C’était dans le Pour la Science de mai 2006. Je résume :

Le principal problème que rencontre le futur, hypothétique et fabuleux ordinateur quantique est la décohérence. Pour résoudre le problème, certains envisagent de former des tresses de lignes d’univers d’anyons non abéliens (des projections de groupes de Lie, aussi des quasi-particules), qui apparaissent au sein d’un fluide bidimensionnel d’électrons. Ils posent les premières bases du calcul topologique quantique. Les bits quantiques sont constitués par une colonne de paires d’anyons sur laquelle on effectue les opérations successives.

Je n’ai rien compris du tout non plus au paragraphe précédent. L’article est un peu plus explicite mais vole encore trop haut pour moi (en fait, il n’est abordable qu’en empilant des analogies, ce qui n’est pas vraiment comprendre non plus). L’un des derniers paragraphes permet au fainéant intellectuel que je suis parfois de se dédouaner de n’entraver que pouic à l’ordinateur topologique quantique : « on attend encore confirmation de l’existence même des objets sur lequel repose le principe de son fonctionnement. »

Je suis surtout heureux que des gens manifestement très intelligents se penchent sur l’informatique de 2030, voire plus. Je ne doute pas de ma capacité à utiliser ces bijoux quand ils sortiront, vue la capacité générale de l’humanité actuelle à manier le PC (enfant direct de la mécanique quantique, contre-intuitive pour 99% de l’humanité, et probablement plus admise que comprise par 90% du reste).

Mais connaissant Murphy intimement, je me pose la question : quels cauchemars nouveaux va-t-il nous inventer quand le principe même de l’ordinateur sera la mécanique quantique ? (Alors que les machines actuelles à base de portes logiques binaires, à la vitesse et la taille près, pourraient être simulées par des contacteurs téléphoniques comme avant-guerre). Les programmeurs actuels maîtrisent à grand-peine les bi-cœurs, les threads et leurs problèmes de concurrence d’accès et race conditions ; comment dompteront-ils alors des machines qui feront vraiment plusieurs calculs simultanément ?

(Remercions le contribuable américain qui, via la NSA si friande de craquer toute la cryptographie mondiale, doit financer une bonne partie de la recherche sur le sujet).

PS : J’ai la flemme de rajouter la pléthore de liens sur Wikipédia et autres que nécessiterait ce billet bourré de mots nouveaux et de concepts ésotériques. Faites la bibliographie vous-même, Google est à un clic de souris.