« Le poilu, c’est celui que tout le monde admire, mais dont on s’écarte lorsqu’on le voit monter dans un train, rentrer dans un café, dans un restaurant, dans un magasin, de peur que ses brodequins amochent les bottines, que ses effets maculent les vestons à la dernière coupe, que ses gestes effleurent les robes cloches, que ses paroles soient trop crues. C’est celui que les officiers d’administration font saluer. C’est celui à qui l’on impose dans les hôpitaux une discipline dont les embusqués sont exempts. Le poilu, c’est celui dont personne à l’arrière ne connaît la vie véritable, pas même les journalistes qui l’exaltent, pas même les députés qui voyagent dans les quartiers généraux. »

Edmond Vittet, 1916,
lettre cités dans Paroles de poilus

Ce recueil poignant de lettres de soldats de la Grande Guerre devrait une lecture obligatoire pour tous. Il n’y a plus que deux « poilus » français encore vivants.

(Et oui je sais, je suis en retard. Je laisse la primeur de mes citations aux abonnés de ma décennale Citation Ex-quotidienne).