Astéroïdes

Ces cailloux, et en particulier les géocroiseurs qui passent près de la Terre, ont de bonnes chance de devenir la prochaine cible de la conquête spatiale habitée :

  • Pas de gravité, donc pas de matériel complexe, lourd et coûteux à développer pour s’y poser et repartir, il suffit d’ajuster les vitesses. (Inconvénient : les astronautres doivent être bien arrimés, sinon ils s’envolent au premier coup de pioche.)
  • Toute une gamme de missions courtes de quelques mois peut être lancée pour valider méthodes et matériel, avant de se lancer dans des explorations plus lointaines (pour Mars, il faut trois ans aller-retour).
  • Scientifiquement, ils sont très alléchants, car peu altérés depuis la formation du Système solaire. Certains y voient la source des premières molécules organiques qui ont ensemencé la Terre.
  • Économiquement, ils pourraient être très rentables : rhodium, platine… Ou bêtement du silicium pour des panneaux solaires fabriqués dans l’espace, que l’on n’aurait pas besoin d’envoyer à grand frais de la Terre ; ou encore de l’eau comme comburant des fusées, ou pour la consommation humaine ; etc.

Il manque une motivation économique pour la conquête spatiale (hors orbite terrestre déjà saturée de satellites), les astéroïdes la fourniront-ils ?

Les déchets nucléaires

Nombre de pays s’interrogent sur la méthode de stockage de leurs déchets à longue vie. Les critères de choix sont nombreux : économique, sûr à l’échelle des millénaires, permettant un contrôle continu voire un retrait des matériaux...

Les techniques envisagées ou déjà en place sont :

  • le stockage terrestre (solution provisoire qui dure) : évidemment inacceptable à l’échelle des siècles, car trop liée à la situation économique ou politique sur le long terme, forcément inconnue ;
  • l’enfouissement dans des mines de sel (Allemagne), dans du sol argileux (France) ou une montagne (Yucca Mountain aux États-Unis, projet récemment abandonné), vers 500 m de profondeur : l’inconvénient est qu’il faut garantir que le sol sera stable pendant des milliers d’années, y compris en cas de dégradation des matériaux entreposés et de leur réaction avec ce qui les entoure, ou en cas de nouvelles failles créées par la chaleur ou la construction, et ce en tenant compte de l’érosion due aux futures glaciations ! — et c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît ;
  • les forages profonds sont une idée en vogue, adaptée aux petites quantités : on fore carrément dans le socle rocheux granitique à 5000 m, et on dépose, empilés dans le trou, les déchets ; à cette distance même les glaciations n’ont plus d’impact — mais en cas de pépin, impossible de revenir en arrière ; et il est délicat d’être certain de la qualité et de la perfection du granit à cette profondeur ;
  • le stockage dans des trous sous des sédiments marins profonds revient à la mode, car l’érosion n’y a pas court, au contraire : les déchets seraient perpétuellement recouverts de nouveaux sédiments, et en cas de fuite la dilution serait énorme ; cependant jeter ses déchets nucléaires dans le domaine public est contraire au droit de la mer ;
  • j’aime bien la sphère de tungstène remplie de déchets brûlants, qui fond la roche alentour et s’enfonce très vite toute seule dans le sol — un projet même pas encore expérimental.

Les idées abandonnées : l’envoi dans l’espace ou sur le Soleil (ruineux, trop lourd, trop dangereux au décollage) ; la vitrification par une explosion atomique souterraine (pas si sûr et à présent illégal) ; le stockage dans les glaces du Pôle Sud (trop de risque de retrouver les déchets dans un lac souterrain) ou dans une zone de subduction (contexte très mal connu).

La suie

Le combat pour la réduction des émissions de CO2 est difficile. Certains proposent de se concentrer temporairement sur un intermédiaire plus accessible et (presque) aussi dangereux : les suies.

Les suies sont émises surtout par les feux en plein air (déforestation…), les feux de cuisine au bois ou charbon dans nombre de pays, les feux de poêle et cheminée dans les pays développés (surtout en foyer ouvert avec du bois humide : le feu de bois devant la cheminée n’est pas écolo !), le transport routier (vieux diesels qui crachent de la fumée noire), le transport maritime (pas de norme de pollution en haute mer !), des centrales industrielles ou au charbon…

Chaque particule noire absorbe la chaleur solaire et se transforme en « radiateur » pendant deux semaines, le temps de disparaître. S’ensuivent réchauffement de l’atmosphère, opacification du manteau neigeux (qui réfléchit moins la lumière solaire vers l’espace), impact sur la mousson… en fonction aussi du type de suie.

C’est la courte durée d’action qui est intéressante, car toute politique de réduction donnera des effets immédiats. La suie fait partie d’une liste de composés à effet de serre dont l’effet cumulé représente l’équivalent d’une grosse partie de celui du CO2. Il est donc possible de retarder le réchauffement (lui-même générateur de gaz à effet de serre…) en s’attaquant entre autres aux suies, donc de s’« acheter du temps » par des actions à effet immédiat sur cette cible plus facile et « consensuelle », le temps que la prise de conscience sur le CO2 lui-même se fasse. De nombreux projets sont en cours, par exemple l’introduction de réchauds de bien meilleur rendement chez les paysans du Tiers monde.

Ajoutons que l’impact sanitaire des suies n’est pas négligeable (pollution urbaine), et que les gains seraient immédiats aussi sur ce plan.

De l’ADN croisé

L’ « arbre de la vie » a pris un sacré coup de vieux. Déjà dans un documentaire que j’aime bien, Espèces d’espèces, il ressemble plus à un choux-fleur. À présent, c’est un maillage, car il faut ajouter les échanges croisés d’ADN entre espèces, une habitude chez les bactéries, mais aussi, chez les espèces plus évoluées, nous compris. Les vecteurs sont sans doute des parasites communs. La notion d’espèce prend encore un peu plus de plomb dans l’aile.

En vrac :

  • Une théorie propose que le cœur de la Terre est asymétrique, et pas figé : des cristaux de fer cristallisent à l’ouest (sous les Amériques), et au fil des millions d’années, migrent à l’autre extrémité, où ils fusionnent à nouveau dans le noyau liquide. Cela expliquerait certaines hétérogénéités dudit noyau. Il pourrait y avoir un impact sur le champ magnétique notamment. Comme toute théorie sur la graine, il va être difficile de la vérifier in situ
  • La « meilleure planète habitable découverte » a tout de même le grave défaut de toujours présenter la même face à son soleil, d’où des températures moins accueillantes que celles de Mars. La gravité y sera aussi trop élevée (ce qui lui permet de garder son atmosphère, au contraire de Mars justement).
  • Le champagne est meilleur servi penché, comme une bière.
  • On a pesé Jupiter grâce à son influence sur les déviations de la lumière des pulsars (la relativité et la masse qui courbe l’espace, vous vous souvenez ?) : une amélioration de la précision de 0,2 millionièmes, soit un paquet de milliards de milliards de tonnes.
  • Le premier souffle tient à un gène. Celui qui ne l’a pas meurt à la naissance (ben tiens…). Il a fallu sacrifier des souriceaux pour découvrir ce gène massivement sélectionné par l’évolution.
  • Les légionnaires romains portaient des chaussettes dans leurs sandales. Ça devait quand même servir l’hiver…
  • Succès de la thérapie génique grâce au sida : un patient atteint de β-thalassémie s’est vu « greffer » un gène via une version trafiquée du virus du sida, ce qui lui évite greffe de moelle osseuse et traitement antirejet. Il a fallu passer par une chimio pour supprimer son ancienne moelle osseuse avant de réinjecter la moelle modifiée. Le patient va bien depuis trois ans.
  • On peut à présent détecter la maladie de Parkinson par une bête biopsie... du côlon !
  • Les dirigeables reviennent ! Ça ne fait jamais que vingt ans que je le lis régulièrement, mais l’armée américaine a mis l’argent sur la table pour un prototype de grande taille. Un dirigeable consomme très peu (et pas du pétrole), et les défauts inhérents seraient en passe d’être corrigés (charge utile, maniabilité, personnel au sol…).