Une ère se termine, j’ai quitté ce soir l’employeur qui me payait depuis plus de six ans et demi (je n’ai pas dit « l’employeur pour qui je travaillais » — fameux problème de l’écartèlement de la loyauté dans une société de service).

J’ai emporté la totalité de mes biens matériels personnels en vidant le bureau qui m’a servi de port d’attache quelques mois (après des années de régie en clientèle) : un demi-carton. Et encore y avait-il des choses retrouvées dans la sacoche du portable rendu ce jour : un CD, le chargeur du portable, un magazine sur Oracle, des kleenex, de la paperasse.

Damnée société de l’immatériel — même si je sais bien que les acquis principaux de ces années sont dans ma tête.

Drôle de boulot de migrant poussé à ne rien garder qui ne soit pas stockable sur le disque dur du précieux portable. Et le reste, imprimé, ne mérite pas d’être transmis aux collègues qui n’auront pas le temps de lire, ou imprimeront eux-même.

Bizarre civilisation où tout ce qu’on manipule ne vous appartient pas — et non, je ne veux pas avoir à payer mon ordi portable :-)

Ça fait bizarre.

(Mise à jour de 2010, presque quatre ans après : Aucun regret.)

(Mise à jour de 2016, presque dix ans après : Toujours aucun regret, mais il a fallu à nouveau tourner cette page.)