneries du genre de ce que vous êtes en train de lire<sup>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#pnote-40-7" id="rev-pnote-40-7">7</a>]</sup> ;</p>
<p>etc.</p>
<p><em>(Fin du mode provoc’)</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#rev-pnote-40-1" id="pnote-40-1">1</a>] <em>Terme lui-même débile, certains Arabes ou Asiatiques étant plus blancs - en fait roses - que moi, dont les origines françaises doivent remonter au Néolithique.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#rev-pnote-40-2" id="pnote-40-2">2</a>] <em>Les implications œdipiennes de l’absence actuelle d’une figure « paternelle » à l’école maternelle, et au-delà également dans une moindre mesure, sont laissées au lecteur en exercice.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#rev-pnote-40-3" id="pnote-40-3">3</a>] <em>Il est angoissant de découvrir que quand on connaît le sujet rapporté par un journaliste, on trouve souvent qu’il raconte beaucoup de bêtises...</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#rev-pnote-40-4" id="pnote-40-4">4</a>] <em>Soyons honnête, j’ai déjà vu ça.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#rev-pnote-40-5" id="pnote-40-5">5</a>] <em>Ce qui reviendrait tout bêtement à faire se dérouler les Jeux Paralympiques en même temps que les autres.</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#rev-pnote-40-6" id="pnote-40-6">6</a>] <em>Comprendre : « non formatés par le système ».</em></p>
<p>[<a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#rev-pnote-40-7" id="pnote-40-7">7</a>] <em>Si vous tenez un blog, merci pour votre participation au quota.</em></p></div>
https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/05/19/53-discrimination-positive#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/40Les « non-CDs » inefficacesurn:md5:acfa740fbc2bce910a750acd0dd61c372006-04-01T15:14:00+00:002014-02-26T10:49:26+00:00ChristopheInformatique militante et technologieanticonsumérismebon senscynismedommageDRMdysfonctionnementfoutage de gueulehowtolobbysprovocationWindows<p>Article de C’t sur les protections anti-copie des CDs. Pitoyable.</p> <p>Je viens de lire <a href="http://www.heise.de/newsticker/meldung/71552" hreflang="de">un article en ligne du magazine allemand C’t sur les dernières protections en place sur les CDs du marché teuton</a>, notamment un disque d’EMI. <br />C’est pitoyable.</p>
<h3>Quoi</h3>
<p>En résumé : un logiciel se lance automatiquement quand on insère le CD dans un PC Windows. Ledit logiciel :</p>
<ul>
<li>a une licence illisible, et faite pour être illisible (comme toute les licences logicielles on me dira),</li>
<li>empêche tout accès direct aux pistes audio du CD ;</li>
<li>n’autorise une copie numérique que sous forme de WMA avec DRM de Microsoft (traduction : impossible de copier en MP3 « libre » lisible partout, ni en AAC, même protégé, compatible iPod) ;</li>
<li>se désactive et contourne complètement si on garde la touche <code>Shift</code> enfoncée à l’insertion du CD.</li>
</ul>
<h3>Contournement</h3>
<p>Le moyen de contourner est tout con, et connu depuis belle lurette : <code>Shift</code> permet <strong>ne pas démarrer le logiciel sur le CD</strong> ; une fois celui-ci hors circuit, il lui est impossible de barrer l’accès aux pistes audio du CD.</p>
<p>L’article ne le précise pas, mais je suppose fortement que l’utilisateur d’un Mac ou d’un Linux ne verra même pas la présence de la protection.</p>
<p>Vue la manière de plus en plus cavalière dont se comportent ces logiciels de protection de CD (<a href="http://standblog.org/blog/2005/11/14/93114500-drm-sony-bmg-chronique-d-un-massacre">voir le fiasco du rootkit Sony</a> comme sommet émergé de l’iceberg), <em>C’t</em> conseille de <strong>désactiver définitivement l’exécution au démarrage</strong> pour les lecteurs optiques sous Windows. S’il y a un logiciel dessus qu’on <em>veut</em> lancer, il sera toujours temps de le faire avec l’explorateur.</p>
<h3>Résultat</h3>
<p>Donc cette « technologie » stupide</p>
<ul>
<li>a dû retarder d’environ 15 secondes l’arrivée des MP3 des CDs sur les réseaux <em>peer-to-peer</em> ;</li>
<li>a dû <del>emm</del> gêner quelques centaines ou milliers de personnes peu technophiles qui se demandaient ce qui se passait ;</li>
<li>rendre furax quelques autres milliers qui ne pouvaient pas copier cette musique légalement et chèrement acquise sur leur iPod, qui ont aussi dû se poser la question s’ils n’auraient pas dû aller directement sur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/EMule">eMule</a> ;</li>
<li>a donné à quelques gamins et adultes le frisson d’être un <em>hacker</em> r3b3lz quand ils ont essayé l’astuce archi-connue de la touche <code>Shift</code> ;</li>
<li>a dû aussi coûter quelques millions de dollars au fabricant, que les artistes et les clients paieront.</li>
</ul>
<p>Je me demande d’ailleurs qui dans cette histoire est le dindon de la farce. Oser vendre une technologie de protection qui se désactive d’une pression de touche <del>est à la limite de l’escro</del> n’est après tout pas immoral quand le client est une <em>major</em> qui prend ses clients pour ses ennemis.</p>
<h3>Vive le CD !</h3>
<p>Cette protection de CD n’est pas efficace et ne peut jamais l’être totalement, et cela tient à la <strong>nature des CDs</strong> : s’ils doivent être compatibles avec toutes les platines audio existantes, leur flux audio se doit d’être <strong>en clair</strong>, et, sur un ordinateur, un logiciel peut donc aller les récupérer.</p>
<p>On peut à la rigueur tromper un logiciel « basique » avec des pistes trafiquées ou non conforme, ou lancer un logiciel qui interdira au système d’exploitation (en pratique seulement Windows) de récupérer ces données, mais rien qui résiste à la touche <code>Shift</code> alliée à un <em>ripper</em> ou un homologue spécialisé dans la reconstruction de CDs abîmés - par accident... ou conception.</p>
<p>Le cas est différent pour les logiciels de jeux sur CD-ROM, qui eux, <em>doivent</em> passer par le système d’exploitation et peuvent <em>exiger</em> la présence du logiciel anticopie ou une connexion en ligne - avec des <a href="http://www.clubic.com/actualite-31576-starforce-proclame-la-fin-des-rumeurs.html">effets de bord non négligeable</a>.</p>
<h3>Les autres formats</h3>
<p>Dans le cas de l’audio ou de la vidéo, la réponse est déjà en place puisque l’information stockée sur les DVDs est cryptée depuis l’origine du format. Accéder au contenu oblige donc à passer par un logiciel agréé par le DVD Forum, qui interdit la copie brute. Le cryptage étant cassé depuis longtemps, les DVDs sont cependant de nos jours aussi « rippables » que les CDs.</p>
<p>Les candidats à la succession des CDs et DVDs, respectivement les <a href="https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/09/16/2-hd-dvd-contre-blu-ray">SACD/DVD-A et Blu-Ray/HD DVD</a>, possèdent des protections bien plus sérieuses. Ces formats n’ont pas encore percé. Il est trop tôt pour dire si la protection contre la copie jouera ou pas, ou si leur principal problème est le manque d’intérêt pour le commun des mortels. (<strong>Mise à jour de 2010</strong> : Presque cinq ans après, je pense qu’on peut considérer le SACD comme mort. Le Blu-Ray décolle doucement, mais la protection HDCP est de toute façon quasiment craquée, et les films piratés pullulent toujours.)</p>
<p>Quant aux formats cryptés de vente de musique en ligne légale (iTunes ou concurrents au format Microsoft), ils ne permettent pas de tout acheter, interdisent la compatibilité entre les lecteurs et je doute de leur pérennité sur les systèmes utilisés dans 20 ans. (<strong>Mise à jour de 2010</strong> : Les DRMs sont quasiment un souvenir dans la musique en ligne. Tous les MP3 possibles sont disponibles chez Amazon.)</p>
<p>Bref, longue vie au CD pour ceux qui tiennent à la pérennité et la souplesse d’utilisation de leurs achats musicaux !</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/04/01/130-les-non-cds-inefficaces#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/122Blague blondeurn:md5:95207a4bdcec7270b075e8b99e76eb462006-01-07T09:44:00+00:002010-10-26T07:13:23+00:00ChristopheHumourdiscriminationhumourprovocationpsychologieréseausignifiééconomie de l’attention<p>Excellente !</p> <p>Il court actuellement dans la blogsphère <a href="http://padawan.info/humor/best_blond_joke_evar.html" hreflang="en">une excellente blague sur les blondes</a> (humour tout public, même (surtout ?) les plus jeunes apprécieront).</p>
<p>Au passage, j’en profite pour faire de la pub pour <a href="http://padawan.info/humor/best_blond_joke_evar.html">la page de mon site consacrée aux blagues sur les blondes</a>.</p>
<p>Mes excuses aux blondes qui liraient ceci.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2006/01/07/72-blague-blonde#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/75Six dumbest ideas in computer securityurn:md5:d161cc8ff9eeef98c8fc615e18dcea272005-11-23T08:00:00+00:002010-05-16T19:53:53+00:00ChristopheInformatique militante et technologieadministrationcommunicationcomplexitécynismedysfonctionnementfoutage de gueulehumourinformatiqueintelligenceparanoïaperspectivepessimismeprovocationpsychologiesécuritétravail<p>Six idées désastreuses en sécurité informatique : la permission d’accès par défaut, rechercher les failles, les tests de pénétration, <em>hacking is cool</em>, l’éducation des utilisateurs (!), mieux vaut agir que ne rien faire. Provoquant, concret, et désespérant.</p> <p>Texte original : <a href="http://www.ranum.com/security/computer_security/editorials/dumb/" hreflang="en">http://www.ranum.com/security/computer_security/editorials/dumb/</a></p>
<p>La discussion sur Slashdot:
<a href="http://it.slashdot.org/article.pl?sid=05/09/11/1716205" hreflang="en">http://it.slashdot.org/article.pl?sid=05/09/11/1716205</a></p>
<p>Une traduction-résumé pour les non-anglophones :
<a href="http://www.reseaux-telecoms.net/actualites/lire-les-6-idet-xe9-es-les-plus-stupides-de-la-set-xe9-curitet-xe9-11125.html">http://www.reseaux-telecoms.com/cso_btree/05_09_15_165325_934/Newscso_view</a></p>
<p>J’aimerais bien rajouter mes commentaires mais le temps manque.</p>https://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?post/2005/11/23/6-six-dumbest-ideas-in-computer-security#comment-formhttps://www.coindeweb.net/blogsanssujetprecis/index.php?feed/atom/comments/6