Dominique Lormier a entrepris de tordre le cou à une idée largement répandue depuis plus de 60 ans : l’armée française de 1940 se serait effondrée au premier choc, se serait rendue en masse sans combattre, et aurait offert à la Wehrmacht une véritable promenade militaire. Les blagues sur le sujet énervent vite le Français égaré sur les forums américains, bien que la vague soit retombée depuis 2003 et l’affaire de l’invasion de l’Irak (mais le sujet revient systématiquement dans chaque discussion sur Slashdot évoquant la France).
Personnellement, je n’avais jamais trop creusé le sujet. De mes grands-parents, aucun à l’époque n’avait été « invité » aux premières loges aux festivités. Tous n’ont vu la Wehrmacht que bien après la chute du front et la famille se souvient effectivement plutôt du traumatisme de l’Exode en juin, ou de l’Occupation.
Lormier a rassemblé une masse de documents et rétabli la vérité : mai-juin 1940 est indéniablement la pire défaite française depuis Azincourt un demi-millénaire auparavant, voire de l’Histoire ; mais l’envahisseur ne s’est pas amusé, a accusé de sérieuses pertes, et la résistance n’a pas été que symbolique.
Lormier accumule les témoignages de passages très difficiles pour les Allemands, de murs de feu auxquels ils se sont heurtés, de divisions allemandes entières détournées pour réduire un bataillon français, d’honneurs militaires rendus par les vainqueurs à des vaincus héroïques mais à bout de munition, de percées françaises hélas jamais poussées bien loin par manque de moyens et de mobilité réduite...
Ce n’est pas un scoop, mais Lormier enfonce le clou : la défaite française n’est en aucun cas due au manque de courage ou de volonté des soldats. Si des débandades ou des paniques ont effectivement eu lieu ponctuellement, ou en juin après l’effondrement total du front, les unités ont résisté même dans les pires circonstances, pour peu que les officiers donnent un minimum l’exemple.
Il s’étend évidemment longuement sur les causes du désastre : une infériorité démographique, en matériel (numériquement, rarement en qualité), des méthodes inadaptées, et surtout, un haut commandement nullissime.
Sur la forme
Le lecteur se perd parfois un peu dans le récit (de première main) des différentes batailles. Il est difficile dans les mêmes pages de donner à la fois la vision du combattant de base et celle de l’État-major. Il y réussit tout de même puisque les défenses héroïques alternent avec les explications plus fondamentales.
Au fil des pages, quelques noms connus dans d’autres contextes apparaissent : Léon Zitrone, Georges Pompidou, François Mitterrand (blessé), Jacques Chaban-Delmas...
Un reproche : tout à sa défense de l’honneur des combattants français, Lormier n’évoque que très rarement les phases moins glorieuses, hormis celles du haut commandement.
Résumé éclair des opérations
Le 10 mai 1940, les Allemands attaquent la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg. Les armées françaises et anglaises entrent en Belgique à la rencontre de l’ennemi : « ils nous refont le coup de 1914 ! ».
Pas de bol, les divisions blindées de Rommel et von Kleist franchissent les Ardennes vers Sedan, au point faible du front, et prennent à revers le gros des troupes alliées en fonçant jusqu’à la Somme.
Du 25 au 3 juin, les Allemands « nettoient » le nord de la France (évacuation de Dunkerque par les Britanniques et quelques Français).
Le 6 juin, les Allemands repartent vers le sud et franchissent la Somme et l’Aisne.
Le 10 juin, l’Italie attaque dans les Alpes, sans aucun succès.
Le 12 juin, Paris est occupé. À partir de ce moment, le front est disloqué, les Allemands progressent très vite.
Le 17 juin, Pétain, nouveau chef du gouvernement français, demande l’armistice.
Le 22 juin, l’armistice est signé, la défaite est consommée, les jours noirs de l’Occupation commencent.
Les pertes
Les Français ayant perdu, ils accusent évidemment la majorité des pertes - mais les Allemands représentent tout de même un tiers des tués, blessés, disparus. Et ces pertes ne sont pas négligeables :
- Allemagne : 49 000 morts et disparus, 111 000 blessés.
- France : 92 000 morts, 250 000 blessés.
Donc avec les blessés, plus de 500 000 victimes, dont un tiers d’Allemands. Les perdants ont donc vendu assez chèrement leur peau.
Je me suis amusé à comparer : par comparaison, les Américains ont eu moitié plus de tués que les Français pour tout le front européen-atlantique, et toute la guerre (1941-1945 pour eux). On pourrait ajouter les 90 000 Français libres et résistants tués par la suite pour dépasser les pertes militaires américaines sur ce front.
Ou encore, les pertes de la bataille de France équivalent grosso modo à celles de la bataille de Normandie en 1944 (durée et effectifs à peu près équivalents), épisode qui n’a pas laissé le souvenir d’une balade champêtre aux forces alliés.
Lormier compare, lui, les pertes françaises aux pertes des Soviétiques face, en gros, aux mêmes troupes allemandes : elles sont en gros triples. Et pourtant on ne rigole pas sur la débandade des Russes (parce qu’on sait que les purges staliniennes ont désorganisé l’Armée Rouge, et que les Russes ont payé la reconquête d’un prix terrible ).
De manière moins attendue, les Allemands ont également perdu un tiers des chars et un tiers des avions détruits pendant la campagne (alors même que la DCA française était rachitique (Correction postérieure : voir le commentaire d’Yves Michelet ci-dessous qui d’insurge contre ce terme)). Le mythe de la Luftwaffe seule dans le ciel et des divisions blindées fonçant sans résistance en prend donc aussi un coup.
De manière encore plus surprenante, la majorité des pertes allemandes date de la deuxième partie de la campagne, après Dunkerque ! Comme en 1914, la perte de tout le nord du pays n’a pas entamé la détermination des Français. Le passage de l’Aisne et de la Somme en particulier a été meurtrier.
Des exemples de succès français pendant la campagne de 1940
Lormier a rassemblé nombre de récits de bataille où la Wehrmacht est « tombée sur un os ».
- Gembloux, en Belgique :
Deux divisions allemandes stoppées essentiellement par de l’infanterie. Le front ayant été percé ailleurs, les Français se sont retirés invaincus.
- La Horgne, vers Sedan :
Une brigade de spahis algériens et marocains se fait massacrer plutôt que de laisser passer une division de panzers.
- Stonne, le « Verdun de 1940 » :
Pendant dix longs jours, Allemands et Français prendront et reprendront ce village.
- Montcornet :
Le 17 mai, l’attaque de la 4è Division Cuirassée de Réserve, commandée par de Gaulle, est la seule contre-attaque française sérieuse sur les arrières des Allemands qui viennent de percer. Sans soutien aérien, sans infanterie de soutien, les chars française se replient, mais le ravitaillement de la 1ère division de panzers a failli être rompu. C’est le symptôme à la fois de la combativité française et de son inefficacité stratégique.
- Abbeville :
À partir du 27 mai, Français et Britanniques cherchent à réduire la poche allemande autour de cette ville. Le front allemand s’effondre devant la 4è DCR de de Gaulle (encore lui), et pour une fois l’aviation alliée domine le ciel. L’artillerie lourde allemande, seule à pouvoir abattre les gros chars français B1 bis, est détruite par ceux-ci. De Gaulle ne peut exploiter son succès, faute de transmissions !
- Dunkerque :
Comme la Bérézina, l’évacuation de Dunkerque est marquée du sceau du désastre dans la mémoire collective, alors qu’il s’agit d’un « succès inespéré » dans la retraite : la résistance acharnée des troupes françaises a permis aux troupes anglaises, et à nombre d’autres Français piégés dans le nord de la France, d’embarquer vers l’Angleterre, en bien plus grand nombre que prévu initialement. Et c’est cette armée britannique sauvée qui inflige ses premiers revers aux nazis quelques mois après (notamment en Afrique du Nord), et permet à Churchill d’attendre l’entrée en guerre des Américains.
- Les « cadets de Saumur », moins d’un régiment, interdisent le passage de la Loire à deux divisions allemandes et demi pendant trois jours. Baroud d’honneur sans succès, Pétain demandait déjà l’armistice.
- Dans les Alpes, les Français ont stoppé l’ennemi avec de faibles pertes, malgré la supériorité numérique des Italiens puis des Allemands attaquant sur deux fronts.
À suivre...
Bibliographie
Comme des lions : le sacrifice héorïque de l’armée française - Mai-juin 1940 de Dominique Lormier,
Calmann-Lévy 2005
16 réactions
1 De fabien - 17/11/2007, 13:14
Excellent article et bien construit. Merci de l'avoir fait.
Au lendemain de l'armistice,les politiques français ont réalisé une attaque sur l'aviation française et l'ont accusée du désastre. Comment aurait-elle pu s'opposer à ses advesaires sans avions de rechange? Les pertes allemandes dans le ciel de france ont été autant d'appareils de moins jetés contre les anglais.
Et quand on regarde de près le déroulement de la bataille d'Angleterre. Celle-là n'a pas été gagnée de grand chose.
2 De Le webmestre - 17/11/2007, 18:09
@fabien : Lormier en parle, j’évoquerai le cas de l’aviation dans un autre billet. Elle a surtout été très mal utilisée. Pour la Bataille d’Angleterre, Lormier est du même avis. Reste à savoir quel but poursuivait exactement Hitler pendant celle-ci : forcer les Anglais à négocier (le plus probable) ou préparer une invasion (improbable). Des avions en plus auraient-ils joué un grand rôle ? Voir l’article Wikipédia sur la Bataille d’Angleterre
3 De fabien - 22/11/2007, 17:43
La valse hésitation des nazis à été leur immense point faible: si les résultats n'étaient pas immédiats, ils passaient à autre chose! j'en veux pour preuve la bataille de l'Atlantique (cf le documentaire de Daniel Costelle) où l'Amirauté de la Kriegsmarine n'a pas cessé de modifier ses plans, utilisant ses moyens les uns après les autres plutôt que de manière coordonnée.
En ce sens, je n'hésiterai pas à dire que la Blietzkrieg allait merveilleusement dans le sens de l'opportunisme propre aux dirigeants du régime. Mais face à une situation qui perdure, à la menace de l'échec, ils jetaient l'éponge et passaient à autre chose.
Le problème du ravitaillement et du matériel inadapté à aussi sonné le gals des plans d'invasions Nazis sur les Anglais.
Pour ma part, je pense donc sincérement que des avions en plus aurait causés plus de dommages, plus de désordre, et plus de difficultés aux Anglais. Et dans un pays désorganisé, organiser la reconquête eut été plus difficile.
Et que ce soit une invasion ou une négociation, freiner l'engagement anglais aurait amené les américains à modifier leurs plans pour revenir en Afrique et en Europe. Sur ce, je me dépêche d'aller voir le lien conseillé. Merci encore.
4 De lambert - 02/03/2008, 10:12
Très bon article - Mon père 26ème BCP a fait la retraite de l'Aisne après un combat devant Betz. Retraite de la Marne et retraite de la Seine après un combat devant Meaux. Retraite de la Loire après un combat devant Ouzouer sur Loire. Fait prisonnier à Souesmes (Loir et Cher) le 19 Juin 1940, dirigé sur le frontstalag 151 (Montargis) le 22 juin 1940.
Prisonnier pendant cinq longues années au stalag IIIA à Luckenwald.
L'Armée Française n'a pas démérité. Seuls les planqués ont pu critiquer .Il en est revenu meurtri et par pudeur ne m'en a jamais beaucoup parlé.Souvent lorsqu'on parle de toutes les victimes de cette guerre, les anciens prisonniers sont souvent oubliés. A croire que la France en a honte. Attendrons nous leur totale disparition pour reconnaitre en eux des petits gars qui ont donné pour certains la vie et pour d'autres la jeunesse. Je les salue ....
5 De gaetan - 04/06/2008, 20:58
il est très important de réhabiliter les combats produits par les combattants francais de mai-juin 1940,souvent dans des conditions désespérées du fait de la faiblesse de l'élite politique et militaire; et souligner les dégats infligés et à la Wehrmacht et à la luftwaffe permet de faire voler en éclats l'idée d'une non-bataille.
Par contre,deux points sont discutables: d'une part,le niveau exact des pertes francaises est difficile à chiffrer,les estimations officielles n'étant pas sures et pouvant intégrer des blessés ou prisonniers;d'autre part,l'infériorité matérielle des armées alliées est une légende qui a permis d'excuser la défaite.Seule l'aviation est concernée et encore du fait de la mise hors zone opérationnelle de beaucoup d'appareils;la seule et unique cause d'un tel désastre-un désastre,non une simple défaite-est dans les catastrophiques choix stratégiques faits depuis 1930 surtout.
6 De Yves Michelet - 09/07/2008, 15:18
1. Je suis historien et spécialiste de 1940, justement, mais presque uniquement de l'aviation. Vos commentaires me plaisent beaucoup et ils sont en général exacts. Toutefois, il semble bien que la contre-attaque française de Montcornet, commandée par le colonel Charles de Gaulle, fasse elle aussi partie des mythes de 1940, celui-ci ayant été lancé surtout par de Gaulle en personne, dans ses "Mémoires de guerre". Cette action, certes déterminée et courageuse, n'a laissé à peu près aucune trace du côté allemand, et il paraît que Guderian n'en a même pas été informé, tant elle était peu importante. Les chars de De Gaulle ont peut-être tué quelques dizaines de soldats ennemis et détruit quelques camions (un bilan dérisoire), mais ils ont surtout subi eux-mêmes de lourdes pertes qui hypothéquaient l'avenir de cette unité. Bref, il semble bien qu'une souris ait été transformée en montagne par une habile propagande (on se console de cette défaite comme on peut!). Je vous signale au passage, très objectivement, que la propagande gaulliste est très active, notamment celle orchestrée par "l'Institut Charles de Gaulle" (rue de Solférino, près du siège du PS, à Paris) et falsifie systématiquement certains évènements afin que la gloire du "Guide" ne soit surtout pas ternie par la moindre petite tache. Ce sont ses grands admirateurs qui l'appelaient "le Guide" (Michel Debré, etc.). Traduction en allemand : "der Führer". Même en 2008, ils diraient n'importe quoi pour rendre leur héros encore plus magnifique.
2. << la défaite française n’est en aucun cas dû >>
Comme "défaite" est un mot féminin, elle n'est pas "dû" mais due, et sans accent.
(Le webmaster : C’est corrigé, merci !)
3. La DCA française "rachitique", c'est très exagéré. Elle était inférieure à l'allemande, c'est certain, et ses canons étaient souvent vieux, mais elle était néanmoins efficace (encore une légende tenace de 1940 à corriger!). Le livre (en allemand!) d'un auteur allemand nommé Waiss sur la KG 27 (27e escadre de bombardement allemande, dotation en principe 80 bombardiers bimoteurs), le montre clairement. Cette unité, comme les autres, a subi de lourdes pertes causées par les chasseurs français mais aussi par la DCA, en général française (attaques en profondeur sur la France, comme à Châteauroux, etc.). Finalement, qu'un avion français ou allemand ait été abattu par 3 canons de DCA ou par 6, voire 9 canons qui tiraient tous sur lui, quelle différence? Je crois que, du côté allemand, il y avait même excès de moyens en DCA, ce qui ne nuisait évidemment pas aux Allemands, hélas.
7 De Le webmestre - 03/11/2008, 14:04
(Deux billets hors sujet ont été bennés par le webmestre.)
8 De mouldi - 18/04/2009, 19:33
mon pére qui avait participé à la bataille de l’aisne, bléssé et prisonnier des allemands, m’avait en effet raconté dans le detail la farouche resistance del’armée française face à la machine de guerre des allemands. Malheuresement la france officielle elle meme nie l’heroisme des soldats appelés à la defendre, en cela elle est complice de l’oubli et du deni de memoire envers tous ces hommes qui ont defendu une terre qui, parfois, n’était meme la leur.(exemple la 87 division composée des tirailleurs algériens qui a payé leplus lourd tribut à cette bataille.
9 De zltvc - 25/04/2009, 18:34
Bonjour
Je suis a la recherche d’éléments sur le 1 R.T.A qui était en place sur Vernantes 49
que faisait-il là?? un membre de ma filiation en faisait partie.
Etait-il lié au 87 division??
a t’il été sur Saumur??
Merci a ceux qui pourront m’aider
Cordialement
10 De tasmit - 19/03/2010, 10:18
Bonjour,
Mon père vient de mourir à 92 ans et je me rends compte, trop tard, que nous n'avons jamais prêté beaucoup d'attention aux évocations-rares- qu'il faisait des durs combats qu'il avait essuyé avec le 26ème de Nancy en 1940...Si jamais grâce à ce blog je pouvais retrouver quelques traces du périple de mon père qui avait conduit son régiment en déroute jusqu'à la démobilisation du côté de Périgueux...je vous en serais très reconnaissant. Merci
11 De franck - 18/07/2015, 11:47
Je me prends souvent a rever que le plan des allemands qui consistait a faire passer leurs blindés a travers la forêt des Ardennes, jugée infranchissable par l'état-major francais, soit découvert et le piège de se refermer.
A votre avis est ce que les allemands étaient vulnérables pendant la traversée ?
Qu'aurait donné, selon vous, un pilonnage intensif de l'artillerie francaise a travers la forêt ?
Je ne peux m'empêcher de fantasmer une pluie d'obus sur des allemands incapables de réagir, embourbés dans leurs embouteillages et mis en déroute.
Que vaut cette hypothèse ?
12 De Le webmestre - 18/07/2015, 12:36
@franck : Il ne faut pas me pousser beaucoup pour imaginer des uchronies... Bloquer les Ardennes ne devait pas être si compliqué, puisque l’endroit était justement jugé infranchissable, que rien n’avait été fait pour verrouiller, et que les troupes en face de la trouée était parties ailleurs. Je n’en sais pas plus que le pékin moyen sur le sujet, mais un échec dans les Ardennes aurait sonné le glas du pari et du plan d’Hitler.
La bataille se serait donc déroulée en Belgique avec le gros des forces de chaque côté. Cela n’aurait pas remis en cause la supériorité allemande dans certains domaines (organisation des tanks, encadrement plus jeune...). On peut imaginer un remake de la guerre de tranchées puis une défaite allemande à cause du blocus économique, comme une victoire allemande moins brutale que dans la réalité, selon la confiance que l’on met dans le réarmement allié qui était en cours en 1940, et la valeur du commandement (comme en 1914, les généraux français les plus nuls auraient-ils été limogés assez vite, laissant la place à de Gaulle & consorts ?).
Quel impact sur le long terme ? Hitler n’aurait peut-être plus eu les ressources pour attaquer les Balkans puis l’URSS en 1941. Les Soviétiques auraient eu le temps de réarmer et de terminer leur réorganisation (on verra ce que les auteurs de « La France continue la guerre », chroniquée dans ces pages aussi, feront de la même hypothèse d’un Barbarossa avec un an de retard, mais ce sera dur pour le Reich). Staline aurait-il attaqué Hitler dans le dos ? Les Américains seraient-ils intervenu plus tôt ? Quel aurait été le poids de Churchill ? À partir de là on peut tout imaginer.
13 De Marc - 28/07/2015, 15:00
Je vous recommande chaudement le magnifique travail d'Uchronie "scientifique" réalisé par Sapir Stora et Mahé "et si la France avait continué la Guerre", intelligent précis et très argumenté.
Ils partent du principe que la bataille de France est perdue (donc pas de blocage dans les Ardennes) mais que Paul Raynaud prend le parti de faire arrêter Pétain et de nommer de Gaule Ministre de la Guerre.
L'Armée Française livre un combat de sacrifice pour retarder l'avancée des allemands et permettre l'évacuation vers l'Algérie des usines aéronautiques et du matériel le plus moderne ainsi que de très nombreuses troupes et de toute la flotte.
La suite est à lire dans le 2 tomes parus.
14 De Le webmestre - 28/07/2015, 19:30
@Marc : j’ai lu et aimé, c'est chroniqué ici :
http://www.coindeweb.net/blogsanssu...
et le tome 2 :
http://www.coindeweb.net/blogsanssu...
15 De Jacques de FERRIE - 21/08/2018, 09:16
A titre indicatif et sans hâblerie :
Mon oncle, Gilles de Ferrier (1915-1940), ancien élève ENS (promotion 1936 - nom sur monument aux morts rue d'Ulm) a été mortellement blessé le 13 juin 1940 à 4 h du matin à Saâcy-sur-Marne, commandant la 2 ème Section de Mitrailleuses à la 2 ème compagnie d'accompagnement du 104 ème Régiment d' Infanterie.
Son sous-officier adjoint, le Sergent-Chef Tremblay du 26 ème R.I. à Bergerac en congé d'Armistice à Paris, 190, rue Vaugirard - XV - écrivait à son Colonel le 21 juin 1941 que ".... le Lieutenant de FERRIER était pour moi un Chef et un compagnon d'armes, toujours en exemple devant ses hommes, il n'a jamais craint du sacrifice de sa vie. Il est donc de mon devoir de vous signaler dans quelles circonstances mon Lieutenant a trouvé la mort....".
. Dossier complet déposé aux Archives historiques de Vincennes : classement numérique sous cote GR 8YE 35154 dont lettre complète du Sergent-Chef sur les conditions de combat de l'armée française.
. Sur internet Archicube - a - Ulm - ENS Février 2014 no 15 bis " 1936 I Ferrier du Châtelet Gilles de - J. de Ferrier - P. 1O5/106.
. La Nouvelle Revue d'Histoire No 83 Mars-Avril 2016 P. 4 Courrier des lecteurs Les Normaliens et la guerre - Jacques de F., Paris (XVI e)
. Mémorial 1939-1945 L'engagement des membres de la noblesse et de leurs alliés Ehret Paris 2001
Des ouvrages historiques sérieux ont depuis rectifié les commentaires déplacés et indécents comme ceux de J. Lang tendant à démontrer que l'Armée française s'était mal battue en 1940.
Devoir de mémoire accompli pour ceux tombés dans cette défaite due principalement aux politiques.
J. de FERRIER
16 De Kriss - 20/12/2019, 14:12
Merci pour vos articles ; j'ai lu également avec beaucoup d’intérêt le livre de D.Lormier, oeuvre salutaire qui va contre les préjugés et idées reçues.
D'après mes lectures, en 1918, le concept d'un offensive associant artillerie, blindés et aviation avait déjà vu le jour, Pétain lui même avait établi un plan prévu pour le 15 novembre, mais cet enseignement là de la première guerre mondiale n'a pas été retenu.
Il est sidérant de constater que le haut état major n'a pas veillé en 1940 à maintenir des unités de réserves pour une contre offensive.