Ils sont contents, ils ont vaincu la Namibie. Une véritable renaissance. Un triomphe. La fin de la période noire.

Mais c’était la Namibie, nom de Zeus ! La NAMIBIE ! Même pas deux millions d’habitants[1], dont 7% de Blancs qui semblent quasiment les seuls à s’intéresser au rugby vue la carnation des joueurs, un pays qui est surtout une plage géante de 200 à 500 km de largeur et pas grand-chose d’autre, sans boue pour s’entraîner au plaquage.

Sans vouloir dénigrer les Namibiens (et surtout pas le joli sprint en dernière minute qui a mené à leur seul essai), il faut dire qu’ils ne sont pas spécialement dans les favoris de la Coupe du Monde. Pour se qualifier, la Namibie a dû écraser en 2006 des puissances majeures du rugby mondial comme le Swaziland ou le Maroc (l’Afrique du Sud n’a dégainé que son équipe amateur, probablement par esprit sportif).

Donc se glorifier d’avoir battu le petit poucet... Ah, si Schumacher avait hurlé sa joie d’avoir battu une Clio de série avec sa F1, ou si l’équipe de France de foot se glorifiait d’avoir écrasé le Schiltigheim Sporting Club, les journalistes auraient été moins mielleux, voire ironiques.

On verra contre les Irlandais. Eux arrivent en quart de finale en général.

PS : Que ceux qui me connaissent se rassurent, la fin de France-Namibie est à peu près tout ce que j’ai vu en rugby depuis le début du siècle. Mais vu ce que j’entends à la radio, je me dis que moi aussi je pourrais être commentateur sportif - ou plutôt non, je ne pourrais pas, vu le chauvinisme ambiant.

Notes

[1] Bon, ça ne veut rien dire. Les Tonga et leurs cent mille habitants ont mis la pâtée aux États-Unis forts de 300 millions d’âmes.