Tout le monde le dit, Obama est condamné à décevoir :
- Les médias le considèrent comme le messie, et il n’est très probablement qu’un homme.
- Quiconque est
sacréintronisé en direct devant des dizaines de millions de personnes, va forcément en décevoir un bon paquet. - Une crise économique majeure est en cours, c’est en général assez délicat à régler. Surtout que cela implique de s’attaquer à certaines catégories de parasites assez puissantes.
- À l’étranger, tout le monde n’a pas encore intégré qu’il bossera d’abord pour ses électeurs, les Américains.
- Il n’a pas les pleins pouvoirs, c’est le « cimetière législatif » (le Sénat), pourri de lobbyistes, qui aura réellement le dernier mot.
- Les médias brûlant volontiers ce qu’ils ont adoré, suivant en cela la pente naturelle de tout peuple, ils lui chercheront des noises après quelques mois. Nombre de chroniqueurs actuels avertissent déjà qu’il va se planter, suivant en cela et le bon sens et un certain snobisme et le besoin de trouver un sujet pour faire leur copie et paraître pertinent[1].
- Dans le camp d’en face on doit lui préparer un remake de l’affaire Clinton-Levinski pour détourner l’attention. Obama n’est pas un saint, il a bien dû voler un bonbon à un camarade de maternelle, boire plus d’un verre de bière un soir et lâcher une grossièreté, apprendre quelques mots de français, ou oublier de tenir la porte à une vieille dame. Ça finira par se savoir.
Cependant il est aussi condamné à réussir :
- Comme l’a finement remarqué un commentateur de la radio, Bush a mis la barre très bas, sur tous les plans. N’importe qui de pas complètement stupide et de bonne volonté peut faire mieux.
- Rien que le changement de tête à Washington peut déclencher beaucoup de bonnes choses sur le plan international. Il n’est pas innocent qu’Israël ait arrêté les opérations à Gaza juste avant l’investiture.
- Personne n’a intérêt à ce qu’il se plante à court terme, à part les extrémistes du camp adverse ; et il a apparemment mis dans sa poche les modérés pour quelques temps.
Notes
[1] Et j’en rajoute ici même.
une réaction
1 De vpo - 04/02/2009, 10:15
“Dans le camp d’en face on doit lui préparer un remake de l’affaire Clinton-Levinski pour détourner l’attention.”
Tu vois ça n’a pas tardé, il y a déjà deux personnes importantes de son administration qui sont pointées du doigt car elles auraient des démêlés avec les service fiscaux. Bien sûr ces affaires sortent après leur nomination.
Vrai/Pas Vrai (j’ai utilisé le conditionnel à dessein) le grief, toujours est il que la planche est déjà savonnée pour Obama.
Et puis forcément il décevra un jour ou l’autre. Les gens qui n’ont pas voté pour lui verront plus facilement le mal dans chacune de ses décisions. Ou bien par ce qu’il fera des erreurs comme tout être humain. Ou tout simplement par ce qu’avec l’usure du pouvoir un dirigeant fini toujours par lasser le peuple qui l’a élu. Le changement est un argument électoral boomerang.
Sur un plan plus personnel, je me doute bien qu’il agira avant tout pour les intérêts de son pays, intérêts pas forcément (euphémisme :-)) convergents avec ceux de la France/de l’UE.
Mais j’espère qu’il sera un tenant de la ligne, plutôt démocrate que républicaine suivante: “Les USA sont les maîtres du monde, et donc ta gueule le sous dev venant de <mettre_le_pays_qui_convient>, par contre en tant que chef du monde, j’ai des responsabilités pour garantir la paix et une utilisation raisonnée des resourrces du monde (mais faut pas pousser c’est quand même nous d’abord, hein)”.
C’est mieux que “Les USA sont les maîtres du monde, et donc ta gueule le sous dev venant de <mettre_le_pays_qui_convient>, je fais ce que je veux, mon mode de développement n’est pas négociable, et au fait, ton <mettre_le_pays_qui_convient> de sous-dev, combien de divisions?”
Vincent le murphyprosien