« J’avais rêvé avant mon départ en permission que ces six jours seraient pour moi six jours trop courts de bonheur, et que partout je serais reçu les bras ouverts ; je pensais, avec juste raison je crois, que l’on serait aussi heureux de me revoir (...). Je me suis trompé ; quelques-uns se sont montrés franchement indifférents, d’autres (...) m’ont presque laissé comprendre qu’ils étaient étonnés que je ne sois pas encore tué. (...)
Je vais donc essayer d’oublier comme on m’a oublié, ce sera certainement plus difficile (...) Maintenant je vais me sentir bien seul. Puissent les hasards de la guerre ne pas me faire infirme pour toujours, plutôt la mort, c’est maintenant mon seul espoir. »
Gaston Biron,
tué à 31 ans en septembre 1916,
lettre à sa mère du 14 juin 1916,
cité dans Paroles de Poilus
Citation de poilu, 90 ans après Verdun
mercredi 1 novembre 2006. Lien permanent Citations
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4 réactions
1 De Madame Patate - 03/11/2006, 22:04
Ca fait des mois que je fais des liens vers la page "loi de murphy" et je n'avais jamais remarqué qu'un blog était associé!
2 De Bertaga - 13/01/2008, 11:10
Laisser la parole aux poilus qui ont vécu Verdun et qui pour la plupart y sont morts est sans doute la meilleure façon de décrire l'horreur que fut cette guerre.
Merci à vous pour cette lettre qui se suffit à elle même.
3 De Momo - 12/05/2008, 21:07
Tout comme Bertaga.
Mais j'attends toujours qu'on parle de ceux qui étaient opposés à la guerre dès le début, ceux qui savaient que ça allait se passer comme ça, ceux qui ont été lynchés, dont Tardi parle si bien, à chaque commémoration d'armistice ou d'hommage aux Poilus rien.
4 De Citation - 22/02/2009, 13:13
Très intéressante cette citation, merci de la faire partager !