La Macédoine

La Macédoine, à la limite de la culture grecque mais sous-développée, possédait d’abondantes ressources naturelles (dont des pâturages pour les chevaux)... et humaines.

L’armée macédonienne était celle d’un peuple en armes, sans mercenaires, manifestement avec aussi des professionnels, avec une bonne cavalerie noble. Plus tard, Alexandre utilise le nationalisme grec pour les unir contre les Perses (et châtie les mercenaires grecs rencontrés en face).

Philippe

Philippe, le père d’Alexandre et véritable fondateur de la puissance macédonienne, s’inspire des phalanges de hoplites grecs (de lents rouleaux compresseurs) et améliore le système. Il essaie de refuser les grandes batailles, évite les longs sièges, préfère la « petite guerre » à base de petits combats et de surprise. Profitant des éternelles guerres entre cités grecques il soumet tout le monde. Déjà il vise la Perse.

Alexandre, formé par son père, sait faire fructifier l’héritage de son père et commence par mater les rébellions. Il hérite aussi de bons officiers.

Techniquement, la « phalange du pauvre » de Philippe vise à reprendre le principe des rangs serrés (jusque là invincibles face à la cavalerie) mais en allégeant le coûteux équipement et en allongeant les lances. Les sarisses, longues mais légères, ont une allonge supplémentaire face aux Grecs, écrasent les Perses trop légèrement protégés, et, dressées, offrent une protection contre les flèches. Ces phalanges moins lourdes sont bien plus mobiles que leur équivalent grec.

La stratégie

À côté des phalanges (l’enclume), les Macédoniens misent sur leur cavalerie (le marteau, négligé par les Grecs) qui s’occupe du choc : les cavaliers macédoniens osent charger l’infanterie ! La procédure exacte reste discutée : des chevaux ne chargent pas un mur de lances ! Il aurait pu suffire de les laisser approcher doucement (à revers) pour qu’ils passent entre les lances puis arrivent aux boucliers ennemis, pendant que les phalanges clouent l’ennemi d’un autre côté, jusqu’à dislocation de l’unité adverse.

L’armée macédonienne, autour des phalanges, utilise de nombreux autres types d’unités, pour protéger les flancs par exemple. Il le faut aussi pour intégrer des unités issues des pays conquis. Leur roi coordonne tout cela : Philippe et Alexandre maîtrisent le combat interarmes. La bataille ne se limite pas à un grand choc où les unités légères ne sont qu’accessoires.

Préserver la conquête

L’Empire perse (monstre de 50 millions d’habitants peut-être) a une dynastie à la légitimité fragile, une armée utilisant beaucoup l’infanterie légère, les archers et les mercenaires... grecs ! Les satrapes (gouverneurs) sont très autonomes : Alexandre sait les retourner pour assoir son propre pouvoir et assurer ses arrières.

Mais aussi...

Les ingénieurs grecs se montrent utiles pour l’artillerie de jet (innovation pendant les batailles) et les sièges (Tyr, Gaza).

La fin

L’Empire d’Alexandre n’a finalement comme limite que la fatigue de ses soldats après la conquête de la vallée de l’Indus. À la mort (de maladie ?) du conquérant, ses généraux se partagent les territoires. Puis il s’empressent de se faire la guerre pendant plus d’un siècle, avec des armées alourdies, moins formées, moins fiables.

Avant qu’une armée de citoyens-soldats sans général de génie mais encore mieux organisée, adaptable et manœuvrable mette tout le monde d’accord : la légion romaine.