Pour que ce blog soit totalement éclectique, il doit traiter de sujets très divers, éventuellement un peu racoleurs, et j’ai repéré des lacunes sur divers thèmes : caisses, tuning, macramé, danses folkloriques, simulation numérique par éléments finis, philosophie contemporaine, gastronomie polonaise, films kazakhs, séries américaines, mangas japoniais à la mode... J’en comble donc une avec ce test exclusif d’une voiture que j’ai eu l’honneur de conduire en septembre, pendant deux jours, pour aller de l’aéroport de Clermont-Ferrand à la mégalopole qu’est Mende (Lozère, 12 000 habitants).

Ceux qui me connaissent savent que mon utilisation d’une voiture est celle que la plupart des gens ont de leur ordinateur : je ne veux pas connaître les entrailles, je suis incapable de juger des performances sinon de manière totalement subjective et fumeuse, et je veux que ça marche en faisant une confiance raisonnablement aveugle aux gens du métier, dont les consignes et modes d’emploi se doivent d’être limpides. Je ne suis pas Auto-plus. Pour donner une idée de mon état d’esprit, je suis très content de ma Clio de 2000, je voudrais juste que le coffre soit deux fois plus grand pour les longs voyages familiaux.

J’avais donc hérité d’une Seat Ibiza rouge pétard, que j’ai eu un mal fou à trouver sur le parking de l’aéroport, vu que j’aurais été incapable de reconnaître une Ibiza auparavant.

La ligne, la gueule... Rien à dire, c’est une voiture pas trop moche, mieux qu’une Logan, moins bien qu’une Jaguar. En fait, le look de la voiture que je conduis est plutôt accessoire, moi je suis dedans quand je conduis.

Finitions intérieures : rien à dire. La dose habituelle de tissu et de plastique des bagnoles de gamme banale d’aujourd’hui.

Le démarrage fut sans histoire, j’ai réussi à trouver assez facilement les manettes pour mettre le siège à la bonne taille. Pas de problème pour la prise en main du véhicule.

Je n’ai pas le vocabulaire ni l’expérience pour juger finement de la tenue de route : la Seat m’a vaillamment emmené à travers deux heures et demi d’autoroute peu encombrée puis de bonne route de montagne qui tourniquait gentiment, sous une météo idéale ; elle tournait à gauche (resp. droite) quand je tournais le volant à gauche (resp. droite), les freins répondaient, et je ne l’ai pas cassée, bref ce qu’on attend d’une voiture. Quant à la puissance du moteur (essence), il suffisait largement pour monter jusqu’à la vitesse maximale autorisée sur autoroute. Ne me demandez pas plus de détails techniques à ce sujet.

Stress

De passage à une station-service, je cède à la tentation d’acheter quatre numéros bradés du magazine l’Histoire, numéros vieux d’un an mais évidemment pas périmés vus les sujets abordés, et je m’en vais les ranger dans ma valise dans le coffre : impossible d’ouvrir !

J’ai dû m’y reprendre à quatre ou cinq fois, refermer la voiture avec la télécommande, la rouvrir... avant de réussir à accéder au contenu du coffre. Le cirque a recommencé presque à chaque fois que j’ouvrais ce fameux haillon. Je n’ai jamais compris la logique...

Même gag sur le bouchon à essence, je ne sais pas comment j’ai réussi finalement à l’ouvrir. Là aussi il doit y avoir une astuce à comprendre que mon cerveau déformé par des décennies de fidélité familiale à Renault ne peut plus inférer. Pour me consoler, je me dis que quelque part cela m’aide à comprendre le désarroi d’un habitué de Windows que l’on jette sans préparation sur Linux. (Et cela me rappelle aussi un double piège sur une japonaise que j’avais louée il y a environ deux ans, une Getz je crois (quelle hideur cette voiture) : la trappe à essence ne s’ouvre que si on lève un levier sous le siège conducteur, ET cette trappe est à gauche.)

Le surlendemain, au retour, nouveau gros pépin : à 6 h du mat’, il fait nuit... ET PUTAIN ILS SONT OÙ LES PHARES ? (Je veux dire le machin-truc-bidule-chouette qui permet de les allumer, je suis tout de même capable de trouver instantanément les phares d’une voiture, c’est facile c’est toujours à l’avant sur les bords.)

J’ai mis deux minutes à trouver le bouton : non, ce n’était pas une manette au volant (alors que la bascule plein phares/feux de croisement y est, elle), mais un bouton à tourner en bas à gauche, pas très accessible. Mouais.

Bon point, la mélodie digne d’un téléphone portable qui se déclenche quand la portière s’ouvre avec les phares encore allumés. Encore plus prise-de-tête que le biiip-biiiip-biiiip agressif de ma Clio dans les mêmes circonstances, on est vraiment sûr de ne pas les oublier, sinon on devient vite fou.

Autre reproche : la jauge à essence est riquiqui. On sait grosso modo si le réservoir est bien plein ou pas trop plein. Pour une estimation fine de la consommation on repassera.

Au final : une voiture que je n’achèterais probablement pas mais sur laquelle je ne cracherais pas si on me la donnait, évidemment.