Sprague de Camp ne s’embarrasse pas d’explications sur les raisons qui ont précipité Padway, un historien américain du XXè siècle, en pleine Rome de l’Antiquité tardive, ce n’est de toute façon pas le sujet. Padway comprend très vite sa situation et essaie d’abord de survivre grâce à son astuce et sa connaissance de quelques inventions du genre du télégraphe optique ou de l’imprimerie, puis de sauver l’Europe des ténèbres.
Car, et c’est une des meilleures idées du livre, Padway n’a pas été précipité à une époque « classique » archi-connue, mais à une obscure page de l’Histoire : l’an 535. L’Empire Romain n’est plus qu’un souvenir, et l’Italie fait partie du royaume ostrogoth. Padway est le seul à le savoir, mais l’Empereur d’Orient Justinien[1] s’apprête à attaquer l’Italie, dans une longue guerre qui va ruiner la péninsule, et liquider définitivement la civilisation romaine. Sous la protection des barbares, celle-ci existe effectivement encore. Au nord, les Francs menacent. (Je suppose qu’un historien spécialiste trouverait à redire à tel ou tel détail, mais ne boudons pas notre plaisir.)
Le but de Padway est d’éviter ce Moyen-Âge obscur qui s’annonce. Autant que ses efforts, l’histoire donne un aperçu de ce que pouvait être la société multiethnique romaine de cette époque troublée, déchirée par les querelles religieuses, aux valeurs très éloignées des nôtres, et pas très favorables aux start-ups que tente de lancer Padway. Très vite, ce dernier devra se mêler de politique et de guerre.
Bref, un bon vieux classique[2] fort plaisant à lire.
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