Dans notre époque de fichage à tout crin, demander expressément à se faire inscrire dans un nouveau répertoire nominatif, avec toutes ses coordonnées, et tendre son bras pour se faire prélever de quoi analyser non son ADN mais son groupe HLA, peut sembler irresponsable ou inconscient à quelqu’un d’un peu parano (au hasard, comme moi).

Et bien non, je suis allé gaiement me faire enregistrer sur le fichier des donneurs de moëlle osseuse. Trois pages de questions médicales à remplir (en gros : il ne faut pas être trop vieux ou obèse ou avoir mené une vie de débauche totale ou posséder des maladies en cours ou présenter un risque sérieux en cas d’anesthésie), une petite prise de sang, et zou, on peut jouer à la loterie, avec une faible chance d’être tiré au sort pour ne rien gagner que quelques heures d’hospitalisation et la satisfaction d’offrir une chance à un inconnu définitivement anonyme quelque part en Europe de se tirer d’une leucémie ou d’un lymphome.

Le fichier français ne fait pas 200 000 personnes, c’est ridicule par rapport à la population. Le médecin m’a confié que les Allemands par exemple étaient beaucoup plus avancés que nous sur le sujet. Histoire de publicité évidemment, donc le présent blog va rajouter sa dérisoire contribution à la cause :

Un truc rigolo : l’infirmière m’a d’entrée demandé de vérifier que c’était bien mon nom sur les tubes qu’elle allait remplir, et, après la prise, de vérifier mon identité sur les papiers qu’elle allait y coller. Cela fait plaisir de voir des procédures paranoïaques appliquées là elles sont vraiment nécessaires.